Oha-yoooo !
Merci pour vos review précédentes ! o/ Et JOYEUX NOËL ! Je vous l'offre car c'est le dernier chapitre de la fiction ! Le prochain sera un épilogue pour la saison 3 de la série ! On se portera désormais sur les enfants et leurs aventures ! J'espère que cette phase vous plaira autant que j'ai la hype de la faire~
Sur ce je vous souhaite une agréable lecture et un bon grignotage~ o/
- YAAAAAAAAAAAAAAAAH !
Balthazar et Théo se relevèrent d'un bon, inquiets à l'entente du cri de Kaly. Shin était à la chasse avec Tegwen, et Grunlek s'occupait de faire chauffer les braises pour le futur repas. La petite famille avait pris un contrat pour se dégourdir, comme chaque mois, parfois ils en faisaient plusieurs à la suite. Ils campaient donc en pleine nature, et les filles s'étaient éloignées pour aller se laver à la rivière non loin. Seulement, après dix minutes, voilà que la seule qui en possédait la capacité, se mettait à crier.
Les pères se précipitèrent sur leur position, n'écoutant que leur instinct parental. Les enfants n'étaient pas encore déshabillés, portant la plupart de leurs vêtements. Liebel avait sa culotte au cheville, couverte de sang, des gouttes carmins coulant le long de l'intérieur de ses jambes. Elle tremblait et paniquait, ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Elle essayait de se soigner mais rien n'y faisait, sa sœur l'éclaboussant d'eau pour la nettoyer, paniquée aussi.
Elles se tournèrent vers leurs pères plus blanc que les cheveux de la déesse, et les questionnèrent du regard. Ils étaient terriblement silencieux, et dévisageait le sous-vêtement souillé alors que toutes pensées se bloquaient dans leurs esprits. Ce fut Balthazar qui réussi à se reprendre, passant une main sur sa bouche, et l'autre se posant sur sa hanche. Il réfléchit un instant, cherchant ses mots, avant de s'avancer vers sa fille raide d'angoisse. De ses pouces, il essuya le coin de ses yeux humides par les larmes, et força un rictus.
- Ma poupette... Je crois qu'on a oublié de te dire quelque chose sur le fait d'être une femme...
- C'est quoi ce merdier ?! cria Kaly en sautant sur place, pointant le sang de ses mains tendues. Putain, mais il lui arrive quoi !
- Calmez-vous, c'est rien... C'est... Ce sont les "règles".
- On va pas faire un putain de meuble ! Elle saigne comme un goret égorgé ! hurla la rouquine, des écailles commençant à se former sur sa peau, ses jambes tremblant de faiblesse.
- Nan, ce sont les menstruations, les femmes ont ça une fois par mois pour dire qu'elle peuvent enfanté. C'est normal, et Liebel ne va pas en mourir.
Les petites le dévisagèrent avec choc, et dégoût. Visiblement, elles avaient autant de mal à digérer la nouvelle que lui.
- PARCE QUE C'EST TOUS LES MOIS ! VA TE FAIRE ! C'EST NAZE !
- J'y peux rien, je pensais pas que ça arriverais ! cria son père également, Théo toujours muet et blême derrière lui. Normalement, les êtres à moitié humain et à moitié créature ne...
Il se figea soudainement, réalisant qu'on ne connaissait rien de la condition des dieux. Personne n'a dit qu'ils étaient comme les élémentaires, ou même les démons. Seulement, Enoch est un diable, et son fils est stérile. Alors naturellement, le mage était persuadé que sa fille divine l'était aussi. De plus, comment lui apprendre que les femmes saignent chaque mois ? Elles ne connaissaient personne qui aurait pu leur en parler.
- Mais... Toutes les femmes ? blêmit Kaly. Alors moi aussi...
- Non, toi tu es à moitié créature, donc je suis sûr et certain que tu es stérile, tu n'auras pas ça. Peut-être mal au ventre et un peu malade, c'est possible, mais tu ne saigneras pas.
