A LIRE: Je met en ligne plusieurs fanfictions que j'ai commencé il y a longtemps ou même plus récemment. Mon imagination est débordante et j'ai un peu de mal à me focaliser uniquement sur une seule histoire. Donc, je met en ligne mes fics les plus intéressantes et celles avec le plus de reviews je les continuerais !
Auteur: felli46
Pairing: Harry Potter / Draco Malfoy
Raiting: M
Disclaimer:Tout à J.K Rowling à part l'histoire remanié à ma sauce !
Résumé:
Harry reçoit son héritage Potter et...Gaunt ! Un gobelin lui fait de surprenantes révélations et lui transmet ses deux bagues de lord, cependant elles portent en elles les volontés des premiers Potter et Gaunt et les voilà qui apparaissent à Privet drive pour guider leur héritier légitime. Créature fic. Bashing. HP/DM.
Héritages chapitre 1
Harry Potter, un jeune homme de 15 ans, presque 16, aux jolies prunelles émeraudes et aux soyeux mais indomptables cheveux ébènes, était présentement allongé sur son lit, dans sa chambre à Privet Drive. Il fixait avec morosité le plafond blanc, amer et triste. Seul la lune éclairait son visage gracieux et fin, mais il ne dormait toujours pas. Il n'y arrivait pas. A chaque fois qu'il fermait les yeux il revoyait les événements du département des mystères. Sirius avait frôlé la mort, mais heureusement il n'avait rien. Cependant, il revoyait sans cesse Voldemort penché au-dessus de lui, ressentait encore la sensation effroyable d'être possédé. Ça avait été horrible. Il avait ressentit sa haine, les pleurs de son âme, sa folie comme si c'était les siens.
Il n'avait plus été lui-même pendant une fraction de seconde, il avait été un deuxième Voldemort. Il frissonna de terreur. Il ne voulait plus jamais vivre ça. Il se détestait aussi pour sa faiblesse. Il avait cru en cette vision, il avait stupidement couru dans ce piège comme le stupide gryffondors qu'il était. Malfoy avait raison de le trouver idiot, impulsif et naïf. Harry gémit de honte en se tournant sur son flanc. Il avait de la chance que ses amis, Sirius et Remus ne lui en voulaient pas. Même si Hermione était furieusement remonté contre lui pour l'avoir mise en danger et pour ne pas avoir réfléchis.
-Tu n'es qu'un idiot écervelé ! C'est pour ça que personne ne te fais jamais confiance, franchement tu ne mérites même pas que tout se soit aussi bien fini ! Lui avait-elle hurlé et Ron qui l'avait entendu l'avait sèchement et froidement rabrouée et avait dit à Harry de ne pas écouter la miss-je-sais-tout.
Même s'il voulait croire Ron, Sirius, Neville, Luna et Remus lorsqu'ils lui disaient que ce n'était pas de sa faute, les mots d'Hermione, le ton condescendant de Dumbledore et le regard méprisant de Ginny ne voulait quitter son esprit. Et il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était de sa faute, après tout s'il avait réfléchis avant de vouloir secourir Sirius tout ça ne serait jamais arrivé. Il aurait dû savoir que c'était improbable que son parrain soit au département des mystères, il aurait dû essayer de le contacter ou faire quelque chose d'autre avant de foncer tête baissée. Mais le mal était fait et cela ne rajoutait que d'autres cauchemars pour tenir compagnie à ceux montrant le visage sans vie de Cédric Diggory. Il était vraiment maudit. Mais qu'avait-il fait dans une autre vie pour mériter cette vie pourri par Merlin ?! Et puis, pourquoi avait-il agi de cette façon ?
Il le savait depuis le début qu'il ne devait pas être si impulsif et téméraire. C'était étrange, mais depuis qu'il était à Poudlard il s'était transformé en quelqu'un d'autre. Il n'aurait jamais fait une telle erreur de jugement auparavant. Avant il était plus calme, il réfléchissait plus avant d'agir et là il se rendit compte que Poudlard l'avait changé en quelqu'un qu'il n'appréciait pas. Pourquoi avait-il autant changé ? Avait-il oublié tous ses stratagèmes pour échapper à Dudley lors des « chasses au Harry » ? Avait-il oublié toutes les heures passées seul dans l'obscurité de son placard ? Avait-il oublié que pour survivre dans cette maison pleine d'hostilité envers lui il se devait d'être calme, maîtrisé, de prendre son mal en patience et de ne surtout pas répondre aux provocations ? Depuis son entrée à Poudlard il avait oublié tout ça, il avait oublié qui il était.
Il n'était pas le survivant, il n'était pas un gryffondors têtu, obtus et impulsif, ni quelqu'un qui n'aimait pas étudier, qui se laissait manipuler par les autres, qui répondait aux provocations, qui était plein de préjugés et qui faisait ce qu'on attendait de lui. Il était juste Harry, une personne qui savait se servir de son cerveau, qui n'écoutait pas les gens qui voulaient lui mettre des idées dans la tête. Il était quelqu'un de gentil et sincère, qui ne jugeait pas une personne sur son physique, sa position sociale ou sa maison à Poudlard. Que lui était-il arrivé ? Qu'était-il arrivé à ce Harry là ? Il en était là de ses pensées déprimantes lorsqu'un petit bruit à sa fenêtre le fit sursauter. C'était un petit tapement, comme si une branche était soulevé par le vent et frôlait sa fenêtre, sauf qu'il n'y avait aucun arbre dans le jardin des Dursley. Il se leva prudemment, jeta un coup d'œil à sa chouette perché sur sa chaise qui le regardait avec perplexité et plissa les yeux pour essayer de mieux voir dans l'obscurité. Il vit une petite boule sombre sur le rebord de sa fenêtre et son cœur s'accéléra d'anxiété. Il écarquilla les yeux en reconnaissant la forme d'une hirondelle.
Elle avait un petit parchemin accroché dans son dos par une lanière en cuir. Il ouvrit la fenêtre avec précipitation, pensant que c'était peut-être enfin l'un de ses proches qui lui donnait des nouvelles. La petite hirondelle se dépêcha d'entrer et se posa sur le matelas. Harry l'observa un instant et celle-ci fit de même. Elle était vraiment très petite, elle pourrait tenir sous l'aile d'Hedwige sans qu'on la remarque et possédait de belles plumes lisses et brillantes, noires aux reflets bleutés et blanches sur son ventre. Elle avait de petits yeux noirs curieux et intelligents, et chose étonnante, elle avait aussi de minuscules griffes au bout des ailes digne d'une chauve souris. A part ce léger détail elle avait l'ait d'une hirondelle tout à fait normale.
