Gentle Beast.

Disclaimer: Les personnages sont à Oda, je ne fais que les dénaturer mouhahaha.

Pairing: Lucci/ Kaku

Note: Cette fic est pour WonderPillow, parce qu'elle laisse échapper des détails plus ou moins intentionnellement xD

Sans rire, je ne sais pas où cette fic mène, y a un début de deuxième chapitre et je poste sans avoir de réelle suite, ni de correction par bêta ( d'ailleurs si quelqu'un est assez patient(e) pour le post...). Je m'excuse d'avance pour vos yeux qui risquent de piquer.
Dites-moi ce que vous en penser à la fin, pour celles et ceux qui auront la patience de m'écrire une review.

Je vous bises. Moi.


Kaku jaillit par la porte d'entrée à grandes enjambées, manches de sweat retroussées, retirant l'un de ses gants de maintenance, et passa à moitié par-dessus le comptoir pour décrocher le téléphone, s'enfonçant le rebord arrondis dans l'estomac.

_ Galley-La Compagnie bonjour, que puis-je faire pour vous ?

_ … Bonjour. On nous à livrer un bar, mais le gars qui devait le monter nous a plantés. Vous auriez quelqu'un pour nous dépannez ?

Kaku cligna des yeux, le temps que l'info monte au cerveau, et qu'il se départisse de l'agréable sensation qu'avait provoquée le timbre de voix à son oreille. Il se contorsionna pour atteindre l'ordinateur et cliquer sur l'agenda de la journée, avant que son poids ne l'emporte et qu'il se casse la figure de l'autre côté du comptoir, entraînant dans son sillage un pot à stylo et une masse de dossier, s'enfonçant dans la peau, au travers du tissu, les outils qui remplissaient les poches de son pantalon de travail.

_ Eh merde…

_ … Ça va ?

_ Oui oui, je … viens de tomber du comptoir, la secrétaire n'est pas là, ajouta-t-il en se redressant et en consultant le planning, poursuivant pour cacher sa gêne et l'incongruité de la situation. Je peux passer en début d'après-midi, puis-je avoir l'adresse et un numéro pour pouvoir vous contacter ?

Son interlocuteur resta silencieux une seconde, avant qu'un léger rire ne lui parvienne et qu'il lui donne les informations désirées.

_ OK, merci. Je vous dis à tout à l'heure.

_ A tout à l'heure.

Kaku raccrocha, se demandant si le mec ne se foutait pas un peu de sa gueule, avec son ton légèrement amusé. Il s'accroupit et ramassa les stylos éparpillés, ainsi que les dossiers et perdit cinq bonnes minutes à les recomposer correctement. Il fit le tour du comptoir et ressortit.

Du coin de l'œil, il vit Jabura et Califa en pause-cigarette, dans le petit espace vert devant la boutique. Il remit son gant et remonta dans sa camionnette, en warning devant le bâtiment. Heureusement qu'Icebarg était en déplacement, il n'aurait sans doute pas apprécié que l'entreprise rate un client pour une histoire de dépendance malsaine, bien qu'ils aient un répondeur.

Rallumant le moteur, il alla se garer devant l'atelier et commença à décharger des panneaux de mélaminé. Une fois la camionnette vidée, il alla se stationner correctement et retourna dans le bâtiment, direction la cuisine pour sa pause de dix heure, qu'il prenait en fait quinze minute plus tard. C'est que ça prend du temps à décharger, dix panneaux de méla…

En ouvrant le frigo, il plissa le nez. L'odeur des sardines lui donnait envie de vomir. A croire que Jabura faisait exprès de les placer là. Il prit rapidement sa bouteille d'eau, en bu une gorgé et la rangea tout aussi prestement, renvoyant l'odeur nauséabonde dans les tréfonds du frigidaire.

Heureusement, l'odeur de son chocolat Milka, qui passait dans la cafetière, embauma la pièce, chassant les dernières émanations. Ouvrant l'un des placards au-dessus du micro-ondes, il sortit un sachet de brioche aux pépites de chocolat et s'en sortit trois tranches, au moment où Jabura entra dans la pièce, charriant l'odeur de ses cigarettes.

_ La casquette Kaku. Faut qu'on te le dise encore combien de fois pour que tu penses à la retirer quand tu rentres ?

