Hello amies lectrices, et lecteurs,
Me revoilà avec une nouvelle fiction, en attendant que je publie mes autres projets ;)
/!\ Délire assumé /!\
Une idée que j'ai eu un soir qui j'espère vous fera rire et vous changera les idées !
Petits points avant la lecture :
-La fiction se passe à la fin de la première malédiction (trois mois après exactement),
-Henry n'a pas retrouvé sa mère, donc Emma n'a pas brisé la malédiction (et là vous vous demandé "bah comment elle s'est brisé alors ?" ahah mystère !). Et enfin elle ne sait rien sur son fils et ses origines.
-Regina ne sait pas qu'Emma Swan, la mère d'Henry, et aussi la fille de Snow. Rappelez-vous elle a pris une potion pour oublier et dans ma fiction ne fait pas le lien entre les deux. Vous comprendrez tout cela en lisant (du moins je l'espère ^^).
Bon bah j'en ai terminé... je pense... alors bonne lecture et j'attends vos avis.
QUEEN OF CHESHIRE
Et si le rêve et la réalité ne faisaient plus qu'un...
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Chapitre 1
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Regina n'aimait guère sortir dans ce genre d'endroit.
Bien trop bruyant à son goût, bien trop peuplé que cela en devenait oppressant et irrespirable. Quelle idée avait eue Kathryn de lui proposé de sortir dans un tel lieu ? Elle, qui était Maire d'une petite ville tranquille dans le fin fond du Maine, se retrouvait dans une boite de nuit en plein centre de Boston dans le Massachusetts. Des individus de tous les milieux sociaux-professionnels, de tous les âges et de tous les styles. Allant du lourd-dingue saoul, et incapable d'aligner deux mot, à l'adolescente dévergondée qui se pavanait sur les podiums. Sans oublier la couguar en sandwich entre deux jeunes hommes et le groupe d'étudiants, qui restait affalé sur les banquettes afin de zieuter la salle à la recherche de proies faciles. Ce n'était pas un monde qu'elle appréciait, et vu les regards qu'elle recevait de certains hommes - voire même quelques femmes plus intriguées ou jalouses -, elle avait surtout l'envie de se noyer dans son verre que de daigner leur accorder même un soupçon de considération. C'était plutôt agréable de voir qu'elle avait toujours une telle emprise sur les autres, mais elle n'en restait pas moins une Reine - même si elle n'en avait pas le titre dans ce monde - et avait une certaine dignité.
Et dire qu'après un règne de terreur, une malédiction qui les avait figés durant vingt-huit ans, elle se retrouvait à devoir chercher la fille des Charmant, poussé par son propre fils, Henry. Avec le temps sa haine s'était estompée grâce à l'amour qu'elle lui portait et cette « mission » était devenue, en quelque sorte, sa rédemption.
Depuis qu'il lui avait demandé de retrouver sa mère biologique et qu'elle était rentrée, seule, Henry n'avait pas reparlé d'elle, se réfugiant dans le silence jusqu'à cette étrange demande.
Emma Swan. Dans une étrange coïncidence, la mère d'Henry avait le même prénom que la fille de Snow et environ le même âge, mais pour Regina toute ressemblance s'arrêtait là. Elle l'avait vu, elle s'en souvenait très bien même, mais n'avait pas pu lui dire la vérité. Tout simplement parce qu'elle avait eu peur. Peur de perdre ce qu'elle avait de plus cher : son fils.
Alors elle avait préféré mentir et ne plus pensé à elle.
Seulement son inconscient ne voulait pas en faire autant.
Regina se demandait quelques fois, si son fils avait été le seul à la changer. Peut-être qu'elle était simplement fatigué de voir que les deux idiots se retrouvaient toujours, quoiqu'il arrive.
Il est vrai qu'elle avait eu, soudainement, l'envie de tout arrêter. C'était il y a trois mois, lors du week-end où elle était sortie hors de la ville - étant la seule à pouvoir le faire à ce moment là - afin de retrouver la mère biologique d'Henry.
A son retour, la malédiction s'était rompue, sans qu'elle ne sache comment.
Quelques heures s'étaient écoulées avant qu'une horde de petit-gens en colère ne se ruent sur son parvis, pour crier au scandale. D'ailleurs, elle s'était retenue de ne pas se lancer dans un immense feu de joie, quand ils s'étaient tous mis à déverser leur haine et que Whale avait bien faillit l'étrangler, contre l'une de ses colonnes. Bien sûr, elle l'avait éjecté en bon et dû forme faisant taire l'assemblée. Elle avait par la suite promis à Henry de ne plus utiliser la magie, mais il était des fois difficile de ne pas se laisser envahir par sa noirceur passé pour tous les éradiquer d'un geste de la main. Rumple avait trouvé le moyen de ramener la Magie et avait libérer Maléfique, en gros elle avait été légèrement dépassée par les événements. Et ce manipulateur y était sûrement pour beaucoup... comme toujours.
En revanche, elle devait avouer - bien malgré elle - que Mary-Margaret avait réussi à calmer les tensions, car toujours aussi préposée à lui donner une seconde chance. Cette optimiste de nature était sûre que ce retournement de situation venait de Regina et tous avaient suivi leur princesse, pour ensuite se rendre à l'évidence que l'ancienne Evil Queen remplissait son rôle de Maire à la perfection.
Elle avait donc entrepris des recherches sur leur fille, sous l'insistance d'Henry. Lui qui était triste comme la pierre, elle se disait que le retour de la fille de Snow arrangerait peut-être les choses.
