Coucou les gens !

Alors, qu'avons-nous là ?

Une excuse pour du Smut. Oui oui. Juste pour info, le ''scénario'' est minime, juste une bonne raison pour que Sherlock et John couchent ensemble et pour l'écrire dans un OS en deux parties. Si vous suivez ce profil parce que vous aimez les histoires un p'tit peu recherchées beh... j'espère que vous aimez aussi les lemons ! :D

Voilà voilà, les avertissements sont faits (navrée, Petit Lapin, cette fic n'est donc pas pour toi :P Et navrée Clélia, ce n'est pas celle que je te dédie, pas encore, mais bientôt, promis !).

(Suis malade, je clame donc l'indulgence pour les possibles fautes d'usage et d'accord.)

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Morphée est un nom de garçon.

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John était épuisé. Ils avaient chassé des méchants, ils avaient eu affaire à la police - depuis le mauvais côté de la barrière cette fois parce que, perdus dans l'endroit le plus vert et paumé de l'Irlande du Nord, ils n'avaient pas de Magic Greg pour leur passer toutes leurs extravagances - avant que l'autorité de Mycroft ne finisse par se faire entendre – ce qui avait tardé, l'aîné des Holmes souhaitant apparemment faire remarquer à Sherlock qu'on ne le traitait pas impunément de chef du KGB britannique avant de partir chasser les moutons noirs en Irlande. Même si c'était la vérité.

Au pays de la Guinness et des Farfadets, ils avaient dû se faire passer pour des randonneurs qui visitaient la régions depuis l'auberge de jeunesse dans laquelle ils avaient réservé une chambre pour deux pour la semaine. Ils n'avaient, au moment de dire combien de temps ils souhaitaient garder leur chambre, encore aucune idée du nombre de jours qui leur seraient nécessaires pour attraper leurs malfrats. Et, à plus d'une heure du matin aujourd'hui, après s'être dépatouillé de la Police et desdits malfrats - les forces de l'ordre irlandaises avaient fini par comprendre que les méchants n'étaient pas les deux Londoniens qui s'étaient introduits par effraction dans une banque en fin soirée, mais bien les employés qui y étaient également présents et qui y détournaient des sommes significatives...-, John songea qu'il avait eu une excellente idée en payant d'avance pour trop de jours à leur arrivée. Il n'avait aucune idée de l'endroit où ils auraient dormi cette nuit, sinon. Peut-être que le commissariat aurait accepté de leur prêter une cellule, mais rien n'était moins sûr.

Le blond venait tout juste de se glisser dans son lit et c'était quand même largement mieux qu'une couchette dans une gendarmerie. Il était passé par la case douche, nécessité, et avait failli s'endormir sous le jet.

Il venait de se blottir dans son lit, et il était bien. Il flottait, il était détendu, il était en Irlande au milieu de rien – et il n'avait jamais pensé que le rien pouvait être si verdoyant et plein d'étoiles et magnifique et calme – et il ne souhaitait rien d'autre que dormir jusqu'à ce que réveil s'ensuive. Vers midi le lendemain matin, si possible.

Il ne souhaitait rien d'autre que le calme jusqu'à ce que Sherlock entre à son tour dans la chambre après avoir pris sa propre douche – et si celle-ci avait été nécessaire pour John, elle avait été pour Sherlock une question de vie ou de mort, rien de plus normal quand on était éclaboussé par de la peinture au radium (John n'avait pas encore compris à quel moment ladite peinture avait été impliquée, ni son rapport avec le reste de l'histoire). Le détective se mit alors à retourner le contenu de sa valise sans délicatesse et John songea que souhaiter le calme avait peut-être été trop présomptueux de sa part. Il avait été suffisamment fatigué pour oublier qui dormait dans le lit au-dessus du sien.

L'homme en question montait bruyamment à l'échelle en bois pour atteindre son matelas dans lequel il se laissa tomber avec lourdeur. Ce fut du moins ce qu'indiquèrent le « CHBROUF » qu'entendit John et la poussière qui tomba du sommier au-dessus de lui et lui grattouilla le nez.

Bordel.

