Bonsoir !

Nous voilà réunit pour une nouvelle aventure !

Impatiente ? Heureuse ?

Merci à mes correcteurs.

Merci à vous pour vos reviews future ^^

Je vous souhaite bonne lecture.

J'espère que nous feront un bon long chemin ensemble.

Bise.


Bip...bip...bip...

Ma tête me faisait mal.

Bip...bip...bip...

Mon corps était douloureux, courbaturé comme jamais...

Bip...bip...bip...

Et ce bruit ! Faites qu'il s'arrête ! C'était quoi ? Ça venait d'où ?

J'ouvris les yeux. Ce bruit, ces bips, venaient d'une machine. Je regardai autour de moi. J'étais à l'hôpital. Je voulus alors me redresser. Impossible. Je paniquai. Mes poignets et mes chevilles étaient attachés par des sangles. Je ne pouvais pas bouger. Apeurée, je me débattais avec l'espoir de me débarrasser de ces entraves.

Bip bip bip bip...

La machine s'affolait au rythme de mon cœur. J'avais peur. Que se passait-il ? Pourquoi étais-je attachée ? Que m'avait-on fait ? Qu'allait-on me faire ?

- Au secours ! Aidez-moi ! S'il vous plaît !

La porte de la chambre s'ouvrit sur une grosse infirmière au visage peu sympathique.

- On se calme, mademoiselle !

- Où est-ce que je suis ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Comme je me débattais toujours, elle attrapa mes épaules afin de me plaquer sur mon matelas. Prise d'une terreur incontrôlable, je me mis à hurler.

- LÂCHEZ-MOI ! JE VOUS INTERDIS DE ME TOUCHER ! LÂCHEZ-MOI !

Je pleurai, je criai, j'avais peur, j'avais mal.

- Lâchez-la tout de suite ! Éloignez-vous de ma fille bon sang !

- Mais monsieur elle...

- J'en ai rien à faire ! Vous la terrifiez ! Lâchez-la !

Les mains puissantes et dodues de cette infirmière dopée aux stéroïdes me lâchèrent et je découvris mon père qui la défiait du regard. Un médecin entra. J'étais complètement perdue.

- Qu'est-ce qui se passe ici ?

- La patiente était en pleine crise. Pour sa sécurité, j'ai dû la maintenir...

- Ma fille a été physiquement agressée ! Le traumatisme fait qu'elle est terrifiée au moindre contact !

Mon père était furieux, moi je reprenais un souffle régulier tandis que le médecin me fixait.

- Bien... si vous voulez bien me laisser seul avec ma patiente.

- Hors de question, je reste !

- Monsieur Swan, ce n'était pas une question. Merci.

Je lançai un regard de détresse à mon père.

- Non, je reste.

- Monsieur, laissez-moi une minute, pas plus, avec Isabella.

Mon père jaugea le médecin avant de me regarder.

- Pas une de plus !

- Parfait.

- Non ! Papa ! Papa s'il te plaît !

Alors qu'il s'apprêtait à sortir de la chambre, il se tourna vers moi.

- Je reviens dans une minute, mon petit oiseau. Je suis à côté. Ne t'inquiète pas.

J'avais envie de pleurer, quelques larmes coulèrent même lorsqu'il refermait la porte derrière lui. Avec prudence et en retenant mon souffle, j'observai le médecin qui s'approcha du pied de mon lit.

- Mademoiselle Swan...

- Pourquoi suis-je attachée ?

- Nous n'avons pas eu le choix.

- Pourquoi ?

- Avez-vous des souvenirs ?

Je fronçai les sourcils.

- Comment va Edward ? Où est-il ?

- Qui ?

- Edward Cullen ! Mon fiancé.

- Nous n'avons pas d'Edward Cullen dans ce service...

Dans ce service ? Mon Dieu ?! Était-il dans un service... plus froid ? Était-il mort ?

Bipbipbipbipbipbipbip

- Mademoiselle Swan, calmez-vous. Je vais vous détacher si vous voulez bien.

- Ne me touchez pas !

- Je ne toucherai que les sangles.

Les poings et la mâchoire serrés, je le regardai faire lentement. Prête à hurler au moindre contact. Enfin libre, je m'assis dans le lit en ramenant mes jambes vers moi et en les entourant de mes bras.

- Savez-vous ce que vous faites ici ?

- J'ai été agressée, mon fiancé est arrivé, il a été blessé. Il était inconscient. Où est-il ?

- Vous devez vous reposer.

- Vous ne répondez pas ! Où est Edward ?!

- Isa...

- REPONDEZ-MOI !

