Versailles Drabble :

Jalousie, jalousie

Note de l'auteure : La vache ! J'ai pas posté depuis tout ce temps ?! Le pire c'est que j'ai pleins d'histoires en réserve ! Je vous jure que c'est vrai ! Je suis tellement désolé. Je suis entrée cette année dans une école dramatique et du coup bah… J'ai beaucoup moins de temps pour écrire. Mais je ne vous laisse pas tomber, promis ! Par contre je ne vous promet plus d'histoires à l'avance tant je suis débordée. Désolé. J'arrive avec une nouvelle petite histoire où nous retrouverons non pas des amoureux pleins de fougue mais un Philippe bien méfiant. On le sait tous, il était plutôt plutôt jaloux de son frère qui s'est approprié Henriette. Et si la jalousie renaissait mais avec quelqu'un d'autre et de plus proche ?

Oh, ce n'était que passager, elle s'en doutait. Mais ce qu'il pouvait être agaçant avec ses regards en biais et ses œillades jalouses dès qu'elle parlait d'aller faire une session de chasse en compagnie du roi. Au début elle avait ignoré cette attitude, se disant simplement qu'il venait de se disputer avec Louis et que de ce fait il ne voulait plus en entendre parler mais là… Là ça durait vraiment longtemps et elle sentait que ça devenait grave. Si au commencement il disait qu'il n'avait rien et finissait par adopter une moue calme, là dès qu'elle partait vers les écuries et qu'elle ouvrait la porte, il la fixait de ses yeux de félin, encrant ses prunelles grises et acérées sur elle, reniflant alors qu'elle s'en allait.

Cette fois-ci, toute prête en tenue d'équitation, elle se dirigea vers la porte et comme à la nouvelle accoutumée, elle n'observa pas Philippe avant de partir, sentant le froid qui c'était installé depuis la veille lorsqu'elle lui avait dit chasser avec Louis aujourd'hui. Ça aussi c'était nouveau. Depuis quand lui en voulait-il ? D'habitude il râlait mais ne lui faisait pas la tête. Elle soupira, ouvrit la porte et au moment où elle allait la passer, Philippe bondit de sa chaise et aussi souplement qu'une panthère se plaça devant elle pour se tourner vers le garde à la porte.

« Allez prévenir mon frère que ma femme ne viendra pas. Ne lui donnez pas de raison. Il la connaît déjà. »

Le brun referma la porte après bien avoir insisté sur le « ma femme », puis il lui lança un regard plein de sous entendus. Elle soupira en comprenant, quittant le choc de l'instant. Il avait fini de bouillir et elle allait voir une autre de ses facettes. Celle colérique. Ne voulant l'énerver plus, elle s'assit sur le fauteuil que ses yeux lui indiquaient et l'observa avec un calme extérieur bien que stressée à l'intérieur. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait et il commençait à lui faire peur avec son air supérieur et son regard aussi dur et froid que l'acier. Une lueur qu'elle ne connaissait pas brillait dans ses yeux. Était-ce de la colère ? De la jalousie ? Ou les deux ? Alors qu'elle plongeait dans l'incompréhension, une réalité la frappa. Misère. Il allait être pénible, elle le sentait. C'était les deux. Elle soupira intérieurement et tentant de calmer un stress qui avait redoublé, elle fit ce qu'elle peut pour garder son regard droit dans ses prunelles.

Philippe souffla, ferma un instant les yeux puis les planta dans ceux de Liselotte. Elle semblait comprendre ce qui se passait mais restait calme. Comment faisait-elle pour rester calme ?! Il souffla de nouveau. Se calmer, il devait se calmer. Il commença à tourner comme lion en cage et la fusilla d'un coup de ses pupilles acérées. Ça y est, il commençait à la déstabiliser. Se reprochait-elle quelque chose à présent ? Mon dieu, la voir nerveuse était encore pire. Il souffla, de toute façon, il devait se calmer. Mais pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi le trahir ? Car oui, il en était plus ou moins sûr à présent, il se passait quelque chose. Chevalier pouvait rire comme il voulait en disant que jamais Liselotte ne le trahirait, il ne pouvait que penser qu'elle le faisait.

« Pourquoi ? Arriva-t-il à demander alors que toutes les idées s'entrechoquaient dans sa tête.

-Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Pourquoi es-tu énervé ? C'est plutôt à moi de poser la question car j'ose espérer que tu en connais la raison. Dit-elle en prenant une moue énervée pour se donner de la consistance, ce qui évidemment, énerva doublement son mari.