Et elle était vraiment adorable en plus d'être élégante. Harry s'assit doucement à côté d'elle et approcha lentement sa main du parchemin pour ne pas la brusquer. Mais elle se laissa totalement faire et ne bougea pas alors qu'il détachait la lettre de la lanière en cuir qui grandit directement lorsqu'il l'eut en main pour prendre une taille normale. Il vit le sceau de Gringotts et ses sourcils se soulevèrent d'étonnement.
-Tu peux aller manger et boire dans la cage d'Hedwige si tu veux, dit-il de sa voix douce, celle qu'il utilisait lorsqu'il ne devait pas jouer à la parfaite petite célébrité de Poudlard.
L'hirondelle obéit immédiatement. Soufflant un grand coup, fébrile et stressé de ce que pouvait bien contenir la lettre, il la déplia. Une fine et élégante écriture courbée s'étalait sur toute la longueur.
Cher Monsieur Potter,
Vous vous demandez certainement pourquoi vous recevez une lettre de Gringotts aussi soudainement et à cette heure tardive. Albus Dumbledore nous avait expressément demandé de ne pas vous mettre au courant, mais puisque vous avez frôlé la mort de très près cette année au département des mystères nous ne pouvons plus garder votre héritage sous silence. Même si nous aurions voulu tout vous dire depuis très longtemps, nous nous étions rangé à l'opinion du directeur de Poudlard qui pensait que vous étiez trop jeune, immature et trop préoccupé par Voldemort. Pour cela la banque Gringotts s'excuse de cette erreur.
Mais je vais désormais vous révéler des informations très importantes. Tout d'abord vous devez savoir que le coffre que vous ont laissé vos parents n'est qu'une infime partie de l'héritage de la famille Potter. Et en tant que seul survivant il vous revient de droit. Selon le testament de vos parents vous deviez hériter de l'argent, des biens et du savoir des Potter lorsque vous auriez été en âge de rentrer à Poudlard. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Je vous enverrez un colis contenant la chevalière des Potter dès que vous aurez fini de lire ma lettre, celle-ci vous guidera et vous dévoilera l'histoire et les secrets des Potter.
De plus, vous devez également hériter des Gaunt. Je sais que tout ceci vous fait un choc, mais en tant que conseiller des Potter et des Gaunt depuis très longtemps, vous savez que la durée de vie des gobelins est très longue, je me dois de faire savoir la vérité à leur unique descendant. Premièrement, votre mère, Lily Potter, n'est pas une née-de-moldu comme on vous l'a dit, peu de personne le savent, mais elle a été adopté par les Evans. Elle est en fait née Gaunt, vous recevrez la chevalière de cette illustre famille en plus de celle des Potter. C'était une sang pur et donc vous l'êtes également. Je sais que vous vous fichez de la pureté du sang, mais sachez juste une chose : il y a une raison derrière le comportement des sang-purs sur les nés-de-moldu. Beaucoup se sont fourvoyés sur ces raisons, même les sang-purs eux-mêmes avec le temps et c'est sur ça que des personnes comme Tom Jedusor ont joués. Je vous explique.
Vous devez savoir que Salazar Serpentard s'est disputé avec les autres fondateurs il y a longtemps sur le sujet des nés-de-moldu et a ensuite fuis Poudlard ? Ce n'était aucunement à cause de ses croyances sur la pureté du sang, Salazar Serpentard était un grand sorcier, tacticien, au sang-froid inébranlable, réfléchi et posé. Et surtout il vénérait la magie, de ce fait il n'aurait jamais osé remettre en question ses décisions, à savoir choisir des personnes d'origine moldu pour les transformer en sorcier. Ce n'était pas à cause du sang qu'il hésitait à les laisser avoir une éducation à Poudlard, mais parce que les nés-de-moldu, pour la grande majorité en tout cas, ne s'intéressaient pas à l'histoire de la magie. Je ne parle pas de l'histoire du monde sorcier, des guerres et conflits, etc. Non, je parle des traditions, des anciens rituels et cérémonies consistant à célébrer la magie, alors que c'est très importants et vous ne vous imaginez pas à quel point. Vous devez savoir par exemple que c'est à cause des nés-de-moldu que désormais les créatures magiques sont mal vues et qu'elles n'ont presque aucun droit.
C'est un exemple parmi tant d'autres sur toutes les choses qui ont été perdues au fil du temps et qui sont pourtant essentielles. A cause de ça la magie s'amenuise, devient plus faible et peut-être qu'un jours elle disparaîtra complètement et les créatures avec elle. Je ne dis pas que vous devez retourner votre veste et rejoindre Tom Jedusor, évidemment que non et à vrai dire je serais déçu si vous le faisiez. Tout ce que je vous demande c'est de vous faire votre propre avis sur la question et d'écouter à la fois les opinions des sang-purs, je dis bien sang-pur et non mangemort il ne faut pas confondre, et des nés-de-moldu. Ne laissez pas la haine des autres obscurcir votre jugement, c'est le temps qui a rendu les gens haineux et remplis de colère. Les deux côtés sont remplis de préjugés l'un sur l'autre. Je sais que vous pourrez faire la part des choses, j'ai confiance en vous. Je vous ai observé depuis votre enfance, vous êtes quelqu'un de bien, de juste. Ne laissez personne ternir votre cœur. Suivez votre instinct.
Pour en revenir aux Gaunt, personne ne sait que les Potter en sont affiliés par le mariage de Lily né Gaunt et de James Potter, Dumbledore non plus, et même au sein de Gringotts il n'y a qu'une poignée de dirigeants qui le sont, les plus anciens comme moi. Et c'est un conseil d'ami, Dumbledore ne doit pas savoir, il n'est pas aussi bon que vous le pensez. La chevalière Gaunt vous parviendra avec celle des Potter et vous pourrez alors choisir de soit porter l'une d'elle soit les deux. Si vous rejeter l'un des héritages vous n'y aurez plus accès et il reviendra plus tard à votre descendant qui devra faire le même choix. Je dis que vous pouvez rejeter l'héritage des Gaunt, car Tom Jedusor en fait partis, mais dans une branche plus éloigné et moins importantes que la vôtre. C'est sans doute un choc pour vous d'apprendre que votre ennemi est de votre famille et dans votre état d'esprit de maintenant, avec le peu de choses que vous savez du monde magique il est possible que vous ne vouliez pas de cet héritage qui vous revient à vous seul et non à Tom Jedusor.
De plus, cette famille n'avait pas très bonne réputation avec les nés-de-moldu et les Gaunt étaient autrefois nommés les Serpentard, ils ont dû changé leur nom car Salazar était fortement déprécié à mesure que les rumeurs se propageaient et que le temps passait. Quoi qu'il en soit les bagues vous montrerons leurs histoires et vous pourrez alors choisir. Voilà, je pense vous avoir tout dit. Ne m'envoyez aucune lettre, Dumbledore surveille votre courrier grâce aux barrières de la maison et de Poudlard quand vous y êtes et il ne doit pas apprendre que vous savez la vérité il pourrait vous faire du mal ou vous manipuler. J'ai dû user d'un stratagème pour vous faire parvenir cette lettre et le colis.
