Résumé : Après un incident particulièrement violent, la magie de Harry, 4 ans, le pousse à la métamorphose. La fuite n'est pas une option. Élevé par un vieux renard, quand il réapparaît dans le monde magique, il doit tout réapprendre. HP-RL/KS/SS!mentors. (Rémus Lupin, Kingsley Shaklbolt, Severus Snape en tuteurs d'un petit Harry Potter/renardeau. Plus tard Drago Malfoy et d'autres pour amis)
Retrace une bonne partie des livres
J'use de quelques noms en anglais (notamment ceux des Maraudeurs, de Snape pour Severus et de Malfoy pour Drago).
Publication : 1 chapitre par semaine sauf exception
J'apprécie les reviews et commentaires constructifs (j'essaye de répondre à chaque fois !), mais merci aussi aux lecteurs de passage !
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Chapitre 1
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- Espèce de monstre ! Hurla un homme aussi grand que gros, accourant dans la cuisine.
Vernon Dursley poussa violemment le petit garçon, tout juste âgé de 4 ans, contre les établis où il se ratatina.
Il venait de faire éclater une fenêtre, il ne savait comment, alors que sa tante lui avait crié que le bacon était trop cuit. Dans son sursaut, il en avait lâché sa cuillère en bois. Celle-ci était malencontreusement tombée dans la poubelle qu'il avait rapprochée afin de jeter les coquilles d'œufs sans avoir à descendre de son tabouret chaque fois qu'il en cassait un dans la poêle. Sa terreur, déjà grande après le reproche, avait tellement augmenté quand l'ustensile lui avait échappé des mains, qu'il en avait tremblé de tout son corps. C'est alors que les vitres de la petite fenêtre de la pièce s'étaient mises à vibrer de plus en plus fort, sans que Harry y puisse quoi que ce soit, elles avaient éclaté en mille morceaux, répandant le verre dans toute la cuisine et à l'extérieur. Lui, était figé de peur, toujours perché sur son tabouret, les yeux écarquillés, quand son oncle avait débarqué en vociférant.
- Misérable vermine ! Cracha Pétunia Dursley. Qui va nous rembourser pour tes dégâts ? Déjà le mois dernier tu nous as fais le coup, être privé de nourriture toute une journée ne t'a pas suffi ? Faut-il encore sévir ?
Harry était recroquevillé sur le sol, tremblant et sanglotant. Son oncle tournait en rond, les poings serrés sur ses hanches, réfléchissant à une punition digne de ce nom. Ses pas faisaient crisser les bouts de verre sur le carrelage de la cuisine et il marmonnait dans sa barbe inexistante, tandis que sa femme enlevait les œufs du feu.
- Cette fois mon garçon, tu vas apprendre à maîtriser tes ardeurs ! Plus jamais, tu entends ? Plus jamais tu ne feras de bizarreries dans ma maison ! Encore une fois et je te mets à la porte ! Il est hors de question que tu nous contamines plus encore avec tes monstruosités !
Le petit garçon, toujours en boule sur le sol, sanglotait encore.
- Tu entends quand je te parle ? Rugit Vernon en l'attrapant par le col de son t-shirt. Tu écoutes ? Demanda-t-il en le secouant violemment.
Sous la terreur encore plus grande qui le prenait, Harry perdit le contrôle de sa magie. Celle-ci décida pour lui de prendre sa forme animagus et son instinct de survie prenant le dessus, il se transforma en renard. Un tout petit renardeau au poil charbon, hirsute, et aux yeux vert menthe à l'eau.
Dans la métamorphose, le petit corps tomba au sol, s'extirpant des vêtements beaucoup trop larges dans lesquels il flottait déjà avant sa transformation. Quand sa tante remarqua sa nouvelle apparence, elle hurla. Un cri strident à faire grincer les dents. Harry tenta de se relever, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Passer de deux jambes à quatre pattes n'est pas chose aisée. Ainsi, quand il essaya de s'enfuir et d'échapper aux coups de pieds que lui donnait son oncle en le pourchassant, il glissa plusieurs fois sur le sol. Son museau se cogna un nombre incalculable de fois contre le carrelage, les murs et les jambes qu'il rencontra, avant que son oncle ne parvienne à l'attraper par la peau du cou.
