Adrien battit lentement des paupières, sortant doucement du profond sommeil dans lequel il était jusque-là délicieusement plongé.

L'adolescent ignorait combien de temps il avait passé exactement à dormir, mais l'après-midi était déjà bien avancée. Les rayons du soleil inondaient à présent sa chambre d'une chaleureuse lueur dorée, s'attardant sur le lit sur lequel il était allongé et jouant avec ses cheveux blonds pour leur donner l'allure d'une flamboyante couronne d'or.

Fronçant légèrement les sourcils en entendant des bruits de voix s'élever depuis son bureau, Adrien releva mollement la tête, avant de se rappeler soudain que Marinette et lui avaient convenus de regarder un film ensemble. La fatigue avait manifestement eu raison du jeune homme pendant ce visionnage, et le long-métrage devant lequel il était tombé endormi continuait de tourner sur son ordinateur dans la plus parfaite indifférence.

Un tendre sourire éclaira les traits d'Adrien quand il baissa les yeux sur la jeune fille confortablement lovée contre lui. Elle lui tournait le dos, mais bien qu'il ne puisse pas voir son visage tourné vers l'écran, l'adolescent devinait sans peine que Marinette avait elle aussi doucement glissé dans le royaume des songes. La respiration de la jeune héroïne était profonde et régulière, et Adrien ne put s'empêcher de sentir une douce bouffée de bonheur envahir sa poitrine quand il réalisa qu'elle s'était assoupie en serrant entre ses doigts la main qu'il avait passée autour de sa taille.

Bougeant avec une infinie douceur pour ne pas réveiller sa belle endormie, Adrien leva son autre main en direction de la tête de Marinette, passant délicatement ses doigts dans ses cheveux. Avec mille précautions, il dégagea quelques mèches pour mettre à jour la peau laiteuse de sa nuque, dont la pâleur tranchait vivement avec sa chevelure d'un noir bleuté. Souriant toujours, Adrien tendit son visage vers ces quelques centimètres d'épiderme qu'il avait réussi à mettre à jour, pour y déposer un tendre et délicat baiser. La peau de Marinette était douce et chaude sous ses lèvres, tandis que l'odeur du shampoing fruité de la jeune fille lui montait agréablement aux narines.

S'il n'avait pas craint de la réveiller, Adrien aurait volontiers continué de recouvrir la nuque de sa partenaire d'amoureux baisers. Mais Marinette dormait profondément, et le jeune homme n'avait pas le cœur à troubler un si paisible – et si contagieux – sommeil.

Etouffant un bâillement, Adrien abandonna la nuque de sa coéquipière, puis se pelotonna douillettement contre elle avec un soupir satisfait avant de plonger de nouveau dans le royaume des songes.


L'adolescent n'était auparavant pas un grand dormeur, mais il était maintenant devenu coutumier de telles siestes. Les jours qui avaient précédé le retour de sa mère avait été tellement éprouvant pour lui que son corps épuisé lui réclamait à présent sans cesses de nombreuses heures de sommeil.

Aujourd'hui, il s'était écoulé exactement un mois depuis que Laura avait été libérée du néant dans lequel elle était restée emprisonnée durant de trop longues années. Mais manifestement, Adrien n'avait toujours pas complètement récupéré de ces difficiles semaines qu'il avait auparavant vécues, et son paisible après-midi cinématographique s'était une fois de plus transformé en aller simple pour le pays des songes.


Les semaines précédentes n'avait par ailleurs pas été totalement de tout repos pour le jeune homme.

Précisément un mois auparavant, l'arrestation du Papillon avait tout naturellement fait les gros titres de tous les journaux de Paris. Les deux héros s'étaient douté qu'une information d'une telle importance ne passerait pas inaperçue, mais ils s'étaient aussitôt inquiétés pour leur camarade Alix. Ayant longtemps cru que son propre père était le Papillon, Adrien n'était que trop bien placé pour savoir quelles épreuves risquaient d'attendre la jeune fille. D'autant plus que le fait que Mr. Kubdel soit celui qui s'était caché derrière le masque du super-vilain était à présent connu de tous.

Mais manifestement, il avait sous-estimé la force de caractère de sa camarade de classe.