Avant de finir, je dois vous parler d'une dernière chose et non des moindre : Dumbledore a apposé un sceau sur votre magie pour qu'il puisse la contrôler car elle est extrêmement puissante. Ce n'est pas à cause du sacrifice de votre mère que Voldemort est mort la première fois, mais bien à cause de vous seul. Il n'y a aucune protection du sang. Les bagues, si vous choisissez de les porter vous libérerons de ce sceau, cependant ne le faites pas à l'intérieur des barrières entourant votre maison. Dumbledore le saura immédiatement si le sceau est brisé de cette façon. Je vous enverrais une autre lettre ainsi qu'un portoloin pour que nous nous parlions de vive voix dans la semaine à venir, le temps que je trouve comment faire pour qu'il ne remarque pas votre absence. Lisez à travers les lignes lorsque vous lui parlez, de même qu'avec les autres, regardez au plus profond d'eux et vous découvrirez beaucoup de chose.
Je vous souhaite une bonne nuit, en espérant que vous fassiez le bon choix.
P.S : L'hirondelle magique est un cadeau de ma part, elle est très intelligente, fidèle et plus discrète que votre chouette si vous ne voulez pas que l'on surveille votre courrier.
Kakou Mielneau,
Directeur de la banque Gringotts de Grande-Bretagne et gérant des voûtes Potter, Gaunt et Malfoy.
Les sourcils d'Harry s'étaient peu à peu froncés au fur et à mesure de sa lecture. À la fin de la lettre il mit plusieurs minutes sans pouvoir réagir, bloqué, son cerveau ayant du mal à assimiler les mots qu'il venait de lire. Puis, avec un calme presque froid il posa le parchemin à ses côtés sur le matelas. Il fixa un instant le vide, perdu dans ses pensées et ne sachant même pas quoi ressentir. Devait-il être en colère que Dumbledore lui ai caché toutes ces importantes informations sur lui et sa famille ? Devait-il se sentir trahi par les flagrantes manipulations ? Devait-il être blessé que son directeur le considère finalement que comme un pion ? Devait-il être dégoûté que Voldemort et lui partageaient le même sang ? Devait-il détester Dumbledore pour lui avoir mis en sceau sur sa magie sans qu'il le sache ? Devait-il se sentir offusqué, sali, violé dans son intimité, dans sa vie ?
Il ne savait pas, il se sentait juste… Vide, comme si ce n'était pas vraiment une grande surprise et qu'il se doutait de quelque chose depuis le début sans vouloir y croire. Mais cette lettre confirmait tous les soupçons de son inconscient et de son instinct qu'il avait rejeté. Il était pathétique. Simplement parce que quelques personnes l'avaient accepté, qu'il s'était enfin senti appartenir à quelque chose, juste parce que son directeur avait partagé quelques inutiles informations avec lui et lui avait souri d'un air paternel il s'était complètement livré. Il lui avait fait aveuglément confiance. Hermione avait raison finalement, il était vraiment naïf. Qui avait-il d'autre dans le coup ? Sirius ? Remus ? Ron? Hermione ? Neville ? Molly ? Arthur ? Les jumeaux ? Ginny ? Bill ? Charlie ? Luna ? Seamus ? Dean ? Comment ne pas devenir parano maintenant ?
Et sa mère, une sang pur ? Une descendante des Gaunt et de surcroît de Salazar Serpentard ? C'était...invraisemblable. Il s'était mis dans la tête depuis 5 ans que sa mère était une née-de-moldu comme Hermione et finalement c'était un mensonge. Il était un sang pur, comme Malfoy, Zabini, Nott, Parkinson...Comme Ron et Neville. Cette dernière constatation le soulagea, bizarrement. Ou bien devait-il se méfier de Ron et Neville aussi ? Non, son instinct lui disait que non. Et si il y avait bien quelque chose sur lequel il pouvait se fier c'était son instinct, il ne l'avait jamais trahi, c'était lui qui ne l'avait pas assez écouté. Le faisant sursauter, Hedwige et l'hirondelle se posèrent soudainement sur ses genoux. Elles avaient l'air inquiètes. Harry leur sourit, sur elles aussi il pouvait avoir confiance.
-Heureusement que tu es là Hedwige et toi aussi maintenant petite hirondelle, murmura-t-il en posant une main sur l'aile blanche et un doigt sur la petite tête noire qui roucoula contre lui.
Brusquement, une pensée angoissante lui vint. Et si Dumbledore avait lancé un sort à Hedwige pour l'espionner ? Il passa sa main sur le doux plumage. Non c'était impossible. Il ne ressentait aucune magie venant d'elle et il était doué pour ça. Il soupira de soulagement et leur fit un sourire tremblant.
-Bon, comment va-t-on t'appeler toi ? Je ne peux pas te nommer éternellement petite hirondelle et à ce que j'ai compris nous allons désormais passer beaucoup de temps ensemble donc...
Il réfléchit un instant, l'index sur son menton jusqu'à ce que ses yeux s'illuminent.
-Pourquoi pas Tsubame ? C'est jolie non ? Ça veut dire hirondelle en japonais, je le sais car je lis les manga de Ron. Alors ça te plaît ?
L'hirondelle pépia joyeusement en agitant ses ailes pour toute réponse et Harry rit doucement.
-Très bien, dans ce cas ton nouveau nom est Tsubame. Enchanté de faire ta connaissance.
Tsubame sauta sur le tee-shirt trop grand d'Harry et, s'accrochant avec ses griffes, elle monta pour se lover dans le creux de son cou. Harry rit et caressa tendrement ses plumes.
-Sois gentille avec notre nouvelle amie Hed', je compte sur toi pour lui apprendre plein de truc d'oiseau. Tu es sa grande sœur maintenant après tout.
La chouette hulula en signe d'accord, pas assez fort pour réveiller les autres habitants de la maison elle y veillait toujours, et éteignit la lumière d'un claquement du bec contre l'interrupteur, puis alla se poser sur le dossier de sa chaise. Harry comprit aussitôt qu'elle voulait qu'il se repose et à vrai dire il en avait bien besoin. Après tout, on disait que la nuit portait conseil. Il se coucha sur son lit et dès que sa tête toucha l'oreiller il s'endormit comme un bébé, rassuré par le poids de Tsubame qu'il sentait dans son cou. Ainsi il ne vit pas un petit paquet apparaître sur sa table de nuit, à côté de la lettre.
Le lendemain, ce fut les rayons de soleil de ce matin d'été ensoleillé qui le firent papillonner des paupières. Il s'étira, un petit sourire aux lèvres d'avoir si bien dormi pour une fois, mais il disparut aussitôt en se rappelant des événements de la veille. Son expression se fit plus sombre alors qu'il se remémorait le contenu de la lettre. Cependant, une petite boule qui se redressait en clignant des yeux sur son torse le fit se détendre.
