Note : Toujours dans mon entreprise de renflouement des fandoms que j'aime et qui sont désertés, je m'attelle aujourd'hui à une lourde tâche : doter le fandom The Maze Runner d'une nouvelle fiction Newtmas à chapitres. Je n'ai peur de RIEN.

Pairing : Newt/Thomas, mes nouveaux bébés. UA

Disclaimer : Rien ne m'appartient, non seulement je pique les personnages de Dashner, mais j'emprunte également le manoir des X-men et mon très cher et chéri Charles Xavier.

Rating : K+ pour ce chapitre (pas devant la maman quand même !)


PROLOGUE


La portière claqua dans le dos de Thomas, qui faisait face à l'imposant bâtiment devant lequel la voiture était garée. D'un air dubitatif, l'adolescent examina le collège où il allait passer l'année.

Sa mère sortit de la voiture, et lui posa une main sur l'épaule. « C'est charmant n'est-ce pas ? »

Thomas se retourna vers elle : « Charmant pour une prison pour attardés. »

La femme soupira, puis s'avança vers les grilles. Thomas lui emboîta le pas, tirant derrière lui sa lourde valise.

Un homme en fauteuil roulant attendait derrière le portail, un air avenant sur le visage. Ses yeux bleus pétillaient d'une joie tranquille, et Thomas se fit la réflexion qu'il n'avait jamais rencontré quelqu'un à l'air si serein. Il vint à la rencontre de la mère et de son fils, et se présenta. « Bonjour Thomas ! Madame, enchanté. Je suis le professeur Xavier, directeur de cette école. Si vous voulez bien me suivre... »

Effectuant un demi-tour surprenant d'agilité, compte tenu de la lourdeur apparente de son fauteuil, le professeur commença à remonter l'allée goudronnée vers l'entrée de l'école proprement dite. Thomas et sa mère échangèrent un regard, et c'est en soupirant que le garçon se dirigea vers le collège. Il n'avait aucune envie de se trouver là, et sa mère en était parfaitement consciente.

L'Institut Xavier était une école pour jeunes surdoués, formant la future élite de la nation. Se côtoyaient ici des fils de riches, d'intellectuels, mais également des enfants d'origine sociale plus pauvre, repérés grâce à leurs capacités intellectuelles hors normes. Connu pour être la seule école du pays n'effectuant aucune discrimination se fondant sur l'appartenance sociale, l'Institut était un melting-pot de toutes les nationalités et cultures, dont le seul critère de sélection était l'intelligence.

Thomas ne se considérait pas comme un surdoué. Fils de l'ambassadeur des Etats-Unis en France, il estimait seulement avoir eu la chance d'être né du bon côté de la barrière. Baigné dans la culture dès son plus jeune âge, élevé grâce aux musées parisiens et aux opéras auxquels sa mère le trainait, il avait développé un certain dégoût de tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à l'art. En revanche, ayant élevé dans les couloirs sinueux et les bureaux confortables de l'ambassade, le goût des secrets s'était rapidement insinué en lui.

C'est donc tout naturellement qu'il s'était tourné vers le journalisme. Son père, un homme affable mais aux principes de fer, s'était tout d'abord opposé à ce choix. En tant qu'homme politique, il avait une sainte horreur des journalistes, et tenta de décourager son fils. Mais Thomas n'en démordait pas. Scolarisé dans un lycée parisien privé, il participa activement au journal de l'école, désireux d'orienter cette gazette à ragots vers quelque chose de plus intellectuel.

Ses articles portaient aussi bien sur l'actualité, la politique ou l'économie, et lui valut d'être remarqué lors d'un concours lycéen. Sa mère, impressionnée de ses capacités de synthèse et de compréhension du monde qui l'entourait, mit le père devant le fait accompli : oui, leur fils écrivait bien, oui, leur fils comprenait bien. L'homme décida alors de ne pas tuer dans l'œuf ce talent, et se renseigna sur cette fameuse école pour surdoués.