L'interpellé mordit dans sa tranche de brioche pour couper l'envie de lui répondre qu'il la retirerait le jour où lui arrêterait d'être chiant. Autant dire, pas avant un moment… Dans son champ périphérique, il le vit approcher et tendre la main vers sa casquette noir brodée « Galley-La Compagnie ». Il lui attrapa le poignet, stoppant net son geste, lui jetant un regard noir en coin.
Le brun cligna des yeux et eut un rictus pas très rassurant.

_ J'aime quand tu me regarde comme ça, Kaku… T'imagine pas c'que ça m'fait…

_ Va foutre tes poils ailleurs, répliqua le châtain-rouquin en lâchant sa main, reculant d'un pas.

_ Avoue qu'ça t'excites … grogna le brun en se rapprochant, un feu étrange s'allumant dans son regard.

En vérité, Kaku trouvait ça désobligeant. Révéler sa thérianthropie pour le séduire, comme si l'attrait de la nouveauté le mènerait plus vite dans son lit… Ridicule. Ce n'était pas parce qu'il était ouvert d'esprit qu'il couchait avec n'importe qui et n'importe quoi.

_ Aucunement. Approche encore et je te brise les doigts.

_ Tes menaces l'excite, c'est peine perdu, intervint Califa en soupirant, entrant à son tour dans la cuisine, attirant un bref instant le regard du brun envahissant.

Profitant de la diversion, Kaku prit sa tasse de chocolat chaud, ses tranches de brioches et quitta prestement la pièce, ne faisant pas attention aux injonctions de Jabura.


Kaku se pencha sur son volant, pendant qu'il patientait au rouge, pour observer l'immense immeuble couvert de vitres sur sa diagonale gauche. Sa destination en fait.

Un coup de klaxon lui apprit que le feu était désormais vert. Il dirigea sa camionnette jusqu'à la grille automatisée du parking et se présenta. Celle-ci s'ouvrit en grand silencieusement. Tout en roulant doucement, il ne put s'empêcher de remarquer les marques de voitures plus ou moins rutilantes garées toutes autour. Ça ne le surprenait pas plus que ça mais il savait à quoi s'attendre. Un beau building géré par des riches.

Heureusement et comme par miracle, une grande place de parking semblait l'attendre, lui tendant amoureusement les bras, près de l'entrée du bâtiment. Il s'y stationna, sortit de sa camionnette et alla chercher sa caisse à outils, dont il passa la sangle par-dessus sa tête. Il faudrait qu'il pense à investir dans une caisse à roulette, un de ces jours…

Il passa les portes automatiques et l'air climatisé l'enveloppa, comme l'odeur fraîche et légère de propre. Le hall de la CP9 Corporation avait une belle hauteur sous plafond et offrait une vue sur les bureaux du dessus. Une salle d'attente ouverte et composée de canapés plus rembourrés les uns que les autres attendaient les fesses des clients, sur la gauche, décorée d'arbustes, de plantes et d'une fontaine. De quoi bien vous relaxer et vous donner envie d'aller pisser. Kaku se dirigea vers l'accueil, où une jeune femme brun corbeau, en tailleur chic et sobre s'activait paisiblement sur un clavier, tout en répondant au téléphone d'une voix douce et assuré. Il attendit qu'elle termine et le remarque.

_ Bonjour, excusez-moi de vous déranger, j'ai été appelé pour monter un bar, je travaille à Galley-La Compagnie.

_ Bonjour, oui Lucci m'a dit que vous passeriez, affirma-t-elle avec un sourire en déposant un badge sur le comptoir. Voilà un laissez-passer, qui vous donnera accès à ce dont vous aurez besoin. Prenez l'ascenseur sur votre gauche, c'est au quinzième étage.

_ Merci beaucoup, répondit-il avec un sourire en coin, plongeant un instant dans son regard bleu hypnotique, tout en prenant le badge.

_ Je vous en prie.

Il hocha la tête, prenant ainsi congé et se dirigea vers l'ascenseur. A peine effleura-t-il la touche d'appel que les portes s'ouvrirent sans un bruit. Il entra dans la cabine, spacieuse et élégante, avec son bois clair vernis, son miroir et ses spots doux, et demanda l'étage. Une petite musique jazzy s'éleva, l'aidant à patienter le temps de l'élévation.