Si elle avait été effectivement été absente du lycée le lendemain de la houleuse incarcération de son père, Alix était cependant revenue en cours dès le jour suivant. D'une voix ferme, elle avait aussitôt affirmé haut et fort que pour aussi tristes qu'ils soient, ces terribles évènements n'auraient certainement guère d'incidence sur son quotidien dans la mesure où elle vivait exclusivement avec sa mère depuis le divorce de ses parents. Bien sûr, les choses n'étaient pas faciles pour autant, avait-elle malgré tout confié. Son frère en particulier vivait très mal ce qu'il considérait à juste titre comme une vive trahison de la part de leur père, mais leur famille faisait de leur mieux pour affronter cette difficile épreuve.

L'ensemble de la classe avait également fait preuve d'une immense solidarité envers Alix, chacun tentant de la soutenir au mieux et faisant front commun quand d'autres élèves tentaient de lui poser d'intrusives questions. A la stupéfaction générale, même Chloé avaient violement rabroué un adolescent d'une autre classe qui avait tenté d'approcher Alix pour lui parler des actes malveillants du Papillon. Peut-être était-ce dû à une surprenante étincelle de générosité. Peut-être était-ce dû à une non moins étonnante pointe de remord, sachant que l'horripilante fille du maire avait par le passé été la cause de nombreuses akumatisation. Quoi qu'il en soit, ce soutien aussi inattendu qu'efficace avait été grandement apprécié par Alix, et c'était tout ce qui importait.


Puis, à la grande surprise d'Adrien et de Marinette, l'arrestation du célèbre super-vilain avait été rapidement éclipsée par la nouvelle de la miraculeuse réapparition de l'épouse du plus réputé des stylistes parisiens. L'opinion publique s'était immédiatement passionnée pour ce conte de fée des temps modernes parsemé d'une indéniable couche de mystère. Laura Agreste avait été portée disparue, présumée morte.

Pendant longtemps. Très longtemps.

Et elle était revenue tout aussi brusquement qu'elle s'était évanouie, sans le moindre souvenir des évènements qui s'étaient produits depuis sa disparition et sans que personne ne puisse dire où elle avait passé ces dernières années.

Chacun se demandait ce qui avait pu lui arriver et comment elle avait pu passer inaperçue pendant tant de temps.

Dès son retour, Laura avait été examinée par de multiples médecins qui avaient tous déduits qu'elle était en parfaite santé, à l'exception d'une inexplicable amnésie qui ne faisait qu'ajouter à ce mystère qui passionnait à présent les foules.

Les plus folles théories circulaient, allant de l'accident à une énigmatique maladie, en passant par un enlèvement par des extra-terrestres. Une enquête avait même été ouverte, mais Adrien et Marinette savaient pertinemment que cette dernière avait fort peu de chances d'aboutir. Difficile de dire que Laura Agreste avait en réalité passé ses dernières années prisonnières entre deux mondes, et que sa prétendue perte de mémoire n'était rien d'autre que le reflet de ces instants vécus hors du temps.

Gabriel et Laura avait donné une brève conférence de presse pour annoncer à tous que la mère d'Adrien se portait aussi bien que possible à l'exception de sa désormais célèbre amnésie, avant de prier curieux et journalistes de laisser désormais à leur famille l'intimité dont elle avait besoin.


Car Laura avait indéniablement besoin de temps pour se faire à sa nouvelle vie, à la fois si familière et si différente.

Passé l'instant de surprise, les conséquences de sa disparition avaient frappé la mère d'Adrien de plein fouet. Les années avaient filé en un battement de cils, emportant avec elles autant d'instants à jamais disparus.

Des évènements qui pour elle s'étaient déroulés la veille s'étaient perdus dans les mémoires. Des conversations avec son mari, des rendez-vous avec ses amis, des sorties, des projets personnels ou professionnels… Tout s'était dissout dans le néant, effacé avec les années, et Laura devait à présent apprendre à composer avec un nouvel avenir.

Il lui fallait prendre du recul, et apprivoiser doucement ce nouveau monde qui s'ouvrait à elle.

