Disclaimer : le monde de Harry Potter est à J.K.R. ; Alistair et ses amis du Dix-Neuvième Parallèle sont à moi.

Rating : T

Pairing : Severus Snape - OC ; Albus, Minerva et Charlie Weasley.

Correctrice : Fantomette34.


Voici l'épilogue des missions improbables.

Merci à AvaTarbleu, Chocogrenouilles, Karozthor the Necromagus, Lilou0803, sev9hermi, sophie-Lynne et ma chère Fantômette, pour avoir reviewé cette histoire délirante.

J'espère que vous continuerez à me suivre et à commenter : c'est toujours un plaisir de vous lire. :)

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D'ici la fin du mois, je posterai un OS, et le début du Miroir de la Vérité.

Bonne lecture !


Les Missions Improbables - Epilogue

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Confiance

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"J'ai de la peine pour Jumièges, soupira Minerva, il nous a sans doute sauvé d'un désastre en empêchant le poison et sa formule de changer de main...

- ... et il va en payer le prix par des années de prison, termina Alistair, c'est pas juste !"

Personne n'ajouta de commentaires, sans doute parce que tous étaient d'accord avec le Minotaure. Mais on ne pouvait passer l'éponge comme ça, il y avait eu tentative de meurtre, et la justice...

La Justice ! s'emporta in petto Dumbledore, quel que soit le monde elle n'est qu'une machine à broyer, ignorante des circonstances et plongeant ceux qu'elle juge dans un gouffre dont bien peu sortent intacts. Et le vieux Sorcier savait de quoi il parlait : il pensait à Sirius... Sirius Black, qui ne s'était jamais remis de ses douze années dans la prison d'Azkhaban, et Severus...

lui au moins, il avait eu la chance de pouvoir l'en faire sortir, avant que son esprit ne se délite.

Les yeux du Directeur se posèrent sur ce dernier qui, dos à la salle, regardait à travers la vitre les arbres dénudés et le ciel laiteux ; Albus savait qu'il ne les voyait pas vraiment, il connaissait cette attitude.

"Un Gallion pour tes pensées ? fit-il en s'approchant de lui.

- C'est cher payé !

- Peut-être... mais je vois que quelque chose te tracasse. Pouvons-nous t'aider ?"

Un sourire vint jouer sur les lèvres du Potionniste : Albus avait changé, lui aussi, depuis qu'il fréquentait le Dix-Neuvième Parallèle. Etre obligé de jouer collectif l'avait fait passer du "je" au "nous", un progrès indéniable.

"Je crois que Jumièges n'a pas dit toute la vérité.

- Quoi, il a menti ?!

- Non, Alistair, il a simplement fait des choses dont il ne se rappelle pas.

- ... ?!

- Parce que quelqu'un contrôlait son esprit."

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Un concert de protestations s'éleva, et Consoude Kostik eut beaucoup de mal à rétablir le calme.

"Silence !... Veuillez préciser votre pensée, Maître Snape.

- Ce sont les pertes de conscience avouées par Jumièges qui m'ont conduit à cette conclusion : il était sous emprise.

- Mais, protesta Minerva, nous savons qu'il ne peut être soumis à l'Impérium.

- C'était une autre forme de contrainte, plus puissante.

- Laquelle ?

- Je l'ignore, mais je compte bien le savoir : cela pourrait permettre l'abandon des charges.

- Comment comptes-tu t'y prendre ? demanda Nemo.

- Je vais requérir l'aide d'Asclépios : il saura où diriger mon enquête."

Severus dénuda son avant-bras droit, où s'étalait le Sceau de son ancêtre.

Les fils d'or de l'Arbre et du Serpent brillait doucement sous le jour hivernal. C'était la deuxième marque que portait son corps : la première, imposée par Voldemort, l'avait soumis pendant presque vingt ans, la seconde... il en était fier. C'était un don sans contrepartie, et tellement précieux ! Car pour lui cela signifiait qu'il était accepté, et ça, c'était inestimable.

Il effleura le Sceau de ses doigts,

Aureus s'anima, comme sortant d'un long sommeil

et le Dieu-Guérisseur apparut.

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"Pourquoi poses-tu une question dont tu connais déjà la réponse ?"

La voix d'Asclépios était douce, un peu ironique, bien que le sujet ne s'y prêtât pas. Les deux hommes étaient dans la chambre où Severus avait dormi, quand il était revenu, blessé, du Cap Sounion : Nemo l'avait permis, pour qu'ils soient plus tranquilles.

"J'ai besoin d'une certitude... et d'un nom !

- Ça ne t'avancera en rien. Tu n'auras jamais de preuve à produire devant le Tribunal. Et je doute qu'Il accepte de témoigner.

- Alors tu sais ?

- Evidemment.

- Mais tu ne vas rien me dire ?"

Le Dieu confirma. Ce n'était pas par malice qu'il refusait de parler : il ne voyait aucun intérêt à renseigner Severus, si celui-ci ne pouvait en tirer profit. Et son Serpentard de descendant avait parfois des réactions extrêmes, quand cela concernait des gens qu'il estimait. Asclépios ne voulait pas qu'il se lance dans une quête dangereuse et sans issue.

"Dis-moi au moins si j'ai raison : c'est l'ancêtre de Jumièges qui l'a subjugué, n'est-ce pas ?

