Hello ! Me revoilà avec une nouvelle fic, un Modern AU Merthur. Ce premier chapitre est trèèès long, je pense que les prochains seront plus courts.

Veuillez excuser le titre très moyen, c'est la faute de Plume-Now.

Bonne lecture! 8)


Chapitre 1

Arthur Pendragon se leva de sa chaise en soupirant, et se dirigea vers le bureau de son ancien coéquipier. L'homme d'une trentaine d'années avait été nommé lieutenant depuis plus d'un an, et enchaînait depuis les affaires sans fin, celles dont personne ne voulait parce qu'elles étaient trop compliquées. La plupart des flics préféraient s'occuper de petites enquêtes, telles que les vols à mains armée, braquages, ou meurtres qui relevaient de vengeance entre dealers, les enquêtes qui ne faisaient pas de bruit, en somme. Arthur se retrouvait donc avec les grosses enquêtes, celles pour lesquelles les journalistes se battaient afin d'obtenir l'info la plus juteuse possible. Et, alors qu'il sortait à peine d'une affaire de meurtre impliquant des membres du parquet, affaire qui avait duré des mois et qui avait fait la une pendant tout autant de temps, le voilà qui se voyait confier une nouvelle enquête qui n'allait probablement pas être de tout repos. En effet, son boss avait décidé de lui confier le démantèlement d'un réseau de trafiquants d'armes, qui avait déjà tué des dizaines de personnes, mais sur lequel on ne savait rien, et c'était donc à lui de se débrouiller pour trouver des infos. Il avait alors demandé à Gwaine, son ancien équipier, de lui donner un coup de main, ne serait-ce qu'officieusement. Ils se connaissaient depuis l'école de police, et s'étaient toujours bien entendus, alors Gwaine n'avait pas hésité.

Lorsqu'il atteint son bureau, ce dernier posa ses papiers et sourit en sa direction.

- Tout va bien ?

- Si on oublie les affaires pourries qui me tombent dessus, ouais.

- T'as rien sur le réseau, n'est-ce pas ?

- Le néant. Ce qui était à prévoir, ça fait des années que ces mecs sévissent, et des années qu'on n'a pas l'ombre d'une piste. Je commence à me demander si le chef ne m'a pas filé l'enquête parce qu'il me hait, déclara Arthur en s'asseyant sur le bureau.

- Je peux faire quelque chose pour t'aider ?

- Non. Mais je voulais savoir si ça dérangeait que je m'en aille maintenant.

- Maintenant ? Il est… Dix-huit heures ! Je croyais qu'on devait travailler tard ce soir.

- C'est le cas, mais j'avais prévu de sortir avant que le chef ne nous demande de rester, et ça m'embête d'annuler.

- Tu sors où ?

- Au restau.

- Avec qui ? Demanda Gwaine avec un sourire grivois.

Arthur leva les yeux au ciel, et le sourire de Gwaine disparut.

- Ne me dis pas que tu y vas avec le même mec que la dernière fois ! C'est quoi, votre troisième rendez-vous ?

- Cinquième.

- Wow, il doit être un sacré bon coup pour que tu continues à le voir, monsieur je-ne-vais-jamais-au-delà-du-premier-rendez-vous.

- Honnêtement ? J'en sais rien.

- Vous n'avez rien fait ?

- Non.

- C'est le cinquième rendez-vous et vous n'avez rien fait ?

- Tu sais, il n'y a rien d'extraordinaire à ça.

- Pour les gens normaux, non. Mais pour toi, si.

- On peut savoir ce que ça veut dire ?

- Simplement que tu ne vas à des rendez-vous que pour une seule raison, et ce n'est pas la joie de dépenser du fric pour bouffer du homard.

- Oui, eh bien cette fois c'est différent.

- Comment il s'appelle déjà, Merlin ? C'est quand même bizarre comme prénom.

- Tu veux qu'on parle du tien ?

- Oh, tu prends sa défense, c'est trop mignon, s'esclaffa Gwaine, déclenchant un regard noir de la part de son ami. C'est que tu dois vraiment l'apprécier.

- Bon, je peux partir ou tu veux que je reste ?

- Tu évites ma question, donc tu l'apprécies vraiment.

- Oui, d'accord. Je l'apprécie vraiment, et j'aimerais donc arriver à l'heure, si ça ne dérange pas.

- Tu rigoles, je ne tiens pas à ce que tu me pourrisses la soirée parce que je t'aurais fait capoter ton rencard, et encore moins à ce que tu me démontes si ton chéri n'apprécie pas le lapin et qu'il ne veut plus te revoir.

Arthur se leva du bureau, et marmonna un « merci » avec un sourire qui se voulait forcé.

- Mais il est toujours dix-huit heures, il est si tôt que ça ton rendez-vous ?

- Vingt-heures trente. Mais le restau est à une demi-heure de chez moi, et je voulais passer me changer avant.

- T'habites à dix minutes, je te signale. Ce qui signifie que tu n'as pas besoin de partir avant au moins dix-neuf heures, et encore je suis large. A moins que… Tu voulais passer lui acheter un cadeau, c'est ça ?

