Bonjour à tous !
Je réapparais après une longue absence mais les bras chargés de chocolat et de scènes muy caliente qui impliquent des messieurs tout nus (C'est qui le Papa Noël maintenant ?).
J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ça que j'en ai pris à me goinfrer de chocolat pendant que j'écrivais.
Certains d'entre vous seront peut-être déçus de voir du Severus/Harry mais j'ai également du Drarry qui sort tout juste du four, encore tiède (mais toujours chaud, promis).
Je me suis promis de ne plus jamais poster de fics incomplètes alors sachez que ce petit truc est déjà fini. Je le poste en deux fois parce que je suis sadique et que j'assume.
Niveau raiting, il s'agit d'un bon gros M (comme dans Mmmmmama mia !) et il y a un peu de H, comme dans tentative d'humour.
Niveau disclaimer, rien ne m'appartient à part le chocolat et le tapis persan du salon.
Bonne lecture !
Le chocolat endurcit les mœurs
« Le chocolat plonge des êtres par ailleurs normaux dans d'étranges états extatiques. »
John West.
Partie 1 :Être chocolat
- Severus, je pars dans une semaine.
Le susnommé ignora ostensiblement la remarque, tournant la page de sa revue de potions. Vraiment. Comment de tels incapables parvenaient-ils à faire publier leurs articles ? Ils n'avaient qu'à nommer Neville Londubat rédacteur en chef, au point où ils en étaient. Il pensait sérieusement à résilier son abonnement.
- Severus, je pars dans cinq jours.
Parfaite, sa sauce était juste parfaite. Ce n'était guère étonnant, il était doué de ses mains. Il était même surpris qu'on ne lui remette pas un prix d'excellence chaque année, son talent de maître de potions méritait d'être encensé. Il nota mentalement dans un coin de son esprit de suggérer la création de Potions Awards.
- Severus, je pars dans trois jours.
Tikka Masala, sérieusement ? Les fabricants de produits magiques pour le bain ne savaient plus quoi inventer. Severus plissa le nez avec dégoût en repoussant la bouteille verte. Prendre des risques stupides n'était pas dans sa nature. Non, lui il préférait les choix avisés, sûrs, prouvés, chocolatés. Un mouvement du poignet vers la jolie bouteille ambrée et son bain s'emplit de bulles au parfum délicieux.
- Sev' ! Bordel, je pars demain !
Il aurait pu ignorer une nouvelle fois les geignements de son amant si celui-ci n'était pas venu se placer sur ses genoux. Sans égard pour le roman qu'il lisait et qui chuta sur l'épais tapis persan. Severus émit un soupir agacé et dirigea son regard impassible vers celui, tellement expressif, de cette tête hérissée de Potter. Qu'est-ce qui lui avait pris de s'enticher de ce...
- Ne commence pas, gronda Harry.
Le maître de potions faillit laisser échapper un vulgaire 'Quoi ?' mais il se ravisa juste à temps, haussant plutôt un élégant sourcil interrogatif.
- Tu sais très bien ce que je veux dire. Tu me traites comme un gosse et tu fais ta tête de 'Gnagnagna, j'ai tellement de froideur et de maîtrise, qu'est-ce qui m'a pris de m'enticher de Potter ?'.
- Je ne fais jamais 'gnagnagna'.*
- Ben j'vais te le dire moi pourquoi tu t'es entiché de Potter, poursuivit Harry en ignorant sa remarque, Potter il te fait les meilleures p...
Harry n'eut pas le temps de prononcer le merveilleux mot en P -autre que potion- car il se retrouva éjecté des genoux de son amant comme celui-ci s'était brusquement levé de son fauteuil. Il le fusillait maintenant de son légendaire regard revolver mais cela faisait longtemps que le Gryffondor était à l'épreuve des Snape-Balles. Et puis, la rougeur perceptible sur les jours de son ex-professeur décrédibilisait son apparente colère.
Mais Severus commençait à croiser les bras sur son torse et prenait cet air renfrogné qui coupait court à toute discussion, ce que Harry voulait éviter. Il soupira légèrement et, un air sérieux remplaçant son regard malicieux, il força doucement Severus à décroiser les bras. S'approchant plus près de lui, ses mains remontèrent de ses poignets à ses épaules, tâtant sans gêne les formes qu'il connaissait si bien.
Merlin qu'il était beau. Sans ses robes noires austères, juste en chemise légèrement entrouverte. Viril, effrayant, excitant. Son petit glaçon brûlant à lui. Qui le tuerait s'il l'entendait parler de lui en ces termes.
Attiré comme un aimant par l'une des clavicules pâles, il vint y déposer un baiser, ravi de sentir l'homme frissonner puis se raidir contre lui. Ton corps ne peut pas me mentir, fichu Serpentard. Il sentait toujours la brûlure du regard noir, signe que Severus ne comptait pas se laisser attendrir de la sorte.
Bordel, même maintenant qu'il avait vingt-quatre ans, il arrivait à le faire se sentir comme un étudiant pris en faute.
- Sev', je suis désolé, tu le sais.
