Hey ~

Avec mes plus sincères excuses pour ce retard, j'habite une montagne où notre connexion internet est plus aléatoire que la météo. Impossible de charger une seule page…

Désolée en particulier à ceux à qui j'avais confirmé la date et l'heure… vraiment trèèèès nulle, ma chance a été.

Voici donc le dernier chapitre de l'année 2018 !

Petit message à tous les lecteurs qui passent par là malgré le retard et la période des fêtes (j'ai vraiment un timing tout pourrit).

Le chapitre qui suit… s'est révélé un des plus difficile à affiné que j'ai jamais eut à faire sur Carpe Diem.

Comme vous l'avez surement tous noté, ou comme je l'ai déjà dit plusieurs fois : ce que je préfère écrire, c'est du slice of life, à la troisième personne et à l'imparfait.

Je DETESTE écrire à la première personne, au présent, tout d'un point de vus interne. C'est toujours compliqué pour moi, et c'était le challenge de cette fic en commençant à écrire. C'est un très bon exercice du coup, mais alors qu'est-ce que je galère. Ce n'est pas la première fois que je ne suis pas complètement satisfaite d'un chapitre, ou tout du moins, je ne n'ai pas la sensation qu'il est clair.

Alors les scènes d'action d'un point de vue interne, de Cara qui plus est… J'ai vraiment fait au mieux. J'ai repris ce chapitre toute la semaine. J'ai juste vraiment du mal avec l'action.

J'ai fait au mieux, en essayant différente chose jusqu'à ce que la personne qui me bêta le scénario valide. Je suis donc des plus désolée si vous ne trouvez pas ça clair, si j'ai manqué ce que j'ai essayé de faire. C'est le côté crash-test de cette fic qui frappe encore… Je suis ouverte à toute critique constructive (je sais que c'est la période des fêtes et que vous avez autre chose à faire. Vous aurez encore pas mal de chapitres en 2019 pour me reprendre, ne vous en faites pas !).

Un autre point : j'édulcore énormément cette fanfic. Ça c'est déjà lu, on me l'a déjà fait remarqué et j'ai confirmé, mais oui, le ton est bien plus léger qu'il ne devrait l'être.

Pour plusieurs raisons, la plus évidente étant : POV interne de Cara et sa vision du monde. Mais la limite entre ce que je poste et ce que j'écris d'habitude est quand même énorme. Le ton est voulu, mais je suis encore très maladroite dessus. J'en suis désolée si ça perturbe la cohérence, je fais au mieux et j'ai un autre regard permanant pour m'aider, mais parfois même à deux, j'ai du mal à doser.

Pour revenir de manière plus générale :

On est à peut près au deux-tier de l'histoire en termes de contenue (et non de chapitres) de ce que j'ai prévu pour le moment. C'est en constant changement, mais pour ce qui reste à écrire dans mon plan, on en est là ! Faire plus long n'est pas encore prévu, et ce ne serait pas exactement la même histoire, pas les mêmes enjeux je veux dire.

Et j'arrête de vous saouler ! J'aurais encore dix milles trucs à dire, mais une prochaine fois, sinon vous allez me détester.

Pas de chapitre pour la période des fêtes, et reprise en janvier ! Je vais éviter donner une date, mais je préfèrerai toujours le vendredi ou le samedi au pire.

Un immense merci à vous ~

Bonne lecture ~

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Chapitre 46

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Okay, premièrement : j'aurais dû me douter que la fusillade n'était pas terminée, raison pour laquelle ni Smoker ni Hina ne répond.

Deuxièmement : évidemment que le barrage de police des « bleus » comme les appelle Bonney est toujours en place…

Troisièmement… ce sweat est vraiment beaucoup trop grand. Je nage dedans. Il me tombe aux genoux, et dégage une odeur de transpiration qui me chatouille les narines au moindre mouvement. Je ne préfère pas savoir où Bonney a dégotté ce truc. Au moins l'écharpe sent bon la lessive, ça compense un peu.

