Bonjour à tous,

Nous vous retrouvons pour le second et dernier texte de la sixième session.

Si vous voulez participer, n'hésitez par à venir jeter un oeil sur notre page facebook, Les Prompts de Poudlard (via notre profil).

Bonne lecture,

Yunoki & Baderoh.

Prompt de : PatmolCornedrue

Personnages : Harry Potter, Bellatrix Lestrange et Lord Voldemort.

Mots/Phases à placer: - « Quelque chose lui faisait mal à l'intérieur de son corps, un mélange de joie et de tristesse », « L'ennui, c'est que les humains ont un don pour désirer ce qui leur fait le plus de mal. », « La mort sera mon plus beau cadeau, Tom. »

Contexte : Après la bataille du ministère et la mort de Sirius, Harry découvre qu'il est en réalité le fils de Bellatrix et Rodolphus Lestrange. Fragilisé par le décès de son parrain, la découverte de la prophétie et par ce nouveau tour du destin, Harry s'expose volontairement pour que Voldemort le capture, dans l'espoir qu'il le tue enfin. Lord Voldemort découvrira son secret et dès lors aura d'autres projets pour le Survivant.

Harry se rapprochera de Drago avant de se rapprocher de ses nouveaux parents. / Pas de Death Fic. Harry/Drago ou Harry/Voldemort à la fin


Eridan

Harry regardait par la fenêtre de son dortoir. Les autres étaient partis, il les voyait au loin, en route pour prendre le Poudlard express. Il imaginait déjà Ron et Hermione le chercher dans la foule, leur indifférence naïve se muant peu à peu en inquiétude sourde, à mesure qu'ils prenaient conscience que quelque chose clochait. Peut-être que plus tard, lorsqu'ils repenseront à cette journée, ils seront hantés par l'erreur qu'ils avaient faite de laisser leur ami fragilisé et brisé, seul, ne serait-ce que quelques secondes. Mais maintenant c'était trop tard, Ils n'étaient plus là et tout tournait dans sa tête. Les informations honnies meurtrissaient son esprit comme autant de coups, lui coupant le souffle.

Il voyait l'éclair magique heurter Sirius puis son visage disparaître à travers le voile. Il se souvenait de sa haine envers Bellatrix, de son désespoir en voyant l'arche engloutir la seule famille qui lui restait. La culpabilité se mêlait à la honte. Culpabilité d'être tombé dans le piège grossier de Voldemort, entraînant ainsi la mort de Sirius mais également la honte car en voyant son parrain tomber, ce n'était pas l'homme rempli de qualités qu'il avait vu tomber. C'était la dernière relique de sa famille détruite.

Harry avait honte car lors des derniers instants de Sirius, tout ce qu'il s'était dit, c'est qu'il était complètement seul maintenant, abandonné, qu'il ne lui restait aucune famille. Et il les avait détestés, tous, eux qui l'avaient abandonné, lui laissant le fardeau d'avancer seul, lui laissant juste la culpabilité et la douleur.

Mais ce n'était pas tout, pensait Harry tandis que les mots de la prophétie délivrée par Dumbledore lui revenaient à l'esprit. Sa bouche se tordit d'un pli amer, alors que sa signification le heurtait de nouveau : on attendait de lui qu'il devienne un meurtrier.

Ah ! Il était beau le monde sorcier, à attendre d'être sauvé par un gamin. Comme si Voldemort ne lui avait pas suffisamment pris, on lui demandait maintenant de sacrifier son innocence au service d'une communauté qui l'avait toujours considéré comme une bête de foire, comme un personnage public qui ne s'appartenait pas.

Peut être qu'il aurait pu jouer leur jeu, se sacrifier pour eux. Être le héros sans peur et sans reproche que les sorciers attendaient qu'il soit. Mais hélas il y avait un dernier élément que personne, pas même Dumbledore ne semblait avoir anticipé, et qui remettait en question tous les événements passés.

Harry éleva la fiole contenant le souvenir vaporeux devant ses yeux, laissant la lumière traverser les douces volutes. Il se rappelait quand, à peine quelques heures plus tôt Dumbledore lui avait remis la fiole :

– Qu'est-ce que c'est Professeur ?

– Sirius tenait énormément à ce que tu aies accès à ce souvenir. Je ne sais pas exactement ce dont il s'agit, mais j'imagine qu'il s'agit de souvenir de tes parents qu'il tenait à te transmettre. Il a insisté pour que je te les remette s'il lui arrivait quoi que ce soit.

Harry prit doucement la fiole des mains de son directeur :

– Si cela peut te rassurer, personne n'a pu y avoir accès. Des sortilèges te garantissent l'accès exclusif, continua le directeur en observant le garçon par dessus ses lunettes en demie lune, de plus tu n'as pas besoin de pensine, il te suffit de percer ton doigt à l'aide d'une aiguille et de le mettre dans la fiole.

Dumbledore fit le tour de son bureau et posa une main compatissante sur l'épaule d'Harry.

– Ce fut une dure journée mon garçon, va donc te reposer. J'espère que le legs de Sirius saura t'apporter un semblant de chaleur en ces temps sombres.

Harry sourit cyniquement en y repensant. Ce n'était pas de la chaleur qu'il ressentait. Quelque chose lui faisait mal à l'intérieur de son corps, un mélange de joie et de tristesse. Ça le rongeait et agrandissait le trou béant laissé par le départ de Sirius. Ces sentiments contradictoires le tiraillaient horriblement, il se sentait comme au bord d'un précipice, sur le point de tomber à chaque instant.

