Bonsoir à tous !

Comme promis, me revoilà avec une nouvelle histoire sur notre couple adoré. Un Jasper / Bella 100% humain en plein milieu du Texas.

Il sera RATED M et je publierais tous les mardis soirs. Je vous laisse découvrir le premier chapitre ! RDV en bas de page !

Bonne lecture !

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Chapitre 1

La première chose qui affleura ma conscience embrumée fut une sensation étrange d'être dans un cocon d'ouate. Les sons étaient atténués par quelque chose et ce que je pensais être mon corps était gourd. Je tentai vainement de relever mon bras droit mais il resta inerte à côté de mon corps. La seule partie que j'arrivais à maîtriser un tant soit peu était mon visage et mes yeux surtout. J'ouvris donc mes paupières pour tenter de me situer et découvris une pièce assez petite, peinte en vert clair. Sur ma gauche, il y avait deux portes fermées et sur ma droite, une fenêtre à moitié cachée par un rideau jaunâtre.

Le plafond était fait de plaques en polystyrène d'un blanc douteux et le sol était recouvert d'un lino gris. Je terminai mon tour d'horizon en scrutant ce qui me soutenait et je découvris un lit médicalisé avec des barreaux de chaque côté. Mon corps était recouvert par un drap blanc et je n'arrivais à voir que mes bras. Mon poignet droit était bandé mais à part cela, tout semblait en ordre. Un bip désagréable émanait d'une machine à mes côtés et je l'observai durant quelques minutes, m'amusant avec ma respiration pour le modifier. La porte la plus éloignée de moi s'ouvrit pour laisser apparaître une petite bonne femme habillée en blanc. Elle devait avoir une cinquantaine d'années et ses cheveux châtains clairs étaient striés de blanc.

-Bonjour, je m'appelle Abigail. Je suis l'infirmière qui s'occupe de vous. Vous voilà réveillée mon petit. Comment allez-vous ?

-Bonjour...

Ma voix était rauque et beaucoup trop faible à mon goût. Je me raclai la gorge avant de retenter ma chance.

-Je... où suis-je ?

-Vous êtes à l'Hôpital Pecos County Mémorial. Je vais aller chercher le médecin.

Elle ressortit de la pièce en un éclair, me laissant seule avec cette nouvelle information. Avant que je puisse envisager autre chose la porte s'ouvrit sur mon infirmière et elle était accompagnée d'un homme d'une cinquantaine d'années, en blouse blanche. Il avait des cheveux poivre et sel plaqués en arrière et avait une peau burinée par le soleil.

-Bonjour M'dame. Je suis le Docteur Black. Comment vous sentez-vous ?

Il avait un accent du sud assez lourd et je me raclai la gorge pour lui répondre.

-Ça va, je n'ai mal nulle part. Pourquoi je suis ici ?

-Le fils d'Abigail vous a trouvé inconsciente au bord de la route et vous a ramené ici. Pouvez-vous me donner votre nom pour que je puisse prévenir votre famille ?

Mon nom ? Ahhh mais voilà une question qu'elle est bonne ! Je n'en sais fichtre rien ! Impossible de me souvenir.

-Je ne sais pas Docteur.

Je commençai clairement à paniquer et fus surprise de sentir la main d'Abigail saisir la mienne pour me rassurer. Je tombai sur son regard bienveillant et fus happée par un mélange de gris et de vert envoutant.

-Ne vous inquiétez pas M'dame. C'est certainement dû à la bosse que vous avez sur la tête. Avez-vous une idée de la date ?

J'amenai ma main vers l'arrière de ma tête pour sentir un pansement cachant des fils.

-Juin 2015. Par contre, je ne suis pas sûre du jour.

-Nous sommes le 18 Juin 2015. Il semblerait que vous vous rappeliez de certaines choses, c'est déjà ça.

-Combien de temps ai-je été dans les vapes ?

-48 heures.

