Salut ! Je suis enfin de retour sur ce site pour vous poster le deuxième chapitre de ma fanfiction "Jusqu'à la prochaine fois". Pour être honnête avec vous, j'ai arrêté de lire/écrire sur Fanfiction car c'est assez difficile de poster régulièrement dessus. Je ne peux pas avec mon téléphone et je ne suis plus trop souvent avec mon ordinateur. Mais, comme j'ai vu votre intérêt pour mon histoire, je me suis dit que c'était impolie de ma part de ne plus continuer cette fanfiction. Je vais poster jusqu'à la fin et poster les chapitres qui restent dans mon autre histoire sur le Joker/Harley.
Pour résumer : Ce soir, je posterai un chapitre sur chacune de mes fanfiction "Suicide Squad".
Merci énormément pour vos commentaires ! C'est vraiment super de votre part et j'ai essayé de vous écrire un chapitre agréable à lire et fluide. J'ai essayé d'y mettre des sentiments, une intrigue et j'espère que tout cela continuera à vous plaire ! Maintenant, place aux réponses des reviews :
X-x-Mlle-Raleuse-x-X : Hey ! Merci pour ton commentaire et j'espère que la suite va te plaire ! Bonne lecture :)
Momotigre : Hey ! Merci pour ton commentaire ! Il y aura des moments de tendresse entre le Joker et Harley mais pas pour le moment malheureusement ! J'espère que la suite va te plaire et bonne lecture :)
yaya : Merci pour ton commentaire et bonne lecture !
Maxine Black 21 : Hey ! Merci pour ton commentaire détaillé, ça m'a fait plaisir de le lire ! Merci beaucoup pour tes compliments, ça m'a fait rougir ah ah ! Mes histoires sont en cours d'écriture mais l'une d'entre elle est déjà terminée sur un autre site d'écriture et "Jusqu'à la prochaine fois" sera terminée dans trois mois je pense. Merci à toi de me laisser un commentaire si agréable et j'espère sincèrement que la suite va te plaire ! Bonne lecture :)
Rizalone : Hey ! Merci pour ton commentaire et voilà la suite tant attendue ah ah ! Bonne lecture !
PsychoticAntisocialFreak : Hey ! Oui, mon histoire ne suit pas les événements de Suicide Squad mais se base sur le film en quelque sorte. Le sauvetage du monde a eu lieu, a crée des liens entre les personnages mais ils ont été capturés de nouveau ! Le Joker n'a pas sauvé Harley et les autres, c'est important de le dire. Ils n'ont pas eu le temps de se voir depuis trois mois environ. Voilà voilà ! Ecris, ecris et ecris ! Je serai très heureuse de lire une de tes histoires ! J'espère que la suite va te plaire, merci pour ton commentaire et bonne lecture !
Kititsuu : Hey ! Déjà, merci pour ton commentaire :) ! Je suis heureuse que mon histoire te plaise et j'espère que la suite va te plaire tout autant ! Bonne lecture !
Pumsan : Hey ! J'étais pareil que toi, je n'étais pas trop Batman/Suicide Squad ! Les bases de mes connaissances étaient les dessins animés et quelques BD que j'avais achetés ! J'ai commencé à réellement à m'y intéresser l'année dernière et lorsque j'ai appris qu'il y avait un film en préparation, j'étais toute excitée ! Surtout de voir Harley Quinn ! Je la trouve tellement intéressante à voir, lire et imaginer ! Elle semble tellement "colorée" et "terne" à la fois, c'est super d'écrire sur elle ! Je suis vraiment heureuse que mon histoire te plaise et j'espère que la suite va continuer ainsi ! Merci pour ton gentil commentaire et bonne lecture :)
Jullafortune : Merci beaucoup pour tes compliments :) ! Voilà la suite tant attendue ! P.S : Je n'ai pas vu de faute et je suis choquée/heureuse qu'une anglophone lise mon histoire ! J'espère que tu apprécieras la suite ! Bonne lecture !
Artemis : Si tu parles d'Amanda, je suis d'accord avec toi à 600% !
Anju-san : Hey ! Merci beaucoup pour ton commentaire et je suis contente que mes histoires te plaisent ! J'espère que la suite va te plaire ! Je te souhaite une excellente lecture et à bientôt !
Ankura : Hey ! Merci beaucoup pour tes compliments ! (Je la vends seulement si je peux diriger le film ahah !) Oui, le chapitre 19 était centré sur les pensées du Joker. J'ai pris du temps à formuler les phrases, à choisir le vocabulaire...Je ne voulais pas tomber dans le cliché, dans le romantisme alors qu'il n'est pas ainsi. Je l'imagine vraiment perdu entre deux formes de sentiments : le brûlant et l'ignorance. Il brûle pour elle tout en ignorant ses besoins, ses sentiments. J'espère que la suite va te plaire et je te souhaite une excellente lecture ! Merci encore pour ton commentaire :)
Skaelds : Hey ! Voici la suite tant attendue ! Je te souhaite une excellente lecture !
LoonaScarlight : Hey ! Merci beaucoup :) ! Je te souhaite une excellente lecture ! A bientôt !
LokiLoptrHvedrungrStark : Hey ! J'espère que la suite va te plaire ! (Le Joker va passer à l'action, cela est certain ! :D) Bonne lecture !
Crixstal : Hey ! Merci pour ton commentaire ! La taille du chapitre I sera la même que les prochains ! Tous 10.000 minimum ! C'est un petit challenge que je me suis donnée ! J'espère que la suite va te plaire ! Bonne lecture !
SinistraD'Ophiuchus : Hey ! (Tu me tutoies sans aucun problème !) Merci pour ton commentaire et tes compliments ! J'espère que la suite va te plaire ! Je te souhaite une excellente lecture !
BadGirl : Hey ! Oui, il y avait beaucoup de détails dans l'ancien chapitre. Il y aura autant dans la suite de l'histoire (un peu moins dans le chapitre II car il installe l'intrigue) et j'espère que cela va autant te plaire que dans le chapitre I. Bonne lecture et merci pour ton commentaire :)
Rainkebell : Hey ! Wahou, merci beaucoup pour ton gentil commentaire ! La serveuse était vraiment emprisonnée dans la situation et j'ai vraiment hésité à la faire tuer. Mais le Joker, je le vois ainsi, doit sans doute préférer s'amuser avec ses "victimes" que les tuer directement. Puis, il était plus énervé par le comportement de ses hommes de main que par celui de la jeune serveuse. Alors elle a été un peu "sauvée" par son désintérêt pour elle. La Suicide Squad sera présente au complet (Rick, June, Deadshot, Joker, Harley...et d'autres surprises !) Dans le film, j'ai détesté June de tout mon cœur ! Fade, stupide, agaçante...eurk ! Mais j'ai voulu l'intégrer à mon histoire et j'espère qu'elle va continuer à te plaire ! Amanda va-t-elle échouer ? ahah ! Surprise ! Je te souhaite une bonne lecture ! Merci encore pour ton commentaire ! :)
Guest : Hey ! Thanks you for your review ! (Where are you from ?) I hope you'll enjoy the new chapter :)
MarinaPotterBlack : Hey ! J'espère que la suite va te plaire :) Bonne lecture et merci pour ton gentil commentaire !
Romi2506 : Hey ! Merci beaucoup pour ton commentaire ! Les chapitres seront tous longs et j'espère que tu vas les apprécier autant que le chapitre I ! Merci encore et je te souhaite une excellente lecture !
Enola Clarck : Hey ! Merci beaucoup pour tes compliments, je suis très touchée ! Je suis contente que mon style d'écrire et mes idées te plaisent autant. Ecris sur eux, peu importe sur quoi pour l'instant, tu verras ensuite ! :) Prends une situation de la vie de tous les jours et rends là folle ! Et voilà, le tour est joué ah ah ! Encore merci et j'espère sincèrement que la suite va te plaire ! Bonne lecture !
jarley : Hey ! Déjà, merci pour ton long commentaire ! Merci beaucoup ! Je suis contente que mon intérêt pour le couple et leur monde soit visible à travers mes écrits ! J'adore écrire sur eux, c'est presque un besoin ! J'aime bien imaginer des scènes, imaginer une relation plus amoureuse puis plus folle, puis violente...c'est hyper intéressant pour moi et j'espère que cela l'est pour vous aussi ! Je suis vraiment contente que tout cela t'ai plu et j'espère que la suite va te plaire tout autant ! Je te souhaite une excellente lecture ! Encore merci :)
Cinochie : Hey ! ah ah ! Suicide Squad 2 d'après Movie-like ! J'espère que la suite va rester aussi intéressante et fidèle aux personnages ! Je croise les doigts ah ah ! Je te souhaite une excellent lecture et à bientôt !
HysGreed : Hey ! Je suis vraiment contente que le chapitre t'ai autant plu ! Je suis contente que la longueur te plaise car elle sera la même jusqu'à la fin de l'histoire : 10.000 minimum par chapitre ! Un objectif que je gère plutôt bien pour l'instant et qui semble vous plaire ! Encore merci pour ton commentaire très gentil et j'espère que la suite va te plaire ! Bonne lecture !
