Dernier chapitre
Pavé à la fin, là je vous laisse lire
Bonne lecture
Chapitre écrit en écoutant : « My way » par Seth MacFarlane
Chapitre 21 :
- Maïa ! Altaïr ! Isida ! Veuillez descendre maintenant !
Une grande cavalcade se fit entendre à l'étage. Et ce furent trois enfants surexcités qui apparurent en haut de l'escalier pour dévaler les marches, faisant fi du danger.
- Et sans courir ! rajouta Lucius. Avez-vous déjà tout oublié de votre éducation ?
- Désolée papa, nous ne recommencerons pas, c'est promis.
Maïa fit ses yeux doux qui marchaient à chaque fois. A dix ans elle avait très bien compris comment manipuler ses parents, voire tout son entourage. Elle avait un vrai visage de poupée et avait bien appris à manier les mots ainsi que l'intonation. Elle était très futée et comprenait rapidement, sachant aussi fouiner et chercher les réponses par elle-même. Sa magie s'était aussi fortement développée et il avait été compliqué de la calmer. Mais elle usait surtout de ses talents pour défendre son frère et sa sœur.
Altaïr était le deuxième né. Il était plus discret et un peu plus retors. Il était plus ressemblant à Lucius en ce point là. Outre ses cheveux blonds, coupés courts, avec des mèches totalement indomptables. Il était le champion des bêtises en tout genre même s'il faisait tout de manière réfléchie par ailleurs. Quand il agissait, il savait très bien ce qu'il faisait, que ce soit dangereux ou pas, ou même interdit. Il faisait juste ce qu'il voulait, quand il le voulait. Il aimait dessiner, un peu partout et sur tous les supports possibles. Il avait fallu recouvrir les murs à plusieurs reprises et effacer les dessins sur les livres de la bibliothèque. Pièce dont Altaïr avait été pendant plusieurs mois totalement exclus.
Isida était la plus jeune. Elle n'avait que six ans et suivait ses aînés comme leur ombre. Surtout sa grande sœur qu'elle idolâtrait. Harry avait eu une grossesse difficile pour elle. Plus encore que les deux autres. Et il avait manqué de la perdre à plusieurs reprises, risquant sa vie. Fowler avait voulu le faire avorter de force, Lucius l'en avait empêché. Dès le sixième mois Harry avait ressenti de violentes douleurs. Si une chute dans l'escalier l'avait condamné au lit pendant quelques semaines alors qu'il attendait Maïa, là Isida l'avait forcé à y rester plusieurs Lucius n'avait pas montré son inquiétude, il n'avait pas été tranquille du tout. Il avait souvent fait appel à Severus, au grand dam de celui-ci car il devait gérer la grossesse de son propre compagnon. Maïa et Altaïr avaient aussi eu peur pour leur papa et passaient beaucoup de leur temps dans la chambre parentale. Maïa avait même décidé de lire des livres pour enfant à Harry pour lui faire passer le temps.
Après ça Lucius avait pris ses précautions pour que plus jamais Harry ne puisse porter d'enfant. Il était hors de question que son mari meure. Et il avait entouré Harry de mille précautions. Le Gryffondor avait fini par exploser et ils s'étaient querellés à ce sujet. Plutôt violemment. Lucius avait fini par lâcher un peu la bride ou du moins il faisait ça plus discrètement. Harry n'était sûrement toujours pas au courant de la dizaine de sorts de protection jeté sur lui.
Isida était une enfant plutôt faible au début. Peut-être à cause de la grossesse. Cependant elle était une vraie tête brûlée et fonçait souvent au-devant des problèmes. Sa santé s'était nettement améliorée en grandissant et son entêtement aussi. Étant la dernière elle voulait aussi faire ses preuves.
C'était ces trois enfants, qui faisaient la fierté et l'inquiétude de leurs parents, qui étaient maintenant sagement les mains dans le dos, debout sur la dernière marche de l'escalier. Lucius les inspecta de haut en bas et rectifia quelques détails de leur tenue d'un geste de baguette.
- Vous êtes des Malfoys, essayez au moins de bien vous comporter. Surtout aujourd'hui.
Lucius essaya de se montrer sévère. Il le fallait bien, Harry était vraiment trop permissif avec les enfants. Cependant il avait appris de ses erreurs et s'était impliqué un peu plus dans l'éducation, passant beaucoup de temps en famille, organisant des sorties, allant jusqu'à lui même donner des leçons à ses enfants à la place de leur précepteur. Et les trois garnements lui rendaient bien.
- Tu vas pas les martyriser, intervint Harry qui venait d'arriver en haut des marches.