- Tu l'as deviné, je ne peux que t'accorder ce point.

- Mélanie a le pouvoir de parler aux animaux, et de les comprendre, son père d'utiliser la musique pour toucher l'âme de ses auditeurs, cela nous conduit à un héros de la Mythologie : Orphée, l'aède qui fit partie des Argonautes et accompagna Jason pour conquérir la Toison d'Or.

- Ta conclusion est sans faille."

Le Potionniste fit une pause. Asclépios semblait admettre de bonne grâce sa découverte, il en paraissait même... soulagé. La question était : pourquoi ?

"Tu comprends alors que tu ne pourras pas le voir, ni lui parler ? fit le Dieu souriant.

- ... ?!

- C'était un héros, non une divinité !... Il est à présent aux Champs-Elysées, la demeure des morts bienheureux, dans le royaume d'Hadès. Ce dernier ne le laissera pas sortir, et pour y entrer... Il faut avoir perdu la vie."

Autrement dit, impasse...

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Severus jeta un regard à son ancêtre : il était un peu trop enjoué, et ses yeux cachaient mal une satisfaction que le Potionniste peinait à comprendre. A moins que...

"D'accord ! admit-il, du moins en apparence, je ne peux rien faire de ce côté là."

Le pétillement des prunelles divines augmenta.

"Je vais donc chercher une autre voie : suis-moi !"

Et le Maître des Potions entraîna son ancêtre vers le bureau de Nemo, sur le même palier que la chambre. Entré, il fouilla dans une bibliothèque tandis que le Dieu restait sur le seuil, ses yeux pétillants beaucoup moins. Et il trouva...

"Une histoire de la Mythologie grecque ?! s'exclama Asclépios, que veux-tu faire avec ça ?"

Severus ne répondit pas tout de suite. Il se rappelait de ce que lui avait dit le Minotaure, à propos de ce livre.

"Tu sais, Grand-Père, Alistair avait l'habitude de dire que cet ouvrage était un peu comme un livret de famille. Sais-tu pourquoi il disait ça ?"

Le Dieu secoua la tête, l'air vaguement inquiet.

"Parce que pour chaque Héros ou Demi-Dieu, il est fait mention de son arbre généalogique !"

Asclépios blanchit.

"Je suis curieux de connaître celui d'Orphée le poète, pas toi ?"

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Il ne fallut tourner que quelques pages pour savoir.

- Orphée -

Fils du Roi de Thrace Oeagre et de Calliope, Muse de l'éloquence et de la poésie,

Le regard de Severus sauta à la ligne suivante.

Petit-fils du Dieu Arès.

Il frémit.

Asclépios semblait sur le point de pleurer.

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"Le Dieu de la Guerre...

- Ne t'emballe pas ! Il ne voudra jamais t'aider.

- Je sais !... Je me posais simplement une question : pourquoi a-t-il voulu, à travers son descendant, récupérer le poison et la formule ?"

C'était illogique du point de vue du Potionniste : l'amateur de carnages que décrivait l'Illiade ne pouvait se soucier de sauver des gens, non ?

"Détrompe-toi, fit son Grand-Père, Il n'est pas le Dieu cruel et sans âme que montrent les textes anciens. Dans les batailles, il préfère le sens de la stratégie aux assauts aveugles, et la bravoure dans le combat, même perdu d'avance. Les Spartiates en avaient fait leur credo.

- Et pour notre affaire ?

- Il a voulu écarter un Fléau que l'acheteur n'aurait jamais pu maîtriser : tôt ou tard, le poison se serait répandu et... tu imagines les conséquences ?!"

Oui... et en un sens, il comprenait le désir du Dieu de la Guerre. Epargner des vies, même si certaines tomberaient dans des conflits futurs.

Merlin, c'était une réflexion très malsaine !

Mais c'était comme ça que marchait le monde... et l'on pouvait s'estimer heureux de ne pas avoir à craindre un drame dans l'immédiat.

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o-O-o

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Ils étaient redescendus. Consoude, mise au courant, promit de faire ce qu'elle pouvait pour adoucir la peine qu'encourait Jumièges. Certains dans les sphères policières estiment qu'il mérite au contraire une médaille pour ce qu'il a fait ! leur avait-elle dit. Il n'y avait plus qu'à espérer.

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Les heures avaient passé : Albus et Minerva étaient retournés à Poudlard et les Enquêteurs étaient tous de sortie. Ne restait au Bar des Louchébems qu'Asclépios et Severus.

"J'aimerais comprendre, fit ce dernier.

- Quoi ?

- Jumièges est un Occlumens naturel. Il n'aurait pas dû être soumis à la volonté d'un autre, fût-il un Dieu. Comment cela a-t-il été possible ?

- Une autre Divinité ne l'aurait pas pu, mais Arès est l'ancêtre de cet homme : il y a un lien impossible à rompre entre eux.

- Et entre nous, il existe ce lien ?

- Bien sûr !

- Donc, tu pourrais m'imposer ta volonté ?"

Le Dieu-Guérisseur regarda son descendant. Tout son être craignait la réponse, mais il ne pouvait lui mentir.

-Oui ! Mais je ne le ferais jamais, même dans ton intérêt.

- Comment puis-je te croire ?"

L'immortel répondit :

"Cela tient en un seul mot, mon petit,

confiance."

FIN