-Bonjour Tsubame, murmura-t-il en caressant la petite tête.
L'hirondelle se frotta un moment contre son index avant de voler jusqu'à sa table de chevet et d'atterrir sur le petit colis. Harry fronça aussitôt les sourcils. Il aurait juré que ça n'était pas là hier soir. Et puis il se rappela que l'auteur de la lettre lui avait dit que les bagues arriveraient lorsqu'il aurait fini de la lire. Il se redressa brusquement, un mélange d'impatience, de peur et d'anxiété le prenant à la gorge. Tremblant, il attrapa le paquet enroulé d'un papier marron et l'ouvrit lentement. Il déglutit difficilement en voyant une magnifique boîte noire incrusté d'émeraudes, de saphirs, de rubis et de topaze jaune. Des liserés d'argent et d'or partaient de chaque côté et revenaient sur le dessus. La boîte elle-même devait valoir une immense fortune et Harry pensa que les bagues devaient être encore pires.
Ses mains tremblaient incontrôlablement, c'était bien la première fois qu'il tenait un objet aussi précieux. Malfoy se serait moqué de lui en le traitant de paysan et en lui disant qu'un pareil objet n'avait rien à faire entre des mains aussi sales que les siennes. Il soupira devant son manque cruel de confiance en lui et souleva le couvercle. Il expira abruptement, ses yeux s'écarquillant. Les deux bagues étaient enfoncées dans un petit coussin et pointaient fièrement vers lui. Elles étaient...absolument superbe. Harry n'avait jamais été très bijoux, mais là il ne pouvait les quitter des yeux. Celle des Potter était assez imposante, en or brute elle était surmontée d'un lapis-lazuli avec au centre les armoiries de la famille aussi en or, ce n'était pas un animal ou une forme quelconque.
Harry ne savait même pas comment la décrire tellement elle était étrange. Parfois faite d'arabesques, parfois de formes plus concrètes, la seule chose de reconnaissable était la lettre P joliment et finement calligraphiée en son centre. Celle des Gaunt était tout aussi splendide, mais plus simple et étroite. L'armature était d'un argent scintillant et une onyx lisse l'a surmontait. Une tête de serpent également en argent dépassait sur la pierre, l'a faisant incroyablement bien ressortir. Elles étaient toutes les deux si différentes et Harry eu une image fugace des emblèmes de serpentard et de gryffondors.
Sans vraiment savoir pourquoi une soudaine tristesse assombrit son expression émerveillé. Puis sans prévenir, alors que le brun les admirait, une intense lumière provenant des bagues l'aveugla une minute et il dû mettre sa main devant ses yeux. Il papillonna des yeux et se frotta les paupières, mais le piaillement des deux volatiles l'obligea à les rouvrir. Ses émeraudes devinrent aussi rondes que des soucoupes et son cœur manqua un battement, mais il ne fit pas le moindre mouvement. Devant lui se tenait deux hommes d'une vingtaine d'années, le regardant avec bienveillance.
-Bonjour jeune héritier, dit doucement le premier, un grand et mince homme aux yeux et aux cheveux aussi noir que l'encre.
Harry prit le temps de le détailler avant de répondre. Son regard et son sourire était doux, cependant il émanait de lui quelque chose d'angoissant. Harry avait l'impression que son regard pourrait avaler son âme s'il le voulait, cependant, aussi étrange que ça puisse paraître Harry n'avait pas peur. Au contraire, il sentait qu'il pouvait lui faire confiance. Le deuxième homme était plus petit, ses cheveux lui arrivait aux épaules dans des mèches brunes aux reflets châtains parfois lisses parfois ondulées et ses grands yeux émeraudes le regardaient avec tendresse et beaucoup de joie. Ils étaient tous les deux habillés avec raffinement et leurs postures gracieuses prouvaient leur appartenance à l'aristocratie.
-Hum...Bonjour.
Deux sourire presque attendrit lui répondirent avant que celui aux yeux émeraudes ne prenne la parole.
-Je suis ravi de te rencontrer Harry, nous attendions ta venue depuis si longtemps. Nous sommes tes ancêtres, le premier Potter et le premier Serpentard, enfin Gaunt comme ils ont changé leur nom.
Harry haussa un sourcil, mais essaya de ne pas trop marquer sa surprise. Il ne voulait pas paraître malpoli. Il se surprit lui-même d'être aussi calme. Il y a encore hier il aurait hurlé au mangemort ou autre, comme le parfait gryffondors qu'il se devait d'être. La lettre et les révélations devaient l'avoir plus affecté qu'il ne le pensait.
-Enchanté, monsieur Potter, monsieur Serpentard.
-Oublie les monsieur et les marques de politesse avec nous. Alors ? Est-ce que tu pourrais nous différencier ? Demanda malicieusement le plus petit alors que l'autre souriait avec amusement.
Harry réfléchit une seconde en se levant, son doigt tapotant son menton alors qu'il les fixait. Il se tourna vers celui aux yeux noir.
-Vous êtes le premier Potter.
Il se tourna vers celui aux yeux émeraudes comme les siens.
-Et vous Salazar Serpentard, affirma-t-il avec assurance.
Les deux hommes partirent dans un grand éclat de rire.
-C'est juste. Tu es doué Harry ! Je pensais qu'avec tout ce qu'on raconte comme mensonge sur nous, tu te ferais avoir, rit Salazar.
Harry lui sourit timidement.
-Merci, c'est vrai qu'hier encore je me serais trompé, mais avec la lettre que j'ai reçu j'ai compris qu'il ne fallait plus que je me fis à ce qu'on m'a raconté.
Il leur fit un petit sourire triste en baissant la tête. Les deux hommes échangèrent un regard avant de poser leur main sur les épaules de leur descendant.
-Nous sommes là pour te raconter la vérité Harry. Toute la vérité, sans rien omettre.
-Merci, souffla-t-il.
Un moment plus tard, ils étaient tous les trois confortablement installés dans le salon puisque les Dursley étaient partis ce matin aux aurores pour un mois de vacances. Hedwige les observait de son regard jaune perçant dans un coin de la pièce et Tsubame était blottis sur les genoux de son maître. Les bagues étaient toujours dans leur socle et reposaient sur la table basse.
-Donc ? Que voudrais-tu savoir en premier ? Demanda doucement le premier Potter.