Il descendit à son tour et prit Isida dans ses bras. Il aimait l'avoir près de lui. Il échangea un baiser avec Lucius avant de continuer sa route.
- Tu sais qu'on va être en retard ? fit-il remarquer.
Lucius se retint de lui répondre. Parce qu'il était le seul à être totalement prêt, sa cape sur les épaules et les chaussures aux pieds. Il les suivit dans le couloir et d'un coup de baguette aida ses enfants à s'habiller tandis que Harry le faisait à la manière Moldue.
Puis ils sortirent tous et transplanèrent. Lucius avait Altaïr et Maïa avec lui pendant que Harry se chargeait d'Isida. Ils atterrirent devant le Square Grimmaud et frappèrent à la porte. C'est naturellement Sirius qui vint ouvrir et Harry ne put échapper au câlin de son parrain pour lui dire bonjour.
- Tu vas faire ça encore combien de temps ? s'enquit le Gryffondor.
- Aussi longtemps que j'en serais capable, ricana l'ancien maraudeur.
Il échangea les politesses d'usages avec Lucius. Les deux sorciers ne s'appréciaient pas plus qu'au début. Ils agissaient de manière un peu plus cordiale mais cela n'allait pas plus loin.
La famille Malfoy entra dans la vieille demeure un peu remise au goût du jour. Mélusine, la fille ainée de Severus et Sirius arriva en courant dans l'entrée. Avisant ses compagnons de jeux elle émit un petit cri de joie et prit Isida et Altaïr pa la main pour les entraîner avec elle, adressant un vague bonjour aux adultes, même à Harry qui était pourtant son parrain. Maïa suivit le mouvement, soucieuse de ne pas laisser les plus jeunes sans surveillance. Ils allèrent tous dans un coin du salon où il y avait déjà beaucoup de jouets étalés au sol, et Sélène.
Après avoir étudié les effets de la potion sur Harry, Severus avait amélioré sa recette avant de la commercialiser, rencontrant un énorme succès et faisant sa fortune. Sirius avait bien sûr testé à son tour la grossesse, avec heureusement moins de complications que son filleul. Mélusine était la première née et avait six ans elle aussi. Puis était venue Sélène, la deuxième qui fêtait ses quatre ans en ce jour.
Les autres invités arrivèrent d'ailleurs. Harry et Lucius n'avaient pas fait trois pas que la sonnette retentissait de nouveau. Remus, Tonks et leur fils Teddy, huit ans, qui entrèrent.
Remus avait gardé le poste à Poudlard, faisant taire toutes les rumeurs. Il avait même établi un record car personne n'avait gardé le poste douze ans comme lui. Treize si on rajoutait la troisième année de Harry.
Le loup-garou fut vraiment content de voir son ancien élève et ne put s'empêcher de le serrer dans ses bras. Et Harry se demandait vraiment pourquoi tout le monde voulait absolument lui faire des câlins. Il n'avait plus de problème avec le contact mais tout de même.
- Ah ça faisait bien trop longtemps ! s'exclama Remus.
- Quelques semaines tout au plus, dit Lucius avec dédain.
Remus ne releva pas. Ils étaient tous habitués depuis longtemps au caractère taciturne de l'aristocrate.
- En même temps, voir ton nom tous les jours sur mon nez, forcément je pense à toi souvent et du coup ça me paraît plus long.
- Tes manuels sont vraiment bons, renchérit Tonks. J'ai même vu des apprentis Auror en acheter.
Après avoir longuement réfléchi, Harry s'était dit que travailler au Ministère, même en tant qu'auror, n'était pas ce qu'il voulait faire. Et après avoir discuté avec Lucius il s'était rendu compte que la seule matière où il était vraiment doué était la Défense contre les forces du mal. Alors, s'inspirant des cours qu'il avait donnés lors de sa cinquième année, il s'était mis à rédiger des manuels à l'intention des adolescents. Puis, voyant qu'il aimait écrire, il avait enchaîné avec l'écriture de romans. Ce n'était pas encore de la grande littérature mais il commençait à se faire un nom dans le milieu.
Et puis comme ça il restait au manoir en compagnie de ses enfants. Il avait pris l'habitude d'écrire quand le précepteur venait s'occuper des trois petits sorciers. Ou quand Lucius prenait le relais. Il aimait se mettre dans la véranda avec un ordinateur portable qu'il avait acheté lui-même et qui rendait encore son mari perplexe malgré plusieurs tentatives sur l'appareil. Par contre ses enfants avaient vite apprivoisé l'ordinateur et s'en servaient volontiers. Il avait fallu les surveiller de près, surtout quand Maïa avait réussi à enlever le contrôle parental, assez facilement d'ailleurs, ce qui conforté Lucius dans son idée que ce n'était pas un appareil très fiable.