SadakoTama : Hey ! C'est dommage que tu ais trouvé le chapitre long, les autres auront la même longueur. C'est un objectif que je me suis donnée...C'est vrai que c'est long, environ 50 minutes de lecture pour vous, mais j'espère que ces minutes sont agréables ! L'enchanteresse sera très présente dans cette fanfiction, je trouve que dans le film, elle était là que pour faire la "méchante" et rien d'autre...C'était dommage ! J'espère que la suite va te plaire et je te souhaite une excellente lecture :)
Orelian : Hey ! Merci pour ton long commentaire ! Amanda a un plan qui semble excellent et sans failles mais le Joker reste le Joker, comme tu le dis si bien ! Son projet va-t-il échouer ? Mystère ! Je suis contente de la dépeindre de manière réaliste, je n'avais pas envie de tomber dans la caricature du méchant qui n'a que le rôle du méchant à jouer ! J'espère que la suite va te plaire et je te souhaite une excellente lecture :)
Toshiro-Hitsugaya222 : Hey ! Merci pour ton commentaire ! Leurs retrouvailles ne sont pas pour aujourd'hui, ça c'est sûr ! L'histoire de ma fanfiction sera différente de celle du film ! Le sauvetage du monde par la Suicide Squad est déjà passée et mon histoire se concentre sur les liens entre les personnages et la capture de Harley Quinn. J'espère que mon histoire va continuer à te plaire et bonne lecture !
Merci pour vos gentils commentaires ! J'espère vraiment que la suite va vous plaire !
Bonne lecture à tous !
Chapitre II : Danseuse
30 octobre 2016
6h00
Les couloirs d'une prison étaient vides. Le vent s'engouffrait et s'évadait entre les fissures, faisant grelotter les quelques détenus. Le silence du matin était quelques fois brisé par les ordres des gardiens et les grognements des détenus réveillés. Mais, étrangement, Belle Rêve était d'un silence de mort.
Les immenses portes de la prison s'ouvrirent sur un soldat. Il tenait son arme contre sa poitrine, les sourcils froncés et une étrange grimace déformait ses traits. Il grelottait légèrement, surement à cause du froid qui régnait ici. Il remit correctement son arme, grommela quelques insultes et passa une main sur son crâne rasé. Il rêvait d'un café chaud, des bras de sa femme et d'une pâtisserie. Mais aujourd'hui, il n'aurait qu'un café froid et des détenus violents et fous.
« -Foutu boulot ! »
Il marcha encore cinq bonnes minutes, les mains sur son arme et l'esprit ailleurs. Lorsqu'il croisa trois de ses camarades, il s'arrêta. Ils étaient contre le mur, vérifiant que personne ne s'aventurait vers la petite pièce qui se trouvait à leur droite. La porte était fermée, le soldat remarqua que la clé se trouvait au cou de l'un d'eux. Il les salua avec politesse, un sourire fatigué sur les lèvres.
« - Mike ! On pensait que tu t'étais perdu se moqua l'un d'eux.
-Ferme-là. »
Le dénommé Mike ignora les remarques des gardiens, vérifia si son arme était chargée et leur demanda :
« - Je m'occupe de qui aujourd'hui ? »
Un des gardiens se dirigea vers la petite porte. Il enleva le collier autour de son cou, la glissa rapidement dans la serrure et l'ouvrit. Il fit signe à Mike de rester là et referma la porte derrière lui.
« - J'espère que tu auras Killer Croc mon vieux.
-Et pourquoi ? répondit Jimmy.
-J'ai mal dormi cette nuit et tout ce que je veux faire est admirer Harley Quinn. Une mauvaise nuit contre un merveilleux rêve. C'est équitable !
-Tu es fatiguant. »
Mike tourna le dos à son coéquipier, se demandant si tous les gardiens de cette prison étaient ainsi. Il n'appréciait pas Harley Quinn et rêverait de loger une balle entre les deux yeux du Joker. Ah ça oui, il rêve de ça tous les soirs ! Mais imaginer Harley Quinn telle un morceau de viande, un corps que tout le monde pouvait souiller était au-delà de ses forces. Le jeune homme était le seul à ne pas apprécier les blagues salaces de son supérieur. Malheureusement pour lui, ses remarques étaient devenues quotidiennes depuis bientôt trois mois.
Mike resserra sa prise sur son arme et se demanda encore combien de temps devra-t-il attendre. Alors qui commençait à perdre patience, le soldat sortit de la pièce et se dépêcha de refermer la porte derrière lui. Mike eut le temps de remarquer le mobilier. Une table grise trônait au milieu de la pièce, accompagnée de trois chaises et de plusieurs caméras de surveillance. Deux bouteilles de soda se trouvaient devant avec trois paquets de nouilles cuites.
« - Aujourd'hui, c'est Killer Croc. Fais attention à toi, il est d'humeur joyeuse depuis cette nuit. »
Le gardien lui tendit le papier qu'il devait signer et une clé. Elle était massive et faîte d'un acier noir. Mike l'attrapa, la cacha dans la poche intérieure de son uniforme. Il sortit un stylo de la même poche, signa la case où se trouvait son nom et tourna les talons.
« - Salut Mike ! »
Il ne préféra pas répondre, impatient de terminer sa tâche. Il détestait s'occuper de Killer Croc. C'était le détenu le plus bipolaire et étrange qu'il n'avait jamais vu. Il était capable de changer d'humeur en fonction de son repas, de la température de son eau ou des musiques qui passaient sur sa télévision. Le pire était que Mike ne le détestait pas réellement.
Killer Croc lui faisait peur, cela était certain. Tout le monde avait peur de lui et de sa façon de sourire de toutes ses dents. Ces dernières étaient plus meurtrières que toutes les armes de la prison réunies. Il devenait inquiétant lorsqu'il cessait de parler, ou du moins grogner des insultes, et encore plus lorsqu'il restait sous l'eau sans remonter à la surface. Killer Croc était le détenu dont il avait le plus peur. Il ne savait pas comment s'y prendre avec lui.
Killer Croc avait essayé de tuer des dizaines de gardiens. Et il avait réussi de nombreuses fois, c'est vrai. Mais jamais il n'avait essayé de le tuer lui. Oui, il avait essayé de le mordre la semaine dernière. Mais, à force de travailler à Belle Rêve, Mike avait pris cela pour un compliment. Ou une sorte de marque d'attention. Alors, il essayait d'être sympathique avec lui. Un rat par la, des canettes de soda et des piles pour sa télécommande.
Tout cela était des sortes d'offrandes. Aucune blessure et un rat en contre parti. Un sourire flippant et une canette fraîche. C'était un petit marché entre eux.
Sauf qu'aujourd'hui, Mike n'avait rien sur lui.
« - Foutue journée grogna-t-il. »
Et sur cette pensée, il se dirigea vers le sous-sol de la prison. Lorsqu'il arriva devant les portes transparentes qui devaient l'emmener vers des escaliers, il croisa un jeune soldat. Il était nouveau et Mike n'avait toujours pas réussi à retenir son prénom. Alors, il détourna la tête et continua son chemin.
« - Mike !
-Quoi ?
-Killer Croc était de bonne humeur ce matin mais…
-Quoi ''mais'' ? demanda-t-il, légèrement énervé.
-Un des gardiens l'a insulté. »
Mike souffla de fatigue et fit signe au soldat de se taire. Il ouvrit les portes à l'aide de sa clé et s'engouffra dans les escaliers. Les marches étaient en béton et commençaient à s'effriter. Certains morceaux manquaient et tombaient lorsque quelqu'un posait le pied dessus. Mike avait pris l'habitude de descendre lentement, ne voulant pas se tordre le cou. Et surtout, il ne voulait pas mourir dans cet endroit puant et dangereux. Il entendit les portes se refermer derrière lui dans un bruit sourd.
L'atmosphère se faisait de plus en lourde à chacun de ses pas. Le vent s'engouffrait sous son uniforme et lui donnait envie de rebrousser chemin. Quelques araignées avaient eu assez de courage pour confectionner des toiles et vivre à Belle Rêve. Une grande partie se trouvait ici, entre les escaliers usés et les détenus endormis. D'une main habituée, il détruit une toile.
Mike sauta la dernière marcha, sachant parfaitement qu'elle était beaucoup trop instable. Il regarda sur sa gauche, vérifiant que les soldats étaient toujours là pour surveiller les autres détenus et se dirigea rapidement vers la cellule 12. Mike enleva l'arme d'autour de son torse et la plaça en évidence devant lui.
« - Mike ! grogna une voix animale. Je sais que c'est toi ! »
Le soldat avança encore de six pas et s'arrêta en face de barreaux malmenés par des morsures et des coups. Les yeux amusés de Killer Croc lui firent face, tout comme ses mains puissantes et animales. Un sourire étira les lèvres du détenu lorsqu'il vit le visage sérieux de son gardien.
« - Ne sois pas aussi fâché ! La prochaine fois, je te laisserai l'effet de surprise.