-Hum...On ne m'a jamais raconté l'histoire de ma famille, ils étaient assez vague...Comme s'ils me cachaient des choses. Je ne connais même pas les noms de mes ancêtres. Et...Sur vous Salazar on m'a juste dit que vous étiez un sorcier sombre qui détestait les moldu et les nés-de-moldu et comme vous êtes un peu le modèle de Voldemort et des mangemorts je dois dire que je ne vous avez pas en très haute estime. Pour les Potter tout ce que je sais c'est qu'ils étaient le symbole de la lumière et qu'ils étaient un peu comme les Weasley, des amoureux des moldus. Alors, la vérité là dessus c'est quoi ?
Ses yeux curieux passait de l'un à l'autre et les deux hommes ne purent s'empêcher de rire.
-Bon, alors...Par quoi commencer ?
-L'histoire des Potter et des Serpentard a commencé en même temps. Leur histoire est indissociable, commença le premier Potter, tout d'abord je m'appelle Alhas. Salazar et moi nous nous sommes rencontré à nos 25 ans. Nous sommes rapidement devenu de très bon amis, mais ça ne plaisait pas vraiment aux autres fondateurs de Poudlard.
-Pourquoi ? Demanda avidement Harry en se penchant en avant, pendu aux lèvres de son ancêtre qui sourit.
-Tu as dû te rendre compte que mon physique n'est pas très chaleureux. Mes cheveux noirs, mes yeux noirs aussi profonds qu'un puits sans fond et ma peau aussi blanche que la neige ne sont pas très avenants, dirons-nous. De plus, mon sang de créature magique ne joue pas en ma faveur.
-C...Créature magique ?!
-Oui, tu en a toi aussi Harry, ce qui fait de toi un sang-pur par excellence. Je sais qu'aujourd'hui les sang purs se considèrent comme tel si leur lignée est seulement composée de sorcier, mais avant ce n'était pas ça. Les vrais sang-pur sont ceux qui ont du sang de créature dans les veines, car les créatures magiques sont issues de la magie elle-même comme leur nom l'indique. De ce fait, les sorciers qui en possèdent sont bien plus puissant. Les sangs purs de maintenant ne sont que de vagues copies et leur sang dont ils sont si fier ne peux pas être considéré comme purement magique. Parce que les sorciers sont avant tout des humains et les humains ne sont pas créés par la magie, mais par la biologie. Tout s'est confondu avec le temps on dirait.
-Oui, pour dire vrai un sorcier dont la lignée est composé uniquement de sorcier n'est pas plus pur ou plus puissant qu'un né-de-moldu ou qu'un sang-mêlé. Chaque sorcier au monde à des gênes moldu puisqu'ils partagent la même espèce : l'humain. Par contre pour ceux qui ont du sang de créatures c'est différent. Ils ne sont plus humain, leur essence est donc à cent pour cent magique. Tout comme toi, dit Salazar.
-Waouh, c'est...surprenant. Et tu es de quel créature ? C'est ton sang que j'ai dans les veines ou il y en a eu d'autre chez les Potter ? Chez les Serpentard ?
Alhas lui répondit.
-Il n'y a que moi chez les Potter. Salazar n'est pas une créature, même s'il a du sang en lui, il ne s'est pas activé. Comme toi. Il a du sang latent d'Ouroboros.
-Ouroboros ? Je croyais que ce n'était qu'un symbole, dit Harry avec perplexité.
-Non, mais même à notre époque, il y a mille ans, ce n'était qu'une légende. La vrai nature de l'Ouroboros, un serpent qui se mord la queue et qui a été vu comme le symbole de l'infini, et en réalité une créature proche du phénix qui renaît de ses cendres. L'Ouroboros renaît de sa mue, oui je sais ce n'est pas très jolie, mais c'est ainsi.
-Donc, si Salazar aurait eu son sang activé il serait devenu immortel et à chaque fois qu'il mourrait il...enlèverait sa peau et renaîtrait d'elle ?
Le nez froncé de dégoût d'Harry les fit rire.
-C'est ça.
-Et toi Alhas ?
-Moi je suis une ombre, un être jugé par les sorciers comme né de la magie noir et de la malfaisance de l'humanité, sourit le premier Potter, guettant la réaction de son héritier.
Le plus jeune haussa un sourcils, sceptique.
-J'ai peine à le penser, tu ne sembles pas mauvais, même plutôt gentil.
Alhas se pencha et caressa tendrement la joue d'Harry qui rougit, mais ne se déroba pas du toucher. Il n'avait pas l'habitude de voir un regard si remplit d'affection tourné vers lui, à part de Sirius et Remus bien sur, mais ils n'étaient pas très tactiles tous les deux.
-Merci Harry, ça me touche beaucoup ce que tu dis.
Devant les émeraudes interrogatrices il s'expliqua :
-On m'a tué parce qu'on croyait que j'étais mauvais à cause de ce que je suis.
-Tu...quelqu'un t'a...assassiné ?!
-Ne sois pas si bouleversé Harry. C'était il y a très longtemps.
-Mais...Objecta-t-il piteusement en baissant la tête.
Il ne savait pas pourquoi il était si triste, mais l'éclat douloureux dans les yeux noirs lui serrait le cœur.
-Tu sais, reprit doucement Alhas, à notre époque les créatures magiques et leurs descendants sorciers étaient très appréciés, ils faisaient tous partis de l'aristocratie, des plus hauts rangs du gouvernement, étaient riches, etc. Mais ça les nés-de-moldu ne pouvaient le concevoir. Pour eux nous étions des monstres, des abominations. La culture moldu a pour principe que l'humain est au-dessus de tout et que tout ce qui sort de la normalité ne devrait pas exister. Alors les créatures magiques...Au fur et à mesure que le temps passait les sorciers devenaient de plus en plus sensibles à ce genre de discours. Les nés-de-moldu étaient encouragés par les jaloux, il y en avait de plus en plus et les fondateurs qui n'étaient pas sang pur en faisait malheureusement partis. Leur avis comptait énormément pour la population et à cause d'eux une révolte s'est formée. La haine et le dégoût a commencé à envahir les cœurs et un genre de purge a débuté. Les créatures et leurs descendants pourtant sorcier étaient chassés, tués sans sommation. Mais beaucoup d'entre elles ne voulaient pas lever la main sur le peuple qu'elles aimaient et ne se défendaient pas, j'en faisais partis.
-Mais, je ne comprends pas. Pour les moldus, la magie aussi n'est pas normale, mais les nés-de-moldu l'acceptaient, non ? Pourquoi pas les créatures ? Et pourquoi les autres sorciers étaient jaloux ?
Ce fut Salazar qui lui répondit :
-Ils acceptaient la magie, car qu'ils le veuillent ou non elle était de toute façon en eux. Mais les créatures étaient une existence qu'ils ne comprenaient pas, ils ne comprenaient pas qu'ils aient des pouvoirs que eux n'avaient pas et ainsi elles avaient pas mal de faveurs.
-Des pouvoirs qu'ils n'avaient pas ?
