Hello,
Nous revoici avec le second texte de ce challenge.
Bonne lecture.
Yunoki &Baderoh
Personnages : Harry Potter et Neville Londubat.
Contexte : Il fait froid le soir au haut de la tour d'astronomie. Harry et Neville aiment s'y rejoindre pour discuter. Un soir, c'est du fait que Neville aurait pu être L'Elu.
Bromance. Ou pas au choix.
Mots à placer : "Cicatrice", "Sirius".
Et si... ?
L'air était gelé ce soir-là, encore plus que d'habitude. Les respirations formaient de petits nuages de fumées, les joues étaient rougies par le froid… Ce n'était pas un soir à traîner dehors.
Sauf peut-être pour Harry Potter. Ce dernier se tenait en haut de la tour d'Astronomie, embrassant du regard le paysage en contrebas. La Forêt Interdite était toujours aussi lugubre et le clair de lune n'arrangeait rien à son apparence menaçante.
Le jeune homme se laissa finalement glisser au sol, s'asseyant en tailleur. Il leva les yeux pour regarder le ciel. Il les plissa jusqu'à apercevoir ce qu'il cherchait… Soudain, son regard s'éclaira.
– Sirius…
L'étoile était là, toujours fidèle. C'est dans ces moments qu'Harry bénissait toutes ces heures passées dans le froid au haut de cette tour lors de cours soporifiques d'astronomie.
La vue de l'étoile portant le nom de son parrain tant regretté lui mettait toujours du baume au coeur… Et Merlin savait à quel point il en avait besoin en cet instant.
Il fixait toujours le ciel, se fichant du froid qui le glaçait jusqu'au plus profond de son être. Alors qu'il était perdu dans sa contemplation, il entendit la porte du toit de la tour s'ouvrir derrière lui. Il ne put retenir un sourire. Il savait qu'il viendrait.
– Tu comptes te transformer en glaçon ? lui demanda Neville en se plaçant juste derrière lui.
– Très drôle Nev', vraiment, mais non, ce n'est pas le but. J'ai oublié de prendre un pull, c'est tout.
Il avait à peine finit sa phrase qu'il sentit un doux tissus chaud se poser sur ses épaules et son ami s'asseoir dos à lui.
– Tu me connais trop bien, sourit Harry.
Ils restèrent silencieux un moment, chacun se perdant dans la contemplation de la voute étoilée.
– Harry ? Je… Je peux te demander quelque chose ? demanda Neville d'une petite voix.
L'interpellé se redressa un peu, surpris par la demande. En règle générale ils parlaient de tout librement. Si son ami était aussi incertain, c'est que le sujet devait être sérieux.
– Bien sûr, je t'écoute.
– Qu'est-ce que ça fait, d'être l'Élu ?
Oh… Sujet sérieux, en effet.
Il resta dos à Neville, réfléchissant à sa réponse.
– C'est… Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'en parler Nev'.
– S'il te plait, 'Ry… Tu as besoin d'en parler, et moi j'ai besoin de savoir.
– Être l'Élu, c'est vivre dans une famille qui te déteste parce que tu es différent, c'est rêver chaque nuit que tes parents viennent te chercher, parce que tu refuses d'admettre qu'ils sont morts et qu'ils ne reviendront jamais. Et quand tout semble s'arranger, quand tu arrives dans un monde merveilleux où les gens semblent enfin t'accepter, être comme toi… C'est découvrir que ce monde de conte de fée se transforme en cauchemar. C'est se rendre compte que toute une communauté que tu connais à peine compte sur toi pour les débarrasser d'un mage noir beaucoup plus vieux et puissant que toi… C'est ne jamais dormir sans cauchemar, à chaque mort, ressentir de la culpabilité, parce qu'une stupide prophétie dit que tu as le pouvoir de mettre fin à tout ça, alors que tu n'es qu'un gamin. C'est haïr tous les jours un peu plus le destin qui t'as mis dans cette situation merdique, alors que tout ce que tu as toujours voulu, c'est être normal avec une famille qui t'aime. C'est se sacrifier pour des centaines de gens que tu ne connais pas, et une fois que tu as fait ce qu'on attendait de toi… C'est ne plus savoir quoi faire, ne plus avoir de but, dit-il alors que sa voix se brisait, secouée de sanglots.
