Pour beaucoup le Disney qui les a traumatisés c'est Bambi ou bien le Roi lion. Moi c'est la Belle au bois dormant... Croyez-le ou non, ce dessin animé m'a terrorisé durant un long moment et aujourd'hui encore je suis mal à l'aise à l'idée de le voir, en particulier devant le passage de l'hypnose d'Aurore... Bref, c'est pas aujourd'hui que je vais régler mes comptes mais ça ne m'empêchera pas d'écrire dessus ;)

Note : j'ai dû légèrement modifier le sort du Rouet à ma sauce pour les besoins de l'histoire.

note 2 : je viens de voir que 60 personnes avaient lut le précédent chapitre O.O Je savais même pas qu'il y avait autant de gens sur ce fandom !

Malia-teen : contente que ce que j'écrive te plaise ;) et oui, je suis une des rares présentes sur ce fandom mort-née XD Du coup j'en profite pour faire vraiment ce que je veux ! Le Jaylos ça doit être genre la seule bromance que je ship pas X) Mais je suis chiante aussi, mais otp sont rarement ceux de la majorité ;p (le destiel est une exception mais vu que fais aussi du sabriel...)

J'espère que ce long chapitre te plaira !

Car oui, le chapitre sera long ! D'où le fait que j'ai mis autant de temps à le sortir...

Bonne lecture !

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The Good Boy and the Beast

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Chapitre 3 : le rouet.

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Ben s'était toujours considéré comme une bonne personne. Il respectait et aimait ses parents, se montrait gentil avec ses camarades de classe comme de Tournoi et faisait de son mieux pour être un bon roi. Alors pourquoi ? Pourquoi subissait-il tout ça ? se demandait-il avec angoisse, le dos appuyé contre sa tête de lit et le visage dissimulé contre ses genoux.

Il connaissait les légendes qui racontaient la création des royaumes alentours. Il avait admiré comme tout un chacun la force de caractère de Mulan, le courage de Philippe face à Maléfique ou encore la beauté de l'histoire d'amour de ses parents, mais jamais il n'avait imaginé que c'était si… Dur, de vivre son propre conte de fée… Il avait été métamorphosé en monstre affreux avant de se voir transformer, en graine de méchant et maintenant ? Qu'est-ce qui l'attendait encore ? Ben craignait désormais de sortir de sa chambre et devait se forcer à ne pas sursauter dès que quelqu'un le surprenait ! Il était sur les nerfs, se demandant quelle nouvelle épreuve allait lui tomber dessus et, pour ne rien arranger, il se retrouvait à fuir les rares personnes qui lui donnaient un souffle d'air à sa vie par peur de… De son cœur. Par peur de ce qu'il avait ressenti envers Carlos alors que la glace recouvrait son âme et parce qu'il redoutait de découvrir les raisons de sa propre fuite après leur conversation à la cafétéria

Le jeune roi laissa échapper un bref halètement rauque alors qu'une boule douloureuse s'installait dans sa gorge et une autre dans ses entrailles.

Sa vie lui échappait complètement et il détestait ça. Il avait peur aussi. Surtout. Et ce n'était pas les mythes fondateurs des autres royaumes qui allaient le rassurer. La troisième épreuve n'était jamais la plus simple ou même la plus agréable. Bien au contraire.

Il craignait sincèrement ce qui allait lui arriver…

Fatigué, Ben se frotta le visage pour tenter de se reprendre un peu avant d'inspirer profondément. En rouvrant les yeux, une lueur attira son regard. Verte, elle clignotait depuis l'un des murs de sa , chambre. Elle pulsait de façon apaisante. Douce. Hypnotique.

Ben se leva lentement. Fasciné. Il avança. La lumière provenait de sa cheminée. Elle était belle. Ben entra dans la cheminée éteinte. Le mur disparut. Un couloir, éclairée de vert. Curiosité et fascination. L'adolescent avança, suivit un escalier. Suivit la lumière. On aurait dit une luciole. Allant à droite. A gauche. A droite… Toujours en pulsant. Toujours merveilleusement verte. Comme les champs au printemps. Comme l'eau du lac sous les frondaisons. Rassurant. La luciole vola jusque dans une nouvelle pièce. Ben la suivit. Elle fit du surplace. Ben approcha sa main pour la toucher. Son doigt rencontra un objet.

Piquant.

Les ténèbres l'englobent...

000

Des réveils désagréables, Carlos en avait connu plus d'un dans sa vie. Des réveils glacés, d'autres en milieu de nuit, certains sous un seau d'eau et quelques fois renversés par les fils de Jasper et Horace ! Quand ce n'était pas les cris de sa mère mais bon… Ça c'était plus ou moins la norme. Sa valeur étalon sur l'échelle des pires réveils. Cependant, celui qu'il vivait présentement allait très certainement être en tête des plus terrifiants et glaçants qu'il avait eus ! Les yeux foudroyés par une lumière aveuglante, les oreilles envahies de cris et de bruits métalliques que son cerveau n'arrivait pas à rendre cohérent et, pire que tout, la sensation du métal sur sa gorge… Ça, même sa mère ne l'avait jamais fait !

Carlos regarda avec incompréhension et en clignant des yeux comme un hibou les six gardes entourant son lit, osant à peine respirer de peur de se faire décapiter par maladresse.

- Par ordre du roi Adam, déclama le capitaine de la garde au milieu de la chambre. Vous êtes accusés de tentative d'assassinat à l'encontre du roi Ben et d'usage de forces occultes interdites ! Par conséquent et sur ordre de sa majesté Adam, vous serez enfermé dans les geôles royales sans possibilité de remise de peine. Aucune clémence ne vous sera accordé et aucune visite ne pourra vous être faites. Suivez-nous sans opposer de résistance auquel cas, nous avons ordre d'user de toute la force que nous jugerons nécessaire pour vous conduire à vos cellule. Toute tentative d'évasion se fera au péril de vos vies. Debout !

