Bon, ben "Flowey is not a good life choice", la fic qui m'a poussée à réécrire des fanfics, et qui m'a beaucoup inspirée pour cette fic-ci, est maintenant terminée (finalement! Je suis un peu déçue de la fin, mais je suis quand même contente d'en avoir vu le bout!) Je me suis donc dit que ça serait bien de continuer encore un peu!

J'ai décidé de me faire plaisir, et de plonger un peu dans le AU. Jusque là, tout ce que j'ai écrit visait à être cohérent avec le jeu. Ici on entre dans le "et si", et probablement mon "et si" préféré: Genocide Papyrus. Et si au lieu de Sans, c'était Papyrus au bout du génocide, dans le hall du jugement? C'est une situation assez souvent décrite, mais je voulais donner ma version, alors la voici. Enjoy!

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La régularité des temporalités était en train de s'effriter peu à peu. Flowey le sentait bien. Les choses qui auraient dû se répéter changeaient peu à peu, et tout était hors de contrôle. L'humain devait se lasser des éternels recommencements. Ou bien l'anomalie venait-elle d'ailleurs?

Peu importe. Les choses avaient pris un tour des plus intéressants.

Sans avait dû se lasser de voir son frère mourir aussi stupidement, en se donnant à bras ouverts. Papyrus n'avait pas abandonné l'idée de faire changer d'avis cet humain aux mains couvertes de poussière. Il n'avait pas vraiment de succès jusqu'à présent. Et Sans avait l'air de plus en plus brisé, de plus en plus désespéré à voir son frère se faire réduire en poussière ainsi à chaque fois.

Flowey les avait bien vus s'engueuler après le reset, après le génocide. Ils étaient revenus, et Sans s'était fâché parce que Papyrus n'avait pas su tenir sa promesse. Et Papyrus restait sur sa position, que la violence n'était pas solution, qu'il ne s'attendait pas à ce que le message passe à la première temporalité, mais qu'il devait continuer maintenant qu'il avait commencé. Sans avait répliqué qu'il ne supporterait pas de le perdre encore et encore. Papyrus n'avait pas su quoi répondre, il avait simplement pris son frère dans ses bras. La dispute ne s'était jamais vraiment conclue.

C'était probablement ce qui avait poussé Sans à agir, cette fois. Il avait clairement trop bu. Il n'était pas dans son état normal. Au lieu de laisser son Papyrus se laisser tuer comme un grand, Sans avait pris le coup à sa place. Avant de mourir, il les avait téléportés, Flowey ne savait pas bien où. Mais le spectacle de ce petit tas d'os souriant se faisant tuer aussi facilement, pour défendre cet idiot de Papyrus, en avait clairement valu la peine!

Flowey retrouva Papyrus dans leur maison. Par la fenêtre, il le voyait pleurer sur le hoodie crasseux de Sans. Il ne restait que ça et un tas de poussière de son pathétique frère. Flowey soupira et se décida à frapper au carreau. Il fallut un moment pour que Papyrus le remarque enfin et lui ouvre la porte pour le laisser entrer.

-FLOWEY… JE NE COMPRENDS PLUS RIEN…

-Tu n'as jamais vu ton frère mourir, n'est-ce pas?

-NON… JE…

Flowey s'avança près de la poussière qu'était devenu Sans.

-Ça, c'est à peu près ce qu'il reste de toi après tes tentatives de convaincre l'humain de changer de voie. Pathétique, n'est-ce pas? Et Sans doit voir ça à chaque fois depuis… combien de fois maintenant?

-FLOWEY…

-Qu'est-ce que tu ressens vraiment en voyant ton frère dans cet état, Papyrus? Est-ce que tu crois toujours que cet humain peut être sauvé?

Papyrus tenait toujours le hoodie de Sans dans ses mains. Il le serra encore davantage, ses jointures craquant légèrement. Il prit un moment pour réfléchir, mais il finit par relever la tête, les orbites humides. Mais l'air déterminé.

-JE CROIS, PLUS QUE JAMAIS, QUE CET HUMAIN A BESOIN D'ÊTRE SAUVÉ. QU'IL A BESOIN QU'ON LUI DONNE UNE CHANCE DE FAIRE LE BIEN.