Gwaine se mit à pouffer, et Arthur leva les yeux au ciel.

- C'est ça, fous-toi de moi.

- Pas du tout, je suis même ravi que tu te rendes enfin compte que les coups d'un soir, ça ne vaut que jusqu'à un certain âge. Ceci dit, il faudra vraiment que tu me le présente, ton Merlin.

- Pourquoi ?

- Pour que je voie celui qui a enfin fait changer Arthur Pendragon, destiné à être le plus grand briseur de cœurs que le monde n'ait porté !

- C'est ça, oui, t'es encore pire que moi, je te rappelle ! Déclara Arthur en lui lançant sa trousse.


Arthur quitta le commissariat et, quelques heures plus tard, se retrouvait devant la porte du restaurant où il avait rendez-vous. Il devait bien avouer que Gwaine n'avait pas tort, c'était très rare pour lui de dépasser le premier rendez-vous. La plupart des hommes qu'il avait rencontré jusqu'à présent ne lui avaient pas fait forte impression, et il s'ennuyait généralement lors du repas, c'est pourquoi il expédiait le moment de manger pour passer au dessert, où là au moins il ne s'ennuyait pas. Il n'avait jamais été réellement amoureux, et n'avait d'ailleurs jamais eu de relation qui avait duré plus de deux mois.

Mais tout ça, c'était avant qu'il ne rencontre Merlin, trois semaines plus tôt. Il était en retard au travail parce qu'il n'avait pas eu la force de se lever, comme d'habitude, mais avait décidé de quand même prendre le temps de passer prendre un café. Il s'était donc rendu dans son café préféré, le « Camelot's tavern », et s'était empressé de commander. Seulement, lorsqu'il s'était retourné pour quitter la caisse, il était entré en collision avec le client de derrière, renversant l'intégralité de sa boisson sur sa veste. L'inconnu s'était confondu en excuses, et avait insisté pour lui payer un autre café, ce qu'Arthur avait fini par accepter, à condition qu'il le boive avec lui. Merlin lui avait tout de suite plu, il dégageait quelque chose, et Arthur avait immédiatement eu envie de passer du temps avec lui, c'est pourquoi il avait insisté pour qu'il boive son café avec lui. Il avait d'abord pensé que le jeune homme serait une énième conquête, à supposer qu'il était du même bord, mais il s'était vite rendu compte qu'il ne voulait pas juste coucher avec lui. Il y avait autre chose, quelque chose qui l'attirait irrémédiablement vers lui, mais il ne parvenait pas à savoir quoi.

Il avait donc prétendu avoir le temps, et s'était installé avec lui à une table. Merlin était prof à la fac d'histoire de la ville, et vivait seul. Sa mère était morte, et il n'avait jamais connu son père. Sa situation rappela à Arthur sa propre vie, puisqu'il n'avait lui connu que son père, qui vivait loin d'ici, en temps que bon chef d'affaires toujours trop occupé pour prendre soin de sa famille. La seule chose qu'il avait donnée à Arthur était de l'argent.
Merlin et lui avaient continué à parler de tout et n'importe quoi pendant un moment, si bien que lorsqu'Arthur regarda sa montre, plus d'une heure et demie avaient passées. Réalisant qu'il était vraiment très en retard, il avait été obligé de partir, mais avait tenu à laisser son numéro, au cas où Merlin voudrait le rappeler. Ce qu'il fit. Et Arthur n'oublierait probablement jamais la joie qui s'était emparée de lui lorsqu'il avait décroché et avait reconnu Merlin. Evidemment, ce dernier n'avait rien trouvé de mieux que de l'appeler alors qu'il était avec Gwaine, et Arthur n'avait donc pas eu d'autre choix que de parler de lui à son ex-coéquipier.
Ils s'étaient ensuite revus quatre fois seulement, ayant un peu de mal à accorder leurs emplois du temps. Mais à chaque fois, Arthur quittait Merlin avec une seule envie : le revoir. Il n'avait jamais rien ressenti de tel, et il commençait à comprendre qu'il était en train de tomber amoureux. Il n'avait même pas cherché à l'attirer dans son lit, ne voulant pas aller trop vite, et étant plus qu'heureux de passer du temps avec lui.

Il poussa donc la porte du restaurant, et la serveuse le dirigea vers la table qu'il avait réservée. Merlin n'était pas là, et alors que les minutes commençaient à défiler, Arthur commença à avoir peur qu'il ne vienne pas. Pour lui, leur relation était vraiment spéciale, mais peut-être que Merlin ne voyait pas les choses de la même façon. Peut-être qu'Arthur ne lui plaisait pas tant que ça. Son cœur se serra à cette pensée, et il essaya de ne pas imaginer ce qu'il ressentirait si Merlin ne voulait plus le voir.

Finalement, il le vit arriver et se sentit soulagé. Merlin fut dirigé vers lui par la serveuse, et arriva en souriant.

- Désolé du retard, j'ai un élève qui ne voulait pas me laisser partir.

- Ce n'est rien. Tant qu'il te parlait du cours.

- Jaloux ?

- Moi ? C'est pas mon genre.