Il déboucha la fiole et à l'aide de sa baguette, fit perler une goutte de sang de son doigt qu'il plongea dans le souvenir avant d'y être happé comme il l'avait été quelques heures auparavant.

Dire qu'il avait été surpris la première fois qu'il l'avait visionné aurait été un euphémisme. À la place de la chaleur et du réconfort promis, le garçon atterrit dans une ruelle sombre et humide, des silhouettes encapuchonnées la traversaient comme autant d'âme en peine. Une seule semblait figée, cachée dans un renfoncement. Harry aurait pu la manquer si une autre n'avait surgi et n'avait agrippé son homologue, le tirant jusqu'à une ruelle adjacente :

– Je t'avais demandé d'être discret, siffla la voix du nouvel arrivant.

– Je suis discret, regarde j'ai une cape et une capuche, s'exclama une voix qu'Harry reconnut immédiatement comme celle de son parrain.

– Et c'est avec des incapables comme toi que l'Ordre espère battre le Seigneur des Ténèbres, soupira l'autre en agrippant Sirius avant de transplaner.

Harry transplana avec eux pour se retrouver dans une petite chambre aussi lugubre que la ruelle :

– Je ne comprends pas pourquoi tu ne m'as pas donné rendez vous directement ici, grogna Sirius en jetant un regard par la fenêtre, ça m'aurait évité de t'attendre des heures dans cette rue !

– Ça aurait été moins discret, siffla l'autre en rabattant les rideaux sous le nez de Sirius, je risque ma vie et tout ce en quoi je crois en te parlant.

– Tout ce en quoi tu crois, persifla Sirius en déposant sa cape, tu crois en un psychopathe mégalomane prêt à tuer la moitié de la population sorcière !

– Assez ! Je ne suis pas venu pour me disputer avec toi !

– Alors quoi Bella ! Pourquoi suis-je ici ?

– Tu es ici parce que j'ai besoin de toi Sirius, murmura Bellatrix en posant également sa cape, j'ai désespérément besoin de toi …

Le visage de Sirius exprima son étonnement devant le changement de ton soudain de sa cousine. Il semblait bien plus jeune, Azkaban n'avait pas encore imprimé ses stigmates sur le visage de l'homme.

– Qu'est-ce qui se passe ?

– Je ne peux pas t'en dire beaucoup, certaines des informations que j'ai en ma possession… Je ne devrai pas les avoir. La personne qui me les a fournies pourrait avoir de gros problèmes si certaines choses venaient à s'ébruiter…

– Que veux-tu que je fasse exactement ?

– Je suis enceinte Sirius !

– Ah, s'étonna l'autre, et alors ? Oh, tu t'inquiètes par ce que ce n'est pas Rodolphus le père ! Mais alors… Non ? Ne me dis pas que …. Tu as couché avec l'autre affreux !

– Je te demande pardon, demanda Bellatrix, perdue.

– Tu as couché avec Tu-sais-qui !

– Mais pas du tout ! Cet enfant est bien de Rodolphus ! Le problème n'est pas là !

– Je ne vois pas alors, mais surprends-moi, je t'en prie, enchaîna Sirius en repoussant ses cheveux d'un geste nonchalant.

– Ce n'est pas une partie de devinette Sirius !

– Alors viens-en au fait Bella ! Tu nous fais tout deux perdre notre temps !

– Quand le Lord apprendra que j'ai cet enfant, commença la jeune femme d'un ton incertain, quand il l'apprendra, il voudra le tuer. J'aimerais que tu le mettes à l'abri.

– Pourquoi ton précieux Lord voudrait tuer l'enfant de son plus fidèle sous fifre, grogna Sirius, et je ne comprends pas pourquoi tu ne demandes pas à un de tes précieux compagnons Mangemort, puisque tu es si sûre que ton camp gagnera, ce serait l'assurance qu'il ne lui arriverait rien !

– Des raisons du Lord, tu n'as rien à savoir. Quant aux miennes, disons que chaque Mangemort ferait passer les intérêts du Lord avant les miennes, je ne peux faire confiance à personne dans mon camp.

Sirius resta silencieux les sourcils froncés, son esprit fonctionnant à plein régime :

– Tu ne veux vraiment pas me dire pourquoi ton enfant est en danger ?

– Tout ce que je peux te dire c'est qu'il naîtra à la fin du moi de juillet et que certains de nos actes à Rodolphus et à moi en font une menace pour le Lord, une menace qu'il voudra éradiquer. Mais si je l'éloigne, alors la menace devient nulle, et mon bébé sera en paix.

– Je veux bien faire ça pour toi Bella, mais que veux tu que je fasse d'un bébé ! Les gens se douteront de quelque chose !

– Fais en sorte que ce ne soit pas le cas ! Je te recontacterai pour te donner plus d'info, déclara la sorcière avant de disparaître, mettant fin à la conversation.

Le souvenir s'estompa, les contours de la pièce devinrent flous avant de reprendre leur consistance, présentant un nouveau lieu. Harry se trouvait maintenant dans ce qu'il reconnut comme une chambre du square Grimmauld. Il vit son parrain assis sur le lit et sut immédiatement que le souvenir était récent. L'homme était comme il s'en souvenait, abîmé par Azkaban, le regard fou, peinant à fixer son attention. En arrière-plan, des bruits de voix se faisaient entendre, indiquant à Harry que l'ordre avait déjà pris ses quartiers. Le garçon s'installa face à Sirius de sorte qu'il avait l'impression que l'homme pouvait le voir :

– Je, bégayait le plus vieux, je ne sais pas exactement par où commencer. Il y a tellement de choses que tu ne sais pas Harry. Et malgré tout je ne suis pas convaincu que tout te dire soit une bonne idée. Mais je ne peux pas supporter l'idée que mon secret meure avec moi. Vois-tu je suis le seul qui ait une vision complète de l'histoire mais s'il m'arrivait quelque chose …

Sirius s'arrêta un instant la gorge nouée :

– S'il devait m'arriver quelque chose, la vérité mourra avec moi et … ça m'emmerde. Ça m'emmerde vraiment, soupira Sirius en se passant la main dans les cheveux.

