Tout d'abord, merci à tout ceux qui me suivent dans cette longuuue aventure.

Je tiens créditer à sa juste valeur DarknessLight1944 pour son personnage Katyl Dolofonos, qui a gagné le concours de l'arc 1, j'ai eu beaucoup de plaisir à écrire un petit bout de vie de cette demoiselle.

Lorsque Milena ouvrit les yeux, elle était allongée dans un champ verdoyant au côté des autres prisonniers, pour la plupart encore inconscients. Le ciel était d'un azur douloureux, mais elle le fixa avec bonheur, humant des odeurs de terre et d'herbe pour la première fois depuis des semaines.

Ils avaient réussi ! Ils étaient en sécurité sur une autre planète, loin de la ruche, et des wraiths !

Elle se releva prudemment, de puissants vertiges lui faisant tourner la tête. Petit à petit, les rescapés s'éveillèrent, découvrant avec émerveillement le paysage qui se déroulait sous leurs yeux.

Beaucoup de marines avaient donné leur vie pour qu'eux puissent fuir, accomplissant le sacrifice suprême pour les leurs, mais grâce à ces hommes courageux, ils étaient à présent libres !

Giacometti, qui avait vu le major Hewerett mourir vidé de sa vie sur la ruche, soupira avec désespoir. Elle était à présent l'officier le plus gradé, et c'était à elle qu'incombait la responsabilité des hommes restants.

Lorsque quelques soldats eurent suffisamment récupéré pour se tenir debout, elle leur ordonna de monter la garde, et de s'assurer que tout le monde soit en état de partir le plus rapidement possible.

Alors seulement elle partit inspecter le Dart, qui s'était écrasé à quelques dizaines de mètres de là, planté de biais dans une énorme souche d'arbre. Elle espérait trouver à son bord Markus, à qui ils devaient tous la vie, une fois encore.

Le Dart, fumant - la carlingue défoncée émettant des étincelles par intermittence - était vide, le cockpit seulement tâché de sang verdâtre à moitié coagulé.

Milena soupira de soulagement. Il y avait pas mal de sang, l'atterrissage n'ayant pas été doux, mais une piste sanguinolente s'éloignait dans les buissons. Cela expliquait l'absence de Rosanna qu'elle n'avait vue nulle part et qui avait dû partir à la recherche du wraith, à peine revenue à la conscience.

Elle s'engagea donc prudemment dans le taillis, appelant Markus et Rosanna, en vain.

La piste n'allait pas bien loin, et elle trouva à une centaine de mètres à peine du Dart le petit corps frêle de l'enfant wraith qui s'était traîné là, tentant de se cacher entre les racines d'un arbre avant de s'évanouir.

Milena eut un choc en voyant l'enfant inconscient, son bras cassé replié avec un angle étrange contre lui, le front en sang. Le liquide verdâtre avait déjà coagulé, formant des croûtes sombres sur ses longs cheveux blancs, indiquant que cela faisait déjà un moment qu'il était ainsi.

La panique monta en elle et elle se précipita vers le petit alien. Même s'il s'agissait d'un wraith, il n'était encore qu'un enfant, qui les avait aidés de son mieux, qui plus est ! Elle ne pouvait pas le laisser ainsi, gravement blessé, sans agir. Alors qu'elle vérifiait son pouls, sa panique augmenta encore d'un cran. Si l'enfant était à bord de l'unique place du Dart, cela signifiait que Markus était resté sur la ruche pour couvrir leurs arrières, avec son dévouement inhumain coutumier. Cela signifiait également que Rosanna était sans doute aussi restée dans cet enfer vivant, refusant de quitter l'alien avec cet entêtement dément qu'elle affichait dès qu'il s'agissait de « son » wraith.

Rassurée quant aux jours de l'enfant qui ne semblaient pas menacés, elle le prit délicatement dans ses bras avant de rejoindre le reste du groupe, maudissant intérieurement l'alien renégat et son amie de s'être encore sacrifiés pour eux.

Il y eut quelques exclamations effrayées en la voyant revenir un wraith dans les bras, mais elles retombèrent bien vite lorsque tous eurent constaté qu'il ne s'agissait que d'un enfant évanoui.

Confiant le petit à Kang, elle fit une rapide revue des troupes, s'assurant que tout le monde était réveillé et invitant les survivants Pégasiens à les accompagner sur la cité, où ils recevraient soins et assistance le temps de se remettre en état avant de retourner chez eux, ou sur la planète de leur choix. Elle composa ensuite elle-même les coordonnées de la cité avant d'entrer son code sur le si précieux GDO que l'enfant avait pris pour eux à ses risques et périls.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis la catastrophique mission sur la cité en ruines. Le Dr Weir avait perdu parmi les meilleurs scientifiques d'Atlantis, et beaucoup trop de soldats. L'équipe du colonel Sheppard, ainsi que les deux équipes qui s'occupaient du centre de commandement avaient réussi à s'échapper, donnant l'alerte, mais cela n'était qu'une bien maigre consolation.

