Les voix tournaient dans sa tête. Inlassablement, longue torture, délicate agonie. La Folie le guettait. Elle lui murmurait à l'oreille. Chantant les mérites de la fureur.

« Lâche prise Harry, abandonne les mortels. Nous sommes des êtres supérieurs, ils doivent ramper devant nous. Ils ne sont rien. Nous sommes tout ! Après tout, je suis le plus Grand Mage Noir de tous les temps n'est-ce pas ? Et tu as une part de moi dans ta tête. Je suis là ! Rodant dans ton cerveau, annihilant ton insupportable humanité. »

La voie roque sifflait à son oreille. Il était assis sur une chaise, secouant la tête, essayant de chasser la Folie qui le guettait. Plus le temps passait, plus il perdait la raison. Il ne savait plus ce qu'il voulait. Rejoindre le Seigneur des ténèbres, le servir ? Être utilisé pour servir de plus grands desseins. Massacrer des populaces, torturer des bonnes gens, jouir dans le corps meurtri d'une innocente ? Ou bien refréner ses sombres instincts. Mimer avec délice le Gryffondor innocent. Garder son rôle, manipuler les foules, profiter des aveugles et des ignorants. Après tout il avait la place d'un roi ! Il n'avait besoin de personne pour créer son empire, pour régner, seul et unique maître.

Non ! Non. Non c'est vrai. Tom Riddle est la seule issue. Depuis toujours il faisait partit de sa vie. Tueur de ses parents, persécuteur de ses jeunes jours, utilisant son sang pour ressusciter. Mais ce que personne savait, c'est qu'un lien a été créé entre eux. Il voyait ce qu'il vivait. Harry était prisonnier dans son propre esprit, ne pouvant que subir. Il le voyait torturer des moldues, utiliser l'Imperium pour forcer des pères de familles à violer leurs progénitures et à décapiter, immoler, défenestrer, scalper, éviscérer – et j'en passe – leur femmes. Il le voyait aussi parfois jouir des chaires avec cette folle de Bellatrix, avec Lucius Malfoy aussi parfois. Et quand il était très en forme, il les prenait tous les deux et y ajoutait des apprentis – Malfoy Jr, Pansy Parkinson, Théodore Nott – et même Séverus y passait. Harry voyait en permanence les coups de boutoirs du Maître, le sang et autre substances corporelles gicler. Les hurlements du Maître et les lamentations de ses fidèles envahissait son esprit sans jamais le quitter.

Au début, il en avait été écœuré, désœuvré. Il sortait de ces visions en vomissant et en pleurant une innocence que Voldemort se plaisait à détruire en lui envoyant ces sinistres aperçus de la vie dans les Ténèbres. Mais depuis, il s'est plusieurs fois retrouvé avec une trique d'enfer après ses images. Tortures, violes ou orgies, ça n'avait pas d'importance. Il revenait à lui, une main sur son sexe, le sperme coulant sur son torse et un rictus malsain implanté au visage. Il se plaisait à s'imaginer à la place des victimes du Maître. Il se prenait en main et gémissait comme le Diable en personne en imaginant le Seigneur. Son visage reptilien, ses narines en forme de fentes, ses lèvres fines, son crâne chauve.

Alors qu'il bandait encore une fois, Harry su. Il ne pourrait pas tuer son Maître. Il le voulait en lui, meurtrissant ses chaires, faisant couler son sang.

Il avait succomber au Syndrome de Stockholm.