Merlin se mit à rire et s'assit après avoir enlevé son blouson.

La soirée passa vite –trop vite au goût d'Arthur –et, alors qu'ils quittaient le restaurant, Arthur décida de tenter sa chance.

- Dis, on pourrait peut-être aller chez moi ?

- J'ai cru que tu ne le proposerais jamais ! Déclara Merlin en souriant.

Arthur lui sourit en retour, et, alors qu'il s'apprêtait à monter dans sa voiture pour ouvrir la marche, Merlin lui attrapa le bras et captura ses lèvres. Arthur passa la main derrière sa tête et caressa ses cheveux en approfondissant le baiser tandis que son cœur fondait. Finalement, Merlin se détacha de lui.

- Je te suis, déclara-t-il en montant dans sa propre voiture.


Le lendemain matin, Arthur se réveilla et constata que Merlin n'était pas dans le lit. Il éprouva alors la crainte qu'il n'ait pas aimé la nuit qu'ils avaient passé ensemble, et soit parti avant qu'Arthur ne se réveille en se jurant de ne plus jamais le voir. Ce qui, il devait bien le reconnaître, n'aurait été qu'un juste retour des choses étant donné qu'il avait lui-même agi de la sorte bien des fois, mais il n'avait vraiment pas envie de perdre Merlin. Puis un bruit métallique se fit entendre, semblant provenir de la cuisine, et Arthur se leva pour aller voir. Il fut soulagé d'y trouver Merlin, qui avait apparemment fait tomber des couverts.

- Oh, je t'ai réveillé ? Désolé !

- Non, j'étais déjà réveillé, répondit Arthur en souriant. Qu'est-ce que tu fais ?

- Du café. Tiens, dit-il en lui tendant une tasse.

- Comment tu sais ce que je mets dedans ?

- Je te rappelle que tu m'as balancé ton café sur la veste quand on s'est rencontrés, et que j'ai du t'en payer un autre.

- Eh ! Je te signale que c'est toi qui as voulu m'en repayer un ! Je ne pensais pas que tu te souviendrais de ce que j'avais commandé, cela dit.

- Je suis prof, j'ai plutôt intérêt à avoir une bonne mémoire ! Et puis, ce fichu café a ruiné ma veste préférée.

- « Fichu café » ? Merci de qualifier le jour de notre rencontre de la sorte.

- Je n'ai jamais pu récupérer ma veste, et c'était la seule qui avait de la valeur, excuses-moi de ne pas voir ça comme le meilleur jour de ma vie.

- Roh je t'en repaierais une, s'il n'y a que ça pour te faire plaisir !

- D'accord, répondit Merlin en souriant.

Arthur prit un air faussement outré.

- Tu ne me dis même pas « non, ce n'est pas la peine » ?

- Vu le prix que je l'avais payée, c'est la peine.

- Je vais commencer à croire que tu n'es avec moi que pour mon argent.

- Non, parce qu'on n'est pas vraiment ensemble.

- Et si on l'était ?

- Alors là oui, ce serait uniquement pour ton argent.

Arthur lui lança un regard mauvais, et Merlin lui répondit par un sourire éclatant, avant de lui déposer un baiser sur la joue.

- Où est la salle de bain ? Je suis en retard.

Arthur lui indiqua le couloir, puis l'interpella avant qu'il ne l'atteigne.

- Merlin !

- Oui ?

- Tu sais, ce que tu as dit à propos du fait qu'on ne soit pas vraiment ensemble ?

Merlin acquiesça d'un mouvement de tête.

- Je veux qu'on le soit.

Merlin lui sourit et l'embrassa tendrement.

- Moi aussi. Mais je suis vraiment en retard, ajouta-t-il en se précipitant vers la salle de bain.

Arthur resta quelques instants béat dans le couloir, puis jeta à son tour un coup d'œil à la pendule, et réalisa qu'il était également en retard.


Il arriva au commissariat en se hâtant, ayant perdu encore un peu plus de temps en retenant Merlin plus que nécessaire, et jeta ses affaires sur son bureau.

- Encore à la bourre ? Lui demanda Gwaine, qui venait d'apparaître dans l'embrasure de la porte.

- Comme tu vois.

- Je suppose que ce retard signifie que tu as fini par découvrir si ton rencard était un bon coup ?

- Il l'est. Et ce n'est plus juste un rencard.

- Comment ça ?

- C'est officiellement mon petit-ami, alors je te conseille d'éviter toute remarque désobligeante si tu ne veux pas que je te frappe.

- Tu rigoles ? Tu t'es maqué avec ?

- C'est ce que je viens de te dire, t'es sourd ?

- Excuses moi, c'est quand même très surprenant de ta part.

Arthur haussa les épaules et jeta un coup d'œil en direction du tableau sur lequel gisaient les informations liées à l'enquête des trafiquants.

- Du nouveau ?

- Que dalle ! J'ai contacté tous mes informateurs, trois ont dit ne rien savoir, et deux ont affirmé qu'ils voulaient bien être informateurs, mais pas voir tous ceux qu'ils aiment se faire massacrer parce qu'ils auraient parlé sur ces types.

- Donc on n'a rien.