Un simple reniflement lui répondit et Harry sentit une vague de colère frustrée l'envahir à nouveau. Il avait passé toute la semaine à s'excuser ! Et lui aussi avait sa fierté, au cas où son entêté d'amant l'oubliait. Il avait fait quelque chose de stupide oui-mais de terriblement délicieux sur le moment- et il s'en était excusé. Fin de l'histoire. Eh bien non. Avec Severus, il y avait un épilogue, qui consistait à le priver de contact physique.
Alors même qu'ils vivaient ensemble, dormaient ensemble et une fois, Harry était même venu pisser dans la salle de bains pendant que Severus se brossait les dents. Bon, son amant avait failli le tuer sur le coup, mais c'était fait avec tellement de tendresse. Si ce n'était pas de la foutue complicité ça !
Il ne voulait quand même pas qu'il se déguise en elfe de maison et qu'il l'appelle Maître Severus ? Ouais. Le connaissant, il serait ravi que Harry fasse cela mais celui-ci préférait garder ce genre de jeux pour d'autres occasions. Merde, ses pensées s'égaraient encore. Et son homme n'avait toujours pas desserré les dents.
- Dis quelque chose ! Tu t'es à peine occupé de moi cette semaine. J'pars demain au cas où tu l'aurais oublié.
- Par Salazar, comment pourrais-je ne serait-ce qu'essayer d'occulter ce fait de mon esprit ? Tu as passé la semaine à geindre.
- Je n'ai pas geint !
Un regard sceptique lui répondit.
- Bon, j'ai peut-être râlé. Un peu. A peine. Mais tu m'ignorais. J'étais pas d'humeur à jouer à Potter et Snape se détestent : le retour.
Les yeux sombres de Severus se plissèrent dangereusement, offensé d'être accusé, lui, de faire preuve d'un comportement puéril.
- Nous devons donc faire ce que Mr Potter est d'humeur à faire ?
Harry laissa échapper un soupir las et il se détacha complètement de son amant. Il était fier de lui, il arrivait à faire preuve d'un semblant de calme alors qu'en d'autres occasions, il aurait poursuivi leur échange venimeux. Severus avait décidément une influence très serpentarde sur lui.
- J'ai pas envie qu'on se dispute la veille de mon départ.
A ces mots, il se rendit dans leur chambre dans laquelle il resta quelques minutes avant d'en ressortir, un sac de voyage flottant derrière lui, son balai réduit fixé dessus. Il avait fini de le préparer à l'avance, espérant que Severus et lui auraient ainsi tout le temps de se réconcilier sur l'oreiller avant qu'il parte. Répondant à la question informulée du maître de potions, il annonça tranquillement :
- Je vais directement chez Ron. De toute façon, c'est de chez lui qu'on doit prendre le Portoloin demain. Bonne soirée.
Il avança jusque dans l'âtre de leur cheminée, calant son sac entre ses pieds et prit une poignée de poudre de Cheminette entre ses doigts. Un Severus clairement frustré lui faisait face, n'ayant même plus l'envie de paraître impassible.
- Ça ne te ressemble pas de fuir, Potter.
Harry ne répondit rien mais le sourire qu'il esquissa alors qu'il disparaissait dans un nuage poussiéreux suffit à envoyer un frisson dans l'échine du Serpentard. Il connaissait trop bien ce sourire. C'était celui qui signifiait que Potter ne fuyait pas mais qu'il se repliait stratégiquement pour préparer une contre-attaque qui serait de mauvais augure pour les convictions de Severus. Et pour ses heures de sommeil également.
Mais il était connu pour sa maîtrise de soi et il se prépara donc une tasse de thé, calme et serein. Jusqu'à ce qu'un nouveau frisson le parcoure à la pensée de ce que lui réservait Potter. Ce n'était pas un frisson de peur, d'horreur ou même de froid.
De l'impatience. Severus se brûla la langue avec sa gorgée.
Foutu chevelu de Gryffondor écervelé.
•-•-•
- Severus.
-...Hmm ?
Un bâillement peu élégant traversa ses lèvres alors qu'il se tournait vers la voix qui avait prononcé son nom. Une bouche glissa tout contre sa gorge et une odeur de chocolat et de menthe poivrée envahit ses narines.
- Quelle cruauté, dormir nu alors que je ne suis pas là pour en profiter.
L'homme ouvrit paresseusement les yeux en réalisant que c'était le vrai Potter face à lui, et non pas un Potter de Rêve, comme il appelait les répliques de son amant qui venaient lui faire subir les pires outrages dans ses rêves érotiques. Profitant de l'excuse d'être à moitié endormi, il agrippa fermement la taille de Harry et l'attira presque entièrement dans le lit. Un petit rire lui répondit et la masse chaude desserra son étreinte.
- Ne me tente pas, je dois y aller.
Il n'eut pas le temps de grogner sa désapprobation car une bouche fraîche prit possession de la sienne, le laissant pantelant et essoufflé. Une main s'égara entre ses cuisses, juste assez pour l'agacer et pas assez pour lui permettre d'en réclamer plus d'un mouvement de hanches.
- Il y a une surprise pour toi dans le salon. Sois sage en mon absence.
Severus n'apprécia pas du tout le sourire ni l'étincelle calculatrice dans le regard émeraude qui le dévorait littéralement. Harry quitta la pièce après une dernière caresse frustrante, s'échappant avant que son amant n'ait l'idée d'attraper sa baguette pour lui faire avouer quel mauvais tour il lui avait réservé.
