Lorsqu'ils remontèrent tous en voiture une petite heure plus tard, tous les membres de l'équipe qui avait participé à la première enquête six ans plus tôt semblaient accuser le coup. Christopher Brunker avait été une des rares personnes qu'ils avaient réussi à sauver des griffes de la COL. Du moins jusqu'à aujourd'hui et ce nouvel échec était dur à encaisser pour tout le monde.
A l'époque, l'adolescent n'avait pas été en mesure de leur livrer beaucoup d'information. A l'en croire, il avait été contacté par une personne anonyme via une application de messagerie sécurisée hébergée sur le cloud. Cette personne lui aurait alors proposé une importante somme d'argent en échange de ses talents de hacker en herbe. Il leur avait expliqué qu'il s'était volontairement rendu dans le bâtiment où les agents du F.B.I l'avaient retrouvé, mais qu'une fois arrivé là, les deux individus qui l'attendaient l'avaient pas laissé repartir.
Aujourd'hui, les deux ravisseurs étaient décédés. L'un avait été abattu lors de l'assaut tandis que l'autre avait profité d'un moment d'inattention de la police locale pour se fracasser le crâne contre le mur de la salle d'interrogatoire avant même d'avoir prononcé un mot. Même après six ans, l'agent Kane avait d'ailleurs encore du mal à comprendre comment un individu pouvait être effrayé au point de se suicider de la sorte.
Les analyses avaient révélé qu'ils étaient tous deux sous l'emprise de stupéfiant, mais aucun laboratoire n'avait réussi à déterminé avec exactitude de quelle sorte de drogue, il s'agissait. Rien sur le marché ne ressemblait de près ou de loin à la substance qu'ils avaient retrouvé dans leurs veines.
Christopher avait affirmé qu'il avait passé plus de seize heures par jour devant un ordinateur avec pour seule consigne de pirater de nombreux sites gouvernementaux et d'organisations internationales. L'adolescent avait ainsi réussi à dérober des milliers d'informations sensibles à l'insu des autorités, mais il n'avait pas été en mesure d'en restituer la teneur exacte. Il avait également été forcé à supprimer différents dossiers notamment dans la base de données de la CIA et du FBI.
Depuis cette époque, l'agent Kane n'avait jamais plus entendu parler de ce jeune prodige de l'informatique. Il savait simplement que la C.I.A l'avait pris sous sa coupe probablement afin d'éviter qu'un tel cerveau ne tombe de nouveau entre des mains mal intentionnées.
Si jusque-là personne dans son équipe ne s'était risqué à dire que la COL était , bel et bien de nouveau active, Marcus en était dorénavant quasiment certain. Si sa première pensée allait à une future et indispensable visite à Thelonius Jaha, sa deuxième s'orienta immédiatement vers Clarke. Il fallait absolument que la jeune fille arrête immédiatement de communiquer avec le gourou de cette secte au risque de se mettre en danger.
Du coin de l'œil, l'agent jeta un bref regard dans le rétroviseur à la criminologue qui se trouvait sur le siège derrière lui. Il aurait sans doute dû lui dire que sa fille était en relations avec Jaha, quitte à risquer d'envenimer les choses. Cependant, il doutait fortement qu'une simple interdiction n'empêche la jeune fille de chercher des réponses. Même s'il n'avait eu affaire à elle que pendant quelques minutes, Marcus avait immédiatement réalisé que cette dernière était tout aussi obstinée que sa mère. Même si la jeune fille ne s'en rendait pas compte et si ce qu'elle lui avait dit sur un potentiel échelon au-dessus de Jaha, se révélait vrai, alors elle pouvait devenir une cible à tous moment. Il se devait de s'assurer que rien ne pourrait lui arriver et à dire vrai quoi de mieux que de l'avoir dans les locaux du F.B.I chaque jour ? Abby n'allait pas apprécier, c'était plus que certain mais pour le moment il ne voyait pas d'autres alternatives.
«21 heures sur les gradins du stade de l'académie », tapota-t-il sur son portable en toute discrétion, lorsqu'il se fut garé sur le parking des locaux du F.B.I.
