Disclaimer : Tout appartient à Mr Jeff David enfin presque…
Résumé : Neuf mois de grossesse, ça crée des liens forts. Et maintenant qu'il y a deux bébés au manoir, il faut s'adapter et commencer cette nouvelle aventure. C'est ça la vie, même pour les familles hors-normes.
SuperBêta : On ne change pas une équipe qui gagne Comme pour « Besoin d'un vagin » c'est TheCrasy & Voidonce qui se sont attaquées aux fautes.
Pairings Rating etc : Sterek établie dès le début, Scira en fond, et un autre couple surprise (ou pas)… Rating T et si je devais choisir un seul tag ce serait : #Fluff
Note de l'auteuse : Salut mes petits chasseurs cueilleurs ! Me voici avec une nouvelle histoire, elle fait suite à « Besoin d'un vagin ? » mais j'ai fait en sorte d'expliquer ce qui a été dit dans ce 'préquel'. Donc voilà, vous êtes pas obligés de lire (mais ça se lit vite). Sinon j'ai 8 chapitres déjà écris, je posterai (si tout va bien) tous les vendredis et voilà, je crois que j'ai dit l'essentiel ! Sur ce, bonne lecture (j'espère) et si vous avez des questions n'hésitez pas !
[Famille Hors-normes]
Chapitre 1 : Nuits Difficiles
La forêt qui entourait la ville de Beacon Hills, en Californie, était d'un calme olympien. Pas un calme effrayant où aucun bruit ne troublait la nuit. Un calme où seule la vie était perceptible entre les grands arbres centenaires. On pouvait entendre le vent dans les branches nues, les animaux qui se déplaçaient sur le tapis de feuilles mortes, ou encore les bruissements d'ailes des oiseaux nocturnes. La forêt était pleine de vie, sans être effrayante. Ce qui était une chance lorsque l'on connaissait la capacité surnaturelle de la région.
Effectivement, entre ces bois vivaient des loups-garous, des wendigos, des banshees et toutes autres sortes d'êtres mythologiques plus ou moins bienvenus. Tout cela était dû (en grande partie) au réveil d'un simple arbre : le Nemeton. C'était un arbre millénaire dont il ne restait que la souche et qui avait tendance à attirer tous les êtres surnaturels à lui à cause de son pouvoir.
Heureusement, pour la plus grande chance des humains qui habitaient la région, la meute locale veillait au grain. Grâce à elle, cela faisait maintenant plusieurs années qu'il n'y avait plus que des problèmes bénins, qui étaient réglés plus ou moins rapidement.
Mais intéressons-nous de plus près à cette meute. Lorsque nous parlons de meute, la plupart d'entre nous penserait que nous parlons de loups, ou loups-garous, et vous n'auriez pas tort. Seulement la meute de Beacon Hills n'était pas comme les autres. Il y avait bien sûr des loups, mais il y avait aussi d'autres êtres surnaturels qui la composaient. Il y avait par exemple Kira Yukimura, une Kitsune, sorte de renard de feu Japonnais. Elle était mariée au loup, chef et Véritable Alpha de la meute : Scott McCall. Ils avaient eu ensemble deux enfants, Ali et Raiden (qui techniquement étaient des petits reloups… à méditer). Ils habitaient dans une maison non loin de la clinique de vétérinaire où travaillait l'alpha.
Mais même si Scott était l'alpha, la famille Yukimira-McCall n'était pas, comme on pouvait s'y attendre, le cœur de la meute. Cela se comprenait facilement lorsque l'on savait que, contrairement aux autres meutes qui prenaient le nom de leur alpha, ils appelaient eux-mêmes leur meute, « la meute Hale » et non « la meute McCall » (ce qui sonnait beaucoup moins bien selon certains).
La raison de cette nomination était simple : Scott n'avait pu découvrir sa capacité de véritable alpha que parce qu'il avait été mordu par un Hale. Et les Hale étaient une très ancienne famille de nés-loups. Mais surtout, c'était la meute qui avait toujours vécu dans cette ville. Meute dont seuls deux membres étaient en vie aujourd'hui : Derek et Peter Hale.
Et bien sûr, même si Peter avait fait souffrir du monde, même si Derek avait fait beaucoup d'erreurs, causant la perte de certains de ses bêtas, ils étaient considérés par tous comme le cœur de leur meute, ou du moins, leur nom l'était. Après tout, ayant repris le territoire Hale, cela semblait naturel pour tout le monde. La meute n'était pas pour eux une question de pouvoir, de hiérarchie et d'Alpha, en tous cas c'était le cas maintenant (ne parlons pas du passé).
