Coucou !
Je suis très heureuse, vous avez accueilli mon petit OS avec beaucoup d'indulgence, vos commentaires me sont allés droit au cœur ! A la demande de certaines je me suis lancée dans une suite. Le résultat me laisse une chtouille perplexe. Mais je vous laisse seuls juges!
Ces merveilleux personnages ne sont toujours pas à moi, je ne gagne rien.
Bonne lecture !
Quand ils arrivèrent au 221b John était bien plus reposé. Deux heures de sieste niché dans les bras accueillants de son ami avait considérablement allégé sa fatigue, merci les embouteillages. Le réveil avait été un poil gênant même si Sherlock n'avait rien ajouté à l'embarras du malade, s'abstenant de tout commentaire. John était sorti de sa léthargie, hébété, puis avait rougit furieusement en réalisant leur position. Il s'était ensuite extrait de la voiture en quatrième vitesse, laissant à son ami le soin de payer le taxi, pour une fois. Etonnée de sa mine écarlate, Madame Hudson essaya de l'interroger mais le médecin lui répondit à peine, trop occupé à se ruer dans les escaliers en une vaine tentative d'échapper à sa gêne. Manque de bol, la cause de celle-ci habitait au même endroit que lui et s'engageait calmement à sa suite, rassurant leur logeuse par quelques mots évasifs. La vieille dame regarda ses deux petits protégés rentrer chez eux, perplexe. Puis un gloussement lui échappa, imaginant tout à fait (et avec un peu trop de détails pour une respectable femme de son âge) ce que le détective avait pu faire à John pour le mettre dans cet état. Puis elle rentra chez elle, sereine, sûre que Sherlock saurait régler le problème.
C'était pourtant mal connaître le brun, qui se retrouva les bras ballants dans le salon, inadapté social bonjour !, le bruit d'une porte claquant à l'étage résonnant dans ses oreilles. Apparemment, l'ancien soldat appliquait à la lettre les méthodes de l'armée, ici une parfaite retraite stratégique dans sa chambre, afin de mettre au point un nouveau plan, tout du moins c'est ce que Sherlock et sa brillante compréhension des comportements humains en avaient déduit. En espérant que celui-ci (on parle du plan, faut suivre) ne soit pas trop défensif. Sherlock n'avait que très peu envie de voir son joli blogueur le fuir pour un simple câlin. Qui n'avait pas eu l'air de tant le déranger sur le moment d'ailleurs. Et oui « joli ». Posséder un esprit analytique plus efficace que celui du commun des mortels, frimeur, ne l'empêchait pas d'avoir quelques réflexions esthétiques, et pas qu'à l'égard de membres en décomposition (à sa décharge, cette cervelle éclatée sur le mur, à la suite d'une balle tirée à bout portant, offrait vraiment un magnifique camaïeu de rose. En plus la courbe de la gerbe spongieuse était splendide.). Et à ses yeux, donc, John était joli. Une petite voix lui soufflait que le terme avait une connotation un peu trop féminine pour son ami résolument viril, sexy !, mais il n'était pas encore prêt à lui accorder un autre adjectif. « Joli » convenait parfaitement. Une jolie bouche, de jolis yeux, une jolie carrure tout à fait appréciable, de jolies fess-HAHUM,une jolie façon de le rembarrer quand il était un peu trop abrupte dans ses demandes, bref, tout un tas de jolies choses qui composaient son ami et qui le rendait indispensable à la vie de Sherlock. Même s'il ne lui disait pas.
Car ce n'était pas une chose à dire à son meilleur ami, n'est-ce pas ? Déjà que John se retranchait loin de lui pour une simple sieste tout ce qu'il y a de plus innocente entre ses bras (et, pardi, Sherlock avait plein d'autre idées de câlins moins innocents), sûr qu'il fuirait à l'entente d'une telle déclaration. D'ailleurs, pourquoi fuyait-il ? Un contact aussi prolongé avec le grand et l'unique détective consultant était un honneur offert à très peu de personnes ! John serait-il un peu ingrat ? Sûr que Molly n'aurait pas tant rechigné !
Décontenancé, Sherlock fit le tour du salon, cherchant un moyen de forcer John à sortir de son fortin. Peut-être que le bruit d'une arme à feu ferait ressurgir ses instincts militaires… Mais s'en suivrait une gueulante mémorable comme le blond en avait si bien le secret. Contre-productif. Un grand coup de clairon ? Une chanson grivoise qu'affectionnent tant les soldats ? Ou alors….
