J'ai dit que mon rythme de publication était anarchique ?
Bref, beaucoup de dialogues dans ce chapitre donc j'espère avoir réussi à rendre ça plus ou moins fluide.
Claude avança d'un pas lent et lourd vers le sofa et se laissa tomber entre les deux amis, les entourant de ses bras. Il fit une pose dramatique tout à fait Claudiène puis lança :
« Alors les gars est ce que vous pouvez m'eeeeeexpliquuuer, c'est quoi – Il frappa à l'arrière de la tête de Gringe- ce bordel - il frappa à l'arrière de la tête d'Orel- bon sang ?
-Bah heu..tenta Gringe, je vois pas de quoi tu parles.
-Putain les gaaaaaars. Se plaignit Claude en enlevant ses lunettes et regardant les deux amis d'un air désolé. Vous me faites pas confiance ou quoi ? J'ai pas toujours été là ? HEIN ? Hein Orel sérieux Orel, regardes moi mon pote, regarde moi – Il chopa le visage d'Orel, le forçant à se retourner vers lui- J'ai pas toujours été là pour toi sérieux ?
-Heu bah si.. bredouilla Orel
-ET BEN ALORS ! Gueula Claude en levant les bras en l'air, manquant de mettre une baffe à Gringe. Pourquoi vous m'avez pas dit que vous étiez dep les mecs ?
-Peut être parce que.. Hmm...laisses moi réfléchir... On est hétéros ? Lança Gringe, sarcastique. »
Guillaume s'étonna lui même de sa capacité déconcertante pour le mensonge surtout après ce qui venait de se passer. Quoi que..se ravisa-t-il, ce n'était pas étonnant en fait. Il avait toujours été super fort pour déblatérer des bêtises.
« -Alors comment tu m'explique ça ? » Lança Claude en soulevant le coussin qu'Aurélien avait placé sur son entre-jambe.
Il se mit à genoux de sorte à avoir la tête juste en face de la protubérance d'Aurélien.
« -HEEEEY ÇA VA JEAN-JACK ? C'est bon, bien la vie, t'es de sortie ? Tu vas faire les courses ?
-De un, appelles pas ma teub Jean-Jacques et de deux, c'est mon érection matinale se justifia Orel, complètement impassible.
-Il est dix-huit heures mec, fit remarquer Claude, levant un sourcil septique.
-J'me réveille avec un fort taux de latence. Répliqua Aurélien en haussant les épaules.
-Soit.. Conclu Claude, ignorant le fou rire de Gringe, Bon c'est pas tout ça les gars, mais on va rater l'happy-hour avec vos conneries. Alors grouillez vous. »
Gringe lança un regard à Orel qui voulut surement dire ' j'en reviens pas qu'on s'en sorte comme ça' et Orel répondit par un haussement d'épaule amusé, avant de sauter du canap pour aller se préparer. Cela faisait comme une éternité qu'il n'avait pas passé une soirée normale avec Gringe et ses potes.
Une demi-heure plus tard, les trois amis avait rejoint Skread, Abblaye, Bouteille Serge et Laurent à l'Embuscade et ils étaient tous à leur cinquième pinte. Rassemblés autour de Claude, il l'écoutaient raconter ses vacances avec force de détails. En arrière plan, deux mecs bourrés chantaient des chansons paillardes au karaoké.
« -Attends attends, le coupa Bouteille, c'était une thaïlandaise ou une chinoise ?
-Qu 'est ce qu'on s'en bat les couilles du pays de la meuf mon gars ? S'indigna Claude
-Bah les chinoises je les trouve pas ouf perso ...fit remarquer Orel sous les rires de ses camarades
-Mais vos geuuuuuules elle était trop bonne je vous dit ! Beugla Claude en se levant de la table . »
Des mains il dessina une silhouette aux formes exagérées, puis il marcha dans le bar d'une manière voulue lascive pour imiter la dite chinoise ( ou thaïlandaise)
« -Comme ça, un cul comme ça -il écarta les mains- la taille comme ça – il resserra les mains- et des seins..