– Comme tu as pu le voir dans le souvenir précédent, ma cousine est venue me voir, il y a quinze ans pour me demander de l'aide. L'Ordre venait de se former tandis que Voldemort devenait de plus en plus craint. Mais comme tu peux le voir, malgré nos différents points de vue, je me suis tout de suite débrouillé pour trouver une famille pour ce bébé.

Sirius étouffa un rire cynique tandis qu'Harry regardait son parrain avec une tristesse infinie :

– Tu peux te demander pourquoi je n'ai pas pris ce bébé. Et bien je ne me voyais pas m'encombrer d'un marmot et par-dessus tout, un couple d'ami essayait désespérément d'avoir un enfant, sans aucun succès. Alors je suis allé les voir et je leur ai tout raconté…

Sirius marqua une pause, semblant réfléchir un moment, puis esquissa un sourire d'excuse :

– Je ne sais pas pourquoi je tourne autour du pot comme ça, j'imagine que tu comprends que si je te parle de tout ça c'est bien parce qu'il ne s'agit pas de n'importe quel couple d'ami.

La respiration d'Harry se coupa. Ça avait beau être la deuxième fois qu'il visionnait le souvenir, la révélation le heurtait de nouveau meurtrissant son esprit au passage :

– James et Lily … Ils ont été très compréhensifs. Peut être parce qu'il ne supportait pas l'idée qu'un enfant puisse être tué, même s'il s'agissait d'un enfant de Mangemort. Pour que tout soit parfait, Lily à fait croire qu'elle était enceinte, et une fois que le bébé est … que TU es né, nous avons mis au point un sort de sang qui te donnerait l'apparence de l'enfant légitime de James et Lily… Je dois ajouter que ta mère nous a grandement aidé sur ce point, répliqua Sirius avec un sourire tendre, nous avions de la chance qu'elle soit si douée en potion car sinon nous aurions dû demander de l'aide à quelqu'un d'autre, et nous voulions que le minimum de gens soit au courant. En fait, à dire vrai il n'y avait que nous trois qui étions au courant de toute l'affaire, Bella ne voulait pas savoir à qui j'avais confié son bébé, quant à Rodolphus je n'ai jamais eu affaire à lui.

Les mots transperçaient Harry comme autant de poignards, mais il se forçait à être attentif, contrairement à la première fois où il avait été trop aveuglé par sa douleur pour tout écouter :

– Je n'ai compris que plus tard quelle était la menace que Bella avait vue. La dernière fois que nous nous étions vus, quand elle t'avait remis à moi alors que tu n'avais que quelques heures, elle avait insisté sur le fait que tu n'avais pas été marqué. À l'époque je pensais qu'elle parlait de la marque des Ténèbres, ce n'est que des années plus tard que j'ai compris.

Sirius reprit sa respiration douloureusement :

– En sortant de prison, je me suis aperçu que certains éléments ne collaient pas. La façon dont Dumbledore s'occupait de toi… J'ai fait mes recherches et j'ai découvert l'existence de la prophétie. Au début j'étais désespéré car je ne voyais pas comment j'allais pouvoir connaître son contenu, même si j'en avais déjà une vague idée. Puis il est arrivé, celui qui des années plus tôt avait prévenu Bellatrix… Je n'aurais jamais imaginé qu'il soit prêt à m'aider mais il l'a fait, il m'a informé du contenu de la prophétie, et d'un seul coup, tout a pris son sens, tous les éléments qui pour l'instant, ne formaient qu'un canevas décousu trouvaient leur place.

Le regard de Sirius devient brillant alors qu'il continuait :

– Tu naissais à la date fatidique, et en tant que bras droit Bellatrix et Rodolphus avaient bien dû défier Tu-Sais-Qui trois fois. Cependant il ne t'avait pas encore marqué comme son égal, et c'est là que j'ai foiré…

– J'ai vraiment essayé de bien faire, reprit Sirius en se tordant les mains, mais le truc, comme tu as pu le remarquer, et comme Voldemort l'a remarqué très vite, c'est que les Potter correspondaient aussi à la description de la prophétie. La suite tu la connais, elle ne diffère pas vraiment de la version officielle. Je suis tellement désolé Harry… Tellement désolé, finit le Sirius du souvenir en disparaissant.

Les dernières brides de souvenir disparurent laissant Harry hagard. Il mit un moment avant de réaliser qu'il était de retour dans son dortoir. Il jeta un coup d'œil au souvenir avant de le mettre dans sa poche.

Il se sentait trahit, il avait mal, mal comme jamais. Sa famille… tout ce qu'on lui avait jamais dis n'avait été qu'un mensonge. La seule famille qui lui restait voulait sa mort. Le garçon réfléchit un moment, tournant le problème dans tout les sens, mais il, ne voyait qu'une seule issue. Et tandis que sa propre impuissance et son désespoir le submergeait, sa magie lui échappa, brisant les sorts protecteur de Poudlard et dans un éclair le garçon disparut.