Du moins, elle l'espérait même si c'était illusoire.
Elle n'avait rien demandé à Rumple, préférant le laisser roucouler avec sa belle – fraîchement sortie de sa cellule -, mais cela l'avait surprise que ce fou ne tente rien après ce retour anticipé. Tandis que les tensions s'était aplanies, elle avait demandé à Maléfique de garder un œil sur lui. Au début, elle avait bien cru que sa trahison envers son amie aurait été une contrainte, mais au final elles avaient réussi à trouver un terrain d'entente.
La Magie ne pouvait pas l'aidé, puisqu'elle n'avait rien qui appartenait à la dites fille, et même Sidney n'avait presque rien tiré de ses recherches, avec les moyens modernes de ce monde. « Un simple prénom ne suffit pas» lui avait-il dit, effrontément, alors qu'il avait tout de même trouvé un article sur un bébé abandonné il y a vingt-huit ans, non loin de la ville. Cependant, il manquait des informations, comme le nom qu'on lui avait assigné. Furieuse, elle avait décidé de le remettre dans son miroir, se disant qu'il serait plus utile que lorsqu'il trainait dans son bureau dans l'idée, vaine, d'attirer son attention. La seule chose qu'il lui avait dit se résumait en une phrase « Souvenez-vous du Cygne. », elle avait eu envie de briser du verre ce jour là.
Cette phrase ne voulait rien dire pour elle.
Aujourd'hui, elle songeait que la recherche de la fameuse fille perdue, Emma, était une excuse sournoise pour Kathryn de partir en week-end. Cependant, elle avait fait une promesse à son fils et cette fois-ci elle la tiendrait, mais ce n'était pas dans cette boite bruyante qu'elle allait la retrouver.
Sauf si la princesse Emma était aussi dévergondée que les jeunes femmes aux milieux de la piste.
Assise au bar sur une chaise haute et peu confortable, elle avait une vu imprenable sur la piste. Elle prit une gorgée de son whisky et scruta la salle afin de retrouver sa cavalière de soirée. Kathryn était au beau milieu de la piste les bras autour du cou d'un jeune homme brun, collé à lui comme un coquillage à son rocher. Regina soupira, se demandant pourquoi elle avait accepté de l'emmener avec elle. Le plus étrange c'est qu'elle puisse se souvenir, malgré elle, de cet endroit ou elle n'avait pas mis les pieds depuis son dernier week-end à l'extérieur. Sauf, qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle y avait été la première fois et encore moins ce qui l'avait poussé à y retourner. Peut-être qu'elle espérait revoir cette femme… ou qu'elle désespérait de retrouver cette princesse, qui l'irritait déjà.
C'était presque comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
Mais cette fois, elle ne pouvait pas rentrer bredouille.
Regina observa la salle et aperçut une chevelure blonde, plus sauvage que celle de son amie. Sans comprendre, son cœur s'emballa. Elle ne pouvait voir le visage qui l'accompagnait mais un élan nostalgique la saisie, lui rappelant des souvenirs à la fois agréables et déroutants. Elle se remémora cette soirée, dans cette boite, et surtout cette rencontre qui avait peut-être contribué à bouleverser sa vie. Le temps avait fait son œuvre, et pourtant elle revoyait des boucles blondes désordonnées et les deux émeraudes qui s'étaient posées sur elle, réchauffant son cœur en un instant. Un regard profond et intense qui avait transpercé toutes les défenses qu'elle avait soigneusement érigées pendant des années, hormis pour son fils. Elle s'était déjà sentie désirable, mais jamais de la sorte et pas face à une femme. Les femmes appréciant la gente féminine ne couraient pas les rues par chez elle. A part peut-être Mulan qui s'était entichée d'Aurore d'après certaines rumeurs, ainsi que Ruby qui vagabondait à droite et à gauche. Cela ne lui laissait que peu de choix.
Cela faisait trois mois, mais elle réalisa qu'elle revoyait souvent ce mélange de vert et de bleu en rêve. Elle soupira de lassitude et reprit une gorgée. Ses rêves étaient insensés, incompréhensible et elle aurait peut-être dû trouver le moyen de s'en débarrasser.
Pour finir, la voila seule au bar d'une boite miteuse, où une musique hideuse lui arrachait les tympans.
« Vous ne dansez pas ? »
Surprise par le souffle qui venait d'effleurer son oreille, Regina se détourna de la piste pour observer l'homme à la barbe mal rasé, d'environ une trentaine d'années, qui venait de perturber sa contemplation. Les cheveux courts d'un blond foncé, elle se disait qu'à part ses yeux bleus rien n'aurait attiré son regard - si elle l'avait croisé dans la rue -, même s'il avait un sourire agréable. Elle vit, à cet aspect, qu'il n'avait pas l'air bien méchant, d'ailleurs son air larmoyant et ses yeux tombants confirmèrent ses pensées. Les personnes trop gentilles qui disaient amen à tout et ne prenaient jamais de décision n'étaient pas du tout sa tasse de thé, et en un regard elle avait déjà ciblé le personnage. De toute façon, ce n'était pas du tout un homme qu'elle était venue chercher ce soir mais au final c'était surtout un moyen, comme un autre, de ce changer les idées.
« Et me retrouver parmi ces gens alcoolisés et en sueur ? Trop peu pour moi.
