- I thought angels were supposed to be guardians. Fluffy wings, halos - you know, Michael Landon. Not dicks.

- Read the Bible. Angels are warriors of God. I'm a soldier.

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Chapitre I.

C'était une autre école et une autre ville situées dans un autre comté de l'état du Mississippi et pourtant, Dean Winchester les connaissait déjà comme le fond de sa poche.

Il savait sans même avoir jamais mis un seul pied en ville (ou un seul pneu de sa bien-aimée Impala 67 dans son cas) qu'il y aurait une supérette sur la rue principale et qu'elle serait toujours bondée de personnes âgées à la recherche de bavardages pour combler leur solitude. Il y aurait une aire de jeu pour enfants dans laquelle les balançoires seraient cassées. Il y aurait de longues rues vides et de vieux magnolias couverts de fleurs roses au printemps. Il y aurait des voisins suspicieux qui espionneraient la nouvelle famille à travers leurs rideaux.

Dean avait déjà senti les regards se poser sur son frère et lui pendant qu'ils déchargeaient le coffre de l'Impala afin d'emmener à l'intérieur les quelques objets laissés aux Winchesters par l'huissier après sa visite dans la précédente maison louée par John.

Dean savait déjà quel rôle il jouerait dans son nouveau lycée. Il serait le nouvel élève, tout en sourires charmeurs et répliques pleines d'esprit, ne déclinant jamais une invitation au bavardage ou à une fête mais préférant toujours sa propre compagnie à celle des autres et s'éloignant avec une bonne excuse dès qu'on lui posait des questions personnelles. Les mystères autour de Dean séduiraient la plupart des filles et elles essayeraient d'en savoir plus sur lui mais il ne leur ferait jamais part de ses plus noirs secrets.

Non, Dean resterait silencieux et seul jusqu'à ce que sa famille déménage dans une autre ville. Parce que cela arriverait. Cela arrivait toujours. Cela pouvait prendre des mois ou des années (quand ils étaient assez chanceux) mais ils se retrouvaient toujours sur la route. Jusqu'à ce que cela se produise, il éviterait de se faire des amis parce que les amis rendaient toujours les adieux douloureux. Et en fin de compte, la solitude n'était pas si difficile à supporter. La solitude ne lui demandait pas pourquoi il avait des cernes sous les yeux la plupart du temps ou quel était le travail de sa mère ou pourquoi il portait toujours des habits trop larges.

Dean inspira profondément avant de quitter l'intérieur rassurant de l'Impala. Il sentait le cuir, l'huile de moteur et le shampoing aux senteurs fruitées et sophistiquées de Sam.

Son frère avait babillé durant les quinze minutes du voyage qui reliait leur nouvelle maison et la Middle School dans laquelle il aurait cours, parlant de son souhait de rejoindre un club de lecture (« Intello. » avait dit Dean), de ses doutes d'être assez bon pour rejoindre la section Latin (« Intello. » avait dit Dean) et de sa préoccupation quant à savoir s'il se ferait de nouveaux amis (et cette fois, Dean n'avait rien dit). Ne pas être dans la même école que Sam le tuait à petit feu mais Dean venait d'entrer dans son avant dernière année de lycée et son frère avait quatre ans de moins que lui.

Dans deux ans, Dean obtiendrait son diplôme et il pourrait user de ses charmes pour trouver un vrai travail comme mécanicien. Quelqu'un devait bien commencer à économiser de l'argent pour envoyer Sam à l'université et ce quelqu'un ne serait pas John. Ce ne serait même pas un problème pour Dean : il aimait réparer des voitures. Qui voudrait porter un costume raide et écouter des discutions sans fin à propos des affaires quand on pouvait porter un confortable bleu de travail et écouter le ronronnement des moteurs ?

Dean verrouilla les portes de sa voiture et la vitre lui renvoya son reflet.

Ce qu'il vit était un jeune homme de seize ans qui portait une chemise de flanelle d'un rouge passé et un jean usagé qui le faisaient paraître plus mince qu'il ne l'était vraiment. Il semblait légèrement fatigué mais assez en forme pour un garçon qui avait seulement dormi quelques heures durant la nuit parce que la journée qu'il venait de passer à déplacer les quelques meubles fournis avec la location avait rendu ses muscles douloureux. Sam s'était endormi au moment même où il avait touché son matelas mais Dean était resté éveillé dans le lit jumeau, se demandant combien de temps il faudrait à John pour tout foutre en l'air.