Dans sa chambre John tentait tant bien que mal de calmer les rougeurs incrustées sur son visage. Trop d'informations d'un coup. Sherlock gentil. Attentionné. Beaucoup trop antithétique pour son pauvre cerveau surchauffé. Sherlock confortable. Chaud, tendre et agréable. Ca c'était carrément un aller-retours dans la quatrième dimension. Et l'avait-il réellement trouvé « diablement séduisant » quelques heures plus tôt ? Putain de bordel de merde. Et il n'avait même plus assez de fièvre pour se voiler la face. Chier.
John se mit à faire les cent pas dans sa chambre exigüe. Il avait besoin de thé pour se remettre les idées en place. Le thé c'était magique. Le thé guérissait tout. Et John avait besoin urgemment de thé pour noyer ses pensées gênantes. Sherlock séduisant. Bin voyons ! Comme si mesurer trois mètres de haut pour 50 kilos pouvait rendre quelqu'un séduisant. Comme si un amas de boucles brunes pouvait sembler soyeux. Comme si une bouche ridicule en forme de cœur pouvait attirer son regard en toute circonstance. Stupide. Affabulations. Complétement à côté de la plaque. Tout juste bon pour Molly. Mauvaise foi. Mais hors de question que la légiste touche à son Sherlock. Sursaut de franchise.
Bordel.
Il lui fallait vraiment du thé. Problème, Sherlock se trouvait entre lui et son breuvage salvateur.
John en était à considérer l'idée de descendre par la gouttière pour aller se prendre une tasse au pub quand une mélodie familière monta du salon. Est-ce que Sherlock se foutait de sa gueule ? Lui qui n'avait jamais fait montre de la moindre preuve de patriotisme (et qui se moquait du sien !) jouait l'hymne nationale. Au violon. Et plutôt joliment en plus. Foutrement bien s'il devait être honnête. Mais il n'avait pas à l'être.
Le blond arrêta sa marche pour écouter plus attentivement son ami jouer. Celui-ci du d'ailleurs le sentir avec ses foutus aptitudes pas humaines (est-ce que les dragons (vous savez, celui assis sur un tas d'or) avaient un genre de radar ?) car il glissa immédiatement vers une autre mélodie. Les yeux de John s'agrandir de stupeur. You're in the army now. Dans le genre musique joyeuse… Il voulait le faire déprimer ?!Avant que le soldat ne puisse se remettre de sa surprise le violoniste passai déjà au morceau suivant. La mâchoire de John se décrocha. In the navy, sérieusement ?! Il n'avait même pas été dans la Marine bordel ! Et comment diable Sherlock pouvait-il connaître YMCA ? Et putain, il comptait lui faire tous les morceaux relatifs à l'armée ? C'était quoi ça ? Un message subliminal ?! Il voulait qu'il retourne en Afghanistan ? Et puis franchement, il avait des goûts de chiotte. Il n'y avait pas plus gay que YMCA. A part George Mickael (que John appréciait, de façon tout à fait hétérosexuelle bien sûr).
Sherlock entendit son ami (et oui les dragons sentent bien les vibrations de l'air. Comme un serpent. Tout est dans la langue. Même si le détective n'était évidemment pas un dragon. Fallait-il vraiment le préciser ?!) se remettre à marcher mais plus calmement, surement en train de l'écouter jouer. Le brun était très fier de lui. Un petit tour sur YouTube pour trouver et mémoriser des musiques appropriées (oui il ne connaissait pas l'hymne national, et alors ?) et il obtenait déjà toute l'attention de John. Il ne restait plus qu'à porter le coup final. Il s'éclaircit la voix, jeta un dernier coup d'œil aux paroles et entama directement le refrain :
« It's okay to be gay, let's rejoice with the boys in the gay wayyyyyyyy »
Il enchainait à peine avec la seconde phrase que John dévala les escaliers pour débouler dans le salon comme si le diable lui courrait au cul. Ce qui était à peu près le cas (même si le détective ne voyait vraiment pas où était le problème, car le diable fut le plus séduisant des anges, et ça devait être vachement agréable de se faire courtiser par un si bel homme. Et non le brun ne se comparait absolument pas à cette beauté diabolique. Voyons. Il n'était pas si orgueilleux. Mauvaise foi !). Sherlock s'arrêta de chanter, l'air foutrement satisfait. Mission « Sauver le soldat John » réussie avec succès mon capitaine ! Par contre le blond semblait au bord de l'apoplexie. Tout rouge, le regard un peu fou, l'air étonné de voir Sherlock et pas un vil imitateur (Moriarty y es-tu ?) qui lui ferait une blague de mauvais goût. Le détective posa délicatement son violon sur la table basse et attendit que son ami se remette de ses émotions fortes. Celui-ci sembla retrouver son souffle puisqu'il commença à balbutier en pointant un doigt tremblant vers le brun :
« Bon Dieu Sherlock mais qu'est-ce que tu branles ? »
Il faillit répondre « toi » mais opta pour une réponse qui ne ferait pas fuir John à toutes jambes. Enfin, pas tout de suite.
