III

Frank

Acculé.

C'était comme ça que Joel le ressentait, enfermé dans le couloir sombre, distinguant les anciens casiers dont se servaient les élèves du lycée et les tableaux d'affichage, sur lesquels quelques feuilles traînaient.

Il entendait les infectés se jeter contre la porte derrière eux, mais celle-ci tenait bon et devrait les retenir, ce qui le rassura un tant soit peu. Reprenant son souffle, Joel en profita pour s'assurer qu'il n'avait pas été mordu. Ce n'était vraiment pas passé loin, encore une fois. Il ne pourrait pas y échapper indéfiniment. Il sentait encore l'emprise du claqueur sur ses jambes. Il aurait suffi d'une seule petite morsure et c'était terminé. Et tout ça pour rien ! Cette foutue batterie n'était pas là ! Qu'allaient-ils faire maintenant ? Bill avait-il un autre plan ?

Ce dernier, encore secoué par cette disparition, leur annonça qu'ils pourraient passer par derrière pour sortir du bâtiment.

Ils avancèrent pendant une dizaine de minutes sans croiser d'infectés. Sur les étagères régnaient encore les trophées remportés par les anciens élèves : Baseball, basket, football… De nombreux cadres étaient explosés au sol, surement dû à l'effondrement d'une partie du toit sur l'escalier. Impossible d'accéder à l'étage.

« On pourrait passer par les salles de classe. » Les informa Bill.

Ils pénétrèrent dans une ancienne classe de cours de science étaient donnés. Un petit squelette en plastique se trouvait encore sur le bureau du professeur. Des plans de travail et des éviers se trouvaient tout autour de la pièce. La porte du fond était ouverte, laissant entrevoir un infecté qui n'avait pas remarqué leur présence.

Joel se saisit de son arc et encocha une flèche. Il avait du temps et de l'espace pour tirer correctement, et l'avantage de cette arme était qu'elle était silencieuse ; au cas où d'autres infectés seraient présent non loin de là. La flèche se planta en pleine tête et l'infecté s'écroula au sol dans une plainte. Ils attendirent quelques secondes mais aucun autre bruit n'attira leur attention.

Enjambant le cadavre, ils se retrouvèrent à nouveau dans un couloir au fond duquel Joel aperçu de la lumière. Il lança :

« On dirait qu'il y a un passage dans le couloir. »

Au-dessus des doubles portes, deux fenêtres laissées passer la lumière du jour. Joel tenta d'ouvrir, mais quelque chose de lourd bloquait de l'autre côté.

« Aide-moi à l'ouvrir. Demande le brun à Bill, qui s'empressa de se joindre à lui. OK. Prêt ? »

Donnant plusieurs coups d'épaule dans la porte celle-ci finit par s'ouvrir, les laissant entrer dans l'ancien terrain de basket.

« Y en a d'autres en chemin. Barricadez les portes ! Ordonna Bill à Joel et Ellie, qui s'exécutèrent. Ça marchera pas longtemps. »

Sa phrase à peine terminée, un gros bruit retentit au loin sur leur droite. La salle était très lumineuse, des fenêtres entourant toute la pièce. Une grosse branche d'arbre avait traversé l'une des fenêtres, et ses feuilles recouvraient la partie gauche du fond de la pièce.

« C'est pas bon signe. » Lança Joel tout en se rapprochant d'Ellie quand le bruit se renouvela.

Sur la partie droite du fond de la pièce, une porte à double battant s'ouvrir violemment. D'un pas lourd, chancelant, un énorme infecté apparu. De quasiment deux mètres de hauteur, il avança vers eux en poussant des cris graves qui n'avaient plus rien d'humain. Son corps gonflé et recouvert de champignons et autres difformités, semblait provenir des pires films d'horreur que Joel ait pu voir. Ce qui lui servait de tête était comme fendue en deux par un champignon.

Joel n'avait vu qu'un seul infecté ayant atteint ce stade depuis le début de l'infection, et il aurait préféré ne jamais en revoir. L'humain infecté devait déjà être imposant, au vu de sa carrure.

« Putain, c'est quoi ça ? S'exclama Ellie en reculant.

-C'est un putain de colosse !

-Un quoi ?

-Ellie, à l'abri ! » Répondit Joel, en prenant Ellie par le bras pour se dissimuler derrière un bloc de tapis.

