Bonjour à tous, je reviens vers vous avec ce chapitre pour, hélas, vous dire que c'est malheureusement le dernier que j'avais d'avance. Le début d'année a vraiment commencé intensivement pour moi, me laissant très peu de temps libre et donc l'avancement de la traduction de cette histoire en pâtit. Je ferais de mon mieux pour poster rapidement les chapitres suivants, mais cela sera en fonction du temps que je pourrais leur accorder. Sachez que, quoi qu'il arrive, vous aurez la fin de cette histoire, bien qu'à partir de maintenant cela sera sur un rythme beaucoup moins régulier. Je vous souhaite une bonne lecture.
Chapitre 28
C'était une chose difficile que de se recoudre lorsque vous vous trouviez dans une soute. Bien des années avaient passées depuis la dernière fois qu'il l'avait fait, cela remontait à l'époque où il n'était encore qu'un Garçon et il s'était trouvé sur des eaux plus calme, ce qui avait minimisé le ballottement de son estomac vide et lui avait permis de voler quelques heures de sommeil dont il avait besoin. Ce voyage était un genre de démon tout à fait différent, entreprit par un homme maudit.
Quand l'aiguille glissa une troisième fois, déchirant autant qu'elle réparait, il la jeta dans l'obscurité, la maudissant ainsi que chaque Dieu dont il ne se souvenait plus des noms.
Il avait échappé de justesse au massacre qui avait eu lieu derrières les portes Noires et Blanches. Cela n'avait ressemblé à rien de ce qu'il avait vu auparavant – les tueurs les plus disciplinés et qualifiés dans le monde entier, se retournant les uns contre les autres comme des chiens enragés et utilisant leurs talents pour détruire des centaines d'années d'histoires contre le corps de l'homme ou de la femme qui s'opposait à eux. Il observait avec des yeux ternes comme la mort tandis qu'il flottait dans la fontaine remplie du sang des cadavres, sous lesquels il c'était caché, alors que d'autres jonchaient tout le chemin menant vers les portes. Les lames étincelaient alors qu'elles se frappaient à maintes reprises et à forces égales, il avait l'impression que des heures passaient avant que l'un ne s'écroule, et quelques fois, seule une riposte suffisait à emmener l'un des tueurs au Dieu Multiface.
Ceux qui étaient désarmés ou qui perdaient leurs armes, qui glissaient de leurs mains à cause du sang, continuaient avec la force des bras et des poings, se battant jusqu'à ce que les sons sourds deviennent humide et qu'ils frappent tellement fort qu'ils traversaient le corps de leur adversaires. Il pouvait encore les entendre alors que les vagues martelaient la coque du bateau, se demandant s'il survivrait au voyage et atteindre la rive occidentale.
Il y avait vraiment une épouvantable ironie dans cela. Il avait été en défaveur de la Fille depuis le début. Ils l'avaient prise trop jeune et trop enragée, deux caractéristiques qui faisaient d'excellents soldats, mais de piètres assassins. Et en plus de cela, elle était de noble naissance – c'était toujours énormément difficile de prendre une personne qui avait passé sa vie à être véritablement quelqu'un, et ensuite s'attendre à ce qu'elle s'adapte à n'être rien. Combien de coups cela avait pris pour que l'obstination et l'insolence soient finalement refoulées ? Trop. Sa voix avait été l'une des plus forte lorsque le conseil avait débattu pour sa mort, et maintenant il était là, sur un bateau se dirigeant lentement vers Westeros pour rechercher la même femme dont il avait voulu la mort.
Parce que lui, ce meurtrier et traître qui détruisait tout, l'avait créé elle.
Qui d'autre pourrait le détruire ?
Lady Sansa Stark prononça les anciens mots qui prêtaient son serment, et fut nommée Gouverneur du Nord par la Reine Daenerys Targaryen, Première du Nom, Suzeraine des Sept Couronnes, devant les Lords témoins de la Maison Cerwyn, la Maison Mormont, la Maison Glover et la Maison Ryswell.
Arya se tenait à l'écart, encapuchonnée, à une distance respectueuse avec Margaery Tyrell, le petit Robb, Rickon, Bran et un petit contingent de garde d'honneur Stark. Les rumeurs se rependant comme une traînée de poudre à travers les herbes gelées, elle savait qu'il était probable que chaque Seigneurs et Dames présents aujourd'hui auraient entendus dire qu'elle était revenue d'entre les morts peu de temps après son jeune frère, et essayeraient de la rechercher pour vérifier les rumeurs. Elle n'avait aucun désir d'attirer leurs attentions pendant un moment aussi important, tant pour Sansa que pour le Nord lui-même.