- Mais..., essaya de signer Liebel parmi ses tremblements incessant. Tante Akela ne saigne pas, elle...
- Tante Akela... S'est éventrée pour ne pas tomber enceinte lorsqu'elle était avec l'autre enfoiré, répondit Balthazar en penchant la tête de droite à gauche et levant les yeux au ciel. Je vous ais parlé de sa captivité il n'y a pas longtemps.
- Eh pourquoi elle fait la chasse à l'esclavagiste, là ? fit Kaly, se calmant enfin, rassurée en grande partie de ne pas avoir à subir les menstruations. Ouais, je me souviens.
- Mais, ma poupette, tu as douze ans maintenant, donc c'est normal. Ne t'en fait pas, tout va bien, fit doucement le demi-diable avant d'embrasser sa fille sur le front, souriant autant que possible, lave toi, je vais essayer de trouver de quoi faire une protection. Ensuite on passera dans la ville à deux pas et on va se renseigner... Parce que je t'avoue que ce n'est pas trop mon domaine, rit-il jaune.
Il tourna ensuite les talons, et tira Théo par le poignet, s'éloignant d'abord à rythme normal, avant d'accélérer le pas. Il se stoppa au milieux des arbres, une fois bien hors de vue de ses enfants et s'autorisa enfin à s'effondrer à genoux et frapper le sol.
- Naaaaan ! Pas ma poupette ! Ils ont pas le droit ! Nan, elle restera une enfant qui tien à peine debout et qui se plains de ses dents de lait qui pousse toute sa viiie ! pleurnicha-t-il en arrachant l'herbe.
Il se leva d'un bon et secoua son époux par les épaulettes de son armure blanche.
- Mais réagit, putain ! Dis quelque chose !
Théo sembla revenir un minimum à lui, et planta ses yeux dans les siens. Bien que déjà écarquillés, ils s'écartèrent plus encore et leur propriétaire se crispa dangereusement.
- ELLE A SES PUTAIN DE RÈGLES !
Au camps, Grunlek attendait les parents avec inquiétude, jusqu'à entendre le hurlement du paladin et de comprendre. Il explosa de rire, le reste du groupe revenant à ce moment là. Les deux chasseurs étaient blanc comme des linges, pétrifiés à la nouvelle. Il est vrais que malgré les années, personne n'avait parler de ce détail aux filles. Quelque part, personne ne se doutait que ça leur arriverait un jour.
Depuis l'adoption de Tegwen, quatre ans avait passé. Le jeune garçon avait accepté une fois le choc passé, et s'était relevé à la demande de Théo. Appeler ce dernier "papa" avait été une habitude dure à venir, mais après quelques semaines, il était à l'aise avec ce terme. Le mot "Dad" pour l'autre homme fut plus facile. Du fait qu'il lui était étranger, il ne représentait émotionnellement pas la même chose.
En surprenant une conversation lorsqu'ils furent chez eux lors des premiers jours, Balthazar avait entendu Tegwen se renseigner sur la vie de famille. Il était curieux de voir comment deux hommes s'y prenaient, et si l'un d'eux faisait office de maman. Kaly avait répondu que ça n'avait rien à voir, et que des parents étaient simplement des parents. Il comprit par la réplique du garçon que Liebel avait dit qu'élever son enfant ne dépend pas du sexe de l'éducateur, mais de son amour.
Les paroles échangés l'avaient émue, et rassuré car le mage se demandait souvent si une maman manquait à ses filles. Akela était la tante, une sorte de maman qui joue le rôle de la bonne copine, c'était la seule présence et exemple féminin qu'elles avaient. Liebel était une princesse, mais parfois son éducation à la garçonne ressortait, que ce soit comment elle s'asseyait, ou bien comment elle descendait son verre. Bon, leur tante n'était pas non plus un exemple de grâce féminine.
En tant que parent, Balthazar avait peur que ses enfants manque de quelque chose, désire ce que les autres ont habituellement. La discussion surprise pendant la nuit, car Tegwen avait partagé la chambre des petites par manque de place, l'avait grandement rassuré. Ses enfants étaient heureux, et c'était tout ce qui lui importait.