Il sentit deux bras s'enrouler autour de lui alors que les larmes coulaient librement le long de ses joues. Le chagrin qu'il avait tant de fois refoulé s'était libéré et maintenant il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière.
Neville lui caressait les cheveux, essayant de lui procurer un peu de réconfort.
– Tu sais, j'en ai honte, mais je t'ai envié, je t'ai envié tant de fois… Certes, j'ai toujours mes parents, mais ils ne me reconnaissent pas, et ne me reconnaîtront jamais. Parfois, je me suis surpris à préférer qu'ils soient morts… Tout plutôt que ce regard vide qui me fixe sans jamais me voir. Et je me suis tellement haï pour ça ! J'ai toujours été le pauvre petit Neville, à la magie tout juste passable, tout juste bon à s'occuper de ses plantes… Alors je te voyais, entouré d'admiration, et je t'en voulais. Et puis, j'ai appris à te connaître. Et je m'en suis voulu de t'avoir envié… Alors aujourd'hui, même si autrefois je t'enviais cette cicatrice, ce n'est plus le cas. Je suis en paix avec moi-même et… C'est grâce à toi.
– Grâce à moi ? lui demanda Harry d'une petite voix, les yeux rougis de ses larmes.
– Oui, grâce à toi. Tu as été le premier à me voir autrement que comme le fils de Franck et Alice Longdubat… Même ma grand-mère ne m'a jamais considéré autrement… Je sais qu'elle m'aime, mais elle ne pourra jamais s'empêcher de me comparer à mes parents. Alors quand toi, le Survivant, l'Élu, m'a considéré seulement comme Neville, pas Neville Longdubat, juste Neville. Comment pouvais-je continuer à t'envier ? Je ne t'en remercierais jamais assez.
– Comment aurais-je pu faire autrement ? Je sais mieux que personne ce que tu ressens… Entre Snape qui ne m'a jamais considéré autrement que comme le fils de James Potter et Sirius… Il était adorable, mais pour lui je n'étais que James junior, pas Harry.
Ils se fixèrent avant de se sourire. Ils s'étaient toujours compris, après tout ils étaient si semblables…
L'amitié qu'il avait avec Ron et Hermione n'avait jamais été aussi spéciale que celle qu'il partageait avec Neville. Ils vivaient des situations semblables, que ses deux autres amis ne pourraient jamais comprendre. Ron avait une famille nombreuse et aimante, et les parents d'Hermione l'aimaient sans condition, pour ce qu'elle était. Ce qui n'était pas le cas d'Harry et Neville.
Se rejoindre en haut de la tour d'Astronomie était vite devenu un rituel entre eux deux. Ils profitaient de ces moments pour discuter de tout et de rien, pour décompresser après des journées difficiles…
Ils se relevèrent et se fixèrent de nouveau. Neville avait une longue estafilade qui lui barrait la joue et qui saignait encore légèrement. Harry quant à lui avait le corps perclus de courbature, d'hématomes et saignait légèrement d'une plaie à la tête.
Le regard de Neville glissa sur le paysage à leurs pieds. À certains endroits l'herbe était brûlée et le vert était plus sombre à certains endroits, preuve visuelle du sang qui avait coulé cette nuit. On voyait quelques personnes qui s'occupaient de blessés qui ne pouvaient être déplacés… Dans cette scène apocalyptique brillait pourtant un espoir nouveau. Voldemort était enfin mort, le monde sorcier était libre de vivre comme il l'entendait.
Les deux amis se tenaient épaule contre épaule. À l'aube de cette nouvelle ère, la promesse qu'ils s'étaient faits il y a de ça quelques années. Quoi qu'il puisse se passer, rien, jamais, ne pourrait les séparer.
Nous espérons que ces textes vous ont plut, si jamais vous souhaitez vous inscrire rendez-vous sur la page facebook : Les Prompts de Poudlard.