La matinée est avancée maintenant, je ne vais pas tarder à avoir beaucoup trop chaud.

Et si je me reconcentrais ?

Je ne sais pas trop quoi faire. Et j'espère sincèrement que personne ne regarde en direction de la ruelle où je me suis réfugiée pour observer le barrage de police.

Il faut que je réfléchisse… Bonney a ruiné toutes mes chances de repasser devant eux. Smoker et Hina ne répondent toujours pas. Et je n'ai pas beaucoup d'idées. Je n'en ai même aucune. Rien. Nada.

Le quartier Nord-Est, je le connais très mal… faut dire que je n'avais pas beaucoup de raison de m'attarder dans le coin avant aujourd'hui. Et pendant que je réfléchie pour m'y retrouver dans ce labyrinthe, l'heure tourne…

Ce n'est plus une « fusillade » là, c'est une guerre civile… C'est moins régulier que lorsque j'ai rejoint Bonney, mais on entend toujours des ordres, des cris, et des salves de pistolet ou d'armes automatiques.

Je fais de mon mieux pour ne pas imaginer Smoker touché… Hina a terre… du sang… des douilles… Raaaaah !

Ne pas y penser ne pas y penser ne pas y penser ne pas y penser.

Que je me concentre plutôt sur comment passer ce barrage pour rejoindre la porte dérobée du centre de dialyse. Le tout en espérant qu'aucun mafieux ne se soit saisit des organes… quoi que sans les papiers que Law m'a indiqués, ils ne leur seraient d'aucunes utilités. Mais ils pourraient aussi s'en débarrasser… Peut-être que les agents de la Brigade sont déjà sur place, mais je crois que j'aurais autant de mal à leur expliquer m'a présence qu'à le faire aux mafieux de Doffy.

Dans les deux cas, il faut que je fasse vite.

Bonney foncerait dans le tas. Je ne sais pas ce qu'elle leur a dit tout à l'heure qui les a empêchés de la descendre, mais clairement, je n'ai pas cette option. Et pas d'arme non plus. Et pas les nerfs pour de toutes façons.

Law a des passe-droits dans les deux camps… Mais je ne peux pas me servir de sa couverture, je risquerais de la compromettre. Même si ça serait bien pratique pour expliquer ma présence sur les lieux… Mais non, je m'en veux même d'y avoir pensé… ! Law n'est pas le seul impliqué, qui plus est.

Je secoue la tête pour me débarrasser de toutes ces mauvaises idées. Reste plus grands choses maintenant cela-dit.

Et tant qu'à faire, j'aimerai rester en vie dans le processus.

Bien… je n'ai rien à faire dans cette histoire et je ne suis absolument rien dans cet engrenage complexe. Ma petite vie tranquille n'a aucune importance face à Doffy ou la Brigade, et je ne suis qu'un chiffre parmi les autres d'un point de vue administratif.

En somme, je suis une citoyenne lambda dans cette Cité en proie aux conflits entre mafias et gouvernement. Pas de nom, aucun clan, pas de lien avéré et notifié d'une relation avec la révolution ou une mafia.

Parfait, c'est exactement ce qu'il me fallait.

Je rabats la capuche sur ma tignasse et grimpe comme je peux sur le muret de la ruelle, pour avoir une meilleure vue d'ensemble du quartier et de la porte d'accès, en essayant tant bien que mal de ne pas être vu par les policiers. Plus facile à dire qu'à faire…

Alors, voyons voir… Les toits des habitations sont inégaux, c'est facile de se cacher, mais trop dangereux. Mes souvenirs de notre premier passage sont flous, d'une parce que je fermais les yeux dans les bras de Bonney, de deux à cause de l'adrénaline.

Maintenant que je suis plus calme, je me concentre pour calculer mon chemin. Et surtout essayer d'imaginer un plan de sortie (le « H » si j'ai bien suivi).

Mais j'ai peur de jouer une bonne partie sur une improvisation de toute beauté. Mais j'ai bien une ou deux idées en tête.