Plusieurs centaine de kilomètre plus loin, le même éclair éclaira le petit cimetière d'une petite bourgade. Harry se redressa, essuyant ses larmes. Il eu d'abord peur, les souvenirs de ce qu'il s'était passé dans le cimetière de Little Hangleton lui revenait, mais il se rendit rapidement compte qu'il ne se trouvait pas au même endroit. Il ne connaissait pas l'endroit, pourtant s'il se trouvait ici, si sa magie l'avait envoyé ici, il devait bien avoir une raison. Il commença à vagabonder entre les tombes cherchant un indice.

Finalement il croisa un vieux monsieur avec un bouquet de fleur, il le salua l'esprit ailleurs avant de s'arrêter trois pas plus loin et d'apostropher l'homme :

– Monsieur ?

Le vieil homme se retourna surprit :

– Ça va peut être vous paraître bizarre mais … Quel est le nom de cette ville ?

L'Homme lui jeta un regard perplexe avant de répondre :

– Nous sommes à Godric's Hollow, mon garçon !

– Godric's Hollow, murmura Harry en réalisant soudain pourquoi il se trouvait ici.

– Excusez moi encore, s'excusa le garçon en rattrapant l'homme, savez vous où se trouve la tombe des Potter ?

L'homme lui jeta un regard en coin, avant de lui faire le signe de le suivre. Ils traversèrent le cimetière, Harry cru voir le nom de Dumbledore en passant devant une tombe mais il se raisonna, songeant qu'il commençait sérieusement à fatiguer. Deux rangées plus loin, le vieil homme s'arrêta devant une tombe en marbre blanc, ou il put aisément déchiffrer les noms de ses parents.

– Je… Merci, souffla t il d'une voix étranglé.

Le vieil homme lui jeta un dernier regard avant de s'en aller :

– De rien mon garçon.

Les jambes de Harry tremblaient, incapable de le soutenir. Il s'assit, la gorge serré, les larmes refusant de couler. Il se trouvait là devant la tombe de ceux à qui ont l'avait toujours rattaché, ceux qu'il avait, malgré leur absence, toujours considéré comme ses parents. Et c'est maintenant que tout avait perdu son sens qu'il se trouvait devant leurs tombe. Il ne savait pas ce qu'il devait ressentir, il avait envie de pleurer de ne rien ressentir, de continuer sa vie et de tout arrêter. Plus rien ne semblait réel :

– J'aimerais dire que je vous considérerai toujours comme mes parents, que les liens du sang n'ont rien à voir avec l'amour que vous avez pu me donner. Toute ma vie, j'ai agis pour être votre digne fils, pour transmettre votre héritage, faire en sorte que vous ne soyez pas mort en vain. Car après tout peu importe la version, vous avez donné votre vie pour moi. J'aimerais éviter de vous décevoir… Je … Je n'ai pas le droit de vous décevoir. L'ennui, c'est que les humains ont un don pour désirer ce qui leur fait le plus de mal. Tout ce que je désirai c'était une famille et maintenant…, la voix de Harry se brisa et il laissa échapper un rire hystérique, maintenant que je sais que j'ai encore une famille, je suis déchiré ! J'aimerais tout oublier, faire comme si Voldemort n'était qu'un détail et implorer Bellatrix de me laisser être une part de sa famille… Mais je ne peux pas, même si c'est mon vœu le plus cher. Je vous respecte trop, même si je ne vous ai jamais connu et je respectais trop Sirius pour aller implorer son assassin. Mais je ne peux plus continuer comme ça, je ne peux plus… Alors désolé, mais tout se termine là.

Et le garçon se leva, jeta un dernier coup d'œil à la tombe, comme un adieu, avant de disparaître dans un éclair lumineux.

Loin de là au manoir Malfoy, Drago était cloîtré dans sa chambre. Les Mangemorts avaient commencé à s'installer au manoir quelques jours avant qu'il revienne de Poudlard. Son père était à Azkaban depuis son échec au ministère et Le Lord comptait obtenir réparation en transformant sa demeure en nouveau QG. Drago grinça des dents, il n'aimait vraiment pas cette sensation d'être prisonnier dans sa propre maison. De plus il avait prévu d'inviter ses amis pendant les vacances mais l'idée leur semblerait certainement moins attrayante maintenant.

Il était tranquillement en train de bouder en pensant à ses vacances gâchées à cause d'une horde de Mangemorts trop envahissante quand l'alarme du manoir se mit à sonner. Le blond se redressa immédiatement, sur le qui vive, il activa les sorts de localisation pour trouver l'intrus. Il fut surpris de voir que celui-ci se trouvait au fond du parc. Il fronça les sourcils : la totalité du manoir était sous un sortilège anti transplanage et le parc se trouvait à l'opposé des grilles, derrière le manoir. C'était étrange que le sortilège ne l'ait pas détecté avant.

Le garçon déboula hors de sa chambre et descendit les escaliers jusqu'à la porte, croissant sa mère au passage. Il lui fit signe qu'il allait vérifier et sortit. Il traversa le parc alors que le soleil se couchait derrière la forêt du domaine. Il arriva rapidement vers l'endroit indiqué par le sort ou il aperçut une silhouette accroupit au sol. Il sortit sa baguette et s'avança doucement vers elle mais il dut s'arrêter, stupéfait quand il reconnut la personne sur le sol :

– Potter, murmura t il doucement tandis que les yeux vert émeraude se fixaient sur lui avec une expression résolue.

– Je voudrais voir Voldemort, s'il te plaît Drago, répondit le brun sur le même ton en se relevant.