Ce sera différent cette fois, avait dit John. Mon vieil ami des Marines, Bobby, m'a trouvé un boulot dans une station essence en ville. Je resterai sobre. C'était le même vieux refrain chaque putain de fois et Dean avait pensé conneries.

Dean remonta la bretelle de son sac marron sur son épaule et se tourna pour faire face à sa nouvelle école.

Elle était plus petite que la précédente mais le même drapeau américain se détachait fièrement sur le ciel bleu matinal. Des petits groupes d'étudiants envahissaient doucement l'herbe devant la porte d'entrée principale et des voix joyeuses et des éclats de rires vibraient dans l'air. Filles et garçons portaient pour la plupart des shorts et des T-shirts sur lesquels étaient imprimés les noms de groupes à la mode en cette année 1990 (Blink 182, Nirvana or Red Hot Chili Peppers) et les peaux nues révélées par les habits avaient été dorées par le soleil d'été. Dean était plus pâle qu'eux parce qu'il avait passé ses vacances à travailler mais les quelques jours qu'il avait passé dehors, à jouer avec Sammy, avaient suffi à faire éclore des tâches de rousseurs sur son visage, ses épaules et ses coudes.

Personne ne sembla lui prêter attention quand il se fraya un chemin jusqu'aux portes de l'école.

A l'intérieur, l'atmosphère était la même que dehors : de vieux amis se saluant, faisant de larges gestes et parlant des merveilleuses choses qu'ils avaient vécu pendant leurs vacances ou appelant bruyamment un autre groupe d'élèves se tenant dans un coin opposé de la pièce.

Dean se tint là un moment, silencieux, regardant les alentours et pensant à Sam, se demandant si son petit frère s'en sortait bien. Le gamin avait probablement déjà pris le chemin de la librairie pour voir s'il pouvait y trouver un livre sur l'histoire de la pomme de terre en Amérique ou sur quelque autre bizarrerie pour laquelle il se passionnait en ce moment. Dean n'arrêtait pas de répéter que Sam finirait bossu à force de porter une quantité pharamineuse de bouquins dans son sac à dos mais, en vérité, il était foutrement fier de lui (même s'il ne l'admettrait jamais à voix haute).

Il était seulement 8h15 selon la montre de Dean, ce qui signifiait qu'il avait encore quinze minutes à tuer avant sa première classe. Il décida d'aller se promener dans les couloirs de son nouveau lycée. Nul besoin pour lui de rester debout au milieu de la foule grandissante.

Il n'alla pas plus loin que le premier couloir.

Les groupes d'élèves y étaient moins nombreux et moins bruyants et il suffit d'un seul regard à Dean pour voir les deux garçons qui se battaient au milieu des rangées de casiers bleus.

L'un d'eux semblait se noyer dans sa veste verte et avait coincé la tête du second sous son bras. La seule chose que Dean pouvait voir de ce dernier était une masse de cheveux noirs et un pantalon de la même couleur qui n'aurait pas été déplacé sur Wall Street. Il tentait de libérer sa tête de l'emprise du bras de son persécuteur tout en se débattant pour essayer d'attraper un sac de papier marron que Veste Verte tenait hors de sa portée.

Dean regarda quelques personnes passer devant les garçons sans rien dire ou faire pour aider Mr. Wall Street. Il serra les poings et s'avança.

Il connaissait ce genre de crétins et il les détestait. Il les avait vu dans chaque école dans laquelle il s'était arrêté sur la route du road trip sans fin des Winchester. Une fois, il s'était même battu avec l'un d'eux qui avait décidé que ce serait drôle d'embêter un petit garçon maigre et gauche. Dommage pour le crétin que le petit garçon maigre et gauche se révéla être le frère de Dean Winchester. Dean avait été suspendu par l'école et John lui avait tapoté l'épaule en lui disant qu'il s'était battu comme un homme devait se battre. Mais Sam l'avait évité durant des jours et Dean s'était dit que son petit frère avait peut être senti que Dean avait aimé frapper le garçon et sentir son sang sur ses phalanges.

« - Pourquoi tu me voles toujours ma nourriture ? »

En entendant la voix grave et rauque, Dean cru pendant un instant qu'un professeur était finalement arrivé pour arrêter le persécuteur mais il réalisa finalement que la voix était venue du garçon aux cheveux noirs. Elle était si masculine que la voix du persécuteur sonnait presque enfantine en comparaison.