- Potter, reviens ici tout de suite !
Seul le bruit caractéristique de l'usage de la cheminée magique lui répondit et il se laissa tomber lourdement contre les oreillers. Un soupir contrarié lui échappa alors qu'il réalisait qu'il n'était presque plus fâché contre son imbécile d'amant.
Il avisa la petite tente formée par son sexe excité sous les draps. Traître.
Ce n'est qu'en sortant de sa douche brûlante-il n'allait pas faire le plaisir à Potter de prendre une douche glacée- que Severus se souvint qu'une surprise l'attendait. Il enroula une serviette autour de sa taille, redoutant le pire. Harry avait un réel don pour allumer des choses ardentes en lui. Mais cette fois-ci, il craignait que les incongruités du Gryffondor ne réveillent sa colère et non son excitation.
Il boutonna distraitement sa robe noire repassée à la perfection. Son esprit vagabondait contre son gré pour tenter d'anticiper la chose qui l'attendait dans le salon. Des fleurs ? Non, son amant n'était pas suicidaire. Un animal ? Non, Harry savait bien qu'il était la seule créature poilue et désobéissante que Severus tolérerait dans cet appartement. Une fois son col boutonné, il n'eut plus d'excuse pour retarder le moment de la découverte.
Il emprunta un peu de courage gryffondorien qui traînait dans un coin de la chambre-comme la plupart des affaires de Potter d'ailleurs- et franchit la porte du salon. Sa bouche s'entrouvrit et il manqua de s'étaler par terre en se prenant le pied dans un coin recourbé de ce foutu tapis persan.
- PAR LES COUILLES DE MERLIN !
- Quel langage, Monsieur Snape ! Les avez-vous déjà vues au moins ?
Il accorda à peine un regard à la petite fée agaçante qui ornait le cadran de leur horloge murale. Elle n'était censée se manifester que pour chanter à certaines heures de la journée mais elle le faisait quand ça lui plaisait, juste pour énerver le professeur de potions. Cadeau de Molly Weasley. De ce fait, Harry l'avait empêché de réduire l'horloge en petit bois pour le feu la première fois que la fée avait osé lui recommander un shampooing pour cheveux gras.
Mais à l'heure actuelle, Severus n'en avait rien à faire de ses cheveux, du shampooing ou de la fée qui gloussait bruyamment en observant sa...hum, surprise. En fait si, il en avait quelque chose à faire. D'un mouvement de la baguette, il retourna l'horloge face contre le mur, ignorant les protestations étouffées de son habitante.
- Monsieur Snape ! Si vous croyez que c'est la première fois que je vois un p...
Un sort de silence vint compléter le tout et la petite fée ne put jamais finir son mot en P. Il y en avait beaucoup trop de proférés en ce moment sous ce toit et aucun n'avait de rapport avec le joli mot potion.
Là. Maintenant Severus était libre de se focaliser pleinement sur la chose face à lui. Il se couvrit les yeux d'une main et s'en voulut de laisser échapper un petit rire. Cet imbécile de Gryffondor. Toujours plein de ressources quand il s'agissait de le troubler. Il se recula de quelques pas pour admirer pleinement son cadeau, le contournant pour l'observer sous tous les angles.
Il ne put s'empêcher de humer le délicieux parfum qui s'en dégageait. Foutu Potter qui connaissait si bien ses faiblesses. Le peu qu'il laissait entrevoir du moins.
Face à lui se trouvait une statue à l'effigie de Harry Potter Le-Garçon-Qui-A-Survécu-Et-Qui-Est-Maintenant-Un-Homme-Qui-Ne-Va-Pas-Tarder-A-Cesser-De-Survivre. Et pas n'importe quel type de statue. En chocolat. En putain de chocolat. Ça ne lui ressemblait pas de parler ainsi, même mentalement, mais il n'y avait pas de mot poli pour désigner ce coup bas.
Les détails étaient saisissants. Severus fit plusieurs fois le tour de la sculpture pour s'en assurer. Même le fessier arborait avec arrogance cette adorable fossette. Ah oui. Parce qu'en plus d'être une statue en chocolat de Potter, il fallait que ce soit un nu. Évidemment, comme si Severus n'avait pas déjà assez de mal à gérer une situation à la fois.
Néanmoins, l'homme retrouva vite son air renfrogné quand il remarqua, sculpté dans le délicieux chocolat, le petit sourire conquérant qu'aimait arborer son amant quand il le faisait succomber à ses avances. Sans oublier le fait que Harry n'avait pas hésité à rallonger son sexe de quelques- de beaucoup même!- centimètres sur la statue. Avait-il sauté dans un moule pour obtenir quelque chose d'aussi parfait, et frustrant, à lui offrir ?
Harry Potter et le chocolat. Les deux péchés tout sauf mignons de sa vie. Deux choses qui, à trop forte dose, étaient nuisibles pour sa santé. Et il avait devant lui la pire tentation qui soit pour tester les limites de son adoration pour le chocolat -et non pour ce fourbe de Potter.