Mais le plus dur pour Laura avait été de réaliser que la vie avait dû continuer sans elle pour Gabriel et Adrien, et que chaque jour qu'elle avait passé prisonnière entre deux mondes était un instant de plus qu'elle avait perdu auprès de ses proches.

Adrien avait été forcé de grandir sans elle. Son jeune garçon fraîchement sorti de l'enfance était à présent presque adulte, et Laura n'avait pas pu être à ses côtés pour l'accompagner dans cette importante phase de sa vie. Elle n'avait pas pu être là pour l'encourager pour sa première rentrée au collège. N'avait pas pu le féliciter quand il était brillamment passé au lycée. N'avait pas pu être à son écoute s'il avait eu besoin de conseils concernant sa vie amoureuse fraîchement naissante. N'avait pas pu l'encourager à ses tournois d'escrimes.

Elle avait raté quantités de Noëls, d'anniversaires, de fêtes de famille en tout genre qu'elle ne pourrait jamais rattraper.

Mais heureusement pour elle, Laura était de nature joyeuse et fermement optimiste.

Elle avait résolument décidé de ne pas se laisser abattre par tous ces instants perdus. Au lieu de ça, elle était déterminée à chérir précieusement les moments présents et à venir qu'elle passerait auprès de ses proches. Elle avait pris sa terrible mésaventure comme une véritable renaissance, et profitait désormais pleinement de sa nouvelle vie.

Laura avait toujours été proche aussi bien de Gabriel que d'Adrien, mais elle passait à présent autant de temps que possible avec eux. Dévorant la vie à pleine dents et se construisant sans cesses de nouveaux souvenirs auprès de ceux qu'elle aimait. Pour le plus grand bonheur des deux hommes, Laura allait bien, merveilleusement bien, et son rire joyeux ne cessait de résonner dans la vaste demeure de la famille Agreste.


Au grand soulagement d'Adrien, dès le retour de Laura, Gabriel avait annulé tous les cours particuliers et divers engagements qui encombraient autrefois l'emploi du temps surchargé de son fils. L'adolescent partageait maintenant tout son temps libre entre ses parents, Marinette et de très, très, très nombreuses siestes.

Il redécouvrait avec bonheur le plaisir de passer des instants avec sa mère, baigné dans cette affection qui lui avait tant manqué.

Père et fils se réapprivoisaient également peu à peu. En dépit de toute la meilleure volonté du monde, il était difficile d'effacer les trop nombreuses années de négligence dont avait été victime Adrien, et les rapports qu'entretenait le jeune homme avec Gabriel étaient parfois toujours emprunts d'une certaine gêne.

Heureusement, Laura était là pour eux. Sa bonne humeur contagieuse, son optimisme inébranlable et l'affection sans bornes qu'elle ressentait pour son fils et pour son mari aidaient les deux hommes à retisser peu à peu les liens qui s'étaient distendus entre eux. Et petit à petit, jour après jour, Adrien et Gabriel se rapprochaient de nouveau l'un de l'autre, pour le plus grand bonheur de tous.


Alors qu'Adrien était toujours plongé dans un profond sommeil, quelque chose le tira peu à peu en dehors du royaume des songes. Inconsciemment, le jeune homme poussa un grognement de protestation.

Doucement mais sûrement, quelqu'un tentait de le sortir de son bienheureux repos.

- « Adrien… », murmurait une voix familière, tandis que des doigts se promenaient tendrement dans ses cheveux. « Adrien… »

Le jeune homme ouvrit laborieusement les paupières, pour être aussitôt happé par deux superbes yeux bleus.

- « Adrien… », répéta une fois de plus Marinette, un léger sourire aux lèvres. « Allez, mon chaton… Réveille-toi… »

- « Mgnnn… Je suis réveillé, Princesse », lança-t-il péniblement.

- « Je vois ça », répliqua-t-elle dans un éclat de rire, tandis que l'adolescent laissait échapper un incontrôlable bâillement.

Tendant paresseusement les bras vers Marinette, Adrien attira la jeune fille contre lui pour enfouir son visage contre le creux de son cou.

- « Je voulais juste dormir encore un peu… », marmonna-t-il, ses lèvres caressant doucement la peau de sa partenaire.