-Comment savais-tu que c'était moi ? demanda Mike. »
Killer Croc lâcha les barreaux et recula de plusieurs pas. Il attrapa une canette posée sur une pierre ronde, l'ouvrit et se dépêcha de la boire. Plusieurs gouttes tombèrent sur son torse et tâchèrent son débardeur blanc et déchiré. Lorsqu'elle fut vide, il la jeta au loin. Elle retomba dans un coin, rejoignant une dizaine d'autres canettes vides.
« - Ton parfum. Il empeste à des kilomètres à la ronde. »
Mike leva les yeux au ciel, se demandant comment cet homme pouvait-il être aussi enfantin. Il ne descendit pas son arme, toujours pointée vers le crâne du détenu. Malgré le sourire de Killer Croc, le soldat ne savait pas s'il était d'humeur joyeuse ou tout simplement en train d'attendre le bon moment. Alors, il restait à sa place, l'arme pointée et le cœur battant.
« - Descends ton arme et rigole un peu. Je suis heureux ce matin.
-Et l'homme qui t'a insulté ?
-J'avoue, je n'aurais pas dû le mordre ! Mais il me semblait si…délicieux rit Killer Croc en haussant les épaules. Mais je t'aime bien toi !
-Tu aimes les rats que je te ramène, nuance. »
Killer Croc tourna les talons et se glissa dans l'eau sale de sa cellule. Mike vit des rats nager autour du détenu, comme si de rien n'était. L'un d'eux sortit de l'eau, se glissa entre les barreaux et partit se réfugier loin de la cellule. Mike se recula d'un pas, ne voulant pas se faire mordre avant de se replacer.
« - Une nuance qui te sauve la vie. »
Killer Croc lui offrit encore un sourire avant de se glisser intégralement dans l'eau. Son regard fut encore visible un court instant avant de disparaître à son tour. Mike descendit lentement son arme et s'avança d'un pas. Il frappa les barreaux à l'aide de son coude et attendit. Killer Croc, s'il respectait les règles, devrait apparaitre dans quelques secondes.
« - Huit secondes ! hurla Mike. »
Le soldat attendit. Il ne pouvait rien faire d'autre. Il vérifia de nouveau si son arme était chargée, passa une main sur ses traits fatigués et frappa les barreaux. Killer Croc sortit de l'eau, la bouche remplie d'une masse noire.
« - C'est quoi ? demanda Mike. »
Le détenu ferma les yeux, mâcha plusieurs fois son repas et l'avala d'une seule traite. Mike fronça les sourcils et grimaça de dégoût lorsqu'il vit du sang dégouliner sur le menton de Killer Croc. Soudain, cinq rats sortirent de l'eau et s'échappèrent de la cellule. Des petits couinements se firent entendre, faisant sursauter Mike de surprise. Il baissa la tête et fronça les sourcils. Un rat essayait de sortir mais son corps était bloqué entre les barreaux.
Pris de pitié, il se mit à genoux et avança une main vers le pauvre animal.
« - Si tu veux rester mon gardien préféré, je te conseille de ne pas y toucher grogna Killer Croc en sortant de l'eau. Ce sera mon repas de ce soir. »
Mike hésita plusieurs secondes et se décida à ignorer le rat. Il appréciait plutôt bien la relation qu'il avait construite avec Killer Croc. Il ne le mangeait pas et en contre parti, Mike lui apportait de la nourriture. Alors, Mike se releva et pointa son arme sur son détenu. Ce dernier leva les bras au ciel avant de se tomber sur son lit de fortune. Il attrapa sa télécommande et changea de chaîne.
Une musique assourdissante se fit entendre. Mike grimaça. Il détestait ce genre de musiques et surtout lorsqu'elles étaient aussi bruyantes.
« - Le rap, le cadeau des dieux ! sourit Killer Croc. »
Mike jura. Il lui restait encore cinq heures de garde.
Soudain, une envie pressante le fit grimacer. Il lança un regard vers le détenu et se dépêcha de se diriger vers les toilettes se trouvant à quelques mètres d'ici. Il retourna sur ses pas, attrapa son arme et reprit le chemin des toilettes.
Un soupir franchit ses lèvres lorsqu'il ouvrit une des portes. Alors qu'il s'apprêtait à se glisser dans un des toilettes, deux personnes l'attrapèrent.
« -Fais attention ! ordonna une femme. »
Puis ce fut le trou noir.
7h00
Ses mains touchaient les barreaux sales de sa cellule. Ses yeux brillaient de bonheur lorsqu'elle bougeait, un sourire aux lèvres. Ses ongles, peints en bleu, dansaient sur son corps glacé et se perdaient dans ses cheveux emmêlés. Ses pieds nus frappaient délicatement le sol, suivant le rythme d'une musique étrange. Sa tenue orange, trop grande pour elle, suivait le moindre de ses mouvements. Mais elle s'en moquait, elle dansait avec le sourire aux lèvres et la chair de poule.
« - Elle va continuer son manège pendant combien de temps ? demanda un garde. Elle commence à m'ennuyer et à me faire flipper avec son sourire.
-Elle est perdue dans des souvenirs. Attends encore dix minutes et tu vas la voir tomber sur le sol en hurlant. »
Un gardien se leva, fit rouler les muscles de son dos et grogna quelques insultes. Il faisait vraiment froid et cela faisait des heures qui surveillait Harley Quinn. Son tour de garde devenait un calvaire, surtout lorsque ses camarades prenaient plaisir à faire divaguer leur détenue.
« - Poussin ! hurla-t-elle. Poussin, regarde-moi ! »
La jeune femme tourna sur elle-même. Ses cheveux glissèrent sur ses bras et caressèrent son visage détendu. Elle resta un instant immobile puis fit glisser son pied droit sur le sol. Harley fronça les sourcils et releva sa jambe droite devant elle. Son pied forma une pointe parfaite avant de se poser délicatement sur le sol. Les mains tendues vers les cieux et le sourire aux lèvres, la jeune femme plaça le poids de son corps sur son pied et se fit tourner.
« - Poussin ! Regarde ! »
Harley fit encore deux tours. Puis, elle attrapa les pointes colorées de ses mèches et les entortilla autour de ses doigts fins. La jeune femme sourit, se mordit la lèvre inférieure avant d'ouvrir la bouche. Soudain, elle serra les dents et bascula en arrière. Elle tomba lourdement sur le sol, les mains contre sa joue droite et les yeux brillants de larmes.
Harley gémit deux fois puis se traîna sur le sol. Elle supplia son agresseur et lorsqu'elle s'accrocha aux barreaux, elle se mit à pleurer à chaudes larmes.
Harley tendit une main devant elle, les genoux contre sa poitrine et la tête baissée. Un hurlement de douleur franchit ses lèvres et brisa le silence de la prison. Sa tête partit de nouveau sur la droite avant de frapper contre les barreaux. Le nouveau gardien sauta sur ses pieds. Alors qu'il s'apprêtait à agir, un autre lui ordonna de se rassoir.
« - Qu'est-ce qui lui prend ? demanda-t-il.
-Tais-toi Wolf, laisse-moi profiter du spectacle sourit son camarade. »
Harley se remit sur ses pieds, s'aidant difficilement des barreaux. Elle chancela un instant, essuya les larmes qui dansaient sur ses joues et ouvrit les yeux. La blancheur de sa peau devenait étrange, tout comme l'expression qui se formait sur ses traits. Elle remit quelques mèches derrière ses oreilles avant de frapper son adversaire. Son poing sembla atteindre son but car elle recula.
Son bras resta pourtant tendu. Harley grimaça de douleur.
« - Lâche-moi ! Lâche-moi ! hurla Harley. Comment oses-tu ?
-Cette fois, je parie sur la demoiselle rit un gardien.
-Je parie sur son poussin ! répliqua Tommy. »
Les deux gardiens sortirent chacun un billet de 20$. Les deux billets se retrouvèrent sur le sol, devant les pieds des gardiens. Un gardien croisa les doigts, ne voulant pas perdre comme la dernière fois. Harley Quinn devait gagner, il ne pouvait pas perdre 60$ dans une seule et unique semaine.
Alors qu'il imaginait l'issue du combat, Harley se mit à courir. Elle sauta au-dessus de son lit, les yeux brillants de colère et les lèvres pincées. Un coussin, troué et marron, vola à travers la prison et se glissa entre deux barrières. Il retomba à l'extérieur, à quelques mètres des gardiens.
« - La sécurité est à revoir ironisa l'un d'eux. »
Harley fit une roulade, retomba sur ses pieds et sauta. Elle s'accrocha aux barreaux et commença à grimper. Sa peau se tendait sur ses mains fines et son corps semblait éviter des coups. Alors qu'elle était à trois mètres du sol, Harley tomba. Son visage se contracta de surprise et ses mains essayèrent de s'accrocher de nouveau aux barreaux. La jeune femme avait été comme tirée en arrière. Elle tomba violemment sur le dos. Un gémissement faible s'échappa de ses lèvres gercées. Sa poitrine cessa de se soulever et ses yeux se voilèrent.
Les secondes passèrent et devenaient inquiétantes pour les gardes. Ils se demandèrent, un instant, si ce combat lui avait été fatal. Puis, au bout d'une longue minute, Harley toussa. Elle essuya sa bouche, comme si elle saignait, et murmura quelque chose. Sa voix était brisée et étrangement sérieuse. Ses mains se posèrent sur son ventre et agrippèrent son t-shirt sale. Elle resta ainsi plusieurs minutes. Puis, Harley roula sur le ventre et se releva, les yeux clos.