-C'était un thaïlandais je crois, coupa Gringe en se penchant vers Skread qui s'étouffa de rire avec son mojito. »
« -Les mecs, au karaoké ! Gueula Claude »
Ils sauta sur l'estrade en se cassant à moitié la gueule au passage. Il prit la gamine de 20 piges qui chantait du Coldplay et la souleva du bout des bras comme si elle avait pesé 30 kilos avant de la déposer sur le coté.
« -Désolé Poupée... OREL, GRINGE, ramenez vous !
-C'est mort ! Beugla Gringe du bout du bar »
Orel et Gringe tentaient de se maintenir aux chaises et au bar en bois tandis que leurs amis les portaient de force jusqu'à la plateforme, renversant le mobilier.
« -Bordel les gars, les tables »! Se plaignit Pauline, la jeune serveuse, en voyant les dégâts causés par le groupe.
Orel fit un geste d'excuse désordonné, le sky commençant à faire effet, et se retrouva malgré lui à coté d'un Claude surexcité et d'un Gringe hilare.
« -Bon, on met quoi ? Demanda Claude
-Rien, on se casse. Répondit Orel
-Nanananananan... répliqua Claude, cherchant sur l'écran la chanson adaptée. GAROU ! On met Garou les gars ! Et j'ai cherchééééé la grande voile et glissééééé sur le vennnnt
-La nouvelle chanson ! Beugla Abblaye
-Nope. On l'a pas encore finit . protesta Gringe
-Y'a une nouvelle chanson ? Demanda Claude , ignorant les protestations de Gringe qui tentait de lui arracher le micro, c'est cool ça ! Skread ! »
Gringe et Orel se regardèrent amusés tandis que Skread découvrait le synthé et plaça les premières basses. Puis ils prirent les micros sous les cris de leurs camarades scandant des obscénités.
« C'est quoi les news ? Déboule en pass Navigo, V12
Arrive en califourchon sur un triple Magnum de Grey Goose
Un gros Reebok sur les shoes
Chérie, j'veux juste baiser, me raconte pas ta life comme si tu voulais que j't'épouse
Tu crois encore au prince charmant : lance un appel d'offre
Cherche le sur Les Copains d'Avant : lance un appel d'offre
Face caméra, j'vomis mes tripes, comme David Hasselhoff
Gringe a signé sur Label 5, mazel tov
Si tu fumes pendant les concerts, on vient slammer sur ton smartphone
Ces artistes de merde vont bientôt chanter les Droits d'l'Homme
Même chez l'marchand d'glaces, tu pouvais pas payer ton Magnum
Si t'as des nouvelles baskets : fais voir ta nouvelle paire
Si t'as des nouvelles glasses : fais voir ta nouvelle paire
Si t'as des nouveaux implants : fais voir ta nouvelle paire
Casseurs Flowters : voilà la nouvelle paire
Si t'as des nouvelles enceintes : fais voir ta nouvelle paire
Si t'as des nouveaux leggins : fais voir ta nouvelle paire
Si ta mère est devenue lesbienne : fais voir ta nouvelle père
Casseurs Flowters : voilà la nouvelle paire
J'me suis fait tellement recaler, j'aime faire la fête que devant les discothèques
J'écoute jamais deux choses : tes sons et c'que les filles promettent
J'arrive : bandoulière à l'épaule, équipé d'mignonettes
Laisse le Pokéball, c'est l'retour de la Team Rocket
Maillé pour garder la vie sauve
Ne plus passer des chattes aux femmes couguars dans mes nuits fauves : j'essaye encore
Mec, ton rap game sent la guimauve
Si tu penses devenir millionnaire en kickant des rimes pauvres : essaye encore
Si t'as des nouvelles enceintes : fais voir ta nouvelle paire
Si t'as des nouveaux leggins : fais voir ta nouvelle paire
Si ta mère est devenue lesbienne : fais voir ta nouvelle père
Casseurs Flowters : voilà la nouvelle paire ! »
Les deux hommes finirent leurs tirades sous les acclamations du public et sautèrent de l'estrade pour rejoindre leurs camarades au bar. Claude pris Orel dans ses bras et lui ébouriffa les cheveux avec force quand il remarqua que la jeune fille qu'il avait jarté du karaoké s'approchait d'eux.
