Note : ... ah c'est le moment où on se dit au revoir ?
Qu'est-ce que c'est compliqué d'écrire la fin d'une histoire. Qu'est-ce que c'est compliqué de la publier. Voilà plus de deux ans que je publie sur FanFiction et, rien à faire, je ne m'habitue toujours pas à poster un dernier chapitre. I la fois la joie d'avoir mener un projet à bien, dans son entier et aussi la petite pointe au cœur en se disant qu'une page se tourne, avec l'histoire et avec vous lectrices et lecteurs. Si vous me suivez depuis quelques temps, vous savez combien j'aime la relation entre les auteur(e)s et le lectorat et, même pour celles et ceux qui ne reviewent pas, je vois les compteurs qui grimpent à chaque publication alors, je sais que vous êtes présent(e)s. Si en plus cette histoire vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire pour ce dernier chapitre, cela me ferait extrêmement plaisir :)
Les personnages de Danielle Moonstar et Stephanie Hunter existent réellement dans les comics. Je ne peux pas mettre de lien mais je vous invite à regarder leurs pages Wikipedia.
Every Thought In Between existe aussi en anglais, publié exclusivement sur Archive of Our Own. Un bonus Charles/Hank y sera publié bientôt.
Il ne me reste plus qu'à vous remercier d'avoir suivi cette histoire. Je m'en vais me concentrer sur mon prochain projet en cours, un UA X-Men Charles/Erik qui se passe à l'université d'Oxford dans les années 60... :)
Je vous kiss kiss toutes et tous.
Bêta : Maya Holmes et Mugen qui ont su accompagner cette histoire du début à la fin, à travers les moments de doutes et les euphories à calmer. Je n'aurais jamais pu publier sans elles, sans leur soutien, donc n'hésitez pas à les remercier aussi en review, car elles le méritent amplement. Et moi je vous remercie encore, encore, encore les filles.
Dani, Warren et Stépanie repartent demain à sept heures avec la voiture de cette dernière. Ils ont voulu aller voir la mer pour leur dernier jour tous ensemble et Charles s'est émerveillé de cette idée. Hank l'a installé côté passager et s'est serré à l'arrière avec Dani et Warren. Ils ont mis la radio à fond et ont attiré les regards mauvais des vieillards qui habitent la côte. Charles les a salués, en sortant sa main par la fenêtre et en la tournant comme un prince anglais en plein bain de foule.
Il y a une euphorie assez perceptible puisque Warren et Stéphanie ont accepté de rejoindre l'Institut Xavier à la rentrée prochaine, pour y devenir professeurs. Stéphanie est surexcitée à l'idée de vivre entourée de mutants et pourra ainsi donner des cours d'expression corporelle. Dani n'a pas encore confirmé si elle serait présente également mais Charles a confié à Hank qu'il avait senti son envie, sans qu'il ne soit particulièrement allé fouiller ses pensées.
Ses pouvoirs à lui reviennent très lentement. Ils sont flous mais au moins, ils existent encore. Hank l'aide quotidiennement à retrouver toutes ses capacités, avec quelques mots ou phrases échangés.
Il fait frais à l'arrière.
D'accord, je referme la fenêtre.
Hank sourit quand il voit la main du professeur s'activer pour remonter la fenêtre.
Ils se garent sur un petit parking où le vent a entraîné le sable fin. Stéphanie sort la première et part en courant vers la plage, les bras grands ouverts comme si elle pouvait s'envoler, en hurlant un « Devinez qui j'imite ? » qui les fait rire. Warren la suit et Dani retire d'abord ses ballerines avant de descendre à son tour. Ils deviennent des petites formes semblables à des jouets avant même que Hank n'ait fait sortir Charles de la voiture pour le poser dans le fauteuil qu'il a pris dans le coffre. Ils se rapprochent tous les deux de la petite esplanade à droite et regardent la marée, les vagues longues et lentes, les quelques oiseaux qui semblent tourner particulièrement autour de Warren. Hank se tient droit, les mains dans les poches. Il respire l'air marin et frissonne légèrement quand la brise traverse les mailles de son pull et vient caresser sa peau. Le soleil se couchera bientôt et le ciel s'habille d'orange dans toute son immensité.