Mais ce n'était pas les seules particularités de la meute.
Effectivement, dans cette meute hétéroclite il y avait également une banshee, humaine la plupart du temps. Lydia Martin pouvait entendre des voix. Ces voix lui annonçaient des événements souvent inévitables et, parfois, elles l'obligeaient à pousser un cri surnaturel quand la mort frappait.
Et enfin, parmi tous ces êtres aux pouvoirs plus ou moins étranges il y avait un humain : Stiles Stilinski. Bien sûr, quiconque connaissant Stiles vous dirait qu'il n'était pas humain. Que ce soit à cause de son débit de parole ou à cause de sa capacité à retenir des faits étranges, tels que les cent vingt-cinq premières décimales du nombre de Pi. Mais le fait est qu'il était bel et bien humain.
L'humain qui courait avec les loups. Qui courait, littéralement, avec les loups, et ce assez régulièrement.
Mais nous arrivons maintenant au vrai sujet de notre histoire. Car aujourd'hui, entouré de la forêt calme de Beacon Hills, l'humain qui courait avec les loups ne courait pas. Le jeune homme était tranquillement installé sur le canapé du manoir Hale. La grande maison avait été reconstruite l'année passée, à l'emplacement même de l'ancienne. Et le jeune homme attendait patiemment que le petit être dans ses bras s'endorme enfin.
Il y avait presque un an déjà, Stiles avait prit la décision la plus importante de sa vie. Il avait décidé, avec Derek Hale, son compagnon depuis sept longues années, de fonder une famille. Cela était devenu possible à l'aide de Lydia Martin, car égoïstement Stiles avait refusé qu'ils aient un enfant adopté.
La jeune femme avait donc accepté de porter leur enfant et, après de longues heures de questionnements, ils avaient décidé que Derek serait le père biologique. Durant les neuf mois de la grossesse, les trois parents s'étaient rapprochés, trouvant un équilibre parfait entre eux. Puis avec l'arrivée des deux petites jumelles, Izilbeth et Arwen, ils avaient pleinement réalisé qu'ils formaient ensemble une famille.
Une famille hors-norme certes, mais une famille soudée : une meute. Et il ne leur effleura pas l'esprit de se séparer maintenant que les filles étaient là.
Derek était entrain d'allonger Izi', sa petite lune, en pensant à cette famille qu'ils avaient construite doucement pierre par pierre, étape par étape. Il ne pouvait le nier, il était aujourd'hui le père le plus heureux du monde, cela ne faisait aucun doute. Peu importait que des millions de pères aient pensé comme lui, peu importait la fatigue aussi, pensa-t-il en bâillant.
Il était heureux comme jamais il ne l'avait été, cela même si Lydia les laissait s'occuper des filles durant les longues nuits. « Après tout c'est vous qui vouliez un enfant » avait-elle dit la première nuit où ils étaient rentrés. Derek sourit en pensant à la jeune femme.
Elle avait beau dire qu'elle laisserait les papas se débrouiller pour les nuits, il l'avait entendue, pas plus tard que la nuit dernière, se lever pour aller voir les jumelles. La jeune femme était restée une bonne heure dans la chambre des filles. S'éclipsant juste avant que Arwen ne se mette à pleurer, réveillant sa sœur et leurs deux papas qui s'étaient précipités comme à chaque fois.
Le loup eut un immense sourire, le manque de sommeil ne le dérangeait pas. Enfin, disons qu'avec tous les problèmes surnaturels qu'il avait eus dans sa vie, il trouvait que ses petites princesses étaient la meilleure des raisons de ne pas dormir. Le brun se pencha au-dessus du grand lit rond pour embrasser la petite tête de sa fille qui dormait paisiblement puis, à pas de loup, il sortit de la chambre féerique qui semblait tout droit sortie d'une forêt enchantée. Puis il rejoignit le salon où son compagnon attendait que Arwen ait enfin décidé de dormir.
Arrivé au rez-de-chaussée, Derek fondit comme du caramel mou à la vue de Stiles qui tenait leur petit bout de fille. Il ne se savait pas aussi tendre, mais il fallait croire qu'être papa transformait un homme. S'accroupissant pour être au niveau de sa fille, il attrapa délicatement sa toute petite main, avant de se mettre à lui parler, l'air totalement gaga.
— Alors, on ne dort toujours pas.