« -Hey. Vraiment désolé ma ptite dame pour tout à l'heure , c'était pas très galant de ma part. S'excusa-t-il en se baissant révérencieusement aux pieds de la demoiselle qui laissa échapper un rire cristallin.
-Orelsan c'est ça ? Demanda-t-elle à Orel
-C'est ça, répondit-il, surpris
-J'écoute vos morceaux sur Internet je trouve que c'est pas mal du tout, je peux prendre une photo ? Demanda la jeune fille.
-Bien sur ! Répondirent Orel et Claude en cœur. »
Il allèrent chercher Gringe et prirent un selfie avec la demoiselle qui les remercia chaleureusement.
« Et voilà ! , votre première fan girl grâce à moi !
-T'emballes pas, elle voulait juste une photo. Ça ne suffit pas pour faire une vraie fan girl ! Répliqua Orel.
-C'est quoi une vraie fan girl alors ?
-Bah quand la fille regarde les clips d'Orel et commence à le trouver mignon, c'est une vraie fan girl, intervint Gringe
-Bâtard.
-Je t'en prie
-Moi je pense que quand tu commences à lire des fan-fictions, c'est que t'es perdu à tout jamais.
-T'imagine les fan-fiction des nazies ?
-' Julien pris en bouche le pénis du Führer, le remerciant par son pompage d'avoir débarrassé la terre des juifs'
-Dégueulasse.
-La fan-girl c'est la fille qui t'envoie des sous-vêtements par colis.
-Je vois pas ce qu'il y'a de si cool. C'est pas un gros investissement. Elles ont qu'à les commander sur amazon et avec le compte premium les frais de ports sont gratuits dit Orel. »
Silence.
« - Nan mais Orel le principe c'est qu'elle t'envoie des sous-vêtements qu'elle a déjà portés , souligna Gringe
-Et ça me sert à quoi ? Déjà que je met pas mes caleçons propres, je vois pas ce que je fouterais de leurs culottes sales.
-Bah si t'en reçois, envoies les moi, je saurais quoi en faire mon pote.
-Une vraie fan-girl ça se masturbe devant ta photo de profil sur facebook.
-Nan, ça se masturbe, ça se filme, ça poste le truc sur X-hamster et ça te tague dessus tsais surenchérit Orel.
-Qui va faire ça sérieux ? Gringe ! Cherche sur internet ' fille qui se branle sur Daniel Radcliffe ' ordonna Claude. »
Tandis que les compères se jettèrent avec des rires gras sur le téléphone portable de Gringe, une fille brune, aux longues jambes fuselées et aux fesses rebondies traversa la pièce.
« Bordel, elle j'en voudrais bien comme fan-girl, Commenta Claude, Orel, t'en penses quoi ? »
Orel leva la tête et détailla la jeune fille du regard. Bon 95 C. De longs cheveux et des bagues à chaque doigt. Très jolie en effet, bien qu'un peu trop maquillé pour un bar de campagne.
« -16 sur 20 acquiesça Orel. Autrement dit, t'as aucune chance.
-Parce-que toi t'en as peut être ? répliqua Claude en lui donnant un coup de coude.
-Regardez et prenez en de la graine bande de fragiles, intervint Gringe. »
Et se disant, il se leva, et se dirigea vers sa nouvelle proie.
Le sourire disparut presque immédiatement de la bouche d'Aurélien tandis qu'il observait Gringe s'approcher d'elle avec cette lueur du prédateur en chasse dans les yeux.
La démarche était assurée, l'abordage franc et le corps détendu. Cela se voyait que Gringe excellait dans son domaine, ce qui découlait d'un charme naturel mais aussi d'un entrainement solide, d'un protocole bien huilé et efficace. La fille le remarqua et serra sa main avec un sourire charmeur. Claude aux cotés d'Aurélien regardait la scène, hilare.