Un violent frisson traversa la colonne vertébrale de la jeune fille, qui se mordit vivement les lèvres tout en fermant machinalement les yeux.

En cet instant, il n'y avait rien qu'elle ne désirait plus que de rester ici, confortablement blottie dans les bras d'Adrien. A échanger de douces étreintes et peut-être même de tendres baisers. Mais ils avaient hélas d'autres impératifs, et son partenaire adoré ne faisait rien pour lui faciliter la tâche.

Avec un effort de volonté surhumain, Marinette rouvrit les paupières pour baisser son regard vers le jeune homme pelotonné contre elle.

- « Je sais, chaton, je sais », répondit-elle en déposant un affectueux baiser sur ses cheveux blonds. « Mais on doit se lever. Les invités vont arriver d'une minute à l'autre. »

- « Mgnnnn… », maugréa indistinctement Adrien en resserrant ses bras autour d'elle.

Alors que Marinette laissait échapper un soupir amusé, une petite boule noire se mit à voleter au-dessus du jeune couple.

- « Allez, dépêche-toi », ronchonna Plagg avec son amabilité coutumière. « Tu as déjà passé toute la journée à dormir ! Tu vas finir par fusionner avec le lit à ce rythme ! »

- « Plagg… Il est juste fatigué… », intervint Tikki de sa petite voix flûtée, tout en surgissant à son tour à proximité des deux héros.

- « Exactement ! », rétorqua Adrien en relevant enfin la tête. « Très, très fatigué. »

- « Bien sûr. Tu dors tellement ces temps-ci que je suis surpris que tu ne te sois pas déjà transformé en marmotte », répliqua le kwami du jeune homme avec un petit reniflement outré. « Si tu restes enfermé ici toute la soirée, on va finir par manger en retard ! », poursuivit-il d'une voix plaintive.

Adrien éclata de rire, avant de finalement se redresser sur son lit.

- « Je sais que je dors beaucoup, mais je me doutais bien que tu avais une autre raison pour ronchonner », lança-t-il à Plagg d'un ton malicieux.

- « Une excellente raison », corrigea le petit kwami en relevant la tête avec indignation.

Pouffant de rire à son tour, Marinette se leva d'un mouvement souple avant de tendre la main à son partenaire pour l'aider à se mettre debout à son tour. Adrien s'exécuta avec un large sourire aux lèvres, avant d'entrelacer affectueusement ses doigts avec ceux de la jeune fille.

- « Bien, si nous y allions, ma Lady ? », proposa-t-il avec une courbette exagérée.

- « Je te suis, chaton », répliqua joyeusement sa coéquipière.


Accompagnés de leurs kwamis respectifs, les deux adolescents sortirent de la chambre d'Adrien avant de descendre les escaliers qui menaient vers le large hall d'entrée du manoir.

Bien que la mère du jeune homme ne soit de retour que depuis une poignée de semaines, son influence se faisait déjà ressentir dans le vaste atrium. Les murs de la colossale pièce étaient toujours aussi hauts et froids, mais des pots contenant de luxuriantes plantes vertes trônaient à présent à différents endroits de la salle, amenant un peu de chaleur à la décoration minérale des lieux. En face de la porte d'entrée, l'immense tableau représentant un sévère Gabriel accompagné d'un Adrien faisant triste mine avait quant à lui disparu. Il avait été remplacé par une non moins gigantesque photographie, qui avait été prise à peine quelques jours plus tôt et sur laquelle figuraient les trois membres de la famille Agreste. Les visages d'Adrien et de Laura rayonnaient des plus éblouissants des sourires, tandis que les traits de Gabriel exprimaient enfin un bonheur serein.

A peine arrivés en bas des marches, les deux adolescents aperçurent Laura, qui était en train d'ouvrir la porte à Nino et Alya.