Harry fut interrompu dans ses souvenirs par Teddy qui lui sauta dans les bras. Son filleul était vraiment câlin avec tout le monde. C'était le seul, hormis son mari et ses enfants, qui pouvait se faire câliner autant par Harry.
- Parrain ! Trop bien !
- Oui je suis content moi aussi mais là tu m'arraches les bras.
Il reposa le petit sorcier pour s'accroupir à sa hauteur et le câliner un moment. Puis il l'envoya jouer avec les autres enfants. Tous s'entendaient bien et formaient un groupe très uni. Severus et Remus commençaient déjà à redouter le jour où tous seraient à Poudlard. Ils allaient sûrement faire tourner l'école en bourrique.
Maïa allait d'ailleurs faire son entrée en première année dans un mois. Lucius et Harry avaient débattu de la maison dans laquelle elle serait envoyée. Enfin le Gryffondor était persuadé qu'elle irait à Serpentard mais il aimait tatillonner son mari avec l'idée que cela pouvait être Gryffondor ou pire, Poufsouffle. Généralement Lucius se mettait à grogner que lui vivant, jamais un de ses enfants ne finirait dans la maison noir et or. Maïa s'était même mêlée à l'affaire en disant préférer Serdaigle. Lucius préférait maintenant éviter le sujet.
Les sorciers passèrent dans la salle à manger qui avait bien changé. Sirius avait déjà fait des rénovations quand il avait récupérer le manoir mais il était passé à la vitesse supérieure un an avant l'arrivée de Mélusine. Cela ressemblait bien plus à un manoir digne de la famille Black, une des plus grandes familles de Sang-Pur du monde sorcier. Sirius avait même demandé conseil à Lucius qui avait étonnamment accepté sans se faire prier.
Ils prirent place autour de la grande table en chêne. Les plats arrivèrent seuls depuis la cuisine. Kreattur n'était plus là depuis longtemps et Sirius n'avait jamais voulu le remplacer. Il n'avait jamais été friand de ses serviteurs fouineurs ou trop empressés. Sa magie lui suffisait amplement. Et Severus s'en passait volontiers.
Au début les conversations furent banales. La politique, l'école, l'éducation des enfants ainsi que leurs dernières bêtises. Harry raconta que Ron et Hermione se plaisaient en France avec leurs deux enfants, Rose et Hugo. Ils y avaient été envoyé pour le travail de Hermione et y vivaient depuis deux ans. Ils hésitaient même à revenir s'installer en Angleterre pour la scolarisation à Poudlard. Beauxbâtons avait apparemment de sérieux arguments.
La petite troupe d'enfants revint au moment du plat principal et ils se joignirent aux adultes. Isida se posa même sur les genoux de Harry sous le regard désapprobateur de Lucius qui ne put s'empêcher d'en faire la remarque à son mari :
- Je crois qu'elle est assez grande pour avoir sa propre place.
- Si elle le souhaite oui, mais on ne va pas la gronder aujourd'hui. C'est un jour de fête après tout.
Harry avait un grand sourire éclatant et regardait Lucius par en-dessous, la tête un peu inclinée. Il savait très bien que l'aristocrate n'y résistait pas. Et Isida, qui avait très bien compris ce qui se passait s'était jointe à son père et faisait le même regard suppliant.
Lucius n'eut d'autre choix que d'accepter. Severus, qui avait suivi l'affaire, étant assis à côté de Lucius, retint un petit rire. Et après on osait dire que les Serpentards étaient manipulateurs. En fait les Gryffondors étaient sûrement les pires.
Sélène aurait normalement dû être en bout de table, étant la reine du jour, cependant elle préféra se mettre aussi sur les genoux de son père Sirius.
La conversation fut alors plus joyeuse, les enfants parlant chacun leur tour de ce qu'ils avaient fait ou vu dernièrement. Sorties au zoo, cinéma, magasins ou même les leçons apprises, tout y passa. Maïa se mit même debout à un moment pour déclamer un poème de James Joyce. Elle en fut applaudie. Lucius ne put cacher son sentiment de fierté et avait relevé le menton. Harry lui donna une petite tape discrète sur la cuisse pour le ramener sur terre, ayant quand même un grand sourire lui aussi.
Teddy et Altaïr enchaînèrent avec une chanson qu'ils avaient écrite eux-mêmes pour l'anniversaire de leur amie. Sélène applaudit à tout rompre et leur demanda même de recommencer.