Il tendit la main vers la joue lisse et si réaliste, le bout de ses doigts sur le point d'effleurer la pommette bombée mais il se ravisa juste à temps. Où était donc passé son bon sens ? Il était en train de tomber dans la piège de Harry ! Ce traître espérait rentrer dans une semaine et trouver une statue dévorée et un maître de potions honteusement gourmand. Eh bien, Severus ne lui ferait pas ce plaisir. Mais ça sentait si bon. Si proche. Si Harry. Non !
Avec un effort héroïque, il se détourna de la statue et se dirigea vers la cheminée, reliée à celle de ses appartements à Poudlard. Il disparut dans l'âtre, non sans un dernier regard plein d'envie au Harry en chocolat qui lui souriait toujours de la même façon.
Severus était vraiment fier de lui. Pas une seule fois dans la journée il n'avait pensé à ce qui l'attendait chez lui. Bon, il avait pris la décision facile de rester toute la semaine dans ses appartements à l'école de magie. Non ce n'était pas lâche, c'était judicieux. Et plus sûr aussi. Il ne se reconnaissait plus quand du chocolat était en jeu.
Il était tard quand il termina la correction d'une pile phénoménale de copies. Les BUSES étaient proches et il donnait des interrogations surprises à tour de bras. La contrepartie était qu'il devait ensuite les corriger durant des heures. Des heures médiocres. Il se laissa doucement aller dans son fauteuil. Un sourire fugace étira ses lèvres en songeant que si Harry avait été là, cela ferait des heures qu'il serait venu l'embêter pour réclamer qu'il arrête son boulot ennuyeux et qu'il s'occupe de lui. Le Gryffondor était pire qu'un chat.
Mais son imbécile d'amant n'était pas là. C'est vrai, mais à la maison, il y a quelque chose qui lui ressemble beaucoup. Une voix qui ressemblait un peu trop à celle du Survivant-Qui-N'avait-Plus-Qu'une-Semaine-Pour-Profiter-D'avoir-Survécu tentait de faire flancher ses convictions. Il était presque minuit. Mais. Car oui, il y avait un mais. Il avait fait chaud toute la journée, à tous les coups cette fichue sculpture avait dû commencer à fondre sur leur beau tapis persan. D'une valeur inestimable. Il devait s'assurer qu'il n'était pas tâché.
Il rangea distraitement ses copies et en un coup de poudre, il était à nouveau chez lui. Il alluma distraitement la lumière et soupira en voyant que la statue n'avait pas été endommagée par la chaleur. Elle se tenait intacte dans sa glorieuse nudité.
Fixant sa baguette dans sa main, il se traita mentalement d'idiot. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Il n'avait qu'à la faire disparaître ou la réduire lui-même en flaque de chocolat. Finies les contrariétés ainsi que la tentation !
- Signa Evanesca.
Un nuage sombre se forma autour de la statue avant d'être dissipé presque aussitôt sous les sourcils froncés de Severus. De fines lettres dorées se gravèrent magiquement dans le torse finement dessiné : « Voyons, Severus. Où sont donc passées tes bonnes manières ? On ne renvoie pas un cadeau. »
Le maître des potions releva le menton avec défi et prit d'assaut la statue avec une bonne dizaine de sorts. Déformation, chaleur, segmentation, réduction, lévitation. N'importe quoi qui pourrait l'en débarrasser ou la diminuer mais à chaque fois, un nouveau message mordant s'affichait sur le torse. Il avait l'impression d'être des années en arrière, face à cette fichue Carte du Maraudeur. Harry lui donnait l'impression d'être prévisible et il détestait cela.
La magie ne marchait pas mais à mains nues, il devrait être capable de la déplacer, au moins pour la fourrer dans un placard. Ce n'est qu'une fois que ses paumes entrèrent en contact avec les hanches de la statue qu'il réalisa son erreur. Son nez se nicha naturellement contre le cou à l'odeur envoûtante et il se détesta quand sa langue pointa hors de ses lèvres.
La température de la sucrerie géante était parfaite, tout comme sa texture. A l'odeur, il reconnaissait un chocolat entre le noir et le lait, finement praliné. Peut-être y avait-il même des éclats de noisettes une fois que l'on y croquait. Ou un cœur de caramel liquide !
Un gémissement lui échappa et il recula vivement de l'objet de sa tentation. Il avait de sérieux problèmes. Mais au moins il l'admettait. Il se dirigea vers la cuisine et retourna tous les placards à la recherche de quelque chose-n'importe quoi- avec du chocolat dedans. Il trouva finalement des petits cœurs, il allait sérieusement tuer Potter à son retour, et il en glissa un dans sa bouche. Fade. Un second. Fade !
Il n'avait même pas goûté à ce Harry en chocolat et pourtant il savait que tout serait moins savoureux comparé à lui. Ça résumait bien sa vie depuis qu'il avait succombé pour le Gryffondor.
Il se rendit dans sa chambre, en évitant soigneusement le salon et se déshabilla pour se mettre au lit. Il se glissa entre les draps et mit un oreiller sur sa tête pour faire taire la petite voix dans sa tête qui lui susurrait que s'il ne faisait que lécher un peu la surface, Harry n'en saurait jamais rien.
Un jour était passé. Plus que six.
•-•-•
- Severus, vous vous sentez bien ? Je vous trouve pâle.
