1ère fois que j'écris sur révélation d'identité entre Ladybug et Chat Noir. C'est un jour à marquer d'une pierre blanche !

Je remercie Liuanne pour sa relecture et ses conseils ;)

Bonne lecture

DISCLAIMER: " Je rappelle que les personnages sont la propriété de Thomas ASTRUC, seule l'histoire est issue de mon imagination. "


Papillon touchait toujours les personnes qui se retrouvaient fragiles émotionnellement le temps d'un moment. Il profitait de leur court état de faiblesse pour les manipuler et profiter de leur état d'âme. Ici visiblement, la pauvre victime était un jeune garçon qu'on avait rabaissé dans sa cour de récré. Il tenait dans sa main une pelle, avec laquelle il envoyait du sable pour toucher les gens.

C'était le genre d'adversaire qu'ils ne croisaient vraiment pas souvent, au pouvoir assez étrange. Ils en avaient vu des supers méchants qui parvenaient à contrôler les personnes, mais celui-ci avait un pouvoir encore plus étrange. Apparemment, il ne prenait pas le contrôle de ses victimes mais dès qu'elles rentraient en contact avec le sable cela les plongeait dans un fort état de dépression. Il forçait les sentiments les plus blessants des gens à refaire surface. Ces derniers restaient dans une sorte d'état léthargique à se morfondre sur eux-même.

À plusieurs reprises Marinette aurait pu relier les points, assembler les pièces, avoir le déclic. C'était tellement évident après tout.

Il y a eu le combat contre Mr Pigeon. Chat était allergique aux plumes. Une belle ironie au passage pour un chat d'être allergique aux plumes. Ces éternuements incessants avaient failli leur coûter leur victoire. Ça leur avait fait rater leur effet de surprise, sur lequel elle espérait ô combien gagner du temps, et au moment où ils étaient enfin parvenus à retirer l'appeau du cou de leur adversaire, une plume était venue lui caresser les narines. Ils s'étaient jetés comme des fous sur l'objet. Heureusement, elle avait su rattraper le coup. À la fin de la journée elle était rentrée avec fracas chez elle et avait juste eu le temps de boucler son projet de chapeau melon. Quoique, il lui avait une fois de plus fallut courir pour aller chercher une plume afin de terminer sa création. (Décidément ces plumes, jamais là quand on a besoin d'elles !) Non, vraiment la journée avait été longue mais son cœur s'était senti plus léger quand elle avait gagné. Les compliments de Mr. Agreste et les mains d'Adrien qui s'étaient posées brièvement sur les siennes avaient, au final, embelli sa journée. Et quand Adrien, mettant son chapeau sur la tête, avait éternué, elle avait trouvé que c'était une drôle de coïncidence. Mais après tout il devait y en avoir dans tout Paris des personnes allergiques aux plumes ! Non ?

Avec Chat, ils forment une bonne équipe. Comme d'habitude elle pouvait compter sur lui pour occuper leur adversaire et lui laisser le temps d'agir. Et aujourd'hui, face à ce " marchant de sable ", il ne faisait pas exception. S'amusant à jeter des jeux de mots vaseux à leur adversaire, pendant qu'ils tentaient d'attraper l'objet où s'était logé l'akuma.

Et bien sûr, quand le coup avait été lancé dans sa direction, il s'était jeté sur sa trajectoire et elle l'avait vu accuser le coup pour elle. Il était retombé lourdement sur le sol, et comme les autres victimes son regard était resté bas, perdu dans ses pensées les plus sombres. À cette vue, son cœur s'était étriqué dans sa poitrine. Elle avait serré les poings et sifflé entre ses dents. Adversaire manipulé ou pas, il n'allait pas s'en tirer comme ça.

Chat était son partenaire, Adrien son camarade de classe. Il ne fallait pas mélanger vie privée et vie de super-héros. Pourtant il y avait tellement d'évidences.

Adrien l'avait sauvé d'affaire quand il avait débarqué chez elle alors qu'elle était seule avec son oncle venant de Chine. Il les avait naturellement accompagné sur le plateau de l'émission, au cas où son oncle aurait eu besoin d'un traducteur (même s'il s'était avéré qu'il arrivait plutôt bien à parler français…). C'était bien l'une des rares fois où elle pouvait passer un moment avec Adrien et ne faisait pas que bafouiller, mais bien sûr, il avait fallu que Chloé s'y mette. Papillon avait frappé et un combat contre Kung Food avait commencé. Chat Noir et elle s'étaient retrouvés de façon totalement synchronisée dans le hall d'entrée du grand palace de luxe de Mr Bourgeois, alors que quelques minutes plus tôt, elle se séparait d'Adrien. Comment était-il possible qu'il soit rentré dans l'hôtel, vu que les issues étaient bloquées ? Ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, non ? Elle n'avait même pas cherché à se questionner, à le questionner. Après tout, elle avait sur le coup plus urgent à traiter. Son oncle avait été akumatisé, les jurys de l'émission étaient manipulés, et accessoirement Chloé était suspendue au-dessus d'une soupe dont elle risquait d'être l'ingrédient principal. Et puis, de toute façon, elle ne cherchait pas spécialement à savoir qui il était sous le masque.