« - J'ai gagné, passe la monnaie ! déclara Tommy en tendant la main. »
Le jeune gardien souffla, se demandant si tout cela n'était pas truqué. Il tendit le billet vert vers la main de son camarade. Tommy l'attrapa et le glissa dans la poche droite de son uniforme. Il la tapota, un sourire victorieux aux lèvres.
« - Encore 20$ ! Tu es si naïf Carl ! Va falloir cesser de te faire avoir !
-Ce n'est pas ma faute ! Je suis certain que tu connais ses souvenirs ! »
Tommy se releva, plaça correctement son arme sur son épaule puis se retourna vers son camarade Carl. Il le pointa du doigt et répondit, un air narquois sur le visage :
« - Tout le monde connaît les souvenirs d'Harley Quinn mon vieux ! »
Carl leva les yeux au ciel et préféra ne pas répondre. Deux autres gardiens éclatèrent de rire sans pour autant se mêler à la conversation. Ils s'avancèrent tous vers la cellule, les mains fermement posées sur leurs armes chargées. Ils ne voulaient pas se faire surprendre par la jeune femme. Ils connaissaient Harley Quinn. Elle était capable de manigancer tout un plan pour attraper une arme et tous les tuer. Et ce matin, ils n'étaient pas d'humeur festive.
« - Harley, réveille-toi ! ordonna Tommy. Ton délire de taré est terminé ! »
Il frappa les barreaux à l'aide de son arme. Harley sursauta et s'écarta, les poings tendus et le visage perdu. Les gardiens se mirent à rire et tendirent leur canon vers le corps tremblant de la détenue. L'un d'eux s'écarta du groupe et se dirigea vers les interrupteurs. Il écrasa sa main contre un bouton et siffla lorsque les lumières s'allumèrent toutes.
« - Je ferai ce boulot même sans salaire rit Wolf. Son corps est suffisant.
-Son joli visage est le petit bonus renchérit Carl.
-Un bonheur pour les yeux ! »
Harley avait repris ses esprits. Elle se dirigea vers son lit, s'y coucha et s'étira. Les gardiens avaient pris l'habitude de la comparer à un chat. Elle ronronnait souvent, surtout lorsqu'elle essayait d'amadouer l'un d'eux.
« -Admirez ce que vos femmes n'auront jamais. »
Puis, Harley éclata de rire. Elle se coucha sur son flanc droit, posa sa tête sur son bras plié et pointa du doigt le plus vieux du groupe.
« - Salut Tommy ! Je n'ai toujours pas eu le cadeau que tu m'avais promis !
-Un soir Quinn, un soir répondit Tommy en lui offrant un clin d'œil.
-Un soir répéta Harley. »
Elle lui offrit à son tour un clin d'œil, se mordit la lèvre inférieure puis tapota son lit de fortune. L'un des gardiens eut du mal à respirer pour l'instant, faisant sourire un de ses camarades. Soudain, Harley éclata de rire.
« - Je n'ai pas besoin d'un pauvre gardien comme toi. »
Puis, elle se tourna et ignora le grognement énervé de Tommy. Il grinça des dents, se retenant difficilement de tirer une balle dans le dos de la jolie Harley. Mais alors qu'il essayait de calmer sa colère, un immense sourire étira ses lèvres. Il se toucha le nez avec son majeur et dit :
« - Dans tous les cas, je vais admirer ton joli corps Harley.
-Et comment ? dit-elle. »
Tommy recula, posa son arme sur le sol et agrippa les barreaux. Il pencha la tête sur le côté et murmura assez fort pour qu'Harley entende :
« - Tu es si jolie ma jolie poupée. »
Le regard d'Harley perdit toute trace d'amusement et se voila. Sa tête tomba sur le lit et un long soupir franchit ses lèvres. Pendant quelques secondes, la jeune femme resta silencieuse et immobile. Puis, elle se releva et sautilla vers le centre de la cellule. Harley fit glisser la fermeture de sa combinaison usée.
« - Poussin, tu es rentré ! »
Tommy reprit son arme et se retourna vers ses camarades.
« -J'adore les effets de la torture sur son esprit de tarée ! »
Les soldats éclatèrent de rire et s'installèrent en face de la cellule, attendant patiemment le spectacle que leur offrirait la célèbre Harley Quinn.
7h30
Dans une rue silencieuse, deux chats marchaient. Ils faisaient bouger leur queue, ronronnant quelques fois lorsque le vent se glisser sur leur pelage. Ils s'arrêtèrent au milieu d'une route et commencèrent à s'étirer. Des pétales de fleurs et des morceaux de feuilles s'accrochaient à leurs poils emmêlés. L'un d'eux se léchait la patte, les yeux clos et la queue dansante. Il s'arrêta pourtant lorsqu'un oiseau se posa à quelques mètres d'eux. Les couleurs chaudes de ses plumes semblaient irréalistes dans cette rue sombre.
Le plus âgé s'étira une nouvelle fois et se dirigea lentement vers l'oiseau. Ce dernier siffla deux fois avant de s'envoler, sans un regard pour le malheureux chat. Ce dernier ronronna de mécontentent et se replaça au milieu de la route.
Plusieurs minutes étaient passées lorsqu'une voiture se fit entendre au loin. Les deux chats se regardèrent, se demandant d'où provenait le bruit. Le plus jeune fit bouger son museau, se lécha une dernière fois sa patte avant et se dirigea lentement vers le trottoir. Le second le suivit, la langue sortie.
Alors qu'ils étaient plus qu'à quelques centimètres du trottoir, la voiture fonça vers eux. Une musique entraînante se fit entendre tout comme un hurlement de femme. Les pneus semblèrent pris de folie avant de s'arrêter à une dizaine de millimètres des chats. Une portière s'ouvrit, puis une seconde et deux adultes foncèrent vers les deux animaux. Une jeune femme grogna plusieurs insultes à l'encontre de son compagnon avant de caresser le plus jeune chat.
Il était terrorisé et semblait prêt à mordre les deux individus. Pourtant, lorsque la jeune femme posa sa main sur son dos tremblant, le chat se calma et ferma les yeux. Il ronronna de joie et sa queue commença de nouveau à danser.
« - June, je ne les avais pas vu !
-Tais-toi Rick, tu roulais trop rapidement. C'est toujours la même chose.
-Comme tu voudras grogna-t-il en tourna les talons. »
La portière du côté conducteur claqua, entraînant un sifflement de la part de June. Elle continua de caresser les deux petits chats, ignorant le bruit de moteur. Elle pouvait entendre d'ici le mécontentement de son compagnon.
La jeune femme tourna la tête et vit Rick, le visage fermé. Il tapotait le volant avec ses doigts, essayant sûrement de calmer sa colère.
June arqua un sourcil et murmura une insulte, sachant parfaitement que le jeune homme réussirait à lire sur ses lèvres. Lorsqu'il comprit l'insulte, Rick se mordit la lèvre et préféra détourner le regard. Il n'était pas d'humeur à se disputer avec sa compagne, surtout à une heure pareille et au milieu d'une route. Alors, Rick ouvrit sa fenêtre et dit :
« - Désolé June ! Reviens !
-Désolé Rick, c'est hors de question répondit June en lui tournant le dos.
-Allez ! C'est toi qui conduis si tu veux !
-Bien sûr que je vais conduire ! s'offusqua-t-elle. Ôte tes fesses du siège conducteur ! »
Rick souffla plusieurs fois, ôta les clés du contact et ouvrit sa portière. Il posa ses pieds sur le goudron, claqua la portière et se dirigea vers la jeune femme. Il tapota sur son épaule droite, se pencha vers elle et réussit à lui voler un baiser.
« - Tiens June, voilà tes clés si précieuses !
-Tu es adorable se moqua la jeune femme en les récupérant. Maintenant, sois gentil et arrête de parler aussi fort ! Les chats vont avoir peur ! »
Rick leva les yeux au ciel et attendit patiemment que June cesse de se comporter comme une vétérinaire bénévole. Il se plaça à quelques mètres de là, croisa les bras et fixa les habitations voisines. Alors qu'il détaillait le paysage qui l'entourait, une porte s'ouvrit sur une femme. Sa chevelure rousse attirait les rayons du Soleil et le regard du jeune homme. Elle portait une longue robe verte, accompagnée d'un sac qu'elle tenait fermement contre sa hanche. Il semblait rempli de papiers et de cahiers. La fermeture n'était pas refermée, sûrement parce que le contenu était trop important.
Lorsqu'elle referma la porte derrière elle, un bruit étrange se fit entendre. Une des façades de la maison semblait prêt à s'effondrer, tout comme le petit portail gris. La jeune femme grimaça, descendit les petites marches usées et vérifia sa boîte aux lettres. Elle en tira une, d'une couleur rouge et verte, la cacha dans une de ses poches de veste et ferma le portail à clé.