-Les créatures sont beaucoup plus en communion avec la magie que les sorciers. Tout dépend de la nature de la créature, mais dans tous les cas, elles n'ont pas besoin de baguette. Par exemple, moi je pouvais contrôler les ombres, l'esprit des gens étaient comme un livre ouvert pour moi et je pouvais aussi ressentir leur personnalité et leurs mensonges. Ce genre de capacité effraie les gens. Et même si jamais un gouvernement constitué de créatures n'a réprimer les sorciers ou leur a enlevé des droits injustement, ils se sont révoltés contre nous. Nous aimions les sorciers, nous les considérions comme nos amis, comme des personnes à protéger et à chérir. Je ne dis pas que toutes les créatures étaient ainsi, mais la majorité oui.
Harry souffla, tremblotant.
-A...Alors, si j'ai bien compris...Les autres fondateurs étaient...méchants ?
L'expression de Salazar s'assombrit.
-Je ne dirais pas qu'ils étaient mauvais. Ils étaient mes amis, j'étais très proche de Godric.
A cela Alhas fit une moue ennuyé qui étonna Harry, mais il ne dit rien et écouta Salazar.
-Mais, ils se sont fait retourner le cerveau petit à petit. Franchement, je ne saurais exactement t'expliquer ce qu'il s'est passé. En tout cas j'ai vite fuis Poudlard, car dès que mon sang a été révélé leur comportement envers moi a changé, de même que celui des élèves. Et aussitôt que j'ai exprimé mes doutes envers les nés-de-moldu c'était fini, je n'ai pas supporté le dégoût que je voyais dans les yeux de tout le monde. Ils n'ont pas voulu écouter mes explications...
Salazar baissa la tête, soudain triste. Alhas posa une main réconfortante sur sa cuisse et Harry se demanda s'il y avait simplement de l'amitié entre eux.
-Bref, continua le serpentard, ensuite, avec Alhas, on a créé nos familles respectives, les Potter et les Serpentard. On a pu les maintenir pendant de nombreuses années avant que la révolte ne commence. La purge a duré très longtemps, des dizaines et des dizaines d'années. Godric a retrouvé la raison en voyant toutes les horreurs et tout le sang qui a été versé, mais le mal était déjà fait. Il m'a retrouvé, s'est excusé de toutes les manières possibles et il était si désespéré, si anéanti que je l'ai pardonné, en parti en tout cas. Et puis...Alhas a été tué à son tour et...Je ne l'ai pas supporté, je...je me suis suicidé...
Harry écarquilla les yeux, la main sur la bouche. Il savait que Salazar lui épargnait les détails morbides et il lui en était reconnaissant. Il était à deux doigts de pleurer après la confession de son ancêtre. Alhas entrelaça leurs doigts, lui aussi bouleversé.
-Et...Il y a quelque chose que je ne comprends pas. De ce que je sais des Potter ils ne te ressemblent pas du tout Alhas, ni pour tes opinions. Pourquoi défendre les nés-de-moldu après tout ça ?
Alhas lui sourit, trouvant son détournement de sujet adorable.
-Bonne question Harry. Un de mes descendants, pour protéger ma lignée a lancé un sort très puissant pour sceller mes gênes de créature pour que les Potter n'en héritent plus. Il l'a fait pour protéger la famille et ses opinions sont restés les mêmes évidemment. Cependant, au fil des générations ses intentions ont été méprises. Ils ont commencé à penser comme tout le monde, que les créatures leur étaient inférieures. Mais ton père, James a un peu inversé la situation en étant ami avec un loup-garou.
A cela les yeux d'Harry étincelèrent. Alhas continua.
-Le sort s'est alors inversé et son fils, toi Harry, a hérité des mes gênes et de ma magie.
-Mais ils sont latents ?
-Oui, tu peux choisir de soit les accepter, soit de les refuser. C'est à toi de voir.
Harry ne sut pas quoi répondre et resta un moment silencieux sous la surprise.
-C'est bien la première fois qu'on me laisse le choix de quelque chose qui me concerne directement...Souffla-t-il.
-Harry...Murmura Salazar avec tristesse.
Il se leva, suivit par Alhas et ils s'assirent tous les deux sur les accoudoirs du fauteuil de leur dernier descendant. Harry ne comprit ce qui lui arrivait que lorsqu'il fut étreint avec tendresse et que des larmes salées glissèrent sur ses joues. Alors il pleura. Il pleura pour les injustices qui lui avaient été faites, sur la trahison de Dumbledore, sur les horreurs que ses ancêtres avaient dû subir et sur les mensonges qui avaient englobés ses deux familles. Après de longues minutes il se calma finalement, mais ne bougea pas de sa position confortable, sa tête posée sur l'épaule de Salazar et le visage d'Alhas dans ses cheveux. Il se sentait si bien, en sécurité pour la première fois de sa vie. La pendule du salon sonna les douze coups de midi, faisant sursauter Harry qui commençait à s'endormir.
-Vous...Vous avez peut-être faim ? Demanda-t-il soudainement en se redressant, les joues rouges.
-Ce serait pas de refus oui, je meurs de faim ! S'exclama Salazar.
Harry hocha la tête et se leva pour aller dans la cuisine, mais il se stoppa soudainement. Il se retourna lentement, les sourcils froncés.
-Mais...Vous êtes pas morts ? Comment vous pouvez avoir faim ?
Deux éclats de rire lui répondirent.
-Je me demandais quand est-ce que tu allais poser la question ! Tu te rappelles de mon sang d'Ouroboros ? On va dire qu'on se doutaient qu'on allait mourir et j'ai réussi à faire une potion, combiné à un puissant sort d'Alhas pour nous ressusciter grâce aux bagues lorsque notre heure serait venue.
-Votre heure ? Comment ça ?
-Le temps où notre véritable héritier arriverait. Je parle d'un être capable de passer outre les préjugés, quelqu'un qui pourrait rendre le monde magique meilleur ou l'aidait un peu en tout cas. Ne t'inquiète pas Harry, je ne dis pas que c'est ce que tu dois faire. Simplement, tu as tous les droits, plus qu'aucun autres de nos descendants, de faire ce que tu as envie avec l'héritage que nous t'avons laissé.
Interloqué, Harry ouvrit et referma la bouche sans dire un mot alors que ses ancêtres s'avançaient vers lui.
-Ce que...Ce que j'ai envie ?
Alhas posa ses mains sur chacune de ses joues et plongea son regard dans le sien.
-Tu n'imagines pas à quel point nous te sommes reconnaissant d'être né Harry. Tu es notre trésors, nous sommes si heureux d'avoir pu te rencontrer.
-V...Votre trésors ?
Sa voix était chevrotante.
-Oui. Pour nous tu es si précieux Harry. Tu es un parfait mélange entre nos deux familles. Tu es un peu comme...
le reste de la phrase se finit dans un murmure ému :
-...L'enfant que nous aurions aimé avoir avec Sal'.