J'appris finalement que je me trouvais dans l'Hôpital communal de Fort Stockton, au Texas et qu'ils m'avaient trouvé sur une petite route menant à Grandfalls. Ils n'avaient retrouvé que les affaires que je portais, c'est-à-dire un pantalon en cuir noir, un corset en dentelle clairement voyant et une paire de talons d'une hauteur démesurée. Aucune trace de voiture, ni de valise, ni de sac à main, ni de papier d'identité. J'avais une plaie à l'arrière du crâne qui avait nécessité quelques points de suture et ma main avait souffert d'avoir amorti ma chute, ce qui lui avait valu une entorse.

Le Docteur Black avait décidé de me garder en observation pendant quelques jours, espérant que ma mémoire défaillante se réactive. J'avais subi une amnésie partielle qui m'avait fait oublier tout ce qui avait trait à ma vie. Je ne me souvenais plus de qui j'étais, ni de qui étaient mes parents, ni du nom d'un éventuel conjoint, ni de ma profession. Par contre, je me souvenais de tout le reste. Je trouvai ça étrange mais cela ne choqua pas mon médecin.

Abigail Whitlock, mon infirmière, était devenue mon seul contact avec l'extérieur. Elle prenait ses repas du midi avec moi et passait du temps à mes côtés après son travail. J'appris donc qu'elle avait 55 ans et qu'elle avait deux garçons. Le plus grand, Peter, 32 ans, marié à Charlotte, vivait dans le ranch familial et s'occupait de l'élevage des chevaux. Jasper, son plus jeune fils, âgé de 30 ans, était dresseur de chevaux et participait à des rodéos. D'après Abigail, il était très connu dans le milieu. C'est d'ailleurs lui qui m'avait découvert dans le bas-côté, en plein milieu de la nuit. Heureusement qu'il était à cheval et que son chien avait marqué l'arrêt à mes côtés. J'appris également que mon infirmière était veuve depuis plus de 10 ans et qu'elle n'envisageait pas de retrouver quelqu'un. Elle voulait se concentrer sur sa famille et sur les petits enfants à venir, même si ce n'était pas le cas pour l'instant.

Au bout d'une semaine à trainer mes guêtres dans les couloirs de l'hôpital, il fut question de me laisser sortir car mon état ne nécessitait plus d'hospitalisation. Le seul hic pour moi était que je n'avais aucune idée d'où me rendre, ni comment payer la moindre chambre d'hôtel. Le Shérif de la ville, Jacob Black - fils du chef de l'Hôpital, Billy Black- avait pris une photo de moi pour l'envoyer à tous les bureaux de Police du territoire. Il avait dit me tenir au courant dès que quelqu'un signalerait la disparition d'une jeune femme correspondant à ma description. Après tout le Pays était vaste, peut-être fallait-il un peu de temps pour remonter les informations et peut-être qu'il y avait une bonne raison pour que mes proches prennent conscience de mon absence avec un aussi long délai.

Abigail m'avait gentiment proposé de m'héberger jusqu'à ce qu'on retrouve qui j'étais ou jusqu'à ce que ma mémoire se décide à revenir. J'avais refusé avec véhémence pendant plusieurs jours mais avais finalement accepté en me rendant compte que je ne pouvais décemment pas rester dans une chambre qui serait plus utile à quelqu'un qui en avait réellement besoin.

Vu que je ne me souvenais plus de mon prénom, Abigail avait décidé de me donner un nom. M'étant réveillée le 18 Juin, elle avait choisit Osanna, le saint du jour. Prénom légèrement trop religieux à mon goût. Nous avions donc convenu qu'un diminutif serait approprié, nous avions choisi Ozzy et cela m'allait à merveille. Je terminai de m'habiller, en repensant à tout ce qu'il m'était arrivé en moins d'une semaine, avec des habits ramenés par ma nouvelle amie, lorsque quelqu'un toqua à la porte. Je savais qu'il s'agissait d'Abigail et je l'invitai à entrer.

-Bonjour Ozzy ! Comment vas-tu ?

-Bonjour Abi. Je vais bien et toi ?