Elle vérifia si aucune voiture n'était sur la route et traversa. Elle salua rapidement le couple, lança un regard derrière elle et sortit son téléphone.
« - Jimmy, passe-moi Jack entendit Rick.
-Rick, viens voir ! demanda June. »
Le jeune homme détourna son attention de l'inconnue et se dirigea vers sa petite-amie. Elle caressait toujours les chats mais lança un regard sérieux vers la jeune femme. Lorsque Rick s'accroupit à sa hauteur, elle se concentra de nouveau sur les deux chats. June sourit tendrement et murmura :
« - Regarde bien mes mains ! »
Les mains pâles de la jeune femme prirent une teinte rouge sous le regard surpris de Rick. Elles tremblèrent légèrement avant de caresser de nouveau le pelage des chats. Ces derniers ronronnèrent de peur. Leurs ronronnements se transformèrent en miaulements de plaisir. Leur pelage prit une teinte plus sombre et leurs cicatrices commencèrent lentement à disparaître.
Après une vingtaine de secondes, les mains de June reprirent une couleur normale. Elle tomba sur ses fesses, les yeux clos et un sourire satisfait sur les lèvres. Rick posa ses mains sur les épaules de sa compagne et lui demanda si tout allait bien. June hocha la tête, posa ses mains sur son genoux tremblants puis ouvrit les yeux.
« - Wahou ! Je suis une sorcière vachement douée ironisa-t-elle.
-Tu es drôlement fatiguée depuis hier remarqua Rick.
-Si tu arrêtais de me tenir réveillée toute la nuit. »
Rick rit. Il s'écarta, embrassa le front moite de sa compagne et l'aide à se relever. June lança un dernier regard aux chats puis leur tourna le dos.
« - Il est quelle heure ? demanda-t-elle. »
Rick regarda son poignet, le tourna légèrement vers la gauche et répondit :
« - Sept heures cinquante. Il nous reste plus que dix minutes pour arriver à Belle Rêve. Nous ne devons pas arriver en retard, nous avons une réunion. »
June hocha la tête et se dirigea vers la portière. Elle l'ouvrit, sauta sur son siège et souffla de fatigue. D'immenses cernes enlaidissaient son visage, tout comme la pâleur exagérée de sa peau. Ses longs cheveux blonds tombaient sur ses épaules et cachaient son visage des regards indiscrets. Pourtant, la jeune femme avait la sensation que tout le monde la fixait.
Rick écarta quelques mèches du visage de la jeune femme et embrassa sa joue. Elle lui répondit avec un sourire amoureux avant de glisser la clé. Le moteur ronronna, accompagnant les soufflements agacés de June. Elle plaça ses mains sur le volant puis vérifia son visage dans le rétroviseur. Elle fit glisser un de ses index sur son nez et coiffa un de ses sourcils. Rick grommela dans sa barbe, se demandant quand est-ce que June se décidera à démarrer.
« - Je ne veux pas aller à cette réunion.
-Nous devons y aller June.
-Bla bla bla…Voilà tout ce que j'entends. »
Rick leva les yeux au ciel.
10h00
Une jeune femme marchait dans les couloirs colorés d'un hôtel. Ses boucles rousses dansaient dans son dos, accompagnant le moindre de ses mouvements. Elle tenait fermement son sac contre sa hanche, comme si sa vie était en jeu. Ses ongles peints en vert s'accordaient parfaitement à sa robe longue. Elle tourna dans un couloir, fit signe à un homme de s'approcher et s'arrêta devant une porte surveillée. Elle ne toqua pas, préférant vérifier son reflet dans un miroir avant de faire face à son patron.
Elle chercha le miroir du regard, les mains toujours sur son sac. Elle sourit lorsqu'elle en remarqua un sur sa droite et se dépêcha de se placer devant. Elle tourna sur elle-même, essayant de voir si tout était à sa place. Sa robe n'était pas tâchée, son visage était sérieux, son sac était toujours là et son maquillage n'avait pas coulé. Elle secoua ses boucles rousses, se demandant si elles faisaient vraies.
« - Jill ! »
L'homme tourna la tête et fronça les sourcils. La jeune femme ne lui avait jamais adressé la parole, malgré les nombreuses fois où elle en avait eu l'occasion. Il resta alors à sa place, se demandant si tout cela n'était pas un piège de sa part. La jeune femme s'avança vers lui et lui demanda :
« - Je suis jolie ? »
Le dénommé Jill arqua un sourcil et se retient de rire. Il garda ses bras croisés devant son torse et lui fit signe de s'écarter. Il n'avait pas que ça à faire, surtout à quelques mètres du bureau de son patron. Il resterait muet, peu importe ce que la jeune femme ferait. Alors, elle haussa les épaules.
« - Je sais que je suis superbe ! »
Elle tourna les talons et toqua quatre fois sur les portes. Elle attendit plusieurs minutes avant qu'elles ne s'ouvrent sur deux hommes. Ils la regardèrent, remarquèrent le sac et s'écartèrent vivement de son chemin. L'un d'eux referma les portes et se dirigea vers la baie vitrée. Elle était recouverte de photos et de papiers, empêchant quiconque d'admirer la vue.
Un homme se trouvait au milieu de la pièce. Il était debout et silencieux, ne prenant pas la peine de saluer la nouvelle arrivante. Cette dernière s'arrêta devant le petit bar. Elle attrapa une bouteille, se servit un verre et le bu d'une traite. Aujourd'hui, elle va avoir besoin de courage. De beaucoup de courage.
« - Patron, j'ai les papiers ! »
Elle s'avança vers le milieu de la pièce. Elle s'assit sur le canapé, le visage dirigé vers son sac rempli à craquer. Un bruit de mécontentement se fit entendre et la poussa à se relever. Elle baissa la tête et s'excusa vivement.
« - Amara, Amara, Amara…Seras-tu impolie jusqu'à la fin de ta vie ?
-Patron, je suis désolée. J'étais concentrée sur les documents et…
-Peu importe répondit le Joker, une main tendue vers elle. Maintenant, tu vas te taire et m'expliquer pourquoi es-tu là ? »
Amara fronça les sourcils et lança un regard vers les deux hommes. L'un d'eux lui fit signe de se taire. Elle suivit son conseil et baissa de nouveau la tête. Elle sentit la présence du Joker autour d'elle. Son parfum se glissait dans ses narines et l'enivrer. Ses mains semblaient la toucher alors qu'elles ne faisaient que flotter autour d'elle. Un sentiment étrange prit place dans son esprit et lui donna envie de fondre en larmes. La dénommée Amara ferma les yeux et serra ses mains sur son sac. La lanière sciait son épaule en deux mais elle s'en moquait, elle voulait seulement donner les informations et partir.
« - Alors alors alors ! Que veux-tu ?
-Je..Je ne veux rien bégaya Amara. Je suis là pour vos donner des informations. Si vous voulez du repos, je peux sortir ! »
Le Joker éclata de rire et se laissa tomber sur son canapé. Ses chaussures en cuir se posèrent sur la table basse et bousculèrent un verre encore plein. L'alcool éclaboussa le parquet et imbiba une partie du tapis blanc.
« - Ce qui est très amusant avec toi Amara, c'est ton comportement. Tu es arrivée ici avec du courage, de l'impatience et un brin de supériorité…
-Patron, je ne…coupa-t-elle.
-Ne me coupe plus jamais plus siffla le Joker, les bras croisées sur son torse. Alors, je disais quoi déjà ? Ah oui ! Ton comportement ! Tu es arrivée ici avec tant de courage que cela ressemblait à de la stupidité ! Je ne me moque pas Amara sourit-il. Non et non ! Je constate simplement que tu es un peu trop sûre de toi ! Surtout en ma présence ! »
Amara hocha la tête et renifla. Elle frissonna lorsqu'elle sentit le regard du Joker sur son visage. Elle essaya de se cacher derrière ses boucles rousses.
« - Ne cache pas ce si joli visage ! Nous serions honorés d'admirer ta beauté ! ironisa le Joker. Alors maintenant, tu vas gentiment me donner les papiers et retourner chez toi ! Tu me seras utile ce soir alors sois disponible. »
Amara hocha vivement la tête et se dirigea vers les portes fermées. L'un des hommes se posta devant elle et posa sa main gauche sur son épaule. La jeune femme sursauta et fixa la pointe de ses talons aiguilles. Il la fit reculer de plusieurs pas, un sourire amusé aux lèvres. Il la fit s'asseoir sur un pouf bleu et tira violemment sur son sac.
Amara jura. Elle cessa de serrer le sac et laissa l'homme de main le prendre. Elle était si apeurée et inquiète qu'elle avait gardé son sac. Elle murmura des excuses et posa ses mains tremblantes sur ses genoux couverts. Elle les retira vivement, ne voulant pas la mouiller avec sa sueur.
Amara essuya son front. Elle souffla plusieurs fois et lança un regard vers son patron. Il la fixait, un sourire aux lèvres et les mains tendues vers elle. Il les secoua pendant quelques secondes, le regard perdu dans le sien. Il resta silencieux pendant plusieurs secondes. Puis, il éclata de rire.