Quelques secondes plus tard, lorsque les deux garçons passèrent les portes du manoir, tous les Mangemorts qui se tenaient dans le hall se turent observant la scène atypique. Drago croisa le regard de sa mère qui se trouvait en haut des marches, celle-ci leva un sourcil aristocratique dans un questionnement implicite, il lui répondit par un simple hochement de tête, signe qu'il ne manquerait pas de lui expliquer. Il monta les marche suivit de celui qu'il pouvait considérer comme son captif. Le garçon qui a survécut, Saint Potter, se rendait, et cerise sur le gâteau il allait pouvoir en récolter les lauriers. Le blond sourit doucement en imaginant son père sortir de prison.

Cependant il ne put retenir son inquiétude en observant le garçon qui marchait quelques pas derrière lui. Il semblait à bout, en l'observant il remarqua ses cernes et ses traits marqués. Mais pour être sincère, pensa Drago, ça faisait longtemps que le Survivant ressemblait à un mort vivant. En fait depuis le retour du Lord, son état physique c'était petit à petit dégradé. Mais alors pourquoi cette vive et soudaine inquiétude pour sa Némésis, pensa le blond. Peut être parce que malgré tout ce qu'il avait subit le garçon n'avait jamais perdu sa hargne : toujours une réplique acerbe à ses insultes toujours un regard glaçant. Le garçon n'avait reculé devant rien, Le narguant lui durant toutes ces années, mais également Ombrage, les Mangemorts et même Voldemort ! Rien ne semblait l'arrêter.

Et pourtant il était là, marchant derrière lui le regard vide, comme un automate, une loque. Alors Drago ressentit quelque chose de plus que de l'inquiétude : de la colère. Comment ce sale binoclard osait il baisser les bras ? Comment osait-il abandonner ? Ils n'avaient pas passé toutes ces années à se détester pour que finalement la victoire soit si facile !

Le blond s'arrêta devant la double porte menant au bureau de son père :

– Tu es sur que c'est vraiment ce que tu veux Potter, demanda t il en se retournant.

– Je n'ai jamais été aussi sur de quoi que ce soit, sourit Harry d'un air triste, laisse moi le voir.

Drago serra les dents : ça ne pouvait pas se terminer comme ça, c'était trop frustrant. Des années à se détester pour finir de façon pathétique ?

– A plus Potter, je… Tu as été une part importante de ma vie, déclara Drago du bout des lèvres en tendant sa main vers Harry.

Celui-ci observa la main un instant, comme s'il ne comprenait pas. Puis finalement il regarda Drago avec un sourire remplit d'une infinie tristesse et serra la main d'un mouvement énergique :

– A plus Malfoy, tu as été un super adversaire.

Et sans un mot de plus il pénétra dans le bureau.

La pièce était dans la pénombre si bien qu'il ne distingua pas tout de suite où il se trouvait, mais finalement ses yeux s'habituèrent à l'obscurité et il finit par apercevoir Voldemort, assis derrière le bureau, ses yeux rouges luisant légèrement. Le garçon tira un fauteuil face au bureau d'ébène et s'assit confortablement sous le regard surpris du Seigneur des Ténèbres :

– Alors tu es vraiment venu, siffla celui-ci, il me semblait avoir senti ta présence, mais ça me semblait trop absurde pour être vrai... Et pourtant te voila.

Harry lui répondit avec un sourire détaché, observant d'un air distrait le bureau du patriarche Malfoy :

– Que veux-tu Potter ? Que viens-tu chercher, demanda Voldemort, ses yeux carmins brillaient de curiosité.

Le regard de Harry se fixa sur Voldemort, il se surprit à ne rien ressentir en regardant cet homme qui lui avait pourtant tout pris : ni peur, ni haine. Rien d'autre que la certitude que les choses allaient bientôt prendre fin.

– Je me suis dis qu'il était temps que les choses se terminent Tom…

– Tu tiens donc à mourir, le défia Voldemort, car c'est tout ce qui se passera lors de notre affrontement.

– Tu ne crois pas si bien dire… En fait je suis venu te demander une faveur… un cadeau …

– Un cadeau, répéta le Lord noir de plus en plus curieux.

– La mort, laissa tomber laconiquement le garçon, La mort sera mon plus beau cadeau, Tom.

Les yeux écarlates du Lord s'écarquillèrent tandis que son esprit fonctionnait à toute vitesse :

– Tu es venu à moi … pour que je te tues, hésita le Lord, mais pourquoi ?

– Est-ce vraiment important ?

– Bien sur que c'est important, grogna Voldemort, le vieux fou est il au courant que tu trouves ici ?

– Dumbledore ? Non. Je suis venu sans n'en parler à personne.

Les deux antagonistes se défièrent du regard en silence, chacun jaugeant l'autre en silence. Voldemort sentait qu'il lui manquait des éléments, il passait à coté de quelque chose, c'était évident, mais quoi ?

Le Lord hésita un instant puis finalement, d'un seul coup, son esprit attaqua les défenses mentales du garçon, les traversant avec facilité bien qu'il sente le garçon tenter de résister. Ses capacités en occlumencie étaient trop faibles, ce fut un jeu d'enfant de pénétrer son esprit. Cependant, une fois dans l'esprit du garçon le Lord fut envahis par un tsunami de sensations. Il fut témoin des dernières heures à travers les yeux du garçon, il ressentit son désespoir en voyant Sirius mourir, son étonnement en apprenant la prophétie et enfin sa détresse au visionnage du souvenir laissé par son parrain. Cependant il ne manqua pas l'éclair de joie que le garçon avait vite camouflé en apprenant qu'il avait une famille. Il rêvait d'une famille, il le désirait si fort que le Lord pouvait sentir à quel point ça le faisait souffrir. Il sortit de l'esprit du garçon et l'observa, des larmes de rage coulaient sur les joues de Potter.