Se raclant la gorge, Kaku tangua d'un pied sur l'autre. Il devrait y être habitué, depuis le temps qu'il se déplaçait sur des « chantiers » pour bosser, mais le luxe le mettait toujours mal à l'aise … Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Le côté impersonnelle, maison-témoin peut-être…

La sensation d'arrêt de l'élévation le tira de ses pensées. Les portes s'ouvrirent mais il ne put faire un pas.
A un bras de distance se tenait un homme, grand et brun, musculeux et félin, habillé d'une chemise noire aux manches retroussées dévoilant des avant-bras galbés, prolongé par de belles mains aux longs doigts.
Ses longs cheveux ondulés encadraient son visage fin et viril, ses sourcils et sa barbe taillé de manière assez peu conventionnelle et intimidante, ses yeux marron ocre.
Sur lesquels Kaku resta fixé, comme un lapin prit dans les phares d'une voiture. Ce gars dégoulinait d'assurance et de puissance.
Il eut à peine conscience de déglutir, mais sentie très distinctement la chaleur envahir son corps lorsque les portes commencèrent à se refermées et que l'homme leva une main pour qu'elles se rouvrent.

Le geste le sortit de sa torpeur. Il cligna des yeux, reprenant contenance, évitant in-extremis un mouvement de tête pour se remettre les idées en place et sortit de la cabine, tentant d'endiguer le sentiment de honte qui commençait à lui chauffer les joues. Ça commençait bien…

_ Merci.

_ Je t'en prie.

La chair de poule parcouru toute la colonne de Kaku et remonta jusque dans ses cheveux. La voix qui lui avait refilé des frissons au téléphone appartenait à cet homme … Calme, chaude, grave, sûre d'elle... Un nœud se forma dans son ventre. Avoir un crush pour un client, ce n'est pas un bon plan …. Surtout, rester professionnel. Avec la combinaison « homme sexy et voix envoûtante », ça allait être dur...

_ … Lucci ? Hasarda-t-il, en ne le voyant pas emprunter l'ascenseur, se doutant que la jeune femme à l'accueil l'avait prévenu.

_ Oui ?

_ Kaku, de Galley-La Compagnie, se présenta-t-il en lui tendant la main, s'égarant à nouveau sur les prunelles ocre, se disant qu'il avait tout intérêt à vite faire abstraction des désirs tactile que son client faisait naître en lui.

_ Enchanté, lui répondit le brun en lui serrant la main, d'une poigne ferme et douce, un petit sourire en coin. Viens, c'est par là, ajouta-t-il après lui avoir lâché la main, se dirigeant vers le couloir.

Kaku lui emboîta le pas, laissant glisser son regard le long de ses cheveux et de son dos, s'arrêtant un court instant sur son fessier avant de détourner les yeux. Rester pro bordel ! La sensation de sa main dans la sienne persistait sur sa paume, c'en était troublant. Il serra et desserra les doigts pour tenter de la faire partir et se concentra sur l'environnement pour penser à autre chose.

Le couloir était haut de plafond lui aussi, de beaux luminaires en tubes y étaient accrochés et diffusait sur les murs blanc cassé une lumière presque naturelle. Des tableaux longilignes décoraient les murs à intervalles réguliers, encadrant des portes noirs. Le sol en parquet clair craquait légèrement sous leur pas. Kaku trouva d'ailleurs sa présence assez inhabituelle, avant de se dire que cela faisait un très bon détecteur de mouvement. Il eut un petit sourire en coin, suivant Lucci et sa démarche chaloupé, qui s'arrêta bientôt devant une porte, qu'il poussa, le laissant entrer.

Le rouquin arriva dans un club. Du moins ça y ressemblait assez : la lumière était tamisée, des sofas brun chocolat s'enroulaient autour de tables basses en bois précieux, les murs étaient un mélange de briques rouges usés et de lames de bois ciré, dans un beau style industriel, chic et classe. Une seule chose faisait tâche : l'amoncellement de cartons, qui devait contenir le bar et les étagères derrière celui-ci, posé le long du seul mur vierge de la pièce.

Heureusement qu'il était arrivé en début d'après-midi, il en aurait pour un moment. Il eut un petit sourire et alla déposer sa caisse à côté du tas.

_ Le gars de la livraison a essayé de rassembler ce qui va ensemble … l'informa Lucci, le ton dubitatif. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis dans la pièce d'en face.

_ Merci, répondit Kaku sans le regarder, ayant attrapé le feuillet – qui, entre nous ressemblait plus à un catalogue- des instructions de montage.