-Tu arrives encore à croire à ces bêtises, Papyrus? Ton frère est mort pour toi, pour te sauver, et tu veux encore te jeter à bras ouverts devant cet humain?

-PEUT-ÊTRE… PAS… LES BRAS OUVERTS.

Les mots avaient difficilement échappé entre les dents serrées du squelette. Flowey eut un large sourire.

Papyrus essuya ses larmes d'un revers de sa main gantée, puis il hésita un instant, avant d'enfiler le hoodie de Sans. C'était trop petit pour lui, et ça ne lui allait pas du tout, mais Flowey décida de ne rien dire. Il admirait la détermination de son Papyrus.

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Papyrus et Flowey avaient discrètement suivi l'humain, de loin. Papyrus avait soigneusement évité de croiser Undyne, Alphys et les gardes qui évacuaient tout le monde. Le squelette n'avait jamais vu cette partie du génocide lui-même, mais Sans lui avait déjà raconté, et Flowey lui donnait les détails à mesure, alors il savait à quoi s'attendre.

La fleur avait dû retenir Papyrus pour ne pas qu'il intervienne dans le combat d'Undyne. Et d'autres combats contre des montres bien moins résistants. Ce n'était pas sa place.

-Même moi je n'ai jamais tué autant de monde devant tes yeux, n'est-ce pas, mon cher Papyrus?

-SANS DEVAIT VOIR ÇA… CHAQUE FOIS?

-Vers la fin, je ne sais plus trop s'il se donnait la peine de vérifier lui-même, tu sais. Il passait beaucoup de temps à boire seul à la maison.

Et à pleurer dans le foulard de Papyrus, la seule chose qui restait après sa mort. Mais ça, ce n'était pas la peine de le rajouter.

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C'était l'heure de prendre place dans le hall, et de remplir la place laissée vacante par Sans. Papyrus le savait, mais il était visiblement nerveux.

-Le Grand Papyrus a le trac? Avant le plus magnifique spectacle de sa carrière?

-POUR TOI CE N'EST PEUT-ÊTRE QU'UN SPECTACLE, FLOWEY, MAIS POUR MOI C'EST BIEN PLUS QUE ÇA.

-Tu sais bien que je dis ça pour t'agacer, mon ami! J'ai envie de te voir réussir.

Ne serait-ce que parce que sinon, il serait dans les prochains à mourir, il le savait… Il ne pouvait compter sur cet humain. Même s'il ressemblait à Chara… même si l'ombre de Chara était pratiquement visible par dessus son épaule… même si…

Peu importe.

L'humain approchait. Papyrus fit un signe de tête décidé à Flowey, avant de sortir de l'ombre du pilier et de se planter au milieu du hall, dans la lumière dorée.

-TU AS L'AIR SURPRIS DE ME VOIR ICI, HUMAIN… OU PEUT-ÊTRE PAS TANT QUE ÇA. TU N'AS PLUS L'AIR DE RESSENTIR QUOIQUE CE SOIT. JE T'AI VU TUER TOUT LE MONDE, ET TU T'ES DÉTACHÉ DE PLUS EN PLUS, À MESURE QUE TES NIVEAUX DE VIOLENCE AUGMENTAIENT. JUSQU'À EN ARRIVER ICI, DANS CE PALAIS. DANS CE HALL.

L'humain s'était arrêté, probablement curieux. Papyrus reprit son souffle avant de continuer.

-LE GRAND PAPYRUS SERA DONC TON JUGE CETTE FOIS-CI, HUMAIN. J'EXCELLE ÉVIDEMMENT DANS CHAQUE DOMAINE, ET LE JUGEMENT EN FAIT FORCÉMENT PARTIE. ET JE JUGE… QUE TU ES UNE CRÉATURE PATHÉTIQUE. JE CROYAIS QUE LES HUMAINS ÉTAIENT PLUS INTÉRESSANTS QUE ÇA.

Flowey esquissa un large sourire. Décidément, son Papyrus le surprendrait toujours!

L'humain s'avançait, mais Papyrus tendit la main, et fit une attaque qui rendit son âme bleue, le ralentissant sur place.

