Après des semaines, des mois même! (J'exagère) Je suis enfin de retour avec le tout nouveau chapitre d'Alias!

Alors d'abord, avant tout, merci à Gryfounette d'être ma bêta et pour m'aider avec la correction du chapitre (même si je lui est déjà dit au moins une centaine de fois à ce niveau-là).

Pas mal de trucs arrivent dans ce chapitre, assez tristounet je dirais même, mais rien que l'on ne puisse pas surmonter n'est-ce pas?

Donc maintenant les quelques reviews que vous m'avez laissé:

Pnlope: ahhh j'suis content que ça commence à te plaire! Je sais que c'est pas une histoire facile à lire.

Et merci! J'essaye vraiment qu'Alex (Floflo maintenant) et Mathieu soient de bon frères, ça va beaucoup jouer sur ce chapitre, mais j'en dis pas plus!

Une passant: merci pour ta review! Je suis content que tu voies ma fic comme ça, et que ça te fasse cet effet-là, c'était un peu ce que je voulais et je suis content que ce te fasse réfléchir ^^. Et je la continuerai! J'en ferais même d'autres du genre (et sur le genre), j'ai déjà mes idées!

Bref, in other News, comme on dit, je prépare plusieurs (genre 3) OS qui sont vraiment brouillons pour l'instant appart Alias (et pleurnichard mais, celle-ci sera vraiment sporadique vue que c'est vraiment sur des coups de tête que j'y écris), et d'autres projet dont je ne parlerais pas maintenant.

Donc voili voilou, bonne lecture à tous!

Update: Tout les projets que je parle dans les notes n'ont jamais été fini appart un recueille commencer vitef, mais mdr, si on me bouge pas le culs je fous rien. J'en tellement d'ua et de truc à moitié écrit que ça me désespère. Bonne chance à moi.


Il est vrai qu'en troisième et seconde, beaucoup de chose avait changées. Que cela soit au niveau familial ainsi qu'en lui même. Mathieu, entre les deux années, avait fini par s'accepter complètement. Il s'était fait à l'idée qu'il n'était forcé à rien, lui, qui avant était si pressé de tout dire à tout le monde pour se libérer. Il n'en n'avait plus besoin. Il s'était habitué aux "elle" et ainsi qu'aux "Sophie", comme avant, même si ils n'avaient plus le même sens. Ils étaient vides pour ses oreilles, puisque Sophie n'est pas Mathieu, Mathieu n'a jamais été Sophie.

Il n'avait pas à le dire à Damien, puis qu'ils ne se reverraient probablement plus après le lycée, il ne le dirait qu'à ses parents une fois le moment venu, bien qu'il ait faillie le faire souvent par inattention.

Il y avait une fois qu'il lui fit plus peur que les autres. C'était en été, avant sa troisième, Émilie et Mathieu étaient allés faire du shopping, tout simplement parce que sa mère voulait que sa fille ait plus de robes ou bibelots inutiles dans le style. Mathieu n'en avait rien à foutre, il voulait juste être tranquille pendant les vacances mais sa mère avait réussi à le traîner avec elle.

Il était dans la cabine d'essayage, à se regarder dans le miroir. Et pour la première fois depuis longtemps, il ne s'était pas senti repugnant et mal dans la robe bleue. La robe lui plaisait presque. Mais il y avait quand même la gêne. Il s'observait lui même, chaque détail. Ses cheveux plus beaux et soyeux, sa peau blanche mise en valeur par la robe, sa poitrine qu'il avait finalement laissé tranquille après avoir crain pour sa propre vie - il avait failli suffoquer en sport avec les bandages qui le serrait de plus en plus -, ses bras recouvert de cicatrices blanchâtre. Il ne voyait pas Mathieu, il voyait ce qu'aurait pu être Sophie un jour. Mais elle n'a jamais vraiment existée, pour lui en tout cas.

Il ressortit de la cabine, habillé de la robe bleue, sous le regard émerveillé de sa mère. Ça le rendait mal à l'aise. Sa mère se leva d'où elle était assise et fit un tour autour de lui, le regardant de haut en bas avec un sourire plein d'amour que Mathieu n'avait jamais réussi à accepter. Elle lui avait caresser le visage, les yeux presque au bord des larmes avant de le retourner pour qu'il se regarde à nouveau de le miroir.

