Bonsoir/bonjour tout le monde

On me l'a demandé alors voilà la "fin" de "Secret". Cependant cette fic ayant été écrite à la base comme un One Shot, vous n'êtes pas obligée de lire ceci. Faites comme bon vous sembles. Si la première fin vous convient, alors ce chapitre ne vous apportera certainement rien de bien neuf. Cependant, si vous êtes restés sur votre faim et que vous voulez voir un vrai point final à cette histoire, alors je vous souhaite une bonne lecture !


Quatrième journée

Harry avait mal dormit. Ses yeux rougis par les larmes étaient cerclés de noir. Mais ce n'était rien à côté de Ron et Blaise. On avait l'impression que ce dernier n'avait pu trouver le sommeil de toute la nuit. C'était sans doute le cas. Rien de plus normal après tout. Son meilleur ami, celui qui l'avait aidé à fuir sa vie d'avant et à enfin trouver l'homme qu'il aimait, était certainement mort… Non… Il ne devait pas penser comme ça. Il ne devait pas l'enterrer aussi vite. Draco était un homme fort, il ne se laisserait pas tuer aussi simplement.

Aussi simplement d'un avada kedevra. Un trait vert qui déchire l'obscurité. Un cri. Et sans était fini.

Non.

L'ambiance dans la maison était étrange ce matin. L'atmosphère était lourde. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'un sorcier mourait au cours d'une mission. Les morts commençaient à s'accumuler dans leur camp. Leur nombre se réduisait. Mais jamais encore Harry n'avait ressenti une chose pareille. Peut-être était-ce parce que Draco était arrivée depuis peu de temps, ou parce qu'il était un serpentard. Pendant leurs années à l'école, beaucoup d'entre eux auraient tout donné pour le voir tomber de son piédestal. Mais de là à vouloir sa mort…

Ginny l'avait observé pendant tout le repas. Elle semblait attendre une réaction de sa part. Se doutait-elle de quelque chose ? Après tout, elle était une jeune femme intelligente. Et il ne devait pas vraiment être des plus discrets à se retenir de pleurer comme il le faisait. Par la suite, il n'avait cessé de l'éviter. Il ne voulait pas prendre le risque de se retrouver seul avec elle. Dire que la veille encore il pensait la laisser tomber dès le retour du petit blond. Et maintenant il était incapable de lui parler.

S'il était vraiment revenu, aurait-il pu trouver la force de la quitter ? Ou bien ses bonnes résolutions concernant sa vie privée se seraient-elles si facilement envolées ? N'était-il qu'un lâche incapable de suivre ses propres sentiments ?

Les membres les plus importants de l'Ordre s'étaient réunis pour discuter de la situation. Séverus, Rémus, Arthur, Ron et Hermione. Leur groupe s'était tellement restreint avec le temps… Il aurait dû y être lui aussi, mais s'était au-dessus de ses forces. Il n'aurait pu se retenir de crier sa volonté de le libérer, quoi qu'il en coûte. A moins qu'il se soit retrouvé muet, comme il l'était face à sa petite amie. Avouer qu'il était devenu accro à la peau de son plus ancien ennemi était quelque chose de compliqué. Dire que pendant des années il y avait pensé, il en avait rêvé, l'était tout autant. Demander à d'autres de risquer leur vie pour le ramener…

Assis dans le grenier, le Gryffondor se retenait de pleurer. Il était désemparé, se sentait inutile. Il voulait le revoir, coûte que coûte. Il voulait le tenir dans ses bras. Sentir, enfin, ses lèvres contre les siennes. Rien de plus. Ces derniers jours il avait souvent imaginé qu'il faisait bien plus, qu'il le caressait, qu'il le pénétrait. Mais pas aujourd'hui. Il voulait juste l'entendre de nouveau, le voir. Le savoir en sécurité. Rien que ça aurait suffi à son bonheur.

La porte de son refuge s'ouvrit. Il releva la tête pour découvrir celle qu'il fuyait avec tant d'acharnement depuis le matin.