Arya avait à peine parlée avec Margaery Tyrell, malgré son désir de briser la glace avec elle, pour l'amour de Sansa, la trouvant presque aussi intimidant que sa propre sœur dans une certaine mesure, tellement sophistiqué et bien élevée et apparemment née pour régner. Sa vie entière semblait lui correspondre aussi parfaitement qu'une robe cousue sur mesures, et il était difficile d'être à côté d'une femme totalement sure d'elle, alors qu'Arya triait qui elle était en dehors de Personne. Quoiqu'aujourd'hui, elle pouvait sentir une faille dans l'armure de la Tyrell et elle savait que, malgré le contrôle parfait de sa douce expression, la dame était peinée.
"Elle sait que vous voudriez être débout à ses côtés," lui dit doucement Arya, des années à observer les sentiments à travers le regard des gens, avant qu'ils ne ferment leurs yeux à jamais, lui servait pour des besoins complètement différents aujourd'hui. "Elle sait que vous l'aimez, et que vous êtes fière d'elle."
Margaery tressaillit légèrement alors qu'elle méditait sur les mots d'Arya, incapable de dissimuler complètement sa surprise. Finalement, elle prit la parole, un léger sourire ornant ses lèvres. "Ainsi, il y a une sorte de charmante sensibilité ici, sous cet air sombre et taciturne." Elle jeta un coup d'œil à Daenerys pendant un instant. "Je peux voir pourquoi elle vous aime."
Elles ne dirent plus rien, restant silencieuses alors que le sceau Targaryen venait sceller la déclaration, et dès cet instant les Stark furent rétablis comme justicier royal du Nord.
Le banquet avait duré longtemps cette nuit-là, même après que Daenerys ait souhaitée une bonne soirée aux personnes encore présentent et qu'Arya l'ait escortée jusqu'à sa chambre, suivie de près par Nyméria et de ses Sangs-coureurs.
"Nyméria," Arya lui fit signe alors qu'ils gravissaient les dernières marches de la tour, "en éclaireur."
Le grand loup partit en tête comme elle le faisait tous les soirs, examinant le couloir et chacune des pièces qui y étaient connectées, alors qu'Arya menait la Reine à sa chambre et commença à la fouiller, dans une perpétuelle routine.
Son assiduité n'était jamais passé inaperçu, mais ce soir, Dany y prêta un intérêt tout particulier. "Tu ne laisses jamais rien au hasard, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle doucement, se plaçant derrière Arya et posant sa joue contre son épaule.
"Pas quand il s'agit de toi," répondit Arya sans hésitation. "Pas si je peux l'en empêcher."
La Targaryenne resta calme pendant un moment, comme si un poids l'empêchait de continuer. "M'aimes-tu, Arya Stark ?" demanda finalement Daenerys, se tournant légèrement pour faire effleurer ses lèvres contre le cou du tueur.
Oui. Arya sentit sa gorge devenir sèche tout d'un coup. "Je me fais énormément de soucis pour vous, Votre Grâce."
"Dany," corrigea-t-elle dans une infinie patience, "et ce n'est pas ce que je t'ai demandée."
Arya avala difficilement, sentant un léger tremblement dans sa main, le même qu'elle avait sentie il y a près d'un an sur un toit alors qu'elle avait laissé tomber sa lame comme une novice. "Ce n'est pas une question que tu devrais me poser, Dany," dit-elle dans un murmure rauque.
"Pourquoi ?" demanda la reine prudemment, remarquant la légère secousse de la main qu'elle avait toujours considérée comme ferme.
"Parce que j'ai jurée de ne jamais te mentir, et que toutes réponses que je pourrais te donner ne fera que compliquer les choses. Et je pense que nous savons toutes les deux que j'ai déjà bien assez compliquée ta vie comme ça."
"Je ne suis pas devenue Reine des Sept Couronnes en évitant les complications, Wolf," a-t-elle affirmée avec une certitude qui lui était propre, quel que soit les armoiries auxquelles elle faisait références. "M'aimes-tu ?" cette question demeura entre elle deux, comme un fil arachnéen qui les reliait.
"Oui," dit-elle finalement, perdant un peu plus sa voix à chaque mot qu'elle prononçait, "je t'aime."
Puis, elle essaya de se détourner, marmonnant quelque chose au sujet d'une vérification avec Nyméria, incapable de se résoudre à faire face à la réalité de cette vérité cachée, à laquelle elle venait de donner vie par ces paroles.
"Reste," lui dit doucement Daenerys, pas comme un ordre de la Reine d'Argent, mais comme une simple demande de la femme sous les titres. Elle posa sa main contre sa joue, sa paume chaude contre l'assassin. "S'il y a un quelconque danger là-bas, laisse-le." Elle se hissa pour appuyer ses lèvres contre celle d'Arya, douces et pleines. "Ils devront toujours te combattre avant de m'atteindre," murmura-t-elle alors qu'elle embrassait à nouveau Arya, ses lèvres insistant doucement à chaque mot qu'elle prononçait, "et ce sera leurs fins."
