Attention, ceci n'est pas un exercice. Le chapitre 20 de Café Suspendu est réellement publié ! Oh mon Lucifer, c'était la folie ! J'avais vraiment du mal à l'écrire, je ne sais même pas pourquoi et je m'en excuse. Mais voilà ! VOILA.

(+ le petit message subliminal "à ce niveau-là, c'est pas le café suspendu, c'est ta fiction", c'était parfait)

BONNE LECTURE.


Les garçons étaient enfin arrivés dans l'appartement de Castiel. Il avait fait froid dans la voiture et c'était sûrement pour ça que Dean avait posé sa main sur la cuisse de Castiel tout le long du trajet, et sûrement aussi pour ça qu'ils s'étaient tenu la main. La main du brun était sèches, mais il s'en fichait pas mal de la douceur ou non de celle-ci. Maintenant il se sentait coupable d'avoir fait ça, surtout lorsqu'il pensa à Benny. C'était une erreur, exquise, mais il ne savait pas si elle allait se reproduire ou non. De toute façon, ce n'était pas réellement considérer comme de la tromperie… Non ?

Dean marcha jusqu'à l'appartement en tenant Balthazar contre lui. Il faisait encore plus froid à l'extérieur. Heureusement qu'il était là pour les aider. Il tanguait un peu, à cause de la fatigue. Et puis, le froid n'aidait surement pas . Ils avaient les doigts gelés et les nez rouges. Il sentait même Balthazar grelotter contre lui. Il était pourtant bien couvert, d'autant plus que Castiel avait rapidement attrapé une couverture avant de quitter l'appartement pour l'emmener à l'hôpital en toute hâte.

Il était tard, ils étaient épuisés alors il décidèrent de coucher Balthazar sans passer par la case douche. Il empestait l'alcool et le sang mais ils s'étaient résolu à le coucher le plus rapidement possible, se répetant le mensonge que demain, tout irait bien. Castiel s'occuperait de lui, il lui donnera une douche et lui demandera une explication sur ce qu'il s'était réellement passé. Les docteurs n'avaient rien voulu dire, Balthazar non plus, évidemment. Dean était curieux mais comprenait parfaitement son refus d'annoncer ce qu'il s'était passé.

Dean le déposa simplement dans le lit, Castiel le débarbouilla du mieux qu'il put avec un gant d'eau chaude. Même si Balthazar semblait se débattre avec le peu de force qu'il lui restait, Castiel continua à décrasser son visage pour son propre confort. Il entendait les gémissements de plainte et les insultes ridicules de Balthazar. Comment Castiel pouvait aussi facilement garder son calme ? C'était déroutant.

Dean quitta la pièce et attendit dans le salon. Il regarda autour de lui. Toujours aucun cadre. Aucune photo. Seulement des livres éparpillés un peu partout et une télévision, la télécommande à côté. C'était un appartement comme un autre. Les seules choses qui faisaient que Dean savait que c'était celui du brun était les livres rangés dans toute la pièce. C'était pire qu'une passion pour lui. Il avait essayé de s'y intéresser. Mais il mettait des heures et des heures pour réussir à lire une page. Il était facilement déconcentré et pas assez immiscé dans le contenu. Il ne niait pas le fait que le texte pouvait être intéressant, loin de là mais il ne pouvait simplement pas. Une passion était innée, on ne pouvait pas se forcer pour l'avoir. C'était comme s'il foutait Castiel devant le capot d'une voiture en lui demandant de s'occuper d'elle. Tout bonnement impossible.

Il tourna la tête quand il entendit le bruit d'un vêtement tomber au sol. C'était le trench coat de Castiel. Il ne prit pas le temps de le ramasser. Il s'approcha de Dean et se jeta à côté de lui en soupirant. Ils restèrent silencieux. Dean observait Castiel. Il était magnifique. Bien plus magnifique que tous les hommes qu'il avait pu voir dans sa vie.

"Merci Dean."

Il hocha simplement la tête. Il n'avait pas à le remercier. Aider les gens, c'était normal. Tout le monde en faisait une chose exceptionnelle mais dans l'esprit de Dean, on ne devrait pas. Ça devrait être une normalité. C'était ça, d'être humain. Ce n'est pas seulement recevoir ce que la vie nous offre. C'était aussi donner. Il avait donné l'opportunité à Balthazar de se faire soigner aujourd'hui.

"T'as pas à me remercier Cas.

-Dean ?

-Quoi ?

-J'ai envie de t'embrasser.

-Cas...

-Dean qu'est-ce que tu fais avec Benny ? Tu ne m'aimes plus ?

-Arrête.

-Je veux seulement savoir.

-J'en sais rien Castiel on ne devrait pas parler de ça.

-J'ai seulement... si je ne t'avais pas repoussé... mais j'ai eu peur. Tu me plaisais mais je mettais ça sur le compte de ma solitude. Et je me suis rendu compte que... finalement... c'était pas que ça Dean. C'est peut-être trop tard mais je veux que tu te souviennes que je t'attendrai parce que tu en vaux la peine.

-J'en vaux la peine ? J'ai pas un rond, j'ai perdu mon père et je me retrouve dans la merde avec mon frère à cause de la maison au Kansas et du garage. Je travaille dans un garage, Castiel. Je n'ai fait aucune étude, je n'ai aucune culture. Je suis un minable. Je n'en vaux pas la peine."