« - Amara, tu es très divertissante. Le sais-tu ? demanda le Joker. »
Son homme de main s'avança et lui tendit le sac. Le Joker le regarda quelques instants puis l'attrapa. Il perdit son sourire et reprit un visage sérieux. Son index caressa un de ses tatouages et un grognement franchit ses lèvres. Pendant un instant, Amara se demanda s'il allait hurler ou les tuer. Mais elle se calma lorsqu'elle vit leur patron faire signe de sortir. Les deux hommes hochèrent la tête et entraînèrent Amara vers la sortie. Les portes se refermèrent derrière eux. La jeune femme jura entendre un hurlement mais il n'eut pas le temps de vérifier. Les deux hommes la traînaient toujours vers la sortie.
« - Maintenant, sors de l'hôtel ordonna le plus âgé. »
Amara hocha la tête et souffla sous la tension. Les deux hommes lui tournèrent le dos et se dirigèrent vers une autre porte. Lorsqu'elle se retrouva seule, la jeune femme était à deux doigts de prier. Mais, ne croyant en aucun Dieu, elle remercia seulement le Destin et la Chance.
Alors qu'elle se dirigeait vers la sortie, un homme la stoppa. Amara reconnut Jill. Il lui tenait l'épaule, une expression étrange sur le visage.
« - Tu as mauvaise mine dit-il. »
Puis il tourna les talons. Amara arqua un sourcil, se demandant si elle était entourée de fous avant de se dépêcher de sortir. Elle avançait tranquillement vers l'ascenseur lors qu'elle entendit une porte s'ouvrit. Alors, ne sachant pas qui était dans les couloirs, Amara se mit à courir. Le bruit de ses talons lui semblait assourdissant mais elle continua sa course. Sa main manucurée s'écrasa contre les boutons de l'ascenseur.
Un soupir franchit ses lèvres lorsqu'elle s'engouffra dans l'ascenseur.
« -Bande de dégénérés souffla-t-elle. »
16h00
« - J'ai faim ! Eh oh ! Vous m'entendez ? Gardiens de mon cul ! »
Les hurlements et insultes de Deadshot se faisaient entendre depuis bientôt une heure. Les gardiens ne prenaient plus la peine de lui répondre depuis une dizaine de minutes, préférant discuter et s'amuser des supplications du détenu. Les seules fois où ils l'écoutaient étaient lorsqu'il se mettait à frapper la porte de sa cellule. Les plus jeunes sursautaient tandis que les autres répliquaient.
« - Continue ton cirque Deadshot ! hurla un des gardiens. Tu es privé de repas jusqu'à nouvel ordre !
-Je m'en contre fous de ton ordre Andrew ! grogna-t-il. Tout ce que je veux est mon repas ! J'ai un contrat avec ce serpent d'Amanda ! J'ai le droit à mes repas bordel !
-Tout ce dont tu as le droit est de fermer ta gueule. »
Le dénommé Andrew clôtura la discussion en refermant la fente qui lui permettait de surveiller le détenu. Aujourd'hui, il se moquait de Deadshot. Il pouvait crever, détruire les murs ou se manger la main, cela lui était égal.
« -Va pourrir en Enfer ! Hurla Deadshot. »
Andrew haussa les épaules et se dirigea vers son groupe de collègues, un sourire aux lèvres. Il avait envie d'exploser le visage du détenu depuis plusieurs jours déjà. Les remarques désobligeantes et les blagues vaseuses de Deadshot le rendaient fou et voilà qui commençait à hurler. Il attrapa un beignet que lui tendait un autre gardien et commença à le manger.
« -Il tiendra combien de temps sans manger ?
-Oh, qu'est-ce que j'entends ? demanda Andrew. Est-ce un pari ?
-Tu as très bien entendu !
-Je ne te savais pas aussi joueur Nate !
-Je n'aime pas trop me vanter ! »
Les deux gardiens éclatèrent de rire.
« -Je pari 5$ sur quatre jours ! déclara Nate.
-Je pari 50$ sur cinq jours !
-Impossible.
-Rien n'est impossible pour Deadshot répondit Andrew. Je préférais crever que de l'admettre mais il est coriace !
-Merci hurla le détenu en éclatant de rire.
-La ferme ! »
Andrew, mécontent de la réplique de Deadshot, se dirigea vers la cellule. Alors qu'il s'apprêtait à l'ouvrir, il tomba violemment sur le sol. Les trois autres gardiens s'endormirent à leur tour, rejoignant leur camarade au sol. Les armes volèrent dans un coin. Au même moment, deux gardiennes regardaient les caméras de surveillance. L'un d'elle pointa du doigt la caméra numéro deux.
« -Andrew s'arrête donc jamais de manger ? rit-elle.
-S'il ne meurt pas tué, ce sera de diabète ! répliqua la seconde. »
Deadshot fronça les sourcils lorsqu'il entendit des bruits sourds. Il s'avança vers la porte et colla son oreille contre le métal froid. Il frissonna et se concentra sur les bruits extérieurs. Etrangement, il n'entendit des bruits de pas.
Il s'écarta vivement, se plaça au milieu de la pièce et leva les poings.
« - Allez Andrew, ramène-toi ! hurla-t-il. Je n'ai pas peur d'un minable comme toi ! »
La porte s'ouvrit lentement. Deadshot sauta plusieurs fois sur ses pieds et répéta son insulte. Mais, lorsqu'il reconnut l'individu, il se stoppa.
« -Je suis une minable ? demanda June, un sourire aux lèvres.
-June ? Que fais-tu là ? »
La jeune femme lui fit signe de se taire et referma doucement la porte. Elle fit glisser un plateau sur le sol. Il s'arrêta aux pieds de Deadshot, le faisant saliver. Des morceaux de pain, un immense verre d'eau et une assiette rempli de légumes et de viande lui faisaient face. Mais il préféra l'ignorer et demanda :
« -Que fais-tu ?
-J'essaye d'être sympathique. C'est réussi ? sourit June en s'asseyant. »
Elle posa son dos contre la porte et croisa les jambes. Ses longs cheveux blonds semblaient devenir de plus en plus terne, tout comme sa peau. Deadshot la fixa, soucieux de sa santé, avant d'hausser les épaules. Il s'assit à son tour, le ventre tordu par la faim, et attrapa un morceau de pain.
« - Lave toi les mains avant ! ordonna June.
-Très bon conseil, je l'admets ! Mais avec quoi ? Je suis dans une cellule, pas dans un hôtel chic de Paris répliqua Deadshot. »
La jeune femme rit avant de tendre sa main vers le détenu. Elle la fit légèrement tourner et vit apparaître un torchon mousseux et mouillé. Elle le jeta vers Deadshot qui l'attrapa en vol. Il se lava les mains puis le visage, un sourire aux lèvres. Il n'avait pas pris de douche depuis plusieurs jours. Le seul moment où sa peau rencontrait l'eau était lors de ses balades nocturnes dans la cellule de Killer Croc. Et tout le monde savait que son eau était de loin la plus sale des Etats-Unis. Lorsqu'il termina sa toilette, Deadshot reposa le torchon et se remit à manger.
La bouche pleine de pain et les yeux brillants de bonheur, il demanda :
« -Tu ne peux pas m'offrir un lit plus confortable ?
-Bien sûr et comme ça, tout le monde saura que je suis venue te rendre visite !
-Ils vont le découvrir murmura Deadshot, la tête penchée vers le plateau. Tu viens d'endormir les gardiens !
-J'ai ensorcelé les caméras de surveillance. Je ne suis pas une débutante !
-Mouais. »
Deadshot haussa de nouveau les épaules. Au fond, il s'en moquait de se faire prendre. Il voulait simplement profiter de son repas et des avantages que les pouvoirs de June pouvaient lui offrir. Les deux adultes restèrent silencieux plusieurs minutes, laissant ainsi Deadshot profiter de son repas.
« -Et le dessert ? Aucun dessert pour moi ? s'offusqua-t-il.
-Que veux-tu ? demanda June.
-Je veux…Surprends-moi sourit Deadshot. »
June leva les yeux au ciel, amusée. Elle tendit les deux mains vers le plateau et se concentra. Elle resta ainsi quelques secondes avant qu'une tablette de chocolat ne tombe sur l'assiette vide du détenu. Ce dernier claqua des doigts en voyant le dessert et pointa du doigt June.
« -Toi, je t'apprécie de plus en plus !
-Merci pour ce joli compliment répliqua June. »
Deadshot repoussa le plateau d'une main. Il cassa la tablette de chocolat en deux et tendit un morceau à la jeune femme. Elle le fixa un instant avant de secouer la tête.
« -Ne sois pas idiot, je peux en manger autant que je veux alors que toi…
-Tais-toi June et accepte.
-Si tu veux. »
La jeune femme prit sa part et le cassa en deux. Elle mangea deux carrés de chocolat noir avant de reprendre la parole.
« -Est-ce que tu supportes la prison ?
-Cette question est stupide répondit simplement Deadshot. Je me couperai les deux bras pour m'évader d'ici.
-Tu as déjà essayé ? demanda June.
-Des dizaines de fois depuis hier. J'ai tout essayé mais ils sont tous comme des chiens enragés. Je ne peux rien faire alors j'attends d'avoir une idée.
