Et ainsi arriva le dernier chapitre...


Épilogue

Novembre 1989

Bien des années avaient passé.

Hermione avait fini par trouver un semblant de vie normale. Elle avait déménagé plusieurs fois pour ça. Son fils et elle avaient tous les deux vécus des coups durs mais les avaient surmontés ensemble. Elle ne lui avait jamais caché ses origines, ce qui des fois lui pesait sur les épaules. Mais toujours moins que si il n'avait jamais su. Ce secret, qui n'en était pas vraiment un, les rapprochait.

Aujourd'hui il avait bien grandi. A son tour, il était père de famille. Et Hermione était heureuse. Elle était grand-mère de deux adorables garçons.

Elle aurait aimé en informer Drago mais elle ignorait où il habitait, elle ignorait ce qu'il avait fait de sa vie, si il était heureux où même encore en vie.

Tout ce qu'elle avait de lui c'était quelques photos jaunies qu'ils avaient pris dans leur jeunesse et tous les souvenirs qu'elle gardait précieusement dans sa mémoire.

Mais pour combien de temps encore ?

L'âge l'avait gagné.

Mais elle avait retrouvé sa jeunesse en regardant les informations un soir de début novembre.

Et elle en avait pleuré de joie.

Elle avait appelé son fils.

- Allô, maman ? Qu'est-ce qu'il y a ? C'est grave ?! s'enquit-il.

- Non non ! Pas du tout ! J'ai vu les informations à la télé c'est incroyable ! Incroyable ! Je t'appelais parce que j'ai eu une idée folle, tu pourrais passer me voir demain ?

- Demain ? Mais c'est grave ?!

- Je t'ai dit que non ! Mais je veux pas t'en parler au téléphone !

- Bon, tu sais quoi, tu me fais peur, j'arrive.

- Mais non, ne te déranges pas pour ça, vraiment ! ça peut attendre demain !

- Maman. J'arrive, je te dis.

Il raccrocha. Hermione s'en voulu un peu d'avoir écourté sa soirée. Si elle avait su elle aurait appelé le lendemain.

Son fils arriva une demi-heure plus tard. Les années passaient mais c'était comme si elle voyait Drago vieillir à ses côtés.

- Alors qu'est-ce qui ne va pas ?! demanda son fils.

- Mais tout va bien je t'assure ! fit elle rayonnante. J'avais juste besoin que tu me rendes un service, mais ça pouvait attendre demain.

- Je suis là, maintenant. De quoi s'agit-il ?

- Tu veux un café, d'abord ?

- Volontiers.

Hermione fila à la cuisine et lança à son fils :

- Tu arriveras à retrouver quelqu'un ?

- Quelqu'un où ?

- En Allemagne.

Junior fit irruption dans la cuisine.

- Mon père ? Tu vas aller le rejoindre maintenant que le mur est tombé ?! fit-il à moitié heureux et anxieux à cette idée.

- Le rejoindre, non. Pas déjà. Reprendre contact, savoir ce qu'il devient. Il me faudrait juste un numéro de téléphone. Je ne voudrais pas m'imposer dans sa vie.

- Je vais voir ce que je peux faire. Mais je ne te garantis rien.

Hermione ne pensait pas sincèrement que retrouver quelqu'un actuellement serait simple. Elle espérait juste.

- D -

Une dizaine d'années avaient passé. Les progrès de la technologie contribuant au mieux à leur projet, son fils et elle se voyait régulièrement. Junior étant de plus en plus enthousiaste. Ses recherches avançaient. Ils sentaient tous les deux qu'ils touchaient au but.

Son fils alla allumer l'unité centrale et commença ses recherches.

Hermione lui apporta son habituelle tasse fumante, il la remercia.

Ils passèrent la soirée ensemble, à parler des évènements récents comme des souvenirs du passé.

Junior était un peu enthousiaste à l'idée qu'il pourrait peut-être enfin connaître son père. Après tant d'années.

Il éplucha des sites entiers, regroupa les informations. Les tasses de café se remplissaient et se vidaient.

- Je vais me coucher, fit soudain Hermione. Il est tard. Ne tarde pas trop. Bonne nuit, mon chéri.

Elle lui déposa un baiser sur le front.

- Bonne nuit, m'man.

- D -

Hermione ouvrit les yeux alors qu'on lui agitait le bras.

- Hum ?

- Maman, je crois que je l'ai trouvé.

Hermione attrapa ses lunettes sur la table de nuit et scruta l'écran de l'ordinateur.

Une adresse en Allemagne. A son nom. C'était lui.

