Bonjour tout le monde !
Voici une petite fanfic écrite dans le cadre du Collectif Noname, sur le thème suivant : « UA d'une autre époque (ou fic originale historique) : de la nuit des temps à 1970. » Je ne prétends pas tout connaître sur l'Occupation et il est possible que j'aie commis certaines erreurs malgré mes recherches. N'hésitez pas à me les signaler.
Disclaimer : Les personnages de X-men ne m'appartiennent pas, ils sont à Bryan Singer et Matthew Vaughn. Je me suis également inspirée du film "Suite française", réalisé par Saul Dibb.
Prologue : La défaite.
Un silence mortuaire règne sur la salle de classe, ponctué de temps à autre par le claquement de la vieille carte de France épinglée sur le mur du fond, ballottée par le vent tiède de cette journée de juin. Soudain, un léger craquement retentit, émis par le poste de radio posé sur le bureau du maître d'école, dont les sourcils se froncent sous la concentration et l'inquiétude. Au centre du village, la cloche de l'église sonne 12h30.
« Français ! », appelle la voix tremblotante du Maréchal Pétain. « A l'appel de M. le président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France. »
L'homme se redresse sur son siège et passe une main nerveuse dans ses cheveux bruns. Il augmente légèrement le volume et attend avec amertume la suite du discours. Il écoute le nouveau chef de l'Etat apporter sa compassion aux réfugiés qui errent sur les routes de France, chassés par les Allemands depuis la percée de Sedan, offensive majeure et déterminante menée par les soldats ennemis dans le massif des Ardennes.
Bientôt est prononcée la phrase qu'une nation entière redoutait : « Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités. »
La France est tombée, réalise brusquement Charles Xavier, le regard hagard et les mains tremblantes. Il n'y aura pas de défilés devant l'Arc de Triomphe, de gens qui s'embrassent dans les rues. Les soldats épargnés par l'horreur de la guerre ne rentreront pas chez eux sains et saufs, heureux et fiers d'avoir défendu leur patrie et leurs familles.
La France est vaincue, salie, occupée, et tout le chagrin du monde ne pourra rien y changer.
Charles coupe la radio d'un geste rageur et laisse son visage tomber entre ses mains, un rire amer lui échappant. Il reste dans cette position en silence pour un temps qui lui paraît infiniment long – pourtant, lorsqu'il relève la tête vers l'horloge, seules une dizaine de minutes se sont écoulées.
Ses jambes lui paraissent lourdes lorsqu'il quitte la salle le bruit de sa canne heurtant le sol résonne dans la petite école de campagne désertée par les enfants, rentrés chez eux pour déjeuner.
Sa sœur l'attend déjà dans la cour, les yeux rougis et la coiffure défaite.
« C'est terminé, Charles, dit-elle d'une voix brisée, se laissant tomber dans l'étreinte rassurante que son frère lui offre.
- Non, Raven, murmure ce dernier contre ses cheveux blonds. Au contraire, tout ne fait que commencer. »
Merci de votre lecture !
Concernant le titre de cette fanfiction, il est directement tiré du décret "Nuit et brouillard" qui date du 7 septembre 1941 et ordonne la déportation de tous les ennemis et opposants du Troisième Reich (source : Wikipédia (oui oui, ce site est très bien)). Notre histoire se passant en 1940, il ne s'agit pas d'un anachronisme de ma part mais d'un simple désir d'utiliser un symbole historique de la Seconde Guerre Mondiale.