Pairing _ Drago Malefoy & Hermione Granger. O.C. & O.C. multiples...

Genre _ Romance/Famille/Suspens.

Rating _ M. -Oui, direct cette fois... On ne va pas se voiler la face.

Disclaimer _ L'Univers & les Personnages Adultes appartiennent à JK Rowling. Je ne prends en compte ni le tome 7 ni les dernières informations données par l'auteure -au sujet de son école américaine, par exemple...

Note de l'Auteur _ Et me revoilà ! Avec la fic promise il y a déjà un long long long moment... -Pour information, vous aviez voté pour sur le blog, il y a bien deux ans. :-) Actuellement, j'ai 15 chapitres d'avance, et elle devrait en faire le double au final normalement... Pour commencer -pour l'été au moins- je posterai au rythme de un chapitre toutes les deux semaines. Quand j'aurai trouvé un bon rythme d'écriture, je reviendrai à un par semaine, comme habituellement.

Et avant de commencer, un grand merci à tous les lecteurs psychopathes qui me harcèlent pour avoir des infos sur ce que j'écris... Et à mes trop nombreuses relectrices toutes aussi dingues :P Clara, Hélène & Yagaëlle, merci, merci & merci :D

Bonne lecture à tous, j'espère que ça vous plaira...


Sous les Cendres

Prologue


Tomorrow is another day

And you won't have to hide away

You'll be a man, boy !

But for now it's time to run, it's time to run !

- Run Boy Run – Woodkid -


Il avait neuf ans.

Il s'était recroquevillé dans un coin du salon qui exhalait un mélange de sueur et de bière.

Il épiait avec une angoisse grandissante l'homme qui, assis dans son fauteuil raccommodé, se passionnait pour son match de baseball. Un marcel tâché de moutarde recouvrait sa bedaine, quelques poils sombres et disparates s'échappant du tissu étiré à son maximum.

Parfois, l'enfant jugeait que même la transpiration de l'homme avait l'odeur de l'alcool à force qu'il en ingurgite des litres à longueur de journée.

Soucieux à l'idée que le match tourne mal pour les Giants de San Francisco, l'enfant attendait le moment où son tuteur du moment perdrait patience, s'ennuierait ou aurait tout simplement envie de taper sur quelque chose ou de menacer quelqu'un.

Il se blottit dans le coin de la pièce où, en quelques semaines, il avait pris l'habitude de trouver refuge, et enfouit son visage entre ses paumes. Il en était venu à détester le baseball et refusait même d'entendre le bruit de la balle heurtant la batte. Il s'avérait qu'un crâne heurtant un mur produisait un son quasi identique, à moins que son imagination ne lui joue des tours.

Alors que la fin du match approchait, ainsi que celle de la réserve d'alcool de Gary, le garçon fila hors de sa cachette pour rejoindre la chambre que ce dernier lui avait attribuée à son arrivée. En trois ans, il avait connu bien pire. Là au moins, un lit l'attendait. Il se dissimula rapidement dessous et compta ses inspirations, paniqué à l'idée de ce qu'il adviendrait cette fois de lui si l'homme était à nouveau trop ivre.

Il ferma les yeux très fort en percevant le grincement du fauteuil soulagé du poids qu'il portait trop souvent. Puis encore plus fort lorsque les lourds pas de Gary se rapprochèrent de la porte, ce pendant que ce dernier braillait :

« Eh, gamin, où te caches-tu ? »

L'enfant se recroquevilla davantage et se boucha les oreilles pour ne plus l'entendre. Son esprit se refusait pourtant à ignorer ce qui ne tarderait pas à lui tomber dessus, alors il ouvrit les yeux, juste un tout petit peu. Dehors, la lumière déclinait dangereusement. Une part de lui alors, éprouva un vif et curieux soulagement. Il attendait la nuit avec impatience, contrairement à la plupart des enfants de son âge.

La nuit ne lui faisait pas peur.

La nuit apportait avec elle monstres et démons, mais monstres et démons se protégeaient les uns les autres.

Et, chanceux, il savait pertinemment qu'il en faisait partie…

La nuit venait pour lui.


