Bonjour :)
J'espère que vous avez aimé la réconciliation du chapitre précédent, vu que je n'ai pas de retours T_T Et voilà l'épilogue, tout en humour. Bonne lecture.

Merci Riichan pour ta review : ben peut-être que j'en publierai d'autres, j'ai pas mal de fictions sur eux, donc tu sauras ^^ et je transmettrai pour le lemon.


Douze ans plus tard, Takano rentrait seul chez lui. Travaillant toujours chez Marukawa, il avait finalement demandé son transfert en littérature. Ritsu lui, avait démissionné pour intégrer la société de son père, quand il avait décidé qu'il avait les compétences pour le remplacer. Et cette fois, il savait qu'on ne pourrait pas dire qu'il ne méritait pas ce poste.
Ses parents, après avoir hésité pendant plusieurs mois, avaient plus ou moins accepté la situation, même si les relations entre Ritsu et sa mère restaient froides. Mais Ritsu avait pris sa décision des années auparavant, et il ne l'avait jamais regrettée. D'ailleurs, ses parents gâtaient Hina comme si elle était leur petite-fille, alors il préférait conserver cette pseudo relation courtoise qu'il avait avec eux.
Quant à Hina, elle avait bien grandi aussi. Elle allait sur ses dix-sept ans et était devenue une belle jeune femme, au caractère bien trempé, comme son père. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds.

- Tadaima ! dit Takano en entrant.
- Tu rentres tôt, s'étonna Ritsu, qui était assis sur le canapé.

Il avait attrapé un rhume et il avait le visage rouge, sa fièvre n'étant pas encore tombée. Takano l'avait forcé à rester au lit pour la journée et il n'avait pas tort, car il était parfois obligé d'aller le chercher à son travail, pour le sortir de son fauteuil de directeur. Emmitouflé dans une couverture, il regarda son amant approcher avec le courrier dans les mains, qu'il posa sur la table basse.

- Oui, je suis parti plus tôt, j'en avais marre. Qu'est-ce que tu fais debout toi ? Tu es censé dormir, je te signale !
- Je ne suis pas debout, je suis assis ! Et je ne vais pas dormir toute la journée, quand même ! marmonna Ritsu.

Takano lui sourit puis posa son front sur le sien avant de l'embrasser.

- Tu as encore de la fièvre, tu t'es reposé au moins, aujourd'hui ?
- Oui, je n'ai pas bougé de ce canapé !
- Tu as pris tes médicaments ?
- Oui, évidemment que je les ai pris ! Arrête de me couver, Masamune !

Et oui, depuis douze ans qu'ils étaient ensemble, Ritsu avait fini par l'appeler par son prénom. Takano poussa Sakura qui se prélassait sur le canapé, s'asseyant à côté de son amant.

- Tu sais que j'aime bien prendre soin de toi, amour ! Où est Hina ?
- Euh... dans sa chambre, sembla hésiter Ritsu.
- T'as pas l'air sûr de toi quand tu dis ça, pourquoi ?
- Si, si, elle fait ses devoirs !

Takano fronça les sourcils et quitta le chevet de Ritsu pour aller voir sa fille. Il frappa à sa porte, ouvrit sans attendre de réponse et resta planté là, ne croyant pas encore ce qu'il voyait. En effet, sa chère petite fille, la chair de sa chair, son propre sang, la prunelle de ses yeux, était en train d'embrasser un garçon, coincée entre son bureau et le corps de l'intrus. Les deux se tournèrent vers lui, gênés d'avoir été pris en flagrant délit par celui qui n'aurait rien dû voir. Et Takano s'aperçut qu'il ne connaissait pas ce garçon, en plus. Pourquoi ne le connaissait-il pas ?

- Papa ! T'aurais pu attendre que je te dise d'entrer quand même ! s'exclama la jeune femme, en s'écartant un peu de son petit-ami.

Takano sentit la colère monter doucement en lui, mais sûrement.

- Papa ? l'appela prudemment Hina, pendant que Ritsu arrivait derrière lui.
- Dehors !
- Mais non, calme-toi Masamune, venez plutôt dans le salon, leur dit Ritsu en le tirant avec lui.