- Exact.

- Et le chef débarque dans une heure pour que je lui fasse un rapport dans lequel je vais lui expliquer qu'on en est exactement au même point que quand on nous a confié l'enquête : nulle part. Il va me virer, je te dis.

Gwaine sourit.

- Vaut mieux que ce soit qu'il vire que moi !

- Je te remercie, c'est sympa.

- Non, mais ce que je veux dire c'est que toi t'as du fric. Tu pourras toujours t'en sortir. Moi, si je perds mon boulot, j'ai plus rien.

- Tu sais très bien que je ne veux pas de l'argent de mon père.

- Ouais, mais au moins t'as un mec. Il pourra toujours t'aider. J'ai personne moi !

- Je préfère dormir dehors que de toucher à l'argent de Merlin. Et arrêtes de plaindre, tu ne vas pas perdre ton job, c'est moi qui suit à la tête de l'enquête.

- Vrai. Mais tu ne perdras pas le tien non plus, t'es le seul qui accepte toutes ces affaires pourries.

- Pas faux, répondit Arthur en riant.

Gwaine quitta son bureau pour retourner travailler, et Arthur fit de même. Il appela ses propres contacts, mais aucun ne fut en mesure de lui dire quoi que ce soit d'intéressant, si bien qu'il commençait à désespérer lorsque le commandant frappa à sa porte.

- Pendragon. Dites-moi que vous avez du nouveau et que je ne me suis pas déplacé pour rien.

Arthur soupira et lui tendit le dossier de l'affaire.

- Malheureusement, on n'avance pas.

- Vraiment ? Et on peut savoir ce que vous fichez ?

- Vous m'avez confié un dossier vide ! Aucun nom, aucune information, comment voulez-vous que j'avance ?

- Je n'en sais rien, c'est votre boulot, pas le mien. Mais vous feriez mieux de trouver quelque chose, la presse nous met la pression, je vous rappelle. Peut-être que si vous travailliez un peu plus au lieu de vous envoyer en l'air…

- Excusez-moi ?

- Ma femme et moi sommes allés au restaurant hier soir, et devinez quoi ? Je doute que l'homme avec qui vous étiez était en train de vous aider à faire avancer l'enquête. Vous avez de la chance que mon supérieur ait insisté pour vous donner le poste, si cela n'avait tenu qu'à moi... Mais si vous occupiez de vos dossiers aussi bien que de la queue de ce jeune homme, aussi plaisante soit-elle, je suis sûr que l'enquête serait quasiment bouclée.

Arthur ne put se retenir, et envoya son poing dans la figure du commandant. Peu importe s'il s'attirait des problèmes, il ne supportait plus d'être dégradé à cause de son orientation sexuelle, et supportait encore moins les propos de l'homme envers Merlin.

- Vous n'avez aucun droit de me juger sur ma vie personnelle, et si je vous dis que je fais tout ce que je peux sur cette affaire, c'est que je fais tout ce que je peux ! Vous n'avez jamais supporté que je sois monté en grade parce que vous êtes un putain d'homophobe !

Le commandant se releva, et porta sa main à sa lèvre.

- Croyez bien que ça ne va pas en rester là, Pendragon.

- Croyez bien que j'ai de quoi me défendre.

- Qu'est-ce que cela veut dire ?

- Détroit, 2010. N'oubliez pas qui vous a couvert ce jour-là.

Le commandant lui lança un regard mauvais.

- Vous avez intérêt à avoir du nouveau la prochaine fois.

Il quitta la pièce d'un pas ferme, et Arthur soupira en le regardant s'éloigner. Il haïssait cet homme plus que tout.

Alors qu'il tentait de relâcher la pression, Gwaine pénétra à son tour dans le bureau.

- Tout va bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Rien du tout, répondit Arthur en attrapant sa veste.

- Où est-ce que tu vas ?

- J'ai besoin de prendre l'air.

Arthur quitta le poste sans plus d'explication, et, une fois dans sa voiture, saisit son portable. Il avait besoin de voir Merlin.


Merlin terminait à peine son cours lorsqu'il reçut un sms d'Arthur lui demandant s'il pouvait passer le voir. Il lui répondit rapidement en lui indiquant l'adresse de la fac et le numéro de la salle, avant de se tourner vers les étudiants qui venaient le voir pour lui poser des questions. Il allait s'adresser au dernier d'entre eux lorsque la porte s'ouvrit, laissant apparaître son petit-ami. Il lui sourit, et Arthur s'avança vers lui.

- Désolé de te déranger.

- Non, j'ai presque fini, et en plus j'ai une pause. Tu tombes bien.

Merlin se retourna vers l'étudiant, et Arthur entoura ses bras autour de lui avant de poser son menton dans le creux de son épaule. Merlin étant légèrement plus grand que lui, il dut se grandir un peu, mais il s'en fichait. Il avait besoin d'un câlin.

Merlin posa sa main sur celle d'Arthur d'un geste machinal qui fit sourire le lieutenant.

- Qu'est-ce que vous n'avez pas compris ? Demanda-t-il à l'étudiant.

