Alors voilà, j'aime Aziraphale, j'aime Rampa, et je suis sûre qu'ils s'aiment. C'est le couple parfait. Mais Pratchett et Gaiman ne les ont pas "officiellement" mis ensemble... c'est donc aux fans de le faire. Voilà donc ma nouvelle mission.
Mais ce n'est pas si simple... ce qui est important, c'est comment deux êtres aussi opposés en sont arrivés là. C'est donc ce que je vais vous raconter.

Alors ça va se passer en petites parties, qui ne sont pas techniquement des chapitres, parce que c'est souvent trop petit pour ça. Donc il peut y en avoir deux "bouts" postés dans le même chapitre (comme ici). Et vu qu'ils sont petits il est sans doute probable que j'en poste plusieurs dans la même journée.

Disclaimer: Aziraphale et Rampa ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Terry Pratchett et Nail Gaiman, qui ont la gentillesse de les prêter aux fans. Merci messieurs, et promis, je vais essayer de ne pas trop les abimer.

1)

Le soleil brûlant se levait sur un tout nouveau monde, créé par le Père simplement pour s'amuser et avoir quelque chose à regarder pendant la longue éternité rasante qui s'annonçait. Les premiers humains avaient péché (bon boulot, Belzebuth), et le Barbu les avait donc expédié sur la Terre. La Terre, évidemment, ressemblait plus ou moins à l'Eden, sauf que les animaux là-bas n'obéissaient plus aux humains et s'efforçaient de les manger. On aurait pu se dire que c'était bien suffisant comme damnation, mais bien sûr les démons ne l'entendaient pas de cette oreille.

« Le Barbu leur pourri la vie ? Ouais mais nous, on va leur pourrir la mort ! »

Dieu avait dors-et-déjà créé le Paradis pour les quelques humains qui auraient mené une bonne vie. Le Diable avait donc créé l'Enfer, pour accueillir les âmes des défunts qui n'avaient fait qu'emmerder le monde. Du coup, il fallait bien qu'il les peuples, ses neuf cercles de tortures et de souffrances éternelles...

C'est pourquoi un large groupe de démons étaient rassemblés dans la belle caverne toute neuve, aux parois de pierre noire luisante et rugueuses, éclairées par des torches rougeoyantes et, merveille des merveilles, de grandes cascades de lave en fusion, dont le Boss était très fier. Les démons avaient revêtu leur forme la plus effrayante possible, qui des cornes immenses, qui une peau rouge comme le sang, qui des griffes acérées, certains avaient même tenté la fantaisie des tentacules. Quelques uns avaient conservé leur forme originelle, qui était déjà bien assez effrayante comme ça. Et quelques autres l'avaient gardé, parce que... la flemme de se transformer, quoi. Et puis à quoi ça servait, hein ? Tout le monde essayait d'avoir l'air effrayant, de toute manière, alors un de plus, un de moins... C'était le cas d'un gros serpent noir, enroulé autour des épaules d'une grande silhouette sombre entourée d'un halo jaune de souffre.

Une immense forme (nous l'appellerons juste forme car la forme en question est indéfinissable tellement elle présente de protubérances contre-nature) se tenait (probablement) debout sur une esplanade éclairée par des pierres portées au rouge.

« Mes chers sujets, démons, diables, monstres de l'Enfer ! »

Une grande clameur s'éleva de la fosse où étaient réunis les démons, diables et monstres de l'enfer susmentionnés. La chose leva ses... faute de terme approprié, nous allons appeler ça des bras. La chose leva donc les bras et la foule se tût.

« Le Gros Bonhomme à la Con là haut a créé le monde. Et il a commis l'erreur de le peupler de créatures subversibles. Des créatures ayant pêché, et qui sont désormais soumises aux besoins de la chaire. Des besoins indispensables, qui mènent à des envies, des désirs... des péchés ! Mes chers démons, ces humains que le Père a créé, nous pouvons les attirer à nous avec seulement quelques mots ! Nous pouvons ternir leurs âmes faibles et les forcer à nous rejoindre dans ce monde de ténèbres et de flammes ! Si nous damnons assez de ces esprits mortels, nos enfers seront si peuplés que nous en deviendrons plus puissant que le ciel lui-même ! »

Les démons rugirent à nouveau. Être plus puissant que le Pôpa là-haut, voilà quel était leur but. Montrer à leur Père, damné soit son nom, qu'ils n'avaient pas besoins de Lui pour exister et faire de grandes choses. Voilà pourquoi ils avaient tous suivi Lucifer, le premier ange déchu, qui s'était soulevé contre le Peut-Être-Pas-Tout-Puissant et étaient ensuite tombé au plus profond des entrailles de la Terre nouvellement formée.

« Vous avez étés choisis parmi tous vos frères les démons, car vous êtes ceux qui êtes le plus à même de s'adapter aux mentalités changeantes de ces êtres humains que le Vieux Con a créé. Vous allez donc être envoyés sur Terre, avec pour mission de corrompre un maximum d'âmes. Voilà comment vous allez faire... »

2)

La scène qui se déroulait à présent ressemblait fortement à celle déjà observée chez les démons, à cette différence près qu'elle n'avait rien à voire. Un groupe de hautes silhouettes qu'on aurait qualifié d'humaines si leur grâce incroyable n'avait pas supplanté tout ce que les humains pouvaient imaginer de beau, vêtues de tuniques blanches et dorées, et pourvues d'immenses ailes immaculées, étaient rassemblées au milieu d'une immense salle entourée de piliers de marbres, et éclairée par une vive lumière sortie de nulle-part. Rien à voire, donc, avec la réunion des démons.

Au centre, sur une large esplanade, se dressait un archange, dont les ailes repliées étaient encore plus immenses que celles de ses compatriotes les plus grands. Il portait à la main une épée enflammée, et sa peau rayonnait d'une lumière dorée qui empêchait presque de le regarder en face.

« Mes biens chers frères, annonça-t-il. Depuis que notre Père, loué soit son nom, a créé la Terre sur laquelle il a placé les humains, les engeances de l'Enfer y pullulent et tentent de corrompre la magnifique création de notre Père, loué soit son nom. Notre Père, loué soit son nom, a donc décidé que nous devrions aller y mettre bon ordre et mater ces démons. Nous devons combattre les sept péchés capitaux que ces damnés ont répandus sur le monde, et chercher autant que possible à insuffler aux humains les sept vertus. Et dès que vous voyez un démon, vous le zigouillez ! »

« OUAAAAAIS ! » hurlèrent tous les anges en levant leur épée, sauf un qui hurla « OUAAAAAIS ! » sans lever son épée, parce qu'il n'en avait pas.