- On appellera demain, dit-elle, un grand sourire aux lèvres.

- Oui. Enfin… Tu appelleras. Si je suis là, ça va peut-être faire beaucoup d'un coup.

- Tu as raison.

- Euh…Désolé de t'avoir réveillé pour ça.

- Aucune importance. Merci beaucoup. Allez ! Va te reposer toi aussi.

Son fils lui sourit et quitta sa chambre avait ce large sourire.

Mais Hermione ne retrouva pas le sommeil. Comment ? Après ça ?!

- D -

Vers 11h le lendemain elle se décida.

Elle se rendit le numéro, la boule au ventre. Les tonalités n'aidaient pas à aller mieux. Au contraire s'en était stressant.

Décroche. Décroche ! Non ! En fait… ne décroche pas !

Et on décrocha à l'autre bout. Une femme.

- Hallo ! Wer ist da ?

- Guten Tag…fit Hermione timidement. Ich bin Franzosin und…Ist dort die Familie Malefoy?

- Ja ! Hier ist Astoria. Ki hète fou ?

- Hum…arch… C'est compliqué…Ich möchte bitte mit Drago sprechen.

Un petit silence se fit.

- Das tut mir wirklich Leid aber…

La femme respira un grand coup.

- Drago nous a quittés l'été dernier.

Hermione encaissa.

- Vraiment désolée, toutes mes condoléances.

La femme la remercia.

- Exkousé moi, mai ki hêtes fous ?

- Hermione… Granger.

Elle enchaina aussitôt.

- Il vous serait possible qu'on se rencontre pour discuter de tout ça de vive voix ?

La femme parut perplexe.

- Ja…Fous pouvez être à Berlin ?

- Oui.

La femme lui donna une adresse qu'Hermione nota précisément.

- Je fous retrouverais là-bas. Après-demain. Ça fous convient ?

Hermione acquiesça et elles raccrochèrent.

Elle soupira tristement.

Le lendemain soir, Hermione décollait pour Berlin. Elle n'avait rien dit à son fils, rentré chez lui, pour le moment.

- D -

Hermione se laissait guider, ne reconnaissant pas la ville. En même temps, la dernière fois qu'elle y était ce n'était qu'un tas de ruines. Tout avait changé depuis. De hautes tours, des enseignes publicitaires. Les souvenirs revinrent malgré elle et une larme perla sur sa joue.

Elle se rendit à l'adresse en taxi.

C'était un cimetière.

Elle se promena dans les allées, dans le froid de l'hiver, le cœur lourd.

Et enfin, elle le trouva.

Le caveau familial.

Une autre personne se tenait devant. Une femme.

- Guten Tag, fit elle.

La femme se retourna vers elle. Hermione la reconnu malgré l'âge. Astoria. Astoria Malefoy.

- Guten Tag, lui répondit-elle.

- Sind Sie Astoria Malefoy ?

La femme hocha la tête.

- Je étais la femme de Drago. Vous êtes…Hermione Granger ?

Hermione hocha la tête.

- Je ne fous é jamais fu afant. Qui êtes fous ?

Hermione inspira un grand coup. Il était temps de crever l'abcès. Après toutes ses années.

Elle jeta un œil au caveau et se lança.

- Nous nous sommes connus à Paris en 1940. Nous avions eu une aventure. Il m'a épousée en France avant de vous épousez vous en Allemagne. Il voulait…obéir à ses parents sans avoir à me quitter. Je suis désolée de faire irruption dans votre vie ! ajouta-elle rapidement. Surtout maintenant que…

Hermione ne put finir sa phrase. Elle jeta juste un œil au caveau devant elle avant de regarder Astoria.

Celle-ci eu une réaction très différente de celle qu'attendait Hermione : elle sourit en levant les yeux au ciel.

- Alors je fous renkontre enfin. Celle qu'il a toujours passé sous silence. Fous n'avez jamais quitté son esprit, fous savez.

Hermione sentit son cœur s'emballer. Il ne l'avait donc pas oublié !

Elle s'apprêtait à faire ses excuses à cette femme mais celle-ci l'interrompit :

- Ne fous inquiétez pas. Mon mari é moi avions une relation très…différente des autres kouples. Nous ne nous sommes jamais aimés. Simplement respectés. Je komprends, en vous foyant aujourd'hui, pourquoi…Il fous a toujours aimé. Il m'a dit, le soir de notre nuit de noces, qu'il ne me rendrait pas heureuse mais que je le méritais. Alors, il a dit je pouvais être dans les bras de qui je le foulais.