Okay voyons…

J'escalade le muret pour grimper comme je peux sur le toit le plus bas. J'aurais aimé avoir une meilleure condition physique… bah à défaut d'avoir des bras puissants, j'ai des jambes de skateuse. Et les tuiles sont sèches, rendant mon jeu d'équilibre plus facile.

La vue est bien meilleure, facile de se repérer. Moins facile d'échapper aux flics : en me perchant, je me suis mis à portée de vue d'un autre groupe qui bloque la rue parallèle. Bien joué Cara, t'as tout gagné… Il faut que je trouve ce que je cherche très vite.

Accroupie comme je peux sur les toits, je passe d'un bâtiment à l'autre, le cœur battant. Si le moindre pigeon se pose à côté de moi, je crois que pourrais faire un bon et me retrouver cinq mètres plus bas, le nez dans le bitume.

Mais, par Roger, voilà ce que je cherche… ! Reste plus qu'à descendre dans la cour du lotissement… tout doucement… sans rien se casser…

- Hey !

Argh !

Je me tourne vers la voix, la mort dans l'âme- et retient mon souffle. Ce n'est pas la police. C'est un jeune homme qui doit avoir mon âge.

- Qu'est-ce que tu fais là !

Il n'est pas content cela dit. Et ça se comprend, je viens de m'infiltrer dans sa cour. Il me regarde à travers sa baie vitré, prêt à appeler la police.

C'est le moment de tout donner niveau jeux d'acteur… Inspiration… et je lui offre une grande grimace en levant haut les mains.

- Désolée ! Mon chien s'est échappé ! Ça fait une heure que je lui coure après…

Je me rapproche lorsque je vois m'examine des pieds à la tête, et qu'il semble prêt à me croire.

- Tu sais qu'il y a une descente de police chez Doffy en ce moment dans cette direction ?! Ton chien reviendra.

- Non, je geins, la dernière fois qu'il s'est échappé il s'est fait renverser par une voiture… Il faut absolument que je le récupère. Et puis ils ont barré la route, mais y'a même pas de sorties pour le centre de dialyse de ce côté du quartier…

Les yeux humides, la voix geignarde, les cheveux décoiffés et les lunettes de travers. Allez mon gars, je suis juste une lycéenne qui cherche son chien… Allez-allez-allez…

- Tu l'as peut-être vu ! je m'approche, pleine d'espoir. C'est un… un petit chien tout blanc ! Il s'appelle Chouchou.

Mon hôte involontaire secoue la tête mais -Roger Merci !- ouvre la porte de sa baie vitrée. Il m'a cru.

- Non. Mais vient, ne reste pas dehors. Plus vite tu l'auras retrouvé, plus vite tu rentreras en sécurité chez toi.

Immense soupire de soulagement en entrant, je renifle.

- Je suis super inquiète, merci beaucoup. Dès que je le trouve, on repassera par le barrage. Je suis tellement désolée d'être passée par-dessus, mais j'étais désespérée…

Il me fait un signe de la main comme quoi ce n'est pas grave et me guide vers sa porte d'entrée.

- T'a surtout de la chance que ce ne soit pas mon père qui t'ai trouvé. Bon courage !

Reniflement, remercîments à foison pendant qu'il déverrouille sa porte et la porte de sécurité pour me laisser me glisser dans l'impasse. Et il verrouille tout derrière moi.

… C'est passé.

C'est passé, et super bien. Heureusement que je ne fais qu'un mètre soixante… miséricorde, je n'aurais jamais cru que serait un jour si contente d'être un véritable poids plume.

Allons donc chercher ce Chouchou maintenant.

Voyons… mon calcul était bon. Je ne suis plus qu'à une rue de l'entrée où Law s'est fait tirer dess- non ne pas penser à ça, Bonney gère, silence.

Je rabats ma capuche, monte le col de l'écharpe que j'avais caché dans une des poches… J'aurais bien enlevé mes lunettes pour ne pas les perdre si j'ai à courir, mais je n'y verrais plus assez bien pour mettre un pied devant l'autre.