Bill alla se cacher plus loin. Ils ne pourraient pas éliminer cet infecté aussi « facilement » que les précédents. La seule solution était de se rapprocher au plus près de ce colosse et de lui tirer en pleine tête à bout portant. Un cocktail Molotov aurait bien été le bienvenu…

Il fallait tenter le coup et ils n'auraient pas plusieurs chances. Si jamais l'un d'eux se faisait attraper par ce monstre, il n'y aurait aucun moyen de s'en échapper. Joel avait déjà vu un homme se faire arracher la tête à mains nues par une de ces choses. Il jeta un regard à Bill, qui lui montra son fusil à pompe. Ils devaient avoir eu la même idée.

Le colosse s'approchait d'eux plutôt lentement, ce qui les arrangeait. Joel indiqua à Ellie de ne pas bouger de la, ce qui ne lui plut pas, avant de contourner leur abris de fortune. Avança tout en se cachant à la vue du colosse, Joel sentait des gouttes lui couler dans le dos. Se fiant aux bruits de pas de leur ennemi : il ne se trouvait pas loin. Juste de l'autre côté des tapis. Le brun referma la prise sur son arme. Bill et lui devraient l'abattre du premier coup.

Il entendit le petit sifflement de Bill annonçant l'attaque, et sortie de sa cachette, sous le cri assourdissant du colosse. Tout se passa très vite. Joel aperçu Bill face à lui, le fusil à pompe dirigé vers la tête du colosse, et il en fit de même. La tête fendue de la monstruosité explosa avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner. Une balle de plus pour Joel et deux de Bill finirent de déchiqueter le haut du torse de l'infecté. Un mélange de sang et de liquide se rependit tout autour d'eux quand le monstre s'écroula aux pieds du brun, qui ne put refréner une grimace. Il sentit ses muscles se détendre légèrement, mais il ne fallait pas baisser sa garde.

Bill était peur être dérangé mais il était efficace, il fallait le reconnaître.

Ellie se rapprocha d'eux regardant le cadavre avec dégoût, le sang séché du claqueur encore sur son visage.

« C'est pas vrai… C'était quoi ce truc difforme ?

-Ça fait longtemps qu'il est infecté. On les appelle les colosses. Répondit Joel à la jeune fille.

-Un colosse… OK. Pigé.

-Vraiment navré d'interrompre votre cours de biologie, mais j'aimerai foutre le camp d'ici. Vite ! »

Il avait raison, rester ici ne leur pourrait rien leur attirer de bon, surtout après les coups de feu. Ellie semblait perplexe tout en observant le corps du monstre. Quel genre de réflexion pouvait-elle se faire ? Se demandait-elle parfois si elle pouvait finir par devenir comme ça ? Que sa morsure pourrait la changer un jour ? La rendre comme un de ces monstres ? Non… Ellie était courageuse. Elle ne se poserait pas ce genre de question.

Ils parvinrent à grimper jusqu'à la fenêtre brisée des gradins, puis se retrouvèrent dans l'allée arrière du lycée. Ils repérèrent un trou dans le grillage entourant l'allée. Une sortie toute indiquée. Un cri d'infecté retentit a quelques mètres.

« On est pas à l'abri ici. » Dit Joel tout en se rapprochant du passage.

Le passage les mena dans une petite rue inondée, bordée d'un côté par les grillages du lycée et de l'autre par des palissades en bois haute de deux mètres cinquante.

« Il y a une échelle là ! » Les prévint Ellie, montrant effectivement une échelle contre la palissade. Un bon point pour eux.

Le cri retentit encore beaucoup plus près, et Joel aperçu plusieurs infectés arriver du bout de la rue. Ils n'avaient que quelques secondes pour passer derrière cette palissade. Sans attendre Bill grimpa à l'échelle, suivit par Ellie qui ne put s'empêcher de jeter un regard inquiet à Joel.

« Continuez ! Je suis derrière vous ! Lui lança le brun.

-Dépêche Joel ! » Répondit Bill de l'autre côté, tandis que les infectés se rapprochaient dangereusement.

Le brun n'avait jamais grimpé à une échelle aussi rapidement de sa vie. Arrivé en haut il prit appuie sur la palissade et sauta, tandis que Bill poussait l'échelle avec un veux râteau pour empêcher quiconque de passer. Les infectés s'abattirent sur la palissade qui tint bon.

« Dans la maison. Vite ! » Ordonna Bill.

Les trois comparses s'exécutèrent. Étant tombes dans le jardin arrière d'une petite maison, ils se faufilèrent par la baie vitrée ouverte sous les hurlements des infectés. Bill referma rapidement la baie vitrée, et ils fixèrent la palissade quelques secondes.

« Bon, on s'en est bien sortis. » Osa Ellie.