Elle sourit encore.

- Puis-je fous offrir un café ? Par ce froid il faut mieux discuter au chaud.

Hermione accepta.

Mais à table un silence gênant se fit. Hermione finit par lui poser la question qui lui torturait l'esprit.

- Vous avez eu des enfants ?

- Il m'avait aussi dit qu'il ferait son devoir jusqu'à ce que je lui donne un fils.

Hermione s'en doutait. Elle et Drago en avait parlé par le passé de ça. Mais elle n'était pas aussi jalouse qu'elle s'attendait à l'être.

- Ça a été le cas, reprit Astoria. Il s'appelle Scorpious…Et fous ? demanda Astoria. Fous avez eu des enfants ?

- Un seul. Avec…Drago. Mais il ne l'a pas connu. Nous avons été séparés avant. Je…Je voulais lui dire. Quand j'ai appelé…

La gorge d'Hermione se sera malgré elle.

- De là où il est, il le sait sûrement, fit Astoria.

Un petit silence se fit de nouveau.

- Fous ne fous êtes pas remariée ?

Hermione secoua la tête. Où qu'elle allait dans sa jeunesse s'était noté sur ses papiers. Et aucun homme ne voulait d'une femme accusée de « collaboration horizontale » avec l'ennemi. Sans parler des années où elle avait attendu que ses cheveux repoussent…Elle avait dépensé toute ses économies pour s'acheter une perruque le plus tôt possible. Mais même avec ça…

- Et vous ? demanda-t-elle.

- J'ai eu plusieurs amants. Mais aucun ne supportait qu'on ne puisse pas…être fraiment ensemble.

Hermione sourit tristement. Elle savait ce que ça faisait.

- A l'âge que j'ai, je ne pense plus à ça. Mais quelqu'un partage ma vie, oui.

Un autre silence.

- Fous restez un peu sur Berlin ?

- Je ne voudrais pas risquer une polémique après tant d'années. « La seconde femme d'un ancien soldat de la Wehrmacht refait surface ». Non merci.

Astoria éclata de rire.

- Ne fous en faites pas pour ça. Ici, les gens ont mieux à faire depouis que le mur est tombé que de réfeiller les fantômes du passé. Si jamais le cœur fous en dit, fenez au manoir. J'ai réussit à le récupérer. Mais il est trop grand et trop fide.

- Je ne voudrais pas vous imposer ma présence.

- Puisque je fous le propose ! Allez ! Fenez ! Nous ferons plus ample connaissance !

Astoria lui sourit sincèrement et Hermione accepta.

- D -

Le manoir était très grand, en périphérie de la ville, côté est. Astoria lui fit visiter les pièces principales (celles chauffés). Elle lui offrit un verre de vin. Excellent soit dit en passant.

- Alors, fotre fils ? Qu'est-ce qu'il fait ?

Hermione lui raconta tout et elles échangèrent beaucoup sur les différentes vies qu'avaient leurs fils respectifs. Hermione avait dépassé le stade de l'étrangeté de la situation.

Astoria remplit encore son verre.

Hermione se mordit la lèvre, gênée. Elle se sentait profiter de l'argent d'autrui et n'aimait pas ça.

- Merci. Je ne voudrais pas abuser.

- Ne fous inquiétez pas ! Ce que j'ai gagné ce n'était pas à la sueur de mon front ! Il y a une part fenue de mes parents, une du salaire de Drago et l'autre de l'héritage qu'il a reçu en plus de cette maison à la mort de ses parents. Et qui m'est refenu après sa mort. Il avait bien dissimulé cet argent des services russes. D'ailleurs ça me fait penser ! Il y avait une part pour fous aussi, c'était dans son testament.

- Une part... Pour moi !

- Oui ! Quand je fous disais que Drago ne fous avez jamais oubliée ! Mais avec le goufernement mis en place ici, impossible de kontacter la France. Maintenant que le mur est tombé c'est un grand soulagement. J'allais me mettre à fotre recherche si fous ne l'afiez pas fait.

Hermione n'en revenait pas.

- Ne bougez pas ! Je vais fous chercher le chèque.

Hermione en avait les larmes aux yeux. Alors comme ça, même sur son lit de mort Drago avait pensé à elle.

Elle sourit, essuyant une larme qui roulait sur sa joue.

- Mein Liebe, j'espère te retrouver bientôt…murmura-t-elle. Du fehlst mir*…


* Tu me manques…

Voilà. C'est fini. J'espère que vous avez apprécier même si ce n'est pas rose... :)