Les aventuriers se retrouvèrent finalement, le mage fouillant son sac dans l'espoir de trouver quelque chose pour sa fille. Théo était encore pâle, et peinait à reprendre ses esprits. Des deux, c'était bien le soldat qui refusait de voir ses enfants grandir. Pour lui, les petites avaient encore deux ans, cinq au maximum. Savoir que l'une d'elle avait ses règles symbolisait qu'elle était une femme. C'était inconcevable. Tegwen s'assit gracieusement à genoux à ses côtés, le soutenant en silence, un sourire en coin alors qu'il savait déjà que ce jour arriverait bientôt. Il en parlait à l'instant avec Shin. Liebel avait "l'odeur du sang" sur elle depuis quelques jours, et il ne comprenait pas pourquoi. L'archer, avec beaucoup d'embarras, avait expliqué la condition féminine à son neveux, et suggéré que l'événement allait sûrement arriver.
Le jeune homme, ayant fêté ses treize ans au printemps dernier, peu après Liebel, avait gardé ses coutumes étrangères. Un katana, comme il l'appelait, avait été forgé il y a plus de trois ans et offert par Théo pour son entraînement à l'escrime. Son arme était accrochée à sa large ceinture bleue qui tenait son kimono déchiré. Le vêtement, noir à motifs bleu sur le bas des pans et de la manche restante, lui seyait à merveille. Il complétait sa tenu de sandale et de bandage, sur les mains et les avant-bras et ses genoux, par dessus ses vêtements sombres. L'une de ses manches était à moitié déchirée, comme le bas d'un des pans du kimono. Il avait d'ailleurs expliqué qu'il croisait les pans dans le mauvais sens exprès pour faire le lien avec son dons du sang, car cela symbolisait la mort.
Il s'était rapidement intégré à sa nouvelle famille, et nommait chacun d'entre eux de surnom familiaux tiré de sa langue maternelle. Ses cadettes l'appelaient "nii", s'amusant d'utiliser ce dialecte exotique. En étudiant la langue par son biais, Balthazar avait comprit l'importance des suffixes derrière certain nom, et leur degrés de respect. Sans surprise, Théo avait un suffixe très honorable, tandis que lui, en avait un plus affectueux bien que très respectueux. Tegwen ne les utilisait pas souvent, mais plus quand il parlait d'eux à d'autre.
Ses cheveux noirs avaient bien poussé, il les attachait en queue de cheval haute. Ses yeux fin et son allure exotique s'alliant à ses manières étrangères le rendait fascinant, et, tous l'avouait, lui donnait beaucoup de charme. Rare étaient les jouvencelles qu'ils croisaient en route qui ne tombaient pas amoureuses. D'une nature douce et attentionnée, Tegwen avait bien appris la galanterie de Balthazar en l'observant. Les jeunes filles se faisaient donc facilement des histoires et espéraient le revoir un jour.
Du côté guerrier, il avait un sens de l'honneur que Théo, son précepteur en arme, appréciait grandement. Il n'abandonnait jamais un combat, et se battait pour sauvegarder la vie de ses proches ainsi que l'intégrité de leurs âmes. Il était doué de ses mots, mais exprimer se qu'il ressentait était toujours quelque chose de difficile, plus que par l'aspect très personnel. Se confier signifiait mettre ses problèmes sur les épaules d'autrui, et risquer de l'inquiéter en plus des charges que cette personne avait déjà avec sa propre vie. Il trouvait que c'était irrespectueux, et irresponsable. C'était un protecteur né, sans aucun doute, et parfois même un peu trop téméraire pour assumer ce rôle. Il inquiétait souvent sa famille.