-Alors vous me permettez, au moins, de vous offrir un verre ? »
Elle n'avait franchement pas envie d'avoir à faire la causette à cet inconnu, sorti tout droit de sa forêt avec sa chemise de bucheron canadien. Mais Kathryn était en plein slow sensuel et elle en avait marre d'être seule à boire, comme une vieille fille de presque trente ans... Alors lui ou un autre… elle préférait peut-être cet homme à celui qui lui lançait des regards aguicheurs à l'autre bout de la salle, une bière à la main et une veste en cuir sur le dos. Non mais qui mettrait ce genre de veste dans un tel endroit, avec cette chaleur étouffante ?
Regina secoua la tête pour chasser ses pensées et fit signe à l'homme de prendre la chaise en face d'elle. Celui-ci s'installa et tendit le bras, afin de réclamer deux verres au barman. Tout en prenant la dernière gorgée de son verre, elle vit du coin de l'œil le tatouage qui ornait son poignet droit, et faillit recracher le whisky sur le bar en reconnaissant les armoiries : Un lion. Alors ce bucheron était celui que Tink lui avait destiné ? Eh bah pour le coup la Magie avait sûrement déraillé, et heureusement qu'elle n'avait pas franchi le seuil de cette auberge.
« Je me présente Robin Hood, puis-je vous demander votre nom ? »
Elle lui lança un regard en biais pour le détailler un peu plus, mais non, vraiment, elle ne se voyait pas faire sa vie avec ce voleur de grand chemin. En revanche, elle se demandait ce que faisait l'homme des bois si loin de Sherwood. D'ailleurs cela lui collait à la peau, car une odeur de sapin mélangée à l'alcool avait effleurée ses narines, lorsqu'il s'était rapproché pour lui parler. A moins que ce ne soit qu'une coïncidence et, donc, qu'elle voyait des personnages de contes partout. Mais après réflexion, elle passait le plus clair de son temps dans une ville peuplée par des êtres, à la base, imaginaires. Elle avait embarquée tout un « royaume » dans ce monde, alors en voir quelques uns loin de Storybrooke n'était peut-être pas si farfelu.
Il devait s'être perdu lors de sa malédiction.
« Je ne donne pas ce genre d'information à un homme, que je viens à peine de rencontrer en boite de nuit. »
Robin écarquilla les yeux et but une gorgée pour se redonner consistance, étant donné que ces simples mots l'avaient fait se décomposer sur son siège.
Regina esquissa un discret sourire en coin. Elle devait avouer qu'elle aimait jouer les méchantes et cela lui manquait quelques fois, surtout face à ce genre d'énergumène qui, vraisemblablement, n'avait aucune réparti.
C'était presque jubilatoire, mais terriblement ennuyeux.
« Oh heu... et bien nous pouvons apprendre à nous connaitre.
-Et pourquoi faire ? Ce n'est pas comme si nous allions nous revoir, rétorqua la brune d'une voix paradoxalement plus aimable.
-Eh bien vous êtes seule à ce bar et je vous trouve charmante. »
Cela avait le mérite d'être clair.
Charmante ? Bah voyons, comme si avec une jupe de cuir noire, fendue sur le côté, et un chemisier au décolleté plongeant, elle pouvait être juste charmante. Surtout, quand l'homme s'était déjà perdu dans la contemplation de ce dit, décolleté.
Kathryn et ses idées saugrenues, elle s'en souviendra.
En pensant à elle, une tête blonde apparut dans son champ de vision. Son amie observa l'homme de dos et écarquilla les yeux, levant ses paumes vers le ciel. Elle gesticula ses lèvres pour former les mots « c'est qui ce bucheron », et elle avait trouvé les mots justes.
« Mon amie est là.
-Attendez, ai-je dit ou fait quelque chose de déplaisant ?
-Non, avoua-t-elle de façon honnête.
-Alors donnez-moi une chance, sourit-il, j'aimerai vraiment vous revoir. Je suis loin de chez moi, je vis avec mon fils depuis la mort de ma femme et il est vrai que je me sens assez seul.
-Oh et tout cela est sensé m'attendrir ? Je suis désolée pour votre fils, les enfants ne devraient pas vivre de telle épreuve, avoua-t-elle, une pointe au cœur en repensant à son propre fils et au mensonge qu'elle avait fait. Mais aller vous chercher une pouliche pour occuper vos nuits car, pour ma part, je ne suis pas intéressée. »
Regina se leva, sans laisser à l'homme le temps de répliquer, et l'abandonna avec son scotch, l'air ahuri.
« Oula j'ai bien cru que tu avais décidé de changer de bord !
-Je n'ai jamais été d'un bord ou d'un autre Kathryn, en ce moment je ne cherche pas de partenaire et tu le sais.
-Regina tu es magnifique ! Encore plus depuis que tes cheveux te tombent sur les épaules, avoua-t-elle tout en jouant avec une des mèches ébène de la Maire. Tu fais moins frigide.
-Je ne sais pas si je dois prendre cela pour un compliment, s'exaspéra la brune, passant une main dans ses cheveux de façon inconsciente.
-Allez ta guerre est fini, ton fils est grand et débrouillard alors pense à toi maintenant ! Tu ne vas tout de même pas rester seule toute ta vie, ce serait du gâchis.
-Pour moi ou pour les autres ? En étant seule je ne risque pas de me décevoir.
-Graham ne savait pas ce qu'il voulait, puis maintenant vous êtes ami et il s'occupe bien d'Henry. Ce n'est pas si mal... bon ne parlons pas de ton aventure bizarre avec… heu comment elle s'appelait déjà…
-Mal' avait le mérite d'avoir de l'expérience, surtout avec les…
-Stop stop stop, je ne veux pas de détail » Dit prestement la blonde en se bouchant les oreilles.