Le jeune homme ne répondit pas, fixant Arthur d'un regard qui le mit mal à l'aise. Puis, il se reprit et répondit à Merlin.

- A vrai dire, plusieurs choses… Mais vu que vous êtes occupé, on pourrait peut-être se voir plus tard.

- Bien sûr, je peux vous voir mardi à onze heures, si vous voulez.

L'étudiant jeta à nouveau un bref coup d'œil vers Arthur.

- En fait, ça ne m'arrange pas…

Arthur laissa un peu plus tomber sa tête sur l'épaule de Merlin, ennuyé. Il avait hâte que cet étudiant disparaisse, ce que Merlin sembla comprendre, puisqu'il serra un peu plus sa main avant de reprendre.

- Bon vous n'avez qu'à m'envoyer un mail, et je suis sûr qu'on pourra trouver un moment.

L'étudiant voulut protester, mais Arthur lui lança discrètement un regard noir qui l'en dissuada, et le convainquit de s'éclipser. Merlin se tourna alors vers son petit-ami, sans pour autant quitter ses bras.

- Dure journée ?

- Tu n'as pas idée ! Et il est seulement midi…

- Tu veux en parler ?

- Non, c'est juste mon boss qui me hait, rien d'important.

- Je reprends dans un peu plus d'une heure, tu veux manger avec moi ?

Arthur hésita un instant, conscient qu'il n'était pas sensé avoir de pause, avant de décider qu'il avait vraiment besoin de cette pause, et qu'il ne serait de toute manière pas capable de travailler correctement s'il retournait au poste dès maintenant. Il hocha donc la tête, et Merlin déclara qu'il lui fallait juste passer prendre sa carte dans son casier.

- Je peux payer si tu veux, proposa Arthur.

- Je suis certes loin d'être aussi riche que toi, mais je ne suis pas à la rue, je n'ai pas besoin que tu me fasses la charité, tu sais.

- Ce n'était pas de la charité, mais comme tu veux, dit Arthur en levant les bras en signe de paix.

Merlin leva les yeux au ciel et l'embrassa brièvement sur la joue avant de l'emmener avec lui jusqu'en salle des profs.

- Je vais t'attendre là, déclara le policier en atteignant la porte.

- Pourquoi ? Ne me dis pas que t'as peur des profs !

- Arrêtes de te foutre de moi ! Et non, je ne veux juste pas déranger.

- Il n'y a personne à cette heure là. Viens, lui intima-t-il en lui agrippant le bras pour le forcer à le suivre.

Il ouvrit rapidement son casier et en sortit sa carte, faisant tomber un papier au passage. Il se pencha pour le ramasser, et fronça les sourcils en réalisant qu'il n'avait aucune idée de ce que c'était. Alors qu'il le dépliait pour le lire, Arthur le lui arracha des mains en passant par-dessus son épaule.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Je te l'aurais dit si tu m'avais laissé le temps de lire !

- Bla bla bla… Super prof…bla bla bla… Prendre un café… C'est moi ou un de tes abrutis d'étudiants essaie de te draguer ?

- Tu sais, généralement les gens qui font des études ne sont pas des abrutis. Fais voir.

Merlin récupéra le papier et le lut rapidement. Effectivement, il semblait que l'un de ses étudiants ait le béguin pour lui.

- Ouais, ouais, céda Arthur. Bah celui-là, c'est un abruti.

- Pourquoi tu dis ça, c'est mignon.

- Tu te fous de moi là ?

- Quoi ? Je croyais qu'être jaloux, ce n'était pas ton genre ? Lui rappela Merlin avec un sourire provocateur.

- Je ne suis pas jaloux, je suis possessif, nuance.

- C'est sûr que c'est mieux…

Arthur lui frappa instinctivement l'arrière du crane.

- Eh ! S'offusqua l'enseignant.

- Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

- Que je te quitte pour lui voyons.

Arthur plissa les yeux, loin de trouver ça drôle.

- Que ce n'est pas possible et qu'il ne se passera rien, qu'est-ce que tu veux que je lui dise !

- Si tu lui dis ça, il va croire que c'est uniquement parce que t'es prof et lui élève. Je peux lui parler, moi.

- Non merci, je ne tiens pas à ce que tu l'envoies à l'hôpital, c'est moi qui vais avoir des problèmes après.

- Tu dis ça comme si j'étais violent.

- Tu viens de me frapper !

- N'importe quoi, c'était… Une frappe exprimant mon affection.

- Mmh… Bon, viens, j'ai faim.

Merlin lui saisit à nouveau le bras et l'entraina vers la sortie.

- Tu vas arrêter de me donner des ordres ?

- Non.

Arthur se colla derrière son dos et enroula ses bras autour de lui.

- Lâche-moi, tu m'empêche de marcher correctement !

- Non, c'est ta punition pour m'avoir donné des ordres, déclara Arthur en lui embrassant le cou.

Merlin se mit à rire, et passa une main derrière la tête de son petit-ami pour caresser ses cheveux. Ils atteignirent difficilement le hall d'entrée, Arthur refusant de lâcher Merlin, et ce dernier était en train de se retourner pour l'embrasser lorsqu'ils furent interpellés.