Yep, j'y suis. La palette que j'avais coincée sous la poignée n'a pas bougé d'un iota. Parfait. Accroupie, je colle mon oreille à la porte de métal.

Pas un son. Je lève le poing pour le cogner une fois contre, voir (ou plus tôt écouter) s'il y a une réaction au bruit. Rien que l'écho de mon coup et le silence. Bon, il semble qu'il n'y ait personne.

J'aimerais jute que mon cœur batte un peu moins fort, j'ai du mal à me concentrer sur le reste.

Je décale la palette… descends lentement la poigné… la porte s'ouvre sans un grincement. Je passe une main (quitte à me faire tirer dessus, je préfère la main que la tête), mais comme rien ne vient, je m'engouffre dans le bâtiment en refermant doucement la porte derrière moi.

Okay…

Il fait très sombre et la pièce est remplie à ras-bord de carton. Je suis dans une remise. Il n'y a personne, mais l'écho des coups de feu me parvient encore. Il faut que je me dépêche. Et que je garde mon calme. Je suis tellement sur le qui-vive que je n'arrive même pas à me redresser complètement, je marche accroupie.

Je savais que j'aurais dû jouer à plus de jeux vidéo d'infiltration avec les garçons…

La porte de la remise est entre-ouverte et de la lumière me parvient. Je me glisse doucement, sans bruit pour y jeter un coup d'œil. C'est une salle de pause, avec des casiers partout sur les murs. Elle a été quittée précipitamment si on en croit les tasses de café à peine entamées sur la grande table.

Mais, merci Roger, il n'y a toujours personne.

Il faut que je trouve le bloc n°13…

En ouvrant la porte, je tombe sur un couloir et deux portes battantes… dont une porte la mention « réservé au servie ». Et ça, ça veut dire « bloc opératoire », j'en sais quelque chose. Facile.

Je m'y glisse, les portes ayant était démagnétisées par l'alarme incendie que je vois à droite, explosée, pour permettre l'évacuation.

Un autre couloir, avec des portes coulissantes de part et d'autre. J'ai plus qu'à trouver le numéro tr-

- Et tu as regardé par-là ?

Je m'immobilise. Mon cœur aussi. Une voix masculine, juste derrière la double porte démagnétisée que je viens de passer. Vite. Il faut que- tant pis, la première porte ouverte qui passe.

Je me glisse dans un des blocs, en me jetant dos au mur pour que si quelqu'un passe la tête, il ne me voit pas à moins d'entrer. Je me serais bien cachée derrière une des armoires, mais c'est trop tard : des pas approchent.

Oh miséricorde… Oh Roger, pitié…

- Nan arrête, ce sont des trucs de médecin ici, on risque pas de trouver des munitions, répond une autre voix. A moins que tu veux tester d'envoyer des scalpels dans les yeux des salopars de la brigade.

- Arrête, c'est pas con.

Ils soupirent.

- Je crois qu'on est foutu sur ce coup-là.

- Y'a pas une sortie de ce côté du centre ? Une sortie de secours n'importe quoi ?

- Nan et puis de toutes façons, y'a des flics partout.

- Putain !

Il semble plus qu'en colère.

- Au moins on sait pourquoi toutes les plus hautes têtes avaient déserté hier… Bande de salopards… ils savaient qu'ils se tramaient quelque chose…

Oh, voilà qui est… intéressant.

Si seulement j'avais- mais je l'ai ! Mon téléphone !

… qui n'était pas sur silencieux. J'appuie frénétiquement sur le bouton du silencieux en remerciant Roger que je n'ai eu aucun appel ni message ou j'aurais pu en mourir. J'en reste un peu étourdie… quelle imbécile je fais ! J'aurais pu me faire tuer pour un stupide téléphone…

Je respire le plus faiblement possible, j'ai les mains un peu tremblantes lorsque j'appuis enfin sur le bouton de l'enregistrement vocale.