Les pointes des lances s'écartèrent de la gorge de Carlos qui se leva avec lenteur sous les regards assassins des gardes. Leurs yeux semblaient dire « cours, fais-moi ce plaisir. Fuis ! » Derrière eux, l'Oublié pouvait voir Jay, visiblement de fort méchante humeur mais rendu coopératif par les lances. Carlos voulut tenter un « salut » mais un coup entre ses omoplates le calma aussitôt.

En silence, Jay et Carlos sortirent donc de leur chambre escortés par une dizaine de gardes. Ils passèrent devant la chambre des filles, tout aussi dociles et silencieuses qu'eux bien que les yeux de Mal semblaient contenir plus de poison qu'un scorpion du désert et qu'Evie donnait l'impression d'être prête à exploser. Pour ne rien arranger à leur humeur, les Oubliés étaient conduits à leur cellule encore vêtus de leur tenu de nuit. Carlos s'en sortait bien avec son short et son tee-shirt de même que Jay avec son simple jogging – grâce à quoi il fit soupirer les quelques rares filles qu'ils croisèrent sur le chemin – mais Evie et Mal ne portaient qu'une nuisette bleue nuit longue pour la première et un shorty violet assortie d'un débardeur de la même couleur à motif arachnide pour la seconde, soit de quoi obtenir une belle honte en traversant la cour de l'école, entourées par les gardes qui plus est… Encore heureux qu'il soit si tôt que peu d'élèves soient déjà debout ! Sinon, nul doute qu'Evie aurait envisagé de fuir juste pour abréger les souffrances de sa fierté réduite en lambeaux.

Les Oubliés furent conduit dans un fourgon vers la prison d'Auradon afin d'y être enfermé dans la plus haute salle de la plus haute tour, chacun dans une cellule individuelle séparée par d'épais barreau. Une fois « installé » les gardes partirent, les laissant seuls, toujours aussi peu habillé et dans le noir complet concernant la situatio.n.

- Je veux une explication sur ce qu'il se passe MAINTENANT ! hurla Mal en laissant enfin exploser sa colère. Qu'est-ce que c'est que toutes ces conneries !

- Ils ont parlé d'assassinat et de Ben, déclara Carlos d'une voix blanche.

- De tentative, nuança aussitôt Evie pour tenter le rassurer.

- Tentative ou non, on est POUR RIEN DANS CETTE HISTOIRE !

- Si seulement j'avais eu le temps d'attraper mes affaires on serait déjà dehors, s'énerva à son tour Jay en regardant la serrure avec mépris.

Mal cria de frustration, frappa les barreaux puis tourna en rond dans sa cellule avant de s'asseoir furieusement au sol.

- Je déteste être enfermée, ragea-t-elle en essayant de faire fondre les barreaux d'acier par la puissance de son mépris.

- Ce n'est pas ma première fois, on finit par s'y faire, admit Evie avec tristesse en s'asseyant à son tour.

Mal la regarda depuis l'autre côté des barreaux et un léger sentiment de culpabilité s'empara d'elle. Elle tendit l'air de rien sa main vers Evie qui l'attrapa presque immédiatement. Leurs doigts s'entrelacèrent et Mal caressa du pouce la paume de sa petite amie malgré son apparente froideur. Carlos les regarda se rassurer l'une l'autre avec envie tandis que lui avait les tripes nouées par l'angoisse.

Ben avait des problèmes ce qui était déjà une forte source d'inquiétude pour le décoloré, mais que tout le monde imagine en plus que lui et ses amis étaient les fautifs… C'était affreux. Proprement démoralisant. S'il s'écoutait, il serait déjà roulé en boule sous la couchette en pierre maintenue par des chaînes qui leur servait de lit.

- On va attendre combien de temps comme ça, grogna Mal après plusieurs minutes en se recroquevillant sur elle-même pour se protéger des courants d'air frais que laissait passer les fenêtre sans vitre de leur tour.

- Le temps qu'ils voudront j'imagine, relativisa Evie en peignant ses cheveux d'une main.

- J'aurais jamais dû baisser ma garde, s'en voulut Jay qui, sur l'Île de l'Oublie, avait toujours de quoi crocheter n''importe quelle serrure.

- Vous pensez que Ben… Qu'il… s'inquiéta Carlos d'une voix faible.

Aucun de ses amis ne lui répondit. Aucun n'osa même le regarder.

Carlos sentit les larmes monter à ses yeux en imaginant tout ce qui avait pu arriver au jeune roi. Si seulement il avait pu le voir, connaitre exactement son état ! S'il pouvait au moins savoir s'il était toujours en danger ou non…

La journée passa dans un silence morose entrecoupé de crise de rage de Mal. On vint leur amener en silence des gamelles de nourritures pour ce qui devait être le déjeuner et le diner. Le geôlier refusa de leur adresser la parole, les condamnant à l'ignorance. Lorsqu'ils se sentirent fatigués, ils s'obligèrent à s'allonger sur leur couches en pierre dur, bien loin de leur lit moelleux, et se recouvrirent de la petite liquette qu'on leur avait gracieusement fournie.

Carlos, replié dans son coin, ressentit un peu moins l'inconfort de la situation que ses compagnons de cellule, habitué qu'il était à un traitement semblable de la part de sa mère. Ce qui l'empêchait de dormir en revanche, était son inquiétude pour Ben. Il repensait aux épreuves que le jeune roi au visage d'ange avait déjà subi, la transformation en Bête puis la transformation morale. Il craignait plus que tout de découvrir ce que cette troisième épreuve lui avait réservé. Le pire était qu'il ne pouvait même pas être présent pour l'aider ! Qui pouvait savoir à quel point Marraine la bonne fée allait encore se tromper ? Elle n'avait pas vu le peigne, il avait du se charger de l'enlever lui-même. Et c'était lui aussi qui avait sauvé Ben du miroir du diable, pas son véritable et grand amour ! Parce que, sincèrement, comment pourrait-il seulement oser envisager que Ben et lui soient destinés ? Il était plus probable que la fée ait encore eu tout faux et que ce qu'il fallait à Ben était de la compréhension et non de l'amour. Et cette fois, il n'était pas là pour l'aider...