Et c'est aussi vite qu'ils étaient arrivés qu'ils repartirent, montant cette fois dans une des chambres. Les adultes passèrent alors au salon pour le thé. Severus et Lucius s'isolèrent un moment pour parler d'une affaire privée et Remus en profita pour se rapprocher de son louveteau, secondé par Sirius.
- Comment va Lucius ? Pas trop angoissé aujourd'hui ?
- Non pourquoi, il le serait ?
- Harry, tu sais très bien pourquoi. Et toi ? Tu n'as pas trop peur.
Oui Harry le savait très bien. Cela faisait dix ans depuis le procès de Draco. Son enfermement prenait fin en ce jour. Il allait être libre. Il serait certes encore un peu surveillé par les Aurors mais c'était tout. Imaginer que son ancien amant allait pouvoir se balader dans les rues, s'en prendre à lui, ou pire à ses enfants, l'avait tenu réveillé ces dernières nuits.
- Oui je vais bien, mentit Harry. Cela fait bien longtemps maintenant, je ne vois pas pourquoi Draco essaierait encore de s'en prendre à moi. Il a eu une conduite exemplaire les trois dernières années, il ne voudrait pas gâcher ça.
- Et Lucius ? Insista Remus.
- Son comportement n'a pas changé ces derniers jours. Il refuse que l'on parle de Draco depuis longtemps déjà. Tout ce que j'ai appris vient seulement de toi Sirius, et de tes contacts. Si ça se trouve il en sait plus mais ne veut pas partager avec moi. C'est toujours un problème, même après tout ce temps. Il y a encore plein de choses qu'il ne partage pas avec moi.
Harry poussa un profond soupir. Tout se passait tellement bien avec son mari. Il n'y avait que sur ce point où vraiment le Gryffondor n'en pouvait plus. Il savait que Lucius lui cachait encore plein de choses, sous prétexte de le protéger. L'aristocrate feignait de ne rien savoir à chaque fois que le sujet était abordé.
Mais déjà Lucius et Severus revenaient de leur conciliabule et ils repartirent tous sur un autre sujet de conversation. Harry ne put s'empêcher de jeter de fréquents coups d'œil à son mari. Savait-il quelque chose ? Etait-il inquiet ? Comme toujours en public, Lucius portait un masque indéchiffrable sur son visage. Même dans un aussi petit comité, avec des proches, il se laissait pas aller. S'il n'y avait eut que Severus et Sirius peut-être.
Harry se retrouva par hasard à côté de Tonks et en profita pour discuter vraiment avec elle. Il adorait la métamorphomage. Elle avait été le mentor de Ron aussi avant qu'il ne parte s'installer en France. Harry adorait quand elle lui parlait de ses entraînements avec son meilleur ami. Il était doué, intelligent mais aussi souvent maladroit et il lui était arrivé des situations assez cocasses. Tonks avait même profité de son pouvoir de métamorphose une fois pour faire croire au rouquin qu'il lui avait coloré la peau en vert et que c'était irréversible. Ron, paniqué avait mit de longues minutes avant de comprendre la blague. Apparemment cela avait fait rire tout le monde dans la salle d'entraînement.
Cette fois les deux sorciers parlèrent du prochain manuel de Harry, qui allait porter surtout sur les sortilèges de défense. Tonks lui donna quelques conseils et lui suggéra d'autres sorts moins connus. Harry fit apparaître plume et parchemin pour tout noter.
A l'heure du goûter les enfants réapparurent. Severus leur demanda à quoi ils avaient joué mais aucun des garnements ne voulut répondre. Ils se regardèrent juste en rigolant doucement. Les adultes n'insistèrent pas. Ce fut le moment du gâteau d'anniversaire et surtout des cadeaux. Sélène se rua dessus, sous le regard désapprobateur de Severus et celui amusé de Sirius. Cependant la petite sorcière n'oublia pas ses bonnes manières et après avoir ouvert un paquet elle allait remercier la personne qui le lui avait offert avant de retourner à son tas de présents. A peine avait-elle posé la main sur la cadeau offert par Harry que Isida, ne tenant plus, intervint :
- Celui-là c'est moi qui l'ai choisi ! Ouvre-vite !
Elle semblait plus excitée que son amie. Sélène déchira le papier d'un seul geste pour faire apparaître un assortiment de farces et attrapes estampillées Weasley et Weasley. Ils avaient fait une gamme spécialement pour les enfants. Moins puissantes que les autres mais tout aussi enquiquinantes. Severus adressa un regard de reproche à son ancien élève.
- Ce n'est pas moi, se défendit Harry. Isida ne m'a pas lâché tant que je n'avais pas acheté ça et elle disait non à tout le reste.