« Je t'aime plus. »

« Tu surveilles Jem, d'accord mon cœur ? »

« Maman a dit qu'on reste nous deux. – Je te surveille, promis. »

« T'es vraiment trop nul, Jem. T'es vraiment trop nul, Jem. T'es vraiment trop nul… »

« Je t'aime plus. »

« Mia, où est ton frère ? »

« Jem ?! Jeremy ? Est-ce que vous avez vu mon fils ? Il a quatre ans... Il est blond… Il a un ours en peluche… Il n'arrête pas de tousser… Est-ce que vous l'avez vu ? Jeremy ?! »

« Je t'aime plus. »

Le hurlement déchira le silence de la chambre d'hôtel, retentissant contre les immenses baies vitrées donnant sur la mer. Dans son lit, la fillette de dix ans se redressa tel un automate, la bouche ouverte sur un cri qui s'interrompit net dès qu'elle ouvrit les yeux. Le corps tremblant, moite de sueur, elle essuya hâtivement les larmes qui coulaient sur ses joues en entendant les pas de son père dans le couloir de leur suite.

Il apparut rapidement sur le pas de la porte, l'air trop alerte pour une heure si tardive. La lumière de sa baguette magique éclaira les lieux et Amélia renifla, le corps toujours secoué de sanglots qu'elle ne parvenait pas à étouffer.

Son père fut assis sur son lit en trop peu de temps pour le dire et passa tendrement une main glacée sur son front trempé. Il repoussa sa frange vers l'arrière alors qu'un énième hoquet la surprenait et il finit par la ramener contre son torse en déposant un baiser sur le sommet de son crâne.

« Tu as fait un mauvais rêve, ma puce ? »

Amélia hocha la tête en gardant résolument les dents serrées, refusant que le nom de son petit frère brise la quiétude de leur vie actuelle. Même s'il la hantait continuellement, elle savait qu'elle ne pouvait poser plus de douleurs sur les épaules de son père. Il était suffisamment accablé pour qu'elle en rajoute encore.

« J'ai rêvé de Poudlard. »

Il la lâcha légèrement et esquissa un petit sourire, de ceux qu'il n'accordait désormais plus qu'à elle. Il caressa à nouveau ses cheveux qui –malgré leur couleur d'or semblable aux siens- avaient hérité de l'épaisseur de ceux de sa mère, puis s'enquit après une vague hésitation :

« Tu as rêvé que tu allais chez les Gryffondors et que tu devais passer sept interminables années dans la chaleur de leur tour ? »

Elle étouffa un rire et essuya à nouveau les larmes traîtresses qui avaient profité de son inattention pour filer. Puis elle secoua la tête et rétorqua avec affabilité :

« Non, j'ai cauchemardé. Je me retrouvais dans d'horribles sous-sols avec pleins de vils Serpentards ! »

Il porta ses mains à son cœur, comme pour prévenir d'une attaque, puis bascula légèrement en arrière avant qu'elle ne le retienne par le coude, riant cette fois plus franchement. Lorsqu'elle put à nouveau contempler les orbes d'acier de son père, elle put y lire de cette indicible fierté, de celle d'un père heureux d'avoir rendu le sourire après avoir vu des larmes.

Il la couva un instant du regard avant de l'aider à se réinstaller pour le reste de la nuit. Il la borda, puis se leva et replongea la pièce dans le noir. Elle ferma les yeux en se recroquevillant sous ses couvertures et pria silencieusement pour que ses cauchemars –ses souvenirs- ne reviennent pas la hanter une énième fois.

« Mia ? »

Elle rouvrit les yeux, sentant la présence de son père toujours à ses côtés. Un petit « Oui ? » franchit ses lèvres alors qu'elle s'angoissait soudainement. Avait-elle prié tout haut ? Elle avait perçu le tremblement de la voix de son père, et un seul sujet pouvait désormais le rendre si faible. Elle sentit les larmes revenir dès qu'il murmura :

« Jem me manque à moi aussi. »


Le Centre de Détention pour Mineurs de Sacramento n'avait rien d'une colonie de vacances. L'âge des jeunes incarcérés aurait pu coïncider ; mais l'uniforme ne ressemblait pas franchement à celui des scouts et les tatouages de gang ne collaient pas à l'image de la jeunesse Américaine plébiscitée par les magazines.

Neal Radburn n'aimait pas se promener dans le monde moldu, et encore moins dans ce genre d'endroits –quel que soit le monde, les prisons n'avaient rien d'accueillant. Il passa devant une cour grillagée d'où une bande de jeunes d'une quinzaine d'années lui firent quelques signes peu sympathiques, rapidement réprimés par les gardiens.

