Bonjour les louveteaux!

Oui, oui, je connais l'heure! De retour pour la deuxième partie de cette histoire

Je vous remercie tous pour les favoris, followers, review, je crois avoir répondus à tous. Cet accueil, m'a, vraiment fait chaud au cœur, merci encore. Merci pour votre patience également, vous le méritez et j'espère que cette deuxième partie seras à la hauteur de la première.

Merci à Sham et Calli (Euhm oui, si tu passe par là, je suis désolé, j'ai un truc avec les sobriquets et je crois que ça va rester dans ma bouche dès que je voudrais parler de toi) Pour ceux qui se demande qui sont ces deux merveilleuses bêtas, ce sont Amalko (qui a tellement de pseudonyme qu'on s'y perd un peu :) ) et Calliope.

Sur ceux je ne vais pas vous retenir davantage en palabres envahissantes

Bonne lecture!


Partie 2

Celui qui meurt de chagrin, meurt d'amour...


Quand Scott se réveilla à côté de Zoé, il avait la terrible impression d'avoir oublié quelque chose. Il avait la tête dans un brouillard épais et il avait à la fois l'impression qu'elle ondoyait. Quand il essayait de réfléchir à ce qui lui échappait, cette sensation nébuleuse s'intensifiait, l'empêchant de se concentrer. Il regarda sa femme, encore profondément endormie et décida de se lever. Il traîna des pieds jusqu'à la cuisine en se grattant la nuque, bâillant ostensiblement, prêt à se recoucher. Il enclencha la machine à café qu'il venait de préparer mécaniquement et sourit quand il sentit deux bras passer délicatement autour de sa taille.

_ Tu es rentré à quelle heure hier soir ? demanda-t-elle la voix encore pâteuse de sommeil.

_ Je ne sais pas.

_ Stiles va bien ?

Scott saisit les deux bras pour les maintenir en place et se tourna vers Zoé interloqué.

_ Je suis allé voir Stiles ?

La jeune femme fronça les sourcils et répondit prudemment.

_ Oui Scott, juste après avoir déposé tes affaires. Tu voulais voir avec lui s'il avait avancé ses recherches.

Scott se rappelait très bien de son arrivée dans l'appartement mais dans ses souvenirs à lui, il était rentré tard et avait décidé qu'il irait voir le druide le lendemain.

_ Zoé, je suis rentré à quelle heure ?

_ Scott, tu es bizarre, que se passe-t-il ? interrogea sa femme, inquiète.

_ Justement c'est ce que j'essaie de comprendre.

Il s'installa à table et Zoé lui révéla qu'il était rentré un peu avant midi. Il céda face aux questions de la jeune femme et la rassura du mieux qu'il put. Il se doutait bien que le druide était à l'origine de son état, mais il savait également que son ami ferait tout pour garder sous scellés ce qu'il avait effacé de sa psyché. Il se mit à rire, d'un de ses rires jaunes et impressionnés à la fois. Stiles le surprendrait toujours, mais quelque chose au fond de lui, lui soufflait que les raisons de son frère de cœur devaient être immensément inquiétantes pour qu'il en vienne à de telles extrémités. Il se redressa d'un bond, surprenant Zoé par la soudaineté de son geste et courut presque jusqu'à son téléphone. Il le trouva, posé sur la table basse et le saisit précipitamment pour chercher un numéro dans son répertoire. Il le posa contre son oreille, attendit que les tonalités s'enclenchent en regardant sa belle apparaître contre le chambranle de leur porte, l'esprit rongé par les questions. Répondeur. Il râla pour lui même et chercha un autre contact. Trois tonalités plus tard, on décrocha.

_ Malia ? Vous avez quinze minutes pour vous rendre présentable, j'arrive. C'est Stiles. Je crois qu'on a un sérieux problème sur les bras.

Quand il arriva chez les deux jeunes femmes, Lydia était déjà tellement belle qu'il se doutait qu'elle était affairée dans la salle de bain quand il avait tenté de la joindre. Elle avait ce regard qui voulait dire qu'elle avait des informations pour lui. Isaac était déjà sur les lieux, il buvait un café avec Malia, qui elle, traînait encore en survêtement, les cheveux broussailleux et la mine marquée par le sommeil pas tout à fait envolé. Avec Stiles et Derek, ces trois-là étaient bien tout ce qu'il lui restait de sa meute passée. Et il devait bien avouer qu'il leur accordait une attention bien plus particulière qu'à tous les autres. Souhaitant garder cette cellule intacte. Il n'avait que peu de considération pour la compagne d'Isaac ou les autres membres de la meute qui s'étaient greffés au fur et à mesure du temps pour des raisons diverses. Non pas qu'il les laisserait mourir sans sourciller mais ces cinq-là étaient particulièrement importants pour son équilibre mental, même davantage que Zoé. C'est dire la manière dont il considérait ses priorités.

Malia finit par rejoindre Lydia dans le petit fauteuil étriqué dans lequel elle attendait son Alpha depuis dix minutes et se colla à elle le plus qu'elle put tout en logeant son nez près de son oreille, tout contre son cou. Les pertes répétées avaient eu aussi cet effet sur chacun d'eux. Et Malia pouvait se montrer très envahissante envers sa conjointe. Bien que celle-ci ne semblât jamais réellement s'en plaindre.

Ils s'installèrent tous dans des sièges ou le canapé, se regardant un peu en chien de faïence, se demandant lequel dégainerait sa mauvaise nouvelle en premier. Scott inspira, décidant d'en finir au plus vite.

_ Stiles ...

_ Est en train de mourir.

Tous se turent à la révélation de la Banshee. Scott s'en doutait. Stiles ne lui aurait jamais effacé la mémoire si cela n'avait pas été quelque chose de cette envergure, mais l'entendre, lui fit l'effet d'un coup de poignard. Zoé, se sentit soudain très mal, connaissant le lien particulier qui unissait le petit groupe et plus exactement celui de Stiles et Scott, elle ne savait pas vraiment quoi faire de cette information. Comme tous les autres semblait-il. Elle voyait chacun d'entre eux retenir les émotions lourdes douloureuses et pesantes qui les envahissaient. Mais Scott finit par se ressaisir et , gagné par une détermination sans égal, il reprit la parole.

_ Il m'a effacé la mémoire Lydia. Je pense, je pense qu'il va faire une connerie.

_ Le mot est faible Scott. Il va procéder à un rituel, sacrifiant son existence immortelle, son âme, pour sauver celle de Derek. Et il va le faire à un moment bien particulier.

_ Ce soir, il va le faire ce soir.

_ Oui. Pendant la pleine lune.

_ On doit l'en empêcher, faire quelque chose.

Il se redressa pour faire les cent pas tout le long de l'assise sous le regard inquiet de Zoé.

_ Tu sais bien que depuis qu'il est un druide, Stiles est plus doué que moi au jeu du « trouvons le Nemeton »

_ Peu importe ! Nous avons la journée pour le trouver et Stiles ne se doute pas que nous savons ce qu'il veut faire. Je suis sûr qu'il se lance dans un plan compliqué alors qu'il y a des solutions beaucoup plus simples. Je lui offrirai la morsure, s'il le faut.

Lydia, qui semblait si apathique depuis le début de la conversation, devint soudain plus grave.

_ Scott. Tu dois le savoir. Les chances de survie de Derek et Stiles sont très minces. Leurs âmes sont déjà en train de se désagréger pour disparaître entièrement.

Scott retomba lourdement sur le canapé.

_ Quoi ? souffla-t-il incrédule.

_ C'est le Darach, Scott, je vous avais demandé de m'emmener avec vous. Mais comme d'habitude, vous n'en avez fait qu'à vos têtes tous les deux, souffla la jeune femme, amère.

_ Non Lydia, je suis d'accord que l'on ne fait pas toujours ce qu'il faut mais ne pas t'emmener avec nous était vraiment une bonne décision, répliqua Scott agacé.

_ Franchement Scott, tu ne crois pas que ce genre de décision me revient, j'aurais pu...

_ Tu aurais pu quoi Lydia ?! Rien du tout ! C'était un Darach, c'était le domaine de Stiles ! Au mieux, Alan aurait pu venir avec nous ! Mais il a raccroché, Lydia ! Et je ne suis pas toujours d'accord avec Stiles, mais t'écarter de cette mission était une PUTAIN de bonne idée ! MERDE ! Tu es importante ! Tu entends ?! Plus que moi ! Plus que Stiles ! Tu es une des rares Banshees encore en vie ! Dois-je te rappeler que nous avons déjà failli te perdre ? Tu dois vivre !Tu n'as même pas idée du désastre que nous avons failli vivre ! tempêtait Scott en brassant l'air de ses bras comme un forcené.

_ Nous SOMMES DEJA EN TRAIN DE LE VIVRE SCOTT ! ET JE T'INTERDIS DE DECIDER A MA PLACE ! JE FAIS PARTIE DE CETTE MEUTE ! JE NE VEUX PAS VIVRE DANS CES CONDITIONS ! VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT ! Vous n'avez pas le droit de décider que ma vie a plus de valeur que la vôtre, acheva-t-elle la voix brisée par le chagrin. Je ne veux pas qu'il meure Scott... Surtout pas lui, pleurait-elle impuissante sous le regard confus de l'alpha.

_ Nous allons trouver une solution Lydie, essaya de la rassurer Scott.

_ Pour ça, il aurait fallu savoir ce que le Darach a lancé comme sort pour pouvoir l'annuler ! Et même ainsi, ce n'est pas certain !