- Arthur ?

Le lieutenant releva les yeux, et se mordit la lèvre en reconnaissant l'un des hommes qu'il n'avait jamais rappelé. A vrai dire, il était probablement parti pendant qu'il dormait encore, et ce n'était certainement pas l'une des meilleures nuits qu'il ait passées, puisqu'il ne se souvenait même pas du nom de l'homme. Cependant, Merlin n'était pas au courant de tout cela, et Arthur avait espéré que ça reste ainsi. Il savait bien que le comportement qu'il avait adopté ces dernières années ne lui plairait pas, et il n'avait pas envie de le perdre.

Il tenta néanmoins de sourire à l'homme, et voulut balbutier quelque chose, mais la tâche s'avéra compliquée puisqu'il ne retrouvait pas son nom.

- David, déclara l'homme d'un ton exaspéré. Tu devrais faire attention, ajouta-t-il à l'attention de Merlin. Ton copain va te jeter dès qu'il en aura l'occasion.

Il lança un regard haineux à Arthur et les dépassa, tandis que Merlin tournait son regard vers Arthur.

- Il n'a pas l'air de beaucoup t'aimer.

- Ouais… Disons que je n'ai pas été très sympa avec lui… Et avec tous les autres hommes que j'ai rencontré.

- Comment ça ?

- Disons qu'on allait prendre un verre, ou au restau, on finissait la nuit chez eux, et quand ils se réveillaient j'étais parti.

Merlin soupira en détournant le regard, et Arthur voyait bien qu'il n'approuvait pas.

- C'est ce que tu voulais faire avec moi ?

- Pendant les deux premières minutes, oui. Mais j'ai tout de suite compris que tu étais différent, je… Je veux rester avec toi, pas te laisser en plan.

- Pourquoi pas ? Qu'est-ce qui est différent ?

- Honnêtement ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que je me fichais de leur faire du mal, parce que je n'imaginais pas ce qu'ils pouvaient ressentir. Mais aujourd'hui je le sais. C'est ce que je ressentirais si tu m'avais fait la même chose. En fait, je crois que ce que j'aurais ressenti aurait été pire. Je tiens vraiment à toi, Merlin.

- Je te crois. Et puis, je sais où tu habites, je pourrais toujours venir te tuer dans ton sommeil si tu me fais du mal.

Merlin sourit et entoura le visage d'Arthur de ses mains avant de l'embrasser. Arthur avait envie de lui dire qu'il l'aimait, mais il se rendait bien compte qu'ils n'étaient officiellement en couple que depuis quelques heures, et il avait peur de faire fuir Merlin en lui avouant les sentiments forts qu'il éprouvait pour lui. A vrai dire, il se faisait presque fuir lui-même. Il n'avait jamais aimé personne de la sorte, et il avait l'impression que Merlin représentait l'entièreté de son univers. Il avait toujours eu la sensation de tout contrôler dans sa vie, mais ce n'était plus le cas désormais. Quand il était avec Merlin, il ne contrôlait rien du tout. Et il aurait presque eu envie de s'enfuir, pour perdre cette sensation d'impuissance, mais il était conscient qu'il n'irait pas bien loin sans Merlin.

Soulagé de voir que Merlin ne semblait pas lui en vouloir, Arthur prit sa main dans la sienne en souriant tandis qu'ils se rendaient au bar/restaurant le plus proche. Il faisait beau, et Merlin voulut donc s'installer en terrasse.


Alors qu'ils mangeaient, Arthur ne pouvait s'empêcher de repenser à cet étudiant qui voulait lui prendre son copain. Il avait confiance en Merlin, mais il ne pouvait pas dire la même chose de l'étudiant, et il avait peur qu'il s'accroche, n'ayant aucune envie de voir leur couple déjà confronté à des difficultés.

- C'est celui de tout à l'heure, n'est-ce pas ?

- De quoi tu parles ?

- Le crétin qui a cru qu'il pourrait te plaire, c'est celui à qui tu parlais quand je suis arrivé ?

Merlin acquiesça du regard.

- Comment tu sais ?

- Vu le regard qu'il me lançait, ce n'était pas compliqué à deviner. Et je te rappelle que c'est mon boulot.

- Mmh.

- Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

- Pourquoi j'ai l'impression que tu m'as déjà posé la question, et que je t'ai déjà répondu ?

- Non mais… Si tu n'es pas assez clair, il va s'accrocher.

- Tu me prends pour un idiot ?

- Mais non !

- Alors tais-toi et laisses moi faire. Je te dis que je vais lui parler, et de manière à ce qu'il comprenne.

- Est-ce que tu viens de me dire de me taire ?

Merlin lui répondit par un sourire éclatant, et se pencha au dessus de la table pour l'embrasser. Alors qu'il se rasseyait sur son siège, il aperçut une silhouette familière un peu plus loin, et se figea pendant un moment après avoir perdu son sourire.

- Merlin ?

Arthur l'interpella mais il ne réagit pas, trop préoccupé. Arthur commença à se demander ce qu'il se passait, et se retourna pour tenter de comprendre, mais ne vit rien qui sortait de l'ordinaire.

