Bonjour bonsoir (même si c'est franchement bonsoir au moment où je poste)

On se retrouve pour, une fois de plus un scénario Thélthazar de, je vous le donne en mille, notre chère Sunwings ! Voilà j'espère que ça te plaira à toi et à vous aussi !

J'ai pas grand chose de plus à vous dire alors bonne lecture !


Le Parapluie

-Merde ! Je savais que j'aurai dû prendre mon parapluie.

Bob, qui s'apprêtait à partir de chez Théo, regardait d'un air sombre à travers la fenêtre la pluie tomber de plus en plus fort. Il était désappointé d'avoir oublié le précieux objet en partant. Mais quand il s'en était rendu compte, il était trop tard. Faire demi-tour pour le récupérer lui aurai fait rater son bus et il n'en passait que toute les demi-heures. Il était hors de question pour lui d'arriver en retard chez son ami. Chaque minute passée en sa compagnie était précieuse.

-C'est pas quelques gouttes qui vont te tuer, répliqua alors ledit ami.

Ce dernier était en train de ranger la console sur laquelle ils avaient passé la soirée. C'était, avec regarder des films, une de leurs activités favorites quand ils se retrouvaient. Ils s'affalaient sur le canapé de Théo et au cours de la soirée, finissaient affalés l'un sur l'autre. Tout deux cherchaient sans vraiment s'en rendre compte ces contactes, puis lorsqu'ils se retrouvaient inévitablement collés l'un à l'autre, ou Bob dans les bras de Théo, ils tentaient tant bien que mal de cacher le mélange de gène et de bien-être que ces rapprochements provoquaient en eux. Pour l'heure, Bob ne devait plus tarder s'il voulait attraper le dernier bus, et se lamentait de devoir subir les assauts d'une pluie glaciale.

-Non mais attends ! Répliqua ce dernier. Tu veux que je choppe la crève ou quoi ? C'est le genre de truc qui me fait tomber malade à tous les coups !

-T'es vraiment une chochotte, répondit Théo. T'as qu'à prendre mon parapluie, je m'en sers jamais de toute façon.

-Mauvaise idée, dit Bob en secouant la tête. Si je te le prends je vais oublier de te le rendre.

-Et alors ? Je t'ai dit que je ne m'en servais jamais.

-Alors moi ça me gène. J'aime pas prendre des affaires aux gens.

-T'es vraiment un mec chiant en fait ! Théo se tu une seconde finissant de ranger en réfléchissant. Dans ce cas j'ai plus qu'a t'accompagner jusqu'à ton arrêt. Et tu arrête de râler, reprit-il en voyant Bob sur le point de protester, on fait comme ça un point c'est tout.

Les deux hommes se préparèrent alors à sortir, enfilant leurs chaussures et mettant leurs manteaux. Théo attrapa son parapluie, rangé dans un coin de son appartement et fit signe à son ami de sortir avant lui, refermant la porte derrière eux. Ils sortirent dans la rue et Théo s'empressa d'ouvrir le parapluie, le plaçant entre eux deux, et même un peu plus vers son ami, s'en fichant de recevoir de l'eau sur lui.

-Voilà princesse ! Dit Théo. T'es content ?

-M'appelle pas comme ça, grogna Bob. Mais oui. Merci.

Se dernier, en parlant, s'était rapproché de son ami pour être le plus protégé de l'ondée et, sans avoir vraiment pensé à son geste, placé sa main sur son bras. Tout deux, lorsqu'ils s'en rendirent compte rougirent et évitèrent de se regarder fixant le trottoir devant eux, embarrassés mais aussi stupidement heureux de ce petit rien. Il était tard, c'était donc la nuit noire, tout juste tenue en respect par les lampadaires allumés. La lumière orange qu'ils projetaient se reflétait sur le goudron mouillé, donnant au paysage un air aussi triste que monotone. Gris, noir et orange se confondait dans une bouillie inexpressive. Le léger crachin observé par le brun depuis l'appartement se transformait petit à petit en une véritable averse. Leurs chaussures les protégeaient encore de l'humidité, mais il y avait fort à parier que ce ne serait plus très longtemps le cas.

Ils arrivèrent assez vite à l'arrêt de bus qui ne comportait pas d'abri, seulement un panneau. Ils se mirent alors à attendre, serrés sous le parapluie. Bob se mit rapidement à trembler, ses chaussures commençant à prendre l'eau. Il rabattit sur lui les pans de sa veste longue qu'il ne fermait jamais par coquetterie et souffla dans ses mains. Entre deux souffles, il parvint à grommeler.

-Saloperie d'hiver de mes couilles !

-C'est pas possible d'être frileux à ce point, ricana Théo.

-Je suis sûr que toi aussi tu es frigorifié, répliqua Bob, la mine légèrement boudeuse.

