ÂME SŒUR

Auteur : Angelscythe

Genre : Mystère, policier, noir et peut-être plus

Disclaimers : Tous les personnages appartiennent à Yana Toboso et je l'en remercie du fond du cœur.


Prologue

Lord Arthur Randall marchait dans les rues de Londres. Il ne manqua pas de voir une femme un peu enrobée lui faire signe. Oui, oui… Il savait que c'était là qu'on l'attendait. On l'avait surtout dérangé pour rien. Il en avait l'intime conviction. Ce n'était pas devenu rare ces derniers temps…

- Bonjour. Lord Arthur Randall, Commissaire de Police pour Scotland Yard. Se présenta-t-il avec formalité.

- Bonjour…

Elle désigna la maison, le doigt tremblant. Elle cachait son visage dans son mouchoir trop grand et déjà imbibé de mucus en tout genre. Il se détourna et entra dans l'habitation. La première chose qui l'agressa fut l'odeur de pourriture qui prenait au nez. Il s'empressa d'attraper un mouchoir pour se boucher les narines. Si la femme était seulement bouleversée, lui était au bord de la nausée.

Il était pourtant habitué. On lui avait pourtant enseigné d'aspirer de grandes goulées d'air vicié pour le supporter. Mais même avec ses années d'expériences, il n'éprouvait aucune envie de respirer ça.

- Peut-on m'emmener près du corps ? Questionna-t-il vers un policier.

Celui-ci, suffoquant à moitié, opina légèrement, les yeux écarquillés. Il grimpa des escaliers grimpant et le guida vers la source de cette pourriture. Il poussa une porte mais s'enfuit rapidement, écœuré. Randall entendit des bruits très caractéristiques. Lui aussi avait le cœur au bord des lèvres.

Il s'approcha du cadavre.

Déjà pourri, déjà dévoré par les vers voire par quelques créatures cachées dans les murs. La puanteur qu'il déployait était sans pareille mais il avait cette expression si particulière. Celle-là même qu'il avait vue sur tant d'autres dépouilles. Sur des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards…

Un sourire indescriptible que les bêtes laissaient tranquille alors qu'ils dévoraient les yeux, les joues et les doigts. Des personnes sans problèmes notables, sans histoire aucune qui succombaient avec cette joie palpable. Une mort que certains pourraient presque désirer mais que Randall exécrait.

Le voilà perdu. Une nouvelle drogue ? Mais pourquoi des enfants en auraient pris ? On les forçait ?

Randall sortit de la pièce, écœuré. Celui-ci avait été oublié. Un voisin dont personne ne se souciait. Une personne que ni le marchand de légume, ni le boulanger n'avait regrettée lorsqu'il avait cessé de venir. Au moins, il était mort en l'ignorant. En continuant de rester la joie lorsque la vie l'avait abandonné. Lorsqu'il n'était plus que devenu un maillon de la chaîne alimentaire.

Il s'éloigna pour fuir cette infection. Ce n'est qu'à l'extérieur, se régalant de l'air frais, qu'il prit ses notes. Il leva les yeux lorsqu'il eut la désagréable impression qu'on l'espionnait. Il devinait un sourire démoniaque sur des lèvres tortueuses.

L'assassin ?

- Cherchez qui a pu commettre ce crime crapuleux ! Ordonna-t-il.

- Mais… Cet homme doit être mort depuis une ou deux semaines, au bas mot ! Protesta un policier.

Randall lui asséna un regard glacial.

- Parce que ça fait deux semaines nous devrions laisser cette crapule s'en sortir ? Ne soyez pas idiot ! Faites votre travail !

- O… Oui, Commissaire.

Les jeunes recrues s'excusèrent d'une petite voix et se déployèrent telles des nuées d'insectes.

Randall dressa à nouveau le visage vers les colombages, nerveux.

Cette impression…