- « Et bien, pile à temps », lança la mère d'Adrien à son fils et à Marinette. « J'allais justement monter vous chercher. Maître Fu est arrivé il y a cinq minutes, il ne manquait plus que vous. »

- « Je m'étais endormi », s'excusa Adrien avec un léger mouvement d'épaule, avant de saluer ses camarades de classe d'un geste enthousiaste. « J'ai beaucoup de sommeil en retard. »

- « Je sais, mon chéri », répliqua Laura en lui passant affectueusement la main dans les cheveux. « Allez, tout le monde dans le salon », poursuivit-elle en pivotant gracieusement sur ses talons.


Bavardant avec animation, les quatre adolescents suivirent la mère d'Adrien jusqu'à la vaste salle à manger de la famille Agreste où les attendaient déjà Gabriel et Maître Fu.

Une large table recouverte de victuailles trônait au milieu de la pièce. Boissons en tous genres, petits fours sucrés ou salés, en-cas divers, tout avait été minutieusement préparé pour que chacun puisse se désaltérer et se nourrir convenablement. Les kwamis n'avaient naturellement pas été oubliés, et les yeux de Plagg s'illuminèrent de convoitise quand son regard tomba sur une impressionnante pile de camemberts.

Gabriel était en grande conversation avec Maître Fu, tandis que Wayzz et Pavva voletaient quant à eux tranquillement dans un coin de la pièce. Tikki et Plagg s'élancèrent aussitôt à la rencontre des deux kwamis pendant que les nouveaux venus saluaient aimablement le Grand Gardien.

Ce n'était guère la première fois qu'une telle réunion avait lieu.

Dans la mesure où les principaux occupants du manoir Agreste étaient tous au courant du secret des miraculous, l'endroit était vite devenu le refuge privilégié des porteurs de ces fabuleux bijoux. De plus, maintenant que Laura était de retour et que Gabriel et elle s'occupaient de nouveau d'Adrien, la présence de Nathalie en fin de journée n'était plus autant requise qu'avant. Ainsi, dès que l'assistante de Gabriel et le personnel en charge de l'entretien de la maison avaient déserté les lieux, les kwamis étaient libres de se balader librement dans le bâtiment sans craindre d'être surpris.

- « Bien », commença Maître Fu en s'emparant d'un verre, « Comme vous le savez-tous, en tant que Grand Gardien, j'ai longtemps été le seul en charge de toutes les connaissances entourant les miraculous. Mais autrefois, le Grand Gardien n'était pas seul. Je propose donc que nous portions un toast à notre nouvelle Gardienne, qui, je n'en doute pas, me sera d'une grande aide dans mon rôle », conclut-il en saluant Laura avec déférence.

Alors que chacun prenait à son tour un verre en lançant de joyeux « Félicitations ! » à une Laura rayonnante de fierté, Alya laissa échapper une brève mais très notable quinte de toux. Un sourire malicieux digne de Chat Noir se dessina sur les lèvres de la mère d'Adrien, tandis que le Grand Gardien levait machinalement les yeux au ciel.

- « Et que nous portions également un toast à sa stagiaire auto-proclamée », rajouta le vieil homme avec une palpable résignation.

- « Allons, Maître », lança Laura dans un joyeux éclat de rire, c'est notre rôle de transmettre notre savoir aux générations suivantes. Autant commencer maintenant », conclut-elle en passant un bras affectueux par-dessus les épaules d'une Alya plus radieuse que jamais.

Adrien étouffa un éclat de rire, avant de lever une fois de plus son verre, cette fois-ci à l'attention de sa camarade de classe.

Le retour de sa mère avait tout naturellement bouleversé sa vie personnelle, mais il avait également été le synonyme de significatives évolutions au sein du petit cercle fermé que formaient les porteurs de miraculous et leurs alliés. Toujours aussi passionnée par ces bijoux magiques qu'elle ne l'avait été au moment de sa disparition, Laura s'était fait un plaisir de proposer ses services au Grand Gardien. Ses compétences d'historienne aguerrie avaient été d'une grande aide à Maître Fu pour avancer dans la traduction des nombreuses pages encore obscures du livre sacré, et ses recherches avaient apporté de nombreux éclaircissements sur l'histoire des miraculous.

Comme l'avait déjà expliqué une fois Maître Fu à Adrien et Marinette, l'ordre des Gardiens comptait autrefois non seulement un Grand Gardien, mais aussi de nombreux membres. Le vieil homme avait manifestement décidé de raviver cette tradition, et le travail de Laura avait été d'une telle importance que c'est tout naturellement qu'il avait fini par lui proposer de devenir officiellement Gardienne.