"Sophie, tu es tellement belle dans cette robe, regarde-toi, tu est magnifique," Avait dit Emilie en le regardant dans la glace, "tu es la plus belle fille du monde."

"Si j'en étais une en tout cas." Dit Mathieu sans vraiment le vouloir, avant de plaqué ces mains sur sa bouche, soudainement envahit par la honte et l'angoisse.

Sa mère le regarda bizarrement, son sourire perdant son éclat de joie. Elle avait froncé les sourcils, comme essayant de comprendre ce qu'elle disait:

"Sophie, de quoi tu parle? Tu es une fille…" Elle paraissait perdue.

"Non, je...je suis une jeune femme, maman, je suis plus une enfant." Les mots lui rendait la langue pâteuse et donnait un goût amer à l'arrière de la gorge.

"Oh! Bien sûr voyons! Quelles bêtises je sors moi." Puis Emilie ria, aveugle à la peur et le dégoût cachés derrière le sourire plus que forcé de sa fille.

Mathieu pensait qu'il aurait sûrement dû mourir d'un arrêt cardiaque à ce moment.


Flo et lui passaient beaucoup de temps ensemble, autant que possible avec la fac du plus grand et lycée de Mathieu. Mais c'était toujours un plaisir pour les deux frères. Florian s'était vite habitué à appeler son frère Mathieu, toujours en faisant attention avec qui - surtout avec leurs parents - et Mathieu appréciait énormément l'effort colossal de son frère. Il ne l'avait jamais juger, jamais Il n'avait dit que ce n'était qu'une étape de l'adolescence, jamais il n'avait dit que Mathieu était trop jeune pour savoir ce genre de chose à son âge. Il l'avait juste accepté, il n'avait pas changé de comportement envers lui, tout simplement parce qu'il n'y avait rien à changer.

Florian l'acceptait tel qu'il était, si un jour il redevenait Sophie, alors il serait Sophie, ça ne changeait rien à ses yeux. Frère ou sœur, peu importait pour lui, tant que son frère soit heureux et arrête de se faire mal et se renfermer sur lui-même pour bloquer le reste du monde.

Florian savait très bien que son petit appartement était le "safe space" de Mathieu, là où il pouvait être totalement lui-même sans avoir honte, là où le réconfort et l'acceptation l'attendrait toujours les bras ouverts, là où il pouvait tout dire et pleurer sans peur à être réprimendé et ridiculisé, là où tout était une petite île rien qu'à lui. Ça ne dérangeait pas l'aîné qui avait même fini par acheter un canapé plus confortable pour Mathieu, si jamais il restait dormir - ce qui arrivait assez souvent en ce moment.

En seconde Mathieu avait décidé de laisser pousser les cheveux, pourquoi? Parce qu'il pourrait toujours les couper un jour, et avoir les cheveux longs n'était pas forcément un trait féminin. Pour être honnête, il avait accepté pas mal de trucs stéréotypés féminins comme ne l'étant pas, comme les cheveux longs, le vernis à ongles ou le maquillage. C'était surtout grâce à plusieurs témoignages qu'il avait lu sur internet ou dans des articles et surtout avec l'ami qu'il s'était fait cette année-là. Un type nommé Alex, qu'il avait fini par surnommer Fourchette à cause de sa coiffure qu'il coiffait de temps en temps comme une crête avec des piques.

Alex était un vrai punk anticapitaliste et qui voulait absolument détruire tous les stéréotypes et normes de la société. Il n'avait pas peur du ridicule et restait toujours fidèle à ses idées et tout ce qu'il admirait et respectait. Et c'est probablement grâce à lui que Mathieu avait aimé le métal et le punk, musique qu'il n'aurait sans doute jamais écouté de lui-même.

Alex s'était pris plusieurs colles dues à son comportement et... Son style particulier. Il était bien un homme, et il adorait porter du maquillage très souvent, ainsi que des jupes qu'il savait styliser tellement bien que Mathieu en devenait jaloux, mais tout allait contre le règlement du lycée, mais Alex ne s'arrêtait pas pour autant, il rendait le tout plus discret.