Silence.

Oh non.

Est-ce que je me suis trahie ? Ils m'ont repéré ? Je suis-

- Si les flics nous prennent, je dis tout !

- Dis pas de connerie, s'insurge son collègue. On a notre taupe dans la police, si on dit rien il s'arrangera pour nous aider. Il n'a aucun intérêt à nous aider si on parle, ou pire, il pourrait nous faire descendre en prison !

- En attendant c'est à cause de lui que toutes les hautes têtes se sont déjà barrées avec les documents importants et que nous, les sous-fifres, on doit retenir la police… merde.

Ils l'ont (re)dit. Et je l'ai enregistré. Ils ont bien une taupe dans la police. Et même si ça fait longtemps que Smoker et Hina ou Law s'en doutaient, ils n'avaient aucune preuve. Si seulement ils pouvaient dire son nom…

- Sous-fifre toi-même ! Je te signale que l'on est là justement parce que l'on est haut gradé chez Doffy et que l'on peut donc négocier notre liberté avec la brigade contre des informations ! Quelles soient vraies ou fausses.

- Qu'est-ce qu'on fait alors, le génie ? On s'rend ?

- Si on doit se rendre, c'est à lui est à personne d'autre ! Sinon, on tire jusqu'à la dernière balle !

- C'était notre dernière balle, crétin !

Bon à savoir.

- Reste plus que nos lames.

Ah, je me disais aussi. C'était trop beau.

- Je ne suis pas très doué avec ça…

Oh tais-toi, tu risquerais de me donner trop d'espoir.

- La ferme. Allez tirons-nous d'ici, on trouvera rien…

Et… oui… allez-y… oui ! Ils font demi-tour ! A la seconde où les portes battantes claques, je lâche complètement ma respiration. Je m'effondre à genoux, haletante. Heureusement qu'ils n'ont pas eu idée de fouiller les lieux, on j'aurais été bien plus mal…

Je me secoue la tête, appréciant la dose d'adrénaline qui circule dans mes veines et m'aide à me relever.

Je passe tout doucement la tête, tendant l'oreille au moindre grain de poussière déplacé. Mais il semblerait que je sois de nouveau seule. Je coupe l'enregistrement.

Dommage…

Je remonte bien le col de l'écharpe, et me glisse dans le couloir. Bloc dix… onze… douze… treize.

J'y suis.

Je pousse la porte coulissante- Eurk !

J'ai un hoquet de stupeur en découvrant l'état de la salle. Il y a du sang sur la table d'opération, des instruments de chirurgie usagés un peu partout, des lourds flacons en verres, des gants dégoulinant par terre. Rien de ce qui s'est passé ici n'a été fait dans le calme. Law n'avait visiblement pas le temps et… si j'en crois la table envoyée contre un mur et tout ce qu'elle supportait étalé par terre, il y a eu un beau combat en prime.

Je me croirais dans un film d'horreur… si tout ça était bel et bien un film, et non ma triste réalité. Je ne me fais par exemple, pas d'illusion sur les grands tiroirs qui couvrent l'un des murs, ou ceux qu'ils contiennent… Au moins, la table d'opération est vide…

J'ai la nausée.

Mais il faut que j'avance.

Timidement, je marche où je peux dans ce champ de batail en esquivant tout ce qui traine… Dans un coin, je repère un chariot avec un défibrillateur… donc il devrait il n'y avoir pas trop loin… une caisse remplie de bombonnes d'oxygène, trouvée.

Je me précipite dessus avec soulagement. Coincé entre la caisse et le mur, un porte document a été glissé à la vas-vite. On l'aurait trouvé en fouillant la pièce, mais pas du premier coup d'œil. Law a vraiment dû improviser.

J'y jette un rapide coup d'œil. Alors, Law a dit « six ». Un foie, deux reins, une paire de poumons, un pancréas et un cœur. Le compte est bon. Je n'ai plus qu'à trouver les glacières, mais ça va être la partie facile ! Il n'y a qu'un seul placard qui est réfrigéré ici.