_ Mais Derek m'a dit que Stiles avait effacé la mémoire du Darach pour annihiler chez lui tout désir de pouvoir.

_ Bien sûr qu'il l'a fait, il a fait exactement ce qu'il était censé faire. Et de toute manière, même si le Darach avait eu toute sa mémoire, il n'aurait été d'aucune aide. Ce sort, Scott, a été lancé pour lui permettre de retrouver ses capacités et sa mémoire à la mort de Stiles. Tu te doutes qu'il ne nous aurait pas été utile pour deux sous. Mais Stiles a mieux fait les choses qu'il ne le pense et il ne recouvrera jamais une once de tellurisme en lui.

_ Alors, demanda Scott en passant une main dans ses cheveux fébrile, que nous reste-t-il pour les sauver ?

_ Un miracle Scott, un miracle.


OoO


Isaac était passé voir Derek, plutôt soucieux de savoir comment il allait. Ce dernier était régulièrement distrait quand ils discutaient. Il semblait réfléchir à toutes sortes de choses et ne se sentait que peu concerné par les réunions ou tout ce qui touchait de près ou de loin les occupations de meute. En quelques mots, Derek devenait peu à peu l'ombre de lui même. Mais si quelqu'un prononçait le nom de « Stiles », ses réactions étaient diverses. Allant de l'éveil intéressé à la colère ravageuse.

Quand il rentra dans le loft, il trouva son créateur assis sur le canapé l'air nébuleux et perdu dans ses pensées... encore. Son pied battait la mesure de manière fébrile contre le parquet sombre alors qu'il avait la tête enfoncée dans ses mains.

_ Derek?

Le loup sursauta violemment, sur le qui-vive. Ses yeux luisaient d'un jaune fade, pour ne pas dire, éteint. Ce qui fit reculer Isaac de deux pas. Et l'aîné détournait déjà le regard. Derek se sentait aigri et frustré. Toute cette histoire prenait une ampleur qui le dépassait totalement. Et Stiles qui s'enfermait dans sa tour d'ivoire. Impossible de pouvoir lui adresser la moindre parole pour connaître l'avancée de ses recherches. Mais qu'allait-il advenir d'eux ?

_ Derek, ton loup...

_ Je suis en train de le perdre.

_ Depuis quand ?

Derek réfléchit, depuis quand ? Depuis sa dernière dispute avec Stiles, peut-être même un peu avant. Il ne savait pas vraiment dire, quand exactement son loup et lui avaient commencé à se dissocier pour finir par le voir disparaître peu à peu, mais il sentait que ce n'était pas comme la dernière fois. Il y avait quelque chose de bien plus dramatique dans cette perte- là.

_ Derek... Je ne sais pas si je devrais te le dire mais...

_ Isaac, tu en a trop dit. Crache le morceau.

_ C'est Stiles.

A peine le nom prononcé, il avait retenu toute l'attention de son aîné. Il se lécha les lèvres, gêné et inquiet de sa réaction. Il ne savait pas trop comment annoncer ce qu'il avait à lui dire et il se fustigeait lui même d'avoir voulu le tenir au courant des nouvelles. L'ancien Alpha ne se rendait pas compte de l'importance qu'avait Stiles dans sa vie. De ce qu'il éveillait en lui quand ils étaient dans la même pièce. Ça avait toujours été... démesuré entre eux. Mais malgré tout, on pouvait les observer, tour à tour, cherchant la présence de l'autre, son assentiment, son aide. Il trouvait presque dommage que Derek n'ouvre pas les yeux.

_ Il a trouvé une manière de te sauver..

_ C'est vrai ? interrogea Derek, l'espoir revenant triplement au galop.

_ Ne te réjouis pas trop vite, il ne sauvera que toi. Seulement toi.

_ Qu'est- ce que tu es en train de me dire ?

_ Il va donner sa vie pour sauver la tienne.

_ Je... Je ne comprends pas... Pourquoi ?

_ Vous êtes en train de mourir tous les deux Derek, il prend les devants pour en sauver un.

Derek était totalement immobile depuis l'annonce, incapable de bouger. Il se sentait terriblement mal et il grimaça alors que son loup s'essoufflait un peu plus. La connexion entre eux se faisait de plus en plus faible à mesure que le temps passait mais il lui semblait que plus il rejetait le druide et pire c'était. Il sentait des sueurs froides envahir tout son corps. Son cœur s'affolait et sa gorge se bloquait. Il comprit qu'il pleurait quand sa vue se brouilla et que deux stries chaudes traversèrent ses deux joues. Stiles allait se sacrifier... pour lui.

_ Quand ?

Sa voix était rocailleuse et chargée d'émotions.

_ Ce soir.


OoO


Lydia tremblait. Elle essayait de le cacher comme elle le pouvait mais la peur l'habitait entièrement, la panique plus exactement. Et même si elle savait que la panique était un sentiment dû à l'effet de groupe, elle n'arrivait pas à se raisonner, ni à se calmer. Là, elle pouvait dire sans mal qu'elle paniquait. Elle avait l'impression d'être de retour à l'adolescence, quand, impuissante face à Peter elle s'était laissée dévorer. Elle n'arrivait pas à se concentrer pour retrouver le Nemeton. La crainte d'arriver trop tard, de ne réussir à rien la bloquait totalement et elle avait l'impression de respirer du papier de verre. Stiles.

Stiles était si important pour elle. Il était son meilleur ami, il avait été son amant, il était son confident, son guide, sa famille. Il avait toujours été présent, plus encore avec le décès de sa mère, et si elle ne s'était pas découvert un amour sans borne pour la jeune coyote, elle aurait probablement fondé une famille avec lui. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais elle avait toujours aimé la manière qu'il avait d'évoluer dans la meute. Toujours attentif à chaque membre la composant, une oreille attentionnée pour certains, des gestes de tendresse pour d'autres, des paroles réconfortantes disséminées ici et là. Il était un pilier important. Il avait réellement pris la place d'émissaire. C'était toujours vers lui que l'on se tournait pour des conseils, pour apprendre, pour comprendre. Il était comme ça, il avait une étincelle hors du commun. Et elle ne se pardonnerait pas de n'avoir rien pu faire pour le sauver. Elle aurait voulu qu'il soit là, qu'il lui dise quoi faire, comment se concentrer, comment respirer. Elle aurait voulu qu'il aille bien, qu'ils ne soient pas là, en pleine nuit, dans la forêt, en train de le chercher pour l'empêcher de se tuer. Elle aurait voulu que le surnaturel n'existe pas et qu'elle n'ait qu'à s'inquiéter de savoir combien de fois il tomberait dans les escaliers le lendemain. Mais aucun de ses souhaits ne se réaliserait ce soir-là.

_ Lydia, je t'en prie, fais quelque chose, concentre- toi, la nuit vient de tomber ! criait Scott complètement fou.

_ Scott ! Calme- toi ! Ce n'est pas en lui criant dessus que tu vas faire avancer les choses, intervint Malia mécontente.

Alors que Scott s'apprêtait à répliquer, Isaac se plaça entre les filles et lui.

_ Scott, je vais m'en occuper, essaie de pister son odeur, je m'occupe d'elle. Tu n'arriveras à rien en restant là à attendre, essaie de te changer les idées.

L'alpha observa son bêta un instant avant de se détourner, frustré par la tournure des événements. Il se concentrait comme il pouvait sur l'odeur de son frère de cœur mais il devait reconnaître que Malia était sensiblement plus douée que lui dans ce domaine. Il avait l'impression de tourner en rond. Et les autres qui ne revenaient pas. Il avait envie de hurler à la lune tant son désarroi était grandissant. Il voyait peu à peu ses chances de sauver le druide s'amenuiser et cette crainte le rendait agressif.

_ C'est par là, annonça une voix fantomatique.

Derek était venu. Il avait le teint blafard et semblait tourmenté comme jamais. Ses yeux étaient entourés de cernes rougis, ses traits étaient creusés d'inquiétude et il se demandait lui-même comment il arrivait encore à faire un pas devant l'autre, tellement cette situation le mortifiait. L'alpha le regardait, soucieux. Derek donnait l'impression qu'il allait disparaître à tout instant. Cependant il le suivit tout de même, ne sachant pas tellement s'ils étaient sur la bonne voie ou non, mais le bêta restait ,en cet instant, son seul espoir de retrouver le druide.

Quand ils arrivèrent devant le Nemeton, Stiles avait déjà entamé le rituel depuis longtemps. Scott se précipita vers son ami alors que Derek restait en retrait, spectateur de cette déliquescence, sans savoir quoi faire pour tout interrompre. Il regardait Scott scruter le cercle bleuté tout autour de la souche, étudiant ses chances de pouvoir atteindre l'émissaire tandis que ce dernier continuait ses incantations, imperturbable. Il avait des runes dessinées sur tout le corps pour l'occasion. Elles étaient aussi luisantes que le Nemeton, chargées de magie et de fatalité.

_ STILES ! STILES ARRETE ! ON VA TROUVER AUTRE CHOSE ! JE TE LE PROMETS ! REVIENS ! cria Scott dans l'espoir que ses paroles atteignent son ami à travers le cercle.

Stiles se tourna vers Scott et plongea son regard dans le sien en secouant la tête de gauche à droite. L'alpha pouvait voir les yeux inondés de larmes de son ami. Scott pouvait y lire tellement de choses que son souffle se coupa. L'amour, la résignation, la tristesse, la dévotion, l'abandon et la détermination. Stiles se détourna de son ami et l'alpha cria de rage en se heurtant au cercle de magie. Isaac, Malia et Lydia venaient à peine d'arriver parmi eux. Le druide regarda le ciel étoilé une dernière fois, posa sa main gentiment contre la paroi invisible en signe d'excuse et ouvrit la bouche pour prononcer les dernières formules du rite.