Joel ne put s'empêcher de jeter un regard réprobateur à la jeune fille, avant d'amorcer un pas vers elle. Mais aucun mot ne réussit à franchir ses lèvres. Il était à bout de nerfs, et dans ce cas il valait toujours mieux se taire. Alors out ce qu'il fit fut de prendre une grosse inspiration.

« OK. Euh… Je vais aller inspecter cette partie de la maison. Répondit la brune d'une petite voix en se détournant du regard de son partenaire, et en s'éloignant vers une autre pièce, laissant Joel fixer l'autre homme de la maison.

-Bill ? Interrogea Joel, espérant une réponse.

-Quelqu'un a eu la même idée. On m'a volé mon matos. Se défendit-il.

-Alors maintenant, c'est quoi le plan B ?!

-Tu devrais t'estimer heureux d'être toujours en vie ! S'exclama Bill en haussant le ton.C'était le plan A, B, C et comme ça jusqu'à Z ! Et tant que t'y es, dis à Tess que son putain de boulot-

-Ne mêle pas Tess à ça ! S'écria le brun, faisant face à son interlocuteur, prêt à en découvre. Parler de Tess n'était pas le meilleur moyen pour lui faire garder son clame.

-Elle peut se le foutre au-

-Tout ça n'a rien à voir ! »

Joel allait continuer sur sa lancé quand il remarqua l'air choqué de Bill, les yeux fixant quelque chose derrière lui. Instinctivement, Joel se retourna la main sur son arme, prêt à dégainer.

Pourtant sa main lâcha vite sa prise. Face à eux le corps d'un homme pendu à une corde se balançait dans le vide. Une chaise au milieu du salon lui ayant servi de pour son acte. Joel sentit une sueur froide dans son dos. Il était habitué à voir des morts, de toute sorte, mais cela arrivait encore à le déstabiliser. Encore un type qui avait craqué.

«Putain… Laissa échapper le brun. Il remarqua alors que Bill fixait toujours le pendu, l'air ahuri. Quoi ? Tu connais ce type ? Demanda-t-il en se rapprochant du cadavre, qui devait être là depuis quelques temps déjà au vu de son état.

-Frank. Fut tout ce qui réussit à franchir les lèvres de Bill. Ce qui n'aidait pas trop Joel. Lui qui pensait que Bill était solitaire.

-Et c'est qui, Frank ?

-C'était mon partenaire. » Répondit Bill d'une voix grave et peinée, qu'il ne put refréner.

Il avait l'air dépité, et Joel ne l'avait jamais vu comme ça. Il n'aurait même pas pensé que Bill puisse avoir cette tête attristée. La colère qui l'animait quelques secondes auparavant s'éteignit, avec une sorte de lassitude. Lui aussi avait perdu sa partenaire. Avait-il eu la même tête lorsqu'il avait vu le corps de Tess étendu au sol ?

Il vit Bill sortir prendre sa machette en soufflant un coup, pour se redonner du courage.

« Y a pas deux crétins pour porter un chemise comme ça. » Annonça-t-il, désignant la chemise rouge aux motifs hawaïens du cadavre.

D'un coup sec, Bill sectionna la corde et le cadavre de Frank s'abattit sur le sol dans un bruit lourd. Joel l'entendit renifler mais ne fit aucun commentaire.

« Il s'est fait mordre… Ici. Et… Bill renifla une fois encore, sans pouvoir finir ses explications.

-Je… suppose qu'il voulait pas se transformer alors, il… Essaya de continuer Joel, plutôt gêné par la situation.

-Ouais. Ça doit être ça. Tant pis pour lui. » Rajouta Bill, comme si ça ne l'atteignait pas.

Un bruit vers le fond de la maison les firent tous deux relever la tête. Joel reconnaîtrait ce bruit entre mille : le démarrage d'une voiture. Ellie ! Pour une fois la fâcheuse manie touche à tout de cette gamine l'avait bien sorti de l'embarras.

Dans le garage, la brune était assise au volant d'un vieux pick-up rouillé. Tournant désespérément la clé pour démarrer, sans résultat.

«Hé ! Regardez ce que j'ai trouvé. Elle démarre encore. Les prévint-elle le sourire aux lèvres. Fière de sa trouvaille.

-C'est ma batterie. Dit Bill, tout en regardant l'avant de la voiture, dont le capot était resté ouvert. Quel enfoiré… »

Ah… la tristesse d'avoir perdu ce Frank était vite passée quand Bill avait compris qu'il lui avait piqué son plan. Joel se demandait pourquoi cet homme c'était pendu là, s'il avait une voiture en état de marche ? Pourquoi ne pas être parti ? N'en avait-il pas eu le temps ? Quelque chose le retenait-il ici ?

« Descend. Descend ! Ordonna Bill à Ellie, en refermant le capot.