- Quand les secours sont arrivés, vous êtes devenue très agressive. Vous avez blessé un ambulancier. Il va bien, rassurez-vous. Vous n'étiez pas calmée à votre arrivée ici. Nous vous avons donc donné de puissants calmants et attachée pour votre sécurité.

- S'il vous plaît... je vous en supplie... Est-ce qu'Edward est mort ?

La porte s'ouvrit sur mon père.

- Papa ! Où est Edward ?! Est-ce qu'il est mort ? Dans le coma ? Est-ce que ça recommence ? C'est James, Victoria et un certain Laurent qui ont fait ça ! Deux fois, papa ! Deux fois...

- Je sais, ma puce, James, Laurent et Victoria ont été arrêtés. Edward n'est pas mort. Ni dans le coma. Il est à l'étage du dessous avec son père et son frère.

J'éclatai en sanglot. Edward allait bien. Il était vivant ! Merci mon Dieu d'avoir écouté mes prières !

-Je veux le voir, s'il vous plaît... je ferai tout ce que vous voudrez mais je veux le voir.

- Je t'y emmène.

- Monsieur Swan, elle n'est pas autorisée à quitter le service !

- Ma fille n'a pas sa place en psychiatrie ! Elle n'est ni folle, ni dangereuse ! Vous avez dit vous-même qu'elle n'avait aucune blessure physique grave, quelques hématomes et c'est tout ! Elle n'a rien à faire ici !

En psychiatrie ? Avec les fous ? Jamais je n'avais vu mon père si en colère.

- Elle devra passer la nuit ici, sous surveillance.

- En attendant, rien ne l'empêche d'aller voir son fiancé. Elle ne s'échappe pas, elle descend d'un étage. Bella, viens avec moi, chérie.

N'écoutant que mon père et mon envie de retrouver Edward, je descendis du lit et arrachai tous les électrodes me reliant à cette machine infernale.

- Je vous accompagne.

Il pouvait venir s'il voulait, j'en avais rien à faire. Doucement et sans me toucher, mon père me posa sa veste sur mes épaules. Je lui fis un petit sourire. Il était pâle, soucieux, le regard presque vide et fatigué. Mon pauvre papa... Suivis du médecin, nous allâmes jusqu'à l'ascenseur. Il y avait trois personnes mais l'ascenceur était suffisamment grand pour que je ne m'y sente pas trop mal.

- Papa... où est maman ?

- Elle est à la maison.

- Pourquoi ?

- Elle... c'était trop dur pour elle. Ne lui en veux pas.

- Je ne lui en veux pas.

D'un geste maladroit et tremblant, je me saisis doucement de la main de mon père. Je lui faisais confiance à lui. Je n'avais pas peur de le toucher. Quand ma main fut dans la sienne, il me regarda avec émotion et pressa légèrement ses doigts autour des miens. Moi aussi je t'aime papa...

Je lui tenais toujours la main quand l'ascenseur s'ouvrit. Impatiente et angoissée, je suivis mon père. Mon cœur battait à tout rompre, mon souffle se faisait court. J'avais peur de l'état dans lequel j'allais le retrouver. J'avais entendu son crâne frapper contre le mur. Je tremblai à se souvenir. Papa disait qu'il allait bien... mais peut-être qu'il était devenu amnésique...

- Il en est hors de question, c'est clair ?! Je la veux ici ! Hors de ce service de merde ! Elle n'est pas folle ! Mais putain, ils ont lu son dossier ou quoi ces abrutis ?!

- S'il te plaît, calme toi, ils font juste leur travail, je vais aller leur parler. Tu dois rester allongé, Edward !

- Je te jure que si dans l'heure qui suit elle n'est pas dans cette putain de chambre, ici avec moi, je monte ! Bordel de merde, putain ! Ils la foutent en psychiatrie et ces connards ne sont même pas capables de faire le lien ! De penser au traumatisme qu'elle a vécu ! Ça me rend furieux !

Je regardai mon père, nous étions dans le couloir et j'ignorais dans quelle chambre il était mais je l'entendais. Au moins il allait bien. Enfin, il semblait aller bien vu qu'il pouvait hurler. Je souris bêtement, entendre sa voix me réconfortait. J'avais hâte de le voir. Je jetai un regard au docteur qui nous suivait toujours, il était dans ses petits souliers. J'entendis alors Emmett répondre à son frère avec ironie.

- Non vraiment ? On ne l'avait pas remarqué !

- Ta gueule, Emmett !

- Edward ! Emmett ! Ça suffit ! Il y a des gens malades ici et ils n'ont pas besoin de vous entendre hurler comme ça !