Les moutons irlandais étaient en train de s'éparpiller partout, de se sauver loin de ses pensées, bien trop loin pour qu'il puisse encore les compter. Il avait à la place quelque chose, un ours apparemment, qui tournait et tournait et tournait encore dans le lit qui surplombait le sien. S'il n'y avait eu que le bruit. Mais la physique, cette enflure, faisait violemment trembler la partie inférieure du lit dès que l'occupant de la partie supérieure réalisait un nouveau tonneau.

Bordel de merde.

Puis il y eut les soupirs. Lassés. Boudeurs. Enervés. Pourquoi ? pleura presque John. Pourquoi faisait-il la tête ? Pour était-il si bruyant ? Qu'est-ce que le blond avait fait dans sa vie antérieure pour être affublé d'un Sherlock insomniaque même après trois nuits sans sommeil ?

Après un énième grognement particulièrement désagréable, John n'y tint plus.

''Sherlock, s'il te plaît, la fatigue me rend rarement pacifiste et je sens grimper en moi l'envie ardente de t'étouffer avec mon oreiller. Sois gentil et évite-moi la comparution pour homicide volontaire.''

''J'ai froid,'' fut tout ce que répondit le génie.

Oh. Il y avait donc une raison pour que ces soixante-cinq kilos ne cessent de s'agiter en en paraissant cent. Il fallait dire qu'il ne faisait en effet pas extrêmement chaud.

''Prends une couverture en plus,'' suggéra John avec l'espoir insolite, presque naïf, que cela suffirait à ce que les bras de Morphée puissent enfin l'atteindre, l'étreindre et l'éteindre comme il le souhaitait tant – et, non, le fait que Morphée soit un Dieu de sexe masculin ne le dérangeait pas outre mesure, à cette heure-ci.

''Il faudrait que je descende,'' fit remarquer Sherlock en se retournant une nouvelle fois – et, en effet, John pouvait entendre un léger claquement de dents qui rythmait l'énoncé et confirmait la thèse du froid.

John était un ange. John était un héro (mais chut, il ne fallait pas le dire, tout le monde croyait que c'était Sherlock le héro). John avait une capacité d'abnégation hors-du-commun. Ce fut très exactement ce qu'il se dit quand il s'arracha à la douce chaleur de ses couvertures pour aller, dans le froid intersidéral et sidérant, tâtonner dans l'étagère où il avait prélevé des plaids supplémentaires les nuits précédentes (parce que lui avait dormi la veille et l'avant-veille, pendant que Sherlock tournait en rond ou réfléchissait sans bouger pendant des heures). Le tâtonnement, malheureusement, fut infructueux. Et lui apparut précisément l'image de la veille, quand il avait pris la cinquième et dernière couverture disponible dans la chambre pour la jeter sur le tas informe de celles qui ornaient déjà son lit. Oui, c'était vrai, il faisait foutrement froid dans cette chambre.

Il se dépêcha de retourner dans son nuage de douce chaleur en se fendant d'un : ''Désolé, il n'y a plus de couverture. Je suis gentil, mais ça me ferait trop mal au ventre d'être celui qui t'en donne quelques unes des miennes. Alors si tu en veux, soit tu viens toi-même pour les partager – je te promets de ne pas te frapper – soit tu descends à la réception et tu espères qu'il y aura toujours quelqu'un pour t'en donner.

Il s'attendait à ce que Sherlock continue de mourir de froid tout la nuit. Parce que Sherlock était d'une fainéantise calamiteuse qui l'empêcherait de descendre jusqu'à l'accueil de l'auberge. Et parce le détective avait cette tendance à prendre soin de lui, sans avoir l'air d'y toucher, et n'aurait pas osé lui voler une couverture. Si John n'avait pas été sur le point de tomber dans les pommes de fatigue, sans doute se serait-il senti atrocement coupable de ne pas lui donner de lui-même un de ses précieux biens laineux. Mais les faits étaient là : il était sur le point de tomber dans les pommes de fatigue. La culpabilité n'était donc pas au rendez-vous. Il venait déjà de braver le froid pour lui, même si ça n'avait servi à rien.