– Comment as-tu osé, rugit le garçon.

– Vu l'état de tes défenses mentale, on peut presque considérer que c'était une invitation, déclara le Lord en s'enfonçant dans son siège, et je ne regrette pas du tout mon geste. Te tuer aurait été une grave erreur…

– Espèce de …

– Considère-toi comme mon invité, pour le moment. Je dois décider de ce que je vais faire de toi. De plus je pense qu'une discussion avec tes parents s'impose…

L'instant d'après Harry se trouvait sur le bureau, une expression meurtrière sur le visage, ses poings enserrant le col du sorcier surpris.

– Je suis venu pour en finir, rugit il, tu n'as pas le droit de m'enlever ça ! Tu ne peux pas me refuser ça après tout ce que tu m'as déjà enlevé !

– Je suis désolé Potter, répondit calmement le Lord remit de sa surprise, mais cette conversation prend fin maintenant. Je te tiendrais au courant.

Et l'instant d'après Harry se trouvait dans une chambre, toutes les issues verrouillées et sa baguette disparue. Il poussa un cri de rage, impuissant, désespéré devant le désastre qu'était devenue sa vie.

A l'autre bout du manoir, Voldemort réfléchissait à ce qu'il venait d'apprendre. Ainsi Bellatrix lui avait caché son enfant de peur qu'il le tue. Il ne lui en voulait pas vraiment, la femme s'était toujours montré exemplaire, elle avait voulut sauvegarder quelque chose, ou plutôt quelqu'un qui lui était cher. Le concept semblait plutôt abstrait au Lord qui n'avait jamais été capable d'aimer quelqu'un d'autre que lui-même, mais il comprenait … un peu. Mais le plus important était que le garçon représentait un avantage stratégique pour son camp, cependant il lui fallait un moyen sûr pour que le garçon reste, de son plein grès de préférence. Il pouvait utiliser son envie viscérale d'amour, mais tout d'abord il allait falloir se débarrasser de la culpabilité qu'il ressentira à trahir son camp. Le Lord se frotta les yeux, sentant poindre une migraine. Tout d'abord il devait parler aux Lestrange pour leur exposer la situation, il fallait qu'il parle à Drago aussi, il devait se rapprocher du garçon, changer son point de vu, il devait voir Severus aussi, Potter… Le fils de Bella, était soumis à un sort de sang, le potionniste devrait être capable de résoudre ça. Il envoya un corbeau aux intéressés requérant leurs présences immédiates.

Voldemort soupira en fermant les yeux, le garçon semblait plein de surprise et la tache semblait immense. En se levant il passa devant un grand miroir installé par Lucius et s'arrêta un instant. Il avait senti quelque chose de bizarre quand le garçon l'avait empoigné. Il poussa son col pour observer que sa peau blafarde, cadavérique, avait pris une couleur plus… humaine aux endroits où le garçon l'avait touché. La peau semblait presque brûler quand on la comparait au reste de son corps. Le Lord fronça les sourcils : peut être étais ce du fait que le sang de Potter coulait en lui. Ça plus la prophétie qui les liait, il réalisa que ce changement dû à la présence de Potter ne devrait pas tant le surprendre.

On toqua à la porte et le Lord se détourna du miroir, réajustant son col avant de lâcher froidement :

– Entrez.

Bellatrix et Rodolphus entrèrent dans le bureau, ils semblaient fatigués. La jeune femme ne se remettait pas vraiment d'avoir tué son cousin, elle avait pensé qu'en l'attaquant directement, aucun autre Mangemorts n'attaquerait Sirius. Elle avait fait attention de ne pas utiliser des sorts mortels, lançant Stupéfix, sur Stupéfix, mais ça n'avait pas été suffisant. Elle avait été négligente, sous-estimant le département des Mystère et maintenant le dernier descendant Black était mort. Par sa faute. Rodolphus la soutenait, prenant soin d'elle, mais elle ne cessait de ressasser les derniers événements.

– J'ai appris de drôle de chose aujourd'hui, commença le Lord avec un léger sourire, dites moi Bellatrix, je me suis toujours demandé pourquoi vous n'aviez jamais eu d'enfants…

La brune le regarda en palissant, ce n'était pas possible, n'est ce pas ?

– J'en rencontré votre fils, il y a quelques minutes. Il semblerait que c'était un poids trop lourd sur la conscience de ce cher Sirius pour qu'il supporte l'idée que son secret meurt avec lui.

– My Lord, commença Bellatrix.

– Seigneur, toute notre vie vous à été dédiée, nous avons tout enduré pour vous, tenta d'argumenter Rodolphus.

– Je sais bien, tempéra Voldemort, et c'est pour cela que je laisse passer ce que je considère pourtant comme une trahison de votre part. Vous m'êtes fidèles, et tant que ça restera ainsi, je pourrais vous permettre quelques incartades…

Le soulagement était plus que visible sur le visage de ses fidèles :

– Pour l'instant j'ai placé votre fils dans une chambre de l'aile Est, et il y restera jusqu'à nouvel ordre. Sa présence est trop problématique pour le moment, il ne serait pas avisé de le laisser déambuler dans le manoir.

– Problématique, demanda Rodophus.

– Et bien, vu son identité, oui, répondit le Lord prenant soin de ménager son effet.

– Son identité ? cela veut dire que nous le connaissons, demanda Bellatrix.