Moralement au plus bas, Carlos s'enroula plus fermement dans sa mince couverture et ferma les yeux pour faire passer le temps.

000

Il fut réveiller en sursaut quelques heures plus tard par un fort bruit métallique à peine atténué par du tissus, le tout suivi d'un raclement désagréable. A l'une des fenêtres, une poêle enroulée dans du tissu remontait le long d'un mur pour mieux se coincer dans les barreaux. Une poêle attachée à de longs cheveux bruns tressés…

- Rose ?! s'étouffa Jay avec incrédulité.

Une poignée de minutes plus tard, la fille de Raiponce fit son apparition, toute sourire.

- Salut les gars !

- Qu'est-ce que tu fiches là ? Et pourquoi ? Comment ? S'étrangla Jay.

- Mieux, explique-nous ce qu'il se passe ! exigea Mal.

- Ben va bien ? s'enquit rapidement Carlos avec angoisser.

- Attendez encore juste trente secondes !

Rose se cala contre la fenêtre, ses deux jambes passées entre les barreaux et tira sur une autre de ses tresses jusqu'à récupérer un baluchon. Elle attrapa une pochette à l'intérieur, dénoua ses cheveux et fit tomber le sac à l'intérieur de la pièce.

- Voila pour vos vêtements. Jay, je pense que tu sauras quoi faire de ça, dit-elle ensuite en jetant la pochette au voleur.

- Mes outils de crochetages ! s'extasia le brun qui se mit aussi au travail.

- Pourquoi tu nous aides ? demanda Mal avec méfiance. Et quand va-t-on enfin nous expliquer la situation !

- Pour faire court et simple parce qu'on a très peu de temps devant nous : Ben a été retrouvé dans l'une des chambres inoccupées de l'internat, évanoui avec le rouet de Maléfique à côté de lui.

- Et donc c'est forcément ma faute, c'est ça ? siffla Mal tandis que Jay ouvrait sa cellule.

- Il y avait ton grimoire aussi…

- Impossible !

- Pas le temps de discuter de ce qui est possible ou pas, le temps presse ! Moi et Doug on trouvait que quelque chose clochait alors on a un peu fouillé. Il y avait un morceau de papier calciné dans la cheminée, un sort. Ben a bien été ensorcelé mais pas par la même malédiction que Aurore ! Il ne se réveillera pas au baiser de son amour véritable contrairement à ce que croit Marraine (- Encore ? - Chute Mal ! – Mais c'est d'un répétitif Evie ! - Chut quand même ! - Tu crois que pour un rhume elle prescrit aussi un baiser "d'amour véritable" ? - Mal !) mais simplement à la personne qui dira le contre-sort !

- Mais … Ben sera tout de même délivré du maléfice, non ? demanda Carlos avec hésitation, le cœur serré tout en enfilant son bermuda noir et rouge.

- Sauf que personne n'est au courant et on ne veut pas nous croire moi et Doug, soupira Rose avec frustration. Quand Audrey va l'embrasser juste après avoir prononcé la formule, tout le monde va penser que c'est l'effet du grand amour et le mariage sera aussitôt déclaré !

- Sérieusement ? grimaça Jay avec un air dégoûté.

- C'est à cause des trois épreuves, souffla Evie soudain catastrophée. Ils vont tous se dire que c'est la conclusion de la nouvelle légende ! Un couple uni par l'amour et les épreuves ! La destinée épique de leur Roi !

Carlos se sentit étourdi en entendant cela et il dut se rasseoir sur sa couchette. Ça lui faisait mal, très mal. Son Prince – car c'est ce qu'il serait toujours pour lui avant d'être un Roi – allait se faire duper de la plus odieuse des façons, lui ainsi que tout le reste du royaume… Et Ben allait se marier, devenir définitivement inaccessible… Carlos avait toujours pensé qu'il serait capable de faire avec, après tout il savait que Ben ne lui était pas destiné... Seulement, il réalisait qu'en fin de compte il digérait très mal l'idée de le voir avec quelqu'un d'autre. Et que la personne ait menti lui paraissait encore pire.

- Descendez à l'étage inférieur, je vais vous faire descendre par la fenêtre mais dépêchez-vous ! Le temps nous manque ! Marraine doit être en train d'annoncer ce qu'elle pense être la malédiction de Ben, après quoi Audrey va se mettre en tête de file pour l'embrasser !

- Mais, et les gardes, demanda Mal en regarda Jay déverrouiller la porte de la tour.

- Doug c'est occupé de ceux devant votre porte et il n'y en a pas entre ici et la pièce en dessous. Hâtez-vous, nous devons encore aller jusqu'au château. On se retrouve en bas ! Samson et Maximus vous conduirons au château. Ce sont des chevaux rapides, ils connaissent le chemin et ce sera plus court de couper à travers champs !

Mal jura et partit, suivit de Jay, Evi et Carlos qui était plus pâle qu'un mort. Ils descendirent sans difficulté les escaliers et se retrouvèrent devant une large fenêtre donnant sur le vide et non pourvue de barreaux. Une longue mèche de cheveux bruns apparut au milieu de l'encadrement. Mal n'eut pas le temps de râler que Carlos empoignait déjà la corde naturelle et se laissait lentement glisser jusqu'au sol, en se retenant de commenter la fantastique sensation que lui offrit la glissade.

Ben avait besoin d'eux, urgemment, ce n'était vraiment pas le moment de jouer ! Il devait empêcher Audrey d'embrasser Ben ! Ils ne pouvaient pas se marier tous les deux ! C'était impossible ! Il devait... Il devait faire quelque chose, coûte que coûte ! Sans ça, jamais il... Il ne pourra pas... Ce n'était pas..

Evie l'encouragea en lui tapant l'épaule en passant à côté de lui tandis que Jay et Doug, qui jusque là tenait les chevaux, l'aidaient à grimper sur Maximus.

Le cœur au bord des lèvres, Carlos s'accrocha ferment à la crinière de l'étalon.

Il allait sauver Ben !

