Bonjours amis concitoyens.
En fait j'ai toujours eu envie d'écrice cette histoire, alors je me lance tant que la fièvre Suicide Squad est toujours présente ! En espérant que ça vous plaise, les chapitres au contraire du prologue seront bien plus long. Geeeeenre, 5k ?
Bref.
Le Joker est la version Ledger bien sûr (ça tombe sous le sens :D)
Et Harley est la version Margot Robbie évidemment.
Prologue
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Lorsqu'on lui avait annoncé que son tout premier patient serait d'une envergure à faire pâlir de jalousie et de frayeur les autres docteurs, Harleen Quinzel s'était contentée de sourire.
A vrai dire, elle n'y croyait pas véritablement.
C'était sûrement plus une mauvaise blague qu'autre chose, un test psychologique qu'ils lançaient comme... disons ces petits défis que les anciens des universités imposaient aux nouveaux. Un moyen de reconnaître ceux qui allaient flancher tout de suite - et donc ceux qui se chargeraient des plus petits dossiers comme les mères poules ou les adolescentes se voulant rebelle et perturbées - ou les autres, comme elle elle espérait, qui auraient la permission de s'occuper des véritables cerveaux criminels et des génies incompris.
C'est pour ça qu'elle avait assuré qu'elle ferait du mieux qu'elle pouvait, le tout accompagné d'un sourire s'il vous plait, alors que son supérieur haussait un sourcil surpris et lui tendait la clé du casier des fichiers de ses patients. Dont évidemment celui qui était " effrayant, manipulateur et fascinant d"un point de vue médical "
Elle s'était empressée de récupérer la clé, son impatience et sa curiosité fusionnant pour ne former qu'une immense boule de stress au creux de sa poitrine alors que le son de ses stilettos noires résonnaient contre le parquet.
Clac. La salle des dossiers.
Clac. Le tiroir qui s'ouvrait.
Clac. La section Harleen Quinzel.
Clac. Le fameux dossier, marqué d'une étiquette orange.
Sa main anxieuse qui en effleurait les pages, les frôlaient pour se retirer et revenir, hésitant. Le dossier qui avait fini par s'ouvrir, la laissant face à un matricule, une photo et un nom qui signifiait tellement plus.
Le Joker
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A présent, Harleen était assise sur son siège, face à son bureau et une fenêtre qui lui donnait une vue plutôt désolante qu'agréable sur le jardin - est-ce qu'on pouvait vraiment l'appeler comme ça ? - d'Arkham.
Son café froid entre ses mains - étrangement elle avait toujours apprécié le goût à défaut de la chaleur du breuvage - elle fixait le dossier ouvert en son milieu, les yeux presque dans le vague.
« - Harley ? appela une voix grave qui la fit sursauter.
Elle se redressa brusquement, ses paupières papillonnant avec force pour revenir à la réalité, agressée par la luminosité. Son collègue la regarda avec amusement, son propre café bouillant entre les mains, alors qu'il se penchait pour en boire une gorgée.
- Désolée, je rêvassais. Un problème ?
- Simplement l'heure qui tourne. Plus que cinq minutes avant la grande rencontre, plaisanta l'autre.
Harleen arracha presque sa montre de son bras pour en regarder les aiguilles, avant de se figer et de pousser un gémissement désespéré. Elle attrapa sa malette, y enfonçant avec force le dossier de son patient, rattachant ses longs cheveux blonds en un chignon bien noué et débarrassant la table de son désordre en sautant partout. Sous le rire gentiment moqueur de l'autre médecin, elle entreprit de rassembler ses affaires dans ses bras, sautillant vers son casier pour l'y enfoncer dans un désordre presque artistique.
- Arrête de rire ! s'agaça-t-elle sans vraiment s'énerver, s'agitant dans tous les sens pour essayer de tout ranger avant que les autres ne débarquent dans leur salle dîte de détente. Aide-moi plutôt, tu vois bien que j'en ai besoin !
Sans cesser de rire, l'autre débarrassa en quelques secondes les quelques choses restantes, avant de se tourner avec un sourire amusé vers elle.
- Stressée hein ? Tout dangereux qu'il soit, il sera maîtrisé et tu es une des psychiatres les plus prometteuses de cette génération. Te prends pas la tête, Harley.
- Je ne suis pas stressée ! démentit-elle faussement, l'éclat inquiet dans ses prunelles bleues contredisant ses dires. Simplement, simplement... C'est mon premier ! »
Elle avala une gorgée de son café froid, grimaça, avant de s'observer une ou deux secondes dans le miroir. Simplement de quoi s'assurer de l'impeccabilité de sa tenue et de sa coiffure, la moue au coin de ses lèvres montrant son dégoût de son reflet.
Harley haïssait les miroirs. Dire qu'elle n'y aimait pas ce qu'elle voyait était un puissant euphémisme. La vue de ses cheveux trop blonds et de ses yeux trop bleus la faisait vomir, la rendant l'archétype humain de la salope de bas-étage. Celle qu'on voyait comme une fille facile, dénuée de cerveau et gloussant comme un dinde à la vue du moindre homme s'approchant d'elle.
Mais elle n'avait pas le temps d'y penser, elle devait s'accrocher à cette boule de stress grandissant au milieu de sa poitrine pour la faire disparaître.
Tout se passerait bien, tout se passerait bien, tout se passerait bien..
« - Et puis... N'oublie pas que tu peux lâcher son dossier quand tu veux. Personne ne t'en tiendrais rigueur, vu... Vu ce que tu affrontes, grimaça-t-il avec dégoût, c'est compréhensible.