– Bien sur, que vous le connaissez, sourit le Lord, puisqu'il s'agit de Harry Potter.

Son sourire s'élargit tandis qu'il observait les visages de ses fidèles blêmirent. Rodolphus ne bougeait plus, ne respirait plus, Bellatrix quant à elle avait à présent un teint qui tirait sur le verdâtre.

– Je vous en supplie, bégaya Bellatrix, ne nous l'enlevez pas de nouveau. Ne le tuez pas, pitié.

– Je n'en ai pas l'intention ma chère. Pensez vous sérieusement que je vous ferais souffrir ainsi alors que comme vous l'avez souligné, vous avez tant fait pour moi. Non, en réalité, j'aimerais beaucoup qu'il nous rejoigne.

Rodolphus sembla recommencer à respirer et le teint de Bellatrix reprit une couleur normale. A ce moment on frappa à la porte, et Drago Malfoy apparut dans l'encadrement :

– Oh je suis désolé, voulez vous que je repasse my Lord ?

– Non non mon garçon, j'allais justement avoir besoin de toi, entre.

Voldemort résuma au jeune homme ce qu'il venait d'exposer aux Lestrange :

– C'est pour cela que j'aimerais que tu ailles le voir, emmène lui à manger, vérifie qu'il ne soit pas blessé, mais surtout essaye de le calmer, parles lui de notre cause, si besoin donne lui une potion calmante. J'enverrais Severus une fois que je lui aurais expliqué la situation. Vous êtes tout deux des visages connus, je pense qu'il faut commencer ainsi avant que vous, dit il en s'adressant au Lestrange, allez le voir.

Le blond s'en alla quelques minutes plus tard, un peu perdu. Ainsi Harry était son cousin, c'était plutôt bizarre comme idée, presque grotesque, mais plus il y pensait, moins ça le dérangeait. Il passa aux cuisines ou les Elfes préparaient le repas du soir aidé de deux Mangemorts et récupéra une assiette avant de monter vers l'aile Est.

Le blond arriva devant la chambre et abaissa le loquet doucement, incertain de l'humeur dans laquelle il allait retrouver Potter. Il entra dans la pièce prenant soin de refermer le loquet derrière lui, et fut surpris en ne voyant personne. Il posa l'assiette sur une petite table et fit prudemment le tour de la pièce pour finalement trouver Potter assis derrière le lit.

– Tu peux me dire à quoi tu joues Potter ?

Le brun lui lança un regard mauvais :

– Je réfléchis.

– On sait tous les deux que ce n'est pas ton fort, mieux vaut que tu laisse ça à Granger ! Je t'ai apporté à manger.

– Pas faim.

– Potter tu n'es qu'un sac d'os. Ce ne serait pas malin de sauter un repas.

– Depuis quand ma santé t'importe t elle Malfoy ?

Le blond s'assit devant le brun, prenant le temps de réfléchir à la question sérieusement :

– Je pense qu'elle m'a toujours importé tu vois. On a toujours été proches d'une certaine façon. D'une façon atypique certes, mais proches tout de même. Tu ne crois pas ?

– Je crois surtout que tu te fais des films Malfoy.

– Mais non ! Réfléchit deux secondes, s'enflamma Drago, j'ai toujours été là pour te pourrir la vie et toi aussi !

– Je n'appelle pas ça être proche, te concernant, j'appelle ça être un petit con.

Severus marchait d'un pas vif dans les couloirs de la demeure Malfoy. Il y a quelques heures, le Lord lui avait annoncé pour Potter ou plutôt le jeune Lestrange. Ça n'avait pas été très compliqué de fabriquer l'antidote du sort de sang, à vrai dire le premier idiot venu aurait pu faire. Ce qui l'inquiétait c'était que le Lord avait envoyé Drago, et quand on connaissait l'animosité entre les deux garçons c'était quasiment suicidaire.

Le professeur de potion accéléra en entendant des éclats de voix pour finir par courir, déboulant comme un diable dans la chambre :

– Et cette fois ou Hermione t'as frappé ! Mon dieu c'était impressionnant !

– J'avoue que je n'avais pas imaginé qu'elle avait autant de poigne ! Oh bonjour professeur, dit un Drago hilare en apercevant le plus vieux.

– Je vois que vous ne vous êtes pas entre-tués, répondit celui-ci avec flegme, ça me surprendrait presque…

– On a un peu parlé avec Harry, on s'est trouvé plus de points communs qu'on pensait.

– Je vois, grogna Severus, Je suis désolé de briser cette charmante atmosphère mais le Lord m'envoie pour vous remettre une potion.

Le visage de Harry s'assombrit :

– Quel genre de potion ?

– Vous n'êtes pas sans savoir que vous êtes sous l'emprise d'un sort de sang ?

– Il me semble l'avoir entendu en effet, marmonna Harry.

– Je vous apporte l'antidote, déclara le potioniste en sortant une petite fiole de sa cape.

Le garçon blêmit, Voldemort prenait un peu trop le contrôle de sa vie à son goût, de plus cette potion, c'était l'assurance qu'il ne pourrait pas revenir en arrière. Mais peut être qu'il pouvait en profiter un petit peu, voir ses parents, imaginer ce que sa vie aurait pu être, et après, une fois qu'il n'aurait plus de regret, il pourrait mourir, ainsi il ne décevrait pas les autres, Rémus, Hermione, Ron …. Oui il pouvait faire ça après tout.

– Je vois, je … tu sais tout j'imagine, demanda t il à Drago avec un sourire désabusé.