_ Non ! Non, non, non, non,non ! Stiles ! cria Scott, se blessant contre cette magie ancienne qui l'empêchait d'atteindre son ami.

_ STIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIILES ! hurla Lydia en s'écroulant au sol, ravagée de tristesse.

L'émissaire venait de retomber contre la souche dans un bruit mat. Il n'y avait rien d'impressionnant dans la mort de Stiles. Pas d'effusion de sang ou de chairs, pas d'os fracturé, pas de teint terreux. Rien n'aurait pu indiquer que Stiles n'était pas juste endormi, si ce n'est son dernier souffle s'échappant d'entre ses lèvres alors que Derek reprenait de la vigueur. Quand il sentit son loup s'éveiller de nouveau, sa réaction fut si saisissante que l'homme dut céder la place à la bête. Déchiré en deux par la douleur de cette perte définitive.

Scott qui avait grimpé la souche, balbutiant son refus et son désespoir, osait à peine toucher le corps encore chaud de son ami défunt. Les larmes perlaient sur le visage détendu du druide et Scott se rappela vite être asthmatique. Alors que son souffle se faisait douloureux dans sa cage thoracique, il posa une main tremblante contre le corps mou devant lui. Sa main se resserra contre le tissu et il finit par hurler, bouleversé de larmes et de sanglots sans fin. Malia, qui tenait Lydia dans ses bras comme une forcenée, détourna le regard en souhaitant devenir sourde. Accablée par cette peine débordante et suffocante. Isaac lui, tentait de tenir le choc, compartimentant ses émotions comme Chris le lui avait appris pour être fort, le pilier dont tout le monde aurait besoin, pour ne pas plonger dans la folie. Pour rester en vie.

Stiles était mort. Il était mort pour sauver l'un des leurs et quand le loup de Derek tenta d'approcher le corps sans vie, la colère de Scott prit un ascendant effrayant sur l'alpha blessé.

_ Toi ! cria le jeune loup, la voix vibrant de rage.

Il se redressa si vite que personne ne réagit. Il l'attrapa et lui colla une droite si magistrale que Derek vola sur quelques mètres.

_ Tu avais juste à reconnaître le lien ! Tu devais juste ! JUSTE ! RECONNAÎTRE QUE TU L'AIMAIS !

La mort du druide lui avait rendu tous ses souvenirs et maintenant sa rancœur envers son bêta de tête n'avait plus de limites. Il le coinça entre ses deux pieds et se pencha sur lui, vif et mortellement déterminé à en découdre. Le visage du bêta se déformait peu à peu sous la folie de son alpha, subissant, dans une culpabilité éprouvante, toute la calamité des événements. Il n'aurait pas voulu vivre une seconde de plus, surtout pas séparé de son compagnon. Alors qu'il se laissait lentement emporter par la mort, il n'avait pas supporté d'être forcé à vivre de la pire manière qu'il fût pour un loup. Elle était belle sa punition. Et il ne pouvait que se repentir de n'avoir pas su faire comprendre à l'homme les raisons du loup. Scott ne comptait pas ses coups, ni le sang qui se déversait et Isaac dut intervenir pour les séparer. Scott n'était plus capable de raisonner correctement. Il grognait et grondait contre le loup au sol qui gémissait de tristesse et de douleur. L'alpha n'en finissait plus de crier les pires horreurs comme un dément. Déversant son venin, tentant parfois de se défaire de l'emprise d'Isaac, mais sa colère était tellement aveuglante, qu'il n'était pas difficile pour l'autre loup de le contenir dans un étau de fer. Scott s'épuisait peu à peu dans les bras de son ami et finit par pleurer comme un l'enfant qu'il avait oublié d'être. La mort de tous les autres membres de sa meute ne lui avait pas paru aussi insurmontable. Même celle d'Allison. Il s'accrochait à Isaac en demandant « Pourquoi » ,laissant libre court à toutes ses émotions.

Alors que Scott commençait seulement à se calmer, les yeux lointains et le cœur éteint, amorphe dans les bras solides du loup blond, seulement distrait par la respiration sifflante de Derek, il redressa vivement la tête quand il entendit un son étranger le remplissant d'espoir.

Tous se tournèrent vers le Nemeton. Ce qu'ils observèrent alors les laissa hébétés. Sur Stiles se tenait un renard lumineux et blanc, le front strié de traits rouges. Ses queues aériennes et vaporeuses battaient doucement l'air et il semblait à peine reposer contre le corps sans vie. Il donnait l'impression de flotter dans le vide alors que son museau se posait délicatement contre la bouche du défunt.

Un esprit renard, le familier de Stiles.

Les yeux de l'animal s'ouvrirent en synchronie parfaite avec le druide. Celui-ci cherchait désespérément à respirer. Alors qu'il se redressait, le renard nagea dans l'air pour se dégager de l'espace vital de son maître et se déposa gracieusement à ses côtés. Stiles s'était penché vivement sur le côté pour tousser comme un tuberculeux, incapable de reprendre prise sur son corps sous le regard imperturbable de l'esprit assis face à lui. L'animal s'approcha doucement de son visage et posa son front contre celui de l'émissaire et soudain tout redevint paisible dans le corps de ce dernier. Il s'endormit, épuisé, sous le regard ébahi et incrédule de tous ces spectateurs involontaires.

Ce jour-là, ils assistèrent tous à un miracle.


OoO


L'été était arrivé. Stiles s'installa contre un tilleul tout en vérifiant que sa glace ne lui coulait pas sur les doigts. Il la lécha sur les côtés avant de reposer sa tête contre le tronc. Il se concentrait sur le bruit des sauterelles, les yeux fermés, mais son attention se reporta vite sur le flux d'énergie circulant dans le végétal. Stiles avait changé depuis qu'il était mort. Il pouvait entendre la vie grouiller, peu importe où elle se trouvait, il voyait des choses qu'il lui était impossible d'apercevoir auparavant. Comme ce fil rouge à son petit doigt dont il connaissait l'existence sans la percevoir. Maintenant, il le voyait si distinctement qu'il aurait pu le toucher.

_ Comment était New-York, Cora a trouvé un appartement ?

Il rouvrit les yeux, flattant le loup vaporeux qui se trouvait devant lui. Encore un nouveau changement, il pouvait apercevoir les formes fantomatiques des êtres surnaturels qui l'entouraient. Révélant alors, leur nature secrète. Et il n'y avait que celui de Derek pour se montrer aussi... affectueux ? En effet, celui-ci était quasiment sur lui, le cajolant , le couvrant de signes d'affection aériens et s'il le laissait continuer, il essaierait probablement de lui lécher le visage dans un élan de joie. Un jour, il prendrait le temps de lui expliquer qu'il ne pouvait pas vraiment le toucher à moins que Derek lui laisse le contrôle. Un jour.

_ Nous avons trouvé, oui.

_ C'est bien.

Stiles lapa sa glace par endroits avant de refermer les yeux.

_ Stiles... J'ai besoin que nous parlions.

Le druide ouvrit un œil, observa quelques secondes le loup couinant devant lui avant de regarder brièvement Derek assis près de lui, dans l'herbe grasse du jardin et décida de finir sa gourmandise.

_ Ne t'inquiète pas Derek, ce n'est pas parce que le lien n'est pas rompu que je vais te sauter dessus. La malédiction du Darach est levée et si tu n'étais pas parti, tu le saurais.

_ Ce n'est... J'avais besoin de prendre du recul pour réfléchir.

_ C'est clair. Ne pas attendre de voir s'il n'y pas de conséquence, partir pendant deux mois sans même te donner la peine de prendre des nouvelles, je crois que tu ne pouvais pas faire mieux passer le message.

Le ton de Stiles était désespérément neutre. Rien ne filtrait dans ses paroles. Aucune émotion.

_ Je... Pourquoi c'est si compliqué ? Stiles. Laisse-moi parler. Scott avait des nouvelles et ce n'est pas à cause de toi que je suis parti. J'avais... J'ai... Écoute. Je suis désolé.