Calant le porte document dans mon dos dans la ceinture de mon pantalon et rabattant le sweat dessus, je cours vers lui et l'ouvre à la volée. Entre flacons de médicaments et poches de produits translucides, sont alignées six petites glacières rouges à couvercles blancs.

Impossible à transporter comme ça. Réfléchie… je me précipite vers une armoire d'aluminium et je fouille jusqu'à trouver une puis deux bandes de crêpe. Parfait.

Je les noue ensemble, et y fait glisser les poignées des glacières en les attachant d'un nœud à chaque fois pour qu'elles ne glissent pas. Eh, c'est presque pas mal cette histoire ! Pour une impro totale.

J'ouvre le sweat pour passer les glacières en bandoulière, et le referme par-dessus pour les cacher. J'ai un frisson : elles sont encore bien froides…

Pas le temps d'être douillette. Je jette un regard à ma montre. Je vais à peine avoir le temps de sortir de là et de trouver un moyen de-

La double porte, encore.

Non.

Ils reviennent. Ou s'en sont des nouveaux. Dans tous les cas, s'ils me trouvent, je suis morte.

Je ne peux pas sortir… il n'y a pas de placard assez grand pour me cacher et-

Oh non.

… oh si.

Je n'ai pas le choix, je me faufile vers les cellules réfrigérantes. Je vais vomir…

J'ouvre la plus basse, la plus à droite, en priant de toute mon âme qu'elle soit vide… Elle l'est. Si je pouvais, j'aurais crié de joie, mais je me contente de me faufiler dedans avec de grandes difficultés, encombrée comme je suis… merde. Je ne peux pas fermer la porte de l'intérieur…

Je tends le bras pour saisir une table roulante et la faire glisser jusque devant la cellule, cachant le fait qu'elle est en partie ouverte, et qu'elle retient la porte.

Trop tard pour réfléchir à une autre option… merde ! J'ai laissé la porte du réfrigérateur ouvert ! Dans la précipitation… oh non… ce n'est pas bon…

La porte coulissante s'ouvre sur un homme, un type immense aux cheveux noirs coupés courts… et avec un uniforme de la brigade !

Le soulagement me prend au ventre, la brigade est là !

Si j'en crois son épaulette, il a même un quelques galons !

Ça veut dire que la brigade a prit cette partie du bâtiment ! Que Smoker et Hina ne sont pas loin, que ces glacières vont-

- Vous êtes sûr de ne pas avoir croisé l'adjudant ? marmonne l'homme.

Il n'est pas seul. Aucune importance, je pose la main sur la porte pour la pousser-

- Je vous jure monsieur Vergo, si on avait croisé l'adjudant Trafalgar, on l'aurait vu !

Cette voix… c'est l'un des deux mafieux de tout à l'heure. Je m'immobilise, fixant l'entrée du minuscule interstice de la porte. Ils sont désormais trois.

Et deux d'entre eux, j'en suis plus que certaine, n'ont rien à faire avec la brigade. Et l'homme en uniforme et gilet pare-balle marche tranquillement.

Serait-ce possible que… ?

Mon téléphone.

J'espère juste qu'il les enregistrera malgré tout…

Oh.

Et qu'ils ne me trouveront pas…

S'ils fouillent… s'ils ouvrent tout… Pour le moment, ils semblent plus préoccupés par le chantier qu'est la pièce qu'autre chose.

- Mais, monsieur, je croyais justement que aucun adjudant ne devait être là aujourd'hui ? se demande l'un des deux sous-fifres.

- Trafalgar a finit très tard cette nuit. Il a fait passer un maximum de dossier médicaux sensibles dans nos nouveaux quartiers avant de partir. Il supervisait le tout sous les ordres de Dofflamingo. Mais il n'a pas envoyé son message de confirmation d'évacuation. Il était sur un cas pour nos prochains clients. Six organes sains encore transplantables.