La voix rauque et basse du loup fit gigoter le bébé qui n'avait toujours pas décidé de dormir.
— Pourtant je lui ai chanté trois fois « doux chaton », elle n'a pas cligné des yeux, je te jure Derek.
Stiles fit les yeux ronds et le loup se mit à rire doucement.
— C'est normal, comment veux-tu qu'elle dorme avec cette chanson, elle n'est pas un doux chaton mais une mignonne petite loupiote, pas vrai Arwen ?!
Derek avait fini sa phrase en posant sa grande main sur le ventre de leur fille alors que le regard de Stiles semblait s'illuminer. Son jules avait dit la chose la plus logique du monde, mettant en évidence ce qu'il avait sous les yeux sans le voir. L'humain se pencha pour embrasser chastement les lèvres du brun avant de lui faire un clin d'œil puis, tournant son attention sur leur toute petite fille, il se mit à chanter.
— Douce loupiote, adorable loupiote, petite boule de poils. Heureuse loupiote, tendre loupiote, dors, dors, dors…*
Les deux papas la regardèrent papillonner des yeux avant de reprendre en cœur la même chanson, puis quand enfin elle ferma les yeux ils échangèrent un sourire victorieux. Enfin, elle dormait. Ensemble, ils montèrent l'escalier pour aller la déposer dans le lit qu'elle partageait avec sa jumelle, et comme si elle avait tout de suite su où elle se trouvait, elle tendit la main jusqu'à attraper celle de sa sœur.
Stiles émit un son attendri en voyant cela et il se tourna légèrement vers Derek pour l'enlacer tout en les regardant. Que pouvait-il vouloir de plus ? Il avait l'homme de sa vie dans ses bras et sous ses yeux, il avait ses deux magnifiques filles. Il y avait même la deuxième femme la plus importante de sa vie, après sa mère, qui vivait avec eux. Il était comblé.
Les regardant avec tout leur amour, ils pouvaient déjà voir les ressemblances avec les parents, même du haut de leurs deux petites semaines. Elles avaient toutes les deux le petit nez retroussé de Lydia, bien que celui d'Arwen était un peu plus petit, et elles semblaient avoir aussi la même couleur de cheveux que la jeune femme (pour les quelques cheveux que l'on pouvait leur voir). Finalement, de leur père, elles avaient ses oreilles, petites et toutes rondes, mais aussi un côté loup que Derek avait tout de suite senti. Stiles ne l'avait pas senti, mais avait assuré au loup qu'elles avaient ses sourcils, persuadé d'avoir vu Izilbeth les froncer à la maternité.
Mais finalement, ce que les deux pères retenaient en les regardant, c'était qu'elles semblaient véritablement fragiles comme deux petites poupées en porcelaine. Ils voulaient les couver pour les protéger de tout. Cela, même s'ils savaient qu'elles étaient à l'abri ici dans leur maison, leur tanière.
Le plus jeune se tourna vers son loup qui fixait toujours ses deux petites anges assoupis, puis il le tira de sa contemplation pour l'embarquer dans leur chambre. Le brun hésita à répondre à la requête du bras qui le tirait, il serait bien resté toute la nuit à veiller, mais s'il voulait réussir à faire le prochain biberon il devrait très certainement dormir.
— Bonne nuit les loupiotes.
Les deux hommes avaient soufflé ces quelques mots avant de vraiment rejoindre leur lit. Déjà en tee-shirt et jogging, Derek s'affala sur le lit, prêt à s'endormir directement mais, ne sentant pas Stiles s'installer, il se redressa sur ses coudes et ce qu'il vit fit naître un immense sourire sur son visage.
Stiles avait enlevé son tee-shirt et avait passé son pouce dans la ceinture de son jogging quand leurs regards se croisèrent ; l'humain eut un sourire aguicheur. Après avoir fait claquer son élastique, le plus jeune s'approcha du lit à quatre pattes, tel un félin. Puis il s'avança jusqu'à pouvoir embrasser Derek dans le cou. Quand il lâcha enfin la peau à portée de sa bouche, il prit sa voix la plus sensuelle.
— Tu sais que tu es le meilleur des papas ? Tu es mon papa préféré…
Entendant cela, les yeux de Derek s'ouvrirent tels ceux d'une chouette. Il n'avait pas vraiment entendu cela alors qu'il l'aguichait, n'est-ce pas ? Le regard mi-blasé et mi-amusé de son amoureux le convainquit qu'il avait bel et bien entendu et il ne put s'empêcher de rire plus longtemps. C'était tout d'abord un petit rire contenu, puis, comme un fou rire qui s'amplifie, sans réelle raison, le loup se mit à rire de plus en plus fort.