_ C'est parfait Derek. Parfait. Tu veux parler ? Mais vois-tu, et tu m'en excuseras, je ne suis pas sûr de vouloir entendre ce que tu as à dire. Je pensais que nous étions amis et... force est de constater que tu t'es entièrement reposé sur Scott pour te déculpabiliser de ta lâcheté. Un pauvre coup de téléphone, ça te coutait quoi? Ah non, c'est vrai... Tu aurais me parler, ça devait être trop dur à envisager certainement. Et probablement que c'est vrai, que ce n'est pas moi la cause de ton départ à New York, mais laisse-moi en douter. Si comme tu le disais si bien, nous n'étions poussés l'un vers l'autre que par la seule force du sort qu'on nous avait jeté, alors pourquoi ne t'es-tu pas laissé aller, pourquoi n'as-tu pas lâché prise, pourquoi as-tu lutté, pourquoi n'as-tu pas profité de l'instant présent ? Puisque tu pouvais compter sur le fait que cet état aurait été passager et aurait disparu une fois le charme rompu… Car après tout, c'était juste une malédiction. Et tu pouvais très bien vivre ces actes sans penser directement aux conséquences, pour le nombre de fois où tu l'as fait... Je ne suis pas en train de te juger... En fait, si. Complètement. Mais. Je suis mort à cause de tes dilemmes. Tu n'as pas seulement rejeté le sort. Tu m'as rejeté, moi. Stiles. Ton ami. Ton druide. Ton âme sœur. Et je sais que ceci ne signifie pas nécessairement que nous devions vivre quelque chose ensemble, mais tu m'as précipité dans une mort lente et douloureuse quand toi, tu t'essoufflais lentement à cause de la perte de ton loup. Ta mort promettait d'être douce comparée à la mienne. Si tu ne l'avais pas déjà compris, j'étais en colère contre toi, mais t'imposer la mort m'était insupportable. Je suis toujours en colère contre toi. Ton départ précipité m'a conforté dans mes arguments. Et je suis vraiment navré si tu as l'impression de faire face à un mur, mais je ne compte pas te rendre la tâche facile. Je le pourrais, je pourrais me montrer adulte et te laisser de l'espace pour m'exposer tes arguments, mais je ne suis pas sûr de le vouloir. Pourquoi je le ferais ? Dis-moi Derek ? Pourquoi ? Non ! En fait, tais-toi. J'ai besoin de balancer tout ce que j'ai sur le cœur. Si tu veux simplement l'assurance que je ne me comporterai pas en gamin éploré et pathétique tentant de récupérer quelques fragments d'affection, je te rassure tout de suite, tu peux faire ta vie tranquille avec cent femmes différentes si ça te chante. Si tu es venu pour t'assurer que je vais bien avec deux mois de retard, comme tu peux le voir, c'est la super forme. Je ne vais pas me transformer en zombie d'ici trois semaines et je ne vais pas non plus me transformer en Darach parce que tu m'as brisé le cœur. Je suis grand, et je n'ai pas besoin que tu me jettes à la figure quelque chose que je sais déjà. Et si tu veux avoir l'assurance que tout redeviendra comme avant, je ne te ferai pas ce plaisir. C'est impossible. Je n'arriverai jamais à te regarder dans les yeux et à faire semblant. Tu arrives trop tôt, ou trop tard pour arranger les choses, je ne sais pas.

_ Je ne veux pas que les choses redeviennent comme avant, intervint Derek qui souhaitait reprendre un peu le contrôle de cette conversation désastreuse.

_ Je suis ravi de te l'entendre dire. Sur ce, je vais rentrer, j'ai encore pas mal de boulot en retard, annonça le druide en se redressant.

_ Stiles... Je ne veux pas que les choses redeviennent comme avant parce que nous sommes différents mais, si je ne peux pas te parler, laisse-moi te montrer que je tiens à toi. Je ne veux pas m'imposer, je n'ai pas à le faire mais... Tu me manques, mon ami me manque. Je voudrais si tu le veux bien... Que tu me laisses m'amender de la souffrance que je t'ai infligée, par mes actes si cela ne peut être par mes paroles.

Stiles regarda plusieurs fois Derek puis le loup en plissant des yeux. Le loup semblait le supplier de rester et sa bouille tout à fait adorable malmenait son cœur, tandis que Derek, lui, ne laissait rien paraître de ses espoirs ou ses attentes. Et il y avait ce fil de malheur qui n'arrêtait pas d'attirer son regard. Sa couleur rouge vif n'avait de cesse de le distraire dans ses actes ou ses pensées, mais le voir relié à Derek et cette bête était encore plus perturbant.

_ Je vais y réfléchir.

Stiles partit sans un mot de plus. Derek se laissa retomber sur le sol en regardant le ciel bleu. Il se doutait bien que ce ne serait pas simple d'établir une sorte de nouvelle entente avec le druide. Il avait parfaitement conscience d'avoir fait des ravages mais il était important pour lui de retrouver ses marques après tout ce foutoir. Stiles, contrairement à ce que l'émissaire pensait, était important pour la meute. Une étincelle comme la sienne était rare. Trop rare.

Il sortit une clé de la poche intérieure de sa veste en cuir et la regarda quelques minutes, hésitant. Peut-être que Scott avait raison. Après tout, il connaissait Stiles mieux que personne.

Il attendit une semaine.

Un dimanche matin, il trouva le courage d'utiliser cette clé. Il devait être huit heures à peine. Il ne savait pas si c'était une bonne idée, même une fois arrivé. Il l'inséra dans la serrure le cœur battant, mais une fois la porte ouverte, rien ne se produisit. Il posa un pied à l'intérieur et il put contempler la pénombre ambiante, seulement perturbée par le rythme régulier de deux respirations. Il connaissait bien l'endroit, aussi se dirigea-t-il vers la cuisine pour déposer son paquet. En passant, une masse blanche et lumineuse avachie sur le druide, attira son regard. L'esprit renard dormait dans une position étrange, caressant de ses multiples queues l'émissaire endormi.

Scott lui avait expliqué que l'esprit ne restait pas toujours avec son maître. Ce qui était étrange car les jeunes familiers avaient besoin de la présence constante de leur druide pour stabiliser les besoins tactiles, les changements telluriques et la complicité tacite. Mais ces deux-là agissaient comme s'ils étaient ensemble depuis leur tendre enfance. Deaton ne l'expliquait pas. Du moins pas exactement. Il se reposait sur le fait que le renard céleste, étant un esprit ancestral et intangible, ne répondait pas aux même lois qu'eux, pauvres choses terrestres. Mais rien n'était certain.

Il ouvrit doucement une petite fenêtre pour y voir clair et sortit quelques oranges d'un sac en papier. Le bruit dut alerter les deux dormeurs car il entendit le jeune humain geindre avant de se redresser dans son lit.

_ Scott ? croassa Stiles, la voix pâteuse de sommeil.

Derek se tendit comme un arc, appréhendant la réaction de son hôte et déjà, le jeune renard se trouvait entre ses jambes à jouer avec il ne savait quoi.

_ Non.

Il entendit l'hyperactif se laisser retomber contre le matelas en soupirant.

_ Derek, je t'avais dit que je réfléchirais, qu'est-ce que tu fais là ? Et comment es-tu rentré ?

Le jeune homme se redressa vivement, se tenant aux barrières de bois de la mezzanine pour tenter d'apercevoir le loup d'où il était.

_ Ne me dis pas que c'est Scott qui t'a donné la clé ! s'insurgea le druide.

Devant le silence pesant de la pièce, Derek pouvait maintenant l'entendre maugréer des « Je vais le tuer » « Faux frère » « Traître à son sang » « Brocode anéanti ». Le loup percevait ses bruits de pas alors qu'il descendait de son perchoir pour le rejoindre dans la cuisine, probablement prêt à le déloger, mais au moment où le druide s'approcha de la source de nourriture, il s'interrompit dans son élan et se tourna vers le petit sachet de papier kraft.

_ C'est des croissants au beurre que je sens là ? Dis-moi que ce sont des croissants au beurre, geignit l'humain en saisissant le paquet déjà presque translucide de graisse.

_ Oui c'en est.

_ Oh. Mon. Dieu ! C'était quand la dernière fois que j'en ai mangé ? Je ne me souviens même plus ! s'exclama l'hyperactif en ouvrant le paquet et il mordit sans cérémonie dans l'une des viennoiseries qu'il avait saisie.

_ Ch'u che rends chompte, il avala sa bouchée. Tu te rends compte à quel point c'est difficile d'en trouver ? Oh la la, les Français sont des génies, ils ont tout compris, bon ok, certains peuvent se montrer cons, mais leur cuisiiiiiine. Rien que pour ça, je leur pardonne leur connerie.

Derek observa le jeune homme en plein orgasme culinaire matinal... Oui, Scott connaissait vraiment bien Stiles. Il l'observa en donner un morceau au renard curieux et contempler ses doigts brillants de beurre. Le druide faisait partie de ces personnes chez qui une bonne partie de la conquête, qu'elle soit amoureuse ou amicale, passait par l'estomac. Et le voir en plein plaisir gustatif était tout à fait inédit pour le loup un peu perplexe. L'hyperactif reposa le paquet sur sa petite table, se lava rapidement les mains et chassa Derek promptement de sa place.

_ Vire de là, le petit-déjeuner ne sera jamais prêt à ce train-là, et les croissants, c'est meilleur chaud.

Derek le vit sortir son presse-agrumes et, vive la technologie, car cinq minutes plus tard, ils étaient attablés, prêts à s'en mettre plein la panse.

_ Ne va pas croire que tout est gagné parce que tu m'as apporté des croissants, attaqua Stiles avant de se saisir d'une viennoiserie.

Il n'eut pas le temps de répliquer que l'émissaire était reparti dans ses gargarismes pour le moins perturbants. L'alpha l'avait pourtant mis en garde, mais c'était sensiblement différent de le savoir et de le voir. Et heureusement que Scott lui avait dit de voir large, car le jeune humain semblait avoir un estomac sans fond. Le renard jappait à chaque morceau glané et il semblait trouver en Derek un allié de taille pour obtenir ce qu'il souhaitait, se frottant inlassablement à ses jambes pour quelques offrandes ou caresses. Les stries rouges sur le visage de la créature semblaient s'illuminer à chaque toucher. Ce qui n'avait de cesse de perturber le loup qui se demandait bien pourquoi l'animal se montrait si affectueux.

_ Est-ce que tu peux faire quelque chose ? demanda Derek alors que le renard réclamait pour grimper sur ses genoux.

_ Sans doute. Si tu arrives à faire de même avec ton loup, répondit Stiles sur la défensive sans même le regarder.

_ Mon... Quoi ?