Regina étouffa un rire en observant son amie.
« Mal' est une amie et rien de plus. Je la considère comme mon égale, éventuellement mon mentor vu qu'elle m'a appris quelques petites choses.
-Appelle-la comme tu veux…, rétorqua la blonde, plus taquine. Allez Regina, regarde un peu autour de toi, il y a plein de belles jeunes femmes ici, ou jeunes hommes... en fait, je ne sais plus ce que tu préfères...
-Personne n'a éveillé mon intérêt. Et je te rappelle, qu'on doit chercher la fille de mon ancienne belle-fille. On ferait mieux de rentrer.
-Ah non il est à peine minuit, qui sait la fille de Snow va peut-être débouler par pure coïncidence.
-Mais bien sûr, et tu vas me dire que c'est de la poussière de fée qui va la faire apparaitre ? Nargua-t-elle d'une voix moqueuse.
-Peut-être ! En parlant de ça... j'ai un truc intéressant à te montrer, souffla Kathryn, tout près de son oreille.
- Je sens l'arnaque à plein nez.
-Mais non cela va être drôle, tu vas voir, sourit-elle, joyeusement.
-Kathryn si je suis venue dans cet endroit c'est pour me changer les idées, puisque je m'évertue à chercher la femme invisible. Alors je n'avais pas prévu de passer la soirée avec une adolescente de trente ans.
-Tu as choisi cet endroit je te rappelle ! Puis tu m'avais assurée que tu resterais au moins deux heures de plus, bougonna la blonde.
-Et je me demande bien ce qui m'est passé par la tête. » Soupira Regina, légèrement amusée par le comportement plus enfantin de la blonde.
Kathryn était devenue une amie, un peu par hasard, alors qu'au début celle-ci ne se rappelait même pas de sa vie précédente. Manipulée comme les autres, elle s'était pourtant rapprochée de la Maire alors que David, son supposé mari, était dans le coma. Cela avait durée plusieurs année, jusqu'à ce que cette fichue horloge se remette en marche quelques semaines avant son premier départ de Storybrooke. Et que la douce voix de Mary-Margaret l'ait réveillé. D'ailleurs, elle se souvint qu'elle avait vu une étrange et hideuse coccinelle jaune sans jamais savoir à qui elle appartenait. Le temps qu'elle puisse en apprendre plus, elle avait disparu. Ruby lui avait juste révélé qu'une jeune femme blonde s'était arrêtée pour boire un chocolat avant de repartir rapidement.
Regina devait avouer que Kathryn était sa seule amie dans cette fichue ville, et que son tempérament à la fois fier, pète-sec et à contrario complètement déluré, lui plaisait. D'ailleurs, elle avait des fois du mal à comprendre pourquoi, et même à la cerner. Mais elle préférait la voir souriante, que de devoir supporter ses pleurnicheries. C'était la seule, hormis ses relations plus intimes et son fils, qui avait passé son rayon d'intimité le jour où elle l'avait prise dans ses bras. La brune était restée raide comme un piquet, ne sachant comment agir alors que Kathryn était en train de pleurer sur son épaule.
Voyant les yeux de chien battu de son amie, elle ne put que capituler. Elle la suivit dans la boite jusqu'à arriver dans un espace légèrement en retrait, dans le fond de la grande salle où des canapés avaient été disposés dans les coins opposés.
« Alors c'est quoi ce « truc » ? »
Kathryn observa les alentours et prit une petite boite qu'elle ouvrit. La boite en métal ne contenait que deux petites gélules de couleurs roses et aux rayures mauves.
« C'est...
-Du « Cheshire », répondit la blonde avec un sourire empli de malice.
-Kathryn mais c'est de la drogue ! murmura la brune, outrée.
-Mais non c'est fait avec des produits naturels.
-Oui bien sûr, des champignons hallucinogènes, de la corne de licorne et une dose de poussière de fées ! Tu es inconsciente d'avoir ramené ça ici. C'est Alice qui te l'a donné ?
-Oui, c'est la chenille bleue qui lui a refilé lors de son dernier voyage au pays des merveilles. Elle m'a dit qu'on verrait sûrement le gros chat, mais à part ça les effets sont plaisants. On reste maître de nos actes, mais nos rêves deviennent en quelque sorte... réalités.
-Ah, donc je vais chevaucher une licorne et jouer les Lady Godiva dans Boston ? »
Kathryn écarquilla les yeux et resta hébétée quelques secondes.
« C'est l'un de tes rêves ça ?
-C'était une blague Kathryn, s'exaspéra-t-elle.
-Je me disais aussi, cela ne te ressemblait pas trop de défiler, nue, sur un cheval mais après tout tu es une femme surprenante, ricana la blonde avant de recevoir un regard sombre, qui la fit frissonner.
-Je ne me fie pas vraiment à Alice, elle est un peu trop siphonnée à mon goût. Range ces… choses et on rentre à l'hôtel. » Intima Regina se détournant des gélules.
Kathryn la retint par le bras et l'obligea à la regarder dans les yeux, puis se rapprocha pour se faire entendre.
« Depuis quand n'as-tu pas agi inconsciemment ? Depuis quand n'as-tu pas pris le temps de t'amuser, de faire ce que tu avais envie, sans que quiconque ne te juge ou ne te dise quoi faire ?