Il lui jeta un regard en coin quand il sortit. Certes il était là pour monter les meubles, mais un peu d'aide n'était pas de refus… Tout en feuilletant le « catalogue » et en écoutant ses pas s'éloigner sur le parquet, il se dit que Lucci devait avoir du boulot, lui aussi.

Il inspira et dégaina son cutter, s'attelant au déballage de ce qui semblait être les étagères. Il sortit les oreillettes d'une de ses poches, les brancha à son téléphone et lança une playlist au hasard, avant de s'y remettre.

Durant les heures qui suivirent, c'est dans un silence entrecoupé de chantonnement qu'il monta les trois meubles de rangement de boissons, installa deux mini-frigidaires, un micro-onde, ajusta les tiroirs et les battants.

Alors que le jour déclinait, la lumière s'alluma progressivement, le baignant de sa douce lumière jaune. Il s'attaqua au bar et remercia Icebarg de l'avoir forcé à faire un stage en plomberie, autrement, il ne s'en serait peut-être pas sorti aussi aisément avec les tuyaux pour les bières pressions. Alors qu'il sortait la tête du compartiment pour entreposer les fûts, la soudaine apparition de Lucci le fit violemment sursauter. Mais aucun cri ne s'échappa de sa gorge. Heureusement …

_ Wow … ! Je ne vous avais pas entendu, dit-il en retirant l'une de ses oreillettes.

_ Excuse-moi, je ne voulais pas te surprendre, fit le brun, un petit sourire en coin, à se demander s'il pensait vraiment ce qu'il venait de dire. Tu n'es pas obligé de terminer tout cela ce soir, ce n'est pas si pressé que ça, le patron rentre en fin de semaine.

_ Ah … Ce n'est pas un problème, je n'ai pas d'autre chantier en cours. Je partirais à la fermeture du bâtiment.

_ Il ferme quand je pars : je suis le chef de la sécurité de ce building.

Le rictus de Lucci lui refila des frissons le long de la colonne. Tout comme son regard, intense et rivé sur lui. Il fit de son mieux pour ne pas se démonter.

_ Vous finissez à quelle heure ?

_ Quand j'en ai envie. Je laisse parfois les clés à la secrétaire. Ce soir je ferais une exception.

Kaku déglutit, levant les yeux vers le brun et fut happer par son regard.
Il n'avait pas rêvé l'intonation enjôleuse sur la fin de sa phrase… Si ? Comment pouvait-il attirer le regard d'un homme aussi beau ? C'était inconcevable… ! Non pas qu'il se dévalorise – il avait un certain succès même-, mais de là à accrocher le regard de Lucci… ?!
Il baissa les yeux et eut un petit sourire désabusé. Il fallait qu'il arrête de se faire des idées.

_ Je ne voudrais pas empiéter sur votre emploi du temps. Une Mme Lucci vous attend peut-être à la maison, ajouta-t-il en s'asseyant sur ses talons, vérifiant si son installation était viable, en appuyant sur la poignée de la pression. Un petit sourire satisfait ourla ses lèvres quand il entendit l'alcool couler et ne vit aucune fuite. Un autre frisson le parcouru en entendant un rire échappé au chef de la sécurité.

_ Non, pas de Mme Lucci… J'en déduis que si rentrer tard ne te dérange pas, il n'y a pas de Mme Kaku ?

_ … Effectivement.

_ Est-ce à déplorer ? Demanda le brun, soudain sérieux et … curieux ?

Kaku le regarda en coin, essayant de deviner ses pensées. La question était-elle posé juste pour faire la conversation ou parce qu'il avait un intérêt derrière ?… Bah, jouer le tout pour le tout, de toute façon, il ne le reverrait sans doute jamais.

_ Un peu, confessa le châtain-rouquin en se redressant et en s'essuyant les gants sur son pantalon. Un lit froid après une longue journée de boulot, ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de mieux. Une grande carrure musclée, ça tient les draps chauds, ajouta-t-il, un petit sourire de défi en coin, osant lui jeter un petit regard. Si avec ça, il ne comprenait pas…

Mais il comprit. Et très bien. Tellement que Kaku sentit ses joues le brûler tandis qu'il voyait l'expression des yeux de Lucci changer. La flammèche qui dansait dans ses yeux depuis sa sortit de l'ascenseur se transformait en feu de cheminé… Il baissa et cligna des yeux pour reprendre ses esprits.