- Elle doit être terrifiée ! Je devrais être auprès d'elle ! Ça va faire plus de 24h ! Je commence à en avoir ras le bol de tout ça ! Il y a toujours quelqu'un pour venir nous faire chier dans ce monde de merde !

Nous étions devant une porte, les voix étaient encore plus claires désormais, bien qu'ils aient baissé le volume. Mon père frappa, Edward grogna et Carlisle ouvrit la porte. Il fit les yeux ronds en me voyant, puis son visage exprima le soulagement. Je baissai les yeux, puis souris faiblement, afin de m'excuser, sans doute, de ne pas pouvoir le regarder dans les yeux. Il s'effaça et je relevai le regard, Emmett était là, souriant et lui aussi rassuré de me voir. Quand à Edward, il était debout près d'une fenêtre, il me tournait le dos.

- Edward ?

Ma voix était tremblante et timide. Mais cela suffit pour qu'il se retourne. Il ouvrit la bouche, et je le vis redresser les épaules, bomber le torse, comme s'il était déchargé d'un poids énorme. Il avait l'air bien, il avait des pansement sur les mains, quelques bleus sur le visage mais c'est tout.

- Bella...

Il contourna rapidement le lit et se retrouva face à moi, mais il ne me toucha pas. Il savait. En silence, nous nous observâmes, je scrutai son visage et son corps pour y détecter la moindre blessure. Il faisait la même chose et lorsque ses yeux tombèrent sur mes poignets rougis, il parla alors que j'essayais honteusement de les dissimuler.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?

- Je... ils... j'étais... attachée.

- Atta... putain !

Il serra les poings, ferma les yeux et inspira profondément. La tension dans la pièce était pesante, tout le monde nous observait et je n'étais pas à l'aise. Afin de me protéger, j'enroulai mes bras autour de moi, les épaules rentrées. J'observai Edward puis je souris en coin en chuchotant...

- La chemise de nuit te va bien...

Edward me regarda avec étonnement, je me recroquevillai encore plus, j'avais juste voulu détendre l'atmosphère. Emmett explosa de rire, je sursautai et je reculai. Edward le regarda avec des yeux noirs afin de lui intimer de se taire. Mais c'était peine perdue.

- Oh, tu peux me faire ton regard de tueur, j'en ai rien à faire ! Elle t'a eu en beauté ! Bella, je suis toujours aussi fan de toi !

Je souris brièvement puis Edward reprit la parole.

- Bella... bébé... est-ce que ça va ?

Je levai les yeux vers lui. Je hochai la tête puis je sentis mon corps trembler. Je me mis alors à secouer la tête, ça n'allait pas du tout. J'avais mal, j'avais peur, j'étais perdue... tout ce que j'avais construit avait été mis de nouveau en pièces. Mes yeux me brûlaient, j'allais pleurer.

- Très bien, nous allons remonter mademoiselle Swan, c'est assez pour aujourd'hui.

Même si je ne le regardais pas, je savais que mon médecin s'approchait de moi. Je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas être une nouvelle fois arrachée à lui, j'avais peur toute seule. Alors, désespérée, j'éclatai en sanglots tout en me jetant dans les bras d'Edward. C'était le seul en qui j'avais totalement confiance. De plus, j'avais besoin de son contact, il m'était presque vital de le toucher, de le sentir... alors que je pleurais contre lui, il me porta et je le sentis s'asseoir, me mettant sur ses genoux.

- Je suis là, chérie... je t'aime, mon amour. On est ensemble.

Je n'avais pas la force de parler, je pleurais trop. J'avais eu si peur ! J'avais cru que j'allais mourir, cru que j'allais le perdre. Je n'aurais pas eu la force de survivre à son départ... j'avais eu peur de le trouver dans le coma, peur d'être à nouveau accusée. Mais il était là, il allait bien, il me serrait dans ses bras. Je ne voulais plus être éloignée de lui. Je ne voulais plus le quitter. J'étais trop terrifiée pour ça. Je pleurais sans interruption, mon corps était douloureux, la tenue d'hôpital d'Edward était trempée par mes larmes. Il continuait de me serrer contre lui, se balançant doucement comme pour me bercer, mes mains étaient cramponnées à lui.

- On va s'en sortir, ma puce... je te promets que tout ira bien. Je ne te lâche pas, Bella.

- J'ai... eu si peur !

- Je sais, bébé. Moi aussi. Mais on a gagné. Nous sommes là, tous les deux.

- C'était ho... horrible ! C'était eux... la... la première fois ! Ça recommençait !

- Je suis désolé, mon amour. Je n'ai rien, je t'assure. Je ne tomberai pas dans le coma, je ne mourrai pas.

- Ta tête... le mur ! Le bruit !