Bien sûr ce fut extrêmement difficile de battre cet adversaire sans Chat Noir. Elle avait dû être deux fois plus vigilante, et lui piquer l'objet maudit avait presque été du ressort du miracle. Alors qu'elle le brisait enfin et purifiait l'akuma, Ladybug se dépêcha de jeter son Lucky Charm en l'air afin que les choses reviennent à la normale. Une tornade rouge se répandit dans Paris, refaisant prendre conscience aux personnes qui avaient été victimes de l'akuma.

Elle se tourna, un sourire moqueur vers Chat Noir. Elle était prête à le taquiner sur le fait qu'il se soit jeté devant elle comme un preux chevalier. Mais bien vite, elle déchanta quand elle vit que son acolyte était toujours sur le sol.

Il faut vraiment croire qu'elle restait aveugle aux détails. Certaines choses auraient pourtant tellement dû la mettre sur la piste.

Il y avait eu ce projet qu'ils avaient dû réaliser, et le hasard faisant bien les choses, elle s'était retrouvée à travailler avec Adrien. Ils en avaient passé des heures à la bibliothèque. À faire des recherches, noter leur travail, approfondir leur bilan. Ça avait duré deux semaines et Marinette avait été épuisée de devoir, en plus, faire les patrouilles le soir. Quand enfin, ils avaient vu le bout arriver et que leur professeur leur avait validé leur devoir, ils avaient été extatiques. Par réflexe après autant de temps à travailler ensemble, elle s'était tournée vers lui et lui avait tendu son poing serré. Comme un mécanisme, il avait tendu le sien également.

Lors du contact leurs yeux s'étaient fixés. Silence. Gêne. Une sorte de réalisation soudaine et muette, face à une sensation de déjà vu bien trop connue. Adrien avait maladroitement retiré son poing, tandis qu'elle abaissait elle aussi son bras. Passant une main dans ses cheveux, le blond avait balbutié une excuse minable comme quoi c'était ce qu'il avait aussi l'habitude de faire avec Nino et Marinette en avait profité pour enchaîner qu'elle aussi, elle avait cette manie avec Alya. C'était comme-ci rien ne s'était passé et elle avait accepté de but en blanc l'excuse d'Adrien.

Il était à genoux sur le sol, le visage entre les mains, le regard perdu dans le vague. Elle s'approcha de lui et se mit à sa hauteur. Pourquoi n'était-il pas revenu à la normale ? Pourquoi était-il encore piégé par l'akuma ? Son miraculous bipa et elle sentit les regards des personnes commencer à se poser sur eux. Il ne fallait pas qu'ils restent ici, ou ils pourraient avoir des ennuis. Elle le prit par les épaules et l'invita à se relever. Il la suivit docilement, comme s'il n'était pas conscient du monde autour de lui. Enfin, elle l'entraîna avec elle sur un toit de Paris à l'abri des regards indiscrets des passants.

Et puis, c'est surtout que son cerveau se refusait de voir l'évidence, refusait d'accepter une telle évidence. Si Adrien était Chat Noir, cela signifiait qu'elle était amoureuse de Chat Noir ? Non, non au grand jamais !

Un midi, tout leur groupe était parti manger ensemble dans un fast-food qui venait d'ouvrir près de leur établissement. Évidemment, c'était Alya qui avait organisé tout ce petit manège, mais Marinette ne pouvait que lui être reconnaissante. Elle avait une chance de montrer à Adrien qu'elle était une fille intéressante, avec plein de qualités, et… Elle n'était pas convaincue, mais c'était avec ces arguments qu'Alya l'avait entraîné. Arrivée dans le restaurant, elle s'était assise au fond de la banquette, tandis que Nino faisait de même en face d'elle. Sa meilleure amie s'était tout de suite insérée à la suite du garçon à la peau mate, ne laissant à Adrien que le choix de se mettre à côté de Marinette. Bien sûr elle avait partagé un regard paniqué avec son amie, qui lui avait répondu par un simple clin d'œil. Certes la jeune brune n'était plus aussi maladroite qu'avant, la preuve, elle était en binôme de TP avec lui, ils avaient réalisé leur projet ensemble, ils faisaient souvent des sorties tous les quatre, mais être à côté de lui restait encore délicat et elle avait toujours peur de faire une bourde.