Selon beaucoup de conversation ensemble, Alex trouvait ridicule de donner un sexe à des objets, et c'était en quelque sorte grâce lui qu'il avait réussi à assimiler cette mentalité. Et un peu à cause de lui qu'il avait commencé à fumer, probablement le seul point négatif de cette amitié. Alex l'avait aussi ouvert à beaucoup d'autres points de vue auquel il n'avait jamais pensé, il le remerciait mentalement à chaque fois qu'il y pensait.

Au fur et à mesure qu'ils apprenaient à se connaître, Mathieu sentait la confiance et l'honnêteté se renforcer entre eux, si bien qu'il avait fini par en parler à Flo. Mathieu se sentait prêt à l'avouer à quelqu'un d'autre que leur petit duo de frères. Il lui avait tout raconté à "la Fourchette", après les quelques mois suivant la rencontre. Florian était surpris d'entendre Mathieu parler de quelqu'un aussi comiquement, qu'il en avait finis avec des larmes de rires. Florian, qui approuvait l'amitié de son frère et "Fourchette" et eut très envie de le connaître. Leur amitié fut instantanée et l'une des meilleures depuis bien longtemps aussi bien pour Mathieu que pour son frère. Lui avouer fut moins stressant que ce qu'il pensait.

Mathieu l'avait invité chez son frère quelques semaines plus tard, à qui il avait demandé formellement de l'appeler Mathieu même si Alex était présent.

Mathieu avait eu très peur de la réaction de ce dernier quand ils avaient franchi la porte de l'appartement de son frère un mercredi après-midi. Il avait crié un "on est là!" en rentrant dans le salon pour chercher Florian quand il reçut sa réponse de la petite cuisine avec un haut et fort :

"Salut Mathieu! Salut pote à Mathieu!"

Mathieu s'était crisper à ce moment précis, l'angoisse bouillonnant dans sa poitrine et son ventre. Mais rien, il entendit un rire puis une tape sur son épaule en voyant son ami se diriger vers la cuisine avec un grand sourire, prêt à se présenter à Florian. Tandis que Mathieu était resté planté là où il était, regardant son ami avec des grands yeux ronds et confus, ne sachant pas comment réagir.

Alex s'était retourné avant d'ouvrir la porte de la cuisine, il avait un grand sourire, le même qu'il portait tous les jours avec lui, plein de malice et d'affection fraternel. Pas un signe de dégoût lisible dans ces yeux, il ne le fuyait pas du regard et son sourire était le même. Il fut sorti de sa contemplation par la voix joyeuse de sa fourchette favorite:

"Bah alors Math', reste pas planté là, qui va me présenter ton frère alors?" Avait-il dit avec un léger rire. "Et ferme donc ta bouche avant que t'avale une mouche."

Et sur ces mots il était rentré dans la cuisine avec un énorme "HEEEYYY" à l'adresse de son frère qui répondit de la même façon.

Mathieu n'arrivait pas à y croire.

"Bah alors Math'" se répétait dans sa tête.

Math'.

Mathieu.

Pas de Soso, pas de Sophie.

Math'. Juste Math'.

Alex l'avait appelé Math'. Il n'avait pas hésité une seconde en prononçant sa phrase, sortie si naturellement, comme s'il l'avait toujours appelé comme ça.

Math', le surnom affectueux que lui avait donné Florian au bout de quelques semaines lui aussi.

"Bon Mathieu, viens manger sans déconner, je me suis tué à faire cette pizza maison et ton pote le punk est entrain de la bouffer." Flo s'était penché en dehors de la cuisine, en le regardant l'air faussement énervé avec un petit sourire satisfait aux lèvres, il était heureux pour son frère, c'était bien normal.

"Oui je...j'arrive tout de suite." Bégaya Mathieu, un sourire s'emparant de ses lèvres et qui ne le quitta pas du reste de la journée.

Et depuis, Alex et Mathieu ne se quittaient plus. Mathieu lui faisait pleinement confiance, plus que celle qu'il attribuait à son copain Damien, qui lui faisait souvent des crises de jalousie. Mais ce n'était pas vraiment sa faute et il ne n'était pas non plus coupable, Damien était juste ignorant, aveugle à Mathieu, il ne voyait qu'elle, Sophie. Mathieu ne lui dirait pas, il n'avait pas eu le courage de le faire comme avec Alex. Il doute qu'il n'aura jamais à le faire, il avait trop peur de le perdre, trop peur de sa réaction.