Celui-ci lui répondit avec un sourire d'excuse. Le brun leva les yeux au ciel avant de tendre la main vers Snape.

– J'aimerais vous examiner avant. Vérifier que vous n'êtes pas blessé.

Le brun leva les yeux en signe de reddition, tandis que Drago s'installait dans un fauteuil avec un livre. Snape sortit des instruments qu'il ne connaissait pas et commença à examiner le garçon :

– Pourquoi êtes vous ici Professeur, demanda le garçon au bout de quelques secondes.

– Je dois vous soigner, croyez moi, ce n'est pas…

– Non, parmi les mangemorts, pourquoi Le suivez vous ?

– Je ne vais pas vous mentir, commença doucement l'adulte, au début c'était pour le pouvoir, la reconnaissance. Et puis au fil du temps, quand ces valeurs ont commencé à devenir abstraites pour moi, je suis retourné aux idéaux premiers du Lord…

– Qui sont ?

– Reconnaître notre différence avec les nés moldu, nos magies sont différentes. Nous jouons aux autruches à faire comme s'il elles n'existaient pas mais nous nous voilons la face. Le système est mauvais, il faut le changer.

– Mouais, répondit le garçon pas convaincu.

Severus observa le garçon du coin de l'œil :

– Vous vous sentez comment ? Je veux dire, vous vous sentiriez prêt à voir… vos parents ?

Le garçon resta silencieux un moment :

– J'aimerais les connaître… Je crois.

Severus acquiesça silencieusement :

– Bon il me semble que tout est bon, tenez, dit il en tendant finalement le flacon au jeune homme.

Celui-ci le prit, observant le liquide bleu, avant de l'avaler d'un coup. Son corps se mit alors à chauffer, puis une douleur indéchiffrable le traversa, la dernière pensée qui le traversa c'est qu'au final il allait profiter du repos dont il rêvait.

La première chose qui indiqua à Harry qu'il n'était pas mort, ce furent les voix, il y en avait plusieurs, et elles exprimaient différents niveaux de panique :

– Tu es sur que c'est normal Severus ? Je veux dire, ça fait presque une heure qu'il a perdu connaissance !

– Calme toi Bella, Severus sais parfaitement ce qu'il fait !

Harry ouvrit un œil, qu'il ferma immédiatement, la lumière l'aveuglait douloureusement.

– Harry ! ça va, s'exclama une voix qu'il reconnut comme celle de Drago.

Le garçon émit un borborygme pour répondre au blond, le timbre de sa voix lui sembla changé et il se rappela alors ce qu'il l'avait amené à cet état :

– Qu'est ce qui s'est passé exactement, demanda t il en tentant de se redresser.

– J'ai peut être omis de vous indiquer qu'une potion de ce type, qui est sensé changer totalement votre morphologie, n'est pas une promenade de santé. Je pensais que c'était évident mais apparemment pas quand on voit comment tout le monde a réagit, grinça la voix de Snape.

Harry se redressa finalement et observa la pièce dans laquelle il se trouvait. C'était la même sauf qu'il se trouvait sur le lit et que la pièce était maintenant pleine de monde. Il remarqua tout d'abord Drago non loin de lui, Snape, Bellatrix Lestrange se trouvait sur une chaise à coté du lit, l'air inquiet, un grand homme se trouvait derrière elle la main sur son épaule.

– Nous avions confiance en tes dons Severus, déclara une autre voix.

Lord Voldemort se leva du fauteuil qu'occupait Drago quelques temps avant :

– Comment vous sentez vous ?

– Comateux, répondit le garçon, et j'ai l'impression qu'on m'a marché dessus.

– Ça va passer, le coupa Snape exaspéré, ne faites pas votre chochotte !

Harry lui adressa un regard noir :

– Tu veux voir à quoi tu ressemble, s'exclama Drago surexcité, tu vas voir, tu vas avoir un choc.

Le blond lui tendit un miroir, Harry s'en saisit mais eu un choc. Dire qu'il ne se reconnaissait pas aurait été un euphémisme. Le reflet que lui renvoyait le miroir était celui d'un jeune homme brun, certain des traits lui rappelèrent immédiatement Sirius, ses yeux notamment, mais son nez ressemblait plus à celui de Drago. Son visage s'était affiné ce qui lui donnait, avec ses yeux bleus une apparence glaciale et sèche. Ses cheveux déjà bruns étaient maintenant d'un noir profond :

– C'est … c'est moi, demanda le garçon sans y croire.

– Oui, c'est toi… notre fils, déclara Bellatrix la voix chargée d'émotion.

Elle tendit la main vers celle du garçon, et esquissa un sourire de bonheur quand les doigts du garçon se refermèrent sur les siens.

– Bon maintenant que les menus détails sont réglés, je vais vous laisser, déclara Voldemort en se dirigeant vers la porte, je ne voudrais pas gâcher d'aussi émouvantes retrouvailles.

– Merci, entendit-il alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte, merci pour tout.

Voldemort se retourna vers Rodolphus qui le regarda avec reconnaissance. Une reconnaissance fière et digne, typique des Lestrange.

– Ce n'est rien mon ami, déclara le Lord avec un sourire avant de disparaître.

En arrivant dans son bureau, Voldemort voulut vérifier une intuition, un sentiment bizarre qu'il avait eu en présence du fils Lestrange. Il se mit en face du miroir et poussa son col. Sa peau était redevenue normale sur tout le haut de son torse, reflétant le corps qu'il avait eu plus jeune :

– Eh bien, pensa le Lord, il semblerait que les choses soient vraiment en train de changer.