Il ne voulait pas se moquer de Stiles, pas vraiment, il ne voulait pas non plus réveiller les filles de la maison, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait osé l'appeler « Papa » alors qu'il l'aguichait. C'était légal de faire ça ?
Stiles adorait voir Derek rire. Pas que c'était quelque chose d'impossible, en sept années de vie commune, il avait eut le temps de le voir rire, soupirer, grogner et même pleurer. Mais c'était sans conteste le voir rire qui était la chose la plus magnifique pour lui.
Le brun avait de magnifiques fossettes qui se dessinaient sur ses joues et son nez se fronçait de façon adorable. Dans ces moments-là, Stiles pouvait même parfaitement voir les deux petites dents de lapin qui le rendait si mignon.
Ce fut en se demandant si leurs filles auraient ces petites dents de lapin qu'il s'endormit sur le torse encore secoué de rire de son amant et compagnon. Et pas même la douce voix qui s'éleva de l'autre côté du mur ne le réveilla :
— C'EST PAS BIENTÔT FINI CE RAFUT ! Y'EN A QUI VEULENT DORMIR !
La voix de Lydia eut le don d'arrêter le fou rire du loup et, alors qu'il allait parler à Stiles pour lui dire qu'elle avait certainement fait plus de bruit que lui, il remarqua enfin le léger ronflement de son humain.
— Apparemment, c'est fini pour ce soir…
Sur ces sages paroles, le loup les recouvrit lui et son humain d'une couverture avant de le serrer dans ses bras pour s'endormir, malgré le poids qui l'écrasait.
[…]
Le lendemain matin, non sans s'être au préalable réveillés quatre fois pour des biberons, le fou-rire du loup était loin, très loin dans leurs esprits. Les deux papas, l'œil endormi, buvaient côte à côte leurs cafés autour de l'îlot central de la cuisine. Les nuits étaient dures et longues depuis qu'ils étaient revenus de la maternité.
Mais ils le savaient quand ils s'étaient décidé. Ils avaient vu les cernes de Kira et Scott quand ils avaient eu Ali : la petite se réveillait toutes les heures. Au bout de deux semaines, ils avaient fini par prendre la petite renarde dans le lit conjugal tellement les nuits étaient difficiles. Raiden, leur petit garçon, avait été beaucoup plus calme, mais même ainsi, Stiles et Derek ne pouvaient nier avoir vu la fatigue sur les traits des deux parents. En bref, ils savaient à quoi s'attendre. Enfin, peut-être pouvaient-ils se plaindre de Lydia qui parlait beaucoup trop fort de bon matin ?
— Salut les garçons ! Alors, bien dormi ?!
La voix de la jeune femme était exagérément aiguë, Derek en était sûr, et le son le fit grogner. Stiles fronça les sourcils en regardant la jeune femme. Pourquoi criait-elle ainsi ? Ce n'était pas humain !
— Lut…
Ce fut la seule chose qui sortit des lèvres de Stiles avant qu'il ne replonge dans sa grande tasse de café. Il ne pouvait pas chercher ce qu'elle avait derrière la tête, pas sans avoir bu la totalité du récipient.
Si Stiles avait besoin de sa tasse entière, il semblerait que pour Derek cela ne suffise pas. Effectivement, ce matin-là, le loup ressemblait bien plus à un ours qu'autre chose. Un ours qui avait de toute évidence besoin d'un doudou, puisqu'il approcha son tabouret de celui de Stiles pour pouvoir attraper le bras de son humain et ainsi poser la tête sur son épaule. Stiles sourit en prenant sa tasse dans l'autre main. Le loup pensait sûrement pouvoir finir sa nuit ici.
La banshee, qui avait regardé ses deux garçons par-dessus sa tasse, eut un sourire attendri. Elle savait de source sûre que les deux garçons ne se rendaient pas compte d'à quel point ils étaient mignons à se faire ainsi des papouilles. Mais alors qu'elle allait commenter leur comportement, elle tendit l'oreille puis posa sa tasse. Passant derrière les garçons, elle embrassa Derek sur le crâne tout en ébouriffant les cheveux de Stiles.
Lorsque la jeune femme fut à l'étage, Derek, lui, se redressait sur son tabouret. Comment avait-elle pu entendre les filles avant lui ? Voilà ce qui l'intriguait.