Cette dernière s'agrandissant, et les deux hommes psychiquement mariés depuis quinze ans maintenant, un nom commun fut demandé. Kaly et Liebel avaient émit le souhait d'être de vraies sœurs et donc de porter le même nom. Jusqu'à présent, elles n'en avaient pas, et avec Tegwen, le vœu se faisait urgent. Leurs parents s'étaient échangés un regard surpris avant d'être terriblement embarrassé. Aucun d'eux n'avaient envie de quitté son nom, et les mélanger étaient un acte terriblement intime. Théo, son nom étant dû à sa région car sa famille avait été destitué de sa noblesse, accepta que Lennon soit celui principal. Il se faisait donc appeler "De Silverberg Lennon" et ses enfants prenaient le nom de leur Dad.
Son compagnon, touché, avait proposé de prendre le nom de sa mère noble, mais Théo n'en avait aucun souvenir, car il était encore un bébé quand elle est morte. Le paladin n'était pas retissant à l'idée de prendre le nom de son homme, même s'il venait d'une sorcière, c'était mieux qu'un diable. Ce petit changement avait rapproché le couple, ils se sentaient réellement comme un couple marié, et avait pris conscience de la vie qu'ils menaient. Ils avaient rit un soir, disant que malgré que tous le monde les dévisageaient car ils étaient deux hommes, leurs vies n'étaient en rien différente à celles des autres. Ils s'aimaient, étaient sortie ensemble avant de s'installer, et fonder une famille. Parmi l'originalité qui les animait, ils étaient ironiquement lié par quelque chose d'ordinaire.
Leurs amis, et leurs enfants, étaient attendrit de les voir ainsi, admirant cette passion qui brillait dans leurs yeux lorsqu'ils se regardaient. Ils avaient vingt ans dans les prunelles de l'autre, le temps semblant s'être arrêter à l'instant même où ils se sont rencontrés. C'était rare de voir deux personnes aussi éprises l'une de l'autre. Liebel, et secrètement Kaly, rêvaient d'une romance comme celles de leurs pères.
Les idylles allaient de bon train et la famille voyageait, mais les adultes sentaient de par les rumeurs que les intendants reprenaient leur besogne. Des histoires de magie étrange circulaient, et des diables étaient vu au quatre coins du Cratère. Ça inquiétait les aventuriers qui se voyaient de plus en plus contrains à devoir se rendre sur place pour régler le problème. Ils étaient inquiet, car si avant ils n'avaient que eux quatre et Eden au monde, désormais des gens comptaient sur eux et les aimaient. Ils avaient une famille, un commerce, plus rien n'était comme il y a quinze ans. Les intendants avaient repris leurs forces, et s'étaient implantés plus que nécessaire, les choses allaient se corser.
Les enfants n'en savaient rien, mais les ressentit de la déesse et de Tegwen ne pouvaient pas être trompés. Les guerres qui faisaient rage pour s'emparer du codex jusqu'à présent disparu laissait un parfum de sang se répandre, laissant une vibration morbide persistante. Ceux de l'église du sang, et les demi-élémentaires de ce dernier pouvaient facilement le percevoir. Quand à Liebel, sa "radio des cieux" comme elle l'appelait, hurlait qu'un changement imminent allait s'opérer, et que tous étaient en danger. Le secret du codex ne fut donc pas gardé très longtemps sous les inquiétudes des enfants perdus.
La fratrie craignait pour leur famille, mais comprenait l'importance de découvrir où était le codex, aussi, ils avaient insisté pour venir avec eux. Normalement, après leur mission achevée, ce qui était le cas présent, les aventuriers auraient dû les déposer à l'auberge, rester une nuit et repartir. Les enfants seraient donc resté chez eux à aider leur tante. Seulement, la menace de poursuite sur leur propre route étant toujours rudement efficace, les adultes ont préféré qu'ils les accompagnes par sécurité. Les sales petits monstres étaient futés, et très doués, trop même. Ils se sortaient toujours des impasses pour en sortir vainqueurs, et obtenir ce qu'ils souhaitaient dans le chaos le plus total. Comme eux, en réalité. Leurs parents étaient donc à la fois désespérés et fiers.