Quelques heures plus tard Marcus s'installa sur les bancs qui faisaient face au terrain de football américain de l'académie du F.B.I. La nuit était déjà tombée sur Quantico mais les lumières du stade lui permettaient d'y voir un minimum clair. Il n'avait reçu aucune réponse suite à son s.m.s mais intérieurement, il se doutait que la jeune fille serait au rendez-vous, après tout, elle lui avait semblé plus que déterminée à obtenir ce stage.
Il laissa son regard glisser autour de lui à la recherche d'une silhouette même s'il savait qu'il avait une bonne vingtaine de minute d'avance. N'ayant rien d'autre à faire, il ne put empêcher son esprit de le ramener à cet instant dans son bureau.
«Arrêtes…Je t'en pris ne m'oblige pas à… ,» avait-elle commencé à le supplier avant que son satané portable ne sonne. « Ne m'oblige pas à quoi ? » ne pouvait-il s'empêcher de se demander. Quel secret s'évertuait-elle à lui cacher ? Sa rancœur vis-à-vis d'elle et de ce qu'elle avait fait six ans plus tôt n'avait pas disparu pourtant lorsqu'elle l'avait regardé les yeux embués de larme et lorsqu'elle avait pressé son front contre le sien, il avait de nouveau ressentit cet irrépressible besoin de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui comme pour la protéger de l'extérieur et de tous ses dangers.
Lorsqu'il avait pris connaissance de l'identité de la nouvelle victime, un peu plus tôt dans la journée, des centaines de souvenirs étaient remontés à la surface. Au cours de ces six ans, il avait tenté d'oublier, de repousser ces souvenirs qui ne faisaient que rendre le manque qu'il ressentait plus intense. Même s'il s'évertuait à le nier, elle lui avait manqué. Tout chez elle lui avait manqué, que ce soit ce petit sourire triomphant qu'elle affichait lorsqu'elle avait réussi à obtenir de lui ce qu'elle désirait, la chaleur de son corps nu pressé contre le siens la nuit ou encore sa répartie sans pareille qui avait à la fois le don de l'énerver et de le charmer.
Il était tard, si tard qu'en dehors des agents d'entretien, il ne devait rester qu'eux dans le bâtiment. Elle se tenait debout à ses côtés et il pouvait sentir son bras frôler imperceptiblement le siens. Aucun d'eux n'avait reparlé de ce qui était arrivé la nuit précédente. Ils n'en avaient pas eu l'occasion ou du moins, ils avaient justement évité que l'occasion ne se présente, il n'aurait su le dire. C'était une erreur, un accident probablement dû à la fatigue et à l'exaltation du moment.
Depuis la seconde où elle s'était empressée de quitter son bureau, Marcus n'avait eu de cesse de se repasser en boucle le moment où elle avait pressé ses lèvres contre les siennes et de se remémorer la douceur de sa peau et la sensation de son corps contre le sien. Il ne pouvait s'empêcher de penser que le docteur Abigail Griffin était comme une drogue, une drogue si puissante qu'une unique prise pouvait vous rendre définitivement accro.
Au fond de lui-même, le chef du B.A.U savait que ceci n'était absolument pas raisonnable. Il savait que se lancer dans ce genre d'histoire ne ferrait que compliquer leur vie, à la fois sur le plan personnel et professionnel. D'une part ils travaillaient ensemble sur le dossier le plus sensible de sa carrière et d'autre part leurs vies respectives étaient totalement opposées. Elle était veuve et vivait à des kilomètres de Quantico avec sa fille et lui, il n'avait tout simplement jamais été doué pour les relations humaines.
Pourtant sans qu'il ne les commande réellement ses doigts se mirent à caresser doucement les siens et il eut l'impression de la sentir presque imperceptiblement frémir. La jeune femme gardait son regard fixé sur les étages, mais soudain, il sentit son pouce frôler le dos de sa main en retour.
« Abigail… », souffla-t-il en se retournant brusquement vers elle, sa main agrippant fermement son coude afin de la maintenir proche de lui.
Pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans cet ascenseur leur regard se croisèrent et le temps sembla s'arrêter. Les mots se faisaient rare dans son esprit et pour être honnête, il ne savait pas vraiment quoi dire. Finalement, ce fut elle qui prit la parole en premier et Marcus sentit sa gorge se nouer
« Ce qui s'est passé hier soir était une erreur, » déclara-t-elle dans un souffle bien que son corps sembla légèrement tanguer dans sa direction.