_ On ne t'a jamais dit ? Les quoi volent en l'air, les bêtes comme toi restent par terre.

Derek fronça les sourcils d'incompréhension. Souvent le sarcasme de Stiles était nébuleux. Mais il décida de passer outre la réplique cinglante et questionna son interlocuteur.

_ Scott ne m'en avait que brièvement parlé alors... C'est vrai ? Tu vois nos loups ?

_ A quel moment tu comptais me dire que tu étais redevenu un Alpha ?

_ Merde... Alors, c'est vrai...

_ Si on m'avait dit un jour que tu ferais partie des sages... toi...

Stiles se mit à rire, franchement moqueur.

_ A la limite, Scott... Mais toi, c'est trop drôle.

_ Ok. Je crois que je vais partir.

Derek vexé, se leva et commença déjà à enfiler sa veste.

_ C'est ça, pars ! C'est ce que tu fais de mieux de toute manière...fuir, maugréa Stiles, amer.

_ Stiles ! PUTAIN !

Derek s'interrompit en voyant l'expression de Stiles. Ce n'était pas en lui criant dessus qu'il obtiendrait quelque chose de constructif. Il se concentra quelques secondes sur sa respiration pour se calmer et reprit doucement la parole.

_ J'essaie de faire des efforts, tu ne m'aides pas.

_ Oui ! Et si je me souviens bien, j'ai dit que je réfléchirais à ta proposition ! Réfléchir ne veut pas dire oui. Tu t'es imposé chez moi. Tu pensais qu'un peu de nourriture dans le gosier suffirait pour que j'accepte de redevenir ton ami ?

_ Ok ! Ok ! C'est vrai. Ce n'est probablement pas la meilleure idée que j'ai eue. Mais si tu sais que je suis un Alpha... Alors, tu sais que je ne mentais pas quand je t'ai dit ne pas être parti à cause de toi. Est-ce que... Est-ce que tu peux te mettre à ma place deux minutes et arrêter ce nombrilisme qui ne te sied absolument pas ? Je... Ma mère était un guide et, ça me fait peur. J'ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas lui faire honneur, de ne pas agir en sa mémoire. J'ai peur de me dire que si elle était encore parmi nous... elle serait bien désolée du spectacle que je lui offre.

Stiles sentait la honte et la culpabilité de Derek. Visiblement le loup avait touché juste car toute la colère du druide était retombée comme un soufflé. Les filles lui avaient dit de parler de lui, de ses doutes, de ses peurs. Il s'y était refusé. Parler de ses faiblesses et ses questionnements n'était pas vraiment ce que faisait Derek habituellement. En fait, il ne le faisait même jamais. Mais, il y avait quelque chose de changé en lui. Quelque chose qu'il n'expliquait pas. Et face à Stiles, il devenait peu de choses désormais, il était incapable de lui résister. Lui expliquer ses craintes lui avait semblé naturel sur le moment. Même si maintenant, il se sentait mis à nu.

Stiles se leva de sa chaise, s'approcha doucement du loup, n'osant pas vraiment s'imposer dans son espace vital,et lui tapota l'épaule maladroitement.

_ Je suis désolé. J'ai été con. Je... Ok. Ok, Derek. Réapprenons à nous connaître. Repartons de zéro. Table rase sur le passé.

Il lui tendit sa main.

_ Salut, je m'appelle Stiles ! Enchanté de te connaître, déclara l'hyperactif d'une voix artificiellement enjouée.

Le loup regarda cette main avant de se mettre à rire, amusé.

_ Dis-moi que tu n'as pas fait ça, demanda le loup alors qu'il avait du mal à retenir son hilarité.

_ Je n'ai pas fait ça.

_ C'est tellement cliché ! s'exclama le loup alors que son rire n'avait plus de fin.

_ Ho ! EXCUSE-moi ? Qui a apporté un petit-déjeuner de réconciliation ? rétorqua l'émissaire faussement scandalisé, mais déjà, le jeune homme était contaminé par la bonne humeur de son opposant.

Après quelques minutes à essayer de se calmer, ils se retrouvèrent tous deux, étendus sur le sol, à reprendre leur respiration, tentant de ne pas repenser à la cause de leur hilarité. Derek tourna sa tête pour observer Stiles qui finit par faire de même.

_ Plus de clichés stupides, plus de conseils absurdes, juste, nous, déclara le loup comme contrat de paix.

_ Faisons ça ,Sourwolf. Je suis à peu près certain que j'aurai envie de te tuer au moins mille fois mais je saurai que ce n'est pas Scott derrière tes sourires constipés.

_ Je n'ai pas fait de sourires constipés.

_ Oh si tu en as fait.

Et ils repartirent dans une bataille verbale sans fin.


OoO


Derek se retrouvait souvent chez Stiles après ça. Quand ce n'était pas le druide qui s'incrustait chez lui. Le loup avait obtenu ce qu'il voulait. Ce n'était pas comme avant. Auparavant , Stiles et lui se considéraient mutuellement comme amis et faisaient régulièrement équipe quand il fallait faire face au danger pourtant il demeurait toujours une certaine distance entre eux. Quelque chose de parfaitement lisse qui les empêchait de rentrer dans le cercle intime de l'autre. Ils n'étaient pas véritablement amis. Ils essayaient juste de faire semblant de l'être. Mais il s'était aperçu, après l'épisode dramatique qu'ils avaient traversé, qu'il jalousait d'une certaine façon ce que Stiles donnait aux autres et qu'il ne lui accordait pas. Depuis, tout était prétexte pour se voir. Cela n'avait pris que quelques semaines, un peu plus d'un mois tout au plus. Au départ, les approches étaient timides. Des coups de téléphone espacés de plusieurs jours, de peur de déranger, puis, l'espace s'amoindrit et les appels disparurent. Ils s'invitaient chez l'autre, plus à l'aise, sonnant directement pour finir par avoir respectivement un double de la clé de l'autre. Comme si l'un recherchait la présence de l'autre. Et Derek trouvait ça rassurant que la réciproque soit vraie.

Ce qui l'était moins en revanche, c'étaient ces batailles perpétuelles avec le loup pour déterminer qui aurait le contrôle. Ce qui arrivait souvent après que Stiles fut parti. Bien que cela arrivât aussi en dehors de leurs visites, comme ce jour-là.

Il était à moitié affalé sur le sol, les bras tendus vers l'avant. Il pouvait les voir se recouvrir de poils épais et noirs à une vitesse impressionnante. Sa mâchoire, ses pommettes et son nez craquaient dans des bruits de cartilages et d'os atroces. Mais il ne le voulait pas, et son ancre, la colère, ne lui était plus d'aucune utilité face à cette bête nouvellement revenue à la vie. Plus forte, plus déterminée. Les batailles devenaient de plus en plus fatigantes. Son visage se déformait et se reformait dans un combat impitoyable pour prendre le pouvoir sur ce corps. La transpiration perlait sur tout son corps, sa respiration était laborieuse, il n'en pouvait plus de lutter.

_ Derek ! Oh Mon Dieu ! Derek que t'arrive-t-il ?

Stiles était auprès de lui. Il ne l'avait même pas entendu arriver, trop concentré sur son conflit intérieur. Le druide s'était quasiment laissé tomber devant lui, ne sachant pas s'il pouvait le toucher ou non. Il ne s'était pas fait mal dans sa rencontre avec le sol. Il avait glissé vers lui dans un mouvement fluide et se trouvait maintenant un peu bête devant le loup.

_ Derek. Écoute-moi. Écoute-moi. Tout va bien. Concentre-toi sur ma voix. Respire.

Derek entendait à peine Stiles à travers le brouillard dans lequel il naviguait. Les murmures qu'il arrivait à déceler le rattachaient à la réalité. Ça lui faisait du bien et le rassurait. Il ne se donnait plus la peine de lutter contre la bête, il se concentrait uniquement sur la voix. Il se sentait peu à peu reprendre le contrôle de la situation. Il ne voulait pas que Stiles le découvre dans cet état. Ce qui serait arrivé un jour ou l'autre de toute façon, étant donné qu'il avait eu la merveilleuse idée de lui donner un double de ses clés. Pour un grand loup, il était bien faible et cette pensée douloureuse le renvoya directement aux sarcasmes du druide quelques semaines en arrière. Mais malgré tout, il devait bien admettre que l'hyperactif était bien plus efficace que lui pour maîtriser ses crises. S'il n'était pas apparu surgi de nulle part, Derek en aurait probablement eu pour encore deux heures de lutte, facilement.

Il se laissa retomber au sol, sur le dos, la respiration ample, à regarder le plafond, encore songeur. Il ne cherchait pas vraiment à éviter le regard de Stiles, enfin, presque. Il savait que l'émissaire lui poserait toutes sortes de questions et il n'était pas sûr d'avoir une seule réponse valable à lui donner. Il déglutit d'ailleurs quand la première brisa le silence.

_ Depuis quand tu as ce genre d'épisodes ?

_ Quatre mois.

_ Qua... Depuis que je suis mort ?

_ S'il te plaît. Arrête de le dire comme si tu avais simplement changé de voiture. Ta mort fait partie du top 10 des choses auxquelles je ne veux pas penser et que j'aimerais oublier, c'était vraiment... horrible, implora Derek, la voix éteinte et enrouée.

_ Que se passe-t-il Derek ?

_ Je...J'en sais rien... C'est pour ça que je suis parti. J'ai cru que ton sacrifice avait été vain et je n'ai pas supporté l'idée. C'est une lutte constante et je suis fatigué. Je crois que je ploie sous mon nouveau statut, annonça-t-il plein de fatalité.