-Parfait ! Prête à aller voir le monde ?

-Avec plaisir, oui. J'en ai marre de ces quatre murs !

Elle attrapa mon sac en souriant et nous quittâmes l'enceinte de l'hôpital. J'avais encore mon atèle pour quelques semaines et on devait me retirer mes fils, alors je savais que j'aurais à y revenir. Elle s'arrêta devant un énorme Pick-up Ford et monta dedans avec une agilité agaçante. Je la suivis en m'y reprenant à deux fois pour monter sans me servir de mon bras droit.

Après plus d'une demi-heure de route dans un décor désertique, je découvris mon prochain lieu de résidence. Notre voiture passa sous une arche en bois supportant un panneau annonçant que nous pénétrions sur le Ranch Whitlock. Une grande barrière en bois faisait tout le tour de la propriété et j'aperçus, au loin, les parcs avec les chevaux. Ils devaient avoir pas mal de têtes dans leur cheptel. J'étais impressionnée. Je ne me souvenais pas si j'avais déjà approché des chevaux avant mais j'étais sûre que je pensais d'eux qu'ils étaient des animaux magnifiques et majestueux. Ils inspiraient le respect, la liberté et une force peu commune qui me faisait rêver.

Le chemin menant jusqu'à la maison se séparait en trois. L'allée de droite menait à une écurie massive et à un manège où se trouvaient un homme blond et un cheval. Un chien noir et blanc patientait sagement, couché sur le flanc, à côté de l'enclos. Il me semblait qu'il s'agissait d'un Border Collie, encore une information que mon cerveau dérangé avait bien voulu me donner. L'allée de gauche menait à une habitation et à une autre écurie. Le tout était fait dans un bois doré magnifique.

-Je vais te monter ta chambre et après nous pourrons faire le tour du propriétaire.

Elle gravit les marches du perron puis ouvrit la porte d'entrée en m'invitant à passer devant. Je devais avoir les yeux écarquillés devant la beauté du lieu. Le vestibule était gigantesque et donnait sur une pièce de vie avec une magnifique cheminée à l'âtre. Sur la droite, j'aperçus une salle à manger avec une table massive, entourée d'une bonne dizaine de chaises. Abigail me ramena au présent me touchant le bras et me désigna l'étage. Même l'escalier était beau, tout en bois et il sentait clairement la cire. Le palier de l'étage était tout bonnement colossal et distribuait plusieurs pièces. Nous nous dirigeâmes vers l'extrême gauche pour ouvrir la porte de ma chambre.

En fait, toute la famille vivait sous ce toit et toutes les chambres étaient à cet étage. Je trouvais ça adorable qu'ils souhaitent vivre ensemble. J'espérais avoir la même chose dans ma vie... Il me tardait de retrouver la mémoire pour m'en assurer.

Je marquai clairement l'arrêt en découvrant la pièce qui allait accueillir mes songes pendant les prochaines nuits. Elle était tout simplement énorme. Face à moi se trouvait une baie vitrée faisant toute la largeur de la pièce. Elle me permit de voir un balcon assez large avec un sol en bois patiné par le temps et un avant-toit. Il s'y trouvait un salon en rotin pouvant accueillir 6 personnes. Cette chambre donnait sur l'arrière de la maison et me permit de découvrir à loisir la vaste étendue qui devait constituer la propriété des Whitlock. Le paysage était magnifique et je me voyais déjà assise dans un des fauteuils, les yeux perdus dans le vide.

En reportant mon attention sur la pièce, je me rendis compte que le mur de gauche était fait de la même pierre sable que les fondations qui apparaissaient sous la maison, au rez-de-chaussée. J'avais même une cheminée à disposition, si je souhaitais faire une flambée. Je trouvai cette idée plus qu'incongrue au vu de la chaleur qui régnait dans cette région. Dans le même coin, il y avait un salon composé d'un canapé et de deux fauteuils en cuir brun. Ils étaient recouverts de plaids colorés, me faisant penser à des ponchos mexicains.