« -Combien qu'il se la tape avant la fin de la soirée Orel ? »
Il ne répondit pas et se leva sèchement, les oreilles sourdes. Le bruits du bar, les bribes de conversations, la musique de fond et l'alcool des cocktails lui faisait maintenant tourner la tête désagréablement.
Il s'enferma dans la cabine des toilettes et frappa plusieurs fois le mur, laissant exprimer sa frustration. Un peu calmé, il se passa de l'eau sur le visage et respira un bon coup. Gringe prenait la drague comme un sport national depuis toujours et il le savait. Ca y'est il t'a roulé deux pelles et tu t'emballes, comme si tu pensais pouvoir changer qui que ce soit. Il retourna s'assoir auprès de Claude qui avait rejoint les autres et finit une bière cul-sec. Il jeta un regard noir de l'autre coté de la pièce ou Gringe et sa conquête était beaucoup trop proches physiquement à son goût. Quand Guillaume avança sa main et la posa sur la cuisse de l'inconnu, Aurélien sentit son cœur se contracter. Sans écouter les protestations de ses amis, il sortit du bar et se mit à marcher dans la nuit pour rejoindre son appart.
Gringe, lui, continuait de parler à la jolie brune qui était en face de lui. Il lui demanda son numéro de téléphone et elle le lui donna. Yes. Il se tourna vers Claude pour lui signifier sa victoire et le vit attablé avec Skread. Orel n'était pas avec lui. Gringe fronça les sourcils et jeta un œil sur le coin karaoké, et le coin des baby-foot mais ne trouva pas son ami.
Tu sais si tu veux boire un dernier verre... commença la jeune fille en s'approchant lascivement de lui.
Gringe, qui avait perdu sa concentration, laissa les lèvres de la brune se poser sur les siennes mais n'y gouta pas. Dès que ce semblant de baiser fut terminé, il s'éloigna rapidement, ignorant royalement l'air légitimement outrée de la jeune fille, pour vérifier dans les toilettes si Orel de s'y trouvait pas.
Il ne s'y trouvait pas.
Il apostropha Claude
« Hey ! T'aurais pas vu Orel ?
-Il est rentré.
-Que..quoi ? Tout seul ? Bourré ? S'inqueta Gringe
-Bah pourquoi tu stresses ? S'étonna Skread. C'est pas très loin. »
La possibilité que Orel ne soit pas rentré sain et sauf à l'appart n'était pas la seule crainte de Gringe. Il soupira, agacé, et sortit dans la nuit rejoindre son ami.
Aurélien, pendant ce temps, avait décider de noyer son chagrin par la PS4, un bol de nouilles instantané sur ces genoux. J'aurais peut être mieux fait de rester finalement. C'est encore pire d'imaginer en fait. Il attendait le retour de Gringe, et chaque minute qui passait augmentait la crainte qu'il ne rentre pas du tout et préfère passer sa nuit avec l'autre... l'autre gourgandine.
Il entendit soudain le générique de Star- Wars retentir dans la pièce et se dirigea fébrile vers son portable, espérant un appel de son ami. Numéro inconnu. Il fit la grimace et raccrocha.
La sonnerie retentit de nouveau et Orel poussa un râle d'agacement en décrochant :
« -Oui allo ! Répondit-il, agacé.
-Salut Orel. C'est Julia. Tu ne saurais pas ou est Gringe sil-te-plait ?. Demanda une voix de mauvaise humeur ».
Aurélien sentit la chaleur lui monter à la tête. Qu'est ce que c'est que ça encore ? Il l'avais largué hein ? Oui bien sur. Il se concentra, essayant de se remémorer le moment ou Gringe, au détour d'une conversation banale, avait annoncé avoir quitté sa meuf. Il ne le retrouvait pas. Zut.
La voix d'Orel se brisa légèrement quand il répondit à Julia.