_ Ne dis pas n'importe quoi Derek. On va trouver ce que tu as. Mais, foutu con ! Pourquoi, tu n'es pas resté pour que nous nous penchions sur le problème plus tôt ?

Derek tourna lentement la tête vers le druide. Il pouvait lire toute l'inquiétude du monde sur son visage. Il ne pouvait pas faire appel à ses sens, trop épuisé qu'il était, mais en y regardant bien, il pouvait voir que Stiles tremblait de manière imperceptible. Sa respiration était saccadée et ses yeux l'analysaient sans relâche.

_ Stiles, tu venais de mourir, j'ai été un véritable con avec toi, et tu voulais que je te demande de l'aide ? J'étais déjà bien assez heureux que tu sois en vie.

_ Mais.

Stiles se sentait mal. Tout ce qu'ils avaient vécu le rattrapait aujourd'hui. Le manque du loup. De son contact. Il avait envie d'être rassuré et ce besoin était si fort que Derek pouvait le déceler à travers ses facultés embrouillées de fatigue. Le loup leva le bras, saisit le col du jeune émissaire et l'emporta contre lui alors que son opposant lâcha une exclamation de surprise.

_ Derek?

_ Restons comme ça quelques instants, tu veux. J'ai besoin de récupérer.

Il ferma les yeux et sourit doucement, discrètement en sentant Stiles se détendre doucement contre lui. Le druide chercha à caler ses mains, sans trouver comment les placer sans les poser sur le loup. Derek finit par l'entourer de ses bras en relâchant son souffle, apaisé. Il était bien, là, avec l'hyperactif contre lui qui gigotait pour trouver une position confortable tout en essayant de ne pas s'imposer. Il ne s'était jamais aperçu jusqu'à maintenant à quel point le druide pouvait se rendre indispensable pour les autres sans même s'en rendre compte. La bête était plus calme quand il était présent. Sommeillante et contentée des instants volés que lui accordait l'humain. Mais elle réclamait quelque chose qu'il n'était pas sûr de pouvoir envisager.

Et sans l'avoir anticiper, il s'endormit sur le sol froid de son salon, sa charge délicate toujours installée sur son giron.


OoO


Ils étaient chez Stiles ce matin-là. Beaucoup trop nombreux pour un espace aussi restreint, le petit noyau de la meute s'était invité pour un goûter improvisé. Ils avaient tenté de pousser un maximum de meubles pour que tout le monde puisse s'installer, mais cela n'avait pas été d'une grande utilité. Lydia avait fini entre les jambes croisées de Malia, Scott et Isaac à côté l'un de l'autre quand Stiles était cantonné à rester presque en retrait, logé entre Scott et Derek.

Les discussions allaient bon train depuis un moment. Mais le druide avait décroché depuis un moment, commettant la pire impolitesse qui soit, restant collé à son téléphone, à converser par messages interposés avec Dieu sait qui. Enfin... Pas tout à fait. Troye. Derek avait détesté ce loup à peine Scott avait-il prononcé son nom.

Depuis quelques semaines, le nouveau venu n'arrêtait pas de graviter autour du druide. Il avait un comportement stupide avec lui. Il lui demandait toujours de l'aide pour des broutilles et cela aurait dû agacer Stiles, mais il prenait toujours le temps, avec une patience d'ange, de l'aider dans ses recherches sans intérêts. Il jouait au saltimbanque pour attirer l'attention de l'émissaire et celui-ci n'avait de cesse de rire face à ses pitreries de bac à sable. Derek y voyait là un loup qui faisait sa cour. Scott et Stiles ne pouvaient pas comprendre, Stiles étant un humain et Scott un mordu. Mais pour les né-loups, c'était comme inscrit dans leurs gênes. Les crises pour contrôler son loup n'étaient pas moins fréquentes, probablement même plus violentes, et ses élans de colère ne faisaient que s'amplifier, enfler. Il était maintenant rare que le loup ne soit pas d'une humeur massacrante. Et cette humeur sombre faisait s'éloigner de plus en plus l'hyperactif qui vivait mal ses paroles acerbes et gratuites. Et il enrageait encore davantage de le voir disparaître de son horizon au profit d'un jeune loup impulsif et incapable de quoi que ce soit. Il savait qu'il n'avait aucun droit de se montrer jaloux. Surtout pas quand lui-même s'était affiché avec Heather, une louve de la meute. Pas spécialement féminine ni très intelligente, mais elle avait pour elle, la singulière manière de tout lui faire oublier dans un lit. Il n'avait pas le droit d'être en colère alors que Stiles, avait lui, tout fait pour cacher sa peine et sa déception à travers un sourire forcé et des félicitations faussement enjouées. Derek n'avait pas compris sur l'instant. Ils étaient amis, le sort était levé et le druide avait lui-même énoncé le fait qu'il n'était pas fait pour vivre ce genre d'histoire dans cette vie. Que le Darach avait forcé quelque chose entre eux pour lequel ils n'étaient pas faits ni prêts.

Mais maintenant qu'il voyait Stiles, rire et s'épanouir face à un autre que lui, dans de meilleures dispositions qu'avec lui, il comprenait pourquoi l'émissaire avait eu le cœur en berne en le voyant embrasser une femme sous ses yeux. Il comprenait maintenant que cette chose qui avait été provoquée entre eux était toujours présente, bien qu'elle ne représentât plus un danger mortel. Il comprenait avoir fait, encore une fois, souffrir son ami inutilement, dans son ignorance de tous ces petits détails infimes, qui, mis bout à bout donnaient la réponse à beaucoup de ses interrogations silencieuses. Et pour toutes ces raisons, aujourd'hui, Derek avait peur. Il avait peur de perdre le druide. De le voir s'éloigner, d'être heureux avec quelqu'un d'autre que lui. Il avait bien conscience de se montrer égoïste, mais il n'arrivait pas à être raisonnable quand cela concernait Stiles.

L'hyperactif lâcha un petit rire discret et amusé, ce qui finit de faire sauter le self-control du loup. Il arracha le portable des mains du druide et le broya sans le vouloir. Le loup n'avait pas mesuré sa force mais à ce moment précis, il s'en contrebalançait éperdument. Il lança un regard assassin à Stiles, qui lui, le regardait, la bouche grande ouverte, interloqué par son comportement. Mais celui-ci se reprit bien vite et attaqua directement.

_ Es-tu devenu fou ?

_ Ton père ne t'a jamais appris que c'est impoli, ce que tu es en train de faire ? rétorqua Derek en grognant.

_ Et bien entendu, tu étais obligé de détruire mon téléphone !

_ Nous sommes tous présents pour te voir, la moindre des choses est de participer aux conversations.

_ Et bien peut-être que je le ferais, s'il était avec nous ! Oh mais c'est vrai ! La dernière fois qu'il a voulu nous rejoindre, tu l'as mis dehors sans ambages! Es-tu obligé d'être un sourwolf avec tout ce qui t'est étranger ?

_ Chacun de nous réserve ses instants pour nous seuls, Isaac, Scott et moi ne venons jamais accompagnés, il me semble logique que tu en fasses de même.

_ Ah oui ? Il me semble pourtant que Scott a ramené à plusieurs reprises Zoé, même Isaac est venu avec Sybille, je ne me rappelle pourtant pas que tu en aies fait toute une histoire !

_ Euh-Eumh, On... On va partir, intervint Scott.

_ Quoi ? Non ! s'écria Stiles scandalisé.

_ Si, si, je t'assure, je crois... Je crois qu'il vaut mieux pour tout le monde que vous régliez ça entre vous. C'est tendu depuis trop longtemps, expliqua Scott qui enfilait déjà sa veste sous l'oeil ahuri du druide.

Après que tous furent partis dans une parodie absurde de file indienne, l'hyperactif se tourna vers le loup, encore plus en colère.

_ Tu es content de toi ? C'est quoi ton problème ? ragea l'émissaire.

_ Je n'ai aucun problème d'accord ? C'est toi qui nous délaisses pour ton bellâtre de pacotille, répliqua Derek sur la défensive.

Stiles retint sa respiration, les yeux écarquillés. Il venait de comprendre.

_ Non mais j'y crois pas ! Tu es jaloux ? C'est carrément l'hôpital qui se fout de la charité, là !

_ Je ne suis pas jaloux !

_ A peine ! Tu me prends vraiment pour un con ?

_ Il ne te mérite pas.

_ Ho ! Et qui me mérite alors ? Toi ? C'est quoi le truc ? Tu te gardes le droit de t'envoyer en l'air avec n'importe quelle salope venue mais moi, je dois faire ceinture ?

_ NON ! C'est...

_ Alors quoi Derek ? criait de plus en plus fort Stiles qui n'en pouvait plus de sentir son cœur espérer pour se faire broyer par la suite.

Derek lui, dans l'expression de son impuissance la plus pure, frustré de ne jamais pouvoir formuler ses émotions avec des mots, s'approcha à grands pas de Stiles pour le saisir derrière la nuque et au niveau de la taille, le plaquant contre la petite table à manger dans une position inconfortable et se pencha sur les lèvres rougies d'avoir trop crié. La rencontre fut électrisante. Il en avait des frissons partout. Leurs lèvres se mouvaient l'une contre l'autre dans un ballet familier et secret. L'urgence se faisait sentir dans tout son corps. Il voulait ça avec l'humain. Il voulait tout. Son souffle chaud et humide qui se perdait dans sa propre gorge, son gémissement d'inconfort vibrant contre ses chairs, ses mains fébriles qui se s'égaraient dans les mèches noir de jais. Ses jambes repliées contre son torse qui ne savaient pas si elles devaient le repousser ou l'enfermer. Il finit par lui happer son fessier pour le porter et le ramener contre lui. C'était bon. Tout était bon dans ce baiser. Il avait l'impression de pouvoir enfin étancher sa soif après avoir passé des jours entiers dans le désert.