- Tu es un des sorciers les plus puissants du monde sorcier et tu te fais dicter ta conduite par ta fille cadette, répliqua Severus.
- Mais elle a eu du renfort ! Maïa et Altaïr on approuvé. Bon et j'avoue ils m'ont aussi harcelé pour avoir le même.
- Parce que du coup ils ont des trucs semblables au manoir ? Intervint Lucius.
- Surprise ? Tenta de plaisanter Harry.
Ils furent interrompus par Sélène qui avait foncé sur eux pour les remercier. Isida descendit de son siège pour lui expliquer en détail ce que contenait la boite et surtout lui donner des idées d'utilisation. Lucius remarqua qu'elles commençaient à regarder Ted et Altaïr du coin de l'œil. Ils allaient sûrement être les premières victimes des deux petites sorcières. L'aristocrate ne dit rien.
Ils partirent en début de soirée et fatalement Altaïr s'était retrouvé affublé de magnifiques cheveux verts suite à une farce des deux amies. Ted n'avait rien eu, sûrement grâce à ses capacités de Métamorphomage. Isida ne pouvait s'empêcher de pouffer de rire dès qu'elle regardait son frère.
Une fois arrivés au manoir, Isida fut prise à parti par son père, pendant que Harry rendait à son fils sa couleur de cheveux naturelle :
- Tu es fière de toi jeune fille ? Lui demanda Lucius.
- Non papa, répondit la petite sorcière d'une voix faible.
- Tu vas aller voir ton frère pour t'excuser puis tu resteras dans ta chambre jusqu'au dîner pour réfléchir. Seule.
- Tu ne crois pas que tu es trop dur ? Intervint Harry. Ce n'était qu'une blague d'enfant, il n'y a rien de grave.
- Qu'elle fasse ça aux autres, pas aux membres de sa famille.
- C'est seulement ça qui te gêne ?
Lucius ne répondit pas et donna toutes ses affaires à un elfe de maison. Harry fit signe à ses enfants de les laisser seuls. Les deux sorciers montèrent les escaliers en courant. Ils sentaient quand ce n'était pas le moment d'insister.
- Lucius, tu es sûr que tout va bien ? Demanda Harry.
- Bien sûr, pourquoi cela n'irait-il pas ?
- Cela fait dix ans…
Il n'eut pas besoin d'en dire plus, Lucius avait parfaitement compris. Puis il y pensait tellement ces derniers jours. C'était une véritable obsession. Il en avait parlé avec Severus durant la journée, espérant que celui-ci aurait une idée de la conduite à adopter.
- Lucius, tu ne peux pas faire comme si rien ne se passait. Et si tu as déjà fait quelque chose, tu me dois la vérité. Ne serait-ce que pour me rassurer.
- C'est vrai… Navré de l'avoir encore oublié.
Il prit son mari dans les bras et le serra contre lui. Même après tout ce temps il ne se lassait pas de le sentir contre lui. Il aurait aimé l'enfouir dans sa robe, le protégeant du monde extérieur, comme au tout début de leur relation. Il voulait pour lui une vie hors de tout danger, de toute souffrance.
- Je lui ai fait parvenir une enveloppe, chuchota l'aristocrate. Il y a quelques jours. Il y avait de l'argent dedans. Et un mot. Je lui ordonnais de se servir de ce don pour partir. Dans un pays étranger. Loin de nous. Il a de quoi se refaire une vie tranquille. Et dans ce cas je le laisserai tranquille.
- Tu penses qu'il va obéir ?
- Je l'espère… Je n'en sais rien. Severus pense que oui. Il a changé. Azkaban l'a fait plier. Et la mort de Narcissa l'a sûrement fait réfléchir.
- Espérons le.
Ils s'embrassèrent puis restèrent un moment en silence, les yeux fermés, le front collé. Puis Lucius reprit la parole :
- J'ai fait renforcer la sécurité au cas où. Je ferais tout pour vous protéger toi et nos enfants.
- Je sais.
Ils ne dirent mot un moment, savourant juste le fait d'être tous les deux. Puis Harry se dirigea vers l'escalier :
- Bon, je vais aller dire à Maïa et Altaïr de laisser leur sœur tranquille. Parce qu'à tous les coups ils sont encore dans sa chambre malgré ta punition.
- Oui je m'en doute aussi.
Lucius regarda son mari monter les marches. Il était toujours aussi beau. Peut-être même encore plus maintenant qu'il portait les cheveux longs tel un parfait aristocrate. Ses grossesses n'avaient pas trop altéré sa taille et il était toujours aussi sportif.