Adrien souriait encore au souvenir du visage débordant de joie et de fierté de sa mère quand cette dernière avait annoncé cette grande nouvelle à son fils et à son mari. Tout comme il riait toujours au souvenir d'Alya décidant arbitrairement de se mettre à assister Laura dans ses recherches. Le jeune homme savait que sa camarade de classe avait toujours porté un grand intérêt aux héros de Paris, mais sa soif de savoir semblait à présent s'étendre à tout ce qui concernait de près ou de loin les miraculous et elle n'avait pas hésité à sauter sur cette occasion d'en apprendre toujours plus.

C'était ensuite Gabriel qui avait suggéré d'organiser cette petite soirée en l'honneur de sa mère, afin de fêter dignement son entrée dans la confrérie que formaient les Gardiens.

Cette intention était d'autant plus louable qu'Adrien savait avec certitude que son père gardait toujours une certaine méfiance envers les miraculous. Cependant, cette dernière s'était peu à peu atténuée devant l'enthousiasme passionné de Laura. Il était difficile au célèbre styliste de détester quelque chose que sa femme adorée chérissait tant, et il se laissait petit à petit convaincre d'accorder une seconde chance aux précieux bijoux.

- « Et bien, chaton, tu rêves ? », lança soudain Marinette à Adrien, tout en se glissant aux côtés. « Si tu continues comme ça, il ne restera plus rien à manger », poursuivit-elle en désignant malicieusement Nino d'un bref geste du menton.

Son meilleur ami était en grande conversation avec Alya et Pavva, ce qui ne l'empêchait manifestement pas de faire main basse sur autant de petits fours que possible. Dès que l'un ou l'autre de ses interlocuteurs prenait la parole, il se hâtait d'engloutir l'un des nombreux en-cas qui étaient disposés sur la table, avant de lâcher quelques rapides paroles et de recommencer à se servir.

Gabriel, Laura et Maître Fu discutaient quant à eux tranquillement dans un coin de la pièce, confortablement installés sur des chaises, pendant que Tikki et Wayzz en faisaient de même en étant assis sur un rebord de fenêtre. Plagg, sans la moindre surprise, s'était attelé à faire méthodiquement disparaitre la moindre trace de la pièce. Il avait jusque-là avalé tant de camembert qu'Adrien commençait sincèrement à se demander si l'ombrageux kwami ne possédait pas un estomac sans fond, mais son minuscule ami avait l'air si extatique que le jeune homme n'avait pour une fois pas envie de lui faire des reproches sur son éternelle gloutonnerie.

Un sourire solaire se dessina sur le visage d'Adrien, qui se tourna vers Marinette pour se noyer aussitôt dans ses yeux d'un bleu aussi limpide qu'un ciel d'été. Comme souvent quand il se perdait dans la contemplation du visage de celle qui était sans nul doute l'amour de sa vie, le jeune homme sentit son cœur rater un battement, avant que son vital organe ne reparte de plus belle. Accélérant, encore et encore. Bondissant sans relâche au creux de sa poitrine, comme pour marquer le rythme d'un merveilleux air qui chantait toute l'affection qu'il ressentait pour sa précieuse partenaire.

Indifférent à la présence de ses parents et amis, Adrien passa souplement ses bras autour de la taille de Marinette pour la serrer contre lui. Il la sentit se raidir légèrement de surprise, puis se détendre presque aussitôt. Elle glissa à son tour ses mains dans son dos, lui rendant affectueusement son étreinte.

Le sourire d'Adrien était à présent si large et si éblouissant que le jeune homme était l'image même du bonheur absolu.

En toute franchise, il n'avait pas le souvenir d'avoir jamais été aussi heureux.

Sa mère était miraculeusement réapparue dans sa vie. Son père tenait à lui.

Il avait enfin retrouvé cette famille aimante et affectueuse qui lui avait tant manqué, et il avait des amis extraordinaires, les meilleurs qu'il n'aurait jamais pu espérer avoir.