-JE N'AI PAS TERMINÉ, HUMAIN! DÉCIDÉMENT LES GAMINS COMME TOI N'ONT PAS DE MANIÈRES. NOUS AURIONS PU AVOIR UNE BELLE JOURNÉE ENSEMBLE. NOUS AURIONS PU SORTIR ENSEMBLE, RÉSOUDRE DES PUZZLES ENSEMBLE, CUISINER ET MANGER ENSEMBLE. NOUS AURIONS PU ÊTRE AMIS. AU LIEU DE CELA, TU AS PEUR DE CE QUE JE PEUX TE FAIRE MAINTENANT, ET J'AI TOUT AUSSI PEUR DE TOI. ET TOUTE CETTE TRISTESSE, TOUTE CETTE PEUR, C'EST DE TA FAUTE, HUMAIN!

Le premier barrage d'os fut impressionnant. Flowey, qui s'était habitué à les recevoir il y a plusieurs temporalités de cela, le jugea fort approprié comme première attaque. Et si l'humain avait malgré tout réussi à s'approcher, Papyrus l'esquiva facilement. À peu près aussi facilement que Sans en était capable.

-JE VEUX TE LAISSER LA CHANCE DE ME PROUVER QUE TU PEUX FAIRE AUTREMENT, HUMAIN. JE SUIS PRÊT À T'ÉPARGNER AUSSITÔT QUE TU ME FERAS SIGNE. SI TU AS TROP PEUR, TU N'AS QU'À LAISSER TOMBER CE COUTEAU.

Une autre série d'attaques d'os. Un autre coup de couteau dans le vide.

-EST-CE QUE TU CROIS QUE JE NE TIENDRAI PAS MA PROMESSE? LE GRAND PAPYRUS NE MENT PAS. SI TU LAISSES TOMBER TON ARME, J'ARRÊTERAI DE T'ATTAQUER.

Encore une série d'attaques d'os, de plus en plus intense. Un autre coup de couteau qui manque sa cible.

-TU AS TUÉ MON FRÈRE, HUMAIN. JE DOIS DIRE QUE JE SUIS SÉRIEUSEMENT ÉBRANLÉ. ET TRÈS EFFRAYÉ. MON FRÈRE N'AURAIT PAS DÛ MOURIR AINSI. PERSONNE N'AURAIT DÛ MOURIR AINSI. PLUS RIEN N'A DE SENS POUR MOI. MAIS JE DOIS ME RACCROCHER À MES STANDARDS, À MES CONVICTIONS, SINON, QUE ME RESTERA-T-IL?

Les os bleus et les os blancs se succédaient à une vitesse folle, frappant l'humain qui ne pouvait tous les éviter. Lorsque vint son tour, Papyrus évita facilement le couteau.

-TU AS PEUR, MAIS TU N'AS PAS PEUR DE MOURIR, N'EST-CE PAS? TU AS PEUR DE NE PAS GAGNER. TU AS PEUR DE DEVENIR MON AMI, ET DE T'ATTACHER À MOI, PUIS QUE JE TE LAISSE TOMBER. TU AS PEUR D'ÊTRE BLESSÉ. MAIS NE T'EN FAIS PAS, LE GRAND PAPYRUS NE TE LAISSERA JAMAIS TOMBER. JE CROIS EN TOI. JE CROIS EN NOTRE AMITIÉ.

Flowey ricana alors que Papyrus effectuait sa première attaque de blasters. L'humain, déjà blessé, tomba par terre et ne se releva pas. Papyrus tremblait.

Mais déjà, il était revenu dans l'ombre du pilier, devant Flowey. Le corps de l'humain avait disparu. Il ne tarderait pas à revenir dans la pièce. Un petit retour en arrière pour tout le monde.

-Alors, champion? Tu tiens le coup? C'était un joli discours, tu es prêt à le recommencer? Encore et encore?

Papyrus eut un petit rire nerveux. Il tirait nerveusement sur l'ourlet du hoodie de Sans.

-JE N'AI JAMAIS ÉTÉ PRÊT À FAIRE ÇA.

Et il retourna dans la lumière dorée.

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Je n'ose pas finir ce combat. On a tous assez vu Papyrus mourir comme ça par ici.