- Merlin !

- Hein, quoi ?

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien…

- T'es sûr ?

Merlin recentra son regard sur son petit-ami, et sourit.

- Oui, tout va bien je te dis.

Arthur resta sceptique quelques instants avant de hausser les épaules. Après tout, il lui arrivait aussi d'avoir des absences, et il ne tenait pas particulièrement à ce que Merlin se sente harcelé s'il insistait.

Une fois leur repas terminé, Arthur jeta un œil à sa montre, et réalisa qu'il devait rentrer au poste. Il s'était déjà absenté bien trop longtemps. Merlin devait lui aussi retourner travailler, et ils se séparèrent donc.


A peine arrivé au commissariat, Arthur fut quasiment attaqué par Gwaine.

- Mais où est-ce que t'étais, bordel ?

- Parti manger.

- Pendant deux heures ?

- Et alors ?

Gwaine soupira en plaçant une main devant Arthur pour l'empêcher de partir.

- Faut vraiment que t'arrêtes de faire ça.

- Quoi encore ?

- Tu disparais tout le temps pendant qu'on est en service !

- Je suis allé manger, pas me droguer, arrêtes un peu.

- Arthur… C'est pour toi que je dis ça, tu sais. Tu dis toi-même que le commandant te hait, et si cette histoire finit par remonter, t'as plutôt intérêt à être irréprochable ! Je doute que le fait de quitter ton poste pour aller manger avec ton chéri plaide en ta faveur.

Arthur leva les yeux au ciel et soupira à son tour. Gwaine n'avait pas tort, il lui fallait bien le reconnaître. Il avait tendance à se laisser aller au gré de ses envies et à délaisser son travail ces derniers temps, et peut-être avait-il tout intérêt à se reprendre. Il hocha donc la tête, et atteint son bureau. En enlevant sa veste, il réalisa qu'il n'avait plus son portable. Pris de panique, il en arriva à la conclusion que Merlin l'avait peut-être embarqué avec ses affaires par erreur. Il se rendit donc dans le bureau de Gwaine pour lui demander le sien, afin d'en avoir le cœur net.

Lorsque son portable sonna, Merlin ne répondit pas, car il venait d'interpeller Jason, le fameux élève qui avait laissé le papier dans son casier.

- J'ai trouvé votre note.

- Ah… Et vous… ?

- Ecoutez, je suis flatté, mais je tiens à être clair. Il ne se passera rien.

- Parce que vous êtes mon prof, c'est ça ?

- En partie, oui. Mais également parce que, comme vous avez pu le voir ce matin, je ne suis de toute manière pas à prendre. Donc nous en resterons là.

- Alors c'est à cause de votre blondasse ?

- Eh ! Je vous signale que c'est de mon copain que vous parlez, et je vous prierai de le respecter !

- Vous vous plantez ! Je suis sûr que vous seriez beaucoup plus heureux avec moi qu'avec lui ! Et je parle à tous les niveaux, spirituellement, sexuellement…

- Bon, ça suffit. D'une part, vous ne le connaissez pas, et je ne tolèrerai pas vos propos, et de l'autre, puisque vous n'avez pas l'air de comprendre lorsque j'essaie de vous ménager, je vais être le plus clair possible : Vous ne m'intéressez pas. Je ne veux pas, et ne voudrai jamais, même si je n'étais pas votre prof ni avec Arthur, être avec vous. J'espère que c'est clair et qu'on peut clore le dossier !

Sans laisser à son étudiant le temps de répondre, Merlin s'éloigna, et porta son téléphone à l'oreille pour écouter le message qu'un numéro inconnu lui avait laissé.

« Merlin, c'est moi. Je ne retrouve plus mon portable, alors je me demandais si tu ne l'avais pas. Rappelle-moi. »

Merlin fronça les sourcils et palpa les poches de sa veste. Il soupira en en retirant un portable, qui ne pouvait être que celui d'Arthur puisqu'il tenait le sien dans son autre main. Il rappela alors le numéro avec lequel son petit-ami l'avait joint.

- Allo ?

- Arthur ?

- Ah non… Je vous le passe ! Vous êtes Merlin, c'est ça ?

- Et vous êtes… ?

- Gwaine ! Le coéquipier, enfin ex-coéquipier puisqu'il est devenu mon boss, et meilleur ami d'Arthur. Il ne vous a jamais parlé de moi ?

- Hum… Ah si, il m'a engueulé parce que je l'avais appelé alors qu'il était avec vous, et qu'il avait du coup été obligé de vous parler de moi.

- Tsss tout Arthur, ça ! Je me demande comment vous faites pour le supporter !

- Non mais… Tu vas la fermer, oui ? Lui parvint la voix d'Arthur, qui semblait reprendre le téléphone. Merlin ?

- Ah, Arthur ! J'ai bien ton portable, j'ai dû l'embarquer par erreur, désolé.

- C'est pas grave, je passerai le récupérer ce soir, ça me donnera un prétexte pour venir chez toi !

- Ca marche ! J'ai cours, à ce soir !