Et il était amoureux de la fille la plus extraordinaire du monde, qui l'aimait elle aussi en retour.

Resserrant légèrement son étreinte autour de la taille de Marinette, Adrien se pencha vers elle pour déposer un délicat baiser sur la peau rosée de ses joues. Puis, appuyant son front contre le sien pour se perdre une fois de plus dans l'extraordinaire bleu de ses yeux, il murmura d'une voix émue :

- « Oui, ma Lady, je crois que je rêve »


FIN


Note : Pour rappel, j'ai imaginé cette histoire sans savoir les noms/capacités des autres kwamis et sans avoir d'infos sur la saison 2. Je ne veux pas le savoir, alors pas de spoils s'il vous plaît :) . Merci ^^


Woaaa… ça fait… bizarre. Vraiment bizarre. Cette fic est bien, bien, bien plus longue que ce que j'aurais cru au départ, et surtout bien plus que ce que je me serai jamais cru capable d'écrire ! En mettant bout à bout « Quand tout explose » et « La chasse au Papillon », on arrive à un total de 50 chapitres. Un total de plus de 200 000 mots. C'est juste fou ! ça me parait tellement énorme, j'ai du mal à réaliser.

J'ai aussi du mal à réaliser que je mets – enfin – un point final à cette fic. Parce que cette fois-ci pas de suite, pas de chapitre bonus, je m'arrête bel et bien là ^^.

Je me sens à la fois super fière (et soulagée !) d'avoir réussi à mener ce projet jusqu'au bout, et en même temps ça me fait vraiment drôle de me dire que ça y est, je dis définitivement au revoir à cette histoire. Mais je suis vraiment contente. Il était temps qu'elle se termine, et elle se termine comme je voulais.

Sincèrement, cette histoire a été dure à écrire durant les premiers chapitres. Les débuts ont été un peu chaotiques, j'ai plutôt l'habitude de rentrer directement dans le vif du sujet mais il fallait que je fasse apparaitre Mr. Kubdel de façon suffisamment subtile (j'espère :D ) pour que son arrivée ne hurle pas « PAPILLON EN VUE ! ». Et c'était tellement frustrant xD ! J'avais hâte d'arriver aux chapitres combats, quiproquo avec le père d'Adrien, retour de sa mère… Mais en dehors de ce début laborieux, le reste s'est déroulé tranquillement. Je n'avais juste pas prévu que ça me prendrait AUTANT de chapitres xD ! 28, franchement… ^^

Enfin bref. J'espère que cet épilogue vous a plu, j'espère que cette histoire vous a plu, et n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, j'adore avoir votre avis ! (le chapitre, la fic, toute l'histoire avec les 2 fics réunies, je suis preneuse x) ) . Je suis super contente de l'avoir écrite et j'espère vraiment que vous avez passé un bon moment en ma compagnie.

Je tiens d'ailleurs à vous adresser un immense MERCI, du fond du cœur.

Merci à vous de m'avoir suivie durant tous ces chapitres, merci à vous de m'avoir lue jusqu'à ce pavé de fin de fic.

Merci pour vos encouragements. Vos commentaires. Vos messages. A l'origine, « Quand tout explose » ne devait faire que trois chapitres, et je ne serai jamais allée aussi loin sans vous. Un merci particulier à Miss Homme Enceinte 2 qui a été la correctrice officieuse de cette fic, grâce à toi il y a moins de fautes de frappe et/ou d'orthographe dans cette histoire ;) .

Maintenant, je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne manque pas d'idées de fics, ça c'est une certitude. Et je ne me sens pas capable de me relancer tout de suite dans une histoire longue, c'est une certitude aussi :D . Je vais peut-être continuer à écrire, mais à un rythme moins soutenu pour pouvoir me consacrer un peu plus au dessin (j'ai un peu trop négligé mes crayons ces derniers temps ^^ ) . Je ne sais vraiment pas. Ça sera vraiment une question de motivation / temps libre.

Bon, c'est sûrement le « pavé de fin de chapitre » le plus massif que j'ai jamais fait ^^'.

Encore une fois, je vous dis merci, merci et mille fois merci.

Et au revoir.

Mindell