Il sentit/entendit, pourtant, que Sherlock bougeait, prenait l'échelle en sens inverse. Il sentit ensuite qu'il se penchait sur son lit dans son dos, ce qui ne ravit qu'à moitié le médecin. Il ne voulait pas donner une de ses couvertures. Il sentit aussi un poids tomber sur le matelas, juste derrière lui. Et ça, il ne se l'expliqua pas. Pas plus qu'il ne s'expliqua le long corps pas très chaud – en même temps, il portait un seul tee-shirt et un pantalon de pyjama en coton, de ce que put sentir John – qui s'immisça sous les couvertures et se rapprocha dangereusement de lui.

''Euh... Sherlock ? Tu fous quoi, là ?'' demanda-t-il sans oser se retourner vers l'envahisseur.

''Instinct de survie, John. Même si je te prenais une ou deux couvertures, je n'aurais pas assez chaud, et tu aurais froid également. Ce qui serait absurde. Nous savons par ailleurs tous les deux qu'il n'y a plus personne à la réception à cette heure-ci. Je fais donc ce que me dicte mon instinct de survie : je cherche la chaleur où elle se trouve pour ne pas mourir de froid. Et puis, bien que j'aie parfaitement compris ce que tu voulais dire, tu m'as intimé de me déplacer jusqu'à ton lit pour partager tes couvertures : je ne fais rien d'autre qu'accepter ta proposition.''

Eh merde. ''Tu n'es pas non plus en hypothermie,'' fit remarquer le blond en se tendant sensiblement alors qu'un bras était passé autour de sa taille et qu'il sentait se fondre contre son dos un corps qui, en effet, était certainement trop froid pour appartenir à un organisme à sang chaud – mais Sherlock Holmes était un foutu vampire, peut-être même un reptile, alors il ne s'en inquiéta pas plus que ça.

Le vampire soupira dans sa nuque et John se dit que ça n'allait pas du tout. Que, si Sherlock n'avait habituellement déjà aucune notion des limites personnelles, il éclatait actuellement son record en terme de comportement inadapté.

''Sherlock, tu... euh... Deux colocataires hommes ne dorment pas dans un même lit ensemble et encore moins enlacés comme ça,'' s'offrit-il de lui enseigner, puisque le sociopathe avait apparemment loupé ce chapitre dans son apprentissage du Manuel de la Vie en Société avec les Gens Normaux.

''J'ai besoin de chaleur. Tu fais office de parfait radiateur.''

La voix était endormie à son oreille, et c'était chose rare que d'entendre Sherlock parler avec une voix endormie – sauf quand il venait de se faire droguer par un chauffeur de taxi du Mal ou tout autre saloperie derrière lesquelles ils passaient leur temps à courir.

John ne répondit pas. Il n'avait pas particulièrement envie que Sherlock meure de froid. Et, surtout, ce dernier devint lui aussi silencieux, calme, posé, détendu. Il ne fit plus un geste, son avant-bras reposant négligemment sur la taille de John, ses doigts à quelques centimètres du tissu de son haut de pyjama. Il ne fit plus un bruit, sa respiration se fit toute douce, lente et profonde dans la nuque du blond et ce dernier, trop heureux de songer que Sherlock n'avait pas dormi depuis trois jours donc s'accorderait un repos d'au moins trois bonnes heures, se convainquit qu'il n'y avait rien de perturbant à avoir le détective collé contre lui de cette façon-là. Il oublia même les pieds gelés qui torturaient passivement-agressivement ses mollets de leurs ondes frigorifiques, et qui se réchauffaient doucement à la chaleur de sa peau.

Ces bras n'étaient pas ceux de Morphée, mais ils étaient tout aussi agréables, et le médecin songea vaguement qu'il n'aurait certainement pas dû penser une telle chose avant de tomber lui-même dans le piège du sommeil.

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Voilà pour ce premier chapitre. Le prochain et dernier viendra dans la semaine ! (probablement avant le chapitre 6 de MHWYA)

J'en profite aussi pour vous remercier tous, bande de gens de mon coeur, qui me lisez et me laissez des reviews formidables et me favoritez et me followingez. Je vous aime. J'espère que ce début vous aura plu et donné envie de lire la suite, même si c'est un nouveau genre que j'explore, encore... (J'aime sortir de ma zone de confort. Puis ça s'est bien passé la dernière fois, avec Nous Ecrire est mon privilège)

Des bisous à tous, à tout vite !

Nauss