Il était bien naïf.


Ça avait été une année chargée autant pour le travail que dans sa vie. Il avait eu son bac avec succès, lui et ses potes avaient fêtés ça chez Alexis - avec qui Damien avait enfin réussi à s'entendre - autour d'une bonne bière, une pizza et un film. Et ce n'était que quelques semaines plus tard que lui et Damien avaient eu leur première fois. C'était maladroit, plein de fou rire et de tendresse, et ils avaient répété depuis, malgré certain inconfort de Mathieu, qui se sentait quelques fois mal, se torturant lui-même mentalement en se répétant "il ne t'as pas vu toi, il a vu Sophie" mais finissait par faire taire les petites voix.

Lui et Alex au long de l'année était devenu inséparable au point de ne plus aller nul part sans l'autre. Florian et lui s'étaient tellement bien entendu qu'il demandait à Mathieu si Alex pouvait passer chez lui, ce dernier ne refusait, bien sûr, jamais et finissait tous les soirs dans son appartement. On pourrait même dire que Mathieu allait directement chez son frère au lieu de rentrer chez ses parents, ce n'était plus l'endroit qu'il considérait comme sa maison, il ne disait plus "on rentre?" ou "tu viens à la maison?" en parlant de la maison de ses parents, mais il parlait de l'appartement d'Alex, son chez lui sans vraiment l'être.

Et ça ne plaisait ni à Émilie ni à son père. Ils répétaient sans cesse qu'il ne passait plus assez de temps avec eux, comme s'ils les évitaient. Ils n'avaient pas tort, malheureusement. Il était toujours en malaise autour d'eux, il ne pouvait pas s'exprimer librement, dire ce qu'il pensait, par peur. C'était tellement différent de chez son frère. C'était toujours étouffant, silencieux et tendu, comme si tout le monde attendait qu'une bombe inconnue de tous explose à n'importe quel moment. Il ne sortait donc jamais de sa chambre, la musique tournant fortement, pour se libérer et cacher l'inévitable qui arriverait un jour ou l'autre, le repoussant au plus profond de son esprit.

Mais ce qui devait arriver arrivât. L'inévitable les avait tous pris par surprise, la bombe avait enfin éclaté.

Tout avait dérapé un soir, peu après la fin de sa première, fin juillet.

Il était, comme maintenant tous les jours, chez Florian, accompagné de son inséparable meilleur ami Alex, affalés les uns sur les autres sur le canapé du salon, du popcorn plein leur t-shirt à cause de leur bataille de Mortal Kombat et avait fini par regarder un film. Ils avaient entendu la sonnerie de l'appartement et avaient simultanément grognés de flemmardise, ne voulant pas bouger du petit tas qu'ils avaient formé. Ce fut finalement Mathieu qui sortit d'entre les deux plus vieux pour ouvrir la porte.

"Bonj-" il ne finit pas sa phrase en voyant ses parents debout derrière la porte, le fixant d'un air contrarié. "Maman, papa…" Dit-il d'une voix forcée et faussement joyeuse. Dans le salon il entendit un bruit sourd de chute et les pas précipiter de son frère. "Qu'est-ce que vous faites ici?

"On est venus te chercher, tu rentres à la maison tout de suite." Avait dit Émilie d'une voix sévère, ne lui laissant pas d'option, son père prit son bras pour le sortir de l'appartement.

"Quoi?! Non, lâche-moi tu me fais mal!" Il leur hurla dessus, agitant son bras dans ton les sens pour se libérer de l'emprise douloureuse de son père. "ALEX! FLORIAN!" il se mît à hurler plus fort, alertant le duo des plus vieux.

"Papa lâche-la! Tu vois pas que tu lui fais mal?!" Dit le plus vieux des frères Sommet, suivit d'Alex pour aider le plus petit à se libérer. Ce dernier s'effondra dans les bras de son aîné, tremblant. "Mais vous êtes complètement malade?!" Florian avait craqué à ce moment précis, sa voix remplit de colère et de haine.