- J'ai eu un traumatisme crânien, un œdème s'est formé mais il s'est résorbé au bout de quelques heures. Je me suis réveillé dans la soirée.

- La soirée ? On est quand ?

- Samedi matin, chérie.

Samedi ? Je n'avais aucun souvenir de la journée de vendredi. Je ne me souvenais même pas d'avoir quitté la ruelle. Un peu calmée, je me redressai légèrement tout en restant accrochée à Edward. La chambre était silencieuse, il n'y avait que nous.

- Est-ce que ça va mieux ?

Je secouai la tête et il caressa doucement ma joue avant de repousser mes cheveux de mon visage. Je reniflai sans aucune élégance et essuyai mon nez et mes yeux avec les mouchoirs qu'Edward me tendait.

- Tu es la femme la plus sexy du monde, tu le sais ?

L'ombre d'un sourire passa sur mon visage et je me blottis de nouveau contre lui.

- Je n'aurais pas survécu s'ils t'avaient tué.

- Mais je suis là, bébé.

- Mais ça va ? Je veux dire, tu ne risques pas de faire une sorte de rechute, tu ne vas pas t'effondrer d'un coup à cause d'une hémorragie ou un truc du genre ? Je ne peux pas te perdre, Edward...

Je tremblai et il resserra sa prise autour de moi.

- Non, je ne risque rien. Je reste avec toi et il est hors de question que tu remontes en psychiatrie ! Ils t'ont attachée ?!

- Les chevilles et les poignets. Je me suis réveillée comme ça. Je ne sais pas ce qu'ils'est passé, je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça. Probablement parce que j'ai dû réagir comme quand cette grosse infirmière m'a touchée.

- Comment ça ?

- J'ai hurlé... comme une hystérique.

- Ils n'ont rien compris, ces cons ! Mais moi, tu me touches... J'ai même ma main sur ta cuisse !

- Parce que tu fais partie de moi, Edward. Je ne te crains pas. Je t'aime.

- Oh, moi aussi, je t'aime !

Il posa sa main sur ma joue, son pouce caressa mes lèvres, nos regards étaient soudés. Il me sourit puis s'approcha lentement de moi. Je le laissai faire. Quand sa bouche se posa sur la mienne, je n'eus aucun frisson de peur ou de dégoût, c'était si bon de le retrouver. Par prudence, je pense, Edward ne fit pas durer notre baiser, lorsqu'il se recula, je lui souris avant de nicher ma tête dans son cou et d'inhaler son odeur.

- Bella... il faut que je sache. Est-ce qu'ils t'ont violée ? Je suis désolé, mais... ça me tue !

- Non, elle allait le faire, mais elle n'a pas eu le temps.

- Elle ?

- Oui.

- Seigneur ! Je suis entré dans le bar, James m'a fait passer derrière le bar, j'ai appelé ton père. Quand je suis retourné à la voiture, tu n'étais plus là. Je t'ai appelée, cherchée... Quand je les ai vus... j'ai perdu le contrôle. Je me suis jeté sur le type. Et après... enfin tu sais.

- J'ai eu peur, tu mettais du temps, j'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose, je sais pas. Je suis sortie de la voiture. Je les ai entendus parler et je n'ai pas réfléchi. Pardonne-moi.

- Tu n'as rien à te faire pardonner.

Bien sûr que si. J'avais agi bêtement... cependant je n'avais pas la force de me battre contre lui pour le moment. Nous sursautâmes quand la porte s'ouvrit. Mon père, Carlisle, Emmett et mon médecin entrèrent dans la chambre. Fuyant le regard du docteur je me recroquevillai contre Edward.

- Mademoiselle Swan, il est temps de remonter.

- Non. S'il vous plaît. Je ne suis pas folle.

- Vous devez vous reposer.

- Isabella reste ici ou je monte avec elle, mais nous restons ensemble.

- Monsieur, vous n'avez aucune raison d'être en psychiatrie.

- Bella non plus. Si vous voulez, je peux essayer d'attenter à ma vie là maintenant.

Carlisle prit alors la parole.

- Docteur Mason, de collègue à collègue... Isabella a besoin d'être rassurée, la présence de mon fils la rassure. Elle n'est pas dangereuse. Elle est traumatisée...

- C'est pour ça qu'elle doit rester en psychiatrie.

- Docteur Mas...

- Non ! Vous n'êtes ni dans votre service, ni dans votre hôpital, docteur Cullen ! Vous n'avez aucun pouvoir ici ! Mademoiselle Swan est MA patiente ! Je décide ! Alors maintenant soit mademoiselle Swan accepte de me suivre de son plein gré soit j'emploie la manière forte !