Je suis née loup et j'ai été consumée par les dragons. Les os de dragon m'ont cachés, le sang du dragon m'a brûlé et le touché du dernier dragon m'a enflammé. Je suis un loup et je n'aurais pas peur.
Arya sentit son pouls s'accélérer alors qu'elle répondait à chacun des baisers de Daenerys, d'abord hésitante, puis hardiment alors que ses mains chutèrent instinctivement sur les courbes de ses hanches. La confiance murmurée entre deux respirations et le goût de poire épicée sur la langue de Daenerys, l'enivrait. Elle ne pouvait plus rien nier maintenant, alors que, même si elle avait la force de résister, en vérité elle ne le voulait pas. "Je vais rester," dit-elle, alors qu'elle sentait les doigts de Daenerys détacher le dragon à trois têtes, qui siégeait comme une réclamation silencieuse sur son épaule, puis se frayer un chemin vers les boucles d'acier qui maintenaient le cuir de dragon en place.
Arya se sentit plus petite à l'instant où son armure toucha le sol en pierre, suivit par son épaisse ceinture de cuir accompagnée de ses épées, et une partie d'elle savait que si elle laissait Daenerys continuer cela serait un dévoilement autant que lorsqu'elle retirait le visage d'un étranger pour redevenir elle. C'était une vulnérabilité qu'elle n'avait jamais entièrement accordée à personne ; elle n'avait jamais été en mesure de s'y résoudre complètement, même si au final c'était l'une des marques d'affections les plus simples à réaliser. Elle ferma les yeux quand elle sentit les lèvres de Daenerys presser le coin de sa bouche, comme pour écarter toute protestation possible, alors qu'elle délaçait la laine sombre du pourpoint du tueur, la faisant glisser le long de ses épaules avec une gracieuse aisance qui retint le souffle d'Arya dans sa gorge.
Elle se prépara quand elle vit les yeux de la Reine tombés immédiatement sur les cicatrices qui marquaient sa peau, des éternels rappels de parades trop lentes, de poignards plus rapides que les siens, de missions qui avaient manquées échouer et d'une ligne de front perdue dans le froid. Elle ouvrit sa bouche pour marmonner des excuses embarrassées, pour dire à Daenerys que son corps fut bâti par et pour la guerre plutôt que l'amour, mais ses pensées se dissipèrent quand elle sentit le bout des doigts de Dany tracer l'arrête inégale d'une cicatrice particulièrement impressionnante, qui était restée laide bien longtemps après sa guérison et dont la courbe partait du bas de sa clavicule jusqu'à son sternum. Cela fut le premier coup de son adversaire, et le marin avec un crochet en guise de main avait pris son dû avant de finalement rencontrer le Dieu Multiface. "C'est – " commença à expliquer Arya, pour ensuite trouver ses paroles coupées alors que ses lèvres furent amenées au silence par les ferventes attentions de sa Reine.
"Ce sont des marques," chuchota Dany avec passion, alors que ses mains ardentes passaient sur les anciens traumas les plus laids. "D'un temps où les Dieux pensaient qu'ils allaient oser te prendre à moi, et que cela leur fut refusé."
Le loup sentit son sang affluer aux paroles du dragon, son inhibition s'enflammant alors que ses mains glissèrent dans le dos de la Reine, jusqu'à ce qu'elle trouve les délicats crochets et fermoirs qui maintenaient la robe en soie sur son léger corps. Elle saisit le vêtement et tira, desserrant quelques-uns et déchirant d'autres, jusqu'à ce que le tissu lâche ne tienne à Daenerys uniquement que par la vertu de quelques plis tenaces. Elle baissa sa tête, l'enfouissant dans le cou de Dany et le mordillant alors que ses bras se fermèrent autour de sa taille, soulevant la petite femme devant elle. Daenerys n'hésita pas, sautant pour se fondre contre Arya, tandis que celle-ci la soulevait, et enveloppant ses jambes autour de la Stark alors qu'elle quittait entièrement sa robe, la laissant en une marre de tissus chauds sur la pierre.
Arya ferma rapidement la courte distance jusqu'au lit à baldaquin tout en pressant des baisers enfiévrés sur la peau de Daenerys, puis posa la Reine sur les épaisse fourrure nordiennes. Elle sentit Dany délacer habilement le mince cordon de cuir autour de la taille de son pantalon et le tirer vers le bas, avant que ses griffes de dragon se mettent au travail, en phase avec ses crocs de loup, marquant son dos et ses épaules comme contraint par la même envie primitive qui avait poussé le loup à mordre peu de temps avant.