Elle s'arrêta une seconde dans son agitation, le dévisageant avec perplexité.
- On dirait... On dirait que tu veux que j'abandonne ! asséna-t-elle. Tu essayes de me convaincre de dire non ! Je ne sais pas si c'est pour le dossier ou pour ma... Sécurité, mais je tiens à ne pas lâcher prise.
Harleen avança vers le docteur, son visage se plissant dans une expression de colère. Il recula d'un pas, pas vraiment effrayé mais plus dans l'optique de se défendre, alors qu'elle commençait déjà à s'énerver, sur les nerfs.
- C'est mon premier patient, mon premier, Paul. Je suis une femme, je suis blonde, et je ressemble en tout point à la fille que les mecs bourrés sautant quand ils ont trois dollars en poche. Et ça, ça, c'est le moyen pour moi de prouver que je PEUX le faire, que je suis tout à fait capable de faire quelque chose à mon tour et qu'ils n"auront pas à regretter le fait de m'avoir engagée. Je ne peux pas abandonner et surtout maintenant.
Elle s'arrêta, respirant profondément en fermant les yeux, se calmant un moment. Les rouvrant brutalement, elle remarqua l'expression un peu contrite de son collègue, soupirant.
- Désolée, reprit Harleen. Je.. Je suis un peu à cran. Elle marqua une pause, un sourire désolé se figeant sur ses traits. Je vais y aller, on... On se voit plus tard. »
La jeune femme attrapa sa mallette, adressant une dernière excuse silencieuse à Paul avant de laisser un véritable sourire filer sur ses traits. « - Et ne m'appelle pas Harley ! »
Elle fila dans le couloir, les joues rouges de s'être disputée et quelques mèches blondes s'étant échappées de son chignon serré. Son porte-document à la main, elle courut plus que ne marcha le long des portes, sa main portant sa montre se relevant à la hauteur de son visage toutes les trois secondes. Elle laissa échapper une exclamation amusée.
Le docteur était plus anxieux que le patient, c'était dire !
Arrivée devant les portes menant à la salle " d'échange ", les rencontres ne se faisant pas dans les cellules des prisonniers, elle s'arrêta devant le reflet que lui renvoyait la porte semi-transparente, réajustant les quelques petites mèches volages. Elle se fit un sourire, plus pour se motiver qu'autre chose, avant de pousser une grande inspiration et d'ouvrir la porte.
Ça y était.
Dans quelques secondes elle ferait face à son patient. Son tout premier patient. Son crazy et fascinant patient.
Elle fit soudainement face à quatre gardes, son supérieur et une de ses collègues, l'attendant à l'intérieur de la salle. Elle colla sur ses lèvres un sourire qui se voulait confiant, alors que le chef des trois autres hommes de l'ordre l'interpellait.
« - Vous êtes le Docteur Quinzel ? »
Elle confirma d'un hochement de tête, perplexe.
« - Nous tenons à vous dire que le cas vous étant apprêté est extrêmement dangereux, et le fait qu'il soit attribué à une novice est aussi innovateur qu'incroyable, commença son supérieur d'une voix gutturale, en accord avec sa peau sombre. Dans ces conditions, il est évident qu'un renoncement de votre part ne sera pas sanctionné aussi sévèrement que lors d'un traitement d'un autre patient, et bien que cela nous posera de légers problèmes, une compréhension sera à l'ordre du jour parmi vos collègues.
- C'est sûr que vu le spécimen qu'on vous offre, on me dirait que c'est entrée libre vers la route du suicide ou de la folie, que ça ne me surprendrait pas... intervint sa collègue, une ex-blonde s'étant offert le plaisir d'une retouche entièrement rousse.
- Merci de votre intervention utile, siffla le docteur Weston en levant les yeux au ciel avant de reprendre. Vous aurez une durée de neuf heures à disposer pendant la semaine selon votre gré, et bien sûr nous attendons des résultats - aussi légers soient-ils - sous trois mois. Des questions ? »
Elle hocha la tête une fois de plus, soufflée.
Alors qu'auparavant elle avait été uniquement concentrée sur le fait qu'elle allait avoir un patient, un vrai, et que son véritable travail allait enfin commencer - éclipsant de ce fait toutes les nouvelles qui aurait pu lui être communiquées - maintenant la réalité la frappait en plein face.
Une gifle extrêmement douloureuse.
Elle.
Harleen Quinzel.
Elle allait avoir comme patient le Joker.
Celui qui remplissait autrefois - et cet autrefois comprenait simplement des semaines et non des années - la une des journaux par ces coups d'éclats aussi sanguinaires que remplis d'un génie terrifiant, s'affichant comme l'ennemi intime de la chauve-souris.
Harleen avait suivi les nouvelles avec un désintérêt presque amusant, se concentrant surtout sur ces études et cet examen final qui approchait à grand pas.
Jusqu'à ce qu'elle le réussisse avec brio.
Et maintenant...
Et maintenant qu'elle était là devant la porte, il lui semblait qu'elle aurait dû suivre tout ça avec un intérêt bien plus grand. Pour pouvoir à défaut de réussir à le guérir rapidement, le comprendre.
Elle soupira une nouvelle fois. Ouvrit la porte.
Et Harleen Quinzel fit face pour la première fois à celui qui s'était auto-proclamé Clown Prince du Crime.
« - Bonjour. A qui... Ais-je... cet honneur ? »