-C'est bon, ça va. Soupira cette dernière en sortant de l'habitacle, son sourire envolé. Bill prit sa place et tenta à nouveau de démarre l'engin, sans succès.

-La batterie est à plat, mais les accus fonctionnent.

-Du coup ?

-Du coup, on la pousse, on la démarre et l'alternateur va recharger la batterie.

-T'es sûr de ça ? » Demanda Joel,pas vraiment enchanté par ce plan.

Sortir de cette maison et pousser cette voiture pendant Dieu sait combien de temps tout en essayant de démarrer. C'était un vacarme assuré. Et les infectés n'attendraient pas gentiment que ce tas de ferraille démarre pour débarquer. Le suicide de Frank lui paraissait plus plausible à présent. Seul, impossible de mettre ce plan à exécution.

Même si c'était dur de ce l'avouer cela devait effectivement être le seul plan restant à leur disposition.

« Écoute, tu voulais un pan B ? C'est tout ce que j'ai à t'offrir.

-Qu'est-ce que t'en dis ? Demanda Ellie à son partenaire, voyant bien que ce dernier n'était pas enjoué par la situation.

-J'en dis que tu conduis et qu'on pousse. »

Ellie grimaça et souffla, comme à son habitude. Elle râlerait plus tard, pour l'instant il fallait partir d'ici.

« Nom de Dieu… Encore des trucs à moi. S'exaspéra Bill assit dans un coin du garage, fouillant dans un gros sac. Alors quoi ? Tu vas… Tu vas juste me piquer ce que j'ai et filer ? C'est bien ça, Frank ? »

Et c'était reparti pour le monologue en solo. Se retrouver seul trop longtemps ne devait pas être très bon pour la santé mentale fallait-il croire.

Ils en profitèrent pour se restaurer un minimum avant de partir. Une bonne gorgée d'eau fit du bien à Joel, qui aurait aimé dormir une nuit de tout son saoul… même en sachant qu'il n'y arrivait plus depuis des années. Les cauchemars le hantaient toutes les nuits depuis tellement longtemps.

Errant dans la maison abandonnée, cherchant rations et munitions, le brun pénétra dans ce qui devait servir de chambre à ce maudit Frank. Sur la table à droite du matelas, il remarqua une note, posée de façon à ce qu'on la remarque. Joel s'en saisit et lu :

« Alors, Bill. Je doute que tu trouves un jour cette note car tu as toujours eu peur de venir dans ce coin de la ville. Mais si jamais c'était le cas, sache que je te déteste. J'en ai plein le cul de cette ville de merde et de ta petite vie bien rangée. Pour moi, la vie ce n'est pas ça. Mais ça te dépasse. Et cette saleté de batterie dont tu te plains sans cesse… J'en ai marre. Tu as doute raison. Tenter de quitter cette ville me tuera. Mais ce sera toujours mieux que de passer un jour de plus avec toi. Bonne chance. Frank. »

Pas très agréable comme lettre d'adieu. Cela n'allait surement pas plaire à Bill, mais il se devait de la lui donner. Frank l'aurait voulu.

Joel pensa à Tess avec un pincement au cœur… Perdre un partenaire il savait ce que c'était. La vie état dure, encore plus depuis les vingt dernières années. Bill paraissait solitaire et assez dérangé, pourtant Joel avait vu la tristesse dans ses yeux.

« Bill, je, euh… J'ai trouvé ça et je... Je voulais que tu l'aies.

-C'est ce que tu ressens. Va te faire foutre, Frank. Mais quel con ! Marmonna-t-il dans sa barbe avant de jeter la note par terre, comme un vulgaire bout de papier.On y va.

Joel ne releva pas. Chacun réagissait à sa manière, et ils n'avaient pas le temps de s'attarder sur le sujet. Jetant un dernier coup d'œil à la note au sol, le brun s'approcha d'Ellie installée derrière le volant du pick-up.

« Est-ce que ça va aller ?

- Ouais, t'inquiète pas. Le rassura la jeune fille, avec un léger sourire.

-Je suis fier de toi. Je tenais à ce tu le saches.

-Je vais pas te décevoir.

- Ok.»

Elle l'avait regardé droit dans les yeux, sérieuse au possible. Si elle n'était pas rassurée, elle ne le montrait point.

Joel se plaça à l'arrière de la voiture, et donna le signal. Inspirant un bon coup, prêt à pousser de toutes ses forces le véhicule, tandis que Bill ouvrait la porte en lançant :

« Vas-y, passe la première.

-C'est déjà fait. Répondit Ellie, pendant que Bill venait se placer à côté de Joel.