000

Audrey lissa le devant de sa robe, un sourire adorable mais tout de même compatissant aux lèvres. Elle faisait face dignement à tout ce que l'Etat de la Belle et la Bête faisait de royautés et de personnes importantes.

A l'intérieur, elle jubilait. Marraine la Bonne Fée était en train d'annoncer à l'ensemble de l'école le nouveau mauvais sort qu'avait subi Ben. Ce pauvre cher Ben, pâle et immobile comme la mort, allongé sur une estrade au centre de la pièce avec, comme un rappel derrière lui, le rouet qu'elle avait "emprunté" grâce à son lien de parenté avec Aurore.

Le jeune Roi semblait presque fragile ainsi, sa gorge blanche légèrement dévoilée par le col bleu à dorure de la veste que lui avait enfilé ses parents pour l'occasion et juste au-dessus, comme pour confirmer sa virilité, la ligne fier de son menton volontaire. En regardant de vraiment près, on pouvait deviner son torse qui se soulevait lentement, très lentement au rythme de sa respiration endormie, mourante. Belle et Adam avaient décidé de lui laisser sa couronne qui reposait tout comme la tête de Ben sur un coussin bleu aux insignes royaux brodés d'or. Avec son costume bleu d'apparat et ses bottes de cuir rehaussées d'or et de saphir, Ben avait un air particulièrement digne. Pour quelqu'un qui s'est fait ensorcelé. Maudit. Peu importe le terme.

Audrey se força à garder son mignon sourire et à ne pas laisser ses lèvres s'étirer pour dévoiler sa malice et son contentement face à la situation. Elle était la cause de l'état de Ben et elle en était... Fière ? Oh que oui ! Elle tenait là sa vengeance pour avoir été bafouée et reléguée à la seconde place en faveur d'une descendante de criminel ! Ben l'avait odieusement humilié en chantant son amour pour Mal au milieu du terrain de Tournoi alors qu'ils étaient encore officiellement ensemble ! Alors que leurs parents faisaient déjà des projets sur leur avenir ! Et il le savait ! A cause de Mal, Audrey avait perdu sa place de futur reine et dirigeante d'Auradon !

Mais bientôt, d'ici quelques minutes pour être exacte, tout sera réglé... Elle embrassera Ben, le réveillera et obtiendra le titre de reine ainsi que le roi pour lesquels elle avait autant travaillé !

Ben risquait de faire sa mauvaise tête au début... Peut-être... Mais la pression du peuple allait rapidement le rendre plus gentil et doux qu'un agneau ! Et quand bien même, s'il s'avérait que leur mariage ne fut pas "heureux", au moins aurait-elle toujours la couronne ! Elle était la fille d'Aurore et de Philippe après tout ! Elle méritait d'avoir le meilleur ! Et elle allait avoir tout ça, grâce à Maléfique... Qui ne se doutait même pas un instant qu'elle ne respecterait pas les clause de leur contrat ! Et pourquoi devrait-elle le faire après tout ? Maléfique était une criminelle ! Elle allait certes l'aider à devenir reine, mais ça ne faisait pas pour autant d'elle une bonne personne ! Audrey se contentera de lui faire livrer quelques douceurs en lieu et place de la délivrer, peut-être quelques équipements de confort, cela suffira bien...

La jeune princesse et future reine, se redressa alors que Marraine entamait la fin de son discours. Elle réarrangea quelques plis sur sa robe cerise et redressa les épaules. Elle était la plus proche de l'estrade où reposait Ben, bien évidemment. Elle n'allait certainement pas déposer ses lèvres après une dizaine d'autres filles !

A l'invitation de Marraine, Audrey s'avança majestueusement et dignement – tout en gardant les épaules baissées de tristesses pour la galerie – vers Ben. Elle prit le temps de faire le tour de son lit de fortune, laissant sa main glisser sur le drap et le matelas recouvrant sa couche de pierre. Elle se présenta face à la salle et de caressa les mèches d'or de son futur mari, attendant d'être sûre que toute l'attention de la salle soit dirigée vers elle.

Lentement, Audrey se baissa, amenant ses lèvres près de l'oreille du roi et cita les mots que lui avait donné Maléfique :

- A toi qui fut ensorcelé,

Je t'offre aujourd'hui la délivrance,

Par ses mots...

Le bruit de la porte s'ouvrant avec fracas fit violemment sursauter l'ensemble de la salle. Audrey releva furieusement les yeux, haïssant par avance celui ou celle qui lui volait son instant de gloire. Elle pâlit en voyant au bout de la salle du trône les Oubliés, montés sur le palefroi de son père et celui de Raiponce.

- Qu'est-ce que ceci ? interrogea aussitôt Marraine la bonne fée en appelant les gardes d'un signe de la main.

- Nous venons empêcher une terrible méprise, déclara Mal en lançant Samson au galop.

- La véritable méprise a été de vous autoriser à venir sur Auradon ! tonna Adam. Arrêtez-les avant qu'ils ne fassent davantage de mal à mon fils !

Les Oubliés n'eurent pas besoin de se regarder pour se consulter. Samson et Maximus lancés au galop, ils parcoururent à toute vitesse la grande salle sous le regard affolé et paniqué d'Audrey. Ces quatre idiots allaient tout faire rater ! Ils s'approchaient de plus en plus, la foule s'écartant de peur d'être piétinée sous les sabots des deux étalons et les gardes mettaient du temps à les atteindre ! Presque trop de temps ! Presque... Les soldats d'Auradon, une fois arrivés à proximité des intrus, se montrèrent d'une efficacité rare. Alors que les deux chevaux dérapaient sur le sol de marbre à cause de leurs sabots ferrés, les Oubliés, qui étaient loin d'être des cavaliers émérites, furent éjectés de leur monture, aidés par les gardes qui les maitrisèrent sans difficultés ainsi que les deux étalons.

- Vous faites erreurs ! cria Carlos avec l'énergie du désespoir tandis qu'on lui tordait les bras vers l'arrière. Ce n'est pas son baiser qui va le sauver !