« -Non j'en sais rien, il est pas avec moi.
-Tu en es sur ? Insista Julia, suspicieuse. »
Mais oui j'en suis sur putain espèce de sale conne. De toute manière pourquoi tu le cherches tu sais très bien ce qu'il fait. Il te trompe avec une idiote de ton genre, il te ment, il ne t'aime pas , il en a rien à foutre de toi. Et il en a rien à foutre de moi non plus.
« -Si tu veux vraiment savoir t'a qu'a l'appeler. Déglutit Aurélien
-J'aimerais bien figures toi ! Tu pourrais dire à ton pote, toi qui a une si grande influence sur lui, de faire un peu plus attention à moi de temps en temps – La voix de Julia se fêla à ce moment – Bordel. C'est mon mec et je le vois moins que quand on ne sortait pas encore ensemble, c'est n'importe quoi .. »
Aurélien mis le téléphone sur le coté, ne portant pas attention à la litanie de plaintes que délivrait Julia et se força à prendre des inspirations profondes pour se calmer. Malheureusement pour lui, c'est juste à ce moment que Gringe arriva. En entendant les pas d'Aurélien s'approcher de lui, il sourit, soulagé qu'il ne lui soit rien arrivé.
Sourire qui s 'évanouit bien vite en apercevant la mine grisâtre de son camarade.
« -Tiens, ta petite copine au téléphone, lança Aurélien avec tout le sarcasme dont il était capable. »
Gringe blanchit mais s'empara quand même du portable pendant qu'Aurélien faisait les cents pas dans la cuisine.
« -Oui allo ?...Mmmh...T'inquetes pas...oui je suis bien rentré...désolé de pas avoir appelé..oui...oui...D'accord...bonne nuit mon cœur...bise. »
Le cœur de Orel se serra encore plus de colère en entendant le surnom affectif que Gringe avait affublé à Julia. Guillaume raccrocha, laissa tomber son bras et baissa la tête, l'air abattu. Un silence glacial suivit l'appel. Gringe, le téléphone à la main, se balança vaguement sur ses jambes, attendant que son l'autre attaque en premier. Ce qui n'arrivait pas. Les secondes s'écoulait inexorablement dans un malaise extreme, c'était insupportable. Si 'te plait Orel .. Dis quelque chose.
« -Tu m'expliques ? Finit par demander Aurélien, froidement
-J'ai.. balbutia Gringe..
-Merde. Finalement le silence, ce n'était pas si mal.
-J'ai oublié de la larguer. Lacha-t-il, hésitant.
-Tu te fous de ma gueule ? S'indigna son ami.
-On est ensemble sur le papier.. se justifia-t-il, mais elle n'a aucune importance pour moi.. c'est juste une... »
Une quoi ? Un plan cul ? Pas vraiment. Un alibi ? Guillaume déglutit. C'était ça. Un alibi, une couverture. Un pass pour s'intégrer en société. Pour ne pas avoir à s 'engager. Pour ne pas avoir à se remettre en question et à supporter les questions et les regards opiniâtres des gens, là, dans le monde extérieur. Ce monde extérieur qui brulait comme une eau glacé alors que l'appartement d'Aurélien était, et cela depuis la rencontre des deux rappeurs, un refuge, paraissant incroyablement doux et chaud en comparaison.
« -Elle n'a aucune importance... répéta Gringe, ne sachant pas quoi dire d'autre
-Je te crois t'inquetes, murmura Aurélien, j'ai bien vu ce soir que t'en avait rien à foutre d'elle. »
Il fallut quelques minutes à Gringe pour comprendre que ce n'était pas de Julia que son ami parlait. Il soupira intérieurement. Il s'y attendait bien sur, mais merde. Devait il vraiment avoir cette conversation douloureuse avec son meilleur ami ? La seule personne qu'il avait réussit jusqu'alors à ne pas décevoir ? C'était assez hypocrite de sa part en plus, pensa Gringe, combien de fois l'avait il encouragé à ce genre de combines avant que tout ne devienne bizarre. Il s'agaça, regrettant soudainement l'époque ou Orel était complice de ses débordement, ou il avait au moins une personne avec qui il pouvait être totalement honnête.