Sa tante hurlait toujours et, dans le chahut, son cousin finit par pointer son nez. Il avait prit peur lui aussi devant les cris de sa mère et la colère de son père et pleurait.
Harry claquait des dents pour tenter de faire lâcher prise à son oncle. Voyant ses crocs, aussi petits soient-ils, Dudley paniqua et hurla qu'on mette dehors ce montre, et Vernon respecta le vœu de son fils chéri. C'était de toute façon son idée première, il ne pouvait garder un animal dans leur belle maison. Ce n'était pas envisageable.
L'homme lança le petit animal sur le trottoir et lui cria de déguerpir.
- Va- t-en ! Allez, va-t-en !
Harry, toujours sous sa forme de renardeau, cacha ses yeux de ses petites pattes, tremblant de tout son corps, sa queue repliée sous son tout petit corps.
Voyant que son neveu, ou la bête qu'il était devenu, ne bougerait pas sans un peu d'aide, Vernon sortit sur le perron et rabroua l'enfant.
- Dégage ! Siffla-t-il, le plus discrètement possible afin de ne pas ameuter tout le quartier, accompagnant ses mots de grands gestes des bras et de coups de pieds dans le vent, tout en se rapprochant de la boule de poils.
Harry comprit que cette fois il était allé trop loin. On ne voulait plus de lui dans cette maison, on voulait qu'il parte. Se relevant difficilement, il partit en courant, tombant plusieurs fois lors de ses premières foulées.
Sans regarder la direction, il courut jusqu'à ce que son souffle ne le lui permette plus. Le soleil n'était pas encore bien haut, il n'était pas encore 10h, pourtant la chaleur qui régnait était déjà suffocante.
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Essoufflé, il regarda autour de lui. Il avait l'impression de ne pas avoir quitté sa rue. Toutes les maisons autour de lui se ressemblaient. Au loin, il aperçut un square, semblable à celui qui était près de chez lui.
De son ancien chez lui. Il était désormais seul et terrorisé.
Se rapprochant en trottant rapidement, il constata que si ce n'était pas le même parc, il était similaire à celui qu'il connaissait. Et quand il fut face à la grille, un truc le gênait. Elle était immense ! Déjà, du haut de ses 4 ans il avait toujours trouvé trop grandes toutes les barrières qui entouraient les maisons de son quartier, mais là, c'était comme s'il avait rapetissé.
Il prit conscience que, effectivement, il n'avait plus la même taille et, qu'en plus, il venait de courir sur quatre pattes et non sur deux jambes. Une angoisse sans nom le prît. Sa respiration se raccourcit et son corps trembla comme jamais.
Puis il entendit des couinements aigus et s'aperçut que les sons sortaient de sa propre gorge. Il paniqua. Mais que se passait-il ? Il se cacha sous un buisson, roulé en boule, et pleura toutes les larmes de son corps, complètement terrifié.
Finalement, exténué, il tomba dans un sommeil profond mais hanté de cauchemars.
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Plus tard, alors que l'après midi était déjà bien engagée, Harry se fit réveiller par une langue qui lui taquinait le museau. Émergeant difficilement, il essaya de se rappeler où il était. Quand ses souvenirs lui revinrent en mémoire, un couinement s'échappa de sa gueule. A ce son, les léchouilles sur son visage s'accentuèrent.
- D'où tu viens, petit. Entendit-il
Surprit, il redressa la tête et son regard tomba dans un autre, ambré.
- Et bien, tu as perdu ta langue, renardeau ?
Harry regarda l'animal qui était face à lui.
- Tu parles ? Demanda-t-il ébahi.
- De toute évidence, lui fît remarquer, sarcastique, le renard roux qui venait de s'asseoir devant lui.
- Mais les renards, ça parle pas !
- Et toi tu ne parles pas peut-être ? Lui rétorqua son vis-à-vis, moqueur.
- Mais je suis pas un renard !
- Ah bon ? Et qu'es-tu alors ? Parce que, bien que ton pelage soit étrange, tu m'as tout l'air d'être un renard aussi !
Harry, bouche bée, voulu répliquer que non, il n'était pas un renard mais un petit garçon. Mais il se souvint alors de sa course sur quatre pattes, de ses couinements, de ses halètements. Il commença alors une inspection minutieuse de son corps devant le regard amusé de son compère.