De l'autre côté de la pièce, j'aperçus le lit - démesuré - avec un cadre en bois et était recouvert d'un plaid du même style que sur les sièges. Il était si haut que je n'avais pas à me pencher pour m'asseoir. Il me suffisait de pencher mes fesses en arrière, de quelques millimètres, pour m'installer. Derrière le couchage, une porte permettait d'accéder à un dressing et une salle de bain faite de tomettes et mosaïque. Tout cela avait dû couter une petite fortune... et pourtant Abigail ne portait aucune trace de richesse sur elle. C'était si étrange pour moi... Ma nouvelle amie me tira encore une fois de ma rêverie en posant sa main sur mon épaule et en souriant.

-Charlotte va te prêter quelques affaires en attendant lundi. Elle m'a dit vouloir t'accompagner en ville pour t'aider à acheter quelques habits.

-Mais je n'ai pas d'argent...

-Ne t'en fais pas pour ça. Si tu y tiens, tu pourras me rembourser quand tu auras retrouvé la mémoire.

-Tu peux compter dessus !

En ressortant de ma chambre, elle me présenta les pièces sans les ouvrir - certainement par respect pour sa famille. Je logeais juste à côté de la chambre d'Abigail. Ensuite, se trouvait celle de Peter et Charlotte. A l'exact opposé de ma porte, de l'autre côté du large palier, se trouvaient les appartements de Jasper. Nous redescendîmes au rez-de-chaussée et j'eus le loisir de détailler la salle à manger et sa cuisine en prolongement. Il y avait aussi une bibliothèque, une salle de jeu avec un billard et un bar, un bureau qui servait uniquement à Abigail, un cellier énorme et un salon avec plusieurs canapés et une télévision grand écran. Sur l'arrière de la maison, il y avait une grande terrasse avec un barbecue en pierre et une grande table.

Toute cette demeure - si vaste - dégageait un sentiment de calme et de plénitude qui me faisait le plus grand bien. Sans savoir pourquoi j'avais le sentiment de ne jamais avoir ressenti ça.

Toujours main dans la main, nous retournâmes dehors et je vis arriver une jeune femme blonde devant nous. Elle devait avoir sensiblement le même âge que moi. Ses cheveux étaient très longs et tressés. Elle portait un jean bleu clair, une chemisette, sans manche, à carreaux rouge et avait accordé la couleur de ses santiags à son chapeau. D'un geste digne d'un western, elle retira son couvre-chef et je découvris un visage fin, marqué par le soleil. Elle avait des yeux bleus très clairs et souriait de toutes ses dents.

-Salut Ozzy ! Je suis Charlotte ! Bienvenue chez nous !

Je hochai la tête pour lui répondre, assaillie par sa joie de vivre et sa voix mélodieuse. Elle me claqua la bise sur les deux joues avant de m'attraper la main gauche.

-Viens, je vais te faire visiter. Abi ?

-Oui chérie.

Je tiquai encore une fois à leur façon de se parler. Entre ceux qui m'appelaient M'dame en mangeant les lettres et Abigail qui avait tendance à appeler toutes les femmes de son entourage Chérie, je ne comprenais pas vraiment où j'étais tombée.

-Jasper aurait besoin de toi pour le dressage de Twilight. Il l'a jeté déjà trois fois depuis de la matinée.

-J'y vais Char'. Ça ne t'embête pas Ozzy ?

-Non, c'est bon.

Elle me sourit avant de se détourner pour rejoindre le manège que j'avais aperçu plus tôt. Charlotte attrapa mon bras pour le passer sous le sien et prit la direction des parcs.

-Je vais te présenter l'idiot qui me sert de mari. Il est éleveur de pur-sang mais ça, tu dois déjà le savoir.

-Qui est Twilight ?

-C'est un jeune étalon que Jasper est en train de débourrer. Nous irons voir comment il s'en sort après.