S'arrachant à sa contemplation, Lucius profita de son moment solitaire pour aller dans son bureau. Il n'y avait rien de nouveau, pas de hiboux, de courriers ou autre dépêche. Ce qui semblait être bon signe. Avec un peu de chance Draco était arrivé en Amérique, en Russie, en Australie, ou peu importe tant que c'était loin de l'Angleterre. Il n'y avait plus rien à craindre. Enfin, il garderait quand même les gardes du corps quelques jours de plus, pour être sûr.
Il se passa la main sur le visage. Il se sentait fatigué. Rufus pensait à prendre sa retraite. Et quelques rumeurs couraient que Lucius visait ce titre. Mais le principal concerné ne savait pas encore si cela l'intéressait. Cela le mettait presque trop en lumière, alors qu'il aimait faire des affaires dans l'ombre. Cependant il y avait un côté prestigieux à ce titre et ce serait l'achèvement d'une carrière. Puis s'il ne voulait pas du poste il devait trouver quelqu'un pour mettre à sa place. Quelqu'un qui soit de son côté ou de facile à manipuler.
Il avait déjà fort à faire au Ministère pour en plus se rajouter le problème de son ancien héritier. Harry semblait prendre ça mieux que lui. Ou les dernières années entouré de Serpentards l'avait définitivement forgé et il portait un masque en permanence.
Lucius laissa tomber cette idée. Harry restait Harry. Il disait ce qu'il pensait, faisait ce qu'il voulait et surtout ne se gênait plus pour afficher ses émotions, bonnes comme mauvaises. Cela pouvait être charmant, comme l'amour qui s'affichait dans ses yeux verts quand il regardait son mari, ou grinçant quand par exemple il voyait quelqu'un qu'il ne supportait vraiment pas. Son visage était un vrai tableau où se peignaient les émotions les plus diverses. Lucius ne se lassait pas de ce spectacle.
Un cri d'enfant le sortit de ses pensées. Il retourna dans le couloir pour y trouver Harry en train de descendre des escaliers, Altaïr en pleurs dans les bras. Le petit sorcier était maintenant affublé de deux énormes oreilles d'âne. L'aristocrate n'eut pas le temps de poser de questions :
- Farces et attrapes des jumeaux. Il a voulu piéger sa sœur et ça s'est retourné contre lui.
- Sur Isida ?
- Oui.
- Tss… Je n'ai même pas besoin de te punir jeune homme, c'est déjà fait. Et cela t'apprendra. De fait tu les garderas jusqu'au moment d'aller te coucher.
Les larmes d'Altaïr redoublèrent et ses cris aussi. Harry serra son fils plus fort contre lui et lui caressa le dos pour le calmer.
- Je savais que c'était une mauvaise idée, fit remarquer Lucius.
- Ce n'est pas vraiment le moment. C'est rien mon cœur, dit-il à Altaïr. On va aller dans la véranda pour jouer un peu tous les deux. D'accord ?
La tête blottie dans le cou de son père le petit sorcier acquiesça. Tournant les talons le Gryffondor ne jeta plus un regard à son mari et chuchota quelques paroles rassurantes à son fils.
Lucius profita un moment de ce spectacle attendrissant puis décida d'aller voir ses filles. Il ouvrit à peine la porte de la chambre d'Isida, juste histoire de vérifier ce qu'elle faisait. La petite sorcière était tranquillement assise sur son lit en train de lire une BD.
Par contre Maïa se précipita vers lui quand il entrouvrit la porte :
- C'était Altaïr ? Il va bien ? Je l'ai entendu crier ! Mais papa m'a empêché de sortir.
- Ne t'en fais pas, juste une farce qui a mal tourné. Il est juste vexé de s'être fait avoir.
- Il a quoi ? Encore les cheveux verts ?
- Non, mais tu verras par toi-même. Il est dans la véranda. Tu peux y aller si tu veux.
Maïa acquiesça et dévala les escaliers. Elle prenait son rôle de grande sœur vraiment au sérieux. Lucius la suivit. En entrant dans la pièce où étaient déjà son père et son frère, Maïa dut se retenir de rire. Altaïr était allongé sur le ventre par terre, un livre qui lui servait pour dessiner devant lui, tous ses crayons autour de lui. Ses oreilles d'âne se dressaient toujours aussi fièrement et semblaient même plus visibles qu'avant. Maïa pinça les lèvres et détourna les yeux pour demander rapidement :
- Tout va bien ?
- Ne te moque pas Maïa ! C'est méchant ! Riposta Altaïr.
- Je ne me moque pas du tout voyons !
- Je te vois rire !
- Bon d'accord. Si je te prête mon balai pour voler la prochaine fois, tu me pardonnes ?
- Ça me va.