Je gémis en m'accrochant à Edward.

- Vous touchez à ma femme et je me ferai un plaisir de détruire votre vie !

- Edward ça suffit, maintenant tout le monde se calme !

Pour le coup je me redressai. C'était Rosalie. Qu'est-ce qu'elle fichait là ? Je regardai Edward qui ne semblait pas plus au courant que moi.

- Je me présente, Maître Rosalie Cullen. Isabella Swan est ma cliente. J'entends parfaitement vos propos et je comprends qu'il est question de sa santé. Cela dit, permettez-moi d'en douter. Je vous présente le Docteur Agnès Monfort. Psychologue et thérapeute. Isabella est sa patiente. Vous voulez une évaluation psychologique ? Je pense qu'il est dans les droits et dans l'intérêt de ma cliente d'être évaluée par sa psychologue.

Je regardai le docteur Monfort. Elle me sourit et se tourna vers le docteur Mason.

- Docteur, pouvons-nous parler en privé ? Isabella est notre patiente, échangeons nos informations.

Le docteur Mason secoua la tête et suivit ma thérapeute hors de la chambre. Doucement je me relevai, Edward suivit sans pour autant me lâcher. Rosalie se tourna vers moi.

- Edward, Isabella... je suis contente de voir que vous allez bien.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Isabella... je... je suis là pour t'aider.

- Comme tu m'as aidée en me faisant partir ?

- J'ai fait une énorme erreur, je le regrette chaque jour. Mais laisse-moi t'aider dans cette épreuve. Je connais ton dossier, je t'ai déjà défendue. Je suis la meilleure, je vais écraser ces fumiers et ils payeront pour ce qu'ils t'ont fait, deux fois, pour ce qu'ils ont fait à Jacob et à Edward.

- Ça ne changera rien, Rosalie.

- Je sais.

Je regardai mon père, puis Edward, il hocha la tête afin de m'encourager à accepter.

- D'accord, Rosalie. Mais je le redis. Ça ne rattrapera pas ce que tu m'as fait.

- Je comprends. Merci, Isabella. Monsieur Swan, puis-je m'entretenir avec vous concernant l'enquête et les arrestations ?

Mon père accepta et ils sortirent à leur tour, au moment où ma thérapeute et mon médecin arrivèrent, le docteur Monfort prit la parole.

- Isabella, je suis ravie de vous voir.

- Merci d'être venue. Qui vous a appelée ?

- Le docteur Cullen.

Je remerciai Carlisle d'un hochement de tête timide. Il me sourit.

- Isabella, pouvons-nous parler en privé s'il vous plaît ? Edward, je crois que vous avez quelques papiers à signer pour votre sortie.

Edward quittait l'hôpital ? Non ! Il hocha pourtant la tête et m'aida à monter sur le lit puis il m'embrassa sur la joue.

- Je reviens vite, bébé. N'aie pas peur, ok ? Je te promets qu'on va s'en sortir.

- Reviens vite.

- Juré.

Il embrassa mon front cette fois puis alla s'habiller dans la salle de bain avant de sortir avec son frère et son père. Le docteur Mason ferma la porte puis resta en retrait tandis que le docteur Monfort s'installait près de moi.

- Comment allez-vous, Bella ?

Je regardai le docteur Mason. Je ne le connaissais pas. Pourquoi il restait ? Ma psy suivit mon regard puis parla d'une voix douce et rassurante.

- Bella. Concentrez-vous sur moi. Nous ne révélerons aucun secret. Nous devons juste prouver que vous ne représentez aucun danger pour personne. D'accord ? Je veux vous aider.

Je la regardai, elle me sourit.

- D'accord...

- Comment allez-vous ?

- Je suis fatiguée. C'est beaucoup trop pour moi.

- Vous pourrez aller vous reposer ensuite.

Je jetai un coup d'œil au docteur Mason puis me penchai vers ma psy en chuchotant.

- Je ne veux plus qu'ils m'attachent. Ça me fait peur. Je ne sais pas ce qu'ils peuvent me faire quand je suis attachée. Je n'aime pas quand je suis entravée.

- Ils ne vous attacheront plus, Bella.

- Je ne suis pas folle. Je ne veux pas être droguée non plus. Je... je veux rester consciente.

- Vous irez vous reposer sans drogue ni sangle.

Je hochai la tête puis elle reprit la parole.

- Parlez moi de jeudi soir...

Je tremblai et j'avais soudain l'impression de ne plus respirer.