- Peut-être qu'une vingtaine d'années à se côtoyer quotidiennement ne vous a pas suffi pour comprendre qu'il s'agissait là de ma carnation naturelle, Minerva, grinça Severus, avec toute la cordialité dont il était capable à une heure aussi matinale. Donc très peu.
La Directrice entrouvrit les lèvres, clairement contrariée par la réponse sèche de son collègue. Alors qu'elle s'apprêtait à répliquer, elle croisa le regard bienveillant de Remus Lupin qui la priait silencieusement de ne pas poursuivre. Elle pinça les lèvres et se résigna à contrecœur, accordant son attention au Professeur Flitwick à sa gauche.
- Minerva s'enquérait simplement de ta santé, Severus, amorça le loup-garou et il changea prestement de sujet en avisant le regard noir de son collègue. Au fait, comment se porte Harry ?
- Il est toujours planté dans le salon, marmonna le maître de potions, perdu dans ses pensées.
- Pardon ? Je croyais que son équipe et lui étaient à Saint Louis pour rencontrer de nouveaux sponsors ?
- Oui, oui.
Remus n'était pas convaincu du fait que son collègue accordait réellement de l'attention à ses paroles :
- J'attends un enfant de Rusard.
- Hum hum.
- C'est merveilleux, n'est-ce pas ?
- Si tu le dis, oui. Bon, ce n'est pas que je n'apprécie pas ta compagnie mais si je veux perdre mon temps, je ferais tout aussi bien d'aller corriger des copies médiocres.
Il quitta la table de la Grande Salle dans son froissement de robes caractéristique. Remus l'imita quelques minutes plus tard. Avant de rejoindre ses étudiants, il avait une mission à remplir. Il regagna ses appartements et quelques secondes plus tard, une tête familière apparut dans l'âtre de sa cheminée.
- Alors, Remus ? Qu'est-ce qu'il a dit ?
- Bonjour Harry. Moi aussi, je suis ravi de te voir.
- Remuuuus !
- Il est à bout. A en juger par ses cernes, je dirais qu'il n'a pas vraiment dormi depuis au moins deux jours.
- Oui mais il n'a toujours pas cédé. Fichu Serpentard, il est plus coriace que prévu. Il va falloir que je...
Harry s'était perdu dans un baragouinage destiné à lui seul et Remus en profita pour lui annoncer également la bonne nouvelle :
- J'attends un enfant de Rusard.
- D'accord. Bon Remus, je dois te laisser, on m'attend. Merci de ton aide !
- Mais je t'en prie.
Le loup-garou secoua la tête avec amusement et il avait la main sur la poignée de la porte de ses appartements quand la cheminée se ralluma brusquement. La voix de Harry monta dans des aigus insoupçonnés :
-...QUOI ? Un enfant de...de...De qui !?
Seul un puissant éclat de rire lui répondit et Remus offrit un clin d'œil complice à son protégé.
- Ça me laissera toujours un peu perplexe mais vous vous êtes vraiment trouvés Severus et toi.
Malgré les crépitements des flammes, il perçut l'air embarrassé de Harry qui marmonna quelque chose pour masquer sa gêne. Il salua ensuite chaleureusement son mentor et disparut pour de bon cette fois-ci.
Remus, réalisant qu'il avait maintenant quelques minutes de retard, se hâta de quitter ses appartements. Il se retrouva soudain nez à nez avec Rusard qui patrouillait dans le couloir. Un sourire grand jusqu'aux oreilles, il lui annonça :
- Félicitations à nous deux, Argus !
Il trottina ensuite tranquillement jusqu'à sa salle de classe, laissant derrière lui un Rusard bouche-bée qui marmonna à Miss Teigne que cette école de fous le rendrait bientôt fou lui aussi.
•-•-•
Deux nuits.
Deux nuits tourmentées, emplies de carrés de chocolat munis d'une paire d'yeux verts le poursuivant en susurrant 'Lèche-moi ! Lèche-moi !'. Alors oui, Severus Snape était à bout.
On arrivait officiellement à la fin du troisième jour depuis le départ de Harry et la statue était restée intacte. Mais à quel prix ? Sa santé mentale apparemment. Marmonnant un sort pour savoir l'heure, de fines volutes lumineuses s'élevèrent de sa baguette et formèrent deux heures du matin. Ses yeux étaient grand ouverts et son estomac grondait. Il n'avait rien avalé depuis son maigre repas du midi. Il ne voulait qu'une chose.
Quelque chose se brisa en lui, peut-être sa volonté ou peut-être son entêtement. Le fait est qu'il repoussa les draps de son lit et se dirigea vers le salon d'un pas déterminé. Il enjamba distraitement l'accroc formé par le tapis persan. La statue semblait l'attendre, cet éternel sourire aux lèvres.
Rageusement, Severus entoura le cou parfumé de ses deux mains, comme pour essayer de le briser sous sa poigne. Mais une fois en contact avec le chocolat, il ne fut plus que douceur et ronronnements.
- Va en enfer, Potter.
Sa langue rencontra enfin la surface soyeuse et il laissa échapper un gémissement de pure extase. Sa bouche se plaqua contre la gorge de la statue et il se maintint à ses épaules pour la suçoter avec gourmandise.