- Tiens donc, encore une histoire de peigne j'imagine ? se moqua la fille d'Aurore avec un rien de mépris.

- Carlos avait raison, depuis le début, cria Evie. Audrey n'est pas le véritable amour de Ben !

- Le baiser en décidera, gronda puissamment le roi Adam.

- Mais Audrey connait le mfmhm ! voulut répliquer Mal avant d'être bâillonnée sans délicatesse.

- Tout cela n'a que trop suffit ! Je veux retrouver mon fils vivant et en bonne santé ! déclara Belle, des trémolo dans la voix. Princesse Audrey ?

- Oui Madame, acquiesça la fille d'Aurore en réprimant un soupir de soulagement.

Elle foudroya du regard les Oubliés qui étaient conduit un peu plus loin à l'écart et s'approcha à nouveau de Ben, toujours aussi immobile sur sa couche.

- A toi qui fut ensorcelé,

Je t'offre aujourd'hui la délivrance,

Par ses mots prononcés,

Je te libère de cette injuste offense,

De contraintes te voici libéré,

Marche et dévoile-nous ta volonté, murmura Audrey avant de poser ses lèvres sur celle du Roi.

Ce n'était pas son premier baiser avec Ben, elle avait été sa petite amie durant un long moment après tout, pour autant, elle s'était attendue à quelque chose de plus... De plus magique. Elle était tout de même en train de le libérer d'une sortilège ! Elle était en droit d'espérer autre chose que des lèvres froides et une absence totale de réaction !

Inquiète après une dizaine de secondes d'un baiser sans saveur, Audrey se releva et regarda avec horreur Ben, toujours allongé et comateux. Toujours maudit.

- Non ! hurla-t-elle avec désespoir.

- Je suis sincèrement désolée ma chère, fit Belle en s'avançant. J'aurais aimé mais il semblerait que tu ne...

- C'est impossible ! cria Audrey. J'ai dit les bons mots ! Elle m'avait promis !

- Comment cela ? De quoi parlez-vous jeune fille ? s'inquiéta Marraine tandis qu'un frisson d'effroi traversait la salle.

- J'ai dit les bons mots pour le réveiller ! Je ne me suis pas trompée ! Maléfique m'a menti !

La salle entière se figea, les Oubliés compris.

Audrey, essoufflée et paniquée, s'arrachait les cheveux sur l'estrade en récitant la formule encore et encore, quand une fumée verte provenant du rouet attira tous les regards. Sous les yeux de l'assemblée, le meuble de bois et de fer se mit à luire d'une aura verdâtre toxique. Un corbeau entra dans la salle en croassant et se posa sur la roue. Celle-ci flasha encore deux fois avant d'exploser dans un nouveau nuage de fumée pour laisser apparaitre... Maléfique.

- Il semblerait que cette fois on m'ait invité en temps et en heure, déclara froidement la magicienne en observant avec satisfaction le roi mourant sur son piédestal.

La panique et la confusion envahirent aussitôt les lieux et tout le monde se précipita vers les différentes sorties. Au milieu de cette débandade, des armures décoratives furent magiquement animées par Maléfique et allèrent se placer aux portes, cessant aussitôt toute tentative de fuite pour les quelques dizaines de personnes encore dans la salle tandis que d'autres partaient combattre les soldats.

Mal, Carlos, Jay et Evie profitèrent de la confusion pour s'échapper de l'emprise des gardes qui semblaient considérer la menaces de Maléfique bien plus grave que celle de quatre adolescents.

Ils allèrent discrètement se cacher derrière les colonnes pour observer le déroulement des événements.

- Vous m'avez menti ! cria Audrey au milieu de toute cette agitation.

- Oh... Pauvre petite fille trahi... Bienvenue dans la cours des grands, petite princesse, ricana Maléfique avant de transformer en un tour de main la jeune femme en lapin brun-rosé qui détala aussitôt.

- Redonnez immédiatement à ma fille sa forme humaine ! s'écria le roi Philippe.

- Et réveillez mon fils ! ajouta Belle.

- Je vous accorderai toutes vos demandes... Quand vous m'aurez donné les pleins pouvoir sur les royaumes, ainsi que la baguette de notre chère bonne Fée, cracha Maléfique en tapant un unique coup sur le sol avec son sceptre pour appuyer son propos.

- C'est hors de question ! s'interposa Marraine en retroussant ses manches.

- C'est-ce que nous allons voir, Bonne fée !

Les deux magiciennes se regardèrent dans le blanc des yeux et l'espace entre elles parut crépiter d'étincelles de magie.

- Rend-toi Maléfique, exigea Marraine.

- Jamais. Et en "remerciement" pour toutes ses années d'emprisonnement, voici un cadeau que je t'ai personnellement préparée !

Maléfique sortit une bourse de sa robe. Marraine voulut l'empêcher de s'en servir avec un sort mais celui-ci ne toucha que Diablo qui avait volé devant sa maîtresse et joué les boucliers. Le corbeau se transforma en statuette d'obsidienne avant de tomber lourdement au sol. Maléfique profita de cette attaque ratée pour lancer la sienne sur Marraine. Elle souffla une poussière blanche qui se cristallisa autour de la bonne fée et l'emprisonna dans un bloc de verre transparent.

- Soit maudite, sorcière ! cria le roi Philippe dans le silence stupéfié de la salle en dégainant son épée. Je t'ai déjà vaincu une fois monstre, je n'aurai aucun mal à le refaire !

Maléfique se mit à rire. Un son froid et puissant qui résonna dans toute la salle. Peu à peu, ce son se mua. Il devint plus rauque, plus profond, plus animal.

- Ta mère se transforme ! chuchota Jay avec un début de panique.

- Sans rire ! Je ne m'en étais pas aperçu !

- On fait quoi ? s'inquiéta Evie.

- On laisse le héros suicidaire s'occuper d'elle ! décida Mal.