Ils avaient tenté une mission de sauvetage, mais à leur arrivée sur les lieux, ils n'avaient trouvé que quelques cadavres de wraiths, trois marines décédés et les traces évidentes d'un combat acharné.

McKay s'était efforcé de localiser la ruche qui avait tendu l'embuscade, en oubliant de dormir et de manger suffisamment longtemps pour faire un malaise.

Lorsqu'ils avaient finalement localisé ladite ruche près de trois semaines plus tard, Sheppard avait immédiatement organisé une mission commando pour aller tenter de sauver d'éventuels survivants.

Il était revenu presque bredouille – Ronon gravement blessé d'un coup de lame - avec pour seule lot de consolation un prisonnier wraith. Quand Sheppard interrogea avec méticulosité le pilote qu'ils avaient capturé, ce dernier ne leur apprit rien d'utile si ce n'est que les survivants avaient été offerts en cadeau à une autre ruche. Il ne put apprendre ni le nombre de survivants, ni la localisation de l'autre ruche, le wraith se murant dans un silence obstiné une fois son sinistre message délivré, malgré l'insistance musclée du militaire.

Un matin, à la relève de la garde, l'alien fut découvert mort dans sa cellule, le crâne défoncé. Une grande tâche verte sur le mur marquait sinistrement le point précis sur lequel il s'était acharné pour se donner la mort.

A court de pistes, Sheppard en était réduit à attendre qu'une information leur parvienne par le réseau de Teyla, ou que McKay ait une idée de génie pour localiser leurs hommes.

Le docteur Weir, aussi impuissante que lui, ne pouvait qu'appeler au calme le militaire qui venait chaque jour tourner tel un lion en cage dans son bureau, sous le regard furibond du Satédien qui le suivait partout comme son ombre.

Elle contemplait tristement sa tasse de café froid, alors que les deux guerriers quittaient enfin son bureau, lui laissant un peu de répit. Elle avait prévenu la Terre dès le lendemain de la mission de sauvetage, et elle le savait, son remplaçant était actuellement en route à bord du Dédale, son fiasco ayant été jugé inadmissible par la Commission.

Avec un soupir, elle se recentra sur ses tâches quotidiennes, qu'elle devait tout de même effectuer afin que la cité continue de tourner, quoiqu'il advienne. Elle compulsait sans vraiment y faire attention des rapports de mission depuis près d'une heure lorsqu'un technicien à bout de souffle entra en dérapant dans son bureau, alors que l'alarme d'une arrivée non programmée par la porte résonnait.

« Docteur Weir, on reçoit le code d'identification du Premier Lieutenant Giacometti! » s'empressa-t-il d'annoncer alors que la femme se relevait d'un bond, renversant du café sur son bureau.

La diplomate se précipita dans le centre de commandement.

« Tout les soldats en position. Ouvrez l'iris ! » ordonna-t-elle alors que des marines se déployaient autour de la Porte.

Le premier à traverser l'horizon des événements fut un Dr Zelenka amaigri, l'air hagard, mais souriant d'un air infiniment heureux et soulagé.

Derrière lui, par groupes de deux ou trois, des réfugiés pitoyables, accompagnés de survivants Atlantes, ne cessaient de pénétrer la cité sous le regard incrédule du Dr Weir.

La femme descendit le grand escalier, tout en ordonnant à toutes les unités médicales de se rendre immédiatement en salle de la Porte.

Le scientifique tchèque lui sourit avec bonheur, malgré l'énorme estafilade qui barrait sa joue.

« Heureux de vous revoir, Dr Weir ! » dit-il d'une petite voix fatiguée.

« Moi aussi je suis contente de vous retrouver, Radek. Nous avions perdu tout espoir de jamais vous revoir ! Combien êtes-vous ? » demanda-t-elle alors que des survivants arrivaient toujours.

« Quarante-sept Madame, dont dix-neuf des nôtres. » répondit l'homme alors que les équipes médicales se déployaient dans la salle, triant rapidement les blessés.

« Vous m'expliquerez tout ça plus tard, Docteur, allez faire soigner cette vilaine blessure. » déclara la directrice de la cité, avant de poursuivre son inspection des troupes misérables qui emplissaient à présent la salle.

Dans un coin, le Dr Beckett tentait de persuader une adolescente méfiante et couverte de sang vert de se laisser examiner, tandis que des infirmiers couchaient sur une civière un homme grièvement blessé à l'abdomen. Elle observait avec horreur le soldat Strauss, qui n'avait plus l'air de la jeune femme de vingt six ans qu'elle était mais d'une quadragénaire aux tempes vaguement grisonnantes, lorsque le cliquetis des armes dont on retire la sécurité la mit en alerte.

Le Premier Lieutenant Giacometti se tenait, immobile devant le grand anneau, un enfant wraith inconscient serré dans ses bras, fixant d'un air farouche les soldats qui la braquaient de leurs armes.