-Parce que tu crois que si je commence à faire n'importe quoi sous l'emprise de cette drogue, les gens ne vont pas me juger ? demanda-t-elle une pointe de sarcasme dans la voix.
-Personne ne nous connait ici et je t'ai dit que tu resterais maître de tes actes. Regina nous sommes deux étrangères. Et ici, nous sommes qui nous voulons être. Tu peux être la Regina manipulatrice ou encore dévergondée que personne ne s'en soucierait.
-Quand j'ai décidé de mettre ma haine de côté et de retrouver la princesse, je n'avais pas dans l'optique de me dévergonder dans une boite miteuse à Boston !
-C'est sûr mais la princesse est introuvable, pour le moment. Et dit moi, ne voudrais-tu pas revoir la femme de tes rêves ?
-La... Quoi ? demanda la brune, interloquée.
-Oh hey tu crois que j'ai oublié notre discussion, ça fait près de trois mois que tu en rêves alors si ce n'est pas la femme de tes rêves... je ne sais pas ce que c'est.
-Tu dis vraiment n'importe quoi, et puis comme si prendre cette… chose allait la faire apparaitre devant mes yeux !
-Bah qui sait peut-être ! Et au pire le « Cheshire » peut te conduire à cette femme. Snow a attendu vingt-huit ans pour voir sa fille, alors elle peut patienter encore un peu, sourit sournoisement Kathryn.
-Et si madame est sur une plage à Honolulu, je vais aussi aller jusque là-bas ? Puis sur le dos d'un dragon tiens ! Pour le coup Snow va attendre longtemps !
-Ah mais ce que tu peux être rabat-joie des fois ! Quant est-ce que tu t'amuses ? N'as-tu pas envie de souffler, même si cela ne dure qu'une nuit ? »
Regina observa son amie et sembla réfléchir. C'est vrai qu'elle pouvait être qui elle voulait ici, personne ne le saurait. Mary-Margaret ne serait pas là pour lui faire des remontrances, qu'elle n'entendrait que d'une oreille, la laissant s'énerver comme une petite fille capricieuse. Elle n'aurait pas Leroy sur le dos avec son air renfrogné et les conseils dépassés de Granny. Cependant, elle restait tout de même sceptique au sujet de cette histoire de rêve, car au fond elle ne savait pas si elle avait envie de retomber sur la mère d'Henry. Et, elle n'oubliait pas sa promesse.
Mais après tout, ce ne serait que quelques heures...
Si c'était possible que le rêve et la réalité ne fassent plus qu'un, alors pourquoi pas tenter. Elle ne voyait tout de même pas que cette femme en rêve. Au pire des cas elle garderait le contrôle, cela ne lui ferait pas faire des idioties qu'elle regretterait ensuite… Si sa mère apprenait cela, elle serait folle de rage, et rien que l'idée de faire quelque chose hors du contrôle de Cora, lui donna la motivation nécessaire pour accepter.
« D'accord, mais tu ne me lâches pas pour aller je ne sais où, avec je ne sais qui.
-Mais pour qui me prends-tu, j'ai un peu de dignité tout de même ! S'offusqua la blonde.
-Avec toi on ne sait jamais, nargua-t-elle une pointe de taquinerie dans la voix. Quels sont tes rêves d'ailleurs ?
-Oh... heu... bah j'en ai quelques uns, bredouilla Kathryn soudain gênée.
-Cela ne serait pas au sujet de Frederick ?
-Maintenant c'est Jim... Oh tu sais... c'est un peu tendu entre nous… bon on le prend ce « Cheshire » ? »
Regina soupira et malgré elle, se résigna. Si elle avait suivit sa raison au lieu de ses envies et sa curiosité, elle aurait pris un taxi pour rentrer jusqu'à leur chambre d'hôtel. Kathryn lui présenta à nouveau la boite en métal et prit une gélule. A son tour la brune en prit une entre ses doigts et observa son amie, celle-ci referma la petite boite pour la ranger dans sa poche de jean.
« Kathryn ce n'est pas une bonne idée, imagine que je me transforme en « Evil Queen » et que je décide de mettre la ville à feu et à sang.
-Bah ça fera de l'animation, gloussa-t-elle face au regard outré de la brune. Prends-la ou je te la fais avaler de force, à ton insu !
-Et tu dis être mon amie. » Souffla d'indignation Regina, en roulant des yeux.
Elle posa discrètement la gélule sur sa langue et scruta son amie. Toutes deux avalèrent en même temps et s'observèrent incrédules. Elle ne se sentait pas si différente. Kathryn regarda un peu partout et se reporta sur la brune, pour finir par hausser les épaules.
« Tu as vu un gros chat toi ?
-Non.
-C'est que vous ne regardez pas où il faut. » Affirma une voix ronronnante, tout prés de l'oreille de la brune.
Regina se détourna et tomba sur un gros chat rose pâle aux rayures mauves. Il planait dans les airs, ses yeux vert, ronds et rieurs. Sa tête posée sur ses pattes avant, allongé sur le ventre, il avait relevé ses pattes de derrière pour les croiser. La rangée de dents blanches qui apparaissaient, dans un large sourire, était conséquente mais ce qui marqua la brune ce fut que personne ne semblait remarquer sa présence. La soirée battait son plein, la musique n'avait aucunement caché la voix de l'animal, qui parvenait sans difficulté à leurs oreilles dans un ton plutôt aristocratique, d'Angleterre, au vu de son accent. Elle avait pourtant l'impression de n'avoir eu aucun effet mais, face à cette vision, elle se disait qu'elle était déjà dans un état second.