Il avait la peau couverte de poils aussi noirs que ses cheveux, des petites pattes remplaçaient ses mains et ses pieds. Du bout de celles-ci, il tâta son visage et loucha pour se rendre compte qu'il avait un petit museau. D'ailleurs son odorat était meilleur que jamais. Sa vue aussi, maintenant qu'il y pensait.
- Je... Je suis un renard ? Demanda Harry d'une toute petite voix. Mais pourquoi ?
- Comment « pourquoi » ? Tu es un renard, c'est tout ! Pourquoi veux-tu qu'il y ait une explication ?
- Mais... c'est pas possible !
- Bon, écoute. Apparemment, tu es perdu. Je vais te ramener auprès de mon père, lui pourra peut être répondre à tes questions bizarres. Suis-moi, lui intima-t-il.
Et sans attendre, le renard quitta le buisson. Harry, après une seconde d'hésitation, le suivit.
- Attends-moi !
Après avoir couru quelques foulées, il rattrapa le plus âgé.
- Hé, comment tu t'appelles ? Demanda Harry, curieux.
- Rox.
- Moi c'est Harry ! Lui apprit le renardeau, heureux d'avoir fait une nouvelle connaissance, aussi insolite soit-elle.
- Hum, curieux pour un renard.
- Normal, je suis pas un renard !
- C'est ça, marmonna Rox, accélérant.
Ils avaient à peine parcouru trois kilomètres que Rox, lassé de devoir attendre son tout petit camarade d'infortune, le prit dans sa gueule par la peau du cou. Ils marchèrent pendant près d'une heure, traversant plusieurs pâtés de maisons, puis marchèrent encore un bon quart d'heure à travers champs. Harry avait bien essayé de combler le silence qui l'angoissait un peu dans cet environnement inconnu avec cet autre, tout aussi inconnu, mais comme son camarade ne pouvait lui répondre …
Ce n'était pas non plus la peine d'essayer d'avoir une conversation badine, étant un petit garçon de 4 ans qui n'était jamais sorti de chez lui, il ne connaissait pas grand chose au monde et il avait un peu honte d'être aussi ignorant de toutes ces choses dans le paysage qu'ils croisaient sur leur chemin.
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Après que Rox l'ait lâché, c'est un peu anxieux que Harry pénétra dans un terrier. Son nouvel ami le lui présenta comme étant celui de sa famille. D'ailleurs, celle-ci était présente au grand complet.
- Maman, je suis rentré !
- Bien, il n'est pas trop tôt ! Rétorqua une belle et grande renarde rousse qui arrivait depuis le fond du terrier. Va rejoindre tes frères et sœurs, ils sont en train de manger avec ton père. Mais que nous ramènes-tu là, demanda-t-elle s'apercevant de la présence du petit renardeau noir qui se cachait dernière son aîné.
- Maman, je te présente Harry. Je l'ai trouvé chez les humains, au nord.
- Chez les humains ? Mais que faisait-il là bas ? Qu'est ce que TOI, tu faisais là bas ? Ajouta-t-elle en dardant son regard ambré sur son fils.
- Euh, j'ai suivi un papillon, répondit Rox, penaud.
- On en parlera plus tard. Présente-moi un peu de ton ami.
- C'est pas mon ami ! C'est un petit que j'ai trouvé dans un buisson, près d'un square. Il était tout seul et complètement perdu ! Alors je l'ai ramené. Mais il a passé trop de temps dehors, je crois. Il délire un peu ! Il est persuadé qu'il est pas un renard, ajouta-t-il à l'oreille de sa mère avant de rejoindre sa fratrie.
Perplexe, la renarde s'approcha de Harry, doucement, pour ne pas lui faire peur. Elle dégageait une aura de bienveillance et de gentillesse, mais aussi d'autorité. Elle était un peu impressionnante, mais dans un tout autre genre que son oncle ou sa tante.
- Approche, petit, dit-elle de sa voix douce.
Timidement, Harry avança de quelques pas.
- Tu n'es pas bien vieux, dis moi. Où est ta famille ?
- J'ai 4 ans, madame, et ma famille est là bas, près du square, mais j'ai pas le droit d'y aller.
- Appelle-moi Lun, petit. 4 ans dis-tu ? Tu n'as pas l'air d'avoir plus de 2 mois ! Et que veux tu dire par « pas le droit d'y aller » ?