Pas si inconcevable que ça au final… Vite, trouver quelque chose à faire avant qu'il se retrouve à faire des avances plus …appuyées au chef de la sécurité. Il ferma la porte du compartiment des fûts et s'attaqua aux réglages des charnières.

_ Intéressant, glissa Lucci, le ton chaud et taquin en déposant sur le comptoir une caisse en bois assez lourde. Tu penses avoir fini dans combien de temps ?

L'homme à-tout-faire leva les yeux vers Lucci, légèrement décontenancé par le changement de sujet. Il consulta sa montre et haussa les sourcils : dix heure passé déjà … La question lui paraissait soudain plus légitime.

_ Une dizaine de minutes environ, je dois ajuster le reste des portes.

Lucci hocha la tête et passa de l'autre côté du comptoir, commençant à vider la caisse, pleine d'alcools. Kaku fit de son mieux pour faire abstraction de sa présence, malgré son œil attiré par l'ondulante chevelure brune.
Il prit conscience que les muscles de sa nuque et de son dos étaient tendu en sa présence… et qu'une insidieuse tension sexuelle s'installait tranquillement dans le silence, prenant ses aises. Il se concentra sur la poignée de son tournevis, serrant les mâchoires un court instant.

Tous ses efforts se cassèrent royalement la figure lorsque Lucci passa derrière lui, frôlant ses fesses au passage. Il haït ses joues en les sentant chauffer. Depuis quand était-il aussi sensible bordel ?! Jamais au paravent il ne s'était mis à rougir parce qu'on le touchait ! Du moins tout habiller…

Il se reprit autant que la présence magnétique du chef de la sécurité lui permettait et termina son travail.
Alors qu'il refermait sa caisse, Lucci lui demanda s'il voulait boire un verre, pointant du menton les bouteilles qu'il venait de ranger. Il refusa poliment, argumentant qu'il était encore au boulot et qu'il fallait conduire pour rentrer.

_ Une prochaine fois alors, déclara le brun, ce qui sonna comme une affirmation aux oreilles de Kaku.

Ce dernier eu un petit sourire en coin désabusé tout en passant la sangle de sa caisse par-dessus sa tête, se doutant que c'était plus de la politesse qu'autre chose, malgré les propos précédemment échangés.

_ Ce serait avec plaisir.

Il se tourna vers lui et lui tendit la main, plongeant une nouvelle fois dans le brasier de ses prunelles ocre. Le contact de sa paume, large et chaude, dans la sienne lui fit remonter des frissons tout le long du bras. Était-il en train de psychoter pour qu'une simple poignée de main lui refile la chair de poule ? S'en aller, vite. Avant que la tension de les fassent céder. Parce qu'il en était sûr, Lucci ressentait cette tension. Ça se voyait dans son regard.

_ Bonne soir-…

Sa phrase se finit contre les lèvres du brun, qui s'était soudainement avancé, le dominant d'une bonne demi-tête, gardant sa main dans la sienne, dont la prise s'était légèrement accentuée. Kaku cligna des yeux plusieurs fois, lentement, avant de garder les paupières mi-closes, inspirant l'odeur mâle de Lucci. Le contact de ses lèvres créa un artifice de papillons dans son ventre et bas-ventre. Ce mec lui faisait officiellement pété un plomb. Il répondit à sa poigne par une douce pression des doigts et se contraint à reculer la tête, baissant les yeux sur ses lèvres.

_ Lucci -…

Il n'eut pas le loisir de finir sa phrase, une fois encore : le brun prit sa bouche en otage, crochetant sa nuque de sa main libre pour l'empêcher de fuir, faisant exploser un deuxième artifice de papillons géants dans son estomac. Il gémit contre ses lèvres, subissant son assaut quelque seconde avant de lui répondre.
Non mais oh ! S'il pensait qu'il allait se laisser faire gentiment, il se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Il lâcha sa main, retira ses gants et les déposa de chaque côté de son visage, glissant le bout de ses doigts dans ses cheveux, doux et soyeux. Il happa sa lèvre inférieure, la mordillant pour jouer, se dérobant sous ses assauts pour revenir le taquiner.

Au grognement qu'exhala Lucci, il sut que ça l'excitait… et que ça le frustrait. Le grand brun le plaqua contre le comptoir, immisçant un genou entre les siens, reprenant rudement le contrôle, lui imposant son rythme, intense et brûlant.

