Troisième est dernier OS où le warning guimauve tient toujours !

Merci aux personnes qui ont pris le temps de me laisser une review, à savoir : odea nigthingale, Elie Bluebell, nathydemon, planetmoon, hasegawa-chwan, gleugeu (guest), NuwielNew, marianclea, Manon de Sercoeur, rakam le zouifi (guest) Shinobu24.

Sur ce : bonne lecture ! :D


Ce fut une douleur lancinante qui sortit John de sa sieste. Ses paupières se décollèrent laborieusement et la lumière hivernale de fin d'après-midi caressa ses rétines. Ses articulations endolories craquèrent lorsqu'il s'étira. Décidément... quelle idée de dormir dans son fauteuil ?! Il n'avait plus l'âge pour se permettre ces fantaisies... un bien triste constat d'ailleurs.

Un bruissement de lourde étoffe sortit l'ancien militaire de ses songeries moroses. Clignant des yeux en faisant basculer ses jambes pour s'asseoir, il découvrit le manteau de Sherlock par terre, en vrac.

Qu'est-ce que ce truc fiche ici ?! pensa-t-il, l'esprit encore à moitié somnolent.

Il arrivait parfois – souvent même – que Sherlock jette son manteau sur l'un de leurs deux fauteuils lorsqu'il rentrait d'une enquête et... même si c'était vexant, il était parfaitement plausible que le grand génie ne l'ait pas vu – trop occupé à mettre de l'ordre dans ce qu'il appelait son Palais Mental. John n'imaginait que trop bien son ami passant en coup de vent dans leur salon, ne laissant derrière lui que son manteau lancé dans un mouvement de drama queen et retombant sur lui, tandis qu'il était dans les bras de Morphée.

Une tasse tinta dans la cuisine et, baillant et se frottant la nuque, le médecin se leva, grimaçant lorsque son dos protesta. Dans le mouvement, il tendit un bras et attrapa le manteau qui lui avait servi de couverture improvisée. Il caressa brièvement l'épais tissu encore chaud qui exhalait l'odeur acidulée du parfum de son ami. D'une nature soigneuse avec les choses coûteuses, John replia délicatement le manteau et le déposa sur le fauteuil en cuir noir de Sherlock.

C'est alors qu'il se figea.

Et si... et si, au lieu de débouler dans leur appartement, le logicien l'avait couvert de son manteau pendant qu'il dormait ? C'était le genre de petits gestes tendres que les gens s'accordaient sans y penser... mais... non. Non. Définitivement non. Sherlock n'avait rien de banal, et, ce qui était normal pour le commun des mortels était futile pour le grand limier.

Mais... d'un autre côté... il y avait eu le petit mot d'excuse tellement inhabituel de la part de son ami et les coups d'œil concernés que lui avait jeté Sherlock pendant que ce dernier pensait qu'il ne le voyait pas et puis... ces petites attentions silencieuses, furtives... comme si Sherlock avait peur du regard des autres - y compris celui de John, mais désirait tout de même prouver qu'il était capable d'abaisser son bouclier pour montrer qu'il pouvait être humain. Qu'il pouvait se soucier de quelqu'un. Qu'il pouvait aimer quelqu'un d'une certaine façon...

Finalement... la seconde théorie de John n'était pas si fantasque... du moins, elle était aussi plausible que la première.

Se dirigeant lentement vers la cuisine, les vêtements froissés, les cheveux en bataille, une idée germa dans son esprit. Une idée si saugrenue qu'il se demanda si quelque être invisible ne la lui avait pas implantée dans le cerveau.

Mais bon... il aimait le risque et, à l'abri dans leur appartement, il ne risquait pas grand chose et, il connaissait déjà les réactions possibles qu'aurait Sherlock. Esquissant un sourire pour lui-même, John se dit que le grand génie n'était pas le seul à bien connaître son ami et qu'il était plus que temps de pousser le logicien dans ses retranchements.

oOo oOo oOo

Entendant les pas de John s'approcher derrière lui, Sherlock avala cul-sec le fond de sa tasse de café noir. Il se retourna et haussa intérieurement les sourcils devant l'air absolument débraillé de son ami. Mais, en même temps, lorsque l'on dormait un après-midi entier dans un fauteuil, tout habillé, il était plus que normal d'avoir un aspect aussi... négligé.

Et un John négligé, c'était curieusement fascinant.

- Enfin debout. Tu as l'air d'aller...

Avant qu'il ait eu le temps de poursuivre, il sentit les bras de John s'enrouler autour de lui. Puis le torse de son ami s'appuyer contre le sien dans une étreinte douce mais ferme.

En sentant les mains puissantes de l'ancien soldat sur lui, le corps du génie se raidit instinctivement avant de se détendre. Il fronça néanmoins les sourcils quand John enfoui son nez dans son épaule. D'ordinaire, Sherlock savait tout et avait une réponse bien sentie prête à être assénée dans n'importe quelle situation mais là... il ne savait rien. Ni quoi faire – d'où ses bras ballant. Ni que dire – d'où ses lèvres entrouvertes et son visage figé dans une expression à la fois perplexe et stupéfaite.

Le grand brun attendit patiemment que John mette fin à cette étreinte pour le moins inhabituelle et dont il ne saisissait pas la motivation, mais le médecin ne bougea pas d'un iota. Son cerveau carburant à plein régime, Sherlock cherchait un moyen de se dépêtrer des bras de son ami sans l'offenser.

- John ?

Il grimaça intérieurement en entendant les sonorités si hésitantes de sa voix habituellement parfaitement maîtrisée. Maîtrisée comme il se devait.

- Hmm ?

Le doux ténor vrombit contre son épaule et Sherlock retint un frisson.

- Pourquoi tu me prends dans tes bras ?

Le nez toujours enfoui dans le tissu coûteux de sa chemise, le génie le sentit esquisser un sourire.

- Je te fais un câlin.

Sherlock tiqua : John le prenait-il pour un crétin ? Néanmoins, il garda son opinion pour lui et demanda doucement :

- Ça j'avais compris mais pourquoi ?

John soupira contre lui. La fine chemise laissa le souffle chaud balayer la peau sensible qu'elle recouvrait délicatement.

- Parce que j'en ai envie, maintenant, ferme-là, arrêtes de cogiter et laisse-toi faire, marmonna le médecin en resserrant un peu plus son étreinte autour du grand corps mince.

- … d'accord...

Voilà tout ce que le grand génie sut répondre et le sourire de John s'élargit.


Et voilà la fin de ces trois petits OS. Finalement, la fic aura été courte mais comme elle est très concentrée en fluff, si ça avait plus long, ça aurait été bien trop mièvre. Bref, j'espère que ça vous aura plu. ^^

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Et pour ceux que l'image utilisée pour illustrer cette fic intéressent, il s'agit de :

Good night John réalisé par xxxxxx6x et posté sur DeviantART.