Harry lui expliqua comme il put sa situation, mais il lui était difficile de mettre des mots sur certaines choses. Et sans ses mains, pas simple de mimer ce qu'il racontait, comme il avait l'habitude de le faire. Il finit son récit par son arrivée dans le terrier.
Relevant les yeux, qu'il n'avait pas eu conscience de garder baissés, il remarqua une demi-douzaine de renardeaux, apparemment aussi âgés que Rox, fascinés par son histoire. D'ailleurs, son nouvel ami était parmi eux, ainsi qu'un renard mâle brun, plus grand encore que Lun. Ils s'étaient tous installés autour de lui, en demi-cercle.
- Elle est pas drôle ton histoire, bougonna un des jeunes renardeaux qui repartit se nicher plus loin dans le terrier avec plusieurs de ses frères et sœurs.
- Laisse-le parler, petit. Dis moi, elle est étrange ton histoire. Mais ce que je retiens, c'est que tu es désormais seul et surtout sans foyer.
Lun jeta un regard à son compagnon. Celui-ci acquiesça sans prononcer un mot.
- Nous te proposons de rester ici. Si tu le veux, nous te proposons d'intégrer notre famille.
- Votre famille ?
- Oui, Harry.
- C'est vrai ? Demanda-t-il, les yeux se mouillant.
Le mâle acquiesça de nouveau.
- Je ferai tout ce que vous voudrez ! Promît Harry.
- Tu n'auras rien à faire ici, Harry, sauf à suivre les règles du terrier ou celles inhérentes à la chasse, le rassure-t-elle en souriant doucement. Les enfants, allez dormir, ajouta-t-elle.
Effectivement, le soir était tombé pendant la discussion et le terrier était plongé dans la pénombre. Heureusement que sa vue s'était considérablement améliorée depuis sa métamorphose.
- Pas toi, prononça le mâle, de sa voix grave et autoritaire mais tout à fait calme et posée, en s'adressant à Harry. Pas tout de suite. J'ai à te parler avant.
- Oui, monsieur.
Le mâle ne bougea pas tandis que tous les autres, Lun comprise, quittaient la petite salle. Ils restèrent silencieux un instant, puis l'aîné s'approcha du renardeau. Il renifla son pelage puis s'assît face à lui, son regard bleu pâle vissé dans le vert émeraude.
- Tu sens l'humain. Je n'aime pas les humains.
Harry se crispa.
- Cependant, tu n'es pas un humain comme les autres du quartier. J'ai déjà vu des gens comme toi. Ils sont différents des humains du quartier. Plus respectueux de la nature et des espèces qui y vivent libres.
Harry souffla.
- Mon nom c'est Fox, mais tu peux m'appeler papa, si tu préfères, puisque que tu vas rester, ajouta le mâle de sa voix chaude.
Harry acquiesça et sourît timidement, des papillons dans le ventre et une chaleur réconfortante qu'il n'avait jamais senti avant le prenant au corps, remplaçant la peur qui ne l'avait jamais tout à fait quitté depuis aussi loin qu'il se souvenait.
Fox s'approcha et lécha consciencieusement son pelage noir, autant pour le nettoyer que pour lui apposer son odeur afin qu'il soit totalement intégré à la nouvelle famille. Sous les coups de langue, le renardeau vacilla un peu.
- Tu dois avoir faim, petit. Suis-moi.
Le père de famille conduisit son nouveau petit dans un trou consacré aux repas.
- Attends là, je vais te nourrir. Tu n'es pas assez âgé comme tes frères et sœur pour le faire seul.
Harry s'assît sur ses pattes arrière et attendît en penchant sa tête de travers.
Fox mangea un tas de baies et un mulot que sa compagne avait chassé plus tôt et laissé pour lui, attendît quelques minutes, puis se plaça au dessus de Harry. D'un coup de museau, il le força à ouvrir la gueule et plaça la sienne au-dessus avant de régurgiter. Instinctivement, le renardeau se nourrît à la bouche de son nouveau père.
Après l'opération, Fox le nettoya de nouveau et l'accompagna au fond de la tanière, là où les autres dormaient déjà. D'un gentil coup de patte, il poussa Harry au centre et l'allongea. Il fit un tour sur lui même et s'allongea à son tour, entourant son nouveau renardeau.
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Sept ans après.