Kaku avait chaud, très chaud. Son corps entier répondait à l'appel de celui de Lucci… ça faisait un moment qu'il n'avait pas ressenti et suscité un tel désir. Ça lui tournait un peu la tête. Il céda, fondant en l'entendant rire sa petite victoire. Le brun devint plus doux, plongeant son regard ocre dans le sien, tous deux mi-clos. Il passa son bras libre autour de sa taille, le pressant contre lui un peu plus, leur deux poitrines se rencontrant à chaque respiration.

_ Explique-moi comment tu fais ça, murmura Lucci, le laissant enfin respirer, rivant ses yeux aux siens.

_ …Comment je fais quoi ?

_ Depuis que t'as passé les portes, j'ai envie de ça.

Kaku eut un léger sourire. Il le repoussa doucement, déposant ses mains sur sa large poitrine, éprouvant ses muscles sous sa paume, appréciant sa résistance.

_ Toi explique-moi. J'en sais rien, répondit-il, glissant ses yeux sur ses lèvres, sentant nettement son entre-jambe réagir à ses paroles. Il fallait qu'il reprenne ses esprits s'il ne voulait pas finir jambes écartées sur les cartons d'emballage. C'était assez vulgaire pensé comme ça, mais l'image d'un Lucci ondulant entre ses jambes lui parut beaucoup plus attrayante. Un peu trop même.

Le brun eut un sourire et se pencha à nouveau sur lui, s'emparant de ses lèvres plus posément. Kaku lui répondit doucement, taquinant un peu sa lèvre inférieure, appréciant grandement l'affection qui circulait entre leur corps, quand son téléphone vibra et se mit à sonner. Il ferma les yeux un court instant, ravalant sa déception et sortit le smartphone de sa poche. Califa. Elle devait sans doute s'inquiéter de ne pas avoir de retour, vu l'heure. Il leva les yeux vers Lucci, qui lui rendit son regard.

_ La secrétaire, s'excusa-t-il.

Le brun cligna des yeux et le libéra, s'éloignant de quelque pas, rangeant les derniers verres dans les placards.

Kaku s'éloigna vers la porte, décrochant.

_ Bonsoir Califa, je vais bien. Je n'ai pas vu l'heure.

_ Hum ce n'est pas la première fois. Si je ne te connaissais pas, je pourrais croire que tu fais du zèle.

_ J'ai terminé, je vais partir.

_ Bien. Bonne soirée Kaku.

_ Toi aussi.

Il raccrocha et remis le téléphone dans sa poche. Il releva la tête et tomba direct sur le regard ocre. Le brun s'était rapproché.

_ Tu dois y aller.

Kaku acquiesça, même si c'était une affirmation.

_ Le numéro que je t'ai donné ce matin, c'est le mien. N'hésite pas à l'utiliser.

_ Une invitation ? Fit Kaku, un petit sourire en coin.

_ Je l'ai déjà faite, mais tu ne bois pas ce soir, répondit Lucci, le ton amusé un poil réprobateur, se rapprochant encore, l'enveloppant de cette tension sexuelle et de son parfum naturel.

Il se mordit l'intérieur de la lèvre, à deux doigts de revenir sur sa décision. Puis il se souvint d'Icebarg et de son sermon sur la conduite alcoolisé…

_ Pas en semaine. Le patron est intransigeant sur ce sujet.

_ Je comprends, répondit Lucci, à quelque centimètre de l'homme-à-tout-faire.

Il déposa une main sous son oreille et se pencha, l'embrassant à nouveau, passant la barrière de ses lèvres. Sa langue alla chercher la sienne, comme si elle l'avait toujours fait, conquérante et passionnée, ne perdant pas de temps en approche timide, l'entraîna dans une danse souple, affirmant sa dominance avec fluidité. De sa main libre il le pressa contre lui, imprimant sa présence en lui.
Ce petit homme était étonnant. Discret au premier abord, il se révélait assez direct, joueur et tactile. Et cette indescriptible envie de le toucher dès qu'il l'avait vu, de le faire sien…

Kaku eut du mal à se défaire de la chaleur qui commençait à l'envahir. Il ne voulait pas passer pour un mec facile, malgré les quatre baisers brûlants déjà échangés. Il se recula et inspira profondément, avant de lever les yeux sur lui. Mauvaise idée…

Il s'arracha à son contact, posant la main sur la poignée de la porte.

_ Bonne soirée.

N'attendant pas qu'il lui réponde, il passa dan entrebâillement de la porte et fila.

À suivre…