-Évidemment que je le sais ! Toi même tu en connais la raison ! Haussa-t-il, voulant garder l'ascendance sur elle.

-Oui je crois le savoir ! Et je me sens vraiment vexer qu'après tout mes efforts tu ne me fasse pas confiance ! »

Philippe écarquilla les yeux et resta bloqué. Il garda la bouche entrouverte, le son bloqué dans sa gorge. Liselotte se leva pour se mettre bien face à lui et lui montrer qu'elle aussi se trouvait forte. Le brun ne recula pas, haussa la tête et un sourcil puis laissa passer un grognement énervé devant la provocation de sa femme.

Il reprit contenance, repensant aux mots que venait de prononcer Liselotte ce qui l'énerva encore plus. Il se pinça l'arrête du nez et se détourna de sa femme pour ne faire aucun geste qu'il viendrait à regretter.

« Comment peux tu dire une chose pareille ? Fulmina-t-il en se retournant vers elle. Comment peux-tu parler de confiance ?! Rugit-il, la faisant quelque peu reculer. Tu en joues de ma confiance pour après me la remettre sous le nez ?! »

Il venait de rougir de rage. La hargne contre son frère et surement le monde était visible dans ses yeux. Liselotte recula d'un pas, devenant craintive puis souffla pour se reprendre, voulant mettre l'injustice de côté. Elle ouvrit la bouche, voulant répondre mais s'arrêta en remarquant la brillance des prunelles de son mari. Il était touché. Depuis le début cette histoire l'agaçait et elle sentait que ça allait lui retomber dessus, elle n'avait jamais remarqué à quel point la jalousie le consommait, à quel point ça le rendait malheureux. Elle prit sur elle pour calmer sa colère et s'approcha de lui. Il recula comme un fauve sauvage craintif et elle s'arrêta face à lui. Il souffla lui aussi, leva un sourcil et se redressa, méfiant quand à ce qu'elle pourrait lui dire.

« Philippe… Commença-t-elle calmement. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ta tête.

-C'est ça. Dis-moi que je suis fou aussi. Cracha-t-il presque.

-Non. Je veux simplement dire que je ne sais pas comment tu vois la situation mais ta vision est fausse. Tu es mon mari, je te suis fidèle et ne veux pas mettre à mal ce que l'on a difficilement créé jusque là. Elle était droite, sérieuse et calme. Elle connaissait les mots pour apaiser le prince.

-Ne commença pas de beaux discours. Menaça-t-il. Toi et mon frère… Il serra les poings.

-Vont à la chasse ? Tenta-t-elle en vain.

-À la chasse ?! Mais bien sûr ! Vous allez dans les fourrés. Ou alors vous ne dépassez même pas les écuries ! Je me demande qui monte qui tient ! Feula-t-il en détournant une nouvelle fois les talons, choquant sa femme.

-Pardon ?

-Je ne suis pas assez clair ? Il lui fit face lorsqu'elle laissa le choc sur le côté pour le fixer. Tu… Il s'approcha dangereusement. Me trompes ! Gronda-t-il. Avec mon frère en partant soi-disant à la chasse !

-Tu as une preuve au moins ?! Répondit-elle sur le même ton, laissant la compassion de côté. Non parce que la compassion c'était bien mais s'il la prenait en plus pour une abrutie…

-Oui !

-Laquelle ?!

-Tu pars quasiment tout les jours à la chasse ! Depuis presque un mois maintenant !

-C'est la saison Philippe !

-Quoi ?! Il y a tant d'animaux dans la forêt ?! Ou alors c'est autre chose qui t'attire ?! Hurla-t-il, le ton montant à chaque phrase que prononçait l'autre.

-Si tu veux vraiment le savoir il y a bien quelque chose que je traque car cela m'attire ! Mais ce n'est clairement pas ton frère ni ce que peut m'apporter sa chambre à coucher ! C'est toi que je cherche depuis le début mais tu ne veux jamais me donner ta confiance et tu ne partages jamais rien avec moi !

-C'est de ma faute maintenant ?! C'est parce que je te frustre que tu me trompes ?!