J'opinai pour approuver et la suivis vers l'énorme écurie de gauche. Il y avait un gros pickup de stationner mais aussi des quads. Lorsqu'elle s'approcha d'un des monstres, je fronçai des sourcils. Charlotte sembla s'en rendre compte rapidement car elle m'expliqua avant que je prenne peur.

-Peter est à l'autre bout du parc. Si nous y allons à pied, nous en aurons pour deux heures. Ça ne t'embête pas de monter derrière moi ?

-Non pas du tout. Je ne sais même pas si j'ai déjà conduit un truc dans le genre.

-Ne t'inquiète pas, je vais conduire. Tu pourras essayer plus tard. Par contre, attache tes cheveux si tu veux éviter les nœuds.

Sans y réfléchir, je ramassai mes cheveux en une queue basse et nattai le tout parfaitement, comme si j'avais fait ça des milliards de fois. Charlotte continua à m'observer en souriant et se dirigea vers le bureau vitré pour récupérer les clés dans un tiroir. En revenant, elle le lança un chapeau du même style que le sien.

-On va éviter l'insolation pour la première balade sur la propriété…

Je le plaçai sur ma tête sans rechigner et laissai la petite blonde resserrer le lien sous ma gorge pour que le couvre-chef reste en place pendant notre équipée. Ensuite, elle démarra le monstre – ce qui me fit sursauter – et le chevaucha pour se placer derrière le guidon. Avec une aisance inconnue, je m'installai derrière elle.

-Passe ta main droite autour de ma taille et l'autre sur la sangle de l'assise.

Je m'empressai d'écouter ses conseils et elle attendit que je sois prête pour démarrer. Elle recula dans un premier temps puis enclencha la marche avant pour emprunter le chemin en gravier qui disparaissait à l'horizon. Elle fut plus qu'adorable avec moi et conduit doucement au début. Dès qu'elle fut sûre que tout allait bien pour moi, elle accéléra progressivement et se mit à rire à gorge déployée lorsque nous fûmes à pleine vitesse.

Un sentiment de liberté et d'allégresse était en train de naître au fond de mes tripes et je ne pus m'empêcher de hurler en riant. Je me sentais bien, à l'opposé de mes problèmes de mémoires. J'en arrivai même à lâcher mes attaches et plaçai mes mains à 90° de mon corps, comme si j'étais un avion. Rejetant la tête en arrière, j'eus l'impression d'être entière…

Peu de temps après, j'aperçus un autre pick-up et un grand blond, torse nu, avec un chapeau sur la tête. Il était accompagné de deux jeunes à la peau dorée. Tous étaient en train de planter des poteaux à grand renfort de coups de masse. Le grand blond – que je devinais être Peter – s'arrêta en entendant le bruit du quad et certainement mes cris de folle hystérique.

Charlotte s'arrêta à côté du pick-up et m'invita à descendre avant de le faire. Etrangement, je me sentais beaucoup moins libre devant le regard insistant des trois hommes qui me faisaient face. Je baissai les yeux, fixant le sol, en me cachant derrière mon chapeau. La petite blonde sembla prendre conscience de mon trouble et vint vers moi, la mine sérieuse.

-Ozzy, ça va ?

-Oui…

Elle attrapa ma main sans quitter son sourire et nous dirigea vers les trois hommes qui étaient en train de boire un coup en s'épongeant le front.

-Ozzy, je voudrais te présenter mon cher époux, Peter.

-Bonjour M'dame. Ravi d'voir qu'vous êtes sur pied.

Encore une fois cet accent du sud, je dus même me mordre la langue pour ne pas rire, tant il était épais. A croire qu'il avait fait exprès de le laisser sortir pour m'amuser.

-Tu veux bien arrêter tes singeries, Grand dadais ! Depuis quand tu parles comme un paysan ?

Il se mit à rire et approcha de moi encore un peu.

-Si on peut plus se marrer…. Salut Ozzy ! Bienvenue chez nous.

-Bonjour Peter.

-Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te manger. Tu apprécies le quad on dirait.