Harry écarquilla les yeux alors que ceux-ci s'embuaient. Il baissa la tête, mis sa main devant ses yeux et mordit sa lèvre inférieur qui ne voulait cesser de trembler.
-Je crois que c'est la première fois qu'on me dit une si belle chose. Même Sirius et Remus...
Il ne put finir sa phrase qu'un sanglot secoua ses épaules. Ils le prirent une nouvelle fois dans leurs bras, Salazar déposant un baiser sur le sommet de son crâne, ses émeraudes plongées dans celles obsidiennes. Il était lui aussi ému de ce que son unique amour avait dit à Harry et il ressentait la même chose.
-Bon allez, rit Harry, j'ai l'impression de pas arrêter de pleurer. Je vais vous faire à manger.
Il se dirigea vers la cuisine sous les sourires d'Alhas et de Salazar qui le suivirent. Ils s'accoudèrent sur le plan de travail et regardèrent le petit brun s'activer sur la cuisinière. Tsubame qui avait jusque là rejoint Hedwige sur son perchoir les rejoignit et se mit à virevolter autour de son maître, l'aidant avec les œufs aux plats en en attrapant un et en cassant la coquille contre la poêle ou en lui apportant les ustensiles dont il avait besoin. Harry riait aux éclats sous le comportement étrange du volatile et les commentaires amusés des deux hommes. Lorsque le repas fut près ils s'attablèrent joyeusement.
-Tu as l'air content Harry. Ça te plaît tant que ça de cuisiner ? Demanda Salazar.
-Ce n'est pas ça. C'est juste que j'ai toujours pensé que faire la cuisine était une corvée puisque les Dursley m'y obligeait et m'interdisait de manger avec eux, mais je me rend compte en faisant à manger pour vous que ça peut être amusant et plaisant de partager un repas qu'on a fait soit-même. Cuisiner pour des gens qu'on aime c'est pas pareil.
-Je vois, dit doucement Salazar en lui souriant, intérieurement touché qu'Harry les considère comme des gens qu'il aimait alors qu'il venait à peine de les rencontrer.
Alhas piqua un morceau d'œuf et de bacon dans sa fourchette et l'enfourna gracieusement dans sa bouche.
-C'est délicieux Harry ! S'exclama-t-il.
-Euh...C'est juste un œuf et du bacon, c'est pas...Dit-il, gêné.
-Tu rigoles, je sais pas comment tu fais, mais ce simple œuf au plat et ce morceau de bacon sont vraiment délicieux, rien à voir avec ceux que mon elfe me faisait et pourtant c'était un excellent cuisinier.
Salazar leva les yeux au ciel et murmura d'un air complice à Harry :
-Al' et la nourriture...
Harry pouffa devant le regard noir interrogateur, puis ils mangèrent tranquillement leur déjeuner-petit-déjeuner.
L'après midi se passa tranquillement, ils se racontèrent quelques moments agréables de leur vie et Harry entreprit de leur narrer ses années à Poudlard. Il leur parla de sa rencontre avec Hermione, Ron, les Weasley, Draco Malfoy, Hagrid, Dumbledore, Sirius et Remus et toutes les autres personnes importantes de sa vie. Il leur raconta ses aventures chaque année et notamment celle de sa quatrième avec le tournoi des trois sorciers, la renaissance de Voldemort et le meurtre froid de Cédric Diggory. A la fin, les deux plus vieux étaient à la fois énervés et pensifs.
-Ce Tom Jedusor, c'est un Gaunt, non ?
Harry hocha la tête sombrement. Salazar soupira.
-Mon héritage a vraiment fait de mauvaises choses. Je n'aurais jamais pensé qu'on retourne une telle situation, quelques mots, ainsi. Les serpentards de Poudlard croient vraiment que je voulais tuer les nés-de-moldu et les moldus ?
-Oui, je suis désolé Salazar.
-Bah on peut rien y faire. Mais maintenant que nous sommes revenus, j'aimerais...Je sais pas...Peut-être redoré mon blason ? Ça me fait mal de penser que tout l'amour que j'avais mis dans la création de Poudlard se soit transformé en haine.
Harry tapota son menton, signe qu'il réfléchissait.
-Pourquoi pas ? Dit-il et sous les regards interrogateurs il continua sur sa lancée. C'est vrai, on pourrait le faire. Vous pourrez peut-être rejoindre Poudlard et influencer les élèves de l'intérieur ? Mais vous êtes trop vieux pour être considéré comme des élèves...
-En fait non, nous pouvons nous rajeunir ou nous vieillir à volonté grâce au sort que j'avais apposé sur les bagues.
-Mais es-tu sûr de vouloir y retourner maintenant que tu sais que le directeur te manipule ? Désormais tu es le lord des maisons Potter et Gaunt et en tant que tel tu es émancipé directement, tu n'es même pas obligé de continuer tes études ou tu peux les faire de chez toi. Tu pourrais être enfin libéré de toutes les chaînes qui t'enfermaient jusque là. Tu peux être libre Harry.
-Oui, c'est vraiment tentant. Je veux l'être, faire enfin ce dont j'ai envie sans me soucier de ce que pense les gens. Mais...Je ne veux pas me détourner de ce que je sais maintenant. Le monde magique est en train de s'écrouler, je ne peux pas l'ignorer, de plus, que je le veuille ou non Voldemort est à mes basques, il ne me laissera jamais tranquille. Autant en profiter pour changer un peu les choses. Et puis, je sais que ça compte pour vous, termina-t-il dans un sourire.
-Harry...Murmurèrent les deux hommes, touché au delà des mots.
-Donc c'est quoi ton plan ? Demanda Alhas après un moment.
Harry rit.
-Je n'ai pas de plan, juste une idée et il y a encore des choses que j'ignore et que je ne réalise pas. Le gobelin qui m'a envoyé la lettre doit me donner rendez-vous cette semaine déjà, ce sera la première étape. Et il y a tellement d'obstacles...
-On t'aidera Harry, ne t'en fais pas. Bon récapitulons tout ça. La première chose à voir c'est comment tromper cette maudite barrière, parce que j'imagine que tu n'es pas encore prêt à ce que Dumbledore soit au courant de tout ça ?
-Oui, je ne veux pas qu'il puisse faire quoi que ce soit contre moi, il faut attendre que j'ai toutes les cartes en main.
-Très bien, donc il faudra s'occuper de la barrière. Ensuite...Il faudra s'occuper de notre intégration à Poudlard en tant qu'élève, du sort abjecte qui scelle ta magie, mais ça les bagues pourront le faire si tu les acceptes, mais pas ici, le rendez-vous avec le gobelin pourra arranger ça je pense. Après je sais pas, que veux-tu faire ? Parce que faut que tu saches que si tu acceptes de porter les bagues, en plus de la fortune et des biens de nos familles qui te reviendront, tu auras aussi deux postes au magenmagot, et ton nom apparaîtra sur les listes des grandes familles sang pur (sang pur de votre époque bien sur). La nouvelle d'un nouveau lord va ébranler le monde sorcier. Et vu que tu es jeune beaucoup vont vouloir te manipuler.