Marcus déglutit difficilement, mais acquiesça d'un signe de tête. Au fond de lui, l'agent Kane savait parfaitement que cette réponse était la plus raisonnable et la plus sage. Oui, c'était une erreur d'avoir embrassé une consultante avec qui il travaillait. Oui, c'était une erreur de ne pas être capable de détacher ses yeux d'elle depuis la première fois où il l'avait vu dans le Starbuck. Oui, c'était une erreur de se laisser emporter par ses émotions à cause d'une femme qu'il ne connaissait finalement que depuis un peu plus d'un mois. Et pourtant, bien qu'inéluctable, cette réponse n'en était pas moins source d'une immense déception pour lui.
« C'est aussi ce que je pense, » se força-t-il à lui répondre sans pour autant relâcher son coude.
L'espace d'une fraction de seconde Marcus eut l'impression de déceler une pointe de déception réciproque dans les yeux de la jeune femme, mais finalement la criminologue acquiesça à son tour.
« Je n'ai pas réfléchi, c'est juste que je…je…j'en ai eu très envie, » avoua-t-elle après quelques secondes avant de se mordre légèrement la lèvre inférieure et de se rapprocher encore un peu plus de lui.
« J'ai avait très envie aussi, » se surprit-il à lui répondre avec une honnêteté déconcertante.
A ces mots, la jeune femme sembla rougir légèrement et un sourire à la fois flatté et gêné étira momentanément ses lèvres.
« Mais on ne peut pas, » souffla-t-elle son regard toujours plongé dans le sien.
« Non, on ne peut pas, » confirma l'agent Kane en laissant pourtant sa main entamer un subtile va et vient le long du bras nu de la criminologue.
Cette dernière ferma les yeux et inspira profondément. Le chef de la BAU se contenta de l'observer, son regard déviant dangereusement vers ses lèvres. Elle était sublime. Ses longs cheveux caramel ondulaient sur ses épaules pour finalement disparaître derrière son dos. La robe rouge qu'elle portait épousait gracieusement ses courbes tandis que ses escarpins noirs mettaient en valeur ses longues jambes fuselées.
« Ca ne serait pas raisonnable, » ajouta-t-elle après quelques seconde dans un murmure en faisant un dernier pas vers lui.
Ses yeux étaient toujours clos, son menton légèrement relevé vers lui et sa bouche à demi entrouverte. Marcus sentit sa poitrine frôler son torse et cette fois il ne put résister plus longtemps.
« Pas raisonnable du tout, » répondit-il dans un souffle avant de poser une de ses mains sur la joue de la criminologue et de fondre sur ses lèvres.
La jeune femme laissa échapper un profond gémissement alors que son dos heurtait la paroi de l'ascenseur. Elle laissa alors tomber son sac à main ainsi que le manteau qu'elle tenait pour finalement laisser ses bras retrouver leur place naturellement autour du cou de l'agent Kane.
Tout comme lors de leur premier baiser, leurs gestes semblaient n'être guidé que par la passion et par le désir. Si d'ordinaire Marcus était plutôt le genre d'homme qui savait se contrôler en toute circonstance, y compris en matière de femme, à cet instant, il avait l'impression de ne plus rien contrôler du tout. Sentir les lèvres de cette femme contre les siennes lui faisait littéralement perdre la tête.
Les doigts de sa main gauche étaient crispés sur une de hanches du docteur Griffin tandis que ceux de sa main droite maintenaient fermement son visage en place. Sans perdre de temps, il approfondit le baiser et le son qui s'échappa de la gorge de la criminologue lorsque leur langue se frôlèrent ne fit que l'encourager d'avantage.
Probablement aussi affectée que lui par ce nouveau baiser, Marcus sentit la jeune femme emprisonner sa lèvre inférieure entre les siennes et l'aspirer délicatement avant de la mordiller. Cette fois, ce fut à son tour de laisser échapper ce qui ressemblait presque à un grognement et sans même y réfléchir, il laissa ses mains se frayer un chemin jusqu'à l'arrière de ses cuisses pour finalement la soulever dans les airs.
Surprise, la criminologue rompit le baiser pour laisser échapper un petit cri.
