Salut tout le monde!
Chose promise, chose dûe.
Voici donc l'autre versant de "Dernière Ligne Droite vers l'Enfer".
Cette fois, nous découvrons l'histoire à travers le regard de Starsky sur les événements qui ont failli les détruire tous deux.
Merci d'avoir pris la peine de vous arrêter ici un instant.
J'espère que votre lecture sera aussi empreinte d'émotions que j'en ai ressenti à écrire.
Comme expliqué dans la présentation de "Dernière Ligne droite vers l'Enfer", j'ai parfois adapté le texte avec ... ma permission, privilège d'auteur dont j'use et abuse, LOL.

Bonne lecture et à vous lire très vite, pour connaître vos impressions.
Love,
Lyxie

°.°.°.°.°.°.°. °.°.°.°.°.°.°. °.°.°.°.°.°.°. °.°.°.°.°.°.°. °.°.°.°.°.°.°.

Chapitre 1

Une fraction de seconde. C'est tout ce qu'il m'avait été accordé pour prendre une décision.

Et je l'avais prise!

Je t'avais choisi, TOI, j'avais choisi ta vie en tant qu'époux et peut-être en tant que papa. Parce que tu t'étais engagé dans quelque chose de plus grand que toi.

Cette nuit-là, lorsque mon corps a heurté le bitume, ce n'est pas mon dos qui a encaissé le choc, mais bien mon coeur, le tréfond de mon âme.

Parce que je pensais que je ne te verrais pas devenir le parfait mari, je ne serais pas le parrain de ton gosse, je n'aurais jamais la chance de construire une famille à moi.

J'ai pensé...

A beaucoup de choses...

Et puis à rien...

Brisé.

Immédiatement après cette fraction de seconde, il était évident qu'il n'y avait aucun autre endroit au monde où je voulais être que dans tes bras, sentant ton coeur battre, bercé par le son de ta voix, plongeant une dernière fois dans le bleu de ton regard posé sur moi.

Cela signifiait aussi que j'allais devoir te dire au revoir.

Et il m'était offert la plus magnifique des bénédictions ultimes: mourir dans tes bras.

°.°.°.°.°.°.°.

Si ce n'est que mon heure n'était pas encore venue.

Mon coeur a lâché dans l'ambulance. J'étais en paix, prêt à partir. Assez bizarrement, cela me rassurait que tu ne serais pas présent, que tu n'aurais pas à me fermer les yeux. La mort n'était pas venue pour toi. Quelqu'un d'autre t'attendait, comptait sur toi, t'aimait. Le fil qui me reliait à la vie était devenu si ténu que le moindre mouvement pouvait le rompre pour de bon.

Pourtant le Ciel allait devoir attendre. D'abord j'ai cru entendre la voix d'un ange. Prostré dans mon coma, j'ai pris conscience que c'était toi. Ta voix. Ta main sur la mienne. TOI! Ce qui voulait dire que j'étais toujours vivant. Et tu étais à mes côtés. Une part de moi voulait que tu me laisses seul. Car cette fois, j'avais le sentiment d'avoir trop à affronter pour que nous puissions nous en sortir indemnes.

Cependant, chaque fois que j'avais la sensation de plonger dans un abîme apaisant, tu me lançais une bouée d'amour et de réconfort. Tu m'as tant donné. Encore et encore. Jour après jour. Nuit après nuit.

J'ai soudainement compris, derrière le rideau de mes paupières closes, que, si je mourais, tu risquais de suivre.

Et Dieu sait que je ne pouvais l'accepter!

°.°.°.°.°.°.°.

Je ne sais combien de temps j'ai lutté entre ces deux options: mourir ou revenir vers toi.

Je luttais contre cette tragédie jusque dans mes rêves qui me ramenaient toujours à la réalité.

Je suis seul, dans une pièce sombre, prisonnier, sans aucune lueur pour me guider. Et puis soudain j'entrevois une lueur très faible, venant de nulle part, une voix chante doucement et me rassure, m'appelle vers la liberté. J'en fais mon fil d'Ariane. Je sens ta présence m'enlacer, tes doigts se poser sur ma main. Je sais que c'est toi et j'ai peur de te perdre, comme si c'était toi qui étais en train de mourir.

J'entends ton rire. Je vois tes yeux couleur saphir: ils sont un phare brillant qui me guident vers toi. Il faut que je trouve un moyen pour que tu puisses me guider hors de mes ténèbres. Il faut que tu survives à tout ceci. Tu dois vivre. Surtout, continue à me parler tout bas, Blondinet. Je suis en chemin, vers toi, vers la vie, je te le jure. Je ne te laisserai pas tomber.

Par delà mon brouillard épais, j'aperçois Terry au loin, elle me tend les bras. Dieu, qu'elle est belle, elle irradie littéralement. Je suis tenté de la rejoindre, de la prendre dans mes bras, de l'embrasser, de l'aimer comme je le faisais jadis. Elle est paix, harmonie, rédemption. Mais lorsqu'elle me touche du bout des doigts, elle repousse mon corps et calmement m'assure que mon heure n'est pas venue. Qu'il faut que je fasse demi-tour.

J'ai une mission à accomplir. Elle t'aimait beaucoup à l'époque et elle m'annonce que ma mission est de te sauver, TOI. Je marche vers la lumière qui émane de toi, vers la chaleur qui se dégage de ton toucher. J'entends la prière que tu fais à Dieu en silence, de ne pas me laisser mourir.

J'ai compris.

Je reviens.

Mon Dieu, je collerai aux basques de la Tornade Blonde, si vous me le demandez. Pardonne-moi, Terry, je voudrais tant demeurer près de toi, mon amour, mais il m'appelle de toutes les fibres de son être, il souffre dans son âme autant que je souffre dans ma chair. Nous y arriverons ensemble, je le jure. Seigneur! Donnez-moi la force de trouver le salut de mon corps et de son âme.

C'est bien, Hutch, continue à me parler, bonhomme. Guide-moi vers toi. Fais-moi sortir de cette incertitude. Je serai fort à nouveau, pour Toi et Moi. Je marcherai vers toi et je te prendrai dans mes bras et tu te sentiras mieux. Nous rirons comme avant. Nous chanterons ces jolies mélodies que tu crées sur ta guitare et nous nous disputerons encore à propos de tes coutumes alimentaires débiles. Nous chasserons les méchants et nous vaincrons.

De grâce, Hutch, je t'en supplie, continue à chanter pour moi, je veux rentrer à la maison.

°.°.°.°.°.°.°.

J'ouvre les yeux. Avec une infinie lenteur.

D'abord, tout n'est que brouillard.

Puis je découvre ton visage.

Blondinet, t'as une tête à faire peur! Mais p***, je suis heureux de te revoir!

°.°.°.°.°.°.°.