Ginny était belle, comme toujours. Mais son regard trahissait sa peur et son désespoir. Oui, finalement elle avait compris.

« Que faits-tu là ? Tu ne devrais pas être avec les autres membres du conseil à décider de la suite à tenir ? »

« S'il est encore en vie… Alors ça ressemble fortement à un piège. Tu ne crois pas ? »

« Certainement… Harry… »

Elle fut incapable de finir sa phrase. Les sanglots s'étaient mêlés à sa voix. Le jeune homme lui tendit la main. Elle l'a saisi et il l'attira à lui. La jeune femme se blottit dans les bras de l'homme qu'elle aimait, mais ce n'était plus pareil.

« Tu l'aimes ? »

« Je l'ignore. »

« Tu m'aimes ? »

« Ça serait plus simple. »

Le silence retomba sur le petit couple. Il l'embrassa sur le front, passa sa main dans ses cheveux. Il agissait par automatisme, répétant les mêmes gestes qu'il avait fait tant de fois. Il avait encore beaucoup d'affection pour elle, et la faire souffrir le répugnait.

« On pourrait continuer comme ça, » proposa le brun.

« On pourrait. Il suffirait de le laisser mourir. Tu en es capable ? »

« Il l'est peut-être déjà. »

Elle monta sa main vers la joue de son amant. Elle était rugueuse. Il ne s'était pas rasé ce matin. Ça serait si simple en effet. Il finirait bien par se convaincre qu'il n'y avait en effet plus aucune chose à faire pour venir en aide au Serpentard. Et ils reprendraient tous les deux le cours de leur vie. Et lorsque la guerre serait enfin terminée, lorsqu'ils auraient leur premier enfant, tout cela serait oublié.

« Si tu vas leur dire… Si tu vas dire au conseil qu'il n'y a plus aucune chance, ils arrêteront d'en parler. Ils attendent juste ta décision pour prendre la leur. »

« Comme toujours… »

Harry releva la tête et ses yeux émeraude tombèrent dans les abysses de la jeune femme. Etaient-ils vraiment en train de discuter de la vie ou de la mort d'un être humain ?

Cinquième nuit

Harry se tournait et se retournait dans son lit. Les gémissements de douleur de Blaise lui étaient insupportables. Il voulait tant que ça s'arrête.

Il n'était pas allé trouver le conseil. Il ne leur avait pas dit de laisser tomber toute tentative de recherche. De leur côté ils n'étaient pas parvenus à trouver une solution acceptable. Si tous s'accordaient à penser qu'ils ne pouvaient pas laisser mourir leur compagnon, ils ne pouvaient non plus se résoudre à monter une expédition pour le récupérer. La vie des membres de l'Ordre était devenue de plus en plus précieuse au fur et à mesure que leur nombre diminuait. Seul Ron avait insisté dans ce sens. Pour Blaise. Pour éviter que son petit ami ne se lance seul dans une quête impossible.

Sa discussion avec Ginny n'avait pas continué après qu'elle lui ait dit d'aller trouver le conseil. Il n'arrivait pas à savoir si en lui disant ça elle était sérieuse ou si elle le mettait simplement à l'épreuve. Elle ne pouvait pas vraiment vouloir la mort de Draco ! La guerre ne pouvait pas l'avoir changé à ce point ?

N'y tenant plus, le survivant sortit de son lit pour quitter la chambre. Par habitude, ses pas le menèrent à la chambre de la jeune femme. Dire que seulement deux nuits plus tôt il avait été la trouvé pour qu'ils se rendent en secret au grenier, et non pas pour discuter mais pour pratiquer une activité bien plus agréable. Alors que la peau la Draco l'avait déjà envoutée.

Il entra discrètement dans la chambre des filles et s'approcha du lit de son ancienne amante. Il la secoua rapidement. Elle ne fut pas franchement difficile à réveiller. Le sommeil avait l'air de fuir l'ensemble de la maison. Ensemble ils descendirent au salon pour s'installer devant le feu de bois. Face à face, ils se regardèrent un long moment sans rien oser dire. Il devait se reprendre. Retrouver son courage. Celui qui l'avait fait affronter le chien à trois têtes, les dragons, Voldemort.