Les deux adolescents suivirent les adultes et Ritsu remarqua que personne ne prenait la parole. Il essuya son front en sueur, il avait froid mais pourtant il transpirait. Il posa ensuite son regard sur son amant, qui avait l'air très en colère : debout, les bras croisés sur son torse et le regard sévère derrière ses lunettes, Ritsu aurait pu croire que l'éditeur en chef démoniaque d'Emerald était de retour. Il soupira intérieurement et dit à Hina avant de s'asseoir sur le canapé, en se pelotonnant dans sa couverture :

- Pourquoi tu ne présentes pas ton petit-ami à ton père, Hina ?
- Oui, pourquoi ? railla Takano.
- Justement parce que je voulais éviter ça ! s'exclama la jeune femme. Papa, je te présente Kento Mori. Kento, voici mon père, Takano Masamune.
- Euh... Ravi de vous rencontrer, Takano-san, hésita le jeune homme devant le regard hostile du père de sa petite-amie.
- Elle t'a dit que j'avais toute une collection de katanas bien affutée dans un placard ?
- Papa !

Takano entendit Ritsu rire puis tousser. Il ne perdait rien pour attendre lui.

- Tu dis au revoir, et tu le raccompagne, Hina.
- Non, je l'ai invité à dîner ! intervint Ritsu.
- Et en quel honneur ?!

Ritsu enleva la couverture, il avait chaud maintenant, cette fièvre allait le tuer, il en était sûr. Si Takano ne le tuait pas avant avec son sale caractère.

- Hina, tu peux repartir dans ta chambre, je vais parler avec ton père.
- Merci papa Rit-chan ! répondit-elle un peu soulagée, prenant son chat avec elle.

Takano les regarda s'éloigner et dit :

- Et je veux une distance convenable entre vous !
- Papa ! / Masamune ! dirent Hina et Ritsu en même temps.
- Quoi ?!

Ritsu roula des yeux. Il savait que Takano ne réagirait pas très bien quand il apprendrait ça, mais il ne s'était pas douté qu'il serait aussi protecteur. Quoique. C'était quand même tout à fait le genre de son amant.

- Masamune, laisse les tranquilles ! Il est très gentil ce jeune homme, tu sais !
- Je vois...

Takano se demanda tout à coup depuis combien de temps Ritsu était au courant de ça.

- Eh bien toi, qui sais tout sur lui apparemment, pourquoi tu ne m'as rien dit ?
- Pour éviter d'avoir ce genre de conversation ! Et franchement, une collection de katanas dans un placard ? Tu es complètement fou !
- Il était en train d'embrasser ma petite fille !

Ritsu roula encore des yeux. Décidément, il allait avoir du mal à avaler la pilule.

- Hina a presque dix-sept ans, je te rappelle ! Elle a grandi, tu sais !

Takano soupira. Il revoyait encore la petite fille qui venait de perdre sa mère, et qui avait chamboulé toute sa vie.

- Je voudrais qu'elle ait encore quatre ans, marmonna-t-il ensuite.
- Oui, mais elle en a dix-sept et c'est une jeune femme sérieuse ! Et tout à fait capable de se défendre ! Alors laisse-la vivre un peu !
- Elle n'a pas encore dix-sept ans je te signale, et rappelle-moi à quel âge tu as perdu ta virginité ?
- C'était avec toi ! rougit Ritsu.
- Voilà, CQFD et j'aimerais que ma fille reste aussi virginale qu'à sa naissance le plus longtemps possible ! Je suis encore trop jeune pour être grand-père !

Ritsu s'empêcha de rire, pensant que son amant le prendrait sûrement mal, il était vraiment sérieux.

- Masamune... soupira Ritsu. Tu ne pourras rien faire contre ça, et j'ai dit plusieurs fois à Hina de t'en parler, mais elle avait peur que tu réagisses mal. Et apparemment, elle avait raison ! Elle m'a donc demandé de garder le secret.
- Donc, tu m'as menti.
- Je ne voulais pas te mentir, pourquoi crois-tu que je t'ai laissé aller voir dans sa chambre, y'a cinq minutes ?
- J'aurais préféré que tu me le dises directement plutôt que j'assiste à CA ! Sérieusement, un peu plus, et ils finissaient sur le lit !
- Tout le monde n'est pas aussi obsédé que toi ! fit Ritsu avec un sourire en coin.
- Parce que ça te dérange ? répliqua Takano. C'est pas toi qui disait la nuit dernière : "Oh oui, encore..."
- Tais-toi, tais-toi, Masamune ! rougit encore plus son amant.

Déjà qu'il avait le teint rouge avec la fièvre, les paroles de Takano l'avaient rendu écarlate.