« Baissez vos armes ! » ordonna Weir tout en s'approchant avant d'appeler le Dr Beckett. « Lieutenant, qui est ce wraith ? » demanda-t-elle alors que la guerrière la fixait d'un air perdu.

« Il s'appelle Tom.» répondit-elle avant de s'adresser à Beckett qui accourait « Il est gravement blessé, Docteur, prenez soin de lui ! »

Le médecin déposa l'enfant au sol avant de l'examiner rapidement.

« Pourquoi ne régénère-t-il pas ? » demanda la guerrière en fixant l'enfant.

«Si les observations que j'ai pu faire sur Ellia sont exactes, il est encore trop jeune, il ne commencera à vraiment régénérer qu'à son adolescence, lorsqu'il se nourrira d'énergie vitale. » expliqua le médecin en hélant deux infirmiers équipés d'une civière.

Tom fut rapidement évacué vers l'infirmerie avec la dizaine d'autres blessés graves, pendant que les infirmiers finissaient de soigner les petites contusions et autres blessures mineures dans la salle de la Porte, et que le Dr Weir faisait préparer des quartiers pour les réfugiés, avant d'ordonner au gros des troupes de partir se laver et se reposer, ne gardant que Giacometti, le sergent Schuller, les docteurs Zelenka et Tuam pour un premier débriefing.

Elle écouta leur résumé décousu des événements sans les interrompre, jusqu'à ce que le silence retombe lourdement sur la salle de conférence.

Sheppard, qui avait insisté pour assister à la réunion, blême de stupeur, ne trouvait pour une fois rien à dire.

« Donc, pour récapituler, nous sommes tombés dans une embuscade sur l'ancienne cité et vous avez été capturés par des wraiths, qui vous ont offerts à une ruche alliée, celle à laquelle appartenait Markus. Vous l'avez d'ailleurs retrouvé sur place et c'est lui qui vous a aidé à vous échapper, ainsi que l'enfant wraith qui est à l'infirmerie. Je n'oublie rien ? » résuma-t-elle.

« Non, Madame, et je vous demande de monter immédiatement une expédition pour aller chercher Rosanna et Markus sur la ruche. On ne peut pas les abandonner ! Ils sont restés pour nous couvrir ! » s'exclama fiévreusement Giacometti.

« Premier Lieutenant, si cette reine leur en veut seulement à moitié autant que vous nous l'avez dit , ils sont déjà morts. » intervint Sheppard, sinistre, ayant hélas retrouvé l'usage de sa langue.

« De plus, ils ont choisi de se sacrifier pour vous permettre à tous de fuir, ce serait insulter leur mémoire que d'envoyer d'autres soldats à la mort dans une mission de sauvetage hasardeuse. » trancha le Dr Weir. «Je suis sincèrement désolée pour tous ceux qui sont morts au cours de ce fiasco, et je m'assurerais personnellement qu'ils reçoivent tout les honneurs dus, mais je ne peux rien faire de plus. Allez tous vous reposer, vous en avez besoin. » conclut-elle en les congédiant.

Katyl admira le grand anneau bleu de la Cité des Ancêtres.

Elle contempla une dernière fois le petit comité d'Atlantes, mené par le Dr Weir, qui s'étaient réunis dans la salle pour souhaiter le meilleur aux réfugiés qui rentraient enfin chez eux après quelques jours de repos.

Les Atlantes s'étaient montrés généreux et bienveillants, soignant les blessés, et leur permettant à tous de récupérer après le traumatisme de la ruche.

Les premiers à partir avaient été des Nitiens, pressés de retrouver leurs familles, puis au fil des jours, de plus en plus de réfugiés avaient quitté la grande cité.

Elle était restée, profitant du calme, de la nourriture à volonté, des douches brûlantes, et de la bienveillance des habitants pour se ressourcer.

Le Dr Weir, la dirigeante de la cité, avait même tenu à lui parler en tête à tête, la remerciant pour la bravoure dont elle avait part en se battant contre les wraiths. La femme lui avait offert de rester sur la cité, expliquant que les combattants motivés comme elle étaient toujours les bienvenus.

Elle avait pris le temps de réfléchir à l'offre alléchante, et avait finalement décidé de refuser.

Elle désirait être connue comme l'Ombre furtive, un des plus grands assassins de la galaxie, pas en tant que Katyl Dolofonos, combattante au service d'Atlantis.

Son vœu d'être un jour connue de tous, son nom craint et respecté, ne pourrait jamais se réaliser sous la bannière des Terriens, qui engloutissait toute individualité sous son aura de puissance et de mystère.

Elle avait donc refusé, proposant néanmoins de louer occasionnellement ses services de tueuse à la cité.

Son offre avait semblé déranger la femme, qui l'avait néanmoins acceptée avec politesse, jugeant sans doute les services d'un assassin potentiellement utiles pour une puissance telle qu'Atlantis.

Fin de l'arc 2, la suite...dans le troisième opus ( qui sera plus long).

J'espère toujours tous vous retrouver, mes fidèles lecteurs. A bientôt donc!