Ceci est une traduction de la fiction ''On rainy days'' de marinoa

Disclaimer : Hetalia et cette histoire ne m'appartiennent pas

On Rainy Days

Au fond, Francis entra juste parce qu'il pleuvait.

Il y avait un nombre considérable de petites boutiques dans les rues de Paris, mais quand la pluie surprit Francis Bonnefoy sur son chemin pour rentrer chez lui en partant du café où il travaillait en ce particulier samedi après-midi de début août, il n'y en avait qu'une en vue – et de tous les noms possibles, elle annonçait fièrement au-dessus de la porte : The English Shop. Francis avait déjà remarqué cette spécifique boutique il y a quelque temps, mais sa fierté française ne lui avait jamais permis d'y entrer. Il ne pouvait même pas comprendre pourquoi il y avait un magasin anglais au beau milieu de Paris pour commencer, mais comme il a été dit, il pleuvait, et le Français ne voulait pas se retrouver trempé.

Une petite cloche sonna au-dessus de la porte quand Francis entra dans le petit magasin, mais il n'y avait personne en vue pour noter sa présence. Légèrement soulagé par l'absence de personnel – il avait, après tout, fini dans le magasin contre son gré – Francis décida de jeter un coup d'œil autour maintenant qu'il y était, jusqu'à ce que l'averse ait assez faibli pour qu'il puisse poursuivre sa route.

La boutique était plutôt petite il y avait de simples étagères en bois léger sur les trois murs du magasin, un bureau en bois avec la caisse occupant le quatrième, et deux autres étagères précisément au milieu de la pièce, le tout formant trois allées au magasin. Il y avait une entrée vers une autre pièce, aussi, mais elle était cachée derrière la caisse et couverte par un rideau vert foncé. Les produits étaient arrangés avec précision sur les étagères ces petites figures de bois faites à la main, les cartes artistiques, la broderie soignée et les petits drapeaux britanniques (qui pouvait bien acheter un drapeau britannique en France, de toute façon?) avaient clairement tous leur place malgré l'absence visible d'ordre.

Francis n'était pas un grand fan de toutes ces possibles babioles, mais il devait admettre que ça donnait à la boutique une atmosphère plutôt originale. En fait la boutique était assez charmante avec toute cette atmosphère chaleureuse, estima le français presque avec culpabilité. Inconsciemment il jeta un coup d'œil autour pour s'assurer que personne n'était là, comme s'il craignait d'être surpris à faire quelque chose d'interdit, et s'avança vers l'étagère la plus proche. N'osant pas toucher les petits soldats de bois exposés, il se pencha en avant et les inspecta prudemment à distance. Oui, ils étaient définitivement faits main – chaque soldat était différent de ses compagnons, chacun d'entre eux avait une expression faciale propre, bien que simple. Les uniformes des soldats attirèrent l'attention de Francis et il eut un petit rire c'était comme si le temps s'était arrêté et avait exposé les armées britanniques et françaises du 16ème siècle – dans un style lilliputien. Presque comme dans son enfance.

Les personnages de bois firent perdre conscience au français des alentours, d'où le fait qu'il n'entendit pas les légers pas derrière lui. Il vit un globe en bois, de la taille du poing d'un homme, et le prit dans ses mains, vérifiant avec empressement à quel point il était détaillé. Le globe était peint dans des couleurs claires, évidemment à la main, lui aussi. C'était incroyablement précis, et bien qu'imparfait, Francis pouvait voir que qui que soit l'ait fait il ou elle avait mis son cœur dans l'ouvrage. Souriant légèrement, Francis admit que la toute petite boutique avait vraiment un esprit, si ce n'était autre chose.

Un esprit très anglais, comme il le constata immédiatement.

''Monsieur ? Puis-je vous aider ?''

La voix provenant de derrière lui fit sursauter Francis et il se retourna pour se retrouver face un jeune homme blond avec des cheveux courts mais désordonnés en train de l'observer. Se remettant de sa surprise, les lèvres de Francis se retroussèrent pour former un de ses sourires agréables et coutumiers, essayant de masquer son embarras d'avoir été pris par surprise de cette manière là. ''Hm, excusez-moi, monsieur ?''

Pour quelque raison son charmant sourire fut reçu par d'épais sourcils levés et un visage pas du tout impressionné. ''J'ai demandé si je pouvais aider.'' répéta l'homme dans un anglais clair avec un accent natif britannique, et l'air de s'adresser à un simple d'esprit.

''Oh,'' fit Francis, se sentant insulté par le ton de l'autre. Alors cet homme, apparemment tenu à l'écart dans son magasin anglais de la ville dans laquelle il vivait, paraissait assez arrogant pour parler anglais et visiblement s'attendait à ce que tout le monde fasse automatiquement de même – en France. Le patriotisme envahit immédiatement le français, et il adopta un sourire poli et superficiel. ''Oh, non, je ne pense pas,'' répondit-il en anglais, faisant attention à bien insister sur chaque mot pour que ce grossier anglais puisse comprendre, tout en jetant un coup d'œil railleur au magasin. ''À moins que vous ne vendiez des parapluies ici,'' ajouta-t-il dans un ton qui ne s'attendait clairement pas à un tel luxe de la part d'une humble boutique comme celle-ci.

Une lueur d'agacement s'alluma soudain dans les yeux vifs et verts du commerçant, mais lui non plus ne s'éloigna pas de la fausse politesse. ''Certainement, les parapluies sont juste ici, si vous ne les aviez pas vus,'' dit-il avec une pointe de moquerie, tout en désignant la caisse et en effet il s'y tenait une boite avec lesdits objets.

''Mais bien sûr que vous en aviez.'' Eh bien, Francis connaissait aussi le jeu de l'offense subtile. ''Puisque vous venez de cet horrible pays pluvieux, non ?''

Les deux hommes se lancèrent des regards furieux pendant un instant ou deux, puis le commerçant eut un rictus. ''Certes, oui,'' dit-il de nouveau trop gentiment et s'accroupit pour prendre un parapluie. Il le tendit au français avec un sourire satisfait. ''Naturellement c'est le seul motif que j'ai.'' Il ouvrit le parapluie pour fièrement révéler l'illustration, caractéristique, du Union Jack.

Si Francis n'avait pas été si bon à maintenir sa façade, sa mâchoire en serait tombée. Oh ce petit salaud arrogant… ''Oh, eh bien, ça ira. J'irai voir ailleurs.'' En prononçant gentiment les mots, le français tourna le dos au commerçant et se jura qu'il ne reviendrait jamais, quittant fièrement cette maudite boutique et son propriétaire.

Pour se retrouver sous une pluie toujours battante.

xXx