-Je suis désolée pour toi.
-Ne le sois pas.
-Pourquoi ? »
Deadshot mangea son dernier carré de chocolat avant de se lever. Il posa une main sur son ventre, heureux d'avoir pu manger un repas chaud. Il s'étira et se dirigea vers son lit de fortune. Il se laissa tomber dessus et ferma les yeux.
« -J'ai tué des gens, volé et j'ai failli détruire la Terre lors de la mission dirigée par Amanda le serpent. Je suis assez lucide pour comprendre que ma place est ici. Je donnerai tout pour partir mais malgré tout, je suis assez fier de moi rit-il. Je purge ma peine tout comme des millions de détenus.
-Je comprends répondit simplement June. »
La jeune femme se leva, s'étira à son tour et se dirigea vers Deadshot. Elle se pencha et tapota le torse de son ami. Elle lui fit un clin d'œil avant de partir. Lorsqu'elle ouvrit la porte de la cellule, elle se retourna et dit :
« -Surtout, aucun mot sur tout ça ! Ils vont se réveiller dans deux minutes alors continue d'hurler que tu meurs de faim. Et surtout, reste sans émotion. »
Et sur ses mots, June referma la porte et se dirigea vers les couloirs de la prison. Lorsqu'elle arriva vers le bureau de Rick, elle claqua des doigts. Au même moment, tous les gardiens se levèrent, comme si de rien n'était.
« -Je meurs de faim ! J'ai faim bordel ! hurla Deadshot.
-La ferme répliqua Andrew. Oh j'ai un mal de crâne murmura-t-il. »
Deadshot continua de frapper contre la porte pendant plusieurs minutes. Andrew ouvrit la fente, faisant sursauter le détenu. Il s'écarta, les mains en l'air comme le souhaite le règlement. Il offrit pourtant un doigt d'honneur.
« -Crève de faim cracha Andrew. »
Lorsque la fente se referma sous les yeux amusés de Deadshot, quelque chose glissa de son t-shirt et tomba sur son pied droit. Il se dépêcha de le récupérer et le cacha dans sa main droite. Il fronça les sourcils, se demandant ce que cela pouvait être. Il se dirigea vers son lit, se coucha dos à la porte et ouvrit doucement sa main. Un sourire immense étira ses lèvres lorsqu'il reconnut l'objet qu'il tenait entre les mains.
Une clé entourée dans du papier.
Lentement, il déroula le papier et plissa les yeux pour lire.
Ne l'utilise pas avant 21h. Reste éveillé.
June.
17h00
Mike était toujours assis devant la cellule de Killer Croc, les jambes croisées et son arme entre les mains. Il regardait la télévision avec le détenu, repoussant quelques fois des rats un peu trop courageux. Il souffla de fatigue et passa une main sur son visage cerné. Killer Croc se retourna et le fixa.
« -Tu peux faire moins de bruit ? grogna-t-il.
-Je n'ai fait aucun bruit !
-Tu en fais là ! »
Sur ses mots, Killer Croc se retourna et se concentra sur son émission. Des rappeurs chantaient, entourés de jeunes femmes souriantes et dénudées. Elles jetaient des billets dans les airs, les joues rougies par le maquillage et la chaleur. Certaines dansaient, les mains posées sur les bras de leur compagnon. Tout cela se déroulait sur des routes isolées et éclairées par le Soleil et des éclairages de mauvaises qualités.
Killer Croc bougeait ses mains en rythme, un sourire amusé sur les lèvres et les yeux clos. Il était couché sur son lit, encore mouillé par l'excursion qu'il avait faîte dans les profondeurs de ses eaux. Il frappa dans ses mains plusieurs fois lorsqu'une femme embrassa un des rappeurs.
« -De la bonne musique ! rit-il. »
Mike était toujours assis, se demandant si le détenu était sérieux. Il souffla et lança un regard vers sa montre. Son poignet était froid, tout comme le reste de son corps. Il sourit de bonheur lorsqu'il vit qu'il était enfin dix-sept heures.
« -Eh ! Killer Croc ! »
Ce dernier se retourna, énervé d'avoir été gêné. Pourtant, il s'avança lorsqu'il vit Mike poser son arme et se diriger vers les barreaux de la cellule.
« -Ne parle pas murmura Mike. Augmente juste le son de la télévision. »
Killer Croc attrapa sa télécommande et augmenta le son. Mike fronça les sourcils, trouvant cela étrange qu'il ait accepté l'ordre sans rechigner. Le détenu s'avança et croisa les bras, une grimace sur le visage. Il avait compris que la situation était sérieuse lorsque Mike avait posé son arme. Personne ne faisait ça dans les sous-sols, surtout si c'était lors d'une garde.
« -Fais exprès de m'attaquer. »
Killer Croc hurla. Sa voix animale fit frémir les gardiens et en particulier Mike qui se retrouva à quelques centimètres de ses dents aiguisées. Killer Croc tenait le haut de son uniforme de ses deux mains, l'étranglant en même temps. Mike ferma les yeux un instant, essayant de reprendre ses esprits. Ils ne leur restaient que quelques secondes alors il glissa sa main dans sa poche avant et en sortit un petit boitier noir. Il le jeta dans la cellule.
Il tomba près des cannettes de soda, se cachant ainsi des regards indiscrets.
Soudain, Killer Croc et Mike furent séparés par une dizaine de gardiens armés. L'un d'eux frappa le détenu à l'aide de son arme, faisant grogner ce dernier. Il se retira rapidement et se réfugia dans l'eau de sa cellule. Sa tête resta quelques secondes visibles avant de disparaître.
« -Ça va ? Mike ? demanda un gardien.
-Tout va bien ! Retournez à vos postes ! Allez, dégagez ! ordonna-t-il. »
Les gardiens s'écartèrent avant de partir, prenant sa colère pour une fierté mal placée. Nombreux d'entre eux avaient été désagréables après avoir été humiliés par Killer Croc ou les autres détenus. Mike se laissa tomber sur le sol, le visage livide et le regard fixé sur sa montre. Il était dix-sept heures cinq. Il avait respecté le plan et devait maintenant faire signe à Killer Croc.
Ce dernier sortit de l'eau. Il garda un regard haineux et les dents sorties. Lorsqu'il remarqua que Mike était seul, il reprit un visage plus calme. Il se dirigea vers son lit et s'y coucha, ne voulant pas s'approcher pour ne pas attirer les soupçons. Mike se releva, attrapa son arme et dit simplement :
« -Ne l'utilise qu'à partir de vingt-heures. »
Et sur ses mots, il se dépêcha de sortir.
17h30
« -Tu es folle ma parole ! Tu es folle hurla Rick. »
Il frappa son bureau des poings, les yeux fermés et le souffle court. Il ne savait pas comment lui montrer qu'il était fou de colère. Il essayait de se contrôler mais à chaque fois qu'il se souvenait pourquoi June se trouvait dans son bureau, sa colère reprenait le contrôle. Alors, Rick se laissa tomber sur sa chaise et fit signe à sa compagne de parler. Elle leva les yeux au ciel et dit :
« -Tu peux dire ce que tu veux Rick sourit June. Tu peux crier, pleurer ou encore jurer que tu vas m'arrêter, tu ne feras rien ! Tu sais autant que moi qu'Amanda se sert de nous ! Elle utilise Harley pour attirer le Joker, elle garde Deadshot et Killer Croc pour leurs particularités et elle nous garde nous pour ses futurs plans ! Elle a besoin de toi pour la protéger et pour me surveiller. Je suis son trophée ! L'ensorceleuse ! Quel honneur siffla-t-elle. Lorsque nous aurons fait ce qu'elle attend de nous, nous terminerons avec une balle entre les yeux !
-Je le sais, je le sais grogna Rick. Mais je pensais qu'on allait s'enfuir. Juste nous, non ? Juste toi et moi !
-Je ne peux pas les laisser répondit June. Harley devient encore plus folle que cela est humainement possible et les autres vont bientôt la suivre ! Ils ont sauvé le monde, ils nous ont sauvé ! C'est à nous de les sauver ! »
Rick souffla et passa ses mains sur son visage. Il se leva, contourna son bureau et se dirigea vers June. Il se posta devant elle et souffla de nouveau.
« -C'est impossible, on ne peut pas ! Les gardes sont trop nombreux.
-J'ai des pouvoirs !
-Oui et ? Ce ne sera pas suffisant ! Ils sont une vingtaine ici, plus les gardes qui surveillent les sous-sols et le bureau d'Amanda. C'est impossible. »
June ferma les yeux. Elle commençait à se sentir très faible.
« -Qu'est-il arrivé à tes cheveux ? demanda Rick, la voix douce.
-Comment ?
-Tes cheveux ! »
June sauta sur ses pieds et se dirigea vers le miroir qui se trouvait sur le bureau. Elle l'attrapa à l'aide de ses deux et le plaça devant son visage. Un hoquet de surprise franchit ses lèvres lorsqu'elle remarqua la couleur de ses cheveux. Le blond angélique d'autrefois avait laissé placé à une couleur terne, frôlant le blanc. June passa une de ses mains dans ses mèches avant de reposer le miroir à sa place. Elle rencontra le regard inquiète de Rick.