-...
-Eh ben, laissa échapper Harry après un moment de stupeur.
-On sera là pour toi Harry, ne l'oublie pas, dit Salazar en posant sa main sur son genou.
Harry lui sourit.
-Je sais. Je ne suis plus seul maintenant, n'est-ce pas ?
-Oui. On sera toujours là pour toi, renchérit Alhas.
-Et...Euh, désolé de vous poser autant de question, après tout on a toutes les vacances pour ça, mais je déteste quand les informations arrivent au compte goutte, comme Dumbledore le fait. Je préfère tout savoir d'un coup pour bien y réfléchir ensuite et savoir directement à quoi m'en tenir.
-Pas de problème Harry. Comme on te l'a dit on est là pour ça et on a juré de te dire toute la vérité sans rien omettre.
Harry leur sourit, caressant distraitement le plumage de Tsubame sur ses genoux.
-Hum, pour l'héritage de créature magique comment ça se passe si je l'accepte ?
Les yeux d'Alhas brillèrent, mais il répondit calmement.
-Si tu décides de les accepter, tu deviendras à la fois un Ouroboros et une ombre. Tu ne peux pas en activer qu'un. Tu obtiendras alors de grands pouvoirs et ton apparence risque de changer.
-Comment ça ? Et quel genre de pouvoir ? Demanda-t-il, un peu inquiet.
Il ne voulait pas abandonner les traits de ses parents.
-Je ne sais pas à quoi tu ressembleras. Tout ce que je sais c'est que tu auras plus de ressemblance avec moi, comme le sort lancé sur les Potter les empêchait de me ressembler. Je suis sur que tu garderas tes yeux émeraudes, même si je pense qu'ils vont être plus profond et magnétique, c'est une des caractéristique des ombres. Ton visage sera plus fin aussi je pense. Après je n'en ai pas la moindre idée.
-Oui, je ne pense pas que tu changeras beaucoup, intervint Salazar, tes yeux émeraudes sont la marque de fabrique des Ouroboros et donc des serpentards, de plus tu as déjà hérité de nos cheveux, même si les miens sont plus clairs.
-Tant mieux, ça aurait été compliqué à expliquer sinon.
-Oui, mais quelques sorts de camouflages feront l'affaire ne t'inquiète pas. Pour les pouvoirs, tu deviendras immortel...
-Je devrais m'enlever la peau à chaque fois que ma vie prendra fin ?
Salazar éclata de rire.
-Oui, mais ce n'est pas aussi dégoûtant que tu le crois. Ça se fait naturellement et rapidement. Ta peau se craquelle, s'effrite pour découvrir une nouvelle peau. Tu peux aussi choisir à quel âge tu veux recommencer ta vie, c'est ça aussi la différence avec le phénix qui doit recommencer sa vie en étant bébé.
-Je vois, et après ?
-Tu pourras automatiquement reconnaître les mensonges, connaître la véritable personnalité des gens et contrôler les ombres, aussi bien la tienne que celle des autres. Le contrôle des ombres c'est...complexe. Tu pourras contrôler les mouvements de tes ennemis par exemple, matérialiser les ombres, les rendre solide ou encore cacher un bout de ton ombre dans celle de quelqu'un d'autre pour l'espionner. Ta part Ouroboros te permettra donc de devenir immortel, mais aussi de parler aux animaux, de les comprendre et de ressentir la magie, aussi bien celle des gens que celle de la nature.
-Waouh, mais je serais...genre...invincible...
Au lieu de l'émerveillement ou de la satisfaction que de tels pouvoirs pouvaient engendrer, Harry ne ressentait rien de ça. Il avait peur. Devinant ses pensées, Alhas lui dit d'une voix douce :
-Tu ne deviendras jamais quelqu'un de mauvais Harry ou cupide comme Voldemort et Dumbledore. Les créatures magiques ne sont pas si faibles. C'est vrai qu'avec d'aussi grand pouvoirs tu pourrais facilement dominer les autres, mais tout est dans l'intention Harry. C'est à toi de décider de ce que tu feras de tes pouvoirs. De plus, quoi que tu décides, tu ne pourras jamais conduire le monde dans le chaos, tes pouvoirs d'Ouroboros t'en empêcheraient. La magie d'Ouroboros est de ne faire qu'un avec la magie et la nature et si tu décides d'utiliser tes pouvoirs ce sera dans ce sens. Ton existence même est bénéfique, j'aimerais que tu le comprennes. Et puis, même si les ombres sont considérés comme mauvaises par les humains ce n'est pas le cas. Je n'ai jamais fait de mal à quiconque, les ombres sont empattes. Reconnaître les mensonges et la personnalité des gens s'apparente à comprendre et être à l'écoute des sentiments des autres. Tu pourrais apporter tellement de bienfaits autour de toi, tu n'imagines même pas. Et tu pourras contrôler tes pouvoirs à la perfection avec de l'entraînement, tu pourras donc limiter ton savoir sur les autres comme tu le souhaites.
Harry était rassuré, mais une part d'inquiétude restait tout de même très présente dans son cœur.
-Il faut que j'y réfléchisse plus longuement.
-Évidemment, c'est une décision importante. Bon, pourquoi pas arrêter là les questions pour aujourd'hui ? On pourrait passer la soirée à jouer à des jeux ou je sais pas quoi, proposa Salazar.
-Bonne idée ! S'exclama Harry. J'ai l'impression que ma tête va exploser d'interrogations.
Pour le soir, Harry leur prépara un fabuleux repas qu'ils dévorèrent goulûment, puis il sortit un jeu de société, le « jungle speed ». Ils jouèrent et rirent comme de vieux amis, ce qui fit un bien fou à chacun d'entre eux. Pour Salazar et Alhas leur joie d'avoir été libéré des bagues depuis de nombreux siècles d'attente par leur adorable héritier était à son summum. Pour Harry, même après toutes ses révélations choquantes il se sentait léger en compagnie de ses deux ancêtres. Étonnement il était plus heureux que ce qu'il n'avait jamais été et lorsqu'il se coucha entre les premiers Potter et Serpentard sur un matelas de fortune, il se sentit bien plus en sécurité qu'à Poudlard ou même qu'avec Sirius et Remus. Harry dormit sans faire de cauchemars, sans même se réveiller une seule fois, ce qui ne lui était pas arrivé depuis...Il ne savait même plus depuis combien de temps. Malheureusement, ils avaient oubliés de fermer les volets du salon, ce fut donc les rayons du soleil qui les réveillèrent.