Castiel se mit à rire et sur le coup, Dean n'avait pas bien compris pourquoi. Il était beau quand il riait. Ça troubla sa réflexion et... merde. "Je n'ai pas un rond". Castiel avait été SDF. Il se mordit l'intérieur de la joue en rougissant. Qu'est-ce qu'il pouvait être stupide des fois, le roi des gaffes ! Il soupira et cacha son visage entre ses mains.

« Merde Cas, j'y pensais plus, je m'excuse.

-Il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Je ne vais pas t'en vouloir pour ça.

-Tu m'en voudrais pour une chose ?

-Que tu ne m'embrasses pas ce soir. »

Dean sourit. Il ne lâchait pas l'affaire. Il aimait le savoir ainsi, aussi désireux de lui. Son ego en était flatté… Et son cœur en crevait presque. Castiel se redressa doucement en le regardant de ces yeux… Si doux et suppliants. Il allait craquer. Dean colla son front contre celui de Cas.

« C'est pas une bonne idée…

-J'en ai tellement envie Dean.

-Je ne comprends pas. Vraiment.

-Quoi ?

-Ecoute Cas, je sais que tu n'es pas gay, que tu n'es pas bi, j'ai pas envie de continuer un peu plus, tu sais ce que je ressens, j'aurais du mal à passer outre mais on doit rester ami, je le sais, maintenant je t'en prie, retourne bouquiner, je me sens déjà assez mal comme ça.

-Non Dean écoute ! Je... Je ne sais pas ce que je suis, t'es entré dans ma vie et tu as tout basculé. Je ne sais pas si je suis gay, si je suis bi, ou même hétéro. Je sais seulement que je suis fou de toi mais...

-Cas, tu es fou de moi, c'est que tu es soit gay, soit bi.

-Tu comprends pas ! Je ne vois pas c'est quoi ton problème à vouloir foutre des étiquettes sur ce que je suis, merde à la fin ! Savoir que je t'aime, ce n'est pas suffisant pour toi ? Je m'en fiche de devoir dire que je suis gay, bi ou je ne sais quoi encore, la seule chose que je suis prêt à dire c'est que je suis à toi, que je t'aime Dean et que j'ai pas à chercher qui je suis quand je sais que je veux passer ma vie à tes côtés. Et je sais que tu n'aimes pas la niaiserie et que tu... »

Ces quelques mots firent comme un électrochoc à Dean. Il ne pensait pas ressentir une telle envie et mit alors cela sur le compte des pulsions. Quelque chose en lui se brisait, ne comprenant pas d'où cela venait. A force de réfléchir, il ne sut dire à quel moment les mains de Castiel avaient agrippé sa nuque. Ils se regardèrent durant de longues secondes avant que Dean n'y mette un terme lorsqu'il l'embrassa avec fougue.

Ils avaient du mal à réaliser ce qu'ils étaient en train de faire. Ils crevaient tellement l'un pour l'autre que se retrouver été la plus belle chose qu'ils leur étaient arrivés ce mois-ci. L'envie leur faisait perdre pied et toute notion de réalité. Les mains de Dean se perdirent dans ses cheveux. Il s'apprêtait à s'approcher encore plus de lui lorsqu'il entendit son téléphone vibrer sur la table.

Ce son le ramena à la réalité. Il ne voulait pas entrer dans la catégorie des connards qui trompaient leurs petits amis. Il se recula doucement en soupirant et attrapa son téléphone. C'était Benny. Il lui sembla que Castiel faisait tout pour qu'il oublie que son véritable petit ami l'appelait car il déposa des baisers humides et chauds contre sa mâchoire, grimpant presque sur ses cuisses. D'accord, son érection traduisait son envie mais il le bouscula doucement et décrocha.

« Benny ?

-Dean ? Tu n'es toujours pas rentré. Qu'est-ce que tu fais ?

-J'arrive.

-T'es en route ?

-Tu joues la petite copine jalouse maintenant ?

-Va te faire foutre.

-Je suis bientôt là. »

Dean raccrocha et colla son téléphone contre son front. Il n'y avait aucun doute, il était amoureux de Castiel. Mais il ne pouvait pas faire ça. Pas après le mal qu'il avait vécu. Pas après qu'il l'ai prit pour un imbécile. Dean avait peur de s'engager, d'autant plus que ce n'était pas son genre… Et pour une fois, s'engager l'effrayait. Avec Benny, il était assuré, d'une certaine manière. Il était gay, c'était certain. Castiel s'était plus confus. Quand il réalisera ce qu'il se passait, qu'il était en couple avec lui, Castiel aurait peur, il voudra se cacher… Parce que Dean avait vécu la même chose avant de s'accepter. Il avait mis des années à le faire.

« Dean… Reste.

-Je ne peux pas Cas. »

Il secoua la tête et agrippa rapidement les clés de sa voiture ainsi que sa veste. Il se rua jusqu'à la sortie, se concentrant sur ce qu'il avait devant lui pour ne pas craquer et retomber dans les bras de Castiel. Il ne voulait pas voir que ses joues étaient couvertes de larmes.

Il ne voulait pas tomber une nouvelle fois amoureux de lui.

Une fois était assez. C'était douloureux. Une seconde fois et Dean serait achevé.