Le roi Philippe, son épée de Vérité au clair, se précipita vers le dragon transformé, un bouclier trouvé à terre dans l'autre main. A ses côtés se trouvait le roi Adam qui rugissait de rage et avait empoigné une masse d'arme décorant les murs. L'immense dragon violet souffla une gerbe de flamme dans les airs avant de simplement balayé les deux rois-chevaliers d'un coup de queue. L'épée de Vérité flamboyante que tenait le roi Philippe lui échappa des mains et Maléfique l'envoya au loin d'un battement d'aile. L'arme enchantée se planta dans le sol près des Oubliés qui la regardèrent avec défaitisme.

- Je vous préviens, je ne suis pas un héros, lâcha Jay d'une voix blanche.

- Et moi encore moins... ajouta Carlos.

- Bande de poule mouillée, râla Mal.

Elle attendit que Maléfique soit occupée à combattre le Roi Adam tout en l'enfumant avec ses naseaux pour aller récupérer rapidement l'épée et retourner se cacher.

- Je peux à peine la lever, constata-t-elle en revenant tout essoufflée, trainant l'arme de son mieux derrière elle.

- Il nous faut un vrai chevalier, gémit Carlos. Quelqu'un qui sait se servir d'une épée !

- Dans ce cas on va avoir un petit problème, grimaça Evie.

Les quelques invités terrorisés qui n'avaient pas pu fuir étaient désormais totalement encerclés par les armures magiques, les gardes avaient été balayés depuis longtemps par Maléfique et son armée, les laissant agonisant ici et là au sol ou contre les murs. Ce n'était guère plus glorieux du côté des rois... La sorcière noire les collait contre un mur à l'aide de sa queue, les étouffants lentement et brisant leur os par sa force, tandis qu'elle discutait avec Belle et Aurore qui lui tenaient tête aussi fièrement et dignement que possible.

- Il en reste un, remarqua Jay.

Carlos, Mal et Evie suivirent son doigt et tombèrent sur Ben, allongé et désormais ignoré sur sa couche.

- C'est juste dommage qu'il soit complètement inutile dans cette état ! remarqua Mal avec rage.

- On a qu'à le réveiller, déclara Evie avec enthousiasme.

- Comment ? éclatèrent Mal et Jay.

Evie tourna son regard vers Carlos qui déglutit avec difficulté et secoua la tête en signe de dénégation.

- Ça ne fonctionnera pas ! Paniqua-t-il.

- Mais si ! répliqua Evie avec un rien d'exaspération. C'est le sortilège original qui a été utilisé finalement, n'est-ce pas ? Ben va dormir jusqu'à la mort à moins qu'on lui donne un baiser de son vrai amour !

- On en revient encore là, soupira Mal en roulant des yeux.

Evie lui donna un coup sur l'épaule.

- Tu dois l'embrasser ! Insista la jeune fille.

- Mais je ne...

- On n'a plus le temps de discuter ! fit remarquer Mal en montrant les armures sans âme qui se rapprochaient d'eux. Jay, tu prends l'épée et toi et Carlos vous partez réveiller Ben ! Moi et Evie on va détourner l'attention de ma mère pendant ce temps. Allez ! cria-t-elle en poussant un Carlos tétanisé après avoir donné l'épée à Jay.

Carlos n'eut pas le temps de protester que le voleur lui attrapa le bras et le traina de force derrière lui. Ils traversèrent la salle avec une discrétion plus que discutable mais Evie et Mal s'occupait de les couvrir en usant des sorts bénins qu'elles connaissaient par cœur et de leur verve pour insulter Maléfique - non sans quelques sueurs froides pour sa fille.

Pendant ce temps, Carlos et Jay firent le grand tour et coururent de colonnes en colonnes de l'autre pour se rapprocher de Ben.

- Ça ne va jamais marcher, glapit Carlos en regardant avec horreur le grand espace vide qui le séparait de son prince.

Il n'était même pas sûr que son baiser fonctionnerait ! Il était même convaincu du contraire ! Sérieusement, il n'avait rien du prince charmant ! Au pire du pire, il voulait bien admettre être plus proche de la princesse en détresse - mais jamais devant Jay ou Mal ! Et puis, sérieusement ? Lui, le grand amour de Ben ? Clairement, le grand amour de Ben se devait d'être une femme, de préférence une jolie princesse, éventuellement n'importe qu'elle fille qu'il aurait sauvé d'une manière ou d'une autre ! Mais pas lui, un garçon, descendant de l'une des enfermé sur l'île de l'Oublie ! Ça ne s'est jamais vu un prince qui finit avec un autre prince, ou le voleur ou le gentil berger... Jamais. Lui et Jay allaient juste risquer leur vie pour des prunes et s'ils survivaient à l'épreuve, lui serait ridiculisé à jamais...

- C'est le moment ! déclara subitement Jay en attrapant Carlos qui trébucha et glapit peu glorieusement.

Ils se rapprochaient. De Ben. De plus en plus ! Maléfique ne les regardait pas, trop occupé à punir à détruire moralement sa fille.

Il y était... Il était accroupi à l'abri derrière le lit de Ben. Un Ben endormi et sans défense.

- Grouille ! lâcha Jay.

Carlos le regarda avec horreur. Il ne pouvait pas ! Il ne pouvait pas faire ça ! Devant tout le monde en plus !

- Tu le fais toi ou dans une minute je colle vos lèvres ensemble de force ! le menaça Jay en pointant l'épée vers lui.

Carlos déglutit difficilement et se releva un peu en se tenant au bord du lit. Pour ne pas aider, juste en face de lui, au milieu de la grande salle, étaient regroupés les citoyens et élèves qui n'avaient pu s'échapper. Et certains l'observaient. Ils étaient même de plus en plus nombreux...

- Carlos... gronda Jay.

Le décoloré se releva un peu plus, jeta un œil à la dragonne toujours occupée avec Mal et Evie, découvrit que les parents de Ben et d'Audrey le regardaient avec soit de la suspicion soit de l'interrogation et sentit son maigre courage fondre. Puis il baissa les yeux et tomba sur Ben. Son visage calme et serein dans le sommeil, ses traits doux et sa crinière caramel. Ses lèvres rose aussi, tentantes, qui ressortaient sur son teint pâle.