Avec l'aide de Grunlek, Balthazar réussit à faire une protection avec un bout de serviette éponge et un collant découpé à mi-cuisse. Le mage alla l'apporter à sa fille, et revint avec les deux sœurs quelques minutes plus tard. Il était plus dans l'intimité dénudée, et donc plus conscient du changement corporel de ses enfants que Théo. Kaly avait la poitrine qui poussait, surtout ce mois ci, elle commençait à ne plus être à l'aise en courant et en galopant à cheval. Ils allaient être obligé de s'arrêter dans la ville à quelques heures de marches, ils n'avaient pas le choix.
Liebel était très pâle, tenant le devant de sa robe blanche écarté de son ventre, les jambes éloignées l'une de l'autre donnant à sa démarche un air étrange et gauche. Heureusement, sa tenue blanche n'avait pas été touchée par le sang, ni ses cheveux qui lui faisait une traîne de près de trois mètres derrière elle. Le retour du soleil vif au printemps les avait fait terriblement poussé, au point même où ils pouvaient le voir à l'œil nu. La masse, bien qu'importante, n'était pas lourde du tout, surprenant tout le monde. La déesse aimait à dire que c'était des nuages qui poussaient sur sa tête, et que c'était pour cette raison que ses cheveux étaient léger. L'explication enfantine plaisait à Théo, ça le confortait dans l'idée qu'elle était encore la petite fille de cinq ans qui dormait sur ses genoux lors de ses méditations.
La famille déjeuna, plaisantant un peu en embarrassant les jeunes filles sur les menstruations. Kaly finit par rire aussi, sortant des blagues grasses qui fit exploser ses parents et ses oncles de rires, mais choqua sa fratrie. Ils défirent ensuite leur camp et effacèrent leurs traces, Shin laissant Tegwen faire, et corrigea ses quelques oublies ou erreurs. Les frangins montèrent tous sur Glacier, ayant pris l'habitude de chevaucher ensemble ils n'avaient pas acheté d'autre cheval. L'aîné tenait les reines et dirigeait, Liebel derrière lui et Kaly en dernière. De cette façon, la demi-sirène pouvait rattraper la chevelure interminable de sa sœur si elle s'échappait en plein galop. Leur monture pourrait trébucher dessus et se tuer autant qu'il tuerait la déesse dans une chute.
Le trajet jusqu'à la ville ne fut pas long, et ils passèrent par le quartier des spectacles sous la demande des enfants. Shin fut terriblement suspicieux, puis se tourna vers ses amis qui avait également mit pied à terre, Brasier reparti dans les limbes magiques depuis l'entrée de la ville.
- Les gars, on est pas déjà venu ici ?
- On est allée partout, rétorqua Théo en haussant les épaules.
- T'as encore laissé un gosse à toi ici ? rit Balthazar, les deux autres suivant, son cadet croisant les bras d'un air vexé.
- Je suis stérile, bande de cons !
Le mage continua de rire en tournant la tête pour observer la foule qui dansait. Le printemps dans cette région était accueillit par dix jours de festivité autour des fleurs. Le symbole de renouveau et de fertilité était très présent, la déesse de la fécondité présente par des idoles de toutes les tailles sur la place. Une femme attira son regard. Il plissa les yeux, réfléchissant un instant en arrêtant de rire, avant de les écarquillés et de devenir terriblement pâle. Son amant, à ses côtés, se tourna vers lui, intrigué, et suivit son regard avant d'imiter ses précédentes réactions.
- Oh merde..., soufflèrent-ils en cœur avant de s'approcher.
Leurs amis et enfants les regardèrent à leur exclamation de surprise, et les suivirent en laissant les chevaux à l'abreuvoir. Une fois devant la femme, Shin la reconnu et attrapa l'épaule de Grunlek, tout aussi choqué que lui. Balthazar, bouche-bée, balbutia quelques sons incompréhensibles avant de parvenir à prononcer un nom.
- Maya ?!