Mine qui se transforma en étonnement quand Théo passa sa main libre dans son dos et le frotta vigoureusement. L'homme aux cheveux noir répondit un laconique « non ». La surprise fit se tourner Bob vers son ami, la pression exercé dans son dos le collant presque à lui. Ils se retrouvèrent le visage à quelques centimètres l'un de l'autre. La main de Théo dans le dos de Bob se figea tout comme le temps. Perdu dans les yeux l'un de l'autre, les iris marron et bleu s'observèrent avec stupeur. Englués dans un cocon d'intimité, ils n'osaient briser celui-ci, que ce soit en se reculant ou s'approchant encore. Tout ce qui n'était pas dans cette bulle n'existait plus, tandis qu'ils étaient pleinement conscient du corps, ô tant désiré, se trouvant à la fois si proche et si inaccessible.

Alors que Bob reprenait juste assez ses esprits pour envisager de bouger, un violant coup de vent souleva le parapluie, envoyant en arrière le bras de Théo. La pluie fouetta Bob de ses doigts glacé, s'infiltrant jusque dans sa nuque, coulant en traînées glaciales. Mais il s'en fichait, il ne les sentait même pas. Il regardait Théo se débattre en pestant avec le parapluie pour le remettre d'aplomb malgré que les baleines soit toute tordues. Il senti au fond de lui une immense déception. Il savait que son mouvement avorté l'aurai amené en avant, l'aurai poussé un peu plus dans les bras de l'homme aux yeux bleus. Il pourrait réessayer mais l'appréhension lui rongeait les entrailles, se disputant la suprématie de ses émotions avec celle qui lui faisait battre le cœur d'un rythme bien trop rapide, lui retournait l'estomac et changeait ses jambes en coton. Il avait encore sur la bouche le goût du souffle de son ami et dans le dos, la sensation fantomatique de la pression d'une main.

-Théo, dit-il simplement.

Ce dernier se retourna vers lui, le parapluie défoncé presque replié dans une main. Il voulu répondre à l'appel mais la proximité rétablie par Bob qui s'était avancé l'empêcha de répondre. Il senti ce dernier lui retirer l'objet cassé des mains et l'entendit tomber à terre dans le déluge toujours plus fort sans le voir les yeux rivé sur le regard marron dégageant une intensité telle qu'il senti sa cage thoracique se compresser. Bob avança encore et l'air refusa d'entrer dans ses poumons. Il senti ses doigts, trempés de pluie mais néanmoins chauds, se glisser sur une joue et sa nuque. Ses propres mains se mirent à trembler alors que Bob, hésitant, se mordit légèrement la lèvre. Ce fut se dernier geste qui libéra les entraves qui bloquaient ses bras sur ses coté. Une de ses mains retrouva sa place dans le dos de son ami tandis que l'autre montait se mêler aux cheveux bruns trempés de pluie. Il attira Bob à lui, comblant les derniers millimètres qui les séparait. Et leurs bouches se rencontrèrent.

Enfin. Depuis le temps qu'ils en avaient envie. Hébété de finalement se toucher ainsi, ils ne bougèrent pas durant une infinie seconde. Puis leurs lèvres, se réchauffant au contacte de leurs jumelles, se murent en un baiser lent. Elles s'effleurèrent, se caressèrent, s'embrassèrent. Les respirations reprirent et les souffles se mêlèrent, quand les bouches daignaient se séparer un court instant. Puis se fut aux bras et aux mains de reprendre vie, pressant l'être aimé pour l'attirer toujours plus près, les doigts de Bob s'agrippant à la tignasse sombre tandis que les mains de Théo se glissèrent sous le manteau ouvert. De longs frissons les prirent mais ni le froid ni la pluie oubliée n'en étaient responsables. Une vague de bien-être les parcourra de la tête aux pieds quand leurs langues se rencontrèrent brièvement.

Finalement, ils décolèrent leur visages, se regardant avec un sourire niais, et pourtant remplit de tant de tendresse. Bob regarda alors par-dessus l'épaule de son amant.

-Je crois que je viens de rater mon bus, dit-il.

Il avait entendu celui-ci passer à coter d'eux pendant qu'il embrassait Théo sans y faire attention. Bon sang ! Ils s'étaient embrassés et ils peinaient tout deux à s'en rendre compte. Il reporta son attention sur lui qui s'empressa de reprendre possession de sa bouche pour un baiser plus court mais non moins intense. Leurs cœurs battaient si fort, comme s'ils cherchaient à rejoindre leur compère si proche.

-Reste.

Ce n'était qu'un petit mot, soufflé contre les lèvres du brun. Un petit mot, qui eu le pouvoir de stopper son organe battant pendant une seconde, avant qu'il ne reprenne avec vigueur son rythme frénétique. Un petit mot, qui bloqua sa respiration, le réduisant à répondre d'un hochement de tête. Toujours étroitement enlacé ils s'embrassèrent une fois encore avant de consentir à se séparer pour retrouver le confort de l'appartement quitté un peu plus tôt.

Et derrière eux, ils laissèrent, à terre, le parapluie brisé, accessoire oublié de ce début et fin d'histoire.


Voilà !

Une petite review ? :)