-Garde le pied sur l'embrayage et quand ça commence à rouler…

-Je sais passer une vitesse !

-Comment tu sais ça ? En fait, je m'en fous. Demanda Bill, alors qu'ils commençaient à pousser le véhicule hors du bâtiment. Mais fait pas tout foirer !

-Ok, Ellie. Prépare-toi… Intervint Joel, avant de pousser la voiture de toutes ses forces dans la petite descente devant le garage. Maintenant ! Vas-y. Accélère !

Le moteur leur fit une fausse joie avant de s'éteindre, laissant le véhicule au milieu de la route.

« Parfait. Hé… Bien joué petite ! Lança Bill, d'un ton sarcastique.

-Bill ! Ça nous aide pas. Ellie, on va essayer encore une fois. Reste concentrée ! Pria Joel, avant que la jeune fille ne puisse répondre à la provocation. Bill et lui recommencèrent à pousser la voiture.

-Et merde. Tourne toujours à droite. On va à la colline au bout de la rue. Si on arrive à atteindre la colline, on pourra la faire redescendre. »

-Faut qu'on aille plus vite ! Leur lança Ellie, alors que les deux hommes y mettaient toutes leurs forces, faisant avancer la voiture à travers sur la route recouverte d'herbe.

La descente n'était plus qu'à quelques mètres lorsque des cris retentirent sur leur droite. Sortant de l'arrière des maisons trois infectés se précipitaient vers eux, interpellés par le bruit du moteur et de leur discutions. Sans hésitation, Joel et Bill s'armèrent de leur fusil à pompe stoppèrent leur attaquants rapidement.

Arrivés à la descente, ils se regardèrent un poussèrent un dernier coup le véhicule. Ce dernier commença à prendre de la vitesse. Quel ne fut pas leur soulagement quand le moteur démarra et resta allumé. Ils auraient bien poussés des exclamions de joie si un le bruit d'un claquer n'avait pas retenu leur attention derrière eux. Ils accélérèrent le pas et sautèrent à l'arrière du pick-up, alors que le claqueur n'était plus qu'à quelques mètres d'eux.

« Go ! Go ! Fonce ! » Cria Bill prêt à saisir son arme.

Mais il n'en eu pas l'utilité, car la voiture s'ébranla et démarra à toute vitesse, prête à quitter la ville aussi rapidement que possible. La fille avait dit vrai, elle savait conduire. Joel et Bille échangèrent un regard, soulagés de ce constat.

Ils roulèrent plusieurs dizaines de minutes, et arrivés aux abords de la ville, Bill demanda à ce qu'on le dépose. Se saisissant de son sac il descendit du pick-up. Joel remarqua le regard étonné que lui lancé Ellie, à travers la vitre arrière. Il leva les bras, signifiant qu'il ne comprenait pas non plus. Bill ne voulait pas se joindre à eux ? Il avait pourtant pensait qu'après tout ça et la perte de Frank, leur partenaire les suivrait. Ellie avait l'air de l'avoir pensé également. Il fallait qu'il lui parle.

« Laisse la tourner, Ok ? Dit-il à la jeune fille en descendant à son tour.

-Cette gamine a failli nous faire tuer. Lui lança Bill, en remettant son sac à dos.

- Admet-le. Elle s'en est bien sortie, là-bas.

-Toi tu vas y laisser ta peau. » Le prévint Bill, en s'éloignant de la voiture sans un regard pour la brune.

Il s'arrêta brusquement, fouilla dans son sac et lança quelque chose à Joel.

« C'est quoi ?

-T'imagines pas le nombre de caisse qui contiennent encre de l'essence.

-C'est sympa. Lui répondit le brun, en rangeant le siphon dans son sac. Écoute, Bill, euh… à propos de ton pote, tout à l'heure. C'est vraiment moche. Et je… »

Que dire ? Il n'était pas doué pour ce genre de discours. Même s'il pouvait comprendre ce que son partenaire ressentait, les mots ne lui venaient pas. Il regarde Bill dans les yeux, espérant faire passer le message ainsi, mais ce dernier détourna le regard et demanda :

« On est quittes ?

-On est quitte.

-Alors, foutez le camp de ma ville ! »

Camouflait-il sa tristesse par de la colère ? En tout cas cette dernière phrase laissa le brun de marbre. Sans un mot, il regarda Bill s'éloigner de lui et rentrer dans la ville. Sa ville… Il ne changerait jamais cet idiot. Avec un petit sourire, le brun se retourna et prit la place d'Ellie dans la voiture. À l'horizon, le crépuscule se teinté de nuages noirs.

Un orage se préparait.