Inconsciemment, l'une de ses mains descendit le long du torse, le gratifiant d'une large griffure. Haletant presque, ses dents vinrent croquer le lobe d'une oreille qu'il laissa fondre contre son palais, les yeux mi-clos.
Au bout de quelques minutes, la gorge chocolatée fut ravagée par des coups de dents et de langue. Particulièrement un endroit juste sous le menton qui n'était plus que chocolat fondu.
Severus se laissa glisser paresseusement sur le tapis confortable, croquant dans une cuisse musclée au passage, avant de sentir ses yeux se clore, sans même remarquer que les endroits abîmés par sa gourmandise étaient redevenus parfaitement intacts.
•-•-•
- Harry, on est presque en été.
- Hum ?
- Je sais qu'à Londres ça veut pas dire grand-chose mais ici il fait une chaleur d'enfer.
Harry haussa un sourcil interrogatif pour demander à son meilleur ami où il voulait en venir. S'il souhaitait rester à Saint-Louis pour devenir présentateur météo, lui, en tant que meilleur ami, ne se permettrait jamais de s'y opposer. Ron leva les yeux au ciel en le voyant faire ça. Voilà où cela menait de vivre avec un Serpentard, et particulièrement un Snape. Il vous apprenait l'art de hausser les sourcils de 365 façons différentes.
- Ce que je veux dire, c'est que le col roulé et l'écharpe c'est pas indispensable.
- J'y peux rien, j'ai froid.
Le rouquin haussa deux sourcils sceptiques -lui aussi pouvait jouer à ça- en voyant le front presque en sueur de Harry, pas convaincu de sa frilosité. Son ami soupira légèrement et il déroula l'épaisse écharpe, laissant sa gorge respirer. Il laissa surtout apparaître une bonne partie des marques qui ornaient son cou.
Ron laissé échapper un 'Oh' éloquent et se passa une main gênée dans les cheveux.
- Tu sais mec, tu vas sûrement halluciner de m'entendre dire ça mais...
Il releva ses yeux bleus et concernés pour croiser ceux de son meilleur ami.
- Je pense pas que tu devrais faire ça. Même si c'est Snape et que t'es sans doute lassé de laver ses fringues déguisé en elfe de maison, tu devrais arrêter ça proprement.
-...De quoi est-ce que tu parles, Ron ?
- J'veux dire, s'il l'apprend, il te changera sûrement en quelque chose d'affreux. Sûrement en bouton sur la joue de Rusard ou autre chose du même genre.
Harry esquissa une grimace de dégoût en visualisant la scène évoquée par Ron puis il fit un mouvement blasé de la main.
- Il ne fera rien de tout ça. Je ne suis pas en train de le tromper, Ron.
- Tu penses peut-être que je suis suffisamment naïf pour croire que ce sont des piqûres de m...
- Non non.
Le brun soupira et décida qu'il serait plus simple de tout lui raconter en détails. A la fin de ses explications, ses joues étaient légèrement rouges d'embarras et les yeux de Ron grands ouverts.
- Tu veux dire que là en ce moment même…?
- Ouais.
- A n'importe quel moment, ça...?
- Ouais.
- Y a pas d'alarme ni rien ?
- Nan.
Le rouquin secoua la tête, encore un peu incrédule. Il croisa les bras sur son torse et plissa dangereusement les yeux :
- Qui es-tu, Serpentard et qu'as-tu fait de mon meilleur pote ?
Un éclat de rire lui répondit et Harry prit une voix froide et glauque pour susurrer :
- Tu ne le retrouveras jamais, il est enfoui sous des montagnes de chocolat.
Ils se mirent à rire stupidement puis s'empressèrent de se changer pour enfiler leurs tenues de Quidditch. S'admirant brièvement dans la glace, Harry esquissa un sourire vainqueur en voyant son cou marqué.
Par les soins de Severus.
•-•-•
Le lendemain, c'est un Severus pressé qui quitta Poudlard une fois les cours terminés. Toute la journée, il n'avait pensé qu'à ça. A l'heure du déjeuner, il s'était difficilement retenu de rejoindre son appartement. Mais au fond de lui, il savait qu'il n'assumerait sa gourmandise qu'une fois la nuit tombée. Ça ne lui ressemblait pas de laisser sa maîtrise être ainsi ébranlée.
Severus arriva donc directement dans le salon, face à l'objet de ses torturantes et honnies pensées. Heureusement, il n'était pas-pas encore?- atteint au point de parler à la statue, pour lui dire 'Je suis rentré !' ou bien 'Comment était ta journée ?'.
Non, ces choses-là il voulait les destiner au vrai Harry. Il déboutonna sa robe et la jeta distraitement sur un fauteuil, ce qui n'était définitivement pas dans ses habitudes. Il s'approcha de la statue pour l'observer à nouveau, un air perplexe sur le visage.
Au réveil, il avait été surpris et même émerveillé, bien qu'il préférerait s'étouffer avec une touffe de poils de loup-garou plutôt que de l'avouer. En effet, la silhouette en chocolat s'était comme régénérée. Tous les endroits ravagés par ses soins la nuit dernière étaient de nouveau intacts. Depuis combien de temps son imbécile d'amant avait-il prévu de lui offrir ça ?