Merlin raccrocha, et Arthur fut un peu déçu de la fin abrupte de la conversation. Il aurait aimé un mot doux, quelque chose qui prouverait que Merlin tenait à lui autant que l'inverse était vrai. Mais ils n'étaient ensemble que depuis très peu de temps, et il savait qu'il devait être patient. Après tout, ce n'était habituellement pas son genre non plus de se précipiter dans une relation, et encore moins de développer des habitudes et des sentiments forts en si peu de temps, et il ne pouvait pas exiger de Merlin quelque chose qu'il aurait été incapable de faire si la situation était inversée.


Le soir venu, Arthur quitta le poste de police, et roula directement jusque chez Merlin, qui habitait en appartement, contrairement à lui. Il monta les escaliers et se rendit jusqu'au numéro qu'il lui avait indiqué, puis toqua à la porte. Il attendit quelques instants avant que Merlin ne vienne lui ouvrir.

- Salut !

- Tiens, ton portable, déclara Merlin en lui tendant l'objet.

- Wow, c'est direct ! Je peux entrer ou tu me jettes dehors ?

- Euh… Non, si tu veux.

Merlin se décala sur le côté pour le laisser passer. Arthur détailla rapidement l'endroit, modeste mais accueillant, et il remarqua rapidement qu'il n'y avait que très peu de décorations. Seule une photo de Merlin et sa mère trônait sur un meuble.

- Pourquoi tu ne voulais pas que j'entre ? Demanda Arthur en se tournant vers lui.

- Pourquoi tu penses que je ne voulais pas te laisser entrer ?

- Je sais pas, à peine arrivé tu m'as donné mon portable.

- Tu es venu pour ça, non ?

- Tu vois ! Tu es sur la défensive ! On peut savoir ce que j'ai fait de mal ?

Merlin soupira et referma la porte.

- Rien. C'est juste… J'ai vu ta maison, et à côté…

- Merlin… Je me fiche de l'endroit où tu habites ! Enfin, tant que tu habites quelque part. Tu sais, j'ai de l'argent uniquement parce que mon père en a, et sinon je vivrais probablement dans un endroit pire que celui-là.

- Tu vois que tu trouves mon appart pourri !

- Mais non !

Arthur se passa une main dans les cheveux avant de s'approcher de Merlin pour entourer sa taille.

- Je le trouve très bien ton appart. Et je te le redis, je me fiche que tu aies moins d'argent, ou des fringues qui ne soient pas de marque. Ce n'est pas pour ça que je suis là.

- Non, c'est pour ton portable.

Arthur lui frappa l'arrière de la tête en souriant.

- Eh ! Mais tu vas arrêter de me frapper ?

- Quand t'arrêteras de dire n'importe quoi.

Merlin secoua brièvement la tête avant d'attirer Arthur contre lui pour l'embrasser.

- Et puis, s'il n'y a que ça pour te faire plaisir, on ira vivre chez moi.

Merlin se recula légèrement.

- Quoi ?

Arthur se mordit la lèvre en réalisant ce qu'il venait de dire. Ils étaient ensemble depuis moins de vingt-quatre heures, et le voilà qui parlait d'emménager ensemble. Décidément, rien de ce qu'il faisait depuis qu'il était avec Merlin ne lui ressemblait. Ou tout du moins ne ressemblait à l'idée qu'il s'était faite de lui. C'était comme si Merlin révélait un nouveau côté de sa personnalité, un côté qui le rendait heureux. Mais un côté qu'il avait intérêt à modérer s'il ne voulait pas que Merlin ne parte en courant.

- Rien, je…

- Stop ! Tu l'as dis, donc ne t'avise de le reprendre, déclara Merlin en souriant avant de l'embrasser à nouveau.

La réponse de Merlin ne fit qu'augmenter les sentiments d'Arthur, qui le pressa un peu plus contre lui en s'attaquant à son cou. Merlin agrippa ses cheveux d'une main, et commença à reculer, l'entrainant vers la chambre, tandis qu'Arthur lui enlevait son T-shirt. Arthur heurta le lit et sentit Merlin grimper sur lui lorsqu'une sonnerie retentit.

Merlin se dégagea et attrapa son portable.

- Laisse tomber ! Gémit Arthur en tentant de le ramener vers lui.

- Non attends, c'est peut-être important.

- C'est qui ?

- Numéro inconnu.

- Alors on s'en fiche. Reviens.

Merlin l'embrassa en décrochant avant de quitter la pièce, tandis qu'Arthur râlait de frustration, maudissant l'inconnu qui les avait interrompu.

- Allo ?

- Merlin ?

Merlin se raidit en reconnaissant la voix de son interlocuteur.

- Fous-moi la paix.

- Merlin, attends !

- Non ! Je te l'ai déjà dit, je ne veux pas te parler, ni te voir ! J'en ai déjà assez sur la conscience comme ça, alors sors de ma vie !

- Merl…

Merlin raccrocha, énervé. Il sursauta en sentant Arthur se coller derrière lui.

- Alors ? Qui c'était ?

- Faux numéro.

- Je savais bien que ce n'était pas important, tu vois !

Merlin sourit et serra Arthur dans ses bras en soupirant discrètement.