Je relevai doucement la tête pour tomber sur deux yeux gris rieurs. J'en profitai pour le détailler rapidement. Il était très grand, certainement plus d'un mètre 90 et était très large d'épaules. Il avait des cheveux blonds, longs et ramenés en queue basse sous son chapeau. Ses mains étaient tout bonnement gigantesques et recouvertes de cornes – dues au travail en extérieur.

-Je ne savais pas que j'aimais en faire mais, maintenant, je crois même devoir m'en acheter un quand ma mémoire aura décidé de réintégrer mon cerveau.

-Tu penses qu'elle a pris des vacances ?

-Comment tu as deviné ?

Il se mit à rire en tapant sur sa cuisse avant de se pencher pour embrasser Charlotte doucement. Les deux jeunes continuaient à me regarder avec des yeux de merlan frit. Je gigotai, mal à l'aise, ce qui fit réagir Peter.

-Dites donc vous autres, je vous paye pas à regarder voler les mouches ! Tiens, Ozzy, je te les présente avant qu'ils se décident à travailler. Voici Embry et Seth.

Les deux jeunes me saluèrent avant de reprendre leur masse pour taper en rythme sur un nouveau poteau.

-Alors les filles, quel est le programme de la fin d'après-midi ?

-Je vais montrer à Ozzy le domaine avant de rentrer pour préparer le repas. Tu en as pour longtemps ?

-Non, nous aurons fini dans moins de deux heures.

Il se pencha à nouveau vers sa femme pour l'embrasser à nouveau, sans réellement laisser son corps recouvert de sueur la toucher puis murmura un "A tout à l'heure Babe" avant de me saluer avec un clin d'œil. En arrivant à côté du quad, Charlotte me regarda à nouveau en désignant le monstre du coin de l'œil.

-Tu veux essayer ?

-J'ai peur de ne pas y arriver avec mon atèle.

-Tu as juste besoin de te servir de ton pouce pour doser l'accélération. On va s'éloigner un peu des garçons pour que tu sois tranquille et on changera de place. En soupirant, j'opinai pour lui signifier mon accord et grimpai à l'arrière de la selle. Elle démarra doucement, comme au début de la promenade. Au bout de cinq minutes, elle s'arrêta et nous inversâmes nos places.

Finalement, j'étais énervée d'avoir été aussi inquiète. C'était facile de conduire un quad, surtout en ligne droite. Je ne pris même pas la peine d'y aller doucement et accélérai rapidement pour filer comme le vent vers la maison. J'entendais Charlotte rire derrière moi et d'un mouvement de la main, elle me demanda de contourner la maison par l'arrière. Nous nous arrêtâmes devant le manège où se trouvaient toujours Abigail, l'homme blond et Twilight.

Je tentai de détendre les muscles tétanisés de mon pouce en rejoignant Charlotte. Elle fronça les sourcils en me voyant faire et avança rapidement vers moi pour m'aider à me soulager.

-Ça va Ozzy ? Tu aurais du me le dire. Tu n'as pas trop mal ?

-Non, non c'est bon. Ça fait bizarre d'avoir une crampe dans la main.

Du bout de ses petits doigts, elle massa la paume de ma main, en passant sous l'atèle et je soupirai d'aise quand la crampe disparut.

-Ça va Ozzy ?

Abigail était en train de marcher vers moi en retirant des gants qu'elle plaça dans la poche arrière de son jean.

-T'inquiète Abi, j'ai voulu faire la grande, c'est tout.

Les ruades de Twilight détournèrent notre attention et je me rapprochai de la grande barrière en bois. Le chien se leva pour nous accueillir et se colla dans mes jambes – manquant de me faire tomber.

C'était un spectacle étrange de regarder dans le manège. L'homme blond était au centre, calme, presque détendu, avec les deux mains dans le dos. Il tenait un lasso mais ne faisait aucun geste. Son chapeau cachait ses yeux mais j'observais tout de même qu'il scrutait les déplacements erratiques de l'animal.