Mais quand Derek reposa Stiles au sol pour pouvoir le déshabiller, celui-ci s'écarta, comme brûlé.

_ Qu'est-ce que tu fais? cracha le druide.

_ Je...

Derek ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Il était loin de penser que l'émissaire le rejetterait. Pas avec ce qu'ils partageaient.

_ Tu es avec Heather, tu as oublié ? C'est quoi ? Tu veux assouvir ta curiosité ? Un caprice ? Une pulsion ? Je ne suis pas un jouet que tu peux utiliser à ta convenance Derek. On va coucher ensemble et après quoi ? Tu vas encore me crier ces horreurs à la figure ? C'était quoi déjà ?

Stiles se mit à rire amer.

_ Ah oui je me souviens. « Tu t'attendais à quoi ? Que je me mette à te faire des couronnes de fleurs ? Que je te souffle des mots d'amours ? Que je me réveille un matin en m'apercevant que j'aime sucer ta queue ? J'aime les femmes ! Réveille-toi Stiles ! » Et entre nous je crois que, ton hétérosexualité est très claire pour tout le monde. Retourne baiser Heather et laisse-moi en paix. Dépêche-toi de partir avant que je ne me mette vraiment en colère Derek !

La voix de Derek resta bloquée dans sa gorge. Il connaissait ce regard, ce ton. S'il ne partait pas maintenant le druide mettrait ses menaces à exécution. C'est donc le cœur meurtri et avec la sensation étrange de ne pas avoir pris le problème sous le bon angle qu'il partit de chez le druide.


OoO


Derek ne savait pas depuis combien de temps il était resté appuyé sur la sonnette de Stiles quand celui-ci finit par craquer et vint ouvrir dans un fracas épouvantable.

_ QUOI ? hurla l'émissaire.

Quand il vit que le druide allait la refermer aussi sec, il posa sa main contre le panneau de bois, se fichant éperdument du voisin qui l'observait depuis la cage d'escalier, et prit la parole quand il vit Stiles ouvrir la bouche pour protester.

_Je... Je ne fais pas ça, par impulsion. J'ai... j'ai besoin de te sentir près de moi, je veux te toucher tout le temps, je rêve de t'embrasser. J'ai rompu avec Heather depuis des semaines et je cherchais le meilleur moyen de te le dire. Je veux tout ça avec toi. Pas par caprice ou par curiosité mais... Parce ce que c'est toi. J'en ai plus rien à foutre de savoir que tu es humain, un homme, ou que sais-je encore. Dis... Dis-moi que tu n'es pas avec lui, dis-moi que je ne suis pas arrivé trop tard... J'ai besoin que tu me dises que tu es d'accord avec ça, j'ai besoin de toi, de toi dans ma vie. Je me fous d'être cliché ou pathétique et probablement que je le suis, mais...

Stiles avait posé ses lèvres sur les siennes. Le contact fut léger. Leurs lippes à peine rencontrées. Un toucher aérien. Et si le druide n'avait pas été pas si proche, son souffle s'écrasant sur le menton du loup, Derek aurait pu penser avoir rêvé. La sensation était étrange, ses joues encore fraîches de sa course effrénée le picotaient depuis qu'il était en contact avec la chaleur du druide.

_ Shhht, tais-toi, je t'en prie. J'ai compris, j'ai compris Derek. Viens.

Stiles glissa sa main dans celle du loup et l'entraîna à l'intérieur. Derek referma la porte automatiquement derrière lui. Ce jour-là, ils ne décollèrent pas de l'entrée. Derek avait ramené Stiles contre lui et le regardait. Il avait besoin de le voir. De l'observer, de l'étudier. Ses yeux de miel avaient tant de choses à lui dire. Il passa soudain son visage dans le cou du druide et inspira profondément. Tout lui paraissait tellement familier et si peu à la fois. Soudain, il saisit Stiles et le plaqua durement contre la porte, commençant à lui dévorer la gorge comme un assoiffé. Il ne prit qu'à peine conscience de ce qui venait de se produire. Il regarda Stiles surpris. Celui-ci avait gémi de douleur et c'est sans doute ce son malvenu qui le sortit de sa crise. Le loup, le loup voulait prendre le contrôle pour participer à l'ébat. Il ne le voulait pas. Il voulait que ce moment lui appartienne totalement, s'il laissait la place au loup, il oublierait tout, comme la dernière fois. Il en était hors de question. Il caressa doucement la joue de Stiles en lui soutirant sa souffrance. Aussi minime fût-elle, il était important, même essentiel que tout soit parfait pour l'humain. Cela était pour Derek, comme faire amende honorable de ce qu'il n'avait pas eu la force, ni le courage de lui offrir.

Ses doigts touchèrent à peine la peau encore veloutée, dernier stigmate de l'enfance qu'il n'avait pas vu passer. Stiles avait toujours plus ou moins mal vécu le fait de ne pas avoir de pilosité faciale. Mais pour lui, en cet instant, tout cela rendait le druide particulier et important. Il n'aurait pu dire pourquoi, ni comment, mais, dans ses yeux, dans son cœur, Stiles était bien plus éblouissant de cette manière. Il l'était pour lui et seulement lui. Stiles était unique. Et quand il regarda la main gauche du druide s'élever pour lui caresser la joue, il vit un fil rouge accroché à son petit doigt de manière très brève.

Les mains de Derek partirent, de manière urgente, s'affairer à arracher le pantalon de Stiles. Il avait envie de le mordre pour l'empêcher de bouger et était dévoré du désir de lui imposer un plaisir corrosif. Il gémit, secoua la tête de gauche à droite et se concentra quelques minutes sur sa respiration tout en caressant les flancs de l'humain de manière douce et agréable. Son cœur qui s'était emballé retrouva lentement un rythme de croisière, si tant est que ce fût possible avec le jeune homme dans les bras. Stiles, quant à lui, retira son haut et Derek s'occupa de finir de défaire le pantalon du druide. Les émanations de l'hyperactif rendaient sa maîtrise sur la bête de plus en plus difficile. Il pouvait déceler les émotions de l'émissaire se déployant tel un kaléidoscope. Elles étaient belles, ces couleurs chatoyantes de mille feux. Il avait envie de les avaler, de faire corps avec tout ce qui était Stiles. Il en avait fini de rejeter ses émotions. Il voulait embrasser totalement ce qu'il refusait de prendre en considération autrefois.

Alors que Stiles défaisait tendrement les boutons de son jeans, il finit de retirer son t-shirt dans la précipitation et le jeta au sol sans douceur, le rejoignant dans les secondes qui suivirent, plantant ses griffes dans les chairs tendres de ses flancs avant de fusiller du regard ce sous-vêtement qui l'empêchait d'atteindre son objectif. Il glapit pitoyablement. Logeant son visage contre la peau tendue du ventre de Stiles qui posa doucement sa main dans ses cheveux.

_ Derek?

_ Je suis désolé...

_ Qu'est-ce qui se passe ?

_ C'est le loup, il veut, il veut prendre le contrôle mais...je veux être aux commandes. Je veux me souvenir !

Il sentit le regard de Stiles posé sur lui et soudain, un soubresaut régulier l'obligea à redresser sa tête. Stiles riait doucement, presque tendrement.

_ Oooh Derek. Depuis quand fais-tu une différenciation entre le loup et toi ? Tu es le loup, et il est toi... Fais-toi confiance, laisse-toi aller. Tu te souviendras cette fois. Et je te parie que tu ne feras plus de crises.

Derek le regarda sceptique.

_ Mais. Et si...

Stiles soupira.

_ Fais-moi confiance. Lâche prise, tout ira bien, je te le promets.

Derek opina et se laissa embrasser par le jeune homme. Il expira et quand le loup gratta de nouveau pour sortir, il lui accorda ce qu'il demandait depuis quelque temps, décidant de faire confiance au druide. Il se redressa et un sourire carnassier s'étendit sur son faciès. Il se pencha sur Stiles et posa ses dents saillantes contre la gorge offerte de l'émissaire. Il transperça légèrement le derme, faisant couler le sang le long de la nuque qui vint s'échouer sur le sol en un lent bruit diffus. Le loup migra pour saisir de sa langue ce liquide précieux qu'il avait libéré. Stiles l'observait, calme et confiant, attendant de voir ce qu'il ferait par la suite. Son sentiment de rébellion s'apaisa sous ce regard. Il posa doucement ses mains calleuses contre la peau veloutée de Stiles et se pencha pour lui donner un baiser exigeant. Il voulait Stiles. Et la bête était heureuse parce que l'homme voulait l'humain aussi. Partager les mêmes désirs devenait soudain plus simple. Plus révélateur. Le druide était beau entre ses bras. Et Derek se surprit à pleurer devant la beauté de ce spectacle qu'il avait failli ne jamais connaître. Tant d'amour et de confiance réunis en une seule personne faisaient chavirer son cœur esseulé et meurtri depuis des années. Comment avait-il pu ignorer que Stiles était différent et singulier ? Tout chez cet être unique était destinée à le conforter dans la légitimité de son existence. En un seul être se trouvait la réponse au mystère de son évolution soudaine en grand loup. L'amour transcende tout, même l'impossible.