Carlos se baissa lentement, un peu tremblant à l'idée de ce qu'il s'apprêtait à faire, un espoir qu'il ne pensait même pas avoir lui bloquant la gorge et lui nouant les entrailles. Il se refusa à lever une nouvelle fois la tête sachant qu'il serait incapable d'envisager embrasser Ben à nouveau s'il croisait le regard choqué des gens. Il lécha ses lèvres nerveusement, ferma les yeux et osa enfin, déposant un baiser sur cette bouche dont il avait tant rêvé, ses doigts crispés sur le bord du lit par l'angoisse.

Une brusque inspiration de Ben. Carlos se releva.

Ça avait fonctionné...

Sous lui, Ben était bien réveillé et vivant, ses yeux lagunes fixés dans les siens. Carlos sentait son cœur battre à tout rompre et son visage devenir de plus en plus chaud.

Il avait levé le sortilège de Ben. Il était celui qui... Il était...

Carlos fut brusquement tiré vers l'arrière. Ben le regarda avec incompréhension avant que Jay ne le prenne par le bras à son tour et le projette brusquement derrière lui, juste à temps avant qu'une gerbe de flamme n'embrase ce qui lui avait servi de lit une poignée de secondes auparavant.

- Qu'est-ce que...

- Tu prends ça, indiqua Jay en lui fourguant l'épée dans les mains. Et tu te débrouilles avec ça ! ajouta-t-il en montrant le dragon féroce occupant une bonne partie de la salle.

Maléfique gronda sa rage et piétina le sol qui se mit à trembler.

- Allez vous mettre à l'abri, ordonna Ben en se relevant, épée en main.

Il ne saisissait pas tout. Pas grand-chose en fait. Pour ainsi dire rien. Il déprimait un soir dans sa chambre et se réveillait ensuite au milieu de la salle du trône avec Maléfique sous forme draconique prenant en otage ses parents, ceux d'Audrey, Mal et Evie ! Ah, et Carlos l'avait embrassé ! Mais il prendra le temps d'y penser plus tard, pour l'instant il devait combattre pour sa famille et son royaume ! Les explications viendraient plus tard... Il espérait... Ou pas.

Carlos l'avait vraiment embrassé ?!

- Qu'est-ce qu'on peut faire pour toi ? demanda Jay en le ramenant sur terre.

- Allez délivrer Marraine ! Ordonna-t-il en fixant avec horreur le bloc de verre semblable à un cercueil.

Sur ces mots, Ben courut vers la dragonne, l'épée brandit. Il esquiva de son mieux les coups portés par la dragonne et s'éloigna vers un espace dégagé de la salle. Maléfique, obnubilé par cette épée qui jadis l'avait vaincue, se précipita vers le jeune roi, bien décidée à l'éviscérer avant d'y laisser ses écailles.

Des langues de feu parcoururent la salle et la queue et les ailes puissante de la dragonne firent s'effondrer plusieurs colonnes de pierre en plus du mobilier. Elle rugissait, crachait l'enfer et claquait des dents pour mordre le jeune freluquet qui osait la défier avec son épée empoisonnée. Plus animal qu'humaine, sa forme physique aiguillonnée par la peur l'emportant sur son humanité, la dragonne attaquait de toute part.

Ben, tout juste revenu de son sommeil enchanté, occupait le monstre pendant que Carlos et Jay attaquait le cocon de verre qui se fissurait lentement à l'aide de lourd chandelier. Du coin de l'œil, il pouvait voir ses parents et ceux d'Audrey, blessés, être mis à l'abri par une Evie et une Mal en à peine meilleur état qu'eux. Plus loin, il distinguait les armures vides qui tenaient la foule en respect mais qui étaient totalement immobiles.

Ben fit un brusque pas de côté alors que la lourde queue épineuse de la dragonne s'abattait à côté de lui. Il dut ensuite esquiver un coup d'aile, puis une langue de feu ,des coups de griffes et divers attaques du reptiles étonnamment vif. Il récupérait lentement ses réflexes et avait de plus en plus de facilité à éviter les coups. Tout doucement, il commença à voir des ouvertures dans la défense pourtant exceptionnelle de la dragonne. Il tenta quelques attaques, admirant la facilité avec laquelle l'épée magique réussissait à entamer les écailles pourtant dure comme le diamant du dragon. Ce n'était jamais assez profond pour véritablement blessé, mais au moins ça le rassurait sur l'efficacité de la lame enchantée.

Soudain, il la vit. L'opportunité qu'il lui fallait, celle qu'il attendait et qui allait lui permettre de porter le coup de grâce. Il hésita tout de même, conscient du risque qu'il s'apprêtait à prendre, mais il plongea. Il esquiva un coup de griffe et une gerbe de flamme pour rouler jusque sous le ventre de Maléfique, là où les écailles étaient les plus tendre. Il s'apprêtait à plonger son épée dans le poitrail de la dragonne, quand il vit la queue de celle-ci venir vers lui à toute vitesse, pointe en avant, menace future et certaine d'un écrasement fort douloureux.

- Stop !

A la grande surprise mais aussi au grand soulagement de Ben, la queue monstrueuse arrêta sa course. Il tourna son regard vers le cri et découvrit Marraine, bien vivante et échevelée, les deux mains tendues vers Maléfique avec détermination.

- Dépêche-toi mon garçon ! ordonna-t-elle d'une voix serrée par la concentration.

Ben se retourna vers la dragonne, brandit son épée et la planta droit dans le poitrail du monstre. La magie de la Bonne Fée cessa à cet instant et Maléfique se mit à rugir de douleur en fouettant l'air de tous ses membres. Ben s'éloigna rapidement et rejoignit le groupe des Oubliés et de ses parents.