Le maître de potions devait bien reconnaître qu'il admirait la façon qu'avait Harry de le forcer à apprécier son cadeau. Il oubliait parfois qu'avant d'être son entêté compagnon, il était avant tout le sorcier le plus puissant de sa génération.
'Listen to your heart, when he's calling for you. Listen to your heart, there's nothing else you can dooooo...'
Severus sursauta en entendant cette chanson agaçante et geignarde retentir de nulle part. La musique était accompagnée d'une vibration, lui indiquant que la source du son venait du buffet derrière lui. Il avait presque oublié l'existence de cet étrange objet. Un téléphone portable. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait plus été en contact avec le monde Moldu, il ignorait comment l'utiliser. Harry lui avait seulement dit d'appuyer sur le petit symbole vert si le portable se mettait à sonner.
L'homme le prit dans sa main avec une légère méfiance. Sur l'écran lumineux s'affichait les mots 'Harry chéri' sous une photo d'un Harry penché au-dessus du visage endormi de Severus arborant une…une moustache ?! Quand était-ce arrivé ? Il grinça des dents, agacé puis sourit malgré lui. Fichu Gryffondor. Il chassa tout amusement éventuel dans sa voix avant de décrocher et d'approcher le téléphone de son oreille.
- Allô ? Severus ?
- Lui-même.
La voix de Harry grésillait légèrement, sans doute l'effet de la distance, mais malgré son apparente froideur, Severus était vraiment heureux de l'entendre.
- Tu t'es souvenu comment décrocher, je suis content.
- Serais-tu en train de porter atteinte à mon intelligence ?
- Je n'oserais jamais.
L'ironie typique de son Gryffondor était clairement perceptible dans le ton de sa voix mais le maître de potions se surprit à sourire à nouveau. Sourire qui s'effaça immédiatement quand il réalisa que son fourbe d'amant appelait sans aucun doute pour savoir quel effet avait eu son cadeau. Ils pouvaient être deux à jouer à ce jeu-là. Réalisait-il seulement que son adversaire était un Serpentard ?
- Qu'est-ce que tu veux ? Tu ne devrais pas être occupé avec les sponsors ? A moins que quelqu'un ait enfin réalisé que votre talent à Weasley et toi n'était rien d'autre qu'un habile tour de passe-passe ?
- Haha, non. Il est encore tôt ici. Je suis très attendu figure-toi.
Toute fausse prétention quitta la voix de Harry quand il souffla doucement :
- Mais je voulais entendre ta voix.
Le cœur de Severus manqua un battement et il déglutit en silence comme pour chasser l'envie de lui répondre que lui aussi voulait entendre sa voix. Les Gryffondors et leur fichu romantisme. C'était pour cela qu'ils se parlaient au téléphone au lieu d'utiliser simplement le système des cheminées. Parce que c'était plus romantique, selon Harry. A vrai dire, le Serpentard était content que son amant ne puisse par le voir en cet instant.
Ainsi, il put se racler la gorge et répondre avec une nonchalance presque parfaite :
- Eh bien c'est chose faite.
- Quelle froideur, tu me brises le cœur ! Sinon...Tout va bien à la maison ?
Nous y voilà. Harry dévoilait enfin sa perfidie, masquée jusque-là par des paroles dégoulinantes de mièvrerie. Le courage des lions, hein ? A d'autres. Il n'osait même pas poser la question fatidique à Severus. 'Est-ce que tu as déjà fait joujou avec mon corps en chocolat ?' Pas que l'homme y aurait répondu honnêtement.
- Aucun de tes vêtements ne traîne par terre, j'ai beaucoup plus d'espace dans la baignoire et cette fichue horloge est enfin muette. Que demander de mieux ?
- Qu'est-ce que tu as fait à Miss Lansbury ? Si tu as endommagé l'horloge, Molly me tuera ! Et elle nous en offrira une encore plus bruyante, tu le sais.
Severus renifla avec mépris à l'entente de ce qui les menaçait mais il prit mentalement note d'ôter le sortilège avant le retour de Harry.
- Est-on réellement en train de perdre du temps à débattre du sort d'une fée aussi agaçante qu'obsolète ?
- C'est vrai qu'on y gagnerait à parler...d'autre chose.
Nous y revoilà. Cette fois, Severus se tourna vers la statue dans son éternelle glorieuse nudité chocolatée. En quelques pas, il se retrouva face à elle et glissa son index entre ses propres lèvres pour l'humecter. Son doigt légèrement humide retraça la courbe de la joue sucrée, descendant le long du cou pour s'arrêter sur un téton qu'il pinça avec frustration.
- Et de quoi devrait-on parler ? Demanda-t-il en suçant son doigt sans émettre le moindre bruit qui trahirait ses activités.
- Je...Je ne sais pas. Les cours se passent bien ?
Severus leva les yeux au ciel avec agacement. Harry évitait encore une fois de le questionner directement sur son cadeau. Presque inconsciemment, la main du maître de potions s'égara sur le ventre en chocolat, jouant un instant avec le nombril et après une seconde d'hésitation, ses doigts effleurèrent le sexe en chocolat.