Le rouge de ses yeux se reflétait dans le regard de l'humain. Il rêvait de douceur pour ce premier échange. Bien sûr, il avait également envie de le prendre sans ménagement et sans aucune autre forme de procès. Mais après tout ce qu'ils avaient vécu, il voyait dans cette lente redécouverte du corps de Stiles, une invitation de se réconcilier avec lui-même. Il passa probablement des heures à apprendre la carte du corps de Stiles. Le rendant fou d'impatience. Avec ce désir impétueux de sensualité et d'allégresse, il lui faisait vivre une épreuve à elle seule. Mais sa patience toute naissante, grâce au plaisir de voir ce corps lui parler un langage inédit et mélodieux, l'apaisait dans son impétuosité. Il n'y eut jamais de plus belle musique aux oreilles du loup amoureux. Et le druide, pris dans son désir d'harmonie pour Derek avec son loup, se laissait faire gentiment. Subissant en victime consentante la curiosité et l'avidité de son amant. Derek était beau dans le lâcher-prise. Il était beau dans la sincérité de ses sentiments. Rien n'aurait pu entacher cet acte qui paraissait tellement sacré. Un secret chuchoté par les esprits anciens qu'il n'arrivait plus à entendre, trop pris qu'il était dans sa tourmente. Il avait la sensation de compléter un rituel inachevé. Rendant l'acte encore plus précieux et mystique.

Derek n'avait pas conscience de ce qui se produisait actuellement. Il était uniquement concentré sur son désir de tout donner au druide ; tant de choses non dites, qu'il n'apercevait plus que cela: le plaisir fabuleux que lui offrait Stiles dans ses complaintes involontaires. Alors, quand enfin, il se permit le droit sacral de s'introduire en lui, seulement à partir de cet instant, il le vit. Ce fil rouge qui les reliait tous deux. Sa couleur était aussi vive que celle de ses yeux si ce n'est plus encore. Il s'entendait à peine psalmodier des mots incohérents. Trop pris dans son plaisir. Une ivresse comme jamais il n'en avait connu avec d'autres. Les instants partagés avec Kate, ou même Heather, toutes, toutes lui paraissaient insipides face à ce qu'il vivait en cet instant. Et l'idée fugace qu'il avait déjà connu cette ivresse des sens sans vouloir l'admettre, lui saisit le cœur. Tant de souffrance inutile. Tant de temps perdu. Et quand il se prit à lui souffler des excuses enrayées de chagrin, il sentit les lèvres chaudes et rassurantes de son compagnon contre sa gorge. La joliesse des promesses ahanées serait à tout jamais un secret chéri par son cœur allégé. Il n'était plus qu'abandon et félicité dans les affres de ce corps consacré. Il se sentait fort de le posséder. Chanceux. L'étincelle de Stiles était sans aucun doute la plus belle de toutes. Derek le savait, le sentait, ils avaient entamé un rite ancestral et oublié depuis des générations. Concrétisant un charme bien plus puissant que ce que toute créature surnaturelle pouvait s'imaginer détenir. Cette magie restait sauvage et primaire, indomptable et merveilleuse. Et c'était Stiles qui la faisait naître dans cette pièce exiguë et inconfortable. Tout cela n'était que peu de choses face aux sensations, au bonheur, à la complétude de leurs êtres.

Dans un dernier cri muet, Stiles relâcha tout son être, s'abandonnant dans l'extase et exaltant son plaisir en se livrant sans condition à son partenaire, dans une confiance de l'autre, totale et aboutie. Derek lui, eut le temps d'inscrire en sa mémoire chaque détail précieux du plaisir de son aimé, avant d'entamer cette déferlante que l'on appelait également « petite mort »

Ils n'osèrent plus bouger pendant plusieurs minutes. Reprenant doucement leurs respirations. Savourant cet instant de plénitude. Et Stiles commença, distraitement à former des arabesques abstraites avec ses doigts sur le dos du loup qui cajolait la peau du druide de baisers aériens. Il le voyait encore, le fil rouge. Il savait que Stiles pouvait le percevoir depuis sa mort mais il trouvait rassurant de pouvoir en saisir l'existence à son tour.

_ Je t'aime... souffla-t-il avant de plonger son regard dans celui de l'émissaire.

_ Meeerde. J'aurais dû prendre un dictaphone, ou mieux, filmer.

Derek se laissa retomber sur le druide en soupirant de dépit, vaincu.

_ Pourquoi faut-il que tu brises l'instant ? Tu ne pouvais pas juste me répondre ?

_ Je crois que tu ne te rends pas bien compte, non content de me faire baiser comme jamais de ma vie je n'ai été baisé, Derek Hale, Sourwolf premier du nom, vient de m'annoncer avec le plus grand sérieux et la plus grande sincérité, qu'il m'aime. C'est incroyable !

Derek ne le dirait jamais au druide mais ce sont toutes ces petites choses incongrues et complètement hors sujet qui le charmaient chez l'humain.

Le loup se mit à rire dans le cou de l'émissaire. Il était heureux.


OoO


Stiles était assis à son bureau. Il remonta ses lunettes tout en continuant de gratter le parchemin qu'il avait face à lui. Ces lunettes ne lui servaient que de loupe pour observer les annotations secrètes et minuscules de ses anciens rapports. Quand on l'observait avec, il avait toujours des yeux gigantesques, ce qui, fatalement, faisait partir n'importe qui dans un éclat de rire tonitruant. Non. Ces lunettes-là n'avaient rien de glamour.

Il les retira et se frotta les yeux. Il ne savait pas depuis combien de temps il était enfermé dans la pièce, mais il commençait à avoir du mal à se concentrer. Il se frotta les yeux et fut attiré par le fil rouge qui s'était légèrement détendu. Derek arrivait.

Le loup ouvrit la porte du bureau et s'approcha pour prendre le druide dans ses bras, reposant sa tête sur la sienne tout en observant l'avancée des travaux de son amant.

_ Tu t'en sors ?

_ Oui, ça avance bien. Mais je ne suis pas tellement sûr que...

_ Ce sera parfait, tu as eu une excellente idée.

_ Tu as sûrement raison...

Stiles s'était retourné pour prendre plus franchement Derek dans ses bras. Le contact entre eux était devenu un pan essentiel de leur existence. Ils n'étaient bien que s'ils pouvaient toucher l'autre à loisir. Il logea sa tête dans le creux du cou du loup et respira son odeur. Dieu qu'il l'aimait ! Il n'y avait rien de simple entre eux. Ils se disputaient souvent. Pour rien. A n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Mais ils s'aimaient.

Aucun d'entre eux n'aurait échangé sa place. Pour rien au monde. Et parfois, ils pouvaient surprendre certains loups ou certaines créatures jalouser ce lien si particulier qu'ils partageaient. Derek ne faisait plus partie de la meute de Scott depuis qu'il avait officialisé son statut de grand loup, devenant ainsi un pilier de la communauté surnaturelle, emmenant avec lui l'émissaire au grand cœur que tout le monde avait regretté à peine avait-il laissé son statut à Lucas, son jeune apprenti dans la meute de Scott.

Depuis il était devenu un guide, un maître, prenant sous son aile les jeunes êtres dotés d'une étincelle. Comme ce fut le cas pour lui avec Alan. Il avait au jour d'aujourd'hui neuf élèves. C'est d'ailleurs dans un souci d'apprentissage et de transmission de connaissance qu'il était en train de travailler sur un ouvrage recensant toutes ses connaissances sur le surnaturel allant du bestiaire à l'herbier en passant par les sorts et rudiments en tout genre, comme le bricolage ! Beaucoup penseraient peut-être qu'avoir des bases de ce genre est inutile pour un druide... Stiles ne serait vraiment pas de cet avis. En somme, n travail de toute une vie. L'œuvre de son existence.

Il lui semblait important de permettre à d'autres de ne pas se retrouver dans des situations dangereuses comme celles qu'ils avaient connues.

_ Tu viens te préparer ? demanda gentiment Derek en lui caressant le visage

_ On est en retard ?

_ Non, je me suis permis un peu d'avance.

_ Beaucoup d'avance ? insista Stiles avec une voix tout innocente.

_ A quoi penses-tu ? interrogea Derek, joueur.

_ Je ne sais pas... A quoi penses-tu toi ? éluda le druide, un sourire goguenard sur les lèvres.

Derek se pencha à son oreille et lui souffla quelque chose qui le fit rougir instantanément. Stiles déglutit, les yeux déjà dilatés d'excitation.

_ On a le temps pour ça ? demanda-t-il difficilement.

_ On a tout le temps qu'il faut. Lydia et Malia ne se marient que dans trois heures.

_ J'ai... J'ai très envie qu'on fasse ça.

Derek rit. Oui, Stiles et lui avait une sexualité totalement anarchique, ce qu'on leur reprochait souvent d'ailleurs mais cette fois ils veilleraient à ce qu'ils ne soient pas en retard, ils étaient tout de même les maîtres de cérémonie.

Mais en attendant, il avait certaines choses à faire découvrir à son druide de mari.

FIN


Et voilà mes petits chérubins (et oui, encore des sobriquets)

Cette histoire s'achève ici, et non, je ne vous dirais pas ce que Derek veut faire découvrir à Stiles... Bande de pervers... :)

N'hésitez pas à me laisser vos avis, je ne mords toujours pas depuis la dernière fois.

Je prendrais toujours le temps de vous répondre

A bientôt pour de nouvelles aventures les louloups

Votre dévouée Scribou