« Vous êtes le chat de Cheshire ? » Demanda Kathryn en se rapprochant pour essayer d'attraper la queue touffue de l'animal.
Le chat imaginaire roula sur lui même dans les airs et se mit sur le côté, dans une pose plutôt étrange pour ce genre d'animal. Allongé sur le flan, il retenait sa tête d'une patte et jouait avec ses griffes de l'autre, les sortant telles des lames acérés.
« Peut-être bien.
-Vous n'êtes pas réel, argua la brune, sceptique.
-Vous ne l'êtes pas non plus, répondit le chat toujours aussi mystérieusement, en roulant à nouveau pour s'asseoir sur son arrière train, prenant ses pattes de derrière dans ses pattes avant.
-Vous n'allez pas commencer avec votre rhétorique débridée ! » S'impatienta Regina, les bras croisés.
Elle aperçut du coin de l'œil un petit groupe de jeunes qui les fixait étrangement et réalisa que, bien que le chat soit visible pour elle, il était invisible au reste du monde. Elles étaient donc en train de parler toutes seules et devaient avoir l'air de deux folle, ou de deux femmes saoules, ce qui dénotait moins.
« Ne vous en faites pas pour eux, dans l'ivresse ils oublieront jusqu'à leur nom, rétorqua le chat, lascivement.
-Donc on vous voit et après ? demanda Regina, les bras croisés.
-Et après quoi ?
-Et bien que ce passe-t-il ? S'impatienta la brune.
-Que voudriez-vous qu'il se passe ?
-Je ne sais pas, vous en savez plus que nous !
-Vous ne savez pas, dans ce cas je n'ai pas de réponse, sourit le chat, malicieusement.
-Vous êtes complètement fou !
-Si je suis fou alors vous êtes folle.
-C'est pas vrai…, soupira Regina, deux doigts à la naissance de son nez. Ne me dites pas que la Reine de Cœur va débarquer ! Je n'ai franchement pas envie de voir ma mère !
-Cela ne s'appelle pas Cheshire pour rien, Majesté, vous ne verrez que moi sauf si voir la Reine est l'un de vos cauchemars. » Sourit-il largement.
Regina croisa le regard de Kathryn, qui ne semblait pas comprendre non plus, et revint au chat.
« L'un de mes cauchemars ?
-C'est ce que j'ai dit.
-Expliquez-vous.
-Sur quoi ?
-Expliquez-nous pourquoi vous parlez de mes cauchemars, dit la brune lentement, essayant de garder son calme.
-Le « Cheshire » superpose vos rêves et votre réalité durant le laps de temps que dure l'effet. Mais, parmi les rêves, il y a aussi les cauchemars et je suis sûre que ce dernier ne vous plaira pas, ricana le chat dans un écho qui s'entendit même après que son corps ait disparu, ne laissant dernière lui qu'une large bouche souriante pour disparaitre elle aussi par la suite.
-REGINA ! »
La dénommée fit volte face reconnaissant sans grande peine la voix, qui avait hurlé son nom avec une telle puissance, qu'elle résonnait dans son crâne. Alors que les badauds continuaient de danser frénétiquement - sans même ce soucier de la femme, qui avait férocement hurlé dans la salle - certains furent projetés sur le côté et d'autre se mirent à rire en voyant leurs compagnons valser sur des banquettes, s'écraser contre les murs, passer au-dessus des autres, voire par-dessus le bar.
Le dernier qui faisait barrage n'était autre que l'homme en cuir. Il avait d'ailleurs une boucle d'oreille, un crochet à la place d'une main - ce qu'elle n'avait pas remarqué plus tôt - et tenait à peine debout. Sans crier gare, il glissa sur le sol avec sa bière, en riant nerveusement. Regina put voir le regard sévère et perçant de sa mère qui marchait d'un pas décidé vers elle, dans une robe à crinoline rouge et blanche. Cora était encore plus effrayante que dans ses cauchemars mais, surtout, plus réelle que jamais.
« C'est...
-Ma mère, la Reine de Cœur, et elle n'est pas contente de me voir.
-Attends la Reine de Cœur ce ne serait pas celle qui coupe les têtes ?
-Gaaaarde ! Qu'on lui couuuupe la tête ! ordonna Cora alors que des soldats vêtus de rouge sortirent de nulle part, bousculant les danseurs qui ne semblaient pas réagir normalement à cette attaque.
-Ah bah oui c'est bien elle, lâcha Kathryn, nonchalamment.
-Et on ne va pas rester ici ! Il faut trouver une sortie au plus vite ! s'exclama la brune en attrapant le bras de son amie, pour la guider vers le seul couloir qu'elle aperçut dans le fond.
-Il n'y a que les toilettes là-bas.
-Il y a une fenêtre et on pourra s'enfermer, même si cela n'arrêtera pas forcément ma mère.
-De toute façon, ce n'est qu'une illusion, on ne craint... »
La lance qui siffla à leurs oreilles pour aller se ficher dans le mur du fond, coupa la blonde dans sa phrase. Bien visible aux yeux des jeunes qui étaient affalés dans un coin, l'un deux l'arracha du mur et l'observa d'un air perplexe.