Effectivement, la jeune mère avait entendu les jumelles gazouiller dans leur lit et elle était maintenant au-dessus du grand lit où les deux petites commençaient à se réveiller. Quand la jeune femme les regardait, elle avait réellement du mal à réaliser que c'était elle qui les avait faites. Et quand se rappelait des neuf mois, c'était un sentiment de fierté et un étrange manque qui grandissait en elle.
En général, quand le manque de les avoir au chaud dans son ventre se faisait sentir, la jeune femme se giflait mentalement en repensant au mal de dos et aux autres désagréments de la grossesse, dont ceux qu'elle vivait toujours. Putain de vergetures qui ne partaient pas, par exemple.
Lydia éloigna ses pensées et se baissa pour prendre Izilbeth, après l'avoir calée dans le creux de son bras, elle se baissa pour prendre Arwen. Ses deux petites princesses dans les bras, la jeune femme les embrassa l'une après l'autre en regardant leurs petits visages tout roses. Elles étaient véritablement la plus belle chose qu'elle avait faite dans sa vie. Jamais elle ne regretterait d'avoir dit oui à Stiles et Derek. Elle l'avait toujours su, mais maintenant c'était plus une évidence qu'un savoir.
Alors que la jeune mère s'apprêtait à se tourner pour quitter la chambre, elle dut s'arrêter net. Derek, pleinement réveillé, se tenait dans l'encadrement de la porte, fixant les trois femmes de sa vie.
— Tu ne devrais pas les porter toutes les deux toute seule.
Entendant cela, la jeune femme plissa tellement les yeux qu'ils ne semblaient former plus que deux petites fentes. « Oups » pensa le loup, il était plus qu'évident qu'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas.
— Dis-moi Hale, qui les a portées pendant neuf mois ? Toi ou moi ? Alors tais-toi et laisse-moi passer.
Derek eut la décence de se sentir gêné en s'écartant du passage. Quand apprendrait-il à écouter son compagnon ? Il lui avait pourtant dit de laisser Lydia se débrouiller. Lui, il avait su. Derek déplorait son manque de tact avec la mère de ses filles. Mais c'était plus fort que lui, et ce n'était pas sa première boulette. Sans doute ne serait-elle pas la dernière non plus. Le loup se reprit et rejoignit tout le beau monde qui s'était installé dans le salon.
Bêtement debout dans le salon, Derek regardait Stiles et Lydia qui avait chacun une de ses filles dans les bras. Il avait envie de grogner de jalousie, mais il se retint de justesse, préférant s'excuser.
— Je suis désolé Lydia.
La jeune fille tordit sa bouche dans une mine d'intense réflexion alors que Stiles semblait ne leur prêter aucun attention, occupé à faire des grimaces à la petite Arwen.
— Prépare donc les biberons, je verrai après si je peux accepter tes excuses.
Le loup ne demanda pas son reste et partit préparer les deux biberons. Dans le salon, Stiles se tourna vers Lydia et, les sourcils froncés, et se mit à chuchoter :
— Sois pas trop dure avec mon homme, c'est un sensible, il s'en veut vraiment, sinon il ne se serait jamais excusé, tu le sais ?
La jeune rousse -enfin auburn- haussa un sourcil vers l'humain, l'air de lui dire « non mais pour qui tu me prends ».
— Enfin Stiles… Je sais tout ça. Mais il faut savoir profiter des occasions qui se présentent.
Lydia finit sa phrase par un clin d'œil et Stiles ne put rien faire d'autre que de secouer la tête. La jeune femme allait rendre Derek chèvre un de ces quatre. Et si elle n'y arrivait pas il était sûr que les deux petites loupiotes le feraient.
Derek retourna finalement dans le salon, après avoir testé la température et il tendit les biberons aux deux humains. Puis il s'installa sur la table basse, refusant d'être trop loin. Voulant tout de même faire oublier son agacement à la jeune femme, il essaya d'apporter un sujet de conversation relativement sans risque.
— Je me demandais : comment tu as fais pour entendre les filles avant moi ?
Stiles leva la tête vivement, manquant d'enlever la tétine que Arwen agrippait avidement, avant de répondre, coupant la parole à Lydia :
— Moi je sais !
La rousse ferma la bouche et le regarda l'air de dire « Ah ouais, j'aimerais bien voir ça ».
— Elle a une ouïe plus développée que les loups pour pouvoir entendre tout ce qu'elle entend avec son pouvoir de Banshee.