C'est ainsi que Thomas fut inscrit à l'Institut Xavier à ses 18 ans. Le cœur lourd de quitter ses amis de Paris, Thomas rechignait un peu à intégrer cette école. Certes, le tremplin était assuré, mais cela signifiait vivre en quasi-autarcie pendant une année complète, avant de partir en stage auprès des meilleurs journalistes de la planète. Le professeur Xavier avait appelé cette année « l'année de formation », et Thomas appréhendait un peu. Il craignait d'être formaté, lui qui s'était toujours revendiqué libre dans son écriture et dans sa pensée.

Arrivé devant la lourde porte, le professeur Xavier se retourna vers eux « Alors Thomas, par quoi veux-tu commencer ? Comme tu le sais, les cours commencent début septembre. Nous demandons aux nouveaux élèves de venir pour une pré-rentrée, afin que vous ayez le temps de vous habituer aux lieux et à vos camarades. Tu as choisi la section Journalisme n'est-ce pas ? » Thomas hocha la tête pour confirmer. « Très bien, tu sais alors que tu ne resteras dans l'école qu'un an. Ensuite, tu partiras en stage grâce aux contacts de l'école. » Thomas hocha la tête une seconde fois. C'était bien la raison pour laquelle il avait choisi d'intégrer l'Institut. Si tant est qu'on choisissait de s'y inscrire.

Le professeur Xavier enchaîna « Je vais d'abord te faire visiter tes quartiers. Tu es parmi les premiers arrivés dans ta section, l'école te paraîtra un peu vide. Vous êtes dix par section, la section Journalisme est divisée entre les journalistes à proprement dit et les photographes. Vous serez en binôme, un reporter et un photographe. Ça ne te pose pas de problème ? »

Thomas répondit « Non pas du tout, au contraire je suis nul pour prendre des photos. »

Le professeur Xavier eut un sourire en répondant « Chaque problème a sa solution. »

Le hall d'entrée de l'école était réellement impressionnant. Les murs recouverts de tableau, le lourd tapis au sol, les escaliers de pierre, Thomas se sentait minuscule à côté de tout cela. Mais curieusement, il se sentait également à l'aise, sensation bienvenue sachant qu'il allait y passer une année entière de sa vie.

Le directeur les dirigea vers un ascenseur ultra moderne, qui tranchait avec le décor moyenâgeux. Il eut un sourire d'excuse « J'ai un peu de mal à monter les marches avec tout cet attirail. » dit-il en désignant son fauteuil. Thomas brûlait d'envie de lui demander pourquoi se trouvait-il en fauteuil, cependant il n'en fit rien. Il avait passé l'âge de poser des questions embarrassantes, qui trouvaient une excuse dans le jeune âge de l'inopportun.

« Alors Thomas, les dortoirs se trouvent au cinquième étage. L'étage est divisé en plusieurs couloirs - donc plusieurs sections, comme tu l'auras deviné. La section Journalisme est la section Rouge. »

« Ne t'inquiète pas, » poursuivit-il en captant le regard circonspect de Thomas, « vous n'avez pas à porter d'uniforme aux couleurs de votre section. Si tu préfères le bleu, tu peux te vêtir entièrement de cette couleur sans que je ne trouve à y redire. L'intérêt des sections - hormis la spécialisation évidemment - réside dans la petite compétition mise en place chaque année. »

Thomas prit un air surpris et le directeur eut un sourire en coin. « Chaque section gagnera des points au fur et à mesure de l'année, et la section ayant le plus de points à la fin de l'année remportera un... cadeau. »

Thomas ne put s'empêcher de demander « Un peu comme à Poudlard ? Dans Harry Potter ? »

Le directeur laissa échapper un rire « Oui, un peu comme à Poudlard. Sauf que lors du repas de fin d'année, si je claque des mains, je risque seulement d'éteindre les lumières au lieu de redécorer la salle aux couleurs de la section gagnante. »

Thomas pouffa, tandis que sa mère esquissait un sourire. Thomas s'enquit ensuite « Et quel genre de cadeau nous gagnons ? »

« Surprise. » répondit le directeur d'un air mystérieux.