« Ok je te suis ! »
Les deux femmes marchèrent d'un pas rapide vers les toilettes et poussèrent les quelques filles, qui patientaient, non sans les entendre râler fortement. Fort heureusement, elles n'attendirent pas longtemps avant que la porte ne s'ouvre sur une blonde élancée, aux yeux bleus cristallin. Regina lui attrapa le bras et l'éjecta des toilettes sans faire attention à ses cris d'indignations, puis s'y engouffra avec Kathryn avant de refermer la porte à clé.
« Putain de lesbienne ! Y a d'autre endroit pour baiser, merde ! Ragea la blonde avant de donner un coup de poing dans la porte qui fit sursauter Kathryn.
-Pas commode celle-là. » Remarqua l'ancienne princesse.
Regina ouvrit une autre porte qui donnait sur les toilettes même, puis se reporta sur la seule fenêtre du local.
« Non mais t'as entendu qu'elle nous a pris pour un couple ? s'indigna Kathryn.
-Apparemment dans ce monde, deux personnes enfermées dans un local clos veut forcément dire quelque chose, répondit machinalement la brune alors qu'elle essayait d'actionner la poignée, afin d'ouvrir la fenêtre.
-Ce monde est fou, bougonna la blonde les bras croisés.
-Kathryn... faut qu'on sorte de là, alors ce serait gentil de m'aider.
-Ah oui pardon, réalisa-t-elle en se rapprochant de son amie pour décoincer la poignée et ouvrir le battant. C'est assez étroit comme passage non ?
-Je pense qu'on passe, mais en jupe cela va être compliqué...
-Je t'avais dit de mettre le pantalon en cuir.
-Mais bien sûr, et je serais en train d'étouffer. »
Un coup violent contre la porte les fit sursauter.
« Hey vous foutez quoi là-dedans ? Rugit une voix à l'extérieur.
-Tu crois que ta mère est toujours dehors ? Elle avait l'air d'avoir ses pouvoirs...
-En effet... peut être qu'avec le Cheshire… attends... mais c'est que tu es intelligente des fois !
-Heu... merci du compliment, ironisa Kathryn, dépitée. Vu ton air, je te demande juste d'éviter de tout cramer, hum ? »
Regina était sceptique, elle envisageait d'utiliser la magie mais les habitants de ce monde n'étaient pas prêts à assister à ce genre de chose. Remarque, ce n'était pas pire que l'apparition de sa mère… En revanche, ce qui était étrange, c'est qu'elle ne ressentait rien. Elle songea à se téléporter tout en observant ses mains. Elle tenta de se concentrer, mais rien ne se passa. Dépitée, elle soupira lascivement.
« Un problème ?
-Je crois que mon cauchemar de ne pas pouvoir me défendre contre ma mère, devient réalité. Il n'y a pas de Magie, à proprement dite, dans ce monde et je n'en ai même pas le droit dans mes rêves. »
La brune se cala contre le lavabo et se massa la tempe.
« Tout ça c'est de la faute de tes stupides gélules.
-On va trouver une solution, allez ce ne sont que des cauchemars. On ne l'entend plus, je suis sûre qu'elle n'est plus dans la salle. »
Kathryn se dirigea vers la porte, la déverrouilla et l'ouvrit légèrement. Une furie blonde en profita pour entrer en trombe puis se planta face à Regina qui, pour sa part, observait Kathryn d'un œil soucieux. Celle-ci avait passé la tête à l'extérieur et ne semblait voir personne. Peut-être que sa mère était partie tout compte fait.
« Vous foutez quoi sérieux ! Ma sœur veut aller aux chiottes, faut prendre un ticket maintenant ? gronda la blonde élancée.
-Allez y dans vos toilettes et laissez-nous en paix, il y a une porte après tout.
-Hum... Anna c'est bon tu peux entrer. »
Une jeune femme rousse entra à son tour et alla directement dans les toilettes, tandis que sa sœur fixait Regina d'un air sombre.
« Regina je crois qu'elle... oh bon dieu ! »
Le souffle du couperet effleura son visage et coupa une mèche de ses cheveux. Kathryn avait eu le réflexe d'enlever sa tête à temps, le cœur battant elle ferma la porte à clé.
« Elle... elle...
-Oui je crois que j'ai compris, coupa Regina, irritée.
-Mais il se passe quoi là ? demanda la blonde élancée en haussant les sourcils.
-REGINA ! hurla Cora faisant trembler les portes et le miroir, qui se fêla sur toute sa longueur.
-Regina on fait quoi parce que ta mère nous empêche de sortir. Ce qui est rassurant, c'est qu'elle ne peut pas rentrer apparemment. Par contre, je trouve bizarre que personne ne réagisse dans la salle... comme si c'était normal...
-Je ne sais pas qui vous fuyez, mais je n'ai vu personne vous suivre, intervient l'autre blonde.
-Merci pour votre intervention...
-Je m'appelle Elsa... et hum... désolée de vous avoir insulté...
-Au point où on en est, lâcha la brune nonchalamment. Attendez... vous avez dit que vous ne l'aviez pas vue ? Une femme brune avec une robe crinoline rouge et blanche et des gardes en rouge, cela ne se rate pas...
-Des gardes ? Une femme en robe crinoline ? Oula je ne sais pas ce que vous avez pris, mais c'est de la bonne, rit Elsa de bon cœur. Remarque… je trouve que cette soirée est délirante. J'ai vu l'autre blaireau de Killian glisser sur le sol alors qu'il n'était même pas tombé, entre lui et le mec qui s'est retrouvé la tête visée dans un sceau à champagne…. c'est plutôt étrange... »
Regina croisa le regard intrigué de Kathryn. Alors les autres ne voyaient pas tout, peut-être qu'ils ne pouvaient apercevoir que ce qui les touchaient directement. Elle repensa à la lance et se disait que peut-être celle-ci était visible, parce qu'elle n'était plus liée directement au rêve. Dans tous les cas, elle essaierait de comprendre plus tard, pour l'heure elle devait sortir de cet enfer.