La jeune femme secoua la tête, l'air dépité, avant de lever les yeux au ciel.
— Tu dis n'importe quoi Stiles, déjà ce que j'entends, même si j'étais sourde, je l'entendrais. L'explication est beaucoup plus simple et terre à terre.
La jeune femme marqua une pause théâtrale puis reprit :
— C'est simple, je suis une femme. Toutes les femmes ont l'audition deux à trois fois plus développée qu'un homme, pour la simple et bonne raison que, contrairement à l'homme, la femme utilise les deux hémisphères de son cerveau pour écouter. Et pour beaucoup d'autres choses si vous voulez mon avis…
Stiles regardait la jeune femme avec des yeux ronds. Il était assez déçu de ne jamais avoir lu ça durant ses trop nombreuses nuits de recherche aléatoire, il décida donc qu'il profiterait de son congé paternité et du sommeil des filles pour en apprendre plus sur les différences entre les hommes et les femmes.
Derek, qui reconnaissait le regard de Stiles qui disait « il faut que je fasse des recherches sur le sujet », était en train de maudire la jeune femme. Avec ça, il ne verrait pas Stiles pendant des heures tellement il sera plongé dans ses explorations.
Le garou était sûr qu'elle l'avait fait exprès. Vue son sourire, il avait raison. Peut-être même avait-elle compris qu'il avait prévu de finir l'activité interrompue de cette nuit et que c'était une façon pour elle de se venger. Sans aucun doute elle était bien assez maline et fourbe pour lui faire ça.
[…]
Après plusieurs jours et un nombre incalculable de biberons, Stiles était devenu incollable sur les différences entre les hommes et les femmes. Il savait ainsi les femmes avait dix fois plus de récepteurs cutanés pour le contact. Il avait lu que c'était d'ailleurs pour cela qu'elles avaient besoin de plus de câlins. Sachant que la jeune femme ne voyait personne, cela avait attristé l'humain, justifiant ainsi le fait qu'il fasse un câlin à la rousse à chaque fois qu'il la croisait dans la maison.
Bien sûr, à chaque fois, cela avait le don de donner envie au loup de grogner, mais il n'en fit rien, jusqu'au jour où il craqua.
Sur le fauteuil du salon, Derek avait dans ses bras la petite Izi qui buvait tranquillement, il lui semblait parfois que c'était la seule chose que faisaient les jumelles, ça, dormir et faire caca. alors que Lydia était assise sur le canapé avait Arwen contre elle. Stiles, qui rangeait quelques affaires, était passé trois fois à côté d'elle (et autant de fois à côté de lui) mais seule elle avait eu le droit à des câlins, à chaque fois.
Derek lui n'avait eu le droit qu'à un sourire. C'en était trop pour lui, c'était à ce moment qu'il se mit à grogner.
Izi s'était mise à agiter ses petits bras et Arwen semblait chercher la source du son en souriant. Mais Derek ne semblait même pas avoir vu leurs réactions, trop occupé à ruminer sa jalousie.
— Lydia, il faut vraiment que tu te trouves quelqu'un pour te câliner.
La jeune femme sursauta presque en entendant cela avant de concentrer son attention sur le loup. Elle ne savait pas trop comment le prendre, avait-elle loupé quelque chose ? Mais elle eut vite compris quand Stiles se mit à faire un bruit qui ressemblait à un son d'attendrissement. Avec un regard désolé, le jeune humain s'installa en travers du fauteuil sur les genoux de son homme, puis il passa ses longs bras autour de son compagnon, englobant leur toute petite loupiote. Puis, avec une tendresse infinie, oubliant la spectatrice, il embrassa la joue barbue.
— Toi aussi tu as plus d'ocytocine et de prolactine* ? T'inquiètes pas, je vais me rattraper et te faire plein de câlins.
Lydia les avaient regardés en silence, affichant un léger sourire. Elle attendit que Arwen ait fini son bibi et quand cela fut fait, elle la mit dans les bras de Stiles et se recula un peu. Elle sortit son téléphone pour faire une photo.
— Vous tes trop mignons.
[…]
*« ocytocine et prolactine » hormones de l'attachement et des câlins.
* « Douce loupiote, adorables loupiote, petites boules de poils. Heureuses loupiotes, tendres loupiote, dors, dors, dors… » Pour le rythme de la chanson c'est Doux chaton (Soft Kitty VO) de Big bang theory.
Alors ? Cette entrée en matière ? Content ?
Allez, à vendredi.
xoxo
Peace and Laugh
Mrs S