« -Il ne s'est rien passé. »
C'était presque vrai. Enfin, pour la première fois, il aurais réellement voulu que cela soit vrai. Le baiser de la jeune inconnue lui brulait maintenant les lèvres de honte.
Comme Aurélien ne répondait toujours pas, Gringe commença à s'énerver
« -Merde Orel, c'était pour jouer, t'as pas à juger les personnes avec qui je discute dans un bar. On est pas en couple putain. »
À ces mots Aurélien se retourna. Un rictus haineux déformait son visage alors que ses yeux affichaient une immense tristesse. Il indiqua d'un geste du menton le coup de Gringe, témoin d'un moment qui paraissait beaucoup trop lointain à présent.
Fin..on est en couple quand ça t'arrange.. dit-il amèrement.
Gringe passa machinalement une main dans son coup. Ses joues prirent une couleur pourpre et Aurélien déglutit. Il refusait néanmoins de se laisser attendrir. Il ne put s'empêcher pourtant de laisser son regard flotter sur Gringe, de s'attarder sur sa mâchoire et sur ses lèvres. Il chercha quelque chose pour ré-attaquer et garder cette colère en lui, ne voulant pas qu'elle s'amenuise si vite.
« -Soit dit en passant, ton truc a bleuit depuis cet après-midi, crachat-il »
La main de Gringe quitta sa nuque pour se placer sur son arcade sourcilière, encore douloureuse de l'après-midi . Elle avait bleuit c'est vrai, mais c'était surtout une manière pour Orel de signifier qu'il avait remarqué la blessure depuis plusieurs heures déjà. Et que Gringe avait une fois de plus démontré un talent sans faille dans le mensonge et l'ommission. Je suis désolé, mais ça je ne veux pas te le dire. Ce n'est pas que j'aime te mentir, mais je ne veux pas que tu sois impliqué dans cette merde. Pas toi.
« -Ah ça.. sourit Gringe d'une manière peu convaincante.. ne t'inquetes pas, ça ne fait pas mal, ce n'est qu'un détail.
-Un détail..
Il imita la voix nonchalante de Gringe
-Elle n'a pas d'importante, il ne s'est rien passé, c'est rien , un détail, sans importance.. ÇA A DE L'IMPORTANCE POUR MOI GRINGE D'ACCORD ? Explosa-t-il, C'est important ! »
Orel se retourna pour ne pas que Gringe remarque ses yeux humides. Bordel pourquoi était il obligé de chialer à chaque fois qu'il s'énervait ? Perte de crédibilité totale, presque pire qu'une meuf. Gringe resta quelques instant étourdi par cette rage peu habituelle, Aurélien ayant plutôt tendance à se replier sur lui même en cas de problème. Ou à écrire, au choix.
« -Tu..toi aussi tu es important, balbutia il à voix basse »
Aurélien n'osa se retourner pour croiser le regard du rappeur. Sa colère commençait à disparaître pour de bon. À la place, une tristesse envahit tout son corps, rendant ses membres lourds et fatigué.
Important.
La belle affaire.
Ça ne marcheras jamais.
« -tu m'a soulé , jme casse.. murmura Orel en rejoignant sa chambre. »
3 heures du matin.
Gringe allongé sur le canapé, regardait le plafond depuis une bonne heure, essayant désespérément de mettre de l'ordre dans sa tête. Il était incapable de formuler ce qu'il voulait avec précision. Il se sentait juste extrêmement nul, seul et pitoyable. Il se leva doucement et s'approcha à pas de fourmi de la chambre d'Orel. Hésitant, il demanda d'une voix rauque :
« -Orel tu dors ? »
Pas de réponse. Gringe soupira de déception et se laissa glisser, s'asseyant dos à la porte. Il passa une main froide sur son visage et se laissa bercer quelques temps par le silence et l'obscurité de la nuit.