« - Parce que les sucreries sont pour moi ce que le miel est aux abeilles. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est dans mon ADN. » répondit Veste Verte avec un large sourire.

Mr. Wall Street sauta pour attraper le sac en papier mais Veste Verte leva simplement sa main un peu plus haut.

« - Redonne moi ça ! » dit Mr. Wall Street, sa voix sonnant mi-fatiguée et mi-en colère.

« - Qu'est-ce que tu vas faire si je ne le fais pas ? Dire à tes grands frères que quelqu'un a volé ton repas ? »

Le grand sourire sur son visage donna envie à Dean de le frapper.

« - Va en Enfer, Gabriel. »

« - Aie ! Ca fait mal, Castiel ! » répondit le garçon appelé Gabriel, en portant une main à son cœur comme s'il souffrait d'une grande douleur. « Où étais-tu quand notre père nous a dit que nous ne devions point haïr notre frère dans nos cœurs ? »

Dean ne savait même plus s'il était plus ennuyé par le fait que personne ne prêtait attention à la scène ou par l'attitude présomptueuse de Gabriel. Il y avait quelque chose de vraiment agaçant dans la façon confiante avec laquelle il se tenait au milieu du couloir comme si l'endroit lui appartenait et dans la façon dont il parlait à Castiel (Au fait, quel genre de nom était-ce ? Cela sonnait comme le nom d'un vin français prétentieux.) comme s'il avait tous les droits au monde de le traiter comme une quantité négligeable.

Alors, Dean s'interposa.

« - Eh, crétin ! Laisse le tranquille ! »

Le sourire de Gabriel s'évanouit pendant une demie seconde avant de devenir encore plus large. Il tenait toujours le sac en papier hors d'atteinte pour le garçon aux cheveux noirs. Castiel essaya de regarder Dean mais sa tête était toujours coincée sous le bras de Gabriel et il ne pouvait pas incliner assez son cou pour le voir.

Dans le couloir, les groupes semblaient soudain s'être tus et Dean se sentit vaguement oppressé par le soudain silence.

« - Tiens, on dirait que ton chevalier en armure est arrivé pour te sauver. » dit Gabriel à Castiel.

Les élèves commençaient à se rassembler dans le dos de Dean pour voir ce qui se passait.

« - Ouais, et tu ferais mieux de le laisser partir parce que tout le monde sait que le chevalier sauve toujours la princesse et file une dérouillée au méchant. » répond Dean, croisant les bras sur sa poitrine.

Dean espérait que ses traits d'esprits et sa confiance en lui suffiraient pour se débarrasser de Gabriel. Il était presque certain qu'il gagnerait si Gabriel n'était pas assez malin pour éviter de se battre (le garçon était plus petit que Dean) mais il ne voulait tout simplement pas se battre avec quiconque, surtout le jour de la rentrée. Il ne voulait pas se faire d'amis mais il ne voulait pas non plus se faire d'ennemis. Et par dessus tout, Dean sentait la colère ronger ses intestins mais il savait, au plus profond de lui, que Gabriel n'avait aucun rapport avec la majeure partie de son ressentiment et s'il commençait à le frapper, il n'était pas certain de pouvoir s'arrêter. Gabriel pouvait être le plus crétin des crétins du monde mais il ne méritait pas de payer pour des fautes qui n'étaient pas siennes.

Gabriel le regarda pendant quelques secondes avant d'éclater de rire, suivit par quelques autres élèves. Il eut à libérer Castiel afin d'essuyer les larmes qui apparaissait aux coins de ses yeux.

Castiel se redressa et prit le temps de lisser la chemise blanche qu'il portait manches retroussées sous un gilet de costume noir avant de regarder Dean avec des yeux d'un bleu perçant remplis de colère.

« - Il t'a appelé princesse, Cassie. Attend que je raconte ça à Balthazar ! » haleta Gabriel qui tentait de retrouver son souffle.

Castiel leva les yeux au plafond et serra les poings. Il semblait vraiment remonté et Dean était complètement déconcerté. Il venait juste de sauver le garçon. Castiel aurait dû le remercier, pas le regarder comme si Dean venait juste de lui enfoncer son poing dans l'estomac.