Pour la première fois depuis qu'il avait accepté le poste de Directeur Adjoint de l'École de Magie de Salem, il se prenait à le regretter. La responsabilité d'apprendre à de jeunes Nés-Moldus qu'ils avaient des pouvoirs magiques amenait toujours des réactions très complexes –surtout chez les parents.

Cette fois, la situation était néanmoins bien différente et se retrouver aux portes d'une prison pour mini-détraqués ne lui plaisait clairement pas. S'il avait écouté la petite voix dans sa tête, il aurait tourné les talons et annoncé à son directeur que l'enfant n'avait pas voulu coopérer. Mettre la puissance d'une baguette magique entre les mains d'un délinquant juvénile… Merlin, il aurait été plus simple de lui coller une étiquette « Futur Mage Noir » sur le front.

« C'est ici, M'sieur. »

Le gardien lui désigna une porte surmontée d'une petite vitre par laquelle deux types baraqués surveilleraient la discussion. Comme si un môme de onze ans pouvait… Neal se rappela du dossier épais comme un dictionnaire qu'il avait eu le loisir de survoler quelques heures auparavant et se sentit ébranlé une fois de plus. Ce gosse n'était pas n'importe quel enfant de onze ans. C'était aussi un criminel.

La porte devant lui fut ouverte et il n'eut plus le loisir de reculer. Le battant fut refermé dans son dos si hâtivement qu'il se sentit aussitôt pris au piège. Il leva les yeux vers la petite table au milieu de la pièce et faillit dévoiler sa surprise, alors qu'il s'était promis de garder ses émotions pour lui.

Mais il n'y pouvait rien.

Il s'était imaginé une mini armoire à glace, avec le crâne rasé et une vraie tête à claques, un nez écrabouillé à force de se battre et peut-être même un piercing à l'oreille –du genre fait avec une aiguille non-stérilisée dans les toilettes d'un fast-food. Cette image avait été forgée par ses précédentes observations, et non par son imagination, puisqu'il n'en avait aucune.

Le garçon qu'il avait face à lui n'avait absolument rien du monstre décrit dans le dossier des services sociaux, ni dans celui des nombreux juges pour enfants qui s'étaient chargés de son cas. Il était grand pour ses onze ans, mais si maigre qu'il aurait été facile pour Neal de le glisser entre les grilles de la lucarne derrière lui. Ses cheveux blonds trop longs étaient noués en catogan sur sa nuque et l'un de ses yeux –d'une couleur argentée peu commune- était cerné par les stigmates d'un coup de poing.

« Bonjour. »

Et poli en plus de ça. Neal s'approcha en refoulant son envie de poser le bon millier de questions qui venait de lui traverser l'esprit à la vitesse de la lumière et s'assit sur la chaise qui faisait face au garçon, lequel ne l'avait pas lâché des yeux. Il n'eut pas le temps de dire un mot que l'enfant certifia, une nuance claire de curiosité dans la voix :

« Vous n'êtes pas Stanson.

- Qui ?

- Mon avocat. En général, il est le seul à pouvoir venir me voir. Je ne suis pas autorisé à recevoir des visiteurs. Enfin, ce n'est pas franchement comme si j'avais beaucoup d'amis dehors de toute façon… »

Neal ne put s'empêcher de se demander s'il fallait vraiment se protéger d'un enfant de ce genre. Face aux adolescents qu'il avait vus à l'extérieur, celui-là n'aurait jamais aucune chance. A moins que la magie ne s'en mêle, ce qu'il devait précisément éviter. Il se racla finalement la gorge et appuya ses avant-bras sur la table avant se pencher en avant, espérant créer une atmosphère plus intimiste propice à ce qu'il avait à expliquer.

« Alors, Ty…

- Ne m'appelez pas comme ça, coupa rapidement le garçon, ses yeux lançant tout à coup des éclairs. Ce n'est même pas mon vrai nom. C'est juste celui qu'ils m'ont donné…

- Ok, répondit simplement Neal, conciliant, avant de demander : Comment souhaites-tu que je t'appelle dans ce cas ? (Le garçon haussa les épaules.) Tes copains t'appellent comment ici ?

- Je n'ai pas de copains.

- Tu dois bien avoir un petit surnom.