Le cheval, lui, était énervé, stressé et tournait dans le manège en trottant. Ses naseaux relâchant son souffle avec bruit et ses oreilles dressées s'orientant dans tous les sens – à l'affut du danger. Je ne savais pas si je connaissais quelque chose au monde équestre mais j'arrivai à nommer la couleur de la robe du pur-sang. Elle était alezane, c'est-à-dire brune, roux foncé. Les crins étaient d'un roux plus clair. Il portait une marque blanche en forme de croissant de lune sur le front.

J'étais subjuguée par la force qui émanait de l'animal. Ses muscles ondulaient sous sa peau luisante de sueur et j'arrivai à détecter les spasmes nerveux qui affolaient ses membres par intermittence.

Un claquement de langue provenant du dresseur fit arrêter le cheval et je restai bouche bée devant cette interaction. Abigail vint se placer à mes côtés et commença à me raconter ce qu'il se passait.

-Jasper cherche à faire accepter à Twilight sa présence.

De la plus petite voix que je pouvais prendre, je lui posai une autre question.

-Et le lasso ?

-Pour aujourd'hui, c'est juste une histoire d'odeur. Twilight doit prendre l'habitude de sentir tout ces goûts.

Avec le cœur battant, j'observai Jasper avancer vers le cheval qui ne bougeait plus. Ses pas étaient lents et mesurés. Ses bottes frôlaient le sable, envoyant de la poussière dans l'air. Les rayons du soleil filtraient à travers, créant des raies de lumière magnifiques.

La main du dresseur se leva doucement et s'arrêta à quelques centimètres de la tête du cheval. Il voulait lui laisser la possibilité de faire le dernier pas. Je fus encore plus ébahie de voir l'animal s'incliner doucement pour entrer en contact avec la main de Jasper. Charlotte sourit à mes côtés et je me surpris à faire de même. Ce que je venais de voir était tout simplement magnifique.

Le dresseur flatta la tête puis l'encolure de l'étalon avant de se détourner vers la porte. Etonnamment, l'animal suivit l'homme, comme s'ils étaient proches, connectés. Une fois Twilight retourné en parc, Jasper se rapprocha de nous en s'essuyant les mains dans un carré de tissu, tiré de sa poche arrière.

-Bien joué Jasper ! Je voudrais te présenter Ozzy. Enfin, tu l'as déjà vu mais ça ne compte pas.

-Bonjour M'dame.

-Oh, je t'en prie Jasper. Ne sois pas si strict, tu es pire que Peter.

Je n'avais encore rien prononcé et me contentai d'écouter l'échange devant moi. Charlotte ne semblait pas d'accord avec la façon de faire de son beau-frère et lui expliquait à grand renfort de gestes amples. Comme pour son frère, j'en profitai pour l'observer. Il était aussi grand et large que Peter. Ses cheveux étaient un peu plus courts et lui arrivaient juste au-dessus des épaules. Ils étaient bouclés et d'un blond lumineux. Lorsqu'il releva la tête, le bord de son chapeau me laissa voir ses yeux verts magnifiques. Je tentai un sourire, pensant le mettre à l'aise, mais je n'obtins rien de plus qu'un hochement de tête strict.

-Bienvenue au Ranch, Ozzy.

Il se détourna sans un mot de plus, me laissant là, la bouche ouverte. J'aurais tant voulu pouvoir le remercier de m'avoir "sauvé". Je ne comprenais pas sa réaction… Charlotte posa sa main sur moi pour attirer mon attention.

-Ne t'inquiète pas Ozzy, Jasper est un peu rustre mais il est adorable. Il lui faut un peu de temps pour se faire aux nouvelles têtes. Il a toujours mieux compris les chevaux que les hommes…

(_¸.•°´'`°¤,¸.•*´`*•.¸,¤°´'`°•.¸_)

Alors que dites-vous de cette mise en jambe ? Qui est cette Ozzy et qu'a-t-il pu lui arriver ? Que pensez-vous de la réaction de Jasper et de l'accueil des Whitlock ? J'attends vos reviews… Bonne semaine et à mardi !