- Médiocrité habituelle. Oh, il y a Lupin. Je n'ai pas écouté ce qu'il disait mais j'ai retenu le nom de Rusard. J'ignorais que les mœurs des loups-garous pouvaient être à ce point déviantes.
- O-oui. Il porte son enfant ou quelque chose du genre..., répondit Harry, la voix étrangement rauque, comme essoufflé.
Sous le choc, Severus referma sa prise sur la verge douce, son index en parcourant la longueur.
- Comment ?!
- Severus, je-je dois y aller. Ça devient dur pour moi...J'veux dire, on m'appelle, on m'attend, on me cherche. Voilà Ron, j'y vais, je t'aime !
Le Serpentard n'eut pas le temps d'ajouter quelque chose, pas même un commentaire désobligeant. Ce qui était frustrant. Un désagréable 'bip bip' résonnait maintenant contre son oreille et il appuya au hasard sur l'écran tactile pour faire taire l'objet.
Il n'eut pas le temps de pester contre Harry car une chose attira son attention. Toute son attention. Entre ses doigts se trouvait toujours le pénis en chocolat. Sauf qu'il était à présent en érection. Il écarquilla les yeux et ne put s'empêcher d'en parcourir toute la longueur mais cette fois du bas vers le haut. Potter. Il ne lui avait pas seulement offert une friandise grandeur nature à son effigie.
Il lui avait offert un sex-toy.
•-•-•
« Harry Potter n'est plus à prendre ! »
« Le héros du monde sorcier aurait-il enfin trouvé l'amour ? »
« Une aventure à Saint-Louis pour le champion de Quidditch ! L'herbe est donc bien plus verte ailleurs ? »
S'il y a une chose qui pouvait être qualifiée de verte, c'était le visage de Severus Snape en lisant les gros titres de ces torchons qu'il ne lisait habituellement pas. Mais ce jour-là, il n'avait pas pu y échapper dans la Grande Salle. Tout le monde ne parlait que de cela.
Les photos qui s'étalaient en première page des journaux étaient toutes plus ou moins les mêmes. Elles ne montraient pas le Survivant en présence du fameux 'amour de sa vie' mais on pouvait clairement voir Harry Potter, héros du monde sorcier de son état en train de se masquer le cou avec une écharpe, le front clairement en sueur.
Sous cette écharpe, il était difficile de ne pas voir les marques sur son cou. On aurait pu croire à des hématomes mais les journalistes étaient parvenus à une toute autre conclusion.
Des suçons.
Pourquoi ne les avait-il pas dissimulés s'il ne voulait pas qu'ils soient vus était la question sur toutes les lèvres.
A moins bien sûr de vouloir étaler au monde entier qu'il vivait une folle aventure pleine de passion avec une quelconque beauté louisianaise. Severus, avait arraché la Gazette du Sorcier des mains d'un jeune première année terrorisé, ne prenant même pas la peine de vérifier qu'il ne s'agissait pas de quelqu'un de sa maison.
Au point où il en était, il aurait pu s'agir du prochain puissant mage noir prêt à répandre la terreur sur le monde qu'il l'aurait plaqué au sol pour arracher le papier entre ses mains en voyant le visage de son amant sur la couverture. Oh, le voir étalé sur toutes les premières pages était loin d'être chose rare. Mais c'était rarement pour des histoires personnelles.
Il faut dire que la seule histoire personnelle qu'il entretenait depuis plusieurs années se déroulait avec Severus. Et qu'ils n'avaient pas souhaité étaler ça publiquement, enfin, Severus ne l'avait pas souhaité. Son nom n'était pas tout à fait synonyme de confiance, même après les événements de la fin de la guerre, sans oublier ces vingt dernières années passées à essayer de s'amender de sa trahison envers le monde sorcier, envers sa meilleure amie, Lily.
Mais là n'était pas la question.
La question était bien plus dangereuse. La simple pensée que Harry ait pu se laisser toucher par quelqu'un d'autre le faisait fulminer, faisait ressurgir en lui ses plus noirs instincts.
Il lissa un peu le journal qu'il serrait tellement fort qu'il n'était maintenant plus qu'un éventail froissé. Puis son regard se posa à nouveau sur l'image de son amant en train de remonter son écharpe pour dissimuler les marques de passion sur son cou.
Et Severus sentit le papier brûler entre ses doigts jusqu'à n'être plus qu'un tas de cendres.
Il voulait une explication. Tout de suite.
Et en même temps, il ne voulait pas le voir. Jamais.
Derrière lui, il ne remarqua pas deux yeux bruns et inquiets.
A suivre.
*Spéciale dédicace à Dracula, Hôtel Transylvania.
Comment ça, j'aime bien finir mes chapitres sur un pseudo-suspense qui implique des yeux qui épient les gens ?
En tout cas j'espère que cette première partie vous aura plu !
Je m'excuse d'avance si des fautes traînent encore dans ce chapitre, j'ai fait de mon mieux pour les en chasser (en vrai je mangeais du kinder).
N'hésitez pas à me laisser une review pour donner votre avis ou même juste pour me dire à quelle effigie vous aimeriez avoir une statue-sex-toy en chocolat !
A la semaine prochaine, sans faute ! (tout est écrit, parole de scout)
Koibi