L'ascenseur s'arrêta alors au cinquième étage dans un bip sonore. Thomas nota pour lui-même que s'il avait besoin de discrétion un jour, il ne lui faudrait vraiment pas emprunter l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent sur un large couloir, duquel partait plusieurs autres couloirs.

Le professeur se dirigea vers le couloir le plus éloigné à gauche, et le désigna du bras « Voici le couloir de la section Journalisme. Ici, voici le couloir Sciences politiques, ici le couloir Droit, ici le couloir Sciences de l'ingénieur, et ici le couloir Médecine. »

Thomas posa alors la question qui lui brûlait les lèvres « L'école est mixte ? »

Le directeur lui répondit en souriant « Oui bien sûr. Les filles et les garçons sont séparés dans les chambres, dont chacune bénéficie d'une salle de bain personnelle. Vous êtes deux par chambre. Vous êtes placés au début de l'année, cependant si dans le courant de l'année il arrivait que tu ne t'entendes plus avec ton partenaire de chambrée, il est possible de changer bien entendu. Généralement, les changements se font au mois d'octobre, lorsque les élèves ont trouvé leur binôme de travail. Il est toujours plus simple de cohabiter avec son partenaire. »

Thomas acquiesça, un peu soucieux. Malgré sa grande sociabilité, il appréhendait cette nouvelle rentrée.

Le directeur ne lui laissa pas le temps de s'interroger plus longtemps et s'engagea dans le couloir Journalisme.

« Si mes souvenirs sont bons, tu es dans la chambre 5 du couloir. Ton camarade de chambre est arrivé ce matin, il doit être en train de disposer ses affaires ! »

Le petit groupe s'arrêta devant la chambre en question, sur la porte de laquelle était accrochée une simple ardoise, portant le numéro 5 écrit à la craie. Suivant le regard de Thomas, le professeur répondit à sa question informulée « Vous pouvez modifier ce qui est écrit sur les ardoises évidemment. Seuls les insultes sont proscrites. Sinon, vous avez quartier libre. » Thomas appréciait l'idée d'un mur d'expression totalement libre. Son esprit fourmillait déjà des milles et unes phrases spirituelles qu'il pourrait écrire sur l'ardoise.

Le professeur le sortit de ses pensées en frappant à la porte. Le cœur de Thomas rata un battement à la pensée qu'il allait bientôt découvrir son nouveau colocataire. La porte s'ouvrit timidement, et Thomas aperçut une touffe de cheveux blonds. Le battant s'écarta plus largement, et le jeune homme qui était caché derrière se présenta.

Assez grand, les cheveux blonds ébouriffés, relativement maigre, ses grands yeux couleur ambre les fixaient, d'un air relativement stressé. Son regard se planta dans celui de Thomas, qui déglutit. Son cœur se mit à battre plus vite, ses mains devinrent moites. Ils restèrent quelques secondes à se regarder fixement, quand un raclement de gorge se fit entendre.

Thomas tourna la tête vers le directeur. « Newton, voici Thomas, ton nouveau camarade de chambrée. Thomas, voici Newton, il fait partie de la section Journalisme évidemment, mais en tant que photographe. Si vous vous entendez bien, vous pourrez éventuellement former un binôme. » suggéra-t-il d'un air entendu.

Ils entrèrent tous dans la pièce, la mère de Thomas salua Newton, en lui serrant la main. Thomas s'approcha du garçon et lui serra la main également. « Salut, hum... Moi c'est Thomas. »

Aussitôt, il se fustigea mentalement pour cette première phrase lamentable. Evidemment que l'autre garçon savait comment il s'appelait, le directeur venait de le présenter !

Heureusement, Newt ne releva pas et répondit « Moi c'est Newton, mais tu peux m'appeler Newt si tu préfères... Hum, en fait, je préfère. »

Thomas lui fit un sourire timide. Il sentait ses jambes trembler d'une manière totalement pathétique. Ils se lâchèrent enfin la main, qu'ils n'avaient pas conscience d'avoir gardé, et Thomas s'autorisa à jeter un coup d'œil autour de lui. La chambre était claire, dans les tons gris. Deux lits une place se trouvaient de part et d'autre de la pièce, une fenêtre se trouvait sur le mur en face de la porte, un immense bureau placé juste en-dessous. Deux placards encadraient la porte, un pour chacun d'entre eux. Les murs étaient vierges, attendant que les garçons daignent y accrocher des souvenirs.