« Ce n'est pas raisonnable, » répéta-t-elle à nouveau en encourageant pourtant l'agent Kane à presser ses lèvres, cette fois au creux de son cou.
Ce dernier ne se fit pas prier et commença à disséminer de voluptueux baiser sur chaque parcelle de peau qui passaient à sa portée. Il pouvait sentir les doigts de la jeune femme se crisper dans ses cheveux à mesure que ses lèvres se rapprochaient de son pouls et ses cuisses se resserrer autour de ses hanches.
La sonnerie de l'ascenseur retentit soudainement, mais aucun d'eux ne prêta attention aux portes qui s'ouvraient et qui se refermèrent quelques secondes plus tard.
Instinctivement, l'agent Kane pressa son bassin contre celui de la jeune femme et cette fois un gémissement leur échappa à tous les deux. L'une des mains de la criminologue se posa sur sa mâchoire et elle guida de nouveau sa bouche vers la sienne. Cette fois, ce fut elle qui donna une impulsion langoureuse au baiser tout en commençant à subtilement faire onduler ses hanches.
Au fond de lui, Marcus savait qu'ils devaient tous les deux mettre un terme à cette étreinte avant qu'il ne soit trop tard. Ils ne pouvaient décemment pas continuer ainsi dans l'ascenseur des bureaux du F.B.I et s'il était totalement honnête avec lui-même, il savait qu'ils ne pouvaient pas faire ça du tout. Pourtant, il se sentait incapable d'enlever ses mains du corps si désirable de la jeune femme. Il ne se sentait incapable de détacher sa bouche de ces lèvres si douces et si savoureuses. A dire vrai, il n'en avait ni l'envie, ni la force et la réciproque semblait vrai à en juger par la façon dont la criminologue le maintenait presque désespérément contre elle.
Marcus réalisa soudainement qu'il n'avait jamais ressentit ce genre de chose. Le désir qu'il ressentait pour cette femme ressemblait presque à un besoin vital. Son odeur, sa voix, le goût de sa bouche et de sa peau, tout chez elle semblaient éveiller en lui des sentiments et une fougue insoupçonnés.
A bout de souffle, l'agent mis fin au baiser et pressa son front contre celui de la jeune femme. Il pouvait sentir son souffle saccadé se mélanger au siens et leurs deux cœurs battre au même rythme effréné.
« Pas ici, pas comme ça… » souffla-t-il alors qu'il semblait retrouver un semblant de raison.
La criminologue acquiesça silencieusement, les yeux clos.
« On ne peut pas, » répéta-t-elle une fois de plus avant de pourtant réclamer à nouveau ses lèvres.
Marcus la laissa faire et se délecta de la douceur de ce nouveau baiser. Les lèvres de la jeune femme ne faisaient que caresser, frôler, effleurer sa bouche comme si elle cherchait à graver cette sensation dans sa mémoire. Peu à peu, l'agent Kane relâcha la pression qu'il exerçait sur ses cuisses et quelques secondes plus tard les pieds de la jeune femme retrouvèrent la terre ferme. Pour autant, aucun d'eux ne bougea. Le front du docteur Griffin reposait dorénavant sur son torse tandis que Marcus laissait son nez se perdre dans la longue chevelure de la jeune femme.
Soudain, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent de nouveau. Tout deux s'éloignèrent l'un de l'autre d'un bond et Marcus sentit sa gorge nouer en découvrant Raven.
Cette dernière cligna plusieurs fois des yeux puis secoua vigoureusement la tête.
« C'est Finn, il a des ennuis. » déclara-t-elle, presque hagarde.
« Alors vous avez changé d'avis ? » s'éleva soudainement une voix féminine derrière lui.
Marcus tourna la tête afin de regarder Clarke Griffin descendre les quelques marches restantes pour finalement se planter devant lui, les bras croisés sur sa poitrine.
« J'ai une proposition à vous faire. Elle est à prendre ou à laisser. » lui répondit-il sérieusement.
« J'écoute », dit la jeune fille en arquant un sourcil.
« Premièrement, vous ne participerez pas à l'enquête sur la COL. Vous n'aurez accès ni aux dossiers ni aux réunions de l'équipe. », commença-t-il a énoncer.
Clarke leva les yeux au ciel et laissa échapper un léger rire ironique.