Ce soir, elles devinrent chacune un change-peau ; une réunion harmonique parfaite d'élan et d'intuition qui les menèrent, avec un instinct animal qui avoisinait la précognition, à être tremblantes et à bout de souffles.
Les bougies avaient complètement brûlées quand elles s'endormirent finalement, en sueurs et enchevêtrées, refusant toutes les deux de se lâcher.
Arya se réveilla avant Daenerys, la douce lueur rougeoyante de l'aube apparaissait derrières les vitres givrées de la tour. La reine dormait profondément, son souffle avait un rythme stable et était chaud contre le cou d'Arya, dissipant le froid de l'air. Elle parcourut rapidement la pièce, ses yeux tombèrent sur ses armes toujours sur le sol. Elle se réprimanda pour ne pas en avoir gardé au moins une à portée de main ; c'était de la folie, peu importe les circonstances – mais, malgré cela, elle ne pouvait toujours pas faire preuve de la volonté à se dégager de l'emprise endormie de Dany.
Elle pouvait sentir la présence de Nyméria de l'autre côté de la porte, songeuse et parfaitement à l'aise. Elle se glissa dans le grand loup, utilisant ses sens beaucoup plus aiguisés que les siens pour repérer chaque son et odeur inconnus, et n'en détecta aucun. Elle pouvait entendre le léger vacarme du personnel de cuisine qui était déjà debout et qui commençait à préparer le petit-déjeuner, et prévoir les autres repas de la journée ; le bâillement des Sangs-coureurs qui avaient veillés, avec les gardes de services, durant toute la nuit – et les ronflements de ceux dans la caserne ; le bruissement des sapins qui avaient leurs sommets secoués par un fort vent d'Est. Satisfaite, elle quitta le corps du loup juste au moment où Daenerys commença à remuer contre elle.
"Bonjour," dit-elle doucement alors que les yeux violets s'ouvraient.
"B'jour," répondit Dany encore endormie, se collant un peu plus contre Arya. "Tu es restée," marmonna-t-elle, la voix encore enrouée par le sommeil mais clairement heureuse.
"Oui," dit Arya en caressant le dos de Daenerys. "Je t'ai dit que je le ferais."
"Es-tu toujours à mes côtés uniquement en raison de l'honneur légendaire des Starks ?" Son ton était espiègle, tout comme le léger baiser qu'elle posa sur l'épaule d'Arya pour accompagner sa plaisanterie.
"Non," un sourire tira le coin de la bouche d'Arya. "Et vous le savez très bien, Votre Grâce."
L'assassin ferma les yeux, se permettant le plaisir d'une connexion qu'elle avait déjà vu avec d'autre, et où elle avait même joué ce rôle temporairement et à plusieurs reprises, mais qu'elle n'avait jamais vraiment compris ou ressentit pour elle. L'amour
La porte grinça alors que Missandei entrait dans la chambre, comme elle le faisait chaque matin, avec un plateau d'argent remplit de fruits frais, de petits gâteaux et de thé épicé ainsi que le programme du jour. "Bonjour, Votre Grâce," dit-elle, posant le plateau sur la table en bois sombre. Elle inclina légèrement la tête, le spectre d'un petit sourire satisfait illumina brièvement ses traits le temps d'une seconde, "Et bonjour à vous aussi, Arya."
Arya tira rapidement les draps à elle, jetant un regard à ses vêtements qui jonchaient le sol, suppliant les Dieux, qui l'ignoraient bien trop souvent, qu'ils reviennent quelques instants plus tôt. "Bonjour Missandei," marmonna-t-elle en rougissant et tournant la tête, ne pouvant pas regarder l'Insulaire dans les yeux.
Dany n'avait pas de telle réticence, elle s'assit alors qu'elle prenait la tasse de thé qui dégageait une légère vapeur que Missandei lui tendait, complètement insouciante de sa nudité. "Merci," dit-elle avec un sourire, savourant sa première boisson de la journée. "Quelles nouvelles m'apportes-tu ?"
Missandei inclina respectueusement la tête. "Plusieurs corbeaux sont arrivés pour vous durant la nuit. Lady Sansa à fait réveiller le Mestre, et vous aurez les messages d'ici peu."
Daenerys hocha la tête, son dos se redressa et tous ses mouvements dévirent plus mesurés tandis que la femme redevenait la Reine, une fois de plus. "Continue," dit-elle.
"Les préparatifs pour le voyage de retour vers Port Réal sont en cours," continua Missandei. "Lady Margaery sera avec l'intendant cette après-midi pour s'assurer que nos stocks de fournitures soient complets."
"Très bien."
"Et enfin, Bran Stark vous attends en bas à votre loisir, Votre Grâce. Il dit qu'il doit vous parler de toute urgence," elle se tourna pour regarder Arya. "A vous deux."