« Je ne peux pas faire ça. »

« Quoi donc ? »

« Le laisser mourir sans rien faire. Je dois tenter quelque chose. On ne peut pas sacrifier une vie aussi facilement. »

« Sans doute que non… »

Comme un peu plus tôt dans la journée ils se regardèrent sans rien ajouter. Leur histoire était finie. Tous deux le savait.

« J'irais le sauver. Du moins, s'il n'est pas trop tard. »

« C'est trop dangereux Harry. Si tu meurs… »

« Si je meurs un autre que moi devra tuer Tu-sais-qui. Mais je ne peux pas rester sans rien faire. Et si ma journée d'hésitation a causé sa mort, je ne me le pardonnerais jamais. »

« Pourquoi avoir hésité ? »

« La facilité. »

Ginny hocha la tête. Elle aurait aimé l'entendre dire que c'était à cause des derniers sentiments qu'il avait encore pour elle.

Cinquième jour

Les hommes se préparaient. La mission qui les attendait était particulière. Ils devraient se montrer extrêmement prudents. Ils n'étaient que trois à quitter le QG : Seamus, Ron et Harry. Blaise aurait voulu venir lui aussi, mais le rouquin s'était montré très ferme à ce sujet. Hors de question qu'il approche les mangemorts, en particulier dans cet état. Hermione voulait les accompagner également, mais deux membres du conseil en vadrouille étaient déjà bien suffisants.

Dès le petit matin, Harry avait été trouvé les membres du conseil pour annoncer sa décision. Aucun d'entre eux n'avait semblé vraiment surpris de sa décision. Hermione et Ron semblaient même soulagés d'apprendre qu'on n'allait pas laisser un homme en danger pour eux.

Ils ne savaient pas où le trouver. Le Seigneur des ténèbres avait de multiples cachettes où il aurait pu emmener le blond. Alors ils allaient commencer par la seule qu'ils connaissaient : le manoir Malfoy. Y entrer aller être difficile. En sortir encore plus. Mais c'était leur seule option.

Sixième nuit

Harry attendait dans la salle de bain de pouvoir rejoindre son lit. La journée avait été longue et difficile. Il s'en était fallu de peu qu'ils ne rentrent avec encore moins de personnes qu'au matin. Voir même qu'aucun d'entre eux ne rentre.

Le manoir Malfoy était remplir de partisans de Seigneurs des Ténèbres. Grâce à du polynectar conservé par Severus en cas de besoin, ils étaient parvenus à y pénétrer en toute discrétion. Ils avaient pendant un instant pensé que le tour était joué, qu'il ne leur restait plus qu'à trouver les cachots et tout était bon. C'était sans compter sur la paranoïa, pas tout à fait injustifiée, des propriétaires des lieux. A moins qu'ils ne se soient attendus à recevoir de la visite de la part de leurs ennemis. Quoi qu'il en soit, ils avaient été accueillis à l'entrée du salon par un mur d'eau effaçant tout sortilèges. Ils étaient passés en-dessous sans s'imaginer un seul instant que cela révélerait leur véritable apparence.

Fiers de leur prise, les mangemorts les avaient conduits immédiatement aux cachots. Ils allaient prévenir leur maître, et ce ne serait plus alors qu'une question de minutes avant qu'Il ne vienne les éliminer, et ainsi savourer sa victoire totale sur le grand Harry Potter.

Il aurait dû être mort de peur à cette simple éventualité. Et pourtant il n'en était rien. Dans les cachots, ils avaient vu une forme étendue contre le sol et il avait immédiatement su que c'était celui qu'ils étaient venus chercher. La mort les attendait peut-être, mais lorsqu'il l'avait vu, il avait su qu'il avait fait le bon choix.

Harry avait couru vers cet homme, son cœur battant la chamade, alors que Ron et Seamus cherchaient déjà un moyen de sortir de ce guet-apens. Draco était là, c'était bien lui. Il était en mauvais état, à peine capable de bouger, mais il était en vie.