-Mais je ne te trompe pas ! »

Ils s'arrêtèrent et se fixèrent, face à face, en chien de faillance. Le souffle était erratique et le brun la fixa puis ferma les yeux, se concentrant. Il voulait redevenir calme mais dieu que c'était compliqué. Il prit le temps, ne jeta pas un coup d'œil à sa femme et fixa la cheminée, il ne pouvait pas la voir. Ça lui ferait trop de peine. Il ne savait pourquoi mais cette tromperie le faisait encore plus souffrir, plus qu'avec Henriette en tout cas. Derrière son dos, la voix de Liselotte s'éleva.

« Je ne trompe pas. Elle était calme et sa compassion venait de revenir au galop. Elle voulait que cette histoire se termine. Elle ne pouvait le voir jaloux, c'était impossible pour elle.

-Arrête d'insister. N'aggrave pas ton cas.

-Je ne te trompe pas. Elle fit un pas.

-Je t'ai dit d'arrêter. Ce que tu fais pour me le cacher ne sers à rien.

-Tu es fatiguant… Souffla-t-elle.

-C'est moi qui suit fatiguant ?! Releva-t-il en tournant la tête vers elle puis il revint sur sa cheminée.

-Je ne te trompe pas. Tenta-elle de façon plus douce.

-Arrête ! Ordonna-t-il.

-Je ne te trompe pas. Articula-t-elle, la voix de plus en plus basse et calme. Arrivée assez proche de lui, elle entoura la taille de son mari et posa son front contre son dos.

-Que fais-tu ? Il venait de se tendre. Elle ne pourrait dire si son ton contenait seulement de la colère ou si elle n'y voyait pas un peu d'espoir.

-Je t'apaise. Je te calme pour pouvoir m'expliquer avec toi calmement.

-Que l'on s'explique ou non sans crier, le résultat est le même. Le roi de France a toujours ce qu'il veut. Il t'a gagné. Sa voix se faisait fataliste. Il était déçu. Extrêmement déçu.

-Et le mien de roi ? Il a eu ce qu'il voulait non ? Demanda-t-elle, se voulant le plus apaisante possible. Et je t'assure que s'expliquer calmement te permettra de mieux comprendre la situation et de te calmer. Je t'assure que tu seras content de la vérité.

-Vraiment ? Demanda-t-il méfiant. Pourquoi ? Parce que tu me fais croire que je suis encore ton roi et que tu me fais un câlin ?

-Peut-être bien. Mais je ne te ferais croire rien du tout, je n'ai pas à créer de mensonge. Tout ce que je te dis je le pense et je trouve ça idiot de te mentir en disant que je ne te trompe pas. Si je le faisais je l'assumerais. Enfin, je n'aurais jamais à le faire. Elle soupira, fatiguée par les réactions de son mari mais resta calme.

-Que racontes-tu encore ?

-Si je voulais te tromper avec ton frère, tu avouerais que se serais mal choisit. Tout le monde l'apprendrait. Donc, pour répondre à ton énervement, non je ne te trompe pas.

-Peux-tu le prouver ?

-Oui. Mais tu ne me fais pas confiance. Soupira-t-elle, las.

-Désolée. Mais je ne pourrais pas.

-Est ce que les proies que l'on a chassés ce dernier mois ne sont pas de bonnes preuves ? »

Il ne put s'empêcher de sourire. Il avait vu ces proies en plus. Il quitta sa cheminée et se retourna dans les bras de sa femme pour l'entourer des siens. Il la garda ainsi pendant un petit temps puis une idée lui traversa l'esprit alors qu'il la serrait un peu plus contre lui.

« Tu aurais très bien pu le faire dans la forêt après avoir attrapé les proies.

-Tu es vraiment fatiguant. Souffla-t-elle, blasée. Bien sûr, et l'on a même fait ça dans un terrier de renard.

-C'est bien possible. Sourit-il.

-Tu es bête certains jours. Vraiment. »

Elle eut un petit rire et maintenant calme, Philippe voulu bien l'écouter. Ils s'expliquèrent et elle promit de revenir plus tôt dans la journée. Mais par contre, hors de question qu'elle abandonne comme aujourd'hui une session de chasse. Finalement ils débâtirent sur un éternel sujet qui les divisait. Celui de l'importance de tuer un animal. Si Liselotte y voyait un sport, Philippe, lui, ne voulait rien comprendre et assurait que c'était de la barbarie et de la violence gratuite. Liselotte rebondit dessus en lui rappelant qu'il dirigeait l'armée. Enfin, ce fut une dispute classique qui se finit vite par un câlin sur le canapé avec un livre à la main ainsi qu'un blond jaloux quémandant de l'attention.