Alex était rouge de rage et Mathieu au bord d'une crise d'angoisse, larmes remplissant ses yeux, qu'il retenu tant bien que mal. Il tremblait comme une feuille dans les bras protecteurs de son aîné. Il était soudainement sourd à tout ce qui trouvait autour de lui, ce n'était que des bruits de fond, il n'entendait pas la dispute entre son frère et leurs géniteurs. Il ne sentait pas la rage clairement présente monter et envahir son meilleur ami.

Ses parents avaient souillé son endroit spécial, il ne s'y sentait plus sur. Il avait peur, il se sentait comme une proie, sous le regard méprisant de sa mère. Elle avait réussi à faire craquer son frère, et Alex n'allait pas tarder non plus. Cet appartement, son chez-soi, était tâché, ils avaient pris la pureté et l'avaient envoyé balader au loin avec leurs mots et cris. Par la colère, il ne voyait que du noir, par la peur, il n'arrivait ni à bouger ni respirer, par la panique, il perdit le sens même du monde autour de lui qui s'effondrait.

Il entendit son père s'y mettre aussi, suivi d'Alex, qui avait crié quelque chose dont il n'en saisit pas un traitre mot, avant d'être tiré ailleurs, dans la chambre de son frère, dans un faux calme où les cris n'étaient qu'étouffer. Puis il pleura dans les bras de son meilleur ami, l'un des ses derniers appuis, dernier en qui il pouvait compter, il sanglotât à plein poumons ne se retenant pas, s'agrippant à son ami comme si lui aussi allait disparaître sous les cris enragés de sa famille, qu'il allait partir et l'abandonner. Il avait si mal.

Alex lui caressait les cheveux, essayant tant bien que mal de calmer le plus petit devenu si fragile. Il était fou de rage, mais restait calme pour son ami, qui en avait tellement besoin. Il ne comprenait pas la logique des parents du duo de frères, ils tenaient que leurs fils ne perdent pas contacts et qu'ils restent soudé, une famille unie. Mais dès que ce n'était pas chez eux - ce qui arrivait fort rarement - ils se sentaient insultés et méprisés par leurs enfants. Ne comprenaient-ils pas qu'il y avait peut-être une raison à tout cela? Vu l'ampleur des cris encore présents, il fallait croire que non, et il se doutait qu'ils n'écouteraient sûrement pas Florian, il voulait leur "fille" là où elle devrait être selon eux, à la maison, avec ses parents qui l'aiment tant pour son bien, tous ça parce qu'à chaque fois "elle" rentrait à la maison, elle ne leur parlait pas et avait toujours l'air ailleurs et déprimé, et accusait Florian de son comportement. Un bon gros tas de merde.

Mathieu c'était doucement lever, le nez coulant et les yeux rouges. Il était calme, ou du moins c'est ce que pensait Alex. Le châtain s'était assis à côté de lui, le regard dans le vide, dans le silence le plus complet, coupé par la dispute encore en route à l'extérieur de la chambre. Il écoutait, un regard perdu en pleine réflexion. Puis se leva, sous le regard confus et interrogateur d'Alex qui fut pris par surprise en le voyant se diriger vers la porte, son torse gonflant d'une grande inspiration en même temps qu'il ouvrit la porte.

"VOS GUEULE!" Hurla-t-il de toutes ses forces, faisant taire instantanément sa famille au beau milieu d'un argument. "Putain serieux, vos gueules! J'veux vraiment plus vous entendre gueuler, merde!"

"Sophie!" S'offusqua sa mère, offenser par le langage utilisé contre elle si violemment, avant d'être interrompue.

"Non, j'en ai ras le cul de vous entendre gueuler! J'ai mal au crâne, je suis fatigué de toute cette merde inutile, de vos hurlements à la con." Il avait commencé avec une voix tremblante, encore sous la prise de l'émotion, avant de prendre un peu plus confiance. "Vous vous hurler dessus depuis quasiment une heure, sur moi, comme si j'étais pas là!"

"Sophie je t'interdis de nous parler sur ce ton!" Gronda son père.

"Mais j'en ai plus rien à foutre!" Répondit-il immédiatement, "Vous ne m'écoutez pas à la maison, vous vous plaignez que je ne vous dis jamais rien, que vous n'êtes là que pour ça, que je peux tout vous dire et que vous m'aiderez, mais là je dois me taire?" Il poussa un rire cinique et amer. "Tu déconnes?"