Tâche à laquelle Newt devait être en train de s'atteler avant leur arrivée dans la pièce. Au-dessus du lit de droite, plusieurs photos étaient accrochées. Curieusement, aucun visage n'y était présent, seulement des lieux. Thomas sentit son cœur se serrer en reconnaissant le pont Alexandre III, les Invalides, le Grand Palais. Il s'approcha des photos, tandis que sa mère posait quelques questions à l'autre garçon.

« Tu habitais à Paris toi aussi ? » demanda-t-il soudainement, coupant sa mère sans aucune gêne.

Cette dernière lui adressa un regard de reproches, tandis que Newt répondait « Oui, dans le 7ème arrondissement. » Thomas lui sourit « On habite dans le 8ème, Avenue Gabriel. » Newt prit un air impressionné et Thomas se mordit la langue. Quel idiot, il le connaissait à peine et il essayait déjà de se faire mousser !

« Enfin euh, c'est dans le même quartier quoi. C'est marrant qu'on se soit jamais croisés ! » Newt sourit « Pourtant j'adore me balader dans ce coin, si ça se trouve on s'est déjà croisés sans se remarquer. »

Thomas pensa « ça, ça m'étonnerait... », persuadé de ne pas avoir pu louper un garçon comme Newt. Le professeur s'interposa alors « Thomas, il est grand temps d'aller visiter le reste de l'école. Newton, tu veux venir avec nous ? Je sais que tu as déjà fait le même tour il y a deux heures, mais ce serait l'occasion de mieux connaître Thomas et les lieux. »

Newt jeta un coup d'œil à ses affaires, puis se retourna vers eux « Bien sûr pourquoi pas. » Thomas déposa sa valise au pied du lit de gauche, puisqu'il n'avait visiblement pas le choix de la place.

En sortant de la pièce, il ne put s'empêcher de demander « Est-ce que les chambres ferment à clé ? » Le directeur lui répondit « En théorie, oui. Nous fonctionnons cependant un système de confiance totale entre élèves et professeurs. Si les affaires de l'un d'entre vous venaient à disparaître - ce que je ne souhaite pas - nous comptons sur la loyauté de chacun pour trouver le coupable, ou tout du moins dédommager la victime du vol. » Thomas prit une moue circonspecte. Le directeur enchaîna « Si vous souhaitez obtenir un peu d'intimité, il est cependant possible de fermer les chambres de l'intérieur grâce à un système de loquet. »

Les joues de Thomas prirent une teinte cramoisie, tandis que Newt avalait de travers. « Quoi euh, mais non ! » bafouilla le brun.

« Je parlais évidemment d'intimité afin de faire vos devoirs voyons. » continua le directeur en souriant.

Thomas entendit sa mère pouffer sur sa droite, et la foudroya du regard. Le nez rivé sur ses baskets, il arriva jusqu'à l'ascenseur en boudant, manquant de percuter Newt quand le groupe s'arrêta pour attendre la machine. Les deux garçons se confondirent en excuses, aussi maladroit l'un que l'autre. Thomas se sentait clairement ridicule, et le sourire narquois de sa mère le confortait dans cette idée.

« Nous allons commencer par une visite des jardins tant qu'il fait beau, » annonça le directeur, « puis nous irons visiter les salles de cours, la salle commune et le réfectoire. » Thomas acquiesça, ravi de découvrir les extérieurs du château qui allait lui servir d'école.

« Tu aimes le sport Thomas ? » demanda le directeur. « Disons que je cours bien... » répondit timidement Thomas. Sa mère le coupa « Il fait partie des meilleurs de son lycée en athlétisme, et a pratiqué de nombreux sports au niveau compétition. » Thomas se sentir rougir encore et soupira devant le manque de modestie de sa mère.