La discussion bâtait son plein. Nino se plaignait du TP de physique qu'ils venaient d'accomplir, Alya et Adrien argumentaient de leur côté, tandis que Marinette acquiesçait silencieusement.

- Et toi Adrien, tu es un maître en physique-chimie, ça a dû être facile pour toi ?

Le blond hocha la tête en se tournant vers Marinette, avant de répondre.

- Non, c'est Marimaître ici présente qui est bien meilleure que moi.

Il avait ensuite tenté de camoufler son rire, mais difficilement. Le reste du groupe s'était tourné vers lui, surprit. Marinette avait écarquillé les yeux en fronçant les sourcils. Adrien, qui lui faisait un compliment, mais qui y insérait un mauvais jeu de mots ? C'était plutôt du style de Chat de faire ce genre de blague foireuse et d'y rigoler comme si c'était la meilleure du siècle. Le blond s'était calmé devant les regards soutenus de ses amis, mais cela ne l'empêcha pas de garder un petit sourire en coin collé sur les lèvres pour le reste du repas. Marinette avait pour sa part passé l'éponge sur ce petit dérapage de son blond préféré.

Une fois sur le toit, il tomba de nouveau sur le sol. Son état n'avait pas changé. Elle avait rompu le sort, alors pourquoi Chat était-il toujours perdu dans ses pensées ? Soudain une réalisation vint la frapper. Et si ce n'était plus le sort mais les propres pensés de Chat qui le bloquaient ? Et si l'akuma n'avait fait que réveiller de vieilles blessures ?

Marinette se sentit un peu plus paniquer. Il fallait que Chat revienne à lui. Se mettant à genoux à sa hauteur, elle posa ses mains sur ses épaules.

- Chat, Chat ! Commença-t-elle à l'appeler avec une voix hésitante en le secouant.

Adrien était calme, posé, attentif à tous. Chat, était … Chat quoi ! Turbulent, dragueur, un peu fou sur les bords. Tellement différent ! Mais Ladybug n'était-elle pas aussi totalement différente de Marinette ?

Enfin, il y avait eu l'exposition de ce projet sur lequel ils avaient tant travaillé. Une présentation réalisée dans le lycée, avec la présence des parents. C'était, après tout, un devoir important qui comptait grandement pour le passage en classe supérieure. Marinette était plus qu'excitée de faire sa présentation avec Adrien. Ses parents étaient déjà dans la salle et ça n'allait pas tarder à être leur tour. Un peu avant leur passage, elle prit conscience qu'Adrien n'était plus avec elle. La lycéenne était donc partie à sa recherche dans les couloirs laissés à l'abandon de l'établissement.

Après quelques minutes, elle l'avait trouvé dans un coin. À l'appel de son nom, la brune avait cru le voir sursauter. C'est au moment où il s'était tourné vers elle, qu'elle avait remarqué son air terne et ses yeux rouges. Tout de suite, elle s'était inquiétée pour lui. Il avait retrouvé un sourire tout fait, lui avait répondu qu'il avait été au téléphone avec son père et que, ce dernier ne pourrait pas venir. Dans sa voix, elle avait perçu une immense déception. Et surtout, dans ses yeux, elle avait continué à voir cet air désespérer et déçu mais, pour ne pas agrandir sa peine, elle avait préféré ne pas en rajouter. Il était ensuite parti à sa suite pour retourner dans la salle de présentation. Elle avait passé le reste de la journée à guetter son regard. Ce n'était pas la première fois qu'elle lisait dans ses yeux une telle tristesse et ça lui brisait le cœur de le voir ainsi.

Elle le secoua par les épaules un peu plus violemment mais cela ne le faisait toujours pas réagir. Bon sang, elle avait besoin de lui, il était son partenaire, ils formaient un duo. Malgré ses blagues tordues, son attitude qui l'exaspérait parfois, elle avait plus que jamais besoin de lui. Il comptait pour elle. Pourquoi ne répondait-il pas quand elle l'appelait ? Pourquoi ne réagissait-il pas à ses appels ? À sa détresse ? Elle cria plus fort.

- Chat, Chat !

Son regard tomba dans le sien. Il avait des traces rouges sous son masque, et les yeux encore larmoyants. Elle il y vit soudain une lueur familière, c'est comme si un déclic avait lieu dans son esprit. Le monde lui sembla d'un coup plus clair et tous les éléments s'assemblèrent.