« - Super, grogna Castiel à l'adresse de Dean. Peut être que la prochaine fois, tu pourrais réfléchir à deux fois avant de parler. »

Dean trouva le culot de Castiel tout autant impressionnant qu'irritant.

Rétrospectivement, appeler un garçon « princesse » ne devait probablement pas être la chose la plus intelligente à faire. Mais Dean ne méritait certainement pas d'être traité comme un moins que rien par Castiel. Il n'avait pas eu l'intention de l'humilier et Castiel le savait probablement.

Dean haussa les épaules.

« - C'était juste une façon de parler, mec. »

Castiel croisa les bras sur sa poitrine.

« - Et je n'ai pas besoin de quelqu'un, encore moins de toi, pour me sauver. »

Ce fut au tour de Dean de lever les yeux au plafond.

« - Ouais, parce que c'était clair que tu te débrouillais bien avant mon arrivée. »

« - Touché, Cassie. » chantonna Gabriel.

Il tendit une main pour tapoter l'épaule de Castiel mais il fut coupé dans son élan par le regard noir que lui jeta le garçon. Dean ne put s'empêcher de sourire.

« - Personne ne t'a rien demandé, Gabe. » rétorqua Castiel.

Dean vit une opportunité de se débarrasser de Gabriel et de montrer à Castiel qu'il était de son côté.

« - Il a raison, acquiesça-t-il. Personne ne t'a rien demandé. Maintenant, rends lui sa nourriture et je ne te ferai pas de mal.

- Je t'ai dit que je n'avais pas besoin de ton aide ! » s'exclama Castiel.

Dean avait essayé d'agir en personne civilisée mais la patience n'était pas sa plus grande qualité. Maintenant que le premier moment de surprise était passé, il sentait la colère revenir dans son estomac. Il ne laisserait pas un imbécile ingrat ruiner sa journée. John ruinerait chaque jour de sa vie à la perfection bien assez tôt mais pour le moment Dean était décidé à profiter de son nouveau départ dans une nouvelle ville. Alors, il soupira et décida qu'il en avait fini avec Castiel.

« - Parfait, tu sais quoi ? Va te faire voir, connard. » dit il.

Dean put voir le sourire de Gabriel disparaître de son visage et l'entendit dire « Grosse erreur, mec. » avant d'être plaqué contre un casier avec tant de force que tout ce qu'il vit pendant une poignée de seconde furent des étincelles dansant devant ses rétines.

Quand sa vision s'éclaircit, le visage de Castiel était si proche qu'il pouvait sentir son souffle chaud sur ses joues.

Castiel envahissait sérieusement son espace personnel mais cela n'embêtait pas Dean autant que ça l'aurait dû parce que les traits de Castiel étaient vraiment agréables à regarder. Son visage avait encore la rondeur de l'enfance mais il avait une mâchoire carrée, serrée par la colère, et il ressemblait plus à un homme qu'à un enfant à cet instant. Il avait une fossette sur le menton et des rides d'expression entre les sourcils qui donnaient du relief à son visage. Ses lèvres rose pâle et ses yeux bleu ciel contrastaient avec sa peau bronzée. Il avait des cernes sous les yeux qui lui donnaient l'air d'avoir besoin de dormir au moins deux jours de suite et ses cheveux noirs étaient décoiffés, mais cela n'altérait pas sa beauté. Cela faisait partie des nombreux petits détails qui rendaient le tout attirant.

Dean sentit le rouge monter à ses joues et jura mentalement. Cela faisait longtemps qu'un garçon ne l'avait pas fait rougir juste par son apparence. Et Dean n'aimait pas ça. Il n'aimait pas ça du tout. Prétendre flirter avec des filles était plus simple quand il n'y avait pas un garçon au physique plaisant dans les parages pour le distraire.

« - Tu devrais me monter un peu plus de respect, crétimbécile. » grogna Castiel presque si sourdement que Dean faillit ne pas l'entendre.

Dean aurait rit à l'insulte ridicule si la voix froide et basse de Castiel n'avait pas clairement indiqué que ce serait la dernière chose qu'il ferait dans sa vie.

Castiel ne semblait pas vouloir bouger ou ajouter quelque chose. Il se contentait de regarder Dean avec colère, à quelques millimètres de son visage.