« Je sais comment fonctionne votre équipe. Vous ne traitez qu'un dossier à la fois alors si je ne peux pas y avoir accès, je vais faire quoi ? Le café ? », lui rétorqua-t-elle effrontément.
Marcus ne put contenir un léger sourire amusé face à un tel tempérament.
« Nous recevons des demandes d'aide tous les jours concernant des dossiers à travers tout le pays, vous pourrez y avoir accès et envoyer des pistes de réflexion aux services de polices locaux. Sous mon contrôle, cela va de soit. » expliqua-t-il.
La jeune fille le fixa un instant.
« Quelles sont les autres conditions ? » s'enquit-elle après quelques secondes.
« Vous ne devez plus avoir de contact avec Jaha. Aucun ! Et je veux lire toutes les lettres qu'il vous a envoyées. », énonça-t-il sur un ton catégorique.
De nouveau, la jeune étudiante leva les yeux au ciel puis laissa échapper un soupir.
« Il n'y a rien d'important dans ces lettres, » lui assura-t-elle.
« Alors vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je les lise », lui rétorqua-t-il en haussant un sourcil.
De nouveau, Clarke sembla considérer ses paroles.
« Qu'est-ce que vous avez dit à ma mère ? Elle m'a laissé une dizaine de messages sur mon répondeur pour que je la rappel. Vous lui avez parlé de Jaha ? » lui demanda-t-elle légèrement suspicieuse et avec un léger ton de reproche.
« Non. Je lui ai juste dit que vous vouliez faire un stage. Elle n'est pas d'accord. », répondit-il avec honnêteté.
« C'est pas vraiment une surprise. », souffla la jeune fille en haussant nonchalamment les épaules.
« Elle s'inquiète pour vous .», lui dit-il avec un infime sourire pincé.
« Vous n'avez pas à la défendre. », répliqua vivement l'étudiante en lui jetant un regard noir .
« Ce n'était pas mon intention.» lui répondit-il fermement.
«Ecoutez, la dernière chose dont nous avons besoin en ce moment, c'est de tension au sein du bureau. Nous n'avons absolument pas de temps à perdre avec des querelles d'ordre personnel.», ajoute-t-il sérieusement après s'être levé.
De nouveau Clarke laissa échapper un léger rire ironique.
«A ce que j'ai entendu dire ce n'est pas le genre de règle que vous vous appliquer à vous-même.» déclara-t-elle sur un ton légèrement provocateur.
«Que voulez-vous dire ?» s'enquit Marcus en fronçant les sourcils.
«Je sais qu'il s'est passé quelque chose entre vous et ma mère il y a six ans. Je ne sais pas quoi et pour être honnête, je m'en fiche, mais vous ne pouvez pas me reprocher ma relation avec elle quand vous-même vous ne cacher pas votre hostilité envers elle au bureau.» expliqua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
A ces paroles Marcus sentit son ventre se nouer. L'espace d'une seconde, il envisagea de lui demander d'être plus clair, voir même de la questionner sur ce qu'Abby avait pu lui dire, mais finalement, il se ravisa. Il voulait des réponses, dieu seul savait à quel point il les voulaient, mais l'agent Kane était assez intelligent pour ne pas mêler l'étudiante à une histoire qui ne la concernait pas. Il n'en avait pas le droit.
Il fixa la jeune fille de longues secondes ne sachant pas vraiment quoi lui répondre. Il ne voulait rien confirmer même si la façon dont elle avait affirmé les choses ne laissait aucun doute quant à ses certitudes.
«Ma proposition est à prendre où à laisser.» se contenta-t-il de lui dire pour éluder le sujet.
La jeune femme prit quelques secondes de réflexion puis acquiesça d'un signe de tête.
«Très bien, j'accepte.», dit-elle après avoir laissé échapper un soupir.
«Vous vous présenterez au bureau jeudi matin à neuf heures. Cela vous laisse deux jours pour informer votre mère.», déclara l'agent Kane, le visage de marbre.
«Mais…» tenta d'objecter l'étudiante, cependant Marcus ne lui laissa pas l'occasion de terminer sa phrase.
«A jeudi mademoiselle Griffin.» la coupa-t-il sèchement avant de la dépasser pour se diriger vers la sortie du stade.