« -Je suis réellement désolé. »
Pas mal. Ça aurait sonné mieux tout à l'heure, mais bon. Orel dormait surement, ou, si il ne dormait pas, n'accordait pas assez d'importance aux paroles de Gringe pour ouvrir cette fichue porte. Ce qui était juste insupportable à imaginer.
« -Écoutes, j'ai pas l'habitude de .. commença-t-il... je veux dire... Tu me connais, j'ai plein de réflexes à la con et je sais même plus ce qu'il faut faire ou non dans ce genre de trucs. Tu pourrais ptete.. me laisser un peu de temps tu vois ? Je veux bien apprendre mais j'ai besoin d'un peu de temps. »
Le silence. Encore.
« -Je vois même pas pourquoi je parle à un bout de bois. Se dépita Gringe. De toute manière je fais tout de travers, je te blesse, je blesse Julia, je blesse tout le monde. Je ferais ptete mieux de me barrer d'ici et de te laisser tranquille... »
La poignée grinça, et la porte s'ouvrit, faisant apparaître Orel qui regarda Gringe, mi-amusé mi-triste :
« -Quelle excellente idée ! Ironisa-t il. C'est vrai que fuir résoudras totalement la situation.
-Je veux juste que tu te sentes bien . Répliqua Gringe tandis qu'Orel refermait la porte derrière lui et s'asseyait à ses cotés.
-C'est pas ton départ qui me feras me sentir bien..
-C'est quoi alors ? »
Aurélien eu un petit rire et tourna la tête gêné, réfléchi. Qu'est ce qu'il voulait ? Question piège. Ce qu'il voulait, il avait presque peur de se le formuler tellement cela lui paraissait impossible. Il se rabattit donc sur la réponse la plus logique.
« -Bah déjà..ce serait cool que tu largues l'autre là..et que t'arrêtes de draguer tout le monde, tout le temps ... Je veux pas qu'on sorte ensemble ou un truc comme ça hein, se rattrapa-t-il précipitamment. Je veux juste... pas te partager. Voila. »
Dans le noir Gringe perçut le rougissement d'Aurélien et sourit. Il lui attrapa le menton et lui tourna le visage, plongeant son regard dans le sien.
« -Je vais la larguer, je te promet.
-Demain. Souffla Aurélien, rougissant d'un ton de plus sous le regard de Gringe.
-Laisses moi une semaine, souris Gringe, ne le lâchant pas des yeux.
-Demain. Répéta Aurélien d'un air faussement buté.
-Sois raisonnable... »
Et en disant cela, il attira le visage d'Orel vers lui et posa ses lèvres sur les siennes, lui offrant un long baiser, leurs langues s'entrechoquant avec violence, leurs torses se pressant l'un contre l'autre et les doigts de Gringe caressant avec tendresse le crane d'Aurélien. Quand il en eurent finit, les joues rosies, les lèvres mouillées et le souffle court, ils sourirent bien qu'il évitèrent de se regarder dans les yeux. Le plus petit s'étendit sur le sol, la tête sur les genoux du plus grand, qui passa machinalement une main dans ses cheveux.
« -Ou sinon ce que je te propose, c'est de rester ici pour toujours, lança Orel d'un ton détaché, au moins, je suis sur de ne pas avoir de concurrence. »
Gringe souffla du nez, secouant la tête, amusé, comme si ce qu'il s'apprêtait à dire était d'une folle évidence.
« - Tu n'a aucune concurrence nulle part. »
Voila pour ce chapitre les amis ^^
Guest: alors déja, bravo pour le pseudo :clapclap: et merci beaucoup pour ton encouragement qui ..heu.. m'encourage ? ( t'as vu je suis nulle pour répondre aux commentaires)
Co:Merci beaucoup pour ton commentaire ça me fait vraiment très plaisir o/ Et oui malheureusement il y'a trop peu de fanfiction OrelXGringe, quoi qu'elle commencent à se multiplier en ce moment :merci aux premières qui ont lancé le mouvement: . Bises à toi aussi :)