« La fièvre altère un peu trop des capacités cognitives John. Je chantais, il me semble que c'était évident.
-Mais pourquoi ça ?
-Et bien j'ai longuement balancé entre ce dernier morceau et « Bang bang into the room » mais je me suis rappelé que tu pouvais être très prude et qu'il ne fallait pas trop t'effaroucher. »
Apparemment la réponse ne semblait pas éclairer John, qui peinait à analyser le sous-entendu sexuel de la phrase en même temps que la moquerie à peine voilée sur sa possible pudibonderie. Le voyant ainsi pédaler dans la semoule (Afghane?), Sherlock continua ses explications.
« Je voulais te faire descendre. Titiller ton passé militaire me semblait une bonne façon d'attiser ta curiosité, asséna-t-il doctement.
-C'est le plan le plus pourri qui ai pu sortir de ta caboche, souffla John, à peu près remis de ses émotions mais toujours aussi largué.
-Pourtant efficace puisque tu es là devant moi. »
Foutu génie et sa putain de répartie. Pourtant quelque chose intriguait encore le blond.
« Mais pourquoi cette dernière chanson ? Et je ne suis ni prude, ni effarouché. Connard. »
Voilà. Parfait. Un problème à la fois. Et tant pis si le sourcil sarcastiquement relevé de l'autre asperge semblait se foutre de lui. La possibilité d'un quelconque « bang bang » dans une chambre devra bien attendre. Idée alléchante.
« Simple morceau qui me semblait tout à fait approprié à la situation John. Ne le prend pas pour toi. »
Bah voyons ! Et comment devait-il le prendre alors ? Par derrière !
Oh bordel. Venait-il vraiment de penser à ça ? Deux fois ?!
Alors que John semblait être en plein débat avec lui-même, le brun reprit son violon et sa plus belle voix pour porter le coup de grâce.
« You can't be too flirty, [Tu ne dois pas être trop dragueur]
I know how to undress me. [Je sais comment me déshabiller.]
I wanna be your fantasy, [Je veux être ton fantasme,]
Baby you could be mine! [Bébé tu pourrais être mien.]
You just leave it all up to me [Tu dois juste me laisser faire]
We can have good time. [On peut prendre du bon temps.] "
Là John s'étouffa directement avec sa propre salive, ne pouvait décidemment plus ignorer le rentre-dedans tout sauf subtil de son colocataire. Le temps qu'il cesse de s'étrangler Sherlock finissait déjà son refrain d'un « Kiss ! » agrémenté d'un clin d'œil provocateur. Maudit soit Prince et ses chansons beaucoup trop évocatrices pour sa santé mentale. Et maudite soit sa foutue fièvre (déjà partie) qui lui donnait diablement chaud, et, non, ce n'était pas son trop sexy colocataire qui le mettait dans un état pareil, surtout pas quand il avançait vers lui avec cette démarche-là, un peu trop prédatrice à son goût, parfaite !, assurée, comme s'il allait effectivement se déshabiller au milieu du salon, alors que putain de bordel de merde, oui !, non. Chier. Il n'était même pas foutu de s'accorder avec lui-même.
De toute manière Sherlock semblait vouloir décider à sa place, comme d'habitude, puisqu'il se plaqua contre lui, trop, pas assez !, proche. Est-ce que ça comptait comme un viol si seule la moitié de sa personne était contre ?
Cette considération n'empêcha pas ni le brun de l'embrasser, ni sa partie consentante de lui répondre ardemment. Traître de corps.
Une dernière pensée traversa l'esprit du blond alors que sa conscience réfractaire rendait les armes sous les assauts de l'ennemi : putain de comment étaient-ils passé d'un pauvre câlin à un roulage de patin en règle ?
Sûr que c'était de la faute à la fièvre. Et que Sherlock devait aussi être atteint !
Fin
Bon Dieu. Je suis partie en cacahuète. Pourquoi est-ce que ça ressemble à une comédie musicale ?
J'espère en tout cas vous avoir plu, au moins autant que pour le premier chap. Apporter une conclusion, aussi ridicule et délurée soit elle, est plus difficile que d'écrire une tranche de vie. Ça va, je ne me suis pas trop cassé la gueule ? XD
Dîtes moi tout !
Bisous !