"Sophie-"

"Non! Arrête de m'appeler Sophie! Arrête! J'en peux plus! J'en ai marre de jouer le rôle avec vous! J'en ai plus qu'assez de faire comme si ça ne me donnait pas envie de gerber d'entendre ce nom à longueur de journée avec vous, de faire comme si j'étais toujours votre 'petite Sophie d'amour', j'en ai marre de pas pouvoir vous parler et me comporter normalement comme avec Florian parce que j'ai peur de vous, de faire une gaffe et que tout parte en couilles, ok?." Il parlait avec toute la rage et sa colère, toute sa désespération, sa tristesse et sa douleur. Il se lâchait complètement, sortant tout ce qui lui rongeait le cœur et les entrailles depuis si longtemps, et il n'était pas prêt d'arrêter. "Mais là, putain que j'en ai rien à faire, tout est déjà foutu, non? Alors tant que j'y suis, autant tout avouez! Je déteste vivre avec vous, ça fait longtemps que je m'y sens plus à ma place, ça fait longtemps que c'est juste devenue une prison, ça m'étouffe, j'ai peur constamment, je peux pas être moi-même, qui je suis vraiment, parce que je peux vraiment plus faire semblant d'être Sophie, maman, elle n'est pas moi et je suis pas elle."

"Mais qu'est-ce que tu raconte, ma chérie?" Avait demandé Émilie d'une voix tremblante et troubler, ne trouvant pas le sens des mots de sa fille, "tu es Sophie, Sophie, tu ne peux pas être autre chose, ça n'a aucun sens…"

"Mais si justement!" avait-il dit frustré et désespéré. "Ca a toujours été sous tes yeux, tout le temps, vous étiez juste aveugles. Ou trop con. Je sais pas. Mais je ne suis pas Sophie. J'ai jamais été Sophie. Ou du moins j'ai arrêté de l'être il y a longtemps. Je ne suis pas Sophie maman, je ne suis pas une fille…" Sa gorge s'était resserrée. Il attendait le pire. Il savait qu'il allait venir, mais il attendait sagement, le cœur plus léger et un sentiment mêlé à la détermination et la peur, mais aussi un sentiment de liberté qu'il n'avait jamais vraiment ressenti.

"Non, Sophie-"

"Mathieu," avait dit la voix de son frère qui était debout, fier et protecteur derrière lui, "il s'appelle Mathieu, il est mon frère comme il est votre fils."

"Nous avons eu une fille," avait-dit son père, "garçon manqué mais une fille quand même, alors arrêter vos conneries tout de suite, Sophie viens ici."

"Non."

"Sophie." avait dit son père d'un ton extrêmement menaçant.

"Je viens de vous dire que je déteste vivre avec vous! Vous m'acceptez pas! Je peux pas vous parler! Il faut toujours que je vous cache tout! Je peux pas vivre comme ça!" Recommença-t-il a crié, les larmes menaçant à nouveaux de coulés. "Je suis obligé de m'enfermer dans ma chambre parce que tout ce que vous dites me gêne et me blesse! J'en peux plus!"

"Mais on ne veut que ton bien, Sophie…" Avait dit sa mère avec la plus grande des peines et un regard blessé. "Regardes ce que tu dis, tu passes tellement de temps avec ton frère et..." Elle regarda Alex de haut en bas. "Ton ami, tu te fais influencer par eux, tu as besoin d'un peu de temps ailleurs pour tout remettre en ordre."

"Ouais!"Avait inutilement rajouté le plus vieux des frères.

"Et là il vous dit pourquoi tout va mal et c'est notre faute? Mais vous êtes complètement débiles ma parole!"

"Ne te mêle pas de ça espèce de raté, ça n'a rien à voir avec toi!"

"Oh que si! Parce qu'il n'y a vraiment que nous qui le prennent au sérieux, et qui le connaisse mieux que vous, parce qu'on l'écoute et on l'accepte, Mathieu est un mec!"

"Maintenant, si vous ne voulez pas sortir vos têtes de vos culs, sortez de chez nous et ne revenez pas tant que vous n'avez compris!"

Florian leur ouvrit la porte brusquement, les poussant presque à l'extérieur. Ou que vous soyez vraiment là pour nous écouter et apprendre, maintenant dehors et ne revenez plus."