- Isabella. Vous ne craignez plus rien. Edward est au bout du couloir. Les agresseurs sont enfermés. Vous êtes en sécurité. Mais vous devez me parler. Si vous ne le faites pas, ils vous garderont ici. Je suis venue pour vous aider, Bella. Je sais que vous êtes effrayée. Je connais votre traumatisme et j'imagine que tout le travail que nous avons fait ensemble est réduit à néant mais je vous jure, je vous promets que je serai là pour vous. Nous nous verrons tous les jours s'il le faut, vous pourrez m'appeler à n'importe quel moment, venir me voir, ou même en vidéo. Je vais vous aider, faites-moi confiance.

Je la pensais sincère, elle en avait l'air. Elle m'avait très vite compris lors de notre premier rendez-vous. Elle m'avait mise en confiance, je l'aimais bien. Edward m'avait dit qu'elle l'avait appelé pour savoir s'il m'avait retrouvée... elle se préoccupait de moi. Et puis, elle avait traversé le pays pour venir ici. Essuyant des larmes silencieuses sur mes joues je lui répondis.

- J'ai passé sept horribles mois. La mère d'Edward et Rosalie m'ont fait partir. Elles m'ont menacée et j'ai dû m'éloigner de tout le monde, y compris de mes parents. J'étais comme prisonnière. Mais il m'a retrouvée. Et il m'a demandée en mariage reg... Mon dieu ! Ma bague ? Où est-elle ?

Je regardai avec horreur ma main nue. Qu'avaient-ils fait ? Où était-elle ? Je devais absolument la retrouver ! Et si elle était dans cette ruelle ? Si elle était perdue ? Non ! Non ! Non !

- Bella, Bella ! C'est hôpital qui l'a. Ils vous l'ont enlevée quand vous êtes arrivée. C'est la procédure. Ils vous la rendront avec le reste de vos affaires. Donc vous allez vous marier ? Félicitations.

Je n'étais pas très rassurée et j'espérais vraiment ne pas l'avoir perdue.

- Isabella ?

- Je... oui. J'étais redevenue heureuse. Edward et moi étions de nouveau réunis. Nous avons des plans, des projets. Créer notre entreprise, déménager...

- C'est très bien tout ça. Surtout n'abandonnez pas.

- Je ne sais pas ce qu'on va faire maintenant... mais jeudi, nous sommes sortis dîner. La voiture est tombée en panne. Edward est allé appeler mon père dans un bar. Mon téléphone n'avait plus de batterie et lui avait oublié ses papiers et son portable. Il était très long... je suis sortie de la voiture. J'ai eu peur pour lui.

Je me tus un moment. Je devais rassembler mon courage pour la suite. Patiemment, elle attendit que je reprenne, je ne me sentais pas pressée, elle n'insistait pas.

- Je les ai entendus. J'ai vite compris que le bar était celui d'une connaissance, James, qui était venu dîner avec sa fiancée et son père chez mes parents la veille. Le père de James était le coéquipier de mon père. J'ai entendu Victoria discuter avec un autre homme. C'était eux... ils ont tué Jacob. Et ça a recommencé. Quelles étaient les probabilités que je me fasse agresser par les mêmes personnes ? Que les hommes qui me défendent atterrissent à l'hôpital ? Tout recommençait. J'ai vu Edward s'écrouler... comme Jacob... je hurlais, personne ne m'a entendue. Ils m'ont... touchée, frappée, entravée... j'ai failli perdre Edward.

Je pleurai, encore. Le docteur Monfort avança vers moi une boite de mouchoir, je me saisis d'un.

- Isabella. Que voulez-vous ?

- Je veux rentrer chez moi. Avec Edward, mes parents, mon chat... je ne veux pas être ici. J'ai trop peur. Je me sentirai plus en sécurité chez moi. Pour moi les hôpitaux représentent la mort.

Je me tournai vers le docteur Mason qui nous observait toujours.

- Laissez-moi rentrer chez moi. Je ne suis pas folle, je ne ferai de mal à personne. Je consulterai, je parlerai... mais ne me retenez pas ici. J'ai... des traumatismes, je fais des cauchemars, je n'aime pas les gens, ni la foule, je n'aime pas que l'on me touche, je n'ai confiance qu'en très peu de personnes. Mon fiancé et mes parents sont les seules personnes avec qui je me sens bien et en sécurité.

- Mademoiselle Swan...

- Je sais que j'ai des problèmes. Mais je me fais aider. Même s'il faut tout recommencer maintenant... ne m'internez pas.

Gentiment, le docteur Monfort me fit signe de me taire, puis elle se leva.

- Allons discuter dehors. Isabella, attendez ici.

- Aidez-moi...

- Vous êtes ma priorité. Je ne vous laisserai pas tomber, Isabella. Je vous le promets. À tout de suite.