- En effet. Mais il est loin d'être amical. Alors, contentez-vous de dire « 9746023187-082013753 ». C'est le numéro de mon dossier aux affaires familiales. »

Neal resta silencieux. En partie parce qu'il n'arriverait jamais à répéter ce nombre aussi aisément et parce que rien ne le mettait plus mal à l'aise que l'idée qu'un enfant de onze ans n'ait pas la moindre identité en dehors d'une série de chiffres. Il tenta de reprendre le contrôle de la situation. Il n'avait pas des heures à perdre ainsi. Il avait déjà dû employer de grands efforts de persuasion –et un sortilège de confusion- pour parvenir à organiser cette rencontre.

« Alors, sais-tu pourquoi je suis ici ?

- Vous êtes psy. Ou Stanton a décidé de refiler mon dossier à un autre et vous êtes là parce que vous avez écopé de mon cas. La chance ! railla-t-il avec un petit rictus d'une insolence folle. Quoi qu'il en soit, vous ne resterez pas longtemps, je suppose. Ils abandonnent tous. »

Ils m'abandonnent tous. Le sous-entendu heurta Neal avec force et il essaya de chasser la compassion qu'il venait de ressentir : il n'allait pas s'attacher à tous les gamins un peu compliqués qui croisaient sa route tout de même !

« Je ne suis rien de tout ça. Je… Je crois que tu es différent.

- Si vous êtes venu ici pour me dire que je suis un monstre, pas besoin de m'en persuader, je le sais. »

Neal serra les dents. Parfois, il aurait vraiment voulu que les enfants sorciers élevés dans le monde moldu soient surveillés dès leur plus jeune âge. Entendre de telles absurdités, l'emploi du terme « monstre » entre autres, pourrait ainsi être évité dans la plupart des cas.

« Tu n'es pas un monstre, répliqua-t-il en tâchant de ne pas hausser la voix. Tu es un sorcier. »

L'enfant se figea l'espace d'une seconde, stupéfait, puis éclata de rire. L'émotion si vive, si enfantine, sur son visage le modifia totalement et Neal oublia tout : l'uniforme de prisonnier, les cheveux trop longs qui faisaient mauvais genre et l'œil au beurre noir. Peu importait ce que cet enfant était supposé avoir fait, Neal n'avait jamais été aussi convaincu de l'innocence de qui que ce soit. La certitude de devoir le sortir de cet environnement s'imposa alors et il se leva d'un bond. Le rire de l'enfant s'évanouit en voyant qu'il ne riait pas et –les yeux brillants- il bredouilla :

« Vous… Vous plaisantez, pas vrai ?

- Une nouvelle vie t'attend là, dehors. A toi de voir si tu veux saisir cette chance ou croupir ici pour les sept années à venir, avant de rejoindre un centre pour adultes, puis de peut-être entrer dans la vie active à… Quoi ? Vingt-cinq ans ?

- Ce n'est pas drôle. »

Neal esquissa un sourire et l'enfant fronça les sourcils. Il croyait en la magie, Neal pouvait le lire dans ses yeux. Il avait peut-être l'impression qu'on tentait de lui faire une mauvaise blague, mais il désirait aussi de tout son cœur que cela soit possible. Neal aurait voulu demander pourquoi, ce qu'il avait vu et fait pour en arriver là, mais les questions viendraient plus tard… Ils en auraient bien le temps. La rentrée n'était pas avant deux mois, mais Neal n'avait pas l'intention de le laisser moisir dans cette prison plus longtemps. Alors, avec un sourire, il conclut :

« Tu pourras te choisir un tout nouveau nom.

- Un nouveau nom ? » répéta doucement le garçon.

Le bref espoir qui s'épanouit dans son regard d'argent fit à Neal l'effet d'un coup au cœur. Et, d'une voix plus assurée que jamais, avec la certitude absolue d'agir exactement comme il le devait, il ajouta :

« Oui. Un nouveau nom pour une nouvelle vie. »


Note _ Et voilààààà ! (C'est carrément plus long que mes prologues habituels, non ? xD)(Bon, non, on me rappelle dans l'oreillette -Uhm- que celui de Schizophrenia était pas mal dans l'genre...)

Petites questions _ 1. Que pensez-vous de ces petits personnages encore tous jeunes ? ; 2. Qu'imaginez-vous pour le pitch ? ; 3. Est-ce que vous avez des idées de questions que j'aurai pu poser, parce que là, j'en ai aucune vu que c'est qu'un prologue ? XD ; 4. Est-ce que ça vous a plu ? :-)

Des bisous -aux revieweurs ! Les Manchots, je leur offre mon pire regard Malefoyen en stock & attention, j'ai une poupée vaudou ! Mouhahaha !

Bewitch_Tales.