Altaïr retourna à son carnet de dessin, satisfait. Maïa s'installa à côté de lui et récupéra un livre qu'elle avait laissé dans la pièce le matin même. Elle l'ouvrit et poursuivit sa lecture.
Lucius s'était déjà installé dans son fauteuil et fit venir son journal. Il semblait plongé dans sa lecture mais un œil averti se serait rendu compte qu'il était perdu dans ses pensées et ne tournait pas les pages.
Le temps passa, seulement entrecoupé par les rires, les cris ou simplement les discussions entre les deux enfants. Leurs deux pères restèrent silencieux. Harry prenait des notes pour un futur roman et Lucius était toujours derrière son journal.
Puis Spica vint annoncer que le dîner était servi. La petite famille se dirigea vers la salle à manger où la table était redevenue une table de banquet, certes un peu plus petite.
- Tu peux aller chercher Isida maintenant, dit Lucius à l'elfe de maison qui s'inclina très bas.
La dernière ne tarda pas à arriver dans la salle où son frère et sa sœur l'attendaient pour s'asseoir à leur tour. Isida ne put s'empêcher de pouffer en voyant les oreilles de son frère.
- Jeune fille, je te rappelle que cela aurait dû être sur ta tête, alors tu es priée de ne pas te moquer de ton frère.
- Bien papa.
- Et il est hors de question que la moindre farce et attrape soit présente durant notre séjour en Turquie la semaine prochaine.
Serrant les lèvres, Isida prit place à table. Maïa commença à raconter ce qu'elle venait d'apprendre en lisant, histoire de détendre un peu l'atmosphère et de rompre le silence. Encouragée par sa sœur Isida raconta aussi le livre qu'elle venait de lire dans sa chambre. Harry leur donna quelques conseils de lecture et Lucius dut promettre qu'ils iraient acheter de nouveaux livres bientôt. De toute façon ils avaient prévu d'aller bientôt au chemin de Traverse, acheter tout ce qui manquait à Maïa pour sa rentrée.
Harry n'arrivait pas à se rendre compte que tant de temps était passé. Il avait l'impression que c'était hier encore qu'il quittait les couloirs rassurants de Poudlard pour venir dans ce manoir sombre. Qu'il quittait ses amis pour aller aux côtés d'un homme qu'il n'aurait jamais imaginé aimer. Et voilà que sa fille aînée allait fouler les mêmes sols en pierre que ses parents.
Le Gryffondor était sûr que la séparation serait dure. Il en avait parlé à son mari qui avait acquiescé et ri en disant qu'à tous les coups il pleurerait. Harry s'était faussement vexé et il avait fallu toute l'ardeur de Lucius pour qu'il lui pardonne.
Le repas se passa sans autre incident et les trois petits sorciers dirent finalement au revoir à leurs parents pour aller se coucher.
Les deux sorciers se retrouvèrent enfin seuls pour la soirée. Ils s'installèrent tranquillement dans le salon pour une partie de carte. Harry était plus doué avec le tarot ou le rami que les échecs. En fond ils mirent un opéra de Mozart. Et ils discutèrent tranquillement, tout en jouant. Ils aimaient énormément ces moments tous les deux. Ils abordaient tous les sujets, comme ça leur venaient, dérivaient sur autre chose, rigolaient. Le jeu n'avait aucune importance, souvent Harry en oubliait même qui menait. Avec leur vie mondaine et leurs enfants, ces instants de tranquillité se faisaient de plus en plus rares. Ils savouraient d'autant plus de se retrouver seuls.
La nuit était bien avancée quand ils montèrent dans leur chambre. Lucius ouvrit la fenêtre. Il faisait chaud, malgré les sorts de fraîcheur lancés sur la pièce. Il n'y avait aucun bruit au-dehors, hormis ceux de la nature. Il en fut rassuré.
- Tu stresses trop, lui fit remarquer Harry.
- Et toi, plus assez.
- Peut-être. Mais au moins je garderai mes cheveux plus longtemps !
- Insinuerais-tu que je me dégarnis ?
- Absolument pas ! Tu as toujours d'aussi beaux cheveux.
Et pour le prouver Harry passa la main dans la crinière blonde de son mari. Il aimait sentir les mèches glisser entre ses doigts. Il joua un moment avec une boucle avant de repartir de l'autre côté de la pièce et se déshabiller. Lucius ne bougea pas et profita du spectacle. Il ne se lasserait jamais de voir le corps de son mari se dévoiler peu à peu.
- Voyeur.
- Je ne vois pas en quoi ce serait un défaut, répliqua Lucius avec un sourire.
Fatigué, lui même se dévêtit d'un sort et se glissa sous les draps fins à côté de son mari qui fermait déjà les yeux.