Leur père serra les dents d'une rage à peine contenue, ses yeux se portant sur eux à tour de rôle, puis sortit en prenant une grande inspiration, suivit de sa mère, qui les regardait avec déception, peine et honte.

"Tu pourras te mentir autant que tu veux, Sophie, tu ne pourras jamais changer qui tu es."

Alex ferma la porte à clé derrière eux.

Mathieu pleura le reste de la journée, inconsolable.

Il n'avait plus parlé pendant quelques jours, sous les regard inquiets et les gestes attentionnés de ses deux comparses. Il ne sortait pas non plus, il ignorait les appels de tout le monde et ne mangeait presque plus.

Les derniers mots de sa mère le tourmentaient. Peut-être qu'elle avait raison? Peut-être qu'il - elle - n'était pas Mathieu, avait-il longtemps pensé durant ses heures en silence. Les "il" et "elle" tournant dans sa tête si bruyamment qu'il en avait des migraines.

Il perdit beaucoup de choses après cette dispute marquante avec ses parents. Il ne les avait plus revu depuis, presque un mois plus tard, ils ne sont jamais revenus. Bizarrement il l'avait s'y attendait, mais il n'arrivait pas à se faire à l'idée que ses parents ne soient vraiment pas disposés à essayer d'apprendre, de l'écouter et le comprendre. Faut croire qu'ils avaient tous le même caractère dans la famille.

Mais aussi des amis au lycée, tout d'abord Clara, après une dispute inutile qui aurait pu être éviter par un simple "pardon" et un câlin. Mais c'est de Mathieu qu'on parle, un adolescent qui a souffert et qui n'en peut plus, qui a fini la dispute d'une claque et un coup dans les reins de la part de Clara.

Il - elle - pensait qu'il ne lui restait plus rien, elle

- il -

avait commencé à croire qu'il aurait mieux valu rester une fille

- non non non non non -

d'écouter ses parents, de rester Sophie.

- Mathieu Mathieu Mathieu Je suis Mathieu -

De rester ce qu'elle était, de rester comme elle était née, être une fille.

- garçon garçon garçon garçon garçon garçon putain -

De continuer à le cacher, ou tout simplement l'oublier. De ne plus en parler. De ne plus parler. Retourner chez ses parents, dire à Alex et Florian d'oublier toute cette histoire, d'admettre que ses parents avait raison.

- jamais -

Jamais. Jamais.

Ou si?

Pour Damien elle - il - le ferait. Pour lui, elle - il - resterait la jeune femme qu'elle était - garçon -.

Ou non?

Il était perdu. Perdu et il ne cherchait même pas une solution, il ne demandait pas d'aide. Dysphorie qui de jour en jour en jour depuis la dispute avec ses parents et celle de Clara se faisait pire.

La dépression.

Le carnage qui était de retour le long de ces bras.

C'était un enfer. Plus rien ne valait la peine pour Mathieu, plus rien ne lui redonnait le sourire comme avant. Il n'était qu'une boîte sans âme ni future, l'ombre de lui-même. Il était devenu le personnage secondaire de sa propre vie.

La seule chose qui lui donnait encore envie de continuer était Damien. Damien aimait toujours son sa petite amie, il elle était le la plus belle chose à ses yeux. Yeux aveugles, ignorent que sa chérie était tout sauf une fille.

Pas une fille. Jamais


"Sophie," avait dit la voix de sa mère au téléphone, "ton père et moi avons parlé et…nous sommes conscients qu'on ne pourra jamais te changer, homme, femme, n'importe quoi d'autres, on regrette vraiment tous," elle soupira comme triste, "revient à la maison, tu nous manques, on, on promet de t'écouter et d'essayer de te comprendre pour ne plus refaire la même erreur, mais rentre, s'il te plaît."

Depuis presque un an, un premier rayon de soleil avait illuminé la vie si noire de Mathieu. Un sourire sincère et heureux qu'il avait oublié, qu'il ne se savait plus capable de faire.

"Je t'aime So- Mathieu, je t'aime tellement mon chéri." Elle l'avait pris dans ces bras, les larmes aux yeux suivie son père.

"Je vous aimes aussi, vous m'avez manqué."