La concernée se retourna, ses longs cheveux brun ondulés bougeant dans son dos, ses yeux d'un vert claire hypnotisant se posant sur lui. Elle fut perdue quelques instants avec son amie qui l'accompagnait, ne comprenant pas comment ces inconnus pouvaient la connaître. Elle était un peu intimidé par la louve au côté de Grunlek, la déconcentrant. Puis un éclaire sembla la foudroyer et elle réalisa qui ils étaient. Elle sauta à son cou et celui de Théo en criant de joie.
- Théo, Baba !
- Oh putain de merde ! cria le paladin, pétrifié de choc de la voir si changé.
- Oh bon sang, ce que tu as grandit ! s'exclama le mage lorsqu'elle se sépara d'eux, la regardant de haut en bas. Ton frère est là ?
- Oui ! Thomas ! Viens, dépêche toi ! fit la brune derrière elle en levant le bras, avant de se tourner vers son amie décontenancée. Sarah, ce sont les aventuriers qui se sont occupés de mon frère et moi lorsque nous avons perdu nos parents de sang! Ce sont eux qui nous ont amené à notre mère et notre père !
- Oh je vois, enchantée de faire votre connaissance messires, fit poliment la jeune femme en souriant. Je vais vous laisser dans ce cas, vous avez sûrement une tonne de chose à vous dire ! Je te retrouve pour le bal dansant ce soir ! Je compte sur toi pour ma coiffure !
- T'en fait pas, ton Apollon tombera raide ! répondit Maya avec un clin d'œil complice, presque calqué sur celui de Balthazar, amusant les aventuriers.
- Maya ! rougit son amie en partant, morte de honte.
Elle rit de bon cœur, son jumeau la rejoignant à ce moment. Le jeune homme, du haut de ses quatorze ans, était aussi beau que sa sœur. Ce qui pinça le cœur de Balthazar fut qu'il ressemble beaucoup à son père biologique. Mais la douceur dans son regard comblait ce détail dérangeant seulement ceux qui avait connu le prince fou.
Thomas mit une main sur sa bouche, choqué, avant de sourire, et de présenter sa main pour serrer celle du groupe. Les présentations furent faites, les parents laissant leurs enfants s'avancer pour faire le premier contacte. Si Thomas ne sembla pas réagir, Maya jeta un regard sur le couple. Visiblement, elle en savait long sur eux, et était terriblement heureuse de les voir avec une famille.
Une femme brune, visiblement dans la quarantaine, arriva vers eux, un large sourire aux lèvres. Les aventuriers reconnurent Alinne des cendres, la mère adoptive des jumeaux. Des mèches grise et blanchâtre parsemaient sa coiffure, et de nombreuses rides tiraient son visage. Ils se prirent tous un coup de vieux en la revoyant, sentant le poids des années sur leurs épaules. Généreusement, elle leur offrit une nuit à l'auberge de la place, leur assurant qu'elle était très confortable et que la nourriture y était bonne. Le groupe accepta avec embarras, la faisant rire. Ils lui proposèrent donc de venir à leur établissement gratuitement en échange.
Balthazar se pencha vers la femme et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Lorsqu'il se redressa, Alinne regarda Liebel avant de sourire. Elle lui tendit la main et l'invita à la suivre. La déesse prit sa paume et lui emboîta le pas en souriant aussi, son manque de méfiance face à des inconnus agaçant sa sœur sur-protectrice. Cette dernière la suivit par ailleurs, préférant ne pas la laisser avec un danger potentiel. Le mage n'y vit aucun inconvénient, ses deux filles pourront ainsi apprendre comment et ou trouver les protections menstruelles. Si un homme venait en demander, il passerait pour un pervers, alors avoir Alinne sous la main l'arrangeait.
Le groupe suivirent donc les jumeaux jusqu'à l'auberge pour poser leurs affaires, Maya demandant au patron de l'établissement de mettre ça sur la note de sa mère. Les chevaux furent laissés entre les mains du palefrenier de l'écurie reliée au bâtiment. Sans surprise, la monture de la lumière cracha sur le pauvre homme qui sentit qu'il allait passer un sale quart d'heure. En posant son sac dans la chambre qu'il partageait avec Théo, le demi-diable soupira, attirant l'attention de son homme.