Le survivant s'était penché sur celui qu'il aimait véritablement et l'avait regardé en silence sans oser rien faire. Il était bien là, devant lui. En tendant sa main, il aurait pu le toucher.

La porte du cachot s'était ouverte. Mais ce n'était pas Voldemort, pas encore du moins. Une femme blonde, à l'air fatiguée, descendit les rejoindre. Seamus et Ron étaient sur la défensive, prêt à se défendre sans baguette si besoin.

« Potter, mon fils est-il encore en vie ? »

« Oui. Vous n'étiez pas encore venu le voir ? »

La femme secoua la tête. Le courage avait dû lui manquer. Mais quelle mère aurait pu supporter de voir son fils torturé comme Draco avait dû l'être ?

« Si tu peux partir avec lui, peux-tu me promettre qu'il sera en sécurité ? »

Il avait acquiescé. Elle leur avait rendu leurs baguettes, avait lancé un sort et ils avaient pu transplaner. Cette femme avait risqué sa vie. A l'heure actuelle, elle et son mari devaient être dans une situation bien inconfortable. Mais elle l'avait fait pour sauver son fils. Ça c'était une chose qu'Harry pouvait comprendre. La mère de Draco avait fait ce que sa propre mère avait fait pour lui.

Il était temps d'aller se coucher. Il ne pouvait pas reculer ce moment plus encore. Il doutait. C'était pourtant pour cet instant qu'il avait mené ce combat. Qu'il avait mis leurs vies à tous en danger. A présent il doutait. Avait-il fait le bon choix ?

Draco était seul dans la chambre. Ron et Blaise avaient désertés pour aller fêter leurs retrouvailles dans un lieu plus tranquil, les laissant seuls.

Grâce aux potions de leur ancien professeur, le blond semblait s'être plutôt bien remis de ses blessures. Physiquement, peu de marques laissaient encore imaginer ce qu'il avait pu endurer pendant ces quelques jours passés loin du square Grimmault. Son regard éteint en revanche…

« Je suis désolé. »

« D'être venu me chercher ? » répliqua le blond en ricanant.

« D'avoir mis si longtemps. Nous aurions dû partir à ta recherche immédiatement. »

« En effet… Et pourquoi avoir finalement décidé de venir ? »

Harry déglutit difficilement et se décida enfin à aller s'asseoir prêt de son ami sur le matelas qu'ils avaient partagé pendant si peu de temps. Lentement il glissa sa main vers les siennes, pour lui laisser le temps de les retirer s'il le voulait. Voyant que l'autre ne faisait pas le moindre geste pour s'enfuir, il put enfin toucher cette peau qui lui avait tant manqué.

« Pour ça. »

« Ginny est au courant ? »

« Nous ne sommes plus ensemble. »

« Bien. »

Harry pouvait enfin caresser sa main alors que l'autre était réveillé. Ça ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas encore se dérober. Pourtant Draco ne le fit pas. Il se laissait faire, comme il l'avait si souvent rêvé. C'est ce contact qui l'avait fait tenir pendant ces séances de tortures où on lui posait une simple question : « Où sont-ils cachés ? ».

« Mes parents doivent être morts pour avoir trahit de la sorte leur maître. »

« Pour te protéger. »

Harry monta sa main libre vers son visage. Caressa ses joues, sa mâchoire, son cou. Le blond se laissa encore une fois faire. Il ferma les yeux, et accueillit avec bonheur le baisé que le brun lui donnait enfin. C'était doux, fort, comme il l'avait toujours imaginé.

Les caresses se firent plus aventureuses de la part du Survivant, plus entreprenantes. Le Serpentard se recula, sans pour autant relâcher sa main.

« Pas encore. Je… »

« Je comprends. On a le temps maintenant. »

« Tu es à moi ? »

Harry s'allongea et attira son compagnon contre lui. Draco posa sa tête contre son torse et savoura son contact, son parfum.

« Oui. »


J'espère que cette deuxième partie vous a plu. C'est en tout cas la version finale que j'avais à l'esprit lorsque j'ai commencé à écrire "Secret".
A bientôt