Salut tout le monde !

Voici un petit recueil de textes écrits pendant une "Nuit de l'écriture" organisée par Sanashiya. Le principe : un thème, une heure, un texte. Ces OS sont indépendants, peuvent être inscrits dans le canon comme être des UA. C'est essentiellement du Cherik.

Il s'agit également d'un petit cadeau pour la formidable SomeCoolName, dont je vous recommande chaudement les fanfictions. Plein de bisous, Super Some :)

Disclaimer : Les personnages et l'univers ne sont pas à moi, ils appartiennent à Bryan Singer et Matthew Vaughn.
Thème 1 : Feu.


Les cendres de leurs lendemains.

Charles observe avec horreur le spectacle désolant qui s'étend devant ses yeux.

Le feu est partout. Littéralement partout. Il ravage tout sur son passage : les chambres qui contiennent à la fois les lits et les effets personnels – véritables morceaux de vie – de ses élèves ; les salles de classe, où l'équipe d'enseignants qu'il était parvenu à réunir transmettait son savoir avec passion son bureau, enfin, plein de souvenirs doux-amers (l'accueil des nouveaux élèves, les coups de fils annonciateurs de mauvaises nouvelles, les visites de Raven...)

Les flammes lèchent la façade avec délectation, le feu étend ses griffes terribles sur la charpente du manoir qui s'effondre peu à peu dans des craquements sinistres. Charles a l'impression d'être face à un monstre invincible et terrifiant, crachant une fumée noire et âcre qui vient lui piquer les yeux.

Le professeur essaie de se convaincre que les larmes discrètes qui coulent sur ses joues sont le fruit de l'incendie uniquement. Il est plus fort que ça, il peut supporter l'idée qu'il aura tout à reconstruire, que la vie est faite d'épreuves à surmonter et qu'avec l'aide de ses amis, rien n'est impossible.

(Ca n'empêche pas ses épaules de trembler et ses mains de se crisper sur son fauteuil. Hank est le seul à le voir, et il comprend, car il est le mieux placé pour savoir ce que l'Ecole représente pour Charles).

Rassemblés sur la pelouse, les élèves sont tous sains et sauf mais affichent une mine sombre et inquiète. Ils ont toujours su, au fond d'eux-mêmes, que leur existence était menacée par des fanatiques anti-mutants. Voir le résultat de cette haine viscérale de leurs propres yeux constitue un nouveau degré de compréhension de la laideur du monde. L'intolérance de l'être humain vient soudain de leur faire prendre dix ans de plus, et c'est tout le poids du monde qui semble peser sur leurs frêles épaules.

Plus que jamais, Charles ressent la nécessité de les guider sur le chemin tortueux de la vie, de leur offrir un lieu où ils seront, sinon constamment en sécurité, du moins épaulés par leurs confrères en cas de difficultés. Un lieu où ils pourront toujours être eux-mêmes. Alors, laissant derrière lui son chagrin et sa colère, Charles endosse à nouveau son rôle de Professeur X et prend les choses en mains, puisant sa détermination dans les visages soulagés qui se tournent vers lui.

Peter pose une main sur son épaule et dit d'une voix ferme :

« La prochaine fois, je serai assez rapide pour les empêcher de mettre le feu à notre maison. »
Charles hoche la tête et lui offre un sourire reconnaissant. Le mot « maison » résonne dans ses oreilles et vient se loger tout contre son cœur, à l'abri de la haine et de la peur.


Erik arrive le lendemain.

Il ne dit pas : « Je te l'avais bien dit. » Il ne déverse pas non plus sa haine contre les humains.
Il dit : « On reconstruira l'Ecole autant de fois qu'il le faudra », et serre la main de Charles dans les siennes.

Le feu peut détruire un bâtiment en l'espace de quelques heures.

Il ne peut pas réduire en cendres des sentiments aussi forts.


Merci de votre lecture :)