« -Quelle heure est-il ? demanda-t-elle.
-Dix-sept heures trente. Pourquoi ?
-J'ai encore dix minutes murmura June à elle-même. Assis toi Rick.
-Pourquoi ? »
June ne lui répondit pas. Elle retourna à sa place et s'assit sur le siège. Elle plaça ses mains sur son visage et souffla de fatigue. Elle ne savait pas pourquoi elle souffrait autant mais elle avait quelques idées. Mais pour qu'elles deviennent vraies, il lui fallait attendre encore dix minutes.
« -Tu es avec moi ou non ?
-June…murmura Rick.
-Tu es avec moi ou non ? répéta June. »
Rick laissa sa tête retomber sur le bureau. Il grogna plusieurs fois, se demandant ce qu'il avait fait aux cieux pour être puni ainsi. Il ne pouvait pas trahir son travail, ses valeurs et lâcher des détenus aussi dangereux. Mais il ne pouvait pas décevoir June. Il ne pouvait pas la laisser, il ne voulait pas.
« -Je serai toujours avec toi.
-Je le savais sourit June. Maintenant, je n'ai que huit minutes pour tout t'expliquer.
-Explique-moi souffla Rick, déjà perdu.
-J'ai un contrat avec une certaine personne… »
Rick releva sa tête et fixa la jeune femme. Sa mine était inquiétante, tout comme les tremblements sans fin de ses mains. Même posées sur ses genoux, elles ne cessaient de trembler. Elles attiraient le regard du jeune homme. Il ne pouvait comprendre comment l'état de June avait-il pu se dégrader en une soirée. Hier, elle souriait et s'amusait sans trembler ou souffler de fatigue.
« -Qui est cette personne ? »
La porte de son bureau s'ouvrit. Ils se retournèrent, tendus et prêts à se défendre. June se détendit et fit signe à Rick de se calmer lorsqu'elle reconnut Mike. Ce dernier était essoufflé, les mains fermement accrochées à son arme et le regard cerné. Il entra dans le bureau et referma les portes derrière lui.
« -J'ai accompli ma part maintenant c'est à ton tour !
-De quoi parles-tu ? s'énerva Rick. »
Il se leva et se plaça entre le jeune soldat et June, prêt à la défendre si Mike essayait de la frapper. Cependant, sa compagne se leva à son tour et posa sa main sur son bras gauche. Elle lui fit comprendre que tout allait bien. Malgré ça, Rick resta sur ses gardes et croisa les bras. June s'avança.
« -Ne bouge pas ! ordonna-t-elle à Mike. »
Ce dernier hocha la tête et ferma les yeux. June posa ses deux mains sur les joues du jeune homme et commença à murmurer. Ses mains tremblèrent de nouveau, tout comme le reste de son corps. Son visage pâlit en quelques secondes et ses cheveux commencèrent à perdre les dernières traces de blond. Ses jambes tremblèrent à leur tour et poussèrent Rick à se préciser vers elle. Il posa ses mains sur les épaules de sa compagne mais fut propulser en arrière.
« -Ne me touche pas grogna June. Ne touche pas June. »
La voix de la jeune femme ne lui appartenait pas. Rick frissonna lorsqu'il reconnut la voix de l'ensorceleuse. Il sauta sur ses pieds et se dirigea rapidement vers son bureau. Il attrapa son arme et la pointa vers June.
« -Laisse June tranquille ! siffla-t-il.
-Calme-toi ! ordonna l'ensorceleuse. Elle est toujours là.
-Prouve le !
-Calme-toi Rick répéta June. »
Sa voix était devenue plus douce et calme. Ses cheveux reprenaient lentement une couleur plus chaleureuse, tout comme sa peau. June sursauta plusieurs fois avant de s'effondrer sur le sol, les larmes aux yeux et les mains brûlantes.
Quant à Mike, il tremblait. Il était toujours debout mais semblait prêt à tomber à n'importe quel moment. June posa ses mains sur le sol et se releva, la tête lourde et une étrange lueur dans les yeux. Rick garda son arme pointée vers les deux adultes, ne sachant pas qui était capable de réagir de manière étrange.
« -Baisse ton arme Rick murmura June. J'ai terminé. »
Soudain, le corps de Mike changea de forme. Son corps fin et petit devient plus grand et musclé. Son visage perdit ses rondeurs, ses cheveux poussèrent et prirent une couleur noire. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire amusé tandis que ses yeux s'ouvraient lentement. Le vert délavé d'autrefois avait laissé place à un noir profond et brillant de malice et d'impatience.
Rick sursauta lorsqu'il reconnut l'individu. Il contourna son bureau, repoussa June derrière lui et pointa son arme vers le front de l'inconnu.
« -Johnny. »
Ce dernier sourit et fit une révérence. Puis il offrit un clin d'œil à June. Son visage partit sur le côté lorsqu'il se prit un coup par Rick. Ce dernier n'avait pas apprécié son sourire moqueur et son clin d'œil. June leva les yeux au ciel.
« -Calmez-vous. Nous n'avons plus le temps. Johnny, retourne voir le Joker. Et toi Rick, tu vas rester avec moi !
-Il ne peut pas partir ! siffla Rick. Il est en cavale depuis trop longtemps pour que je le laisse filer.
-Arrête de te comporter comme un gentil petit soldat et écoute ta copine répliqua Johnny. June a un contrat avec mon patron. »
Rick se retourna et fixa June avec stupeur.
« -Il m'a aidée et c'est à mon tour aujourd'hui. Baisse ton arme. »
Encore sous le choc, Rick le fit.
« -Maintenant, tu vas m'écouter. »
20h00
Une jeune femme rousse et trois hommes attendaient, cachés dans une camionnette violette. L'un des hommes tapota sa montre en soufflant puis dit :
« -Nous aurions dû partir depuis dix minutes.
-On le sait parfaitement répliqua un autre.
-Amara, monte voir le patron ordonna Jill.
-Tu me prends pour une suicidaire ? siffla-t-elle. Je préfère me tirer une balle moi-même que de monter ! »
Un des hommes souffla.
« -Je me dévoue, restez ici ! »
Il ouvrit sa portière, se glissa à l'extérieur avant de courir rejoindre les portes arrière de l'hôtel. Il se détendit légèrement lorsqu'il se glissa dans l'ascenseur. Personne n'était dans l'hôtel et rien ne pouvait contrecarrer leurs plans. Tout allait bien se passer. Pour se rassurer, le jeune homme tapota la porte avant de son costume. Il soupira en sentant la présence de son arme.
Il se dépêcha de sortir lorsque les portes métalliques s'ouvrirent. Il regarda autour de lui si son patron n'était pas là et se mit à courir. Il s'arrêta, légèrement essoufflé par l'effort et la peur, devant des portes immenses. Il souffla plusieurs fois, passa une main sur son front et se dit :
« -Allez Tom, tu n'es pas un peureux. Un peu de courage ! »
Et il toqua.
« - Patron, vous êtes prêts ? »
Le jeune homme toqua une nouvelle fois, les sourcils froncés et la peur au ventre. Ils auraient dû partir depuis plusieurs minutes déjà et voilà que son patron était toujours enfermé dans sa suite. Il souffla, se demandant s'il devait entrer ou non lorsque les portes s'ouvrirent sur le Joker en personne.
Il souriait de toutes ses dents, les yeux pétillants d'une impatience pure. Une de ses mains tenait une canne dorée et décorée de pierres brillantes. Son costume jaune semblait trop voyant pour ce genre de missions mais l'homme de main ne préféra pas lui faire remarquer. Une chemise verte était visible. Elle était accompagnée d'un mouchoir de la même couleur, glissée dans une poche de son veston. Le Joker lui tendit un sac noir, lui ordonnant du regard d'y faire extrêmement attention. Le dénommé Tom l'attrapa rapidement et le colla contre son torse, prenant garde à ne pas le faire tomber. Lorsqu'il baissa le regard, il put voir un tissu rouge et une bouteille de vin.
Il leva rapidement les yeux, priant pour que son patron n'ait pas remarqué son coup d'œil curieux. Mais le Joker était en train de vérifier sa tenue, un air amusé sur le visage. Tom se retient de faire une remarque, sachant parfaitement que sa vie ne tenait qu'à un fil.
Ce n'était pas la première fois qu'il voyait son patron aussi à cheval sur sa tenue. Mais ce soir, il savait parfaitement pourquoi il était ainsi. Ils partaient libérer Harley Quinn de la célèbre prison qu'était Belle Rêve. Cela faisait plus de deux mois que le Joker n'avait pas vu sa compagne. La seule fois où il avait eu l'occasion de la revoir fut à travers une vidéo de torture livrée par Amanda Waller. Les traits de la jeune femme avaient été tirés sous la douleur, sa bouche déformée par les cris et ses yeux brillants de larmes retenues.
Le Joker le poussa à l'aide de sa canne. L'homme de main sursauta et s'écarta vivement, laissant la place nécessaire à son patron pour sortir. Ce dernier lui tapota l'épaule et lui murmura :
« -Allons-y ! »