Elle me sourit et quitta la pièce avec le docteur grognon. Seule dans la chambre, je regardai autour de moi. Il y avait des affaires, celles d'Emmett et de Carlisle j'imagine. Doucement je me levai et allai à la fenêtre. Dehors il faisait beau, certainement chaud, une journée normale en Floride. Si nous étions samedi, j'étais censée être dans l'avion pour rentrer à Seattle et finir de préparer mon mariage. Soupirant, je me déplaçai dans la pièce, tout le monde était occupé, sauf moi. Je me retrouvai alors dans la salle de bain et j'eus un sursaut en croisant mon reflet dans le miroir. Prudemment, j'avançai vers moi-même, j'étais extrêmement pâle, mes yeux étaient rouges, j'avais d'énormes cernes, mes joues étaient creuses... j'étais affreuse.

- Isabella ?

C'était Carlisle. Intimidée et méfiante, je sortis de la salle de bain en resserrant la veste de mon père que je portais toujours.

- Où est Edward ?

- Il termine quelques papiers.

- Il sort ? Il va partir ?

- Il sort, oui. Mais uniquement pour rester près de vous.

- Comment ça ?

- Ses examens sont bons, il a passé une bonne nuit. Il n'a pas besoin de passer une deuxième nuit en observation cloué au lit. Je me porte garant de son état. Comme ça, il pourra rester avec vous cette nuit. Et s'il arrive quelque chose il sera pris en charge.

- Est-ce que... s'il s'endort, il ne risque pas de ne pas se réveiller ou quelque chose comme ça ?

- Non. Si j'avais un doute, je ne l'aurais pas fait. Je ne mettrai pas la vie de mon fils en danger. Venez vous asseoir, vous êtes très pâle.

Je hochai la tête et allai me mettre sur le lit.

- Ils vont me garder ici ?

- Pour la nuit probablement. En observation.

- Pourquoi je ne me souviens pas de vendredi ?

- Ils vous ont donné quelques sédatifs pour vous calmer. Vous dormiez ou n'étiez pas suffisamment consciente pour réaliser ce qu'il se passait.

- Ils pensent que je suis folle... ?

- Vous avez eu un comportement assez agressif et hystérique. Mais ils n'ont pas cherché à comprendre pourquoi. Ils auraient dû écouter votre père expliquer votre cas, plutôt que de se mettre à quatre pour vous maîtriser.

- Quatre ?

- Vous avez une sacrée force.

Je fis un demi sourire et repris.

- Quand êtes-vous arrivé ?

- Cette nuit. Votre père nous a appelé. J'ai prévenu Emmett qui a averti, Rosalie, et j'ai averti votre thérapeute.

- Esmée est ici ?

- Non. Elle est avec Laurel. Ma fille n'avait pas à voir ça et Edward n'aurait pas apprécié de voir sa mère... j'imagine que vous non plus.

- Je suis désolée.

- C'est moi qui le suis, Isabella.

Il fixait le sol en chuchotant.

- Je ne vous connais pas vraiment, je n'avais que les rapports de ma femme. Et les quelques fois où nous nous sommes croisés. Je n'avais pas entendu votre histoire. Ou pas en entière. Je me suis laissé guider par les opinions d'Esmée. Je n'ai pas cherché à voir plus loin.

- Vous lui faisiez confiance.

- Oui. Je n'ai rien vu arriver, ni avant, ni pendant et... je suis encore sous le choc de l'après.

- Je ne vous en veux pas. Je sais tout ça. N'en parlons plus, je suis fatiguée pour le moment.

- Je comprends. Mais vous pouvez compter sur moi. Sachez-le.

- Merci.

- Est-ce que vous avez faim ?

Je haussai les sourcils face à cette question très inattendue. Mais après réflexion oui... je mourrais de faim !

- Je suis affamée, oui !

- Tenez, Emmett garde ça dans son sac en cas de crise d'hypoglycémie !

- Il en fait souvent ?

- Jamais, c'est un prétexte pour manger.

Il me donna alors deux barres de chocolat, Snickers et Mars.

- Je sais que ce n'est pas de la vraie nourriture, mais j'irai vous chercher un repas un peu plus tard.

- Merci.

J'avais déjà dévoré la barre de Mars quand mon père, Rosalie, Edward et Emmett revinrent dans la chambre. Mon fiancé vint s'asseoir à côté de moi et passa prudemment un bras autour de ma taille. Je ne tremblais pas.

- Hey, je rêve ou la petite Swan m'a volé ?

- C'est moi qui les lui ai données, Emmett.

- Et si je fais une crise ?