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- J'ai appliqué un sort de traçage sur le hibou qui doit lui apporter sa lettre d'admission à Poudlard, Remus. Nous trouverons Harry cette année. Les porteurs de cette missive ont toujours mené à bien leur mission, où que soit le destinataire.
- Je l'espère, professeur. C'est notre dernière chance.
Le maître des potions, présent lui aussi dans le bureau du directeur de l'école, renifla. Voilà presque cinq ans que les aurors avaient arrêté les recherches. Seuls eux trois, avec l'aide de quelques amis, avaient continué. Et, effectivement, ce moyen était leur dernier espoir de retrouver un jour le petit Harry Potter.
Ils étaient tous les trois convaincus que, d'une manière ou d'une autre, il avait survécu. Car comme le répétait souvent Snape « Pas de corps, pas de mort ». Or, jamais personne n'avait découvert de cadavre.
Quand Dumbledore s'était rendu compte de sa disparition, après que les alarmes placées sur la maison de ses moldus se soit déclenchée, Snape avait pratiqué la légilimancie sur eux. En fouillant ainsi dans leur esprit, il avait ainsi découvert comment avait été traité Harry, la scène de sa métamorphose, puis celle de son renvoi. Il en avait alors fait le rapport au directeur qui s'était empressé de monter une équipe de recherche.
Le monde sorcier avait rapidement été au courant et Remus s'était aussitôt joint à eux, désolé et regrettant que le gamin n'ai pas été sous sa garde dès le début. Ce à quoi Snape avait répondu que son statut de créature magique ne le lui permettrait jamais.
Mais là n'est pas la question, messieurs, avait alors répliqué Dumbledore. Avant toute chose, il faut le retrouver et s'assurer qu'il est sain et sauf.
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Ce matin là, Harry s'était levé très tôt pour chasser avec son père, ou du moins l'observer, car sa taille ne lui permettait guère plus. Après s'être nourri de la gueule de celui-ci, il passa l'après midi à se reposer dans un fourré ombragé, et ce ne fut qu'en début de soirée qu'il regagna les abords de son terrier.
Pour commencer, une odeur l'alarma. Il ne savait à quoi elle pouvait correspondre, elle lui était inconnue. Furtivement, il s'approcha des humains qui entouraient son lieu de vie. Ils étaient deux, ou plutôt trois, mais l'un d'eux avait une odeur très différente des deux autres, une odeur qui ressemblait de loin à celle d'un loup.
D'ailleurs, celui-ci avait du le flairer aussi car il s'était retourné dans sa direction.
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- Il y a un renard tout près, je le sens.
- Bien, au moins nous sommes sur une piste ! S'exclama Dumbledore.
- Pas si vite, Albus. Ça peut être un renard tout à fait commun, répliqua Snape.
- Messieurs, je vais vous demander de vous écarter et de me laisser faire. Je crois que j'ai déniché le petiot.
Sous l'injonction de Lupin, les deux professeurs reculèrent tandis que lui s'agenouillait. Face à lui, se tenait un petit renardeau, à peine plus grand que celui vu dans l'esprit des moldus, d'un noir de jais, aux brillants yeux verts. Ceux là, Rémus les reconnaîtrait entre mille. Il eu tout le mal du monde à ne pas s'emporter, mais Harry ne l'avait pas vu depuis dix ans, il se força donc au calme.
- Harry, je sais que tu ne me reconnais pas. Je suis Moony, un ami de tes parents. Viens, mon grand, approche, nous ne te voulons aucun mal, c'est promis !
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Harry voyait bien que l'humain essayait de communiquer avec lui, cependant il ne comprenait rien à son langage. Ça lui était vaguement familier pourtant, mais impossible de se rappeler pourquoi.
L'homme à l'odeur de loup s'était agenouillé et le regardait, il semblait attendre qu'il approche. C'est ce moment que choisit son père pour revenir à son tour.
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- Il y en a un autre, informa Lupin.
- Une conjointe ? Demanda Snape, presque narquois.
- Ne dis pas de bêtise, Harry n'a que onze ans ! Répliqua le loup-garou.
- Il a vécu tout ce temps sous sa forme d'animagus, il en a sûrement prit les instincts ! Les renards sont matures avant leur première année. Il se peut très bien que ton petit Harry ait déjà une famille !
- Severus, intervint Dumbledore. Vous savez, comme nous, que le développement d'un animagus se fait parallèlement à celui du sorcier. Harry n'est encore qu'un renardeau. Qui est l'autre que tu as senti, Rémus ?