« Intéressant, » répondit le directeur, « nous dispensons ici de nombreux cours de sport. Newton, il me semble que tu es sportif également ? »

Newt, plongé dans ses pensées, secoua la tête en entendant son prénom. « Euh oui, j'ai fait du karaté pendant longtemps mais je me suis blessé. Depuis je ne fais plus que de l'équitation... » Thomas se tourna vers lui « Du karaté ? Mais c'est génial ça, moi aussi ! Tu t'es blessé comment ?! » Newt grimaça « Je suis tombé pendant un entraînement . Depuis, je boite pour la vie. » Thomas fronça le nez « Je compatis... » Il comprenait très bien l'autre garçon, ayant manqué plusieurs fois de se briser les os suite à des entraînements un peu trop vigoureux.

Ils sortirent tous de l'ascenseur, arrivé au rez-de-chaussée. Le directeur les précédait, les conduisant à travers l'imposante entrée jusqu'à une sorte de salon (s'il était possible d'appeler cette pièce un salon tant elle étant grande). Le directeur se dirigea vers la grande porte-fenêtre de l'autre côté de la pièce et l'ouvrit. Le groupe s'avança sur la terrasse en pierre, surplombant le jardin. « Voici le parc Thomas. Nous n'avons pas de piste de course à proprement parler, cependant il est possible de courir tout autour du château - nous n'avons eu aucune plainte pour le moment. » Effectivement, le parc était immense.

Le directeur désigna une forêt sur la droite « Derrière cette forêt se trouvent les écuries. Nous disposons également d'une piscine au sous-sol de l'école. » Thomas écarquilla les yeux. Une piscine. Dans un château. OK.

Le directeur rentra à l'intérieur de l'école. « Voici le grand salon. Cette pièce sert surtout à nous réunir afin d'observer sur grand écran les exploits professionnels de nos élèves. » dit-il en désignant l'imposant écran plat qui trônait dans un coin de la pièce. Thomas eut un rictus.

Le directeur poursuivit la visite par le réfectoire. Cinq grandes tables en bois s'étalaient dans la pièce, et le rictus de Thomas s'élargit.

« On se croirait vraiment à Poudlard pas vrai ? » lui chuchota Newt, le faisant sursauter.

« Oui c'est clair. Mais où est donc le Choixpeau magique ? » répondit Thomas avec sarcasme.

Le directeur leur expliqua l'évidence, qu'il y avait une table pour chacune des cinq sections, mais qu'il leur était évidemment possible d'aller manger à une autre table.

En retournant dans le hall d'entrée, Thomas aperçut un jeune homme d'origine asiatique descendre les escaliers en pierre. Son costume noir et l'attaché-case qu'il portait à la main contrastaient avec son air enjoué et ses cheveux noirs en bataille.

« Ah Minho ! » l'interpella le directeur, « viens donc saluer tes nouveaux camarades ! »

Thomas se pencha à l'oreille de Newt « Sciences po. » qui lui répondit « Droit. » Ils se tapèrent discrètement dans la main, pour signifier que le pari était tenu.

Le jeune homme s'approcha d'eux pour les saluer. « Salut moi c'est Minho ! Je suis dans la section Sciences po, et dans l'école depuis l'année dernière ! »

Thomas entendit Newt grincer des dents derrière lui et réprima un sourire victorieux.

« Moi c'est Thomas, en Journalisme. » dit-il en lui serrant la main. « On est nouveaux. » ajouta-t-il, en désignant Newt et lui d'un geste de la main.

Minho souriait largement « Je m'en doute, je me serais souvenu de vous si vous aviez été là l'année dernière les bleus. » fit-il avec un clin d'œil. Il serra ensuite la main de Newt qui venait de se présenter.