- Tu n'en as pas fait une seule en bientôt trente ans. J'ai confiance en ton organisme, mon grand.

- Ok mais parce que c'est toi, Queen B !

Je souris et lui répondis.

- Tu sais que c'est Beyoncé qu'on surnomme Queen B ? Et pas... ça...

D'un geste pitoyable, je me désignai tout en grimaçant. J'étais affreuse et rien à voir avec une reine. Edward resserra sa prise autour de moi, les autres étaient gênés. Je changeai de sujet.

- Papa. J'aimerai voir maman. Tu crois qu'elle voudra bien ?

- Je l'ai déjà appelée, elle va arriver. Écoute, ma puce, je dois aller au commissariat avec Rosalie. Je reviens dès que possible.

- D'accord. Merci, papa. Est-ce que je peux garder ta veste ?

- Bien sûr, ma chérie.

Avec hésitation, il vint m'embrasser sur le front, je frissonnai mais lui souris.

- Je t'aime, papa.

- Moi aussi, petit oiseau.

Il salua les autres avant de sortir en compagnie de Rosalie. Je terminai ma barre de chocolat et me tournai vers Emmett.

- Dis, tu veux lécher les emballages ? Je m'en voudrais que tu t'écroules d'un manque de sucre.

Edward et Carlisle rirent et Emmett se contenta de croiser les bras et de sourire. Il m'observa un moment avant de s'avancer et de prendre les emballages que je lui tendais. Sans me lâcher du regard, animé par le défi, il se mit à lécher le chocolat sur les deux bouts de papier. J'écarquillai les yeux alors qu'il prenait la parole.

- Merci, Bella. Tu viens de me sauver la vie !

J'éclatai de rire sous le regard amusé d'Emmett et de son père, Edward me fixait avec tendresse et émotion. C'est sur cette scène que la porte de la chambre s'ouvrit une nouvelle fois. Quand je vis mes deux médecins, je retrouvai mon sérieux. Ma thérapeute, qui ne cachait pas son sourire, s'approcha de moi.

- Vous riez, c'est très bien.

- Je dois remercier petit ourson pour ça. Alors ? Je vais être placée dans une chambre capitonnée avec une camisole de force ?

- Non, Isabella. Vous allez passer la nuit dans une chambre, à cet étage. Vous devez rester une nuit en observation, c'est pour votre santé. Demain, si tout va bien, vous partez.

- Vraiment ?

- Oui. Et je pense que vous devriez rester concentrée surtout vos projets et continuer d'aller de l'avant. Vos soucis doivent s'adapter à votre vie, et non pas votre vie qui doit s'adapter à vos problèmes. D'accord ?

- Oui. Merci. Vous restez en Floride ?

- Je repars demain pour Seattle. Mais je vous l'ai dit, je reste joignable à tout heure du jour et de la nuit pour vous. N'hésitez pas. Même si ça vous paraît insignifiant.

- Merci beaucoup.

Elle me sourit et avança sa main vers moi. Après une brève hésitation, je la lui serrai. Ce geste pourtant anodin voulait dire beaucoup pour moi. Je lui faisais confiance. Elle savait, elle aussi, l'importance de ce geste.

- Je passerai vous dire au revoir demain, Isabella. Edward, je suis à votre écoute aussi.

Mon fiancé hocha la tête et l'on me demanda de rejoindre ma chambre en psychiatrie en attendant mon transfert. Comme Edward était maintenant un simple visiteur, il me suivit tandis que Carlisle et Emmett partirent déjeuner et un hamburger et des frites m'avaient été promis. Maintenant il n'y avait plus qu'à attendre. Attendre de sortir d'ici, attendre un procès, une condamnation, obtenir enfin justice... attendre de me rétablir de tout ça, attendre pour me marier, attendre, encore, pour être heureuse. Mais au moins, cette fois, je n'étais pas seule. Cette fois Edward était là. Nous allions nous en sortir.

- Bella ?

Je me tournai vers lui, il était appuyé contre le mur le plus proche de moi, il avait les bras croisés et il me fixait avec intensité. Je me savais affreusement laide et pourtant, il me regardait comme si j'étais l'une des sept merveilles du monde. J'en rougis.

- Tu mérites ton surnom de Queen B. Tu vaux mieux que douze mille Beyoncé réunies.

Je souris et tendis ma main vers lui. Il s'approcha de moi et posa ses lèvres sur les miennes. Oui, nous allions nous en sortir. Nous étions ensemble.


Et voilà...

Je voulais aussi remercier Lunarthemis ma copine pour les renseignements médicaux, j'espère que j'ai tout bien fait...

A la semaine prochaine.

Bissssse !

Lexi