- Un mâle, un vieux mâle. Tenez, le voilà.
Il pointa du doigt un grand renard, d'un brun grisonnant, qui sortait du fourré en montrant les crocs. Derrière lui, se tenait le renardeau, les oreilles rabattues sur sa tête. Il jappait.
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- Papa, que fais-tu ? Ne t'approche pas trop ! Supplia Harry.
- Ne t'inquiète pas, mon fils. Je le teste.
Rémus, connaisseur, avait reconnu la manœuvre et n'avait pas bougé d'un pouce.
- Ce sont des humains spéciaux, comme ceux dont je t'ai parlé le jour de ton arrivée. Ils sont comme toi, mon fils, ajouta le père à l'adresse de son petit. Celui là, ajouta-t-il en pointant Lupin du museau, est sûrement comme toi. Il sent le loup.
Mais Harry ne se souvenait pas de sa vie d'avant et les souvenirs de cette époque avaient été effacés par de nouveaux bien plus heureux, même s'il gardait quelques réflexes bizarres qu'il ne comprenait pas toujours.
Il pencha sa tête sur le côté et fronça les sourcils d'incompréhension.
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- Il n'a pas l'air farouche, celui là, murmura Snape.
- Il doit être familier à la présence des sorciers, répondît le directeur avec justesse.
Dans le silence, seulement perturbé par de très faibles couinements qui échappaient parfois au jeune renardeau, les trois sorciers virent les deux canidés s'approcher, lentement.
- Je crois que le vieux renard est malin et qu'il a tout compris, chuchota Lupin. Je crois qu'il me confie Harry. Il a du être celui qui a prit soin de lui depuis tout ce temps.
Rémus qui, il ne savait pourquoi, avait plus ou moins compris la conversation des deux renards, s'approcha doucement du petit et, sous le regard du plus vieux, s'en saisit. Immédiatement, le renardeau se mit à couiner bruyamment. Il gesticula et donna des coups de pattes. Heureusement, son tout petit corps, dans les grandes mains de Lupin, était inoffensif. Par contre, ses crocs acérés, percèrent facilement la peau et le loup-garou poussa un petit cri de surprise.
- Et bien, en voilà un en pleine santé ! S'amusa Dumbledore.
- Pourquoi ne s'est-il pas retransformé à notre vue ou à mon contact ? Demanda Lupin, inquiet.
- Cela fait trop longtemps qu'il vit parmi les renards, il a du oublié comment faire, s'il a jamais su, c'est sa magie accidentelle qui l'a transformé de prime abord. Il a même pu oublier qu'il était un petit garçon avant d'être un renard, répondit le directeur tristement. Enfin, au moins, il a l'air d'avoir trouvé une famille.
- Oui, il a appelé l'autre « papa », l'informa Lupin, la gorge un peu serrée par les émotions multiples qui le prenaient.
- Tiens donc !
- Comment sais-tu ça, Rémus ? Demanda Snape.
- Je ne sais pas pourquoi, je les ai compris tout à l'heure quand ils se sont parlés.
- Quand ils se sont parlés ? Les renards ont parlé ? Demanda le maître des potions étonné.
- Apparemment …
- Bon, messieurs, interrompît Dumbledore. Si nous y allions. Il se fait tard.
Quand les trois sorciers se détournèrent du vieux renard et que Harry s'aperçut qu'ils n'allaient pas le prendre lui aussi, il s'agita davantage.
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- Papa ! Papa, ne les laisse pas m'emmener, je veux rester avec toi !
- Toi seul est comme eux, mon fils. Ils ne m'emmèneront pas. Tu seras à ta place avec eux, répondit calmement Fox, une boule dans la gorge.
Son cœur se brisait. Il ne lui restait que Harry. Sa compagne était décédée il y a plusieurs mois déjà et tous ses autres petits avaient quitté le terrier depuis bien longtemps. Seul son petit renardeau noir restait immanquablement avec lui, toujours aussi jeune malgré les années qui passaient. Mais il ne faisait pas partie de ce monde. Sa place était avec les autres humains. Et ceux-ci avaient l'air de le chercher et d'être corrects.
Harry sanglotait.
- Je veux pas te laisser seul, papa... Je veux rester avec toi, je veux rester avec toi...
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