Visiblement, il ne réagissait pas quand elle l'appelait « Chat ». Elle sentait la panique l'envahir mais elle ne voulait pas y céder, surtout quand elle vit ses yeux verts lui porter un regard qui lui sembla tellement familier. Alors aussi désespérée qu'elle était, elle tenta quelque chose d'autre. Toujours avec ses mains posées sur ses épaules, elle appela doucement.

- Adrien ?

Sa voix craquait avec l'émotion. Elle se sentait plus que jamais perdue sans lui et elle ne voulait même pas imaginé le cas où elle ne parviendrait pas à le faire revenir à lui.

- Adrien ! Réitéra-t-elle doucement.

Elle sentait au fond de sa gorge cette boule grossir à chaque fois que ce nom sortait de sa bouche. Elle avait l'impression que son souffle se coupait et que sa voix se cassait un peu plus à chaque fois.

- Adrien...

Soudain, il réagit et son visage se releva lentement vers le sien.

- Adrien, souffla-t-elle. Cette fois-ci, c'était plus pour s'assurer qu'il répondait au bon prénom.

Ses yeux bleus commencèrent à se remplir de larmes mais c'était de soulagement. Les gouttes coulaient le long de ses joues pour venir se perdre à la commissure de ses lèvres qui formaient maintenant un sourire. Quand il sembla la reconnaître, il ne dit toujours rien mais se contenta de la saisir dans ses bras. Comme une bouée que l'on jette à un homme à la mer, il s'accrochait à elle, comme si sa vie en dépendait. Elle lui rendit son étreinte aussi forte que la sienne. Elle le sentit enfouir son visage dans son cou. Son souffle chaud lui caressait la peau et ses joues humides la chatouillaient. Ils avaient besoin l'un de l'autre plus que jamais. Elle avait besoin de lui, que ce soit Chat ou Adrien. Elle ne pouvait se passer de lui, elle l'aimait.

Dans sa panique, elle en avait oublié son miraculous, mais c'est tout juste si elle y prêta attention quand elle sentit la magie la quitter.

Lentement elle se décolla de lui. Ils n'avaient plus leurs masques, ni leurs costumes et elle se sentit comme nue devant le regard inquisiteur qu'il lui lançait. La brune ne put empêcher un sourire se dessiner sur son visage. Elle n'en avait plus rien à faire de garder son identité secrète, ce qui lui importait, c'est qu'il sache qu'il n'était pas seul, qu'elle était là pour lui et qu'elle le serait toujours. Qu'il n'avait pas à se sentir isolé, rabaissé… Ce ne sont que des choses qu'il n'était pas, car à ses yeux il était la plus extraordinaire des personnes.

- Ne me refais plus jamais ça ! Murmura-t-elle en posant son front contre son torse.

Avec une main, il fit des ronds dans son dos.

- Promis, plus jamais ma Lady.

Elle releva son visage vers le sien et se perdit un moment dans ses yeux verts. Il lui fit un timide sourire tandis qu'elle caressait son visage de sa main. Il ferma les yeux à ce contact. Son air calme apaisa son cœur qui tambourinait dans sa poitrine depuis qu'elle l'avait mené sur ce toit. Elle le trouvait tellement magnifique, là, bien présent devant elle.

Alors qu'il avait encore les yeux fermés, elle se laissa aller et posa furtivement ses lèvres sur les siennes.

Lorsqu'elle s'écarta elle put voir ses orbes verts papillonner avant de fondre dans les siennes.

Elle se sentit rougir devant l'intensité de son regard. Et bien qu'aucun mot ne fût échangé, ils arrivaient parfaitement à se comprendre.

Le blond posa soudainement ses deux mains sur ses joues et l'attira de nouveau à lui. Ses lèvres chaudes et humides contre les siennes lui donnaient la chair de poule et elle pouvait sentir son estomac se tordre à ce contact. Il finit par lécher sa lèvre supérieur en s'éloignant de nouveau d'elle pour terminer par poser son front contre le sien et lui sourire comme un bienheureux.

C'était la fin des secrets, c'était la fin de la solitude, et des moments difficiles. Mais c'était surtout le début d'une nouvelle vie pour eux, où ils pourraient enfin s'appuyer pleinement l'un sur l'autre.

Depuis tout ce temps, il était là. Il était juste là, devant elle et elle n'avait pas su le voir. Depuis le début, il avait été là pour elle, depuis le début, elle l'avait aimé ; Chat, Adrien…


Oui, je suis une personne horrible qui adore faire souffrir les personnages (surtout Adrien). Me demander pas pourquoi, c'est comme ça... Et puis ça se finit bien, vous pouvez me pardonner, non ?

Merci d'avoir lu !