- Ils ont quatorze ans... Quatorze ans... Putain, ça passe vite...
- Ils ne vont pas rester des gamins qui se chient dessus toute leur vie, rétorqua le paladin en s'asseyant au pied du lit, son compagnon le rejoignant.
- Je sais mais... J'ai trente-huit ans cette année... Et toi t'as pas rajeuni non plus... Je viens de me prendre une sacré claque là...
- Je ne vois pas pourquoi.
- Je sens bien que mon corps vieillit aussi, je ne suis plus aussi endurant et je commence à avoir mal partout, pouffa-t-il, un peu désespéré en frottant ses genoux.
- Moins endurant ? répéta Théo en haussant un sourcil perplexe, se souvenant de leurs longs ébats récents.
- T'as bien vu, j'ai pas marché longtemps avant d'invoquer Brasier. Il s'entend bien avec Lumière junior par ailleurs !
Alors que son compagnon se perdait dans ses pensées, le soldat observa son profil, le détaillant. Il est vrais que tous deux avaient prit quelques rides ces derniers temps, et des cheveux blancs commençait à apparaître sur leurs tempes et leurs fronts. Il se fichait de vieillir, pas avec tout ce qu'il avait dans la vie. Il s'en fichait, car il était heureux et comblé.
Sans prévenir, Théo fit chuter son concubin sur le lit et le tira vers les oreillers pour le remonter. Balthazar avait sursauté, avant de rire en se laissant faire. Il entoura son cou de ses bras pour l'embrasser en souriant, et écarta les jambes pour qu'il se glisse entre elles. Ils firent langoureusement l'amour sans penser à leurs amis et famille qui les attendaient en bas. En fait, ils les avaient complètement oublié. Lorsqu'ils s'en rendirent compte une fois qu'ils eurent fini, ils rirent, essoufflés.
Le mage posa sa tête sur le biceps de son homme, attrapant la main du même bras pour la capturer dans la sienne. Il ferma les yeux et poussa un profond soupire de bien être, faisant largement sourire son amant avec fierté. Ils reprirent leurs souffles en silence, appréciant leur étreinte. Naturellement, lorsque le deuxième bras de l'érudit se posa en travers du ventre de Théo, ce dernier se mit à passer délicatement le bout de ses ongles sur l'intérieur de l'avant-bras. Ils ne faisaient même plus attention à ces gestes devenus des réflexes. Balthazar se mit à pouffer, attirant l'attention de son voisin tandis qu'ils avaient presque entièrement retrouvé leur souffle.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Dix-neuf ans cette année... On est ensemble depuis dix-neuf putain d'années...
Réalisant, Théo fixa le plafond, repensant à leur histoire et se la repassant depuis le début. Son compagnon devait faire pareille en vu de son silence.
- Je voulais déjà passer ma vie avec toi... Mais là je vois que ça se réalise vraiment... J'aurais pas cru qu'on puisse être encore ensemble sans que la mort ou les Intendants, voir les deux, nous aient séparé.
Balthazar roula sur le côté pour monter à moitié sur son torse, tenant toujours sa main pour enrouler le bras autour de ses épaules. Il déposa un baiser sur la peau encore chaude et légèrement recouverte par une fine pellicule de sueur. Ils étaient bien plus tendre ces derniers temps, plus languissant dans leurs ébats, et profitant longuement du toucher de l'autre. Ils n'avaient cependant pas très envie de retrouver les folies de leur vingtaine ou la fouge extravertie de leur trentaine. Ils désiraient seulement s'aimer. Le mage soupira, heureux.
- Dix-neuf ans... Et je t'aime toujours autant, si ce n'est plus...
Touché et ému, Théo le resserra contre lui, fermant les yeux un instant.
- Je t'aime aussi... Sale con...
Balthazar explosa d'un rire débordant de joie et d'amour.
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FIN
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Suite dans La fratrie infernale, pour suivre les aventures des enfants !