Pour cause, il s'est pris deux balles dans la jambe. Au moins, je comprends mieux les doutes des mafieux que lui et Bonney ont mis hors service : il n'était plus sensé se trouver là depuis longtemps.

En revanche, « Vergo » semble bien connaitre Law. C'est étrange… je suis un peu perdu, et le stress ne m'aide pas à avoir les idées clairs…

Il connait Law comme adjudant de Doffy mais est de la brigade ? Il s'est qu'il est infiltré ou non ? Et… non, si les deux mafieux lui font confiance malgré l'uniforme, ça veut dire que c'est lui la taupe ? Non…

Je ne sais plus…

Il joue peut-être double jeux ?

Rah !

Qu'est-ce que je fais ?!

Je suis coincée ici… et en même temps… s'il est de la brigade… s'il est un agent double pour la brigade… je ne sais pas.

De toutes façons, tant que les deux mafieux sont là, je ne peux pas prendre le moindre risque de griller la couverture de qui que ce soit.

Peut-être que c'était à lui que Law devait remettre les glacières… ?

Non ! … Oui ?

Je ne peux toujours pas bouger de ma cachette pour le moment, mais j'aimerai quand même arriver à savoir… mais je n'arrive pas à réfléchir.

- Si organes il y a… ça devrait être là non ? dit l'un d'eux en désignant la meuble… avec la porte que j'ai laissé grande ouverte.

Vergo s'en approche sans un mot, mains dans le dos, étudiant le tout.

- Si Trafalgar était là, il ne l'est plus. Il a dû partir précipitamment pour laisser la pièce dans cet état. Et les glacières seraient en évidence pour nous si c'était le cas. Quelqu'un est passé avant nous ou il est parti avec.

Il semble plus parler pour lui que pour les deux autres.

Mais je n'arrive pas à joindre Smoker et Hina, je vais devoir me tourner vers lui. Si seulement les deux autres pouvaient partir…

Vergo se redresse soudain et se tourne vers eux.

- Il n'y a plus rien ici. Toi, tu restes ici. Tu te rends dès que la brigade arrive, mais reste à l'affut de Trafalgar. Je m'occupe du reste. Toi, tu viens avec moi. Et les mains en l'air.

Il leur ordonne de se rendre… ? Il joue vraiment double jeux alors ? C'est quand même plus pratique ce genre d'infiltré pour lui si les mafieux lui font confiance, il n'a plus qu'à leur ordonner de se rendre pour qu'ils obéissent en pensant être avec un allié.

Mince, j'enregistrai toujours. Tu parles d'un truc inutile, à par manquer de dévoiler la couverture d'un agent double au compte de la brigade, je n'aurais pas servi à grand-chose. Je m'en occuperai plus tard, pour le moment, il faut que je sorte de là.

Vergo et son « otage » sortent, reste son acolyte qui soupire en mettant un coup de pied dans un scalpel. Il a l'air de profondément s'ennuyer.

Mais je n'ai pas le temps d'attendre que la brigade arrive. Impossible de savoir si c'est dans cinq minutes ou cinq heures. Il faut que j'aille à leur rencontre. Et pour ça, il faut que je me débarrasse de ce type.

Point positif : il n'a plus de balle pour son arme.

Points négatifs : tout le reste.

Je suis coincée. Vraiment coincée. Et mon temps est limité. Je suis dans une cellule réfrigérante pour cadavres et-

He !

J'ai une idée. Et c'est la PIRE que je n'ai jamais eu ! Ah ! Mais j'ai peut-être une chance… De toute façon, il faut que je tente.

Inspire… expire…

Je tapote de l'ongle contre la porte en métal, le cœur battant et à l'affut de sa réaction. Il ne me déçoit pas puisqu'il sursaute et se retourne, l'arme au poing. Il met quelques secondes à se rappeler qu'elle est vide et la range. Il ne semble toutefois pas vraiment rassuré.