Il se recula pour ensuite s'adresser au directeur « Le délégué des journalistes est parti du coup ? » Le professeur prit un air contrit « Oui effectivement, j'ai bien peur que nous ne devions organiser de nouvelles élections au mois d'octobre. »

Minho s'adressa de nouveau aux garçons « Je suis le délégué des sciences po, si vous avez le moindre problème n'hésitez pas à venir me voir. Le délégué des journalistes a quitté l'école, vous devrez organiser une élection pour en choisir un autre. En attendant, ce sera moi votre chef ! » leur dit-il, en ponctuant la fin de sa phrase d'un clin d'œil. Thomas eut un sourire en coin, ce type lui plaisait bien. Sa spontanéité et sa bonne humeur le mettait à l'aise directement.

Le directeur remercia Minho d'un hochement de tête, puis se tourna vers le groupe « Que diriez-vous de voir la salle commune des journalistes ? » Thomas et sa mère approuvèrent d'un signe de tête.

« Chaque section dispose d'une salle commune au rez-de-chaussée. Les étages sont réservés aux cours, les juristes et les étudiants en sciences politiques se partageant un étage. Certains cours sont dispensés en extérieur, notamment les cours nécessitant un équipement spécifique. Cependant, nous essayons de doter l'établissement du maximum d'équipement scientifique afin de ne pas forcer les élèves à se déplacer. »

La salle commune des journalistes était sobrement décorée, dans les teintes rouges évidemment. Thomas remercia le ciel pour ne pas être tombé dans la section Jaune, couleur qu'il détestait cordialement. Des fauteuils étaient disséminés un peu partout, plusieurs grandes tables en bois se trouvaient dans la salle, sur lesquelles trônaient de superbes lampes de bureau. Les murs étaient recouverts de bibliothèques, notamment remplies d'une collection impressionnante de journaux - journalisme oblige. Plusieurs ordinateurs se trouvaient près d'un mur, ainsi qu'une télévision, un baby-foot et un distributeur de boissons.

Thomas aima instantanément cette pièce. Il se tourna légèrement vers Newt pour observer sa réaction. Le jeune homme souriait aussi. Thomas s'imaginait déjà, travaillant au coin du feu durant les longues soirées d'hiver, jouant aux cartes enfoncé dans un des fauteuils moelleux, buvant un verre pour fêter la fin des examens...

Le tirant de sa rêverie, le directeur dit alors « Bon, maintenant que le plus gros de la visite est fait, je propose que nous allions dans mon bureau pour régler les derniers détails administratifs. »

Newt fit un signe de la main « Je vais continuer à défaire mes affaires alors... » Thomas lui répondit également par un signe de la main. « D'accord, à plus alors. » Newt s'éloigna et Thomas secoua la tête. Le directeur les entraîna dans son bureau, qui se trouvait également au rez-de-chaussée. Sa mère assaillait le directeur de questions sur la teneur des cours, la manière dont ils seraient évalués, mais Thomas ne pouvait s'enlever son nouveau colocataire de la tête.

Allaient-ils bien s'entendre ? Pourraient-ils devenir binômes ? Tant de questions qui tournaient dans la tête de Thomas au moment où il faisait ses adieux à sa mère, sur le perron de l'école. Il y pensait encore au moment de lui promettre de lui écrire. Thomas savait qu'il ne la reverrait pas avant les vacances de la Toussaint. Il la serra dans ses bras, accepta un dernier baiser, puis la regarda s'éloigner. Une bouffée d'angoisse lui serra le cœur. Il n'avait jamais quitté sa mère aussi longtemps de toute sa vie. En la voyant dans son tailleur si chic, il eut une brève pensée pour sa vie d'avant. Sa vie avant cette école. Il avait le pressentiment étrange que sa vie ne serait plus jamais la même après cette année.

Il lui fit de grands signes de la main alors qu'elle remontait dans la voiture, garée devant l'école. Sa mère paraissait anxieuse, et son cœur se serra. Il ravala un sanglot, se fustigeant de verser dans la sensibilité extrême. Il se sentait comme un petit garçon abandonné. C'est le cœur un peu lourd qu'il tourna les talons pour se diriger vers les dortoirs.


Note bis : J'ai enfin réussi à me motiver pour rafraîchir ce chapitre qui comportait un peu trop de problèmes à mon goût !

J'espère que ce premier aperçu de l'Institut vous aura plu !