- Je suis désolé, Masamune, je ne voulais pas te le cacher... Et puis laisse tomber, parce que là, je suis fatigué, j'ai mal à la tête, donc on abrège. De toute façon, il y a des choses que tu ne peux pas empêcher, alors lâche du lest et apprend plutôt à connaître Kento.
- Ouais, c'est ça... Et ça fait combien de temps que tu es au courant ?
- Deux mois, dit Ritsu en se rallongeant. Masamune, tu peux me donner mes cachets contre les maux de tête, s'il te plaît ?
- Deux mois ?! s'exclama Takano, l'air incrédule. Et pourquoi elle t'en a parlé à toi, et pas à moi ?
- Parce que moi, je ne l'ai pas menacé de sortir l'artillerie lourde ! railla Ritsu. Et puis, dis-toi que je lui ai déjà fait la leçon. Je lui ai dit de prendre ses précautions, si elle décidait de passer à l'acte.
- Ses pré...cautions ?! Non, mais tu plaisantes, j'espère !
- Pas du tout ! Elle ne restera pas vierge toute sa vie !
- Je vais vous tuer tous les deux ! Et je ne comprends pas pourquoi c'est moi qui ai le mauvais rôle, là ! T'es encore plus protecteur que moi d'habitude !
- Arrête, ça ne m'enchante pas non plus, figure-toi ! râla le malade. Mais on a aucune raison de lui interdire de voir ce garçon, alors il faut faire avec. Elle est presque adulte, après tout !
- Tsss... Sérieusement, ça me rassure pas !
- Baka ! Ta fille est intelligente, alors laisse courir et fais-lui confiance. De toute façon, elle m'a déjà dit qu'elle ne ferait rien pour l'instant.

Un peu rassuré, un peu seulement, Takano sourit en lui ôtant sa couverture et se positionna au-dessus de Ritsu avant de l'embrasser.

- Masamune, j'ai froid...
- Tu ne sais pas que la chaleur d'un corps est plus efficace qu'une couverture ? lui dit-il en passant une main sous son t-shirt.
- Quand je dis que tu es obsédé... Arrête, on est pas tous seuls, espèce d'idiot !

Takano retira sa main, mais ne bougea pas, préférant enfouir son visage dans le cou de son amant.

- Recule-toi, je vais te refiler mon rhume !
- Tant mieux, comme ça on inversera les rôles et tu t'occuperas de moi, répondit-il en le serrant contre lui. J'aime bien quand tu t'occupes de moi.
- Là, c'est sûr que Kento va faire une syncope s'il nous voit comme ça !
- Tant mieux aussi, lui qui a posé ses mains pleines de doigts sur ma fille !
- Tu es têtu comme une mule !

Takano rit et se redressa un peu.

- Et puis d'abord, d'où il sort ?
- Qui ça ?
- Lui !
- Kento ? T'as le droit de dire son nom tu sais ! se moqua Ritsu. Ils sont au lycée ensemble évidemment !
- Évidemment.
- Il est en dernière année, l'année prochaine, ils se verront moins.
- Enfin une bonne nouvelle !
- Je crois pas, devine où ils se sont rencontrés ?
- Au lycée, tu viens de me dire.
- Plus précisément, à la bibliothèque du lycée.
- Hé ben, s'ils sont comme nous, on est pas dans la...
- Chut ! Il ne peut qu'être bien ce jeune homme, non ?... Un garçon qui lit, c'est rare de nos jours... Masamune ?

Ritsu l'entendit murmurer dans son cou sans comprendre ses paroles.

- Tu vas faire un effort ?
- Je ne sais pas.
- Tu peux bien faire ça pour ta fille !
- Je t'aime.
- Tu es désespérant, Masamune !
- Oui, je sais, mais dis-moi que tu m'aimes !
- Quand tu m'auras donné les médicaments que je t'ai demandé tout à l'heure ! gémit Ritsu.

Takano se releva et alla chercher les cachets de son amant, qu'il lui tendit avec un verre d'eau.

- Je pourrais l'envoyer dans un couvent loin d'ici ? Hein ? En Angleterre, ça se fait non ?
- N'importe quoi ! Je suis sûr que tu n'arriverais pas à te séparer de ta fille comme ça !
- Non, probablement pas. Pourquoi ça grandit les enfants ? Elle aurait dû rester toute petite et toute mignonne toute sa vie !
- Masamune, t'es vraiment pas croyable !

Takano s'assit près de Ritsu, le prenant dans ses bras.

- Ça va mieux ?
- C'est pas instantané, tu sais ! marmonna Ritsu.
- C'était pour vérifier que tu allais suffisamment bien pour me dire que tu m'aimes !
- Idiot, depuis le temps, tu ne le sais pas ?
- Si, mais je veux te l'entendre dire.
- Je t'aime.

Takano sourit. Ça c'était quelque chose dont il profitait depuis douze ans, et il comptait bien en profiter pendant encore longtemps.


Voilà, c'est la fin, j'espère que ça vous aura plu du début à la fin. A bientôt.