Je recommence mes bruits… laissant mes baskets grincer une seconde. Il a une réaction tout aussi épidermique et s'éloigne des cellules d'un pas. Rah non… j'aimerai bien que tu t'avances…

Je recommence. Il ne semble vraiment pas apprécier… mais il finit par s'approcher. Je ne suis pas sûre que je devrais en être aussi contente, mais pour le moment, je préfère ne pas trop y réfléchir.

Il s'avance… il n'est plus qu'à un pas… je pianote tout doucement le métal… encore un pas… et…

De toute mes forces, je défonce la porte, bousculant la table qui me cachait sur l'homme qui se la prend dans le bas ventre, lui coupant le souffle. C'est maintenant ou jamais.

Je me lève d'un bon, attrape un des épais flacons en verre qui trainait et le lui jette à la figure de toute mes forces. Par Roger… faite que ce soit suffisant…

Il gémit et s'effondre.

Oui !

Je m'appuie un instant à la haute étagère pour reprendre mon souffle et le contrôle de mes tremblements. C'était-

- Raah !

Vive morsure froide dans mon flancs droit.

Et puis la douleur d'une longue coupure.

Il n'était pas évanoui. Il a sortie son arme et même à terre, a tenté de me poignarder. Sa lame n'a découpé que le sweat trop large.

Il faut que-

L'étagère à laquelle je me maintiens n'est pas fixée. Des deux mains, je la renverse sur l'homme qui tentait de se relever. Il accuse le coup en pleine face. Il a un râle de douleur, mais alors que je m'appétais à me mettre à courir, sa main puissante attrape ma cheville et me fait trébucher.

Le sol se rapproche à une trop grande vitesse, j'ai du mal à amortir la chute avec mes bras, je me fais mal en passant. A terre, je me retourne en m'appuyant sur mes coudes. Il me tient toujours !

Je lui balance un grand coup de pied pour le faire lâcher dans un cri de rage, et tente de me relever-

Nouvelle morsure vive.

Il a balancé son bras vaguement, mais il m'a touché. Ma cheville…

La douleur lorsque je me relève malgré tout n'a aucun rapport avec la simple éraflure de mon flanc.

C'est trop, je tombe à nouveau à genoux… J'ai trop mal…

- Je vais te buter !

Il est coincé, mais plus pour longtemps.

Etrangement, la menace de mort sur ma personne que je devine être très sincère m'aide un peu. La décharge d'adrénaline qu'il me fallait. J'ai bien trop mal, mais je me tiens debout.

Il faut que je sorte de là.

Il faut que je rejoigne Smoker et Hina.

Mon téléphone…

Je relance l'appel… l'un puis l'autre… Que l'un d'eux réponde, par pitié !

Il faut emmener ces glacières dans l'hôpital sûr le plus proche…

Merde, je ne peux pas passer par la sortie principale où se trouve surement la brigade… si l'autre me rattrape avant que je ne trouve la sortie, je suis finit. Pas le choix, je dois passer par la sortie de Law.

Le plus rapidement que ma cheville le permet, je me précipite vers cette zone sûre… Ma jambe va se dérober au pire moment, je le sens…

Les double portes battantes, la salle de pause, la remise… le bout du tunnel. Je tombe presque sur la porte en serrant les dents pour endiguer la douleur et me voilà à l'air libre !

Je referme la porte d'un claquement sec, et coince la palette dessous.

Je suis… dehors.

Je ne peux plus faire un pas de plus.

Je m'effondre contre le mur, essoufflée, les yeux humides à cause de la douleur…

Je me suis cassée pas mal de morceaux en skate, je ne me souviens pas avoir eu un jour aussi mal…

Mon téléphone… je vous en prie, répondez…

Smoker…

Hina…

J'ai la tête qui tourne… j'ai bien trop mal.

- Âllo ? Cara ? Que se passe-t-il ?

Ma tête… ma cheville…

- Smoker… Law…

Ma vision est noire. Le sifflement dans mes oreilles prend le dessus. Je-

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En vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d'année ! Amusez-vous bien et prenez bien soin de vous !