Tout était redevenu comme avant, même mieux, sous le regard fier de son frère et celui plein d'intention et curiosité de ses parents pendant qu'il leur expliquaient tout depuis le début, entre les rires et les larmes de peine et de joies. Tout allait pour le mieux pour Mathieu et sa famille.

Mathieu.

Garçon.

Ou presque.


"Damien, il faut qu'on parle."

Des mots redoutables qu'il ne s'était jamais vu dire avant, mais il était prêt à tout lui dire. Si Damien l'aimait vraiment il comprendrait et l'aiderait. Il fallait qu'il le sache, il devait enlever ce poids de ses épaules.

Garçon.

"Je sortirais pas avec une putain de travelo, ne t'approche plus jamais de moi Sophie." Damien avait l'air dégoûté et écœuré en prononçant ces mots.

Mathieu s'était effondré sur ses genoux. Il était si près de tout avoir, que tout soit de nouveau bien et en ordre dans sa vie. Ses parents l'avaient repris avec eux, ils s'étaient excusé, ils voulaient comprendre, ils faisaient des efforts pour. Il pensait que Damien l'aurait encore voulu, que lui aussi resterait à ses côtés et l'aiderait à tout remonter ensemble, ils se connaissaient depuis si longtemps, ils ne se cachaient plus rien - sauf ça - jusqu'à maintenant. Mais les gens ne seront jamais ce que l'on pense.

"Tu seras jamais un vrai gars, j'espère que tu le sais."

"Ta gueule putain! T'es qu'un sale con!"

"Au moins j'ai une bite."

Travelo.

Pas un garçon.


"Il ne te méritait pas, mon cœur, tu trouveras mieux que lui j'en suis sûre et certaine Mathieu," sa mère le berçait dans ses bras pendant qu'il sanglotait, "s'il ne voulait pas de toi tel que tu es, alors il ne t'a jamais vraiment aimé, tu mérites mieux et tu mériteras toujours mieux qu'une ordure pareil."

"Je t'aime maman, je suis tellement désolé…"

"Ne t'excuse pas pour quelque chose d'inévitable, aller mon grand, Florian est à la maison avec Alex, ils veulent te voir," elle avait dit avec un sourire plein de malice, "ils ont une surprise pour toi."

Ce jour là, Mathieu avait ressu son tout premier chest binder, comme on dit en anglais, parce que "compresseur de poitrine" ça fait pas si classe. Il l'avait essayé et il était plat.

Plat plat plat.

Comme un garçon.

Garçon.

Un vrai.

Et quelques jours plus tard, il était allé se couper les cheveux avec son père, il l'avait présenté à son coiffeur habituel comme Mathieu, et il lui avait laissé choisir sa coiffure, rien de trop extravagant ou compliquer.

Il était heureux, il se sentait mieux. Tous allaient pour le mieux.


Bon maintenant que j'ai relu tout ça j'ai deux trois trucs à dire.

D'une pare je pense que cette fin de chapitre donne une assez bonne conclusion à l'idée de base que j'avais pour cette fanfiction, ce pourquoi j'ai décidé de l'arrêté ici. C'est beau, c'est bien, et ça enveloppe tout ce que je voulais écrire principalement.

Bien-sûr j'ai toujours les idées que j'avais a l'époque, mais maintenant que tout est plus claire grâce à le relecture et corrections, je me suis rendu compte que j'avais pas besoin de rajouter tout pleins de chapitre inutile sur la vie de Mathieu après celui ci, il serait long a écrire, forcé et plat pour un résultat super court et brouillon qui ne raconte rien appart genre, Mathieu qui fait du théâtre et deux trois péripéties. Inutile. Beurk.

Donc, je ne promet rien, je me suis quand même mis à écrire une possible suite avec Mathieu adulte qui commence slg et ses hormones et tout le tralala et la rencontre avec Antoine qui mène à du matoine sympatoche toussa toussa

Mais je promet rien, du coup je laisse Alias tel que c'est. Je n'ai pas besoin de rajouter quoique ce soit à ce truc.

J'espère qu'elle plaira au possible nouveau lecteur et que je trouverais quelqu'un qui me bougera suffisamment le cul pour écrire comme il se doit et me donner la motiv avec.

Sur ceux bonne continuation et avec un peu de chance, à bientôt!