Harry sentit une main lui frôler doucement la hanche et se détendit sous la caresse. Il ronronnait presque de bonheur. Mais quand la main descendit au niveau de son entre-jambe il riposta doucement et dit d'une voix lasse :
- Non pas ce soir. Je suis mort.
Il ouvrit tout de même un œil pour vérifier que Lucius n'était pas fâché. Il ne voyait pas très bien, avec la pénombre et l'absence de ses lunettes mais il lui semblait que l'aristocrate souriait. Impression confirmée au son de sa voix quand il lui répondit :
- Alors dors mon amour.
Il lui ouvrit même les bras et Harry ne se fit pas prier pour s'y précipiter. Lucius l'enlaça et lui embrassa le front. En quelques minutes le Gryffondor dormait.
Lucius écouta la respiration paisible et regarda le visage apaisé. Il espérait que ces moments de pur bonheur pourraient continuer. Enfin, si Draco ne s'était pas manifesté il n'y avait pas de raison qu'il le fasse à présent. Il devait même être loin.
L'aristocrate n'en revenait pas d'être aussi inquiet. Mais l'amour qu'il portait à son mari et ses enfants le rendait ainsi. Inquiet à l'idée de les perdre, inquiet de les voir s'éloigner ne serait-ce que de quelques mètres. Il les aimait tant. Tous. Il n'aurait jamais pensé éprouver ça et même si parfois il ne supportait pas d'être devenu aussi sentimental, il était heureux à en étouffer.
Il resserra son étreinte sur Harry qui afficha alors un petit sourire dans son sommeil.
Il jeta un sort pour éteindre la lumière et s'endormit rapidement, fatigué de la longue journée.
Au-dehors la chaleur laissait place à la fraîcheur de la nuit. Devant l'imposant portail, dissimulée par les ténèbres, une silhouette se tenait, droite, comme figée. Vêtu seulement de ce qu'on lui avait donné à sa sortie de prison, Draco avait le regard fixé sur la fenêtre où la lumière venait de s'éteindre.
FIN ?
Voilà…
Je sais que ce n'est pas une réelle fin mais je ne pouvais pas me résoudre à finir autrement. J'ai mis deux ans et demi pour écrire cette fanfiction et je m'y suis attachée. Je ne voulais pas qu'elle s'arrête totalement. Ce chapitre a d'ailleurs été très dur à écrire pour cette raison. Et il se peut qu'un jour j'écrive une suite.
En tout cas, chose promise, voilà les termes du défi qui m'ont totalement inspirée.
« Défi : Severus Snape vient de mettre au point une potion qui peut rendre un homme enceint. Celle-ci était en sécurité dans son laboratoire, mais elle s'est mystérieusement retrouver dans le verre d'Harry Potter. Celui-ci ne se rend pas compte qu'il a ingérer une telle potion. Ainsi le soir même il se rend au rendez-vous que lui a donné son petit ami. Dès suite de ce rendez-vous, Harry se retrouve avec un enfant dans le ventre. Draco qui est le père de l'enfant ne veut pas de lui. Il trouve anormale qu'un homme puisse avoir un enfant et ne veut donc pas le reconnaître. Severus décide d'aller en parler à Lucius puisque le rêve de celui-ci est d'avoir une famille nombreuse, mais Narcissa ne veut plus qu'il la touche, ce qui ne l'ennuie aucunement puisqu'il préfère des partenaires plus virils. Harry est donc invité à venir et rester au Manoir Malfoy. Suite à la disgrâce que Draco a mis sur le nom de sa famille, Lucius le renie et répudie son épouse. Il décide de s'occuper d'Harry et de l'enfant à naitre, mais pour être sur que rien de fâcheux ne leur arrive, il épouse l'adolescent. »
Quelques petites modifications je dois l'avouer.
Enfin merci ! Un énorme merci à vous tous pour tout vos messages, les mises en favori et les followers. J'ai atteint des chiffres énormes pour moi que je ne pensais pas atteindre un jour. Merci !
Et je vous dis à bientôt pour une prochaine fic. J'ai déjà le sujet, les personnages (ce sera encore du HP) mais je vais me laisser une pause dans l'écriture, j'étais totalement vidée après l'écriture de ce chapitre.
Si il y a des gens que ça intéresse vous pouvez trouver un lien sur mon profil menant à mon compte facebook spécialement dédié aux fanfictions. J'y parle de mes avancées, mes coups de cœur, je partage des images que j'aime, toujours en lien avec des thèmes de mes fanfictions (Harry Potter, Seigneur des Anneaux, …).
A bientôt !