Harry passa en premier la porte du Terrier et fut immédiatement assaillit par Mrs Weasley.

-Harry chéri ! Tu es enfin là, un peu palichon, mais tu vas vite retrouver ta bonne humeur ! Allez, viens manger !

-Mrs Weasley, merci beaucoup, content de vous revoir.


-Joyeux anniversaire Harry, s'écria Hermione en sautant sur le lit du jeune héros.

-Mmmh... 'Mione, laisse moi dormir, réussi-t-il à articuler.

-Hors de question, tout le monde est déjà levé, même Ron.

Le jeune garçon se redressa doucement et pu effectivement s'apercevoir qu'il était seul dans la chambre. *Bah ça alors, Ron debout avant moi, ça n'arrive pas tous les cinq matins.*

-Bon, je vais te laisser te préparer, mais avant ça, il faut que je te parle de Ron et moi.

Le jeune garçon leva un sourcil.

-Ne me dis pas que...

-Si, on est ensemble.

-De... depuis quand ?

-L'enterrement de Dumbledore. On ne voulait pas t'en parler tout de suite, on était pas sur de nous. Et puis quand je suis arrivé au Terrier il y a deux jours, ça c'est confirmé et devant toute sa famille en plus.

-Il t'a embrassé devant tous les Weasley ?

Elle hocha la tête tout en rougissant. *Ronald Weasley, grand timide, a embrassé sa nouvelle petite amie, qui n'est autre qu'Hermione, devant tout le monde... Eh ben, en plus de ça il se lève tôt. Qu'as-tu fais à mon meilleur ami Hermione ?*

-Tu sais, avec ce qui c'est passé, si même Dumbledore s'est fait avoir et si Poudlard n'est plus aussi sûr qu'avant, il ne faut plus rien regretter, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Tu comprends Harry ?

-Tu parles de quoi là exactement ? De toi et Ron ?

-Oui, mais pas que. Tu sais, Ginny et...

-Ne parle pas de ça Hermione, fit-il sur un ton catégorique. Tu sais très bien pourquoi je fais ça, tu sais à quel point c'est dur, tu es la seule qui le sais. Alors s'il te plaît, pas toi, ne commence pas avec ça.

-Oui Harry, je sais. Mais justement, tu ne crois qu'il serait préférable de ne pas la laisser seule ? Elle sera plus en sûreté à tes côtés qu'avec quiconque Harry.

-Non Hermione. Tu ne te rends pas compte de ce que tu dis. Je ne sais pas si c'est elle qui t'a convaincu de venir me dire ça ou je ne sais qui d'autre mais quelqu'un d'aussi réfléchi que toi ne peut pas me dire ça. Est ce que tu comprends que je peux mourir à tout moment ?

-Ne dis pas ça Harry...

-Arrête de te voiler la face Hermione ! Je ne suis plus tranquille, je n'irais pas à Poudlard cette année, c'est fini tout ça pour moi. Je suis en guerre contre Lui et ce n'est pas mon choix. On ne sait pas ce qu'il va se passer demain ou même aujourd'hui, je ne veux pas la faire souffrir davantage. Et pire, imagine si c'est elle qui venait à mourir, je ne peux pas courir ce risque.

La porte s'ouvrit doucement et une voix enroué leur parvint.

-Tu ne peux pas faire ce choix tout seul Harry.

Ginny, les cheveux en bataille, les yeux rougis et gonflés et le teint pâle se tenait dans l'encadrement de la porte. Le silence s'installa dans la pièce. Hermione se leva et fit entrer la rouquine. Elle la fit asseoir sur le lit d'Harry et quitta la pièce sans un mot tout en refermant la porte.

-Harry, tu ne peux...

-Bien sûr que si, je peux. Je ne sais pas ce que tu as derrière la tête mais oublie Ginny, ça ne se passera pas comme tu le souhaite. Je ne sais pas ce que tu cherches mais tu devrais t'éloigner de moi.

-Non, je ne veux pas, je...

-Mais ce n'est pas un choix Ginny. Tu ne comprends pas, il ne s'agit pas de toi, encore moins de moi, cela nous dépasse. Cela me dépasse depuis bien trop longtemps et je ne peux plus laisser le hasard faire son oeuvre.

-Alors choisis d'être avec moi.

-Non, je ne...

-Ne le laisse pas gâcher ta vie Harry !

Il eut un petit rire nerveux. Il se leva doucement et commença à faire les cent pas.

-Que je ne le laisse pas gâcher ma vie ? C'est ce que tu viens de dire ? Parce que pour toi il ne l'a pas déjà fait ?

-Je n'aurais pas du dire ça, excuse m...

-Tu trouves peut-être qu'avoir tué mes deux parents ne suffit pas.

-Harry je ne...

-Ah oui, j'avais oublié, il a aussi tué mon parrain, tu sais, Sirius Black, la seule famille qu'il me restait. Et attends voir, est-ce qu'il n'aurait pas fait tué le plus grand mage blanc de notre siècle il y a tout juste un mois ? Mon mentor, le seul espoir que j'avais pour en finir avec tout ça.

-Je...

-Attends. Tu as peut-être oublié Cédric mais moi pas. Tu as peut être oublié qu'il a failli te tuer mais moi pas. Je ne sais pas ce que tu me demandes Ginny mais je ne le ferais pas, je ne peux pas. Tu penses peut-être que tu es capable de te défendre, que tu es forte. Ou alors que moi, l'Élu, le Survivant, je pourrais te protéger. Bien sûr, à Poudlard, j'en étais capable. Mais dehors, si eux n'ont pas réussi à se protéger, alors moi, que pourrais-je faire ?

Sa voix s'était cassé sur ces derniers mots, les larmes lui montaient aux yeux. Elle se leva lentement et lui fit face. Elle n'aimait pas le voir pleurer, il ne pleurait jamais. Sauf pour eux, pour tous les morts qu'il avait laissé derrière lui, s'en sortant plus ou moins de justesse. La jeune Weasley posa sa main droite sur le torse du brun et sa main gauche sur sa joue.

-Je n'oublie pas Harry, jamais. Je ne sais même pas comment tu fais pour tenir encore debout après tout ce que tu as vécu. Mais tu es là, et moi aussi. J'ai eu peur chaque année de te perdre, j'ai toujours eu peur de ne pas te voir revenir et je sais que c'est une peur qui ne disparaîtra jamais. Et pas seulement à cause de qui tu es et de Voldemort, non, tu pourrais être le plus banal des hommes, cette peur serait toujours là. Cette peur de te perdre ne me quitte jamais Harry, jamais. Et j'en ai marre de ne pas pouvoir passé chaque seconde où tu es encore en vie avec toi. Tu vas mourir Harry, comme tout le monde. Que tu meurs demain de la main de Voldemort ou que tu survives à cette guerre et que tu meures dans soixante ans, je m'en moque. Je ne veux plus être loin de toi, tu comprends ?

Elle le regardait droit dans les yeux. Elle avait le regard triste malgré une petite lueur étrange au fond de son regard. Qu'était-ce ? De l'amour ? De l'espoir ? Peut-être les deux.

-Mais je ne veux pas te perdre Gin.

L'utilisation de ce surnom la troubla, les larmes coulaient déjà sur ses joues.

-Tu ne peux pas... Tu n'as pas le droit...

Harry s'était tu. *Je n'aurais pas du l'appeler comme ça, je n'ai pas fait gaffe.*

-Tu n'as pas le droit de me jeter et de m'appeler comme ça, tu n'as pas le droit ! s'énerva-t-elle.

Elle quitta la pièce et le laissa seul.