« Tout est une question de point de vue. » Lança une voix ronronnante à sa gauche.
Regina ferma les yeux quelques secondes et se détourna pour observer le gros chat, d'un air perplexe. Ce dernier était en train de se contempler dans le miroir et de se lisser les moustaches. Une gélule et elle était en plein délire, ou elle était devenue comme Alice : complètement folle.
« Ce qui veut dire ?
-Dès que le rêve touche la réalité alors il entre en contact avec elle, donc les autres peuvent entrevoir certaines choses.
-Et je peux savoir comment on fait pour faire disparaitre ces cauchemars ! »
Elsa haussa un sourcil et croisa le regard perplexe de sa sœur qui venait de sortir des toilettes.
« Réveillez-vous, rétorqua-t-il comme une évidence.
-Nous ne dormons pas !
-Alors attendez.
-Attendre quoi ?
-C'est plutôt logique.
-Je ne vois pas en quoi, mais si j'arrive à vous suivre, il faut attendre que le Cheshire ne fasse plus effet ?
-C'est une très bonne question. » Lança-t-il avec un sourire plus large, avant de se détourner pour observer Elsa d'un air intrigué, tandis que cette dernière fixait la brune les yeux ronds.
Regina serra les dents, elle avait envie de lui arracher les moustaches une à une, tellement elle était irritée par ce chat nihiliste, au sourire sadique.
« Dites moi au moins, quant est-ce que cela ne fera plus effet ? »
Le chat plana face à elle et haussa les épaules, coussinet vers le ciel il sourit à pleine dents avant de disparaître.
« Chat de malheur ! hurla-t-elle, folle de rage.
-Heu... bon nous on va y aller, dit Elsa plus pour sa sœur.
-Non ! Rugit la brune.
-Non ?
-Vous restez, j'ai besoin de votre pantalon !
-Quoi ? Mais vous êtes folle ma parole !
-Je vous donne ma jupe en échange. Alors déshabillez-vous ! »
Elsa ouvrit la bouche l'air hébété.
« Vous vous êtes échappée de l'asile c'est ça ? Vous avez vraiment pris de la drogue ?
-Écoutez, on ne peut pas vous expliquer, tempéra Kathryn, mais on a besoin de faire cet échange, on ne peut pas sortir par la porte à cause de sa mère. Et mon amie ne pourra pas être à l'aise avec sa jupe, si nous passons par la fenêtre. »
Elsa les observa tour à tour.
« Tu devrais peut-être faire ce qu'elle te demande, on lui en parlera après pour qu'elle s'en charge, murmura Anna à son oreille.
-C'est clair qu'elles ne vont pas s'en tirer comme ça, ragea l'aînée entre ses dents. C'est d'accord mais vous êtes vraiment dingues. » Râla-t-elle tout en défaisant sa ceinture puis le bouton de son jean noir.
Elle tira sur sa chemise pour cacher son sous-vêtement et tendit son jean pour qu'ensuite Regina fasse de même avec sa jupe. Fort heureusement la taille lui allait parfaitement, tout n'était pas sombre, tout compte fait.
Elsa ne dit pas un mot de plus et bouscula presque Kathryn. Elle attendit Anna qui se lavait les mains, et allaient toutes deux sortir quand l'ancienne princesse s'aperçut que la plus jeune avait laissé son portefeuille sur le rebord du lavabo.
« Attendez votre... »
Regina, qui avait trouvé une poubelle en fer, pour pouvoir se surélevée afin de passer par la fenêtre, se retourna et vit les yeux écarquillés des deux jeunes sœurs.
« Kathryn ? »
Elle la rejoignit et incrédule fixa le portefeuille qui s'était recouvert d'or.
« Regina... mon dieu... c'est un cauchemar... je... je suis...
-SORS DE LA ! hurla Cora à l'extérieur.
-Oh ce n'est pas vrai, elle ne va vraiment pas me lâcher à la fin, s'agaça la brune.
-Wow alors là... souffla Elsa, les yeux rivés sur le portefeuille.
-Tu m'expliques Kathryn.
-Mon père est le Roi Midas.
-Celui qui change tout en or, d'un touché ?
-Oui et ma hantise a toujours été que je me retrouve moi aussi avec cette malédiction.
-D'accord, ne touche plus a rien, il faut qu'on récupère mon sac, j'ai des gants en cuir à l'intérieur. Comme ils viennent du royaume enchanté je pense qu'ils résisteront.
-Mais qu'est ce que tu fais avec ça dans ton sac ?
-Ils sont chaud et protègent contre tout. Oh et puis ne pose pas de question !
-D'accord. »
Regina prit le portefeuille en or et le tendit à la rousse. Celle-ci n'en revenait toujours pas. Elle observa Elsa qui regardait, pensive, les deux femmes se précipiter vers la fenêtre.
-Regina..., murmura Elsa plus pour elle-même. Allons la prévenir. » Intima-t-elle avant d'ouvrir la porte et de sortir suivit de près par Anna.
Alors est-ce que je vous ai emporté dans mon délire ?
Vous prenez le Cheshire et vous faites le voyage avec moi et Monsieur le chat ? ^^