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The Game

Tu soupirais d'exaspération et de tristesse en regardant l'icône familière du jeu, sur le bureau de ton ordinateur. Le cœur rouge semblait te narguer, t'incitant à jouer tout en te rappelant pourquoi tu ne devais, non, ne POUVAIS plus le faire. C'était fini. Ils avaient leur fin heureuse et allaient pouvoir vivre leur vie tous ensemble... Mais toi, tu resterais à jamais de l'autre côté : tu ne pourrais plus jamais partager leurs aventures, car désormais leur histoire s'écrivait sans toi, sans que tu ne puisses y avoir la moindre part.

Et ça, ça te tuait petit-à-petit.

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Ce jeu avait été pour toi une révélation : histoire, personnages, mode de jeu... Tu avais plongé dans cet univers avec délectation, t'attachant aux protagonistes plus que tu ne l'aurais voulu – plus que de raison, te disait-on. Alors lorsque tu eux fini le jeu pour la première fois, tu ne voulais plus les quitter. Les personnages te manquaient déjà, mais tu résistais à l'envie de rejouer pour ne pas leur faire perdre leur fin heureuse.

Tu traînais sur internet à lire des fanfictions et des fancomics, à regarder des fanarts (aussi bien des dessins que des animations), tu te mettais à ton tour à imaginer plus autour... Écrire sur les personnages, les analyser, leur inventer d'autres aventures, d'autres univers... Mais ce n'était pas pareil. Et surtout, ce n'était pas ASSEZ.

Ils te manquaient trop, c'était insupportable...

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Alors, malgré l'avertissement de Flowey, malgré la culpabilité qui t'assaillait, tu avais recommencé le jeu. Toujours en Pacifique, bien sûr. Tu ne voulais pas les priver de leur fin heureuse ! Seulement les revoir...

Et tu avais recommencé encore et encore cette histoire, jusqu'à connaître chaque combat, chaque dialogue disponible, chaque bonus, chaque astuce. Recommencer jusqu'à ce que tu puisses presque le faire les yeux fermés, jusqu'à ce que Sans le remarque et te donne accès à sa chambre et à la salle cachée derrière chez lui.

Mais au bout d'un moment, même cela ne suffisait plus. Parce qu'à la fin du jeu, malgré tout ce qu'ils pouvaient te dire, tu te retrouvais de nouveau face à toi-même et à ta solitude. Et on te rappelait douloureusement que c'était Frisk qui avait vécu ces aventures avec eux, pas toi. Toi, à leurs yeux, tu n'étais rien. Malgré tous leurs regards vers toi, toutes les fois où ils avaient brisé le quatrième mur pour s'adresser directement à « toi », ce n'était jamais vraiment... toi... Et cela t'enrageait à un point...

À chaque fois que tu voyais ce GAME OVER, tu fulminais et pleurais, te demandant pourquoi Frisk aurait la chance de pouvoir continuer son chemin avec eux, avec Sans, Toriel, Papyrus, Undyne, Alphys, Mettatton, Asgore, Napstablook, et les autres... alors que toi tu devais affronter l'âpre cruauté d'une réalité sans eux...

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Alors... Alors tu finis par le faire. Tu savais très bien comment le jeu se finissait en Génocide, tu savais aussi très bien les conséquences que ça avait sur le jeu – sur les gens. Tu avais vu les gens y jouer, tu avais cherché des informations dessus. Et tu t'étais dit : « Je ne suis pas comme eux, je ne le fais pas, moi. Je n'exerce pas ma cruauté sur les personnages... » Au fois de toi, tu savais que tu te mentais à moitié. Tu avais trop peur des conséquences pour le faire toi-même, mais cela te fascinait de voir les autres accomplir la fin Génocide. Et cette fois-ci, tu décidais de passer à l'acte. Si tu ne pouvais pas rester avec eux...

ALORS FRISK NON PLUS !

RESET