Les rares vitraux encore intacts furent détruits et le verre parsema un peu plus le sol, de même que la maçonnerie qui pleuvait par bloc entier dans la salle sous les tremblements de terre créés par la dragonne en furie. Les armures magiques désormais désactivées gisaient en tas au sol et les personnes qu'elles gardaient étaient partis se réfugier dans les alcôves bordant la salle du trône. Les portes n'étant plus gardées et bloquées, des contingents de soldats entrèrent dans la bâtisse. Il purent admirer le spectacle de Maléfique crachant d'immenses gerbes de flammes en l'air et rugissant jusqu'à ce que, petit à petit, le rugissement se mue en un cri féminin.

Maléfique reprit son apparence humaine pour mieux s'effondrer au pied des trônes d'Auradon, une tâche rouge s'épanouissant au niveau de son abdomen. Aussitôt, des gardes se chargèrent de l'emmener sous bonne garde à la prison afin d'y être soigné en attendant sa réexpédition pour l'île de l'Oublie.

Il y eut plusieurs minutes d'hébétude durant lesquels les présents se remirent des évènement qui venait de se dérouler et tachèrent de se convaincre que tout était bel et bien finit. A mesure que les gens retrouvèrent leur esprit, les regards se tournèrent vers Carlos et Ben. Ben et Carlos. Côte à côte. Celui qui avait terrassé la dragonne et celui qui avait réveillé le chevalier. D'une coup d'épée. D'un baiser. Celui qui avait subit trois épreuves et celui qui l'avait sortie de la dernière.

- Bon !lLâcha abruptement Marraine en dépoussiérant vainement son tailleur. Je crois que nous avons certaines choses à organiser pour les prochains jour ! Mais d'abord, Carlos De Vil, Roi Ben, pouvez-vous nous confirmer ce que nous pensons tous avoir vu au moment de votre réveil ?

Carlos rougit brusquement et serait bien parti se cacher dans un trou de souris si Evie et Jay ne s'étaient pas postés derrière lui pour prémunir toute fuite. Cela dit, Ben ne faisait pas vraiment le fier non plus et les rougeurs sur ses joues n'étaient pas un effet de l'imagination des personnes présentes.

- Bien, dans ce cas nous commencerons pas reconstruire le château et nous organisons le mariage pour dans… réfléchit tout haut Marraine en se recoiffant. Dans un mois ça me parait une bonne chose ! Le temps de distribuer les invitations et de tout préparer !

Carlos et Ben eurent tous deux un sourire figé à cette annonce.

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Carlos paniquait. Quelque chose dans ce goût là. Mais il paniquait sobre ! Au lieu de courir partout et de hurler, il se réfugiait en position fœtale sous son lit. Et quand il se cachait ainsi, ni les menaces de Mal, ni les encouragement d'Evie et encore moins les tentatives de Jay de l'appâter avec du beurre de cacahuète ne réussissaient à le faire sortir.

Au tout début il n'avait pas bien réalisé, n'avait pas été sûr d'avoir totalement compris. Un mariage ? Bien sûr ! Entre qui et qui ? Ah d'accord... Et donc, c'est avec qui que se marie Ben ?

L'information avec mit du temps à remonter à son cerveau pourtant très vif habituellement, à être analysée, disséquée et finalement transmise aux neurones. Depuis il paniquait. Et plus la date approchait plus il restait longtemps sous son sommier.

Pour ne pas arranger ses angoisses, aussitôt l'annonce de Marraine faite il avait été transféré dans une chambre particulière, un précepteur personnel lui avait été attribué pour lui apprendre les bases de la royauté et sa garde robe avait été en partie transférée et en partie modifiée. Ça n'y paraissait pas mais ne pas être capable de remettre la main sur sa veste préférée qu'il avait honnêtement chapardé sur l'île ça mettait un coup au moral !

Et puis une nuit, alors qu'il ne restait plus que deux semaines avant le mariage de l'année et qu'il envisageait de rester sous son lit ad vitam eternam, quelqu'un vint toquer à la fenêtre. Qui était au dernière étage. Sans balcon.

Carlos sortit du cocon de couverture qu'il s'était fait et s'approcha lentement de la vitre. Il l'ouvrit d'un coup sec avant de sauter en arrière pour éviter un éventuel agresseur.

- Salut ! lâcha joyeusement la fille de Raiponce.

- Rose ? hoqueta Carlos avec étonnement.

- Eh oui ! Va préparer tes vêtements, il est l'heure de partir !

- Partir où ça ?

- En voyage, répondit Rose avec un clin d'œil complice. Regarde qui il y a en bas.

Un peu méfiant, Carlos se pencha et découvrit ses amis au pied de la tour. Evie et Mal chevauchant un Samson qui avait finalement bien adopté la fille de Maléfique, Jay sur Maximus qui attendait le retour de Rose et Ben qui regardait vers lui avec les yeux remplis d'un espoir dévorant ,assis sur Philibert, le cheval de Belle, .

- Ben paniquait de son côté, tu paniquais aussi de ton côté, alors on a décidé moi et Evie qu'il était temps de prendre quelques vacances et de partir loin de l'école ! On part à la découverte des royaumes d'Auradon ! Et ça te permettra à toi et à Ben de vous connaitre, continua Rose avec un nouveau clin d'œil. Vêtements ?

Carlos la regarda, regarda ses amis qui attendait plus bas et la corde de cheveux que Rose avait attaché.

Quelques minutes plus tard, des bruits de sabot se faisaient entendre et le château saluait silencieusement le départ de six de ses élèves.

.

Fin

.

Enfin ! J'ai réussi à mettre mon point final X_X J'aurais eu du mal... Ce chapitre doit faire genre la même longueur que les trois chapitre précédents réuni... Ou pas loin... (après vérifications) et c'est à peu près ça en fait X_X Mais bon ! J'ai réussi !

Et ne dite rien sur la fin ! Interdit ! Z'avez pas le droit !

…...

…...

Oui c'est une fin ouverte, je sais T_T Et je n'en dirais pas plus... Parce que c'était pas prévu... (fusille sa muse du regard).

Mais je ferais une suite que si j'ai une standing ovation !

Na je rigole ;) Je la ferai quand j'aurai le temps et que je n'en voudrai plus à ma muse pour un coup pareil...

J'espère que ça vous aura plu ;)