Derrière Castiel, parmi les élèves qui s'étaient rassemblés, Dean pouvait voir les gens échanger des regards. Il pouvait presque entendre l'embarras qui flottait dans l'air et il cherchait quelque chose de spirituel à dire pour briser la tension et faire faire quelque chose à Castiel (n'importe quoi) quand Gabriel parla si rapidement qu'il fallut un temps à Dean pour séparer les mots.

« - Je crois que j'ai entendu la sonnerie. Faut que j'y aille ! »

Castiel plissa les yeux. Quelqu'un dit quelque chose et ce simple mot fut suffisant pour disperser la foule. Dean ne parvenait pas à se souvenir avoir entendu le sonnerie du lycée et se demandait s'il avait perdu la tête en plus de sa dignité.

« - N'oubliez pas de manger vos légumes à la cantines, les gosses. » cria Gabriel, qui était déjà loin.

Dean pouvait presque entendre le sourire moqueur sur son visage et leva les yeux au plafond.

« - Tu as entendu la sonnerie ? » demanda Dean parce que Castiel continuait de le tenir plaqué contre le casier.

Cependant, la réponse ne vint pas de Castiel mais d'une femme sur sa droite qui sembla apparaître du néant. Du coin des yeux, Dean pouvait voir qu'elle avait des cheveux roux et portait un costume. Pour voir le reste, il devait pencher la tête mais le visage de Castiel était toujours trop près du sien pour qu'il puisse le faire sans cogner son nez contre celui de Castiel.

« - Pourquoi vous battez vous au milieu du hall, tous les deux ? demanda la femme avec la voix de quelqu'un qui n'a pas besoin d'une tasse de café, mais du pot entier. Non, peu importe, je ne veux pas savoir. Deux heures de retenue pour chacun d'entre vous. Je vous attendrai demain après les cours en salle 7. »

Dean était dans sa nouvelle école depuis moins de quinze minutes et il avait déjà deux ennemis, des heures de colle et probablement des ecchymoses sur les endroits de son corps qui avaient heurté le casier. Qu'est-ce qui allait se passer ensuite ? Il serait mis en binôme avec Castiel pour un exposé de science ? Quelqu'un volerait l'Impala ? Il rentrerait à la maison et découvrirait que John avait déjà ouvert une bouteille de whisky ? La fin du monde ?

Ok, Winchester, pensa-t-il. Tu deviens un peu trop dramatique.

« - La prochaine fois que tu me vois, ignore moi simplement, veux-tu ? déclara froidement Castiel. Il lâcha finalement le T-shirt de Dean et partit sans rien ajouter.

Dean le regarda s'éloigner, son pantalon noir et son gilet de costume semblant déplacés parmi les habits normaux et colorés des autres élèves.

« - Qu'est-ce qui vient de se passer ? demanda Dean à haute voix mais se parlant à lui même tandis qu'il frottait sa tête à l'endroit où elle avait douloureusement heurté le casier.

« - Tu viens juste de rencontrer les fils Novak : nommés d'après des anges mais faisant vivre un enfer à cette ville comme personne ne l'a jamais fait. »

Dean leva les yeux et vit une fille blonde qui lui souriait. C'était agréable de finalement rencontrer quelqu'un qui ne semblait pas hostile et Dean lui rendit son sourire.

Ensuite, son cerveau enregistra l'information et son sourire disparut.

« - Ils sont frères ?

- Oui. »

La réalisation heurta Dean comme un train lancé sur ses rails : personne n'avait prêté attention aux deux garçons qui se battaient parce qu'il n'y avait jamais eu de garçons qui se battaient. Seulement deux frères qui se chamaillaient. Le persécuteur n'avait pas été Gabriel mais Dean. Cela expliquait la réaction de Castiel.

« - J'ai cru que ce gars, Castiel, était brutalisé par l'autre gars, Gabriel, dit Dean en se pinçant l'arrête du nez et en fermant les yeux pendant quelques secondes. Génial, je viens juste de me rendre ridicule le jour de la rentrée. Super.

« - Ne soit pas trop dur avec toi même, c'était très courageux de ta part de tenir tête à cet imbécile de Gabriel, répondit la fille avec un sourire de sympathie. Ecoute, les fils Novak sont synonymes d'ennuis, surtout si Gabriel est dans les parages. Reste loin d'eux et tout ira bien.

- Fais-moi confiance là-dessus », grommela Dean.


"Crétimbécile" : tentative de traduction de "assbutt".