« Est-ce que tu te rappelles, quand nous étions à Paris, quand Logan nous avait proposé que nous cachions Erik à la maison ? Il avait dit que dans le futur nous redevenions amis… ou potes. Il a très certainement dit potes. », le mot fait rire Charles. Hank le regarde. « C'était soit ça, soit on le laissait disparaître dans la nature. C'est vrai qu'il a toujours été doué pour disparaître… », il rit à nouveau, le visage tourné vers la plage.
Ils restent silencieux encore quelques minutes, à écouter le chant de la mer en contre-bas, avant que Charles ne sourit, le visage relevé vers son ami :
« Enfin, j'imagine que nous verrons ce que l'avenir nous réserve. Puisque, apparemment, il y en a plusieurs… »
Cette fois, c'est Hank qui rit en haussant les sourcils - il ne sait toujours pas quoi penser de cette histoire de retour dans le passé, dans le futur et toutes ces choses qui compliquent infiniment sa compréhension du continuum espace/temps.
« Tu ne vas pas sur le sable? », finit par demander Charles d'une voix douce.
Hank se retourne légèrement pour lui répondre :
« Ce n'est pas très agréable en chaussures. »
« Tu n'as pas à te cacher. Pas avec moi. Ni avec eux. », sourit Charles en désignant le reste du groupe d'un signe de la tête.
Hank le regarde encore quelques secondes et finit par étirer ses lèvres avant d'hocher la tête. Il contourne le garde-corps et entend derrière lui les roues de Charles qui roulent sur l'asphalte où le sable grésille. Il descend sur les premiers mètres couverts de sable et vérifie autour de lui qu'il n'y a pas un habitant avant de retirer ses chaussures puis ses chaussettes. Il laisse l'ensemble près de la rambarde et tout son corps frissonne au contact de ses pieds difformes sur le sable tiède. C'est encore mieux que ce qu'il imaginait, il se sent soudain si léger alors qu'il s'enfonce à chaque pas comme si la terre s'inclinait à sa présence. Ça chatouille aussi, un peu, mais ça l'apaise, comme le murmure d'une personne qui nous est chère. Il se retourne et sourit à Charles.
Alors ?
C'est génial.
Est-ce que je peux sentir ?, demande Charles, en approchant sa deuxième main de son autre tempe, pour se concentrer.
Hank hoche la tête et Charles le remercie. Il se concentre, ça crée des petites rides entre ses yeux et soudain Hank sent qu'il n'est plus seul à être habité par la sensation du sable sous ses pieds. Il baisse la tête, regarde les siens à moitié enfouis, et bouge ses orteils pour que le ressenti remonte jusqu'à Charles. Ça dure près d'une minute, avant qu'il ne relève son attention vers le professeur, le regard toujours fermé, la mine concentrée. Ses cheveux ont légèrement poussés mais il est allé en ville les faire couper la semaine dernière. C'est la brise qui fait danser une mèche sur son front et quand il rouvre les yeux et qu'il le regarde, Hank comprend que ce n'est pas seulement la sensation que le sable lui procure dont Charles a l'écho. C'est aussi l'amour que Hank lui porte. Alors, Charles lui sourit tendrement et décolle ses doigts de ses tempes avant de poser ses mains sur ses genoux. Hank lui sourit aussi et se retourne. Il regarde la mer, Warren, Dani et Stéphanie assis un peu plus loin. Les choses suivront leur cours et l'école rouvrira ses portes. Ils ne savent pas combien d'élèves ils accueilleront mais Hank sera là pour voir l'institut devenir le symbole de toute une génération. Il y croit.
Et peut-être qu'un jour il y aura une place dans le coeur de Charles et que ses bras s'ouvriront à un autre qu'Erik. Hank saura le prendre contre lui, tout contre lui, pour ne plus jamais cesser de l'aimer.
Ou bien peut-être qu'un jour, sentir Charles près lui, entendre sa voix et son rire, ne seront plus les seules choses qui créeront en lui l'impression géniale et indéfectible que tout le merveilleux du monde ne se concentre que dans une seule personne. Il y aura des femmes qui viendront rythmer ses nuits, puis sa vie. Dani, qui sait.
Nous verrons ce que l'avenir nous réserve, répète la voix de Charles, sans que Hank ne sache si c'est un souvenir ou s'il lui projette.
En attendant, Hank bouge ses orteils et voit le sable glisser entre en de petits monticules. Il lève une main